Aide humanitaire à Gaza: la CIJ va rendre son avis sur les obligations d’Israël

La plus haute juridiction de l’ONU a ouvert mercredi l’audience lors de laquelle elle doit rendre son avis sur les obligations d’Israël envers les organismes fournissant une aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza.Le président de la CIJ, Yuji Iwasawa, a ouvert l’audience publique pour rendre cet avis consultatif concernant l’obligation d’Israël de faciliter l’aide à Gaza.L’ONU a demandé à la cour de La Haye de clarifier les obligations d’Israël, en tant que puissance occupante, envers les Nations unies et d’autres organismes, “y compris s’agissant d’assurer et de faciliter la fourniture sans entrave d’articles de première nécessité essentiels à la survie” des Palestiniens.Un avis de la CIJ n’est pas juridiquement contraignant, mais la cour estime qu’elle a “un grand poids juridique et une grande autorité morale”.En avril, les juges ont entendu pendant une semaine des témoignages de dizaines de pays et d’organisations, dont une grande partie concernait le statut de l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens.Israël n’a pas participé aux audiences. Son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, les a qualifiées de “partie intégrante d’une persécution et d’une délégitimation systématiques d’Israël”.Israël a interdit à l’UNRWA d’opérer sur son sol après avoir accusé certains de ses employés de participation à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.Plusieur enquêtes, dont une menée par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des “problèmes de neutralité” à l’UNRWA.Cependant, ce rapport d’avril 2024 indiquait qu’Israël n’avait “pas encore fourni de preuves” à l’appui de ses allégations selon lesquelles “un nombre important d’employés de l’UNRWA sont membres d’organisations terroristes”.Lors d’audiences devant la cour de La Haye, un responsable américain a exprimé de “sérieuses inquiétudes” quant à l’impartialité de l’UNRWA et a allégué que le Hamas utilisait des installations de l’agence.Le responsable américain, Josh Simmons, a déclaré qu’Israël n’avait “aucune obligation d’autoriser spécifiquement l’UNRWA à fournir une aide humanitaire”.Le responsable palestinien Ammar Hijazi a dit aux juges de la CIJ qu’Israël bloquait l’aide, la considérant comme une “arme de guerre”, provoquant ainsi la famine à Gaza.- “Bouée de sauvetage” -Le directeur général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a décrit son organisation comme une “bouée de sauvetage” pour les près de six millions de réfugiés palestiniens.L’agence compte encore quelque 12.000 employés à Gaza et entend jouer un rôle majeur dans sa reconstruction après le fragile cessez-le-feu conclu plus tôt ce mois-ci.Plus de 370 employés de l’UNRWA ont été tués depuis le début de la guerre, selon l’agence.Mardi, Abeer Etefa, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, a indiqué que 530 camions de l’organisation étaient entrés dans Gaza depuis la prise d’effet du cessez-le-feu.Ces camions ont apporté plus de 6.700 tonnes de nourriture, ce qui, selon elle, “suffit pour nourrir près d’un demi-million de personnes pendant deux semaines”.Israël fait face à plusieurs procédures en droit international concernant ses opérations à Gaza.En juillet 2024, la CIJ a rendu un autre avis consultatif estimant que l’occupation israélienne des territoires palestiniens était “illégale” et devait cesser au plus vite.La cour examine également une affaire portée par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de violation de la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.Une autre juridiction de La Haye, la Cour pénale internationale, a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés.Elle a aussi émis un mandat d’arrêt contre le commandant du Hamas Mohammed Deif, qui, selon Israël, a été tué lors d’une frappe aérienne.

Top UN court starts ruling on Israel’s Gaza aid obligations

The top United Nations court Wednesday began its ruling on Israel’s obligations towards agencies providing humanitarian assistance to Palestinians in Gaza, as aid groups scramble to scale up assistance following a ceasefire.International Court of Justice President Yuji Iwasawa opened the public hearing to deliver its “advisory opinion” laying out Israel’s duty to facilitate aid in Gaza.The UN asked the ICJ to clarify Israel’s obligations, as an occupying power, towards UN and other bodies “including to ensure and facilitate the unhindered provision of urgently needed supplies essential to the survival” of Palestinians.An ICJ opinion is not legally binding but the court believes it carries “great legal weight and moral authority”.ICJ judges heard a week of evidence in April from dozens of nations and organisations, much of which revolved around the status of UNRWA, the UN agency for Palestinian refugees.Israel did not take part in the hearings but an official told journalists earlier Wednesday it was “an abuse of international law”.The official added that Israel “cooperates with international organisations, with other UN agencies regarding Gaza. But Israel will not cooperate with UNRWA.”Israel banned UNRWA from operating on Israeli soil after accusing some of its staff of taking part in the October 7, 2023, Hamas attack that sparked the war.A series of investigations, including one led by France’s former foreign minister Catherine Colonna, found some “neutrality-related issues” at UNRWA.However, the April 2024 report said Israel had “yet to provide supporting evidence” of its allegation that “a significant number of UNRWA employees are members of terrorist organisations”.At the ICJ hearings in April, a US official raised “serious concerns” about the impartiality of UNRWA, and alleged that Hamas used the agency’s facilities.The US official, Josh Simmons, said Israel had “no obligation to permit UNRWA specifically to provide humanitarian assistance”.Simmons added that UNRWA was not the only option for delivering aid into Gaza.Palestinian official Ammar Hijazi told the ICJ judges that Israel was blocking aid as a “weapon of war”, sparking starvation in Gaza.- Aid ‘lifeline’ -UNRWA chief Philippe Lazzarini has described his organisation as a “lifeline” for the nearly six million Palestinian refugees under its charge.The agency still has some 12,000 staff in Gaza and aims to play a major part in its reconstruction after the fragile ceasefire agreed earlier this month.More than 370 of UNRWA workers have been killed since the start of the war, according to the agency.On the eve of the ICJ ruling, Abeer Etefa, Middle East spokeswoman for the UN’s World Food Programme (WFP), said 530 of the organisation’s trucks had crossed into Gaza since the ceasefire.Those trucks had delivered more than 6,700 tonnes of food, which she said was “enough for close to half a million people for two weeks”.Etefa said around 750 tonnes a day were now coming through, which, although more than before the ceasefire, remains well below WFP’s target of around 2,000 tonnes daily.Israel faces several cases under international law over its campaign in Gaza. In July 2024, the ICJ issued another advisory opinion stating that Israel’s occupation of the Palestinian territories was “unlawful” and must end as soon as possible.ICJ judges are also weighing accusations, brought by South Africa, that Israel has broken the 1948 UN Genocide Convention with its actions in Gaza.Another court in The Hague, the International Criminal Court, has issued arrest warrants for Israel’s Prime Minister Benjamin Netanyahu for alleged war crimes and crimes against humanity. It also issued a warrant for Hamas commander Mohammed Deif, who Israel says was killed in an airstrike.

Au Portugal, un paradis côtier accaparé par les plus fortunés

Au-dessus des pinèdes et des dunes qui longent des kilomètres de plages quasi-désertes de ce coin du sud-ouest du Portugal, des grues s’élèvent des chantiers de construction de complexes hôteliers de luxe, illustrant la transformation de cette région de Comporta en un nouveau refuge idyllique pour célébrités et touristes fortunés.A une heure de route au sud de Lisbonne, ce lieu de villégiature séduit notamment des personnalités “people” telles que l’actrice Nicole Kidman ou la princesse Caroline de Monaco, au point d’être désormais surnommée “la nouvelle Riviera portugaise” et comparée aux Hamptons, la côte huppée située près de New York.Symbole du “luxe décontracté”, Comporta attire “une clientèle fortunée en quête de nature, de discrétion, de bien-être”, résume le cabinet Knight Frank dans un récent rapport.La destination figure parmi les cinq marchés résidentiels de luxe les plus recherchés au monde, selon un classement publié fin septembre par ce cabinet international de conseil immobilier.Parmi les premières personnalités internationales à découvrir son charme, le créateur français Christian Louboutin, connu pour ses chaussures à semelle rouge, y a même ouvert son propre hôtel.L’établissement se dresse au cœur du Melides, un petit village rural avec ses ruelles écrasées par le soleil, ses cheminées blanches et ses maisons blanchies à la chaux avec leurs portes et fenêtres encadrées de bleu.La princesse Eugénie, nièce du roi Charles III d’Angleterre, partage son temps entre Londres et le Portugal, attirée, dit-elle, par la simplicité du lieu: “Je peux aller au supermarché en tenue de sport, les cheveux en bataille, et personne ne s’en soucie”, confiait-elle en 2023 dans le podcast Table and Manners.- “Huit méga-projets” -Mais pour certains habitants de la région et les défenseurs de l’environnement, l’envers du décor est plus inquiétant.”Nous avons cartographié huit méga-projets, chacun couvrant des centaines d’hectares”, alerte Rebeca Mateus, une biologiste membre de l’association “Dunas Livres” (Dunes libres), qui dénonce notamment la consommation élevée d’eau dans une région chroniquement menacée par la sécheresse.L’association s’inquiète également des “dégâts irréversibles” sur les dunes, un habitat fragile et lent à se régénérer, explique à l’AFP Catarina Rosa, membre du même collectif.La transformation de la région remonte à l’effondrement d’une dynastie de banquiers portugais, les Espirito Santo, dans la foulée de la crise de la dette de 2011.Cette famille était jusqu’alors la seule propriétaire de la “Herdade de Comporta”, un domaine agricole de plus de 12.000 hectares.Après la faillite de Banco Espirito Santo, ses propriétaires ont vendu de vastes parcelles du domaine à des promoteurs immobiliers, qui ont multiplié les projets de résidences privées, complexes hôteliers et terrains de golf.Ces investissements sont portés par des groupes portugais comme celui de la famille Amorim, le groupe Vanguard Properties du Français Claude Berda ou encore la société américaine Discovery Land and Company.- “Sans plan ni respect” -Cette dernière développe notamment le projet Costa Terra Golf and Ocean Club, avec près de 300 villas de luxe.Pour la population locale, certains ont profité de cet engouement pour vendre leurs petites propriétés pour des montants irrésistibles, tandis que d’autres s’inquiètent d’une flambée des prix de l’immobilier qui bouleverse tout un mode de vie.”Une petite maison, qui valait 20.000 euros il y a vingt ans, en vaut aujourd’hui un million”, témoigne auprès de l’AFP Jacinto Ventura, agriculteur de 42 ans et président d’une association locale à Melides.Par ailleurs, les habitants se plaignent d’entraves croissantes à l’accès aux plages, censées être toutes publiques, et d’un coût de la vie qui augmente, notamment dans les petits commerces locaux.Et alors que certains se résignent à quitter la région, d’autres tentent de résister, comme Belinda Sobral, une ancienne ingénieure de 42 ans qui a repris la taverne de ses grands-parents dans un petit village un peu plus à l’intérieur des terres, dans la commune de Grândola.”Le tourisme, ce n’est pas le problème, c’est la façon dont cela a été fait: trop vite, sans plan ni respect des gens d’ici”, déplore cette mère de deux enfants.”Je veux préserver l’identité du lieu”, dit-elle. “Sans mémoire, Comporta deviendra une autre Ibiza, une station balnéaire comme tant d’autres.”

Au Portugal, un paradis côtier accaparé par les plus fortunés

Au-dessus des pinèdes et des dunes qui longent des kilomètres de plages quasi-désertes de ce coin du sud-ouest du Portugal, des grues s’élèvent des chantiers de construction de complexes hôteliers de luxe, illustrant la transformation de cette région de Comporta en un nouveau refuge idyllique pour célébrités et touristes fortunés.A une heure de route au sud de Lisbonne, ce lieu de villégiature séduit notamment des personnalités “people” telles que l’actrice Nicole Kidman ou la princesse Caroline de Monaco, au point d’être désormais surnommée “la nouvelle Riviera portugaise” et comparée aux Hamptons, la côte huppée située près de New York.Symbole du “luxe décontracté”, Comporta attire “une clientèle fortunée en quête de nature, de discrétion, de bien-être”, résume le cabinet Knight Frank dans un récent rapport.La destination figure parmi les cinq marchés résidentiels de luxe les plus recherchés au monde, selon un classement publié fin septembre par ce cabinet international de conseil immobilier.Parmi les premières personnalités internationales à découvrir son charme, le créateur français Christian Louboutin, connu pour ses chaussures à semelle rouge, y a même ouvert son propre hôtel.L’établissement se dresse au cœur du Melides, un petit village rural avec ses ruelles écrasées par le soleil, ses cheminées blanches et ses maisons blanchies à la chaux avec leurs portes et fenêtres encadrées de bleu.La princesse Eugénie, nièce du roi Charles III d’Angleterre, partage son temps entre Londres et le Portugal, attirée, dit-elle, par la simplicité du lieu: “Je peux aller au supermarché en tenue de sport, les cheveux en bataille, et personne ne s’en soucie”, confiait-elle en 2023 dans le podcast Table and Manners.- “Huit méga-projets” -Mais pour certains habitants de la région et les défenseurs de l’environnement, l’envers du décor est plus inquiétant.”Nous avons cartographié huit méga-projets, chacun couvrant des centaines d’hectares”, alerte Rebeca Mateus, une biologiste membre de l’association “Dunas Livres” (Dunes libres), qui dénonce notamment la consommation élevée d’eau dans une région chroniquement menacée par la sécheresse.L’association s’inquiète également des “dégâts irréversibles” sur les dunes, un habitat fragile et lent à se régénérer, explique à l’AFP Catarina Rosa, membre du même collectif.La transformation de la région remonte à l’effondrement d’une dynastie de banquiers portugais, les Espirito Santo, dans la foulée de la crise de la dette de 2011.Cette famille était jusqu’alors la seule propriétaire de la “Herdade de Comporta”, un domaine agricole de plus de 12.000 hectares.Après la faillite de Banco Espirito Santo, ses propriétaires ont vendu de vastes parcelles du domaine à des promoteurs immobiliers, qui ont multiplié les projets de résidences privées, complexes hôteliers et terrains de golf.Ces investissements sont portés par des groupes portugais comme celui de la famille Amorim, le groupe Vanguard Properties du Français Claude Berda ou encore la société américaine Discovery Land and Company.- “Sans plan ni respect” -Cette dernière développe notamment le projet Costa Terra Golf and Ocean Club, avec près de 300 villas de luxe.Pour la population locale, certains ont profité de cet engouement pour vendre leurs petites propriétés pour des montants irrésistibles, tandis que d’autres s’inquiètent d’une flambée des prix de l’immobilier qui bouleverse tout un mode de vie.”Une petite maison, qui valait 20.000 euros il y a vingt ans, en vaut aujourd’hui un million”, témoigne auprès de l’AFP Jacinto Ventura, agriculteur de 42 ans et président d’une association locale à Melides.Par ailleurs, les habitants se plaignent d’entraves croissantes à l’accès aux plages, censées être toutes publiques, et d’un coût de la vie qui augmente, notamment dans les petits commerces locaux.Et alors que certains se résignent à quitter la région, d’autres tentent de résister, comme Belinda Sobral, une ancienne ingénieure de 42 ans qui a repris la taverne de ses grands-parents dans un petit village un peu plus à l’intérieur des terres, dans la commune de Grândola.”Le tourisme, ce n’est pas le problème, c’est la façon dont cela a été fait: trop vite, sans plan ni respect des gens d’ici”, déplore cette mère de deux enfants.”Je veux préserver l’identité du lieu”, dit-elle. “Sans mémoire, Comporta deviendra une autre Ibiza, une station balnéaire comme tant d’autres.”

Au Portugal, un paradis côtier accaparé par les plus fortunés

Au-dessus des pinèdes et des dunes qui longent des kilomètres de plages quasi-désertes de ce coin du sud-ouest du Portugal, des grues s’élèvent des chantiers de construction de complexes hôteliers de luxe, illustrant la transformation de cette région de Comporta en un nouveau refuge idyllique pour célébrités et touristes fortunés.A une heure de route au sud de Lisbonne, ce lieu de villégiature séduit notamment des personnalités “people” telles que l’actrice Nicole Kidman ou la princesse Caroline de Monaco, au point d’être désormais surnommée “la nouvelle Riviera portugaise” et comparée aux Hamptons, la côte huppée située près de New York.Symbole du “luxe décontracté”, Comporta attire “une clientèle fortunée en quête de nature, de discrétion, de bien-être”, résume le cabinet Knight Frank dans un récent rapport.La destination figure parmi les cinq marchés résidentiels de luxe les plus recherchés au monde, selon un classement publié fin septembre par ce cabinet international de conseil immobilier.Parmi les premières personnalités internationales à découvrir son charme, le créateur français Christian Louboutin, connu pour ses chaussures à semelle rouge, y a même ouvert son propre hôtel.L’établissement se dresse au cœur du Melides, un petit village rural avec ses ruelles écrasées par le soleil, ses cheminées blanches et ses maisons blanchies à la chaux avec leurs portes et fenêtres encadrées de bleu.La princesse Eugénie, nièce du roi Charles III d’Angleterre, partage son temps entre Londres et le Portugal, attirée, dit-elle, par la simplicité du lieu: “Je peux aller au supermarché en tenue de sport, les cheveux en bataille, et personne ne s’en soucie”, confiait-elle en 2023 dans le podcast Table and Manners.- “Huit méga-projets” -Mais pour certains habitants de la région et les défenseurs de l’environnement, l’envers du décor est plus inquiétant.”Nous avons cartographié huit méga-projets, chacun couvrant des centaines d’hectares”, alerte Rebeca Mateus, une biologiste membre de l’association “Dunas Livres” (Dunes libres), qui dénonce notamment la consommation élevée d’eau dans une région chroniquement menacée par la sécheresse.L’association s’inquiète également des “dégâts irréversibles” sur les dunes, un habitat fragile et lent à se régénérer, explique à l’AFP Catarina Rosa, membre du même collectif.La transformation de la région remonte à l’effondrement d’une dynastie de banquiers portugais, les Espirito Santo, dans la foulée de la crise de la dette de 2011.Cette famille était jusqu’alors la seule propriétaire de la “Herdade de Comporta”, un domaine agricole de plus de 12.000 hectares.Après la faillite de Banco Espirito Santo, ses propriétaires ont vendu de vastes parcelles du domaine à des promoteurs immobiliers, qui ont multiplié les projets de résidences privées, complexes hôteliers et terrains de golf.Ces investissements sont portés par des groupes portugais comme celui de la famille Amorim, le groupe Vanguard Properties du Français Claude Berda ou encore la société américaine Discovery Land and Company.- “Sans plan ni respect” -Cette dernière développe notamment le projet Costa Terra Golf and Ocean Club, avec près de 300 villas de luxe.Pour la population locale, certains ont profité de cet engouement pour vendre leurs petites propriétés pour des montants irrésistibles, tandis que d’autres s’inquiètent d’une flambée des prix de l’immobilier qui bouleverse tout un mode de vie.”Une petite maison, qui valait 20.000 euros il y a vingt ans, en vaut aujourd’hui un million”, témoigne auprès de l’AFP Jacinto Ventura, agriculteur de 42 ans et président d’une association locale à Melides.Par ailleurs, les habitants se plaignent d’entraves croissantes à l’accès aux plages, censées être toutes publiques, et d’un coût de la vie qui augmente, notamment dans les petits commerces locaux.Et alors que certains se résignent à quitter la région, d’autres tentent de résister, comme Belinda Sobral, une ancienne ingénieure de 42 ans qui a repris la taverne de ses grands-parents dans un petit village un peu plus à l’intérieur des terres, dans la commune de Grândola.”Le tourisme, ce n’est pas le problème, c’est la façon dont cela a été fait: trop vite, sans plan ni respect des gens d’ici”, déplore cette mère de deux enfants.”Je veux préserver l’identité du lieu”, dit-elle. “Sans mémoire, Comporta deviendra une autre Ibiza, une station balnéaire comme tant d’autres.”

Nuñez donne une estimation de 700.000 étrangers en situation irrégulière

Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a estimé mercredi à 700.000 le nombre d’étrangers en situation irrégulière, en réponse à une demande du président du RN Jordan Bardella, affirmant au passage que le gouvernement était à l’offensive contre l’immigration illégale.Pressé de dire, sur CNews/Europe 1, s’il maintenait une estimation de 200.000 à 300.000 clandestins donnée lundi sur LCI, le ministre a répondu: “Non, non”, “sur une autre chaîne (…) je ne voulais pas donner de chiffre pour ne pas nourrir de polémique, sous-entendant clairement que ce n’était pas le bon”.Le président du parti d’extrême droite a ciblé ces derniers jours Laurent Nuñez, l’ex-préfet de police de Paris nommé à Beauvau, fustigeant son “inaction”. Il lui a adressé une lettre après l’avoir entendu sur LCI “refuser de répondre à une question posée par un journaliste relative au nombre d’étrangers en situation irrégulière”. M. Nuñez a souligné mercredi qu’il n’existe que des estimations. Comme on lui soulignait que l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait parlé en 2021 de 700.000 clandestins, l’actuel locataire de Beauvau a déclaré: “C’est exactement ça. Et puis une autre fois, il a donné une fourchette entre 600.000 et 900.000. Mon prédécesseur (Bruno Retailleau, NDLR) avait parlé d’un demi-million”. “Si on travaille de manière sérieuse, et nous l’avons fait – moi je le connais évidemment le chiffre – si on travaille sur l’aide médicale d’État et qu’on extrapole le nombre, l’estimation d’étrangers en situation irrégulière dans notre pays, elle est de 700.000″, a-t-il poursuivi.”Dans mon esprit, les choses sont très claires, il n’y a pas de difficulté: 700.000 clandestins en France, c’est une estimation. La fourchette de 6 à 900.000 me paraît assez cohérente mais le chiffre de 700.000 l’est tout autant. Mais encore une fois, j’insiste, moi je ne veux jamais qu’on donne l’impression que nous sommes les bras ballants sur ces sujets”.A la question de savoir comment il qualifiait le niveau d’immigration et pourquoi il ne reprenait pas la formule de +submersion migratoire+, le ministre a répondu qu'”il y a un défi migratoire: le contexte climatique, les crises économiques” et qu'”il faut qu’on travaille avec l’Europe pour mieux contrôler nos frontières et qu’on soit plus efficaces sur le territoire national”. Mais “il y a des mots que je n’emploie pas”, a-t-il ajouté, car “systématiquement, quand on va sur ces débats, c’est pour pointer une carence des pouvoirs publics”, qu’il a réfutée.Jordan Bardella s’est ensuite empressé d’accuser sur X le ministre de l’Intérieur de craindre “d’utiliser les mots +assimilation+ et +submersion migratoire+” et “d’établir le lien, pourtant évident et documenté, entre immigration incontrôlée et insécurité”.”Pétrifié par la pensée unique et le qu’en-dira-t-on de la gauche, le ministre de l’Intérieur se condamne à l’impuissance”, a-t-il insisté.Le ministre de l’Intérieur avait déjà été critiqué la veille par la présidente des députés RN, Marine Le Pen, déplorant que celui-ci ait dit vouloir reprendre le dialogue avec l’Algérie. Estimant que le prédécesseur de M. Nuñez “Bruno Retailleau avait au moins le mérite d’un discours offensif”, elle avait affirmé qu’”avec Laurent Nuñez, la capitulation face au régime algérien (…) est désormais pleinement assumée”.Le patron des Républicains, Bruno Retailleau, avait pour sa part jugé que son successeur “a été nommé pour appliquer la politique d’Emmanuel Macron”, estimant que sa décision d’utiliser la diplomatie “est un fiasco et nous payons le prix de notre faiblesse vis-à-vis du régime algérien”.

Patrice Faure succède à Laurent Nuñez à la tête de la préfecture de police de Paris

Patrice Faure, un fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron, a été nommé mercredi à la tête de la préfecture de police de Paris où il succède à Laurent Nuñez, assurant ainsi au chef de l’Etat le maintien d’une ligne directe avec la “PP”.La nomination en Conseil des ministres de l’actuel directeur de cabinet d’Emmanuel Macron à l’Elysée, sur proposition du ministre de l’Intérieur, fait partie de celles qui sont décidées par le chef de l’Etat, compte tenu de la sensibilité du poste.Cette nomination était urgente, depuis celle de son prédécesseur, Laurent Nuñez, également proche du président Macron, comme ministre de l’Intérieur.”Homme d’expérience ayant occupé des responsabilités majeures en territoire métropolitain comme ultra-marin, je lui adresse mes plus sincères félicitations”, a écrit dans un message sur X le ministre de l’Intérieur.”À la tête de la préfecture de police que je connais bien, il aura à poursuivre ce qui a collectivement été bâti pour renforcer la sécurité des Parisiens et des habitants de l’agglomération parisienne”, a-t-il poursuivi en l’assurant de “toute (sa) confiance et (son) plein soutien”.Agé de 58 ans, Patrice Faure a une carrière éclectique, militaire puis au sein de la haute fonction publique. Il a été notamment haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, préfet de Guyane mais aussi en poste, en début de carrière, à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure). Il connaît en outre la PP, où il a occupé une direction en 2016.- Première priorité -Son arrivée à la tête de cette forteresse de 43.000 agents située sur l’île de la Cité, entre Notre-Dame et le palais de justice, intervient quelques jours seulement après le vol spectaculaire dimanche au Musée du Louvre de joyaux de la Couronne.Incontestablement, la résolution de ce cambriolage au retentissement planétaire, dont le préjudice a été estimé à 88 millions d’euros, sera sa première priorité.En outre, ce cambriolage en plein jour, une demi-heure après l’ouverture du musée, a déclenché une vive polémique politique et relancé le débat sur la sécurité des établissements culturels français.Une centaine d’enquêteurs sont mobilisés sur cette affaire dont la prestigieuse police judiciaire de la PP, qui dispose également d’une direction du renseignement autonome, ce qui en fait un “Etat dans l’Etat”.Avec la nomination de Patrice Faure, Emmanuel Macron est assuré d’avoir une ligne directe avec l’homme le mieux renseigné de la capitale, comme c’était le cas avec son prédécesseur.Issu d’un milieu modeste, titulaire d’un CAP de pâtisserie, qu’il complètera avec une maîtrise en histoire et en mathématiques, M. Faure a d’abord choisi la carrière militaire. Avant de rejoindre la haute fonction publique par l’Outre-mer et d’occuper des postes sensibles.Son style risque de surprendre à la PP par rapport à un Laurent Nuñez affable et tout en rondeur dans son expression, qui avait conquis l’ensemble des élus parisiens, tous bords politiques confondus, à commencer par la maire socialiste Anne Hidalgo.Un des anciens collaborateurs du nouveau “PP” a évoqué auprès de l’AFP “un vrai franc-parler mais pas un franc-parler qui cherche à provoquer: un franc-parler de sincérité”.Il peut aussi être grivois et très direct. “Il préfère le pragmatisme au manuel du corps des préfets”, dit de lui Rodolphe Alexandre, ancien président de la Guyane (2010-2021), qui voit en lui un “homme de culture” et un “grand serviteur de l’Etat”, “convaincu sans doctrine de ses missions régaliennes”.Deux autres préfets expérimentés, Bertrand Gaume (Hauts-de-France) et Georges-François Leclerc (Paca), étaient sur les rangs. Mais la proximité étroite de ce père de six enfants avec le chef de l’État a fait la différence, sans surprise.

Vapotage: les vendeurs en ligne craignent “la cessation d’activité”

Les sites de vente de liquide pour cigarettes électroniques comme Le Petit Vapoteur, qui est l’un des principaux en Europe, craignent de mettre la clé sous la porte si la mesure d’interdiction de vente en ligne prévue par le gouvernement français est adoptée dans le budget 2026.”S’il décide de nous priver de 70% de nos ventes, c’est la cessation de notre activité et 600 emplois pourraient disparaître”, redoute Morgan Laisné du site Le Petit Vapoteur, basé en Normandie et qui a réalisé en France 95% des 154 millions d’euros de son chiffre d’affaires en 2024.Le projet de budget du gouvernement prévoit une taxe de 30 à 50 centimes par flacon de 10 millilitres (ml), vendu généralement entre 5 et 7 euros.Cette taxe hérisse les professionnels, mais beaucoup moins que les mesures qui l’accompagnent. Car dans son projet de budget, le gouvernement envisage également de soumettre les boutiques de vapotage à l’obtention d’un agrément similaire à celui des buralistes, interdisant par exemple la proximité avec des écoles.Surtout, la vente à distance aux particuliers, à l’origine d’un bon quart des ventes dans la filière selon les professionnels, sera entièrement interdite.”On avait vu venir la taxe” déjà envisagée par l’ex-Premier ministre François Bayrou, mais “ces autres mesures, ça a été un choc”, s’alarme auprès de l’AFP Morgan Laisné.- 3.000 emplois menacés -Pour Le Petit Vapoteur, même ses 111 magasins physiques ouverts en France, où ont lieu un tiers des ventes de la société, sont menacés, car ils sont “très dépendants de l’activité en ligne”, selon Morgan Laisné.Tout comme la ligne de production de liquides de vapotage installée à Cherbourg (Manche) par l’entreprise, “qui sera surdimensionnée sans la vente en ligne.”Interrogée par l’AFP, la Fivape, fédération du secteur, estime que 3.000 emplois dans la vente en ligne “disparaîtraient instantanément”. Elle a lancé une pétition auprès des usagers, qui a déjà récolté 120.000 signataires – dont l’unicité n’est vérifiée que par le biais de leur adresse e-mail. Plus qu’une mesure de santé publique, les professionnels estiment que l’interdiction de la vente en ligne a été pensée avant tout pour simplifier la collecte de la taxe.Pour Morgan Laisné, “les douanes ont voulu répliquer le système des buralistes et de la taxe sur le tabac. Et comme en ligne, on ne sait pas trop ce que c’est, on l’interdit.” Ce que Bercy conteste. “Ce sont des mesures de santé publique, qui convergent avec les règles applicables au tabac”, a indiqué à l’AFP le cabinet de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.Pour le cabinet de la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, “la mesure cherche à réduire l’exposition et l’accessibilité des produits de vapotage, surtout chez les jeunes, tout en renforçant la sécurité sanitaire et la traçabilité”, notamment pour éviter les produits “non conformes”, a-t-il indiqué à l’AFP.- Les produits sans nicotine taxés aussi  -Morgan Laisné estime, lui, que ces mesures seraient “une catastrophe pour la santé publique”, assurant que le vapotage a contribué aux 4 millions de fumeurs quotidiens en moins depuis 10 ans, un chiffre publié mi-octobre par Santé publique France.Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) n’est pas d’accord.”Ces produits rendent très dépendants, leur marketing cible particulièrement les jeunes”, estime Emmanuelle Béguinot, directrice de l’association antitabac, qui juge “important un meilleur contrôle via l’interdiction de tout ce qui touche à la vente en ligne.”Le projet de budget prévoit de taxer à 30 centimes d’euros les flacons de 10 ml de produit qui contiennent moins de 15 mg/ml de nicotine, y compris ceux qui n’en contiennent pas du tout, “des produits qui font que vous mettez le pied à l’étrier,” selon Emmanuelle Béguinot.Pour les produits avec plus de 15 mg/ml de nicotine, la taxe est portée à 50 centimes d’euros le flacon de 10 ml.Un amendement de députés LR supprimant la taxe mais pas l’interdiction de la vente en ligne a été adopté mercredi en commission des Finances.Cette modification ne présage rien du texte final, puisque l’hémycicle examinera à partir de vendredi le projet de budget dans sa copie originale.En séance plénière, l’Assemblée nationale pourra éventuellement adopter ou non d’autres amendements, comme ceux proposés par des députés LFI, UDR et même du camp macroniste qui suppriment l’interdiction de vente en ligne.

Vapotage: les vendeurs en ligne craignent “la cessation d’activité”

Les sites de vente de liquide pour cigarettes électroniques comme Le Petit Vapoteur, qui est l’un des principaux en Europe, craignent de mettre la clé sous la porte si la mesure d’interdiction de vente en ligne prévue par le gouvernement français est adoptée dans le budget 2026.”S’il décide de nous priver de 70% de nos ventes, c’est la cessation de notre activité et 600 emplois pourraient disparaître”, redoute Morgan Laisné du site Le Petit Vapoteur, basé en Normandie et qui a réalisé en France 95% des 154 millions d’euros de son chiffre d’affaires en 2024.Le projet de budget du gouvernement prévoit une taxe de 30 à 50 centimes par flacon de 10 millilitres (ml), vendu généralement entre 5 et 7 euros.Cette taxe hérisse les professionnels, mais beaucoup moins que les mesures qui l’accompagnent. Car dans son projet de budget, le gouvernement envisage également de soumettre les boutiques de vapotage à l’obtention d’un agrément similaire à celui des buralistes, interdisant par exemple la proximité avec des écoles.Surtout, la vente à distance aux particuliers, à l’origine d’un bon quart des ventes dans la filière selon les professionnels, sera entièrement interdite.”On avait vu venir la taxe” déjà envisagée par l’ex-Premier ministre François Bayrou, mais “ces autres mesures, ça a été un choc”, s’alarme auprès de l’AFP Morgan Laisné.- 3.000 emplois menacés -Pour Le Petit Vapoteur, même ses 111 magasins physiques ouverts en France, où ont lieu un tiers des ventes de la société, sont menacés, car ils sont “très dépendants de l’activité en ligne”, selon Morgan Laisné.Tout comme la ligne de production de liquides de vapotage installée à Cherbourg (Manche) par l’entreprise, “qui sera surdimensionnée sans la vente en ligne.”Interrogée par l’AFP, la Fivape, fédération du secteur, estime que 3.000 emplois dans la vente en ligne “disparaîtraient instantanément”. Elle a lancé une pétition auprès des usagers, qui a déjà récolté 120.000 signataires – dont l’unicité n’est vérifiée que par le biais de leur adresse e-mail. Plus qu’une mesure de santé publique, les professionnels estiment que l’interdiction de la vente en ligne a été pensée avant tout pour simplifier la collecte de la taxe.Pour Morgan Laisné, “les douanes ont voulu répliquer le système des buralistes et de la taxe sur le tabac. Et comme en ligne, on ne sait pas trop ce que c’est, on l’interdit.” Ce que Bercy conteste. “Ce sont des mesures de santé publique, qui convergent avec les règles applicables au tabac”, a indiqué à l’AFP le cabinet de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.Pour le cabinet de la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, “la mesure cherche à réduire l’exposition et l’accessibilité des produits de vapotage, surtout chez les jeunes, tout en renforçant la sécurité sanitaire et la traçabilité”, notamment pour éviter les produits “non conformes”, a-t-il indiqué à l’AFP.- Les produits sans nicotine taxés aussi  -Morgan Laisné estime, lui, que ces mesures seraient “une catastrophe pour la santé publique”, assurant que le vapotage a contribué aux 4 millions de fumeurs quotidiens en moins depuis 10 ans, un chiffre publié mi-octobre par Santé publique France.Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) n’est pas d’accord.”Ces produits rendent très dépendants, leur marketing cible particulièrement les jeunes”, estime Emmanuelle Béguinot, directrice de l’association antitabac, qui juge “important un meilleur contrôle via l’interdiction de tout ce qui touche à la vente en ligne.”Le projet de budget prévoit de taxer à 30 centimes d’euros les flacons de 10 ml de produit qui contiennent moins de 15 mg/ml de nicotine, y compris ceux qui n’en contiennent pas du tout, “des produits qui font que vous mettez le pied à l’étrier,” selon Emmanuelle Béguinot.Pour les produits avec plus de 15 mg/ml de nicotine, la taxe est portée à 50 centimes d’euros le flacon de 10 ml.Un amendement de députés LR supprimant la taxe mais pas l’interdiction de la vente en ligne a été adopté mercredi en commission des Finances.Cette modification ne présage rien du texte final, puisque l’hémycicle examinera à partir de vendredi le projet de budget dans sa copie originale.En séance plénière, l’Assemblée nationale pourra éventuellement adopter ou non d’autres amendements, comme ceux proposés par des députés LFI, UDR et même du camp macroniste qui suppriment l’interdiction de vente en ligne.