Ligue des nations: les Bleus condamnés à l’exploit pour éviter la sinistrose
Après sa cuisante défaite en Croatie (2-0) jeudi, l’équipe de France est condamnée à l’exploit pour atteindre le “Final Four” de la Ligue des nations, dimanche au Stade de France où un sursaut dans le jeu est attendu pour éviter de sombrer dans la sinistrose à un peu plus d’un an du Mondial.Les hommes de Didier Deschamps pourront de toutes façons difficilement faire pire qu’à Split. Accumulant les errements en défense et toujours aussi déficients en attaque, ils ont affiché un visage très inquiétant malgré le retour de leur superstar Kylian Mbappé après six mois d’absence en Bleu.Devant leur public de Saint-Denis, ils sont dans l’obligation de réagir pour ne pas laisser s’installer les doutes après une année 2024 déjà guère flamboyante malgré une place de demi-finaliste à l’Euro. Alors que le sélectionneur entre dans la dernière ligne droite de son long bail à la tête des Tricolores, qui se terminera après la Coupe du monde 2026, il faut au plus vite chasser les nuages et éteindre les débats sur une potentielle usure du pouvoir. Rentrés de Croatie vendredi après-midi, les Bleus et leur patron auront eu à peine plus de deux jours pour se remobiliser et tenter de renverser une situation qui semble bien compromise. Reviennent forcément en mémoire les souvenirs du fameux barrage d’accession au Mondial-2014 et de cet incroyable match retour dans l’enceinte dionysienne, le 19 novembre 2013 quand les Français avaient réussi à remonter leur handicap de deux buts pour s’imposer 3-0 contre l’Ukraine et obtenir leur sésame pour le tournoi brésilien. Un succès fondateur pour la suite du parcours de Deschamps.L’équipe de France de 2025 est-elle capable d’une telle performance? “La force, l’envie, elles seront là , a déclaré le sélectionneur samedi en conférence de presse. Être chez nous, devant 80.000 personnes… Il faut faire en sorte de les emmener avec nous. Il faudra être efficace et imperméable défensivement. Après, comparer à 2013… Pour les joueurs, ça ne leur parle pas forcément. On sait l’enjeu, l’objectif qu’il y a”.Aurélien Tchouaméni estime lui qu’il faudra “mettre un peu de folie” pour s’imposer.”On ne peut pas dire que c’est un match comme un autre. On n’a pas été à notre niveau lors du premier match. On veut montrer un tout autre visage”, a ajouté le milieu du Real Madrid.- L’attaque sera la clé -Le salut viendra forcément d’un réveil du secteur offensif, en panne depuis un an. Sur le papier, l’association entre Mbappé et Ousmane Dembélé, transfiguré ces derniers mois et devenu subitement le meilleur buteur européen de 2025 (22 réalisations), n’a pas d’équivalent. Mais Deschamps n’est pas parvenu en Croatie à trouver la bonne formule pour tirer le maximum de ses deux joyaux.  Si Luis Enrique est arrivé à faire de Dembélé une arme fatale en attaque au PSG, le joueur garde des statistiques faméliques en équipe de France (6 buts en 54 sélections). Mbappé, qui n’a marqué que deux buts en sélection en 2024 (dont un penalty à l’Euro), n’est pas mieux loti et devra se montrer dimanche à la hauteur de son statut de leader. “Kylian est très bien, en jambes. Il n’a pas eu l’efficacité jeudi. Mais je l’ai trouvé impliqué sur le terrain, disponible, en faisant beaucoup d’efforts. Il est concerné en tant que capitaine, il assume son rôle”, l’a défendu Deschamps. L’animation en attaque et la capacité de Deschamps à bâtir enfin un milieu susceptible de créer du jeu seront les principaux enjeux de la rencontre face à la Croatie de Luka Modric et détermineront le destin des Français dans cette compétition. Le dénouement de cette double confrontation aura aussi une incidence concrète sur le calendrier des Bleus sur la route de la prochaine Coupe du monde. En cas de billet pour le “Final Four” de la Ligue des nations, ils débuteront leur campagne qualificative en septembre dans un groupe à quatre avec l’Ukraine, l’Islande et l’Azerbaïdjan. Une élimination face aux Croates les obligerait à se lancer dès juin dans la quête de leur ticket dans une poule comprenant la République tchèque, le Monténégro, Gibraltar et les Iles Féroé.Â
La Russie “combative” avant des négociations avec les Américains, frappes meurtrières à Kiev
La Russie a dit aborder dans un état d’esprit “combatif et constructif” une série de négociations sur le dossier ukrainien prévues à partir de dimanche avec les Américains en Arabie saoudite, précédées d’une attaque de drones meurtrière à Kiev.Des délégations ukrainienne et américaine doivent se retrouver dès dimanche en Arabie saoudite, a annoncé samedi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram après avoir réuni son cabinet militaire à Kharkiv, ville proche de la frontière russe en première ligne de l’offensive lancée il y a trois ans par l’armée du Kremlin.Puis, lundi, sont prévues des discussions concomitantes entre Ukrainiens et Américains d’un côté, et Russes et Américains de l’autre. Il s’agira pour ces acteurs de tenter de s’accorder sur une trêve des attaques visant les infrastructures énergétiques des deux camps.L’Ukraine, sous la pression de l’administration de Donald Trump, affirme être toujours “prête” à un cessez-le-feu complet, option pour le moment difficilement envisageable pour Vladimir Poutine tant que des forces ukrainiennes se trouvent sur le sol russe, dans la région frontalière de Koursk.”Nous espérons réaliser au moins quelques progrès”, a déclaré samedi l’un des négociateurs russes, Grigori Karassine, à la chaîne de télévision publique Zvezda.”L’état d’esprit de Sergueï Orestovitch (Besseda, l’autre négociateur, ndlr) et de moi-même est combatif et constructif”, a-t-il ajouté dans cet entretien avant leur départ prévu dimanche pour l’Arabie saoudite.Sergueï Besseda est, lui, un cadre des services de sécurité russes, le FSB, mais leur profil tranche avec le CV des envoyés russes lors des premières discussions russo-américaines en Arabie saoudite mi-février, lorsque le très expérimenté chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait mené la délégation arrivant de Moscou.- “Pas un mauvais type” -En parallèle des discussions diplomatiques, la Russie continue d’attaquer son voisin ukrainien, l’armée de Kiev tentant en réponse de frapper le territoire russe pour dérégler la logistique des forces de Moscou.La nuit de samedi à dimanche a encore été marquée par une attaque de drones russes sur Kiev qualifiée de “massive” par le maire Vitali Klitschko et provoquant des dégâts dans au moins cinq quartiers de la capitale et plusieurs localités de sa périphérie.Deux personnes ont été tuées dans deux endroits distincts de Kiev selon les services de secours.L’armée russe a indiqué de son côté avoir intercepté 59 drones ukrainiens au cours de la nuit dans plusieurs régions russes et en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014.Si les combats se poursuivent, le rapprochement entre Washington et Moscou a rebattu les cartes en vue d’une éventuelle fin du conflit.Samedi, l’émissaire américain, Steve Witkoff, a fait l’éloge de Vladimir Poutine dans un podcast: “Je ne (le) considère pas comme un mauvais type”, a-t-il assuré au sujet du président russe qui a ordonné à son armée en 2022 d’attaquer l’Ukraine.M. Witkoff, qui a rencontré Vladimir Poutine il y a une dizaine de jours à Moscou, a rapporté que le président russe lui avait remis un “magnifique portrait” du président Trump et lui avait raconté être allé prié pour ce dernier lorsqu’il avait échappé à une tentative d’assassinat pendant sa campagne électorale en juillet dernier.Il a en revanche jugé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, contre qui Donald Trump s’était emporté lors d’une récente rencontre à la Maison Blanche, “dans une situation très, très difficile”: “C’est le meilleur moment pour lui de conclure un accord”.- Européens marginalisés -Vendredi, un responsable ukrainien s’exprimant auprès de l’AFP sous le couvert de l’anonymat avait expliqué que Kiev espérait lors des discussions de lundi, “au moins” un accord sur une trêve partielle avec la Russie portant sur le secteur énergétique, les infrastructures et la mer Noire.Afin de pousser à une trêve élargie, Kiev a choisi d’envoyer son ministre de la Défense, Roustem Oumerov, selon ce responsable qui a précisé que l’Ukraine était toujours “prête” à un cessez-le-feu “général”.De son côté, Moscou affirme ne s’être entendu à ce stade avec les Etats-Unis que sur une pause concernant les infrastructures énergétiques, bien en-deçà de la suspension générale de 30 jours des hostilités poussée par Donald Trump.Parmi les sujets à aborder, nul doute que les Russes voudront imposer les “nuances” dont a parlé Vladimir Poutine sur la mise en place d’un moratoire et son contrôle, le chef de l’Etat russe disant craindre que l’Ukraine n’utilise une telle trêve pour recruter des soldats supplémentaires et recevoir de nouvelles armes occidentales.Chez les Ukrainiens, on explique que ces pourparlers en Arabie saoudite devraient ainsi se concentrer sur les aspects “techniques” d’un arrêt provisoire partiel des combats: “quels sites”, “comment contrôler ce cessez-le-feu, quelles armes?”En attendant, les Européens sont marginalisés dans ces discussions, malgré l’envie affichée notamment par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron de faire entendre la voix du Vieux Continent.Un sommet est prévu jeudi à Paris, en présence de Volodymyr Zelensky et des alliés de Kiev.
La Russie “combative” avant des négociations avec les Américains, frappes meurtrières à Kiev
La Russie a dit aborder dans un état d’esprit “combatif et constructif” une série de négociations sur le dossier ukrainien prévues à partir de dimanche avec les Américains en Arabie saoudite, précédées d’une attaque de drones meurtrière à Kiev.Des délégations ukrainienne et américaine doivent se retrouver dès dimanche en Arabie saoudite, a annoncé samedi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram après avoir réuni son cabinet militaire à Kharkiv, ville proche de la frontière russe en première ligne de l’offensive lancée il y a trois ans par l’armée du Kremlin.Puis, lundi, sont prévues des discussions concomitantes entre Ukrainiens et Américains d’un côté, et Russes et Américains de l’autre. Il s’agira pour ces acteurs de tenter de s’accorder sur une trêve des attaques visant les infrastructures énergétiques des deux camps.L’Ukraine, sous la pression de l’administration de Donald Trump, affirme être toujours “prête” à un cessez-le-feu complet, option pour le moment difficilement envisageable pour Vladimir Poutine tant que des forces ukrainiennes se trouvent sur le sol russe, dans la région frontalière de Koursk.”Nous espérons réaliser au moins quelques progrès”, a déclaré samedi l’un des négociateurs russes, Grigori Karassine, à la chaîne de télévision publique Zvezda.”L’état d’esprit de Sergueï Orestovitch (Besseda, l’autre négociateur, ndlr) et de moi-même est combatif et constructif”, a-t-il ajouté dans cet entretien avant leur départ prévu dimanche pour l’Arabie saoudite.Sergueï Besseda est, lui, un cadre des services de sécurité russes, le FSB, mais leur profil tranche avec le CV des envoyés russes lors des premières discussions russo-américaines en Arabie saoudite mi-février, lorsque le très expérimenté chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait mené la délégation arrivant de Moscou.- “Pas un mauvais type” -En parallèle des discussions diplomatiques, la Russie continue d’attaquer son voisin ukrainien, l’armée de Kiev tentant en réponse de frapper le territoire russe pour dérégler la logistique des forces de Moscou.La nuit de samedi à dimanche a encore été marquée par une attaque de drones russes sur Kiev qualifiée de “massive” par le maire Vitali Klitschko et provoquant des dégâts dans au moins cinq quartiers de la capitale et plusieurs localités de sa périphérie.Deux personnes ont été tuées dans deux endroits distincts de Kiev selon les services de secours.L’armée russe a indiqué de son côté avoir intercepté 59 drones ukrainiens au cours de la nuit dans plusieurs régions russes et en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014.Si les combats se poursuivent, le rapprochement entre Washington et Moscou a rebattu les cartes en vue d’une éventuelle fin du conflit.Samedi, l’émissaire américain, Steve Witkoff, a fait l’éloge de Vladimir Poutine dans un podcast: “Je ne (le) considère pas comme un mauvais type”, a-t-il assuré au sujet du président russe qui a ordonné à son armée en 2022 d’attaquer l’Ukraine.M. Witkoff, qui a rencontré Vladimir Poutine il y a une dizaine de jours à Moscou, a rapporté que le président russe lui avait remis un “magnifique portrait” du président Trump et lui avait raconté être allé prié pour ce dernier lorsqu’il avait échappé à une tentative d’assassinat pendant sa campagne électorale en juillet dernier.Il a en revanche jugé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, contre qui Donald Trump s’était emporté lors d’une récente rencontre à la Maison Blanche, “dans une situation très, très difficile”: “C’est le meilleur moment pour lui de conclure un accord”.- Européens marginalisés -Vendredi, un responsable ukrainien s’exprimant auprès de l’AFP sous le couvert de l’anonymat avait expliqué que Kiev espérait lors des discussions de lundi, “au moins” un accord sur une trêve partielle avec la Russie portant sur le secteur énergétique, les infrastructures et la mer Noire.Afin de pousser à une trêve élargie, Kiev a choisi d’envoyer son ministre de la Défense, Roustem Oumerov, selon ce responsable qui a précisé que l’Ukraine était toujours “prête” à un cessez-le-feu “général”.De son côté, Moscou affirme ne s’être entendu à ce stade avec les Etats-Unis que sur une pause concernant les infrastructures énergétiques, bien en-deçà de la suspension générale de 30 jours des hostilités poussée par Donald Trump.Parmi les sujets à aborder, nul doute que les Russes voudront imposer les “nuances” dont a parlé Vladimir Poutine sur la mise en place d’un moratoire et son contrôle, le chef de l’Etat russe disant craindre que l’Ukraine n’utilise une telle trêve pour recruter des soldats supplémentaires et recevoir de nouvelles armes occidentales.Chez les Ukrainiens, on explique que ces pourparlers en Arabie saoudite devraient ainsi se concentrer sur les aspects “techniques” d’un arrêt provisoire partiel des combats: “quels sites”, “comment contrôler ce cessez-le-feu, quelles armes?”En attendant, les Européens sont marginalisés dans ces discussions, malgré l’envie affichée notamment par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron de faire entendre la voix du Vieux Continent.Un sommet est prévu jeudi à Paris, en présence de Volodymyr Zelensky et des alliés de Kiev.
Russia hopes for ‘progress’ at Saudi talks: negotiator
Moscow is hoping to achieve “some progress” at talks in Saudi Arabia on Monday, a Russian negotiator told state media before the United States meets Ukrainian and Russian delegations separately in a bid to halt the three-year conflict.US envoy Keith Kellogg described the effort as “shuttle diplomacy” between hotel rooms.Ukraine will meet the US mediators first, with President Volodymyr Zelensky saying he was “prepared” for Sunday’s talks.A separate meeting between US and Russian officials in the Gulf kingdom is scheduled Monday. Moscow has rejected a joint US-Ukraine proposal for a full and unconditional 30-day ceasefire, countering with a suggested pause on aerial attacks on energy facilities.Both Moscow and Kyiv have continued exchanging strikes in the run-up to the negotiations.On Friday night, a Russian strike on the southern Ukrainian city of Zaporizhzhia killed a family of three, triggering anger among Ukrainian officials.Russia also launched drone attacks on Kyiv that hit apartment buildings and caused fires, killing at least two people, Ukraine’s emergency service said early Sunday.Kyiv Mayor Vitali Klitschko said Sunday a “massive attack by enemy UAVs” caused falling debris in several districts of the city, wounding seven.Russia’s defence ministry said it had “destroyed and intercepted” 59 Ukrainian drones overnight, mostly over the regions of Rostov and Astrakhan.Despite the flurry of diplomacy and push from US President Donald Trump, a breakthrough has so far proved elusive.”We hope to achieve at least some progress,” Russian senator Grigory Karasin, who will lead the Russian delegation, told the Zvezda TV channel, without specifying on what issue.He said he and fellow negotiator, FSB advisor Sergey Beseda would take a “combative and constructive” mood into the talks.A senior Ukrainian official told AFP a day earlier that Kyiv hopes to secure agreement “at least” on a partial ceasefire covering attacks on energy, infrastructure and at sea. Kyiv is sending its defence minister to the negotiations.”We are going with the mood to fight for the solution of at least one issue,” Karasin told Zvezda, which is owned by Russia’s defence ministry.He said they were leaving for Saudi Arabia on Sunday and would return on Tuesday.- Drone barrage -Russia’s choice of negotiators for the talks has raised questions. Both are outside of traditional diplomatic decision-making institutions such as the Kremlin, foreign ministry or defence ministry.Karasin is a career diplomat who now sits in Russia’s upper house of parliament, while Beseda is a long-time FSB officer and now an advisor to the security service’s director.The FSB in 2014 admitted that Beseda was in Kyiv during a bloody crackdown in the Ukrainian capital in the midst of the country’s pro-EU revolution.Ukraine has accused Russia of not genuinely seeking peace and condemned its ongoing attacks, despite Russian President Vladimir Putin saying on Tuesday he had ordered his army to stop targeting Ukrainian energy sites.In contrast, a US official close to Trump, White House envoy Steve Witkoff, has praised Putin — whom he met in Moscow last week — as a “great” leader seeking to end the conflict with Kyiv.”I thought he was straight up with me,” Witkoff told an American right-wing podcast host, Tucker Carlson, in an interview that aired Friday.”I don’t regard Putin as a bad guy. That is a complicated situation, that war, and all the ingredients that led up to it,” Trump’s envoy said.Russia fired 179 drones at Ukraine in its latest overnight barrage, the Ukrainian air force said Saturday.In the southern city of Zaporizhzhia, an entire family, including a 14-year-old girl, was killed when a drone crashed into their house Friday, the regional authorities said.An AFP photographer at the scene of one strike saw rescue workers sifting through the rubble of a destroyed building, as smoke and fog hung in the night air.In the eastern Donetsk region, Russian strikes on Saturday killed at least two people and wounded three, according to the local governor.Zelensky meanwhile said he had visited troops fighting to defend the embattled eastern city of Pokrovsk, which Russia has been trying to encircle and capture for months.Â
Les touristes se détournent, doucement, des Etats-Unis de Trump
En quelques semaines, le ciel s’est assombri pour le tourisme aux Etats-Unis dans le sillage de décisions du président Donald Trump, dont la teneur hérisse certains visiteurs étrangers et qui leur fait craindre un bond des prix et un dollar plus fort.Les entrées de voyageurs étrangers sur le sol américain devraient reculer en 2025 de 5,1% par rapport à l’année précédente, contre une hausse anticipée auparavant de 8,8%, selon un rapport publié fin février par Tourism Economics. Leurs dépenses devraient être inférieures de 10,9%.Depuis cette publication, “la situation a empiré (…) et le résultat sera probablement pire”, relevait mardi Adam Sacks, président de Tourism Economics, y voyant les “conséquences de l’antipathie envers les Etats-Unis”.Ces dernières semaines, l’administration Trump a instauré des droits de douane contre Canada, Mexique et Chine et menacé l’Union européenne de lui en imposer.Parallèlement, des agences gouvernementales ont été fermées ou privées de financements (Parcs nationaux, USAID), des milliers de fonctionnaires licenciés, tandis que Donald Trump échafaudait des plans controversés pour les guerres en Ukraine et à Gaza.”La polarisation engendrée par la politique et la rhétorique du gouvernement Trump (…) vont décourager les voyages aux Etats-Unis”, estime Tourism Economics, évoquant également des “pressions” pour ne pas y organiser d’événements (conférences, sports, etc).L’Institut du forum touristique mondial (WTFI) anticipe un “impact important” sur les arrivées internationales, s’attendant à une “refonte” du secteur. Il rappelle que, lors du premier mandat de Donald Trump, moins de Chinois étaient venus.Quelque 35% des habitants de seize pays d’Europe et d’Asie interrogés par YouGov en décembre étaient moins enclins à venir aux Etats-Unis sous Trump. 22% l’étaient davantage.Pour la poignée de touristes venus de France, d’Ouzbékistan ou d’Argentine, questionnés par l’AFP sur la célèbre Times Square de New York, les positions de Donald Trump n’ont pas modifié leurs projets.- Passeport -Marianela Lopez et Ailen Hadjikovakis, âgées de 33 ans, ont néanmoins utilisé leur passeport européen plutôt qu’Argentin pour éviter tout problème à la frontière.”Nous avions un peu peur de la situation mais nous n’avons rien modifié”, explique Marianela.Pas de changement non plus pour la famille Lagardère, venue de France.Les Américains “ont élu ce président. C’est la démocratie. S’ils ne sont pas contents, ils changeront dans quatre ans”, relève Laurent, 54 ans. “Le personnage est ce qu’il est” et éviter les Etats-Unis “ne changera rien”, ajoute-t-il.Quelque 77,7 millions de touristes étrangers étaient attendus en 2024 (+17% sur un an), d’après le National travel and tourism office (NTTO), qui n’a pas encore de chiffre définitif.Les touristes d’Europe de l’Ouest – 37% des visiteurs en 2024 – sont les plus susceptibles de choisir d’autres destinations, avec les Canadiens et les Mexicains.L’U.S. Travel Association prévenait début février que des tarifs douaniers rebuteraient les Canadiens, premier contingent de touristes étrangers dans le pays (20,4 millions en 2024).D’après Statistics Canada, les retours frontaliers de Canadiens ont chuté de 23% en février sur un an, second recul mensuel consécutif.A New York, qui a accueilli 12,9 millions de voyageurs étrangers en 2024, l’effet est déjà perceptible avec des annulations des Canadiens auprès de tour-opérateurs, une baisse des recherches sur internet (hôtels, spectacles), explique à l’AFP Julie Coker, présidente de NYC Tourism, qui a abaissé en février ses prévisions pour l’année.”Nous ne voyons encore rien pour l’Europe ou le Royaume-Uni”, premier contingent, car c’est trop tôt, a-t-elle relevé. “Nous surveillons de près”. Mais les autorités britanniques et allemandes viennent de prévenir leurs ressortissants de redoubler de vigilance concernant leurs documents de voyage, évoquant le risque d’arrestation.United Airlines a constaté une “grosse chute” des voyages du Canada vers les Etats-Unis ainsi qu’une baisse de la demande en voyages intérieurs, comme plusieurs concurrents.Pour Tourism Economics, le secteur touristique pourrait perdre environ 64 milliards en 2025 de revenus du fait de l’atrophie des voyages internationaux et domestiques.Les Américains, restés prudents face aux incertitudes macroéconomiques et géopolitiques, semblent désormais figés par la tournure de l’économie. Des mots comme récession et inflation effraient aussi les touristes, soulignent les experts. Sans parler du risque d’un billet vert encore plus fort.”Cela risque de rendre les Etats-Unis plus chers (…), affectant le nombre de visiteurs et la durée des séjours”, a relevé Tourism Economics.Les professionnels craignent également les effets du resserrement de la politique migratoire sur les grands événements comme la Ryder Cup (2025), la Coupe du monde de football (2026) et les JO d’été à Los Angeles (2026).
Les touristes se détournent, doucement, des Etats-Unis de Trump
En quelques semaines, le ciel s’est assombri pour le tourisme aux Etats-Unis dans le sillage de décisions du président Donald Trump, dont la teneur hérisse certains visiteurs étrangers et qui leur fait craindre un bond des prix et un dollar plus fort.Les entrées de voyageurs étrangers sur le sol américain devraient reculer en 2025 de 5,1% par rapport à l’année précédente, contre une hausse anticipée auparavant de 8,8%, selon un rapport publié fin février par Tourism Economics. Leurs dépenses devraient être inférieures de 10,9%.Depuis cette publication, “la situation a empiré (…) et le résultat sera probablement pire”, relevait mardi Adam Sacks, président de Tourism Economics, y voyant les “conséquences de l’antipathie envers les Etats-Unis”.Ces dernières semaines, l’administration Trump a instauré des droits de douane contre Canada, Mexique et Chine et menacé l’Union européenne de lui en imposer.Parallèlement, des agences gouvernementales ont été fermées ou privées de financements (Parcs nationaux, USAID), des milliers de fonctionnaires licenciés, tandis que Donald Trump échafaudait des plans controversés pour les guerres en Ukraine et à Gaza.”La polarisation engendrée par la politique et la rhétorique du gouvernement Trump (…) vont décourager les voyages aux Etats-Unis”, estime Tourism Economics, évoquant également des “pressions” pour ne pas y organiser d’événements (conférences, sports, etc).L’Institut du forum touristique mondial (WTFI) anticipe un “impact important” sur les arrivées internationales, s’attendant à une “refonte” du secteur. Il rappelle que, lors du premier mandat de Donald Trump, moins de Chinois étaient venus.Quelque 35% des habitants de seize pays d’Europe et d’Asie interrogés par YouGov en décembre étaient moins enclins à venir aux Etats-Unis sous Trump. 22% l’étaient davantage.Pour la poignée de touristes venus de France, d’Ouzbékistan ou d’Argentine, questionnés par l’AFP sur la célèbre Times Square de New York, les positions de Donald Trump n’ont pas modifié leurs projets.- Passeport -Marianela Lopez et Ailen Hadjikovakis, âgées de 33 ans, ont néanmoins utilisé leur passeport européen plutôt qu’Argentin pour éviter tout problème à la frontière.”Nous avions un peu peur de la situation mais nous n’avons rien modifié”, explique Marianela.Pas de changement non plus pour la famille Lagardère, venue de France.Les Américains “ont élu ce président. C’est la démocratie. S’ils ne sont pas contents, ils changeront dans quatre ans”, relève Laurent, 54 ans. “Le personnage est ce qu’il est” et éviter les Etats-Unis “ne changera rien”, ajoute-t-il.Quelque 77,7 millions de touristes étrangers étaient attendus en 2024 (+17% sur un an), d’après le National travel and tourism office (NTTO), qui n’a pas encore de chiffre définitif.Les touristes d’Europe de l’Ouest – 37% des visiteurs en 2024 – sont les plus susceptibles de choisir d’autres destinations, avec les Canadiens et les Mexicains.L’U.S. Travel Association prévenait début février que des tarifs douaniers rebuteraient les Canadiens, premier contingent de touristes étrangers dans le pays (20,4 millions en 2024).D’après Statistics Canada, les retours frontaliers de Canadiens ont chuté de 23% en février sur un an, second recul mensuel consécutif.A New York, qui a accueilli 12,9 millions de voyageurs étrangers en 2024, l’effet est déjà perceptible avec des annulations des Canadiens auprès de tour-opérateurs, une baisse des recherches sur internet (hôtels, spectacles), explique à l’AFP Julie Coker, présidente de NYC Tourism, qui a abaissé en février ses prévisions pour l’année.”Nous ne voyons encore rien pour l’Europe ou le Royaume-Uni”, premier contingent, car c’est trop tôt, a-t-elle relevé. “Nous surveillons de près”. Mais les autorités britanniques et allemandes viennent de prévenir leurs ressortissants de redoubler de vigilance concernant leurs documents de voyage, évoquant le risque d’arrestation.United Airlines a constaté une “grosse chute” des voyages du Canada vers les Etats-Unis ainsi qu’une baisse de la demande en voyages intérieurs, comme plusieurs concurrents.Pour Tourism Economics, le secteur touristique pourrait perdre environ 64 milliards en 2025 de revenus du fait de l’atrophie des voyages internationaux et domestiques.Les Américains, restés prudents face aux incertitudes macroéconomiques et géopolitiques, semblent désormais figés par la tournure de l’économie. Des mots comme récession et inflation effraient aussi les touristes, soulignent les experts. Sans parler du risque d’un billet vert encore plus fort.”Cela risque de rendre les Etats-Unis plus chers (…), affectant le nombre de visiteurs et la durée des séjours”, a relevé Tourism Economics.Les professionnels craignent également les effets du resserrement de la politique migratoire sur les grands événements comme la Ryder Cup (2025), la Coupe du monde de football (2026) et les JO d’été à Los Angeles (2026).