Macron veut renforcer les liens de défense avec la Norvège
Le prĂ©sident français Emmanuel Macron et le Premier ministre norvĂ©gien Jonas Gahr Støre ont affichĂ© lundi leur volontĂ© de renforcer les liens entre les deux pays en matière de dĂ©fense, face Ă la menace russe comme aux enjeux de sĂ©curitĂ© dans le Grand Nord.La France et la Norvège sont “engagĂ©es main dans la main, en particulier pour rĂ©agir Ă la guerre d’agression russe en Ukraine”, a relevĂ© le chef de l’Etat lors de la signature, Ă Oslo, d’un partenariat stratĂ©gique avec la Norvège.Il s’agissait de la première visite officielle d’un prĂ©sident français dans ce pays membre de l’Otan mais pas de l’Union europĂ©enne depuis 41 ans.Le partenariat stratĂ©gique porte sur la coopĂ©ration au sein de l’Otan, le renforcement de l’interopĂ©rabilitĂ© entre les deux armĂ©es, les opĂ©rations conjointes dans le Grand Nord et le soutien Ă des projets industriels de dĂ©fense.Il vise aussi Ă renforcer les coopĂ©rations en matière de nouvelles technologies et de transition Ă©nergĂ©tique et Ă©cologique. Les deux pays ont d’ailleurs aussi signĂ© un accord sur la captage et le stockage de dioxyde de carbone.Emmanuel Macron a vantĂ© au passage les mĂ©rites des frĂ©gates françaises, alors que la Norvège a lancĂ© un appel d’offres pour cinq bâtiments de ce type.- “Un bon vendeur” -“Ce sont des frĂ©gates très fiables. Nous les utilisons et les distribuons Ă beaucoup de clients toujours dans les temps”, a-t-il lancĂ© en pointant aussi l’intĂ©rĂŞt “stratĂ©gique” pour les EuropĂ©ens de travailler ensemble dans ce domaine.”C’est un bon vendeur !”, a rĂ©pliquĂ© Jonas Gahr Støre, alors que l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis aspirent aussi Ă remporter le marchĂ©. Le Premier ministre britannique Keir Starmer est ainsi venu deux fois en Norvège ces derniers mois.”Nous choisirons le meilleur navire pour la Norvège, adaptĂ© aux conditions norvĂ©giennes, au meilleur prix, et il doit venir d’un partenaire avec lequel nous pouvons collaborer Ă©troitement”, a-t-il ajoutĂ©.Emmanuel et Brigitte Macron ont ensuite Ă©tĂ© reçus en audience par le roi Harald et son Ă©pouse Sonja, qui donneront un dĂ®ner en leur honneur.Une semaine après sa visite au Groenland, Emmanuel Macron entendait aussi souligner l’engagement de la France en matière de sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion nordique et arctique.Le 15 juin, le prĂ©sident français a critiquĂ© la volontĂ© de Donald Trump de mettre la main sur ce territoire autonome du Danemark, et appelĂ© Ă renforcer la sĂ©curitĂ© de l’Arctique face aux ambitions chinoises et russes concernant les nouvelles routes maritimes.Mardi matin, Emmanuel Macron participera Ă un brief opĂ©rationnel sur les forces navales françaises prĂ©sentes dans la rĂ©gion Ă bord de la frĂ©gate multimissions Normandie dans le port d’Oslo.- “Pas de lĂ©galitĂ©” -Les deux dirigeants ont aussi marquĂ© leurs convergence de vues sur les frappes amĂ©ricaines contre des sites nuclĂ©aires iraniens. Elle ne reposent sur aucun “cadre de lĂ©galitĂ©” mĂŞme si elle peuvent avoir une “lĂ©gitimitĂ©”, a jugĂ© Emmanuel Macron.L’attaque amĂ©ricaine n’est “pas conforme au droit international”, a encore insistĂ© Jonas Gahr Støre, lĂ oĂą le chancelier allemand ne voit “aucune raison de critiquer” ces frappes.Emmanuel Macron estime qu'”aucune rĂ©ponse strictement militaire” ne peut suffire Ă empĂŞcher l’Iran de se doter de l’arme nuclĂ©aire, et appelle Ă un “retour Ă la voie diplomatique”.La Norvège a par ailleurs reconnu l’Etat palestinien, mais la France, qui l’envisage, n’a pas encore franchi le pas. Emmanuel Macron a dĂ» suspendre mi-juin son initiative diplomatique pour relancer une solution Ă deux Etats avec le dĂ©but des frappes israĂ©liennes en Iran mais voudrait faire avancer le projet.Le prĂ©sident français rencontrera mardi matin les dirigeants du Fonds souverain norvĂ©gien et rendra hommage aux soldats norvĂ©giens qui ont participĂ© au dĂ©barquement de Normandie avant de rejoindre le sommet de l’Otan Ă La Haye (Pays-Bas).Les 32 pays de l’Alliance vont se pencher mardi et mercredi, sous la pression de Donald Trump et de la menace russe, sur une augmentation de leurs dĂ©penses militaires Ă hauteur de 5% de leur PIB.









