Près de Buenos Aires, un ruisseau vire au rouge, les riverains dénoncent une “pollution”

Les eaux d’un ruisseau de la banlieue de Buenos Aires ont temporairement viré au rouge carmin jeudi, suscitant l’inquiétude des habitants de la municipalité d’Avellaneda, ville située à 10 kilomètres du centre de la capitale argentine. “Pas besoin d’être inspecteur pour se rendre compte de la pollution que subit ce pauvre ruisseau Sarandi”, a déclaré à l’AFP Maria Ducomls, femme au foyer de 52 ans vivant dans la région depuis plus de 30 ans, en comparant le cours d’eau à un “ruisseau de sang”.Le ministère de l’Environnement de la province de Buenos Aires a indiqué par communiqué que des échantillons d’eau avaient été prélevés pour déterminer quelle substance avait provoqué la coloration, évoquant la possibilité d’un “colorant organique”.En fin d’après-midi, la coloration du ruisseau, qui traverse une zone d’usines textiles et de traitement de peaux située à moins de 10 kilomètres du centre de Buenos Aires, avait perdu de son intensité, a constaté l’AFP.Ce sont “les industries (de la région) qui déversent des déchets dans le ruisseau”, accuse Mme Ducomls, qui dit avoir déjà vu dans le passé le Sarandi prendre différentes teintes. “Nous l’avons vu bleuâtre, un peu vert, rose, un peu lilas, avec de la graisse sur le dessus qui ressemble à de l’huile…”, énumère-t-elle.

Convicted murderer executed in Alabama using nitrogen gas

A serial rapist and murderer was put to death by nitrogen gas in Alabama on Thursday, the fourth use of the controversial execution method in the southern US state.Demetrius Frazier, 52, was sentenced to death in 1996 for the 1991 murder of 40-year-old Pauline Brown, a mother of two, in the Alabama city of Birmingham.Frazier was found guilty of breaking into Brown’s apartment, raping her and shooting her in the head. The jury voted 10-2 to recommend the death penalty.According to court documents, Frazier, who is Black, accused the predominantly white jury during his trial of being racist.Frazier was previously convicted of rape and the 1992 murder of a 14-year-old girl, Crystal Kendrick, in the northern state of Michigan.Michigan does not have the death penalty and Frazier was serving a life sentence there for Kendrick’s murder and for two separate rape convictions.He was transferred to Alabama in 2011 and appeals seeking to have him sent back to Michigan to serve his life sentence were rejected.His appeals claiming that the nitrogen gas method of execution amounts to cruel and unusual punishment were also been denied.Frazier was put to death at a prison in Atmore, Alabama, on Thursday. The Alabama Department of Corrections said he was pronounced dead at 6:36 pm Central Time (0036 GMT).Alabama carried out three executions by nitrogen asphyxiation last year and is the only US state currently using the method. Other US states use lethal injection. The execution is performed by pumping nitrogen gas into a facemask, causing the prisoner to suffocate.United Nations experts appointed by the UN Human Rights Council have denounced the use of nitrogen gas, saying it “may amount to cruel, inhuman or degrading treatment, or even torture.”There were 25 executions in the United States last year.The death penalty has been abolished in 23 of the country’s 50 states, while three others — California, Oregon and Pennsylvania — have moratoriums in place.Three states — Arizona, Ohio and Tennessee — that had paused executions have recently announced plans to resume them. President Donald Trump is a proponent of capital punishment and on his first day in the White House he called for an expansion of its use “for the vilest crimes.”

US Senate approves Vought as White House budget director

The US Senate on Thursday confirmed Russell Vought as director of the White House Office of Management and Budget (OMB), the entity at the center of a contentious effort to freeze federal funding for aid programs.He was approved by a vote of 53-47 over strong opposition from Democrats, including Minority Leader Chuck Schumer, who termed him “one of the most fringe and hard-right individuals the Senate has seen in a very long time.”Vought held the same position during President Donald Trump’s first administration, during which he issued a memo barring the use of taxpayer funds for anti-racism training — a move the US president has doubled down on during his second term.Vought will take office again amid a nationwide uproar over an OMB order issued last week that halted trillions of dollars in federal loans, grants and other assistance.OMB subsequently issued a terse notification saying the freezing of aid order had been “rescinded,” but White House Press Secretary Karoline Leavitt announced soon afterward that it remained in place — and only the memo from the budget office was taken back.A US district judge blocked the spending freeze last week, then extended that measure on Monday, saying plaintiffs who brought the case had shown they would suffer “irreparable harm” if it takes effect.Democrats have accused Trump of constitutional overreach by seeking to stop government spending already approved by Congress, which has authority over the US budget.

Amazon a profité des fêtes et prévoit de dépenser 100 milliards de dollars en 2025

Porté par une saison des fêtes fastes et la forte demande pour le cloud, Amazon a quasiment doublé son bénéfice net à 20 milliards de dollars au quatrième trimestre, mais le groupe américain est moins optimiste qu’espéré pour le début d’année.De ses opérations promotionnelles en octobre à Noël, en passant par Thanksgiving aux Etats-Unis, le géant du commerce en ligne a réalisé 187,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires trimestriel.C’est sans doute la première fois qu’Amazon dépasse Walmart en termes de revenus trimestriels – la chaîne américaine d’hypermarchés, qui publiera ses résultats le 20 février, devrait afficher 180 milliards de recettes pour la même période, selon les estimations.Mais le groupe de Seattle prévoit entre 151 et 155.5 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour le trimestre en cours, bien moins que les 158 milliards escomptés par le marché, à cause de taux de change “exceptionnellement” défavorables.Son action perdait plus de 4% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.L’annonce très attendue des dépenses en capitaux pour cette année a créé un deuxième choc: Amazon prévoit d’investir plus de 100 milliards de dollars en 2025, principalement dans le cloud et l’intelligence artificielle (IA), d’après des commentaires du patron Andy Jassy pendant une conférence téléphonique.”Nous devons disposer des centres de données, des équipements informatiques, des puces et du réseau nécessaires avant de pouvoir en tirer des revenus. Et nous ne les achetons que si nous voyons des signes manifestes en termes de demande”, a-t-il assuré.- “Croissance irrégulière” -Les revenus de sa branche de cloud, AWS, ont cru de 19%, à 28,8 milliards de dollars, pour un bénéfice opérationnel (indicateur clef de la rentabilité) de 10,6 milliards de dollars, soit près de la moitié du total du groupe.Mais le marché espérait encore mieux. “La croissance d’AWS ne s’est pas accélérée comme prévu, elle est plutôt restée sur les niveaux du troisième trimestre, ce qui indique qu’ils sont confrontés aux mêmes contraintes de capacité que Google et Microsoft”, a commenté Sky Canaves, analyste de Emarketer.Les trois principales entreprises de cloud investissent massivement dans les centres de données pour répondre à la forte demande en services de cloud traditionnels (stockage et traitement des données) mais aussi d’IA générative.La concurrence dans la technologie star de la Silicon Valley a pris une nouvelle dimension avec l’irruption sur cette scène très américaine de la start-up chinoise DeepSeek.Aussi performant que ChatGPT (OpenAI) et ses principaux rivaux, son nouveau modèle a été conçu à un bien moindre coût, remettant en question les dépenses faramineuses des grandes entreprises technologiques en puces de pointe et serveurs énergivores.Les deux groupes les plus avancés dans l’IA générative, Microsoft et Google, ont déçu les analystes la semaine dernière avec des résultats inférieurs aux attentes pour leurs activités de cloud, malgré leurs investissements.Amazon, numéro un mondial du cloud, est a priori moins exposé à la concurrence de DeepSeek.AWS n’a présenté qu’en décembre 2024 ses propres modèles d’IA générative (“Amazon Nova”), deux ans après la sortie de ChatGPT. Et ils ne sont accessibles qu’à ses clients professionnels, des organisations et développeurs, aux côtés d’autres modèles, y compris DeepSeek.Andy Jassy a indiqué s’attendre à une “croissance irrégulière” pour AWS au cours des prochaines années, rythmée par les différents cycles d’adoption du cloud par les entreprises, les capacités à disposition et les avancées technologiques. Mais “il est difficile d’exagérer notre optimisme quant à ce qui attend les clients d’AWS”, a-t-il ajouté.- Produits chinois -Le coeur de métier d’Amazon, sa plateforme de e-commerce, continue de capitaliser sur ses temps de livraisons ultra rapides, mais sa part de marché mondiale stagne à un peu plus de 12% depuis des années, selon Emarketer.Face à la montée en puissance des plateformes de vente chinoises à prix cassés comme Temu et Shein, elle a lancé en novembre sa propre section d’articles bon marché, aux Etats-Unis pour commencer.Sur “Amazon Haul”, les produits coûtent moins de 10 dollars pour la plupart et arrivent chez le consommateur en une à deux semaines.Un service qui pourrait potentiellement pâtir de la guerre commerciale engagée par le nouveau gouvernement de Donald Trump avec Pékin.”Les yeux sont tournés vers Temu, mais une grande partie des produits vendus sur Amazon sont également d’origine chinoise”, a souligné l’analyste indépendant Rob Enderle.

Un deuxième avion vénézuélien saisi par les Etats-Unis sous la houlette de Rubio

“Saisi”: le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, qui a clôturé en République dominicaine sa première tournée en Amérique latine, a assisté jeudi à la saisie sur le tarmac de l’aéroport de Saint-Domingue d’un deuxième avion appartenant au gouvernement vénézuélien en moins d’un an.Cette saisie survient moins d’une semaine après la visite fructueuse, d’après les Américains, d’un émissaire de Donald Trump à Caracas, alors que Washington ne reconnaît pas la réélection du président vénézuélien Nicolas Maduro, entachée de fraude selon l’opposition.”La saisie de cet avion vénézuélien, utilisé pour échapper aux sanctions américaines et pour le blanchiment d’argent, est un exemple puissant de notre détermination à tenir le régime illégitime de Maduro responsable de ses actions illégales”, a écrit M. Rubio sur X”Nous continuerons à contrecarrer toute manÅ“uvre visant à échapper aux sanctions américaines”, a-t-il ajouté. La saisie, “c’est du marketing politique américain”, a estimé à Caracas une source diplomatique sous couvert de l’anonymat, rappelant que cet avion était bloqué en République dominicaine depuis des mois. D’origine cubaine, M. Rubio est un fervent opposant aux pouvoirs de gauche en Amérique latine. Lors de son premier mandat, le président Trump avait cherché sans succès à évincer M. Maduro du pouvoir. Les autorités dominicaines avaient immobilisé l’avion Dassault Falcon 200 l’année dernière en application des sanctions américaines en vigueur contre le Venezuela. Elles avaient déjà saisi un premier avion Dassault 900 en septembre 2024, peu après la réélection de M. Maduro en juillet et alors que le président Joe Biden était encore au pouvoir.Des officiels vénézuéliens ont utilisé l’appareil pour se rendre aux Emirats Arabes Unis, en Grèce, en Turquie, en Russie, au Nicaragua et à Cuba, et l’ont conduit en République dominicaine pour maintenance, selon le département d’Etat américain. Le 31 janvier, un émissaire spécial de M. Trump, Richard Grenell, s’est rendu à Caracas pour rencontrer M. Maduro et a obtenu la libération de six prisonniers américains. Il a aussi obtenu que le Venezuela accepte le retour depuis les Etats-Unis d’immigrants illégaux, et notamment de membres du gang vénézuélien du Tren de Aragua, selon Donald Trump.Le président Nicolas Maduro s’était lui félicité de la rencontre, proposant de “construire un agenda zéro” et un “nouveau départ” dans les relations bilatérales entre les deux pays. “Je peux dire que cela a été positif. Il y a des questions sur lesquelles nous sommes parvenus à des accords initiaux”, avait-il dit sans donner de détails. Les Etats-Unis, qui promettent ne pas avoir changé de position sur le Venezuela, ont assuré n’avoir rien donné en échange.- Sécurité nationale -M. Rubio a déclaré que le Venezuela demeurait un sujet de préoccupation pour la sécurité nationale des Etats-Unis, soulignant que l’implosion de l’économie vénézuélienne était synonyme d’émigration. “Le Venezuela est une question de sécurité nationale, et pas seulement d’absence de démocratie”, a déclaré M. Rubio à la presse mercredi au Guatemala. “Il s’agit d’un gouvernement – d’un régime – qui a fait du tort à plus de sept millions de Vénézuéliens et à tous les pays voisins qui ont dû faire face à la réalité de cette migration massive”, a-t-il dit en faisant référence au nombre important de Vénézuéliens qui ont quitté le pays d’après des chiffres de l’ONU.Toutefois, des observateurs notent que le président Trump, qui a pris de nombreuses mesures spectaculaires depuis son investiture le 20 janvier, n’a pas révoqué les licences pétrolières octroyées notamment à Chevron (mais aussi à l’Espagnol Repsol et au Français Maurel et Prom) permettant d’exploiter le brut vénézuélien malgré les sanctions. La licence de Chevron – qui produit quelque 200.000 barils-jour – permet notamment au gouvernement vénézuélien de recevoir légalement une manne financière importante, jugée vitale par des spécialistes.  Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé Nicolas Maduro vainqueur en juillet avec 52% des voix mais sans publier les procès-verbaux, se disant victime d’un piratage informatique, une hypothèse jugée peu crédible par de nombreux observateurs.L’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix. Outre les Etats-Unis, une grande partie de la communauté internationale dont l’Europe et de nombreux pays d’Amérique latine, ne reconnaissent pas la victoire de M. Maduro, au pouvoir depuis 2013. Les troubles post-électoraux suivant l’annonce de la victoire de M. Maduro se sont soldés par 28 morts, 200 blessés et 2.400 arrestations. Près de 2.000 prisonniers ont été libérés, selon Caracas. Trois personnes sont mortes en détention.

US cuts task forces on foreign influence, Russian sanctions

The Justice Department is scaling back policing of foreign interests operating in the United States, ending criminal enforcement of a law used to snare bad actors seeking to influence politics and elections on behalf of foreign governments.In a memo sent to staff Wednesday, US Attorney General Pam Bondi revealed she had disbanded the Foreign Influence Task Force, a unit dedicated to investigating violations of the Foreign Agents Registration Act (FARA), requiring such agents to register with US authorities.She said the decision had been made to “free resources to address more pressing priorities, and end risks of further weaponization and abuses of prosecutorial discretion.”Bondi did not elaborate, but figures on the Republican Party’s conspiratorial far right have accused the government of abusing FARA to unfairly target political operatives, such as Paul Manafort, Donald Trump’s 2016 campaign manager who was indicted in a probe into Russian influence in that year’s US election.Also on Wednesday, the day of her swearing-in, Bondi disbanded the Task Force KleptoCapture, an initiative started in 2022 to enforce sanctions on Russia.Moscow was widely accused of attempting to influence the 2016 vote in favor of Trump, who went on to win.Russia has denied involvement in the scandal, despite findings from US intelligence agencies.As for Manafort, he was charged with a litany of offenses, including acting as an unregistered agent of a foreign principal and lying in FARA documents. He was ultimately pardoned by Trump.FARA was also used to pursue Mike Flynn, Trump’s first national security advisor, who lied to the FBI about contacts with Russia, and former Democratic senator Bob Menendez, who was jailed in January for bribery and failing to register as a foreign agent for Egypt.Bondi — who previously registered herself under FARA for work she did with Qatar — said she was limiting criminal enforcement of the law to “alleged conduct similar to more traditional espionage by foreign government actors.”In a flurry of edicts sent out on her first day in the job, Bondi also launched a unit focused on the 2023 Hamas attacks on Israel, targeted diversity programs for elimination and restarted enforcement of the federal death penalty, which had been halted under then-president Joe Biden.

Big Tech’s AI spending rattles markets

E-commerce giant Amazon reported strong earnings Thursday but, like its big tech peers Microsoft and Google, saw its stock price fall on concerns over high AI investment costs.The mounting expenses of data-intensive artificial intelligence and its infrastructure have cast a shadow over this earnings season, with only Facebook owner Meta winning Wall Street’s approval. Meta’s stock surged 18 percent in January as investors endorsed its AI strategy.Amazon’s AWS cloud division, along with rivals Microsoft and Google, are investing heavily in AI data centers while meaningful returns remain uncertain. Amazon CEO Andy Jassy defended the spending, saying the company was on track to spend $100 billion on capital expenditure in 2025, with the “vast majority” on AI. On a call with analysts, he dubbed AI a “once in a lifetime” business opportunity that couldn’t be missed.The emergence of China’s lower-cost DeepSeek model has raised questions about such massive spending. Despite US government efforts to maintain AI dominance through export controls on advanced chips, DeepSeek has achieved comparable results using authorized, less sophisticated Nvidia semiconductors.Microsoft, leading the generative AI revolution through its OpenAI partnership, plans to invest about $80 billion in AI this fiscal year. And while it has rapidly deployed AI features under its Gemini brand, Google’s Cloud revenue missed expectations, despite growing 30 percent to $12 billion. Google also announced plans for $75 billion in capital expenditures for 2025, surprising analysts.Amazon on Thursday reported its fourth-quarter net income doubled to $20 billion, with net sales rising 10 percent to $187.8 billion. AWS remained profitable with sales growing 19 percent to $28.8 billion, though slightly below market expectations. Jassy celebrated “the most successful holiday shopping season yet.”However, Amazon’s shares dropped more than 5 percent in after-hours trading, mirroring reactions to Microsoft and Google’s results – strong profits overshadowed by concerns about AI spending. “Amazon delivered a knockout quarter, but a touch of softness in first quarter guidance has sent shares into a bit of a post-earnings wobble,” said Matt Britzman, a senior equity researcher at Hargreaves Lansdown.Amazon’s forecast of 5-9 percent growth for first-quarter 2025, with sales between $151.0 billion and $155.5 billion, also fell short of analyst expectations and weighed on the stock price.Independent tech analyst Rob Enderle suggested the conservative guidance might reflect uncertainty over US-China trade tensions. “With the tariff uncertainty, Amazon is being much more conservative right now than they otherwise would be,” he said.China could also be a problem for Apple, which posted a record profit of $36.3 billion last week.But Apple lost its status as the best selling smartphone brand in the crucial Chinese market last year and could be negatively affected by the trade battles pitting the Trump administration against Beijing.

Sans dollars, la Bolivie vend son or pour pouvoir continuer à subventionner ses carburants

Confrontée à une grave crise économique, la Bolivie vend son or à l’étranger pour générer des liquidités et financer l’importation de carburants, distribués à des prix subventionnés, a révélé jeudi le ministre de l’Economie et des Finances. En 2024, la Banque centrale de Bolivie (BCB) a acheté au total 14,5 tonnes d’or au secteur minier pour les revendre à l’étranger et obtenir des devises, a indiqué Marcelo Montenegro. Cela “ne nous a probablement pas permis, pour le moment, d’augmenter le stock de réserves” d’or, mais cela a permis “que nous puissions acheter de l’essence, acheter du diesel”, a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse étrangère. Le gouvernement a utilisé ses réserves internationales pendant des années pour financer sa politique de subventions. Cependant, ces ressources sont désormais quasiment épuisées. La Banque centrale a clôturé 2024 avec des réserves internationales d’une valeur de 1,9 milliard de dollars, dont seulement 50 millions étaient des liquidités, selon l’institution.Les ventes internationales de gaz, qui alimentaient ces fonds de devises, sont passées de représenter 54,4% des exportations boliviennes en 2013 à 18,8% en 2023, selon des données officielles. La pénurie de dollars a engendré un marché parallèle, où la valeur de la monnaie américaine s’est envolée à 11,3 bolivianos, tandis que le taux de change officiel – qui n’est plus accessible au public – est de 6,97. M. Montenegro a assuré que l’or commercialisé ne faisait pas partie des 22 tonnes que la banque centrale conserve en permanence dans ses réserves, conformément à la législation en vigueur.Si “les opérations” d’achat et de vente du métal doré “aident” à l’importation de carburants, les exportations des entreprises publiques continuent également de le faire, a souligné le ministre.Mais, pour José Luis Evia, ancien membre du directoire de la Banque centrale de Bolivie, la mesure “n’est pas viable” dans le temps “parce que l’or s’épuise”. Une réglementation oblige les producteurs d’or à vendre à l’Etat une quantité équivalente à celle qu’ils exportent. Cependant, selon M. Evia, ils préfèrent privilégier les ventes à l’étranger car ils sont payés en dollars, tandis que l’Etat les rémunère en bolivianos au taux de change officiel, ce qui leur est défavorable. “Si on examine les exportations d’or enregistrées, elles ont fortement chuté. Qu’est-ce que cela signifie ? Probablement que beaucoup (…) sortent l’or en contrebande et ne le vendent pas à la Banque centrale”, a-t-il souligné auprès de l’AFP.

Elections agricoles: avec une large percée, la CR bouscule l’hégémonie FNSEA-JA

La Coordination rurale a effectué une large percée aux élections aux chambres d’agriculture, bousculant l’hégémonie historique de l’alliance majoritaire FNSEA-JA, qui reste la première force syndicale du monde agricole, selon des données provisoires.Les “bonnets jaunes” de la CR, qui avaient appelé à un vote dégagiste contre la FNSEA, se sont félicités jeudi dans un communiqué d’une “victoire historique”. Selon des résultats provisoires rapportés par les Chambres d’agriculture, ils ont remporté une majorité des voix parmi les chefs d’exploitation dans 14 départements, dont le Cher, les Ardennes, la Lozère, la Charente, l’Indre-et-Loire et le Gers. Dans son fief du Lot-et-Garonne, la CR triomphe avec près de 70%.”Les agriculteurs ont dit stop à la cogestion, responsable de la disparition d’un million de vaches et de 150.000 fermes en 10 ans”, a clamé le syndicat.Avec des “listes arrivées en tête dans plus de 80% des départements”, l’alliance FNSEA-JA reste “la première force syndicale du monde agricole”, a souligné lors d’une conférence de presse le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.Mais la victoire est “sans aucun triomphalisme”, a-t-il ajouté en prenant acte du “basculement d’une quinzaine de chambres d’agriculture”.En Gironde, où la CR revendique la victoire avec six voix d’écart devant la liste FNSEA-JA, le président de la FDSEA Jean-Samuel Eynard accusait le coup: “Les agriculteurs de Gironde ont fait leur choix… Nous avons 3 élus”, contre 12 à la CR du fait du mode de scrutin favorisant la liste arrivée en tête.L’alliance FNSEA-JA a conforté son ancrage dans ses fiefs historiques du nord du pays, de Bretagne et du sud-est, perdant du terrain dans des départements qualifiés d'”intermédiaires”, durement frappés par la crise des derniers mois, selon des résultats provisoires publiés par les chambres d’agriculture et le site spécialisé Terre-net.En Haute-Garonne, c’est la liste indépendante soutenue par Jérôme Bayle, figure du mouvement de protestation des agriculteurs début 2024, qui s’est imposée devant l’alliance majoritaire sortante.”Le monde agricole a besoin de changement. On veut casser le système. Il y a une fracture entre le terrain et le syndicalisme. Nous sommes une région oubliée, on ne se sentait plus représentés”, a déclaré à l’AFP Jérôme Bayle, éleveur dans ce département durement frappé par la sécheresse et les maladies animales.- Recours possibles -La Confédération paysanne, syndicat qui plaide pour une “réelle transition agroécologique”, devrait s’imposer en Ardèche, selon les résultats provisoires publiés par les chambres.Il y a six ans, moins d’un agriculteur sur deux avait voté et l’alliance FNSEA-JA avait vu son hégémonie confortée.Cette dernière s’était retrouvée, avec 55,55% des voix, à la tête de 97 chambres sur 101, tandis que la CR (21,5% des suffrages) ne détenait que trois chambres. Avec 20% des voix, la Confédération paysanne n’en avait qu’une, Mayotte, qu’elle conserve pour le moment, le scrutin y ayant été reporté après le cyclone Chido.Quelque 2,2 millions d’électeurs, dont près de 400.000 chefs d’exploitation mais aussi des retraités, salariés ou propriétaires fonciers, étaient appelés à élire leurs représentants — par voie électronique ou postale — du 15 au 31 janvier.Les opérations de dépouillement ont eu lieu jeudi dans la plupart des départements.Le ministère de l’Agriculture communiquera des résultats une fois l’ensemble des résultats départementaux proclamés.Dans la dernière ligne droite de la campagne, les syndicats ont tous dénoncé des “dysfonctionnements” voire des “irrégularités”, laissant présager de nombreux recours.La campagne a été rude, de l’avis de tous.Les bonnets jaunes de la CR, adeptes des opérations coup de poing, avaient dénoncé sans relâche la FNSEA. Porteurs d’un discours anti-normes, réclamant la suppression de l’Office français de la biodiversité, ils espéraient ravir 10 à 15 chambres.En glanant une majorité des chambres départementales en Nouvelle-Aquitaine, la CR pourrait ravir la chambre régionale en mars: ce serait la première en France à échapper au couple FNSEA-JA.La FNSEA a vu s’exprimer un “vote de la colère” qui “a prospéré sur les promesses non tenues depuis près d’un an par les pouvoirs publics, alimentant ainsi un sentiment d’abandon”, selon les morts d’Arnaud Rousseau, président du syndicat.Acteurs clés, les chambres d’agriculture sont des établissements publics qui conseillent et offrent des prestations aux exploitants, tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.