TikTok: ouverture d’une enquête dans l’UE sur le stockage en Chine de données personnelles

L’autorité irlandaise de protection des données (DPC), qui agit au nom de l’Union européenne, a ouvert jeudi une enquête contre TikTok sur le stockage de certaines données personnelles d’utilisateurs européens sur des serveurs chinois, qui pourrait être contraire à la législation.La puissante plate-forme de partage de vidéos, qui compte 1,5 milliard de membres, est la propriété de ByteDance, un groupe chinois. Il est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux, qui redoutent son lien avec Pékin et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.La DPC a déjà sanctionné TikTok d’une amende de 530 millions début mai, pour avoir échoué à garantir une protection suffisante des données personnelles des Européens, accessibles à distance depuis la Chine, mais stockées en dehors.Mais au cours de cette enquête, le géant des réseaux sociaux l’avait informé que certaines données européennes avaient été, non plus rendues accessibles, mais bien stockées dans le pays (et supprimées depuis).TikTok avait évoqué “un problème technique” découvert grâce à sa surveillance “proactive”.La DPC avait “exprimé sa profonde préoccupation sur le fait que TikTok ait soumis des informations inexactes lors de cette enquête”, rappelle-t-elle dans son communiqué jeudi.- “Possible accès de Pékin” -L’objectif de la nouvelle investigation “est de déterminer si le réseau social a respecté ses obligations pertinentes en vertu du RGPD (règlement européen de protection des données), dans le contexte des transferts désormais en question”, explique l’autorité irlandaise.L’amende de 530 millions d’euros prononcée début mai par la DPC est la deuxième par ordre d’importance jamais infligée par cet organisme, qui agit au nom de l’UE car le siège européen de TikTok, comme celui de la plupart des géants de la tech, se trouve en Irlande.TikTok n’avait pas été en mesure de proposer des garanties contre “le possible accès des autorités chinoises” à ces données via ses lois d’antiterrorisme et de contre-espionnage.La plateforme, qui avait annoncé son intention de faire appel, avait assuré n’avoir “jamais reçu de demande” des autorités chinoises et ne leur avoir “jamais fourni de données d’utilisateurs européens”.Les données européennes ne peuvent être transférées — c’est-à-dire stockées ou rendues accessibles — dans un pays tiers que s’il est jugé suffisamment sûr par l’UE comme par exemple le Japon, le Royaume-Uni ou les États-Unis.Faute d’un tel feu vert, c’est à l’entreprise de prouver que le niveau de protection est équivalent, ce que TikTok n’a pas su faire.Selon l’entreprise, les données des Européens sont par défaut stockées en Norvège, en Irlande et aux États-Unis.- Ciblé par Washington -Le régulateur irlandais a déjà infligé une amende de 345 millions d’euros à TikTok en 2023 pour avoir enfreint les règles européennes dans le traitement d’informations concernant des mineurs.La plus lourde amende de la DPC avait touché Meta en 2023: 1,2 milliard d’euros concernant le transfert de données vers les Etats-Unis malgré des craintes de surveillance à l’époque par les services américains.TikTok est d’ailleurs dans le collimateur des États-Unis, où le Congrès a voté en 2024 une loi imposant à ByteDance de céder son contrôle sur le territoire, sous peine d’interdiction.”Nous avons un acheteur” pour l’entité américaine de TikTok, a assuré fin juin Donald Trump dans une interview à la chaîne Fox News, sans autre précision.L’Agence France-Presse (AFP), parmi plus d’une quinzaine d’organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays pour vérifier des vidéos qui contiennent potentiellement de fausses informations.

TikTok: ouverture d’une enquête dans l’UE sur le stockage en Chine de données personnelles

L’autorité irlandaise de protection des données (DPC), qui agit au nom de l’Union européenne, a ouvert jeudi une enquête contre TikTok sur le stockage de certaines données personnelles d’utilisateurs européens sur des serveurs chinois, qui pourrait être contraire à la législation.La puissante plate-forme de partage de vidéos, qui compte 1,5 milliard de membres, est la propriété de ByteDance, un groupe chinois. Il est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux, qui redoutent son lien avec Pékin et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.La DPC a déjà sanctionné TikTok d’une amende de 530 millions début mai, pour avoir échoué à garantir une protection suffisante des données personnelles des Européens, accessibles à distance depuis la Chine, mais stockées en dehors.Mais au cours de cette enquête, le géant des réseaux sociaux l’avait informé que certaines données européennes avaient été, non plus rendues accessibles, mais bien stockées dans le pays (et supprimées depuis).TikTok avait évoqué “un problème technique” découvert grâce à sa surveillance “proactive”.La DPC avait “exprimé sa profonde préoccupation sur le fait que TikTok ait soumis des informations inexactes lors de cette enquête”, rappelle-t-elle dans son communiqué jeudi.- “Possible accès de Pékin” -L’objectif de la nouvelle investigation “est de déterminer si le réseau social a respecté ses obligations pertinentes en vertu du RGPD (règlement européen de protection des données), dans le contexte des transferts désormais en question”, explique l’autorité irlandaise.L’amende de 530 millions d’euros prononcée début mai par la DPC est la deuxième par ordre d’importance jamais infligée par cet organisme, qui agit au nom de l’UE car le siège européen de TikTok, comme celui de la plupart des géants de la tech, se trouve en Irlande.TikTok n’avait pas été en mesure de proposer des garanties contre “le possible accès des autorités chinoises” à ces données via ses lois d’antiterrorisme et de contre-espionnage.La plateforme, qui avait annoncé son intention de faire appel, avait assuré n’avoir “jamais reçu de demande” des autorités chinoises et ne leur avoir “jamais fourni de données d’utilisateurs européens”.Les données européennes ne peuvent être transférées — c’est-à-dire stockées ou rendues accessibles — dans un pays tiers que s’il est jugé suffisamment sûr par l’UE comme par exemple le Japon, le Royaume-Uni ou les États-Unis.Faute d’un tel feu vert, c’est à l’entreprise de prouver que le niveau de protection est équivalent, ce que TikTok n’a pas su faire.Selon l’entreprise, les données des Européens sont par défaut stockées en Norvège, en Irlande et aux États-Unis.- Ciblé par Washington -Le régulateur irlandais a déjà infligé une amende de 345 millions d’euros à TikTok en 2023 pour avoir enfreint les règles européennes dans le traitement d’informations concernant des mineurs.La plus lourde amende de la DPC avait touché Meta en 2023: 1,2 milliard d’euros concernant le transfert de données vers les Etats-Unis malgré des craintes de surveillance à l’époque par les services américains.TikTok est d’ailleurs dans le collimateur des États-Unis, où le Congrès a voté en 2024 une loi imposant à ByteDance de céder son contrôle sur le territoire, sous peine d’interdiction.”Nous avons un acheteur” pour l’entité américaine de TikTok, a assuré fin juin Donald Trump dans une interview à la chaîne Fox News, sans autre précision.L’Agence France-Presse (AFP), parmi plus d’une quinzaine d’organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays pour vérifier des vidéos qui contiennent potentiellement de fausses informations.

Panne de clim en voiture? Des taxis afghans installent des climatiseurs sur leurs toits

Face à la chaleur écrasante et des voitures en fin de vie, des chauffeurs de taxi afghans ont trouvé la parade: fixer sur leurs toits des climatiseurs portatifs qui envoient de l’air froid à l’intérieur de l’habitacle, au grand plaisir des passagers.Depuis quelques années à Kandahar, ville du sud de l’Afghanistan où les températures dépassent allègrement les 40 degrés en été, il n’est pas rare de voir des taxis bleus se balader avec sur leurs toits –à la place des bagages et colis– un cube de climatisation, dont le large bras en aluminium s’engouffre à travers une fenêtre.”Ca marche mieux que la clim de la voiture, qui ne refroidit que le devant de la voiture”, estime Abdul Bari, chauffeur de 34 ans. “Cette clim-là propage de l’air à travers le véhicule dans son entier”.Gul Mohammed, un autre chauffeur de 32 ans, a dépensé 3.000 afghanis (36 euros) pour ce système qu’il connecte à la batterie de son taxi et qu’il remplit régulièrement d’eau. D’autres sont connectés à des panneaux solaires, également installés sur le toit.”Il a commencé à faire extrêmement chaud il y a trois ou quatre ans. Comme la climatisation de la voiture ne marche pas et qu’il coûterait trop cher de la réparer, un fabriquant m’a fait un refroidisseur sur mesure”, explique Gul Mohammad, qui ne facture pas plus cher la course depuis qu’elle se fait en toute fraîcheur.L’Afghanistan, l’un des pays les plus pauvres au monde, est aussi l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique.Le département météorologique afghan estime que 2025 est déjà l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées dans le pays.Murtaza, fabriquant de climatiseurs âgé de 21 ans, note que la demande des taxis s’accroît depuis deux ou trois ans et salue un “progrès”.”De nombreuses voitures n’étaient pas équipées de clim de toute façon, raison pour laquelle on installe celles-ci”, dit-il à l’AFP, dans son petit magasin du centre de Kandahar.Les villes afghanes sont souvent saturées par des véhicules vieillissants, qui s’offrent une dernière vie après avoir été transférés de pays voisins.”Sans clim, c’est très difficile”, témoigne Norullah, un passager de 19 ans, le visage à quelques centimètres de la sortie d’air froid. “Dans les taxis où elle a été installée (sur le toit), c’est vraiment bien (…) car la chaleur de nos jours est extrême.”En 2024, près de neuf millions d’Afghans ont été affectés par des aléas climatiques et plus de 500.000 ont été déplacés par des inondations, la sécheresse et d’autres catastrophes, d’après l’ONU.Peu de logements sont équipés de climatiseurs en raison de leur coût et des pannes récurrentes d’électricité.

Euro-2025: les “bonnes sensations” de Clara Mateo avec les Bleues

Clara Mateo vit l’une des meilleures saisons de sa carrière et l’a encore prouvé mercredi soir face aux Galloises à l’Euro-2025, où son pressing et son intelligence du jeu ont porté les Bleues vers une deuxième victoire en deux matches.”C’est vrai que j’avais des bonnes sensations. Je suis vraiment très contente d’avoir participé à cette victoire collective”, a commenté la joueuse du Paris FC dans les couloirs du Kybunpark, à Saint-Gall, où l’équipe de France venait de s’imposer 4-1. Remplaçante lors du succès initial contre les Anglaises, championnes d’Europe en titre, samedi dernier (2-1), la joueuse polyvalente de 27 ans a été essentielle dans le jeu des Bleues, qui a souvent manqué de liant: elle a constamment déstabilisé la défense galloise par ses déplacements intelligents, sa vision et sa technique dans les petits espaces.Sa feuille de statistiques en porte l’empreinte. L’attaquante du PFC – qui joue ailière avec son club et dans l’axe en sélection – a été impliquée sur les quatre buts: buteuse sur le premier, provoquant le pénalty du deuxième, passeuse décisive sur le troisième après avoir chipé le ballon dans les pieds de la gardienne galloise et à l’avant-dernière passe sur le dernier.- “Altruiste” -La meilleure joueuse du championnat de France cette saison (18 buts) a apporté “du pressing, elle a fait beaucoup d’appels, a joué beaucoup en déviation et a percuté, ce qui a provoqué le pénalty. Elle mérite aussi le trophée de meilleure joueuse”, a dit d’elle la Lyonnaise Amel Majri, dont l’UEFA a fait sa joueuse du match mercredi soir.”Elle a cette capacité à décrocher, à prendre la profondeur et à aller juste devant le but”, disait-elle déjà avant l’entrée en lice des Bleues dans la compétition. Tout en vantant le côté “altruiste” de la joueuse la plus technique du groupe emmené en Suisse par Laurent Bonadei . “Elle est sur tous les buts, je ne suis pas surprise quand on voit la saison qu’elle a pu faire et la joueuse que c’est”, a abondé Grace Geyoro, capitaine du soir en raison de la blessure au mollet de Griedge Mbock.”Aujourd’hui, a-t-elle appuyé, elle est récompensée et cela va la mettre en confiance pour la suite de la compétition, on aura besoin d’elle et de tout le monde”.Depuis l’annonce de sa liste pour l’Euro début juin, Laurent Bonadei le répète: il veut une équipe offensive qui presse haut et fort, nécessitant un important turn-over, et aligne donc Clara Mateo dans l’axe en alternance avec Marie-Antoinette Katoto.”J’ai joué avec Clara en jeunes donc cela ne me surprend pas non plus. J’ai vu ses capacités, je lui ai toujours dit qu’un jour cela arriverait et qu’elle serait en pleine possession de ses capacités sur le terrain”, confiait en juin “MAK” à l’AFP, et “c’est une bosseuse, elle est très gentille et respectueuse”.- Privée des JO -“Je ne la vois pas comme une concurrente, je suis très contente qu’elle soit capable de cela, c’est une très bonne chose pour l’équipe de France et pour le football français. J’espère qu’on fera de grandes choses ensemble cet été”, avait-elle ajouté. Un discours qui plaît au sélectionneur. “Elles ne sont pas concurrentes mais complémentaires et d’ailleurs les deux pourraient jouer ensemble dans un système très offensif”, avait-il insisté en juin auprès de l’AFP.”Je suis polyvalente, j’aime bien finir les actions, j’essaye d’être encore plus décisive dans le dernier geste mais j’aime bien aussi faire la passe à mes partenaires et faire des appels en profondeur”, avait de son côté développé la Parisienne, arrivée au PFC en 2017, et qui poursuit une carrière d’ingénieur “à 40%”, quand son emploi du temps lui permet.Lors de l’Euro-2022, alors sous les ordres de Corinne Diacre, elle avait été la révélation de l’équipe de France. Après avoir manqué les Jeux de Paris l’été dernier, non sélectionnée par Hervé Renard, elle retrouve de la plus belle manière la compétition continentale pour prendre sa revanche.

Avec l’IA, une visite immersive retrace la vie d’Anne Frank à Amsterdam

Reconstituer, sur l’écran d’un smartphone, les rues d’Amsterdam en 1941, à l’époque où Anne Frank y subissait les lois antisémites: c’est le pari d’un nouveau dispositif mêlant technologie et intelligence artificielle, proposé aux touristes désireux de mieux comprendre son parcours.Chaque jour, la jeune Anne Frank et sa soeur Margot devaient marcher 2,5 kilomètres pour se rendre à l’école, les lois anti-juives leur interdisant les transports en commun et la bicyclette. C’est ce genre de détails que présente cette reconstitution interactive de la vie des Juifs d’Amsterdam avant et pendant l’occupation nazie.”Nous avons créé ce produit pour rapprocher Anne Frank d’un plus grand nombre de personnes”, explique à l’AFP Moti Erdeapel, directeur de CityFans, l’entreprise mêlant tourisme et technologie derrière le projet.”La Maison d’Anne Frank, le musée, est très petite et sa capacité d’accueil est limitée. Beaucoup de gens viennent ici et sont déçus parce qu’ils n’ont pas pu découvrir Anne Frank,” déplore-t-il.- Musée saturé -Chaque année, plus d’un million de touristes visitent l’étroite maison et l’annexe où la jeune fille allemande et sa famille se sont cachées des nazis pendant deux ans, de juillet 1942 jusqu’à leur arrestation début août 1944. La famille s’était installée aux Pays-Bas en 1933 pour fuir les persécutions en Allemagne.Pour découvrir ce lieu où Anne Frank écrivit son célèbre journal, les visiteurs doivent réserver un mois et demi à l’avance.Avec la visite virtuelle, il suffit de s’armer d’un téléphone portable et d’écouteurs. Un code unique donne accès à un parcours de 7 kilomètres en douze étapes à travers Amsterdam.Un récit audio accompagne le visiteur, ainsi que des animations générées par l’IA à partir de données provenant des archives de l’Institut Anne Frank, de la ville d’Amsterdam et du musée de l’Holocauste.”Nous avons essayé de sortir de l’oubli des histoires que la plupart des gens ne connaissent peut-être pas, mais qui sont incroyables: des gens qui ont vraiment risqué leur vie pour sauver des enfants des nazis”, continue M. Erdeapel, 45 ans.- Narration humaine -Une étape notable de la visite est la maison de Miep Gies, néerlandaise catholique qui a aidé les Frank à se cacher. Les traits de son visage s’animent à partir de photos d’archives.Dans le quartier branché de De Pijp, la visite révèle qu’à la place d’un coffee-shop se trouvait pendant la guerre le populaire marchand de glaces Koco, tenu par des réfugiés juifs-allemands. Ceux-ci furent à l’origine d’un mouvement de résistance qui a déclenché la seule manifestation contre le sort réservé aux juifs à Amsterdam, réprimée dans le sang.”Cette histoire me tient à coeur parce qu’elle est importante non seulement pour Amsterdam, mais aussi pour moi personnellement”, poursuit M. Erdeapel, d’ascendance juive-polonaise et hongroise, qui dit avoir “grandi avec ces histoires sur l’Holocauste et sur les personnes qui n’ont pas survécu”.Bien qu’il souligne l’importance des musées et du Journal, M. Erdeapel voit dans cette visite guidée une opportunité de raconter l’histoire d’Anne Frank à une nouvelle génération habituée à la technologie. Avec de “bonnes recherches”, et une attention portée à l'”aspect humain” de la narration, “l’IA ne fera qu’embellir les choses et les rendre plus passionnantes et immersives pour tout le monde”, conclut-il.Environ 107.000 juifs néerlandais et réfugiés ont été déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux, 102.000, dont Anne Frank, sont morts dans les camps de concentration et d’extermination, soit environ 75% de la population juive d’avant-guerre aux Pays-Bas.

Le monde consommera toujours plus de pétrole, au moins jusqu’en 2050, estime l’Opep

Le monde devrait consommer encore plus de pétrole pendant de nombreuses années, au moins jusqu’en 2050, a assuré jeudi le patron de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole en jugeant “irréalisable” une sortie “rapide” des énergies fossiles, à rebours des efforts requis pour lutter contre le réchauffement de la planète. Dans son édition 2025 de son rapport sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale, l’Opep estime que la consommation de pétrole augmentera de 18,6% entre 2024 et 2050, de 103,7 millions de barils par jour (mb/j) à environ 123 mb/j. “Il n’y a aucun pic de demande de pétrole en vue”, dans cette période de prévision, a déclaré le secrétaire général du cartel, Haitham al-Ghais, pour souligner qu’il n’y aurait pas de baisse de la consommation de pétrole au cours des 25 prochaines d’années. Bien au contraire. L’Opep a revu en hausse ses propres projections issues de son rapport 2024 qui tablaient sur une progression de 17% entre 2023 et 2050, de 102,2 millions de barils par jour (mb/j) à 120,1 mb/j.Elles sont à contre-courant de toutes les préconisations des experts du climat qui prônent une sortie rapide des énergies fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz, pour contenir le réchauffement de la planète à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, l’objectif le plus ambitieux des accords de Paris de 2015.Elles sont aussi en fort décalage avec les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie qui anticipe que la consommation de pétrole de la planète devrait connaître “une légère baisse” en 2030 après avoir atteint un plus haut l’année précédente, une première depuis 2020, année hors norme du Covid.Pour l’organisation emmenée par l’Arabie saoudite, “la réalité d’aujourd’hui est que le monde consomme plus de bois, de pétrole, de charbon, de gaz, en fait, toutes les énergies, que jamais auparavant”.”Ces dernières années, il est devenu de plus en plus évident pour de nombreux décideurs politiques que le récit d’une élimination rapide du pétrole et du gaz était perçu pour ce qu’elle était: irréalisable et de l’ordre du fantasme”, a souligné le secrétaire général de l’Opep, très critique sur le rythme de la transition énergétique.”De nombreuses politiques initiales de neutralité carbone ont promu des calendriers irréalistes ou n’ont guère tenu compte de la sécurité énergétique, de l’accessibilité financière ou de la faisabilité (de ces mesures). Cet état d’esprit est en train de changer”, a-t-il fait valoir.- le charbon en baisse -L’Opep estime que la demande globale d’énergies devrait augmenter de 23% d’ici à 2050, tirée par l’augmentation de la population mondiale qui devrait passer de 8,2 milliards d’habitants en 2024 à presque 9,7 milliards en 2050, l’urbanisation croissante, les appétits en électricité des centres de données et la nécessité de fournir de l’énergie aux personnes qui en sont dépourvues dans les pays en développement.A l’exception du charbon dont la part est annoncée en recul de 27% en 2024 à 14% en 2050, l’Opep prévoit une hausse de la demande de toutes les sources d’énergies. Le pétrole et le gaz resteront majoritaires pour représenter encore une part combinée de 54%, – respectivement 30 et 24% – dans la consommation énergétique en 2050 : encore loin devant les énergies renouvelables autres que l’hydroélectricité (principalement l’éolien et le solaire) dont la place sera pourtant en forte progression, passant de 3% en 2024 à 14% en 2050.La demande de brut sera principalement portée par les pays hors OCDE, avec l’Inde en tête, qui verra sa consommation de pétrole croître de 8,2 millions de barils par jour en moyenne sur 2024-2050. La consommation d’or noir commencera à baisser vers 2040 en Chine, 2e plus grand consommateur mondial de pétrole après les Etats-Unis, et à partir de 2030 dans les pays de l’OCDE (pays développés). Par secteur, l’aviation, le transport routier et la pétrochimie resteront les principaux moteurs de la demande pétrolière.Pour étancher cette soif de brut, l’Opep évalue les investissements nécessaires dans le secteur pétrolier à 18.200 milliards de dollars d’ici 2050, soit environ 700 milliards par an en moyenne.

En Norvège, la lente agonie du saumon sauvage face à l’aquaculture

De l’eau jusqu’à la taille, Christer Kristoffersen fouette l’air puis dépose sa ligne sur la rivière en crue. Au bout? Rien… Animal emblématique de la Norvège, le saumon sauvage s’est dramatiquement raréfié dans le pays scandinave, victime du changement climatique et de l’aquaculture.”Quand j’étais gamin au début des années 80, la rivière débordait de poissons à un point qu’on ne peut pas imaginer. Elle était remplie de truites de mer et de saumons. On pouvait en attraper 10 ou 15 en une soirée”, explique ce passionné de pêche sportive, planté dans la rivière Stjørdal (centre) gonflée par les pluies.Malgré ses décennies d’expérience, cela fait dix jours que le quinquagénaire rentre bredouille.Car le saumon se fait rare, à tel point que la Norvège l’a placé en 2021 sur sa liste rouge des espèces quasi menacées. Une proportion toujours plus importante de ces poissons qui migrent entre eau douce et eau salée ne reviennent pas frayer sur leur lieu de naissance, en amont des cours d’eau. Ils disparaissent en mer pour des raisons encore mystérieuses mais que les scientifiques pensent liées au changement climatique.Seuls 323.000 saumons sauvages ont remonté les rivières norvégiennes en 2024, soit moins du tiers par rapport aux années 1980, selon le Comité scientifique pour la gestion du saumon, organisme indépendant mis en place par les autorités.”La pêche au saumon est très importante pour la Norvège, tant pour les communautés locales dans les vallées fluviales que pour l’économie. Et elle attire de nombreux touristes”, souligne Aksel Hembre, vice-président de Norske Lakselver, association regroupant les exploitants des rivières à saumon.Mais, face à l’effondrement de la montaison (le nombre de poissons qui remontent les rivières), les autorités l’ont suspendue dans 33 cours d’eau l’an dernier et l’ont assortie cette année de restrictions (fermeture de certaines rivières, saisons raccourcies pour d’autres, quotas).Un coup de massue pour les professionnels du tourisme et les 60 à 80.000 pêcheurs sportifs qui se livrent à leur passion dans les cours d’eau où la population de salmonidés est jugée suffisamment abondante.- Poux de mer -Si le changement climatique perceptible dans les rivières (réchauffement des eaux, précipitations et sécheresse…) et en mer (modification de l’écosystème et des sources alimentaires…) est difficile à enrayer, un autre responsable est pointé du doigt: l’aquaculture.Depuis les années 1970, la Norvège produit du saumon d’élevage, une industrie lucrative qui a rapporté 10 milliards d’euros en 2024 –deuxième produit d’exportation derrière les hydrocarbures– et qui crée des emplois bienvenus sur le littoral.Ses fjords sont parcourus par des centaines de fermes aquacoles. Chacune de leurs six à douze cages flottantes peut contenir jusqu’à 200.000 poissons. Non seulement le saumon d’élevage est, selon certaines estimations, mille fois plus nombreux que le saumon sauvage mais il contribue aussi à éclaircir ses rangs.Les principales menaces qu’il fait planer sont liées aux poux de mer –des parasites qui pullulent dans les fermes–, les évasions qui peuvent générer des croisements génétiques indésirables, et les maladies, selon le Comité scientifique pour la gestion du saumon.Quand les saumons sauvages juvéniles (les “smolts”) migrent vers la mer et passent à proximité des élevages, “s’ils attrapent beaucoup de ces parasites, ceux-ci leur rongent la peau, peuvent leur sucer le sang, et finissent par les tuer”, explique le président du comité, Torbjørn Forseth.”Le croisement entre saumons sauvages et saumons d’élevage est problématique, car le saumon d’élevage est sélectionné et adapté à l’environnement d’une ferme aquacole, qui est évidemment très différent du milieu naturel”, ajoute le chercheur. “Certaines des caractéristiques de ces poissons (comme sa croissance rapide, ndlr) sont donc très néfastes pour le saumon sauvage”.- Cages fermées ?-Pour éradiquer ces problèmes, de nombreuses voix s’élèvent pour que les cages, aujourd’hui ouvertes sur leur environnement, cèdent la place à des systèmes fermés, hermétiques mais plus coûteux. “Nous exigeons qu’il n’y ait aucune émission, aucune fuite de poissons, et aucun impact des poux sur le saumon sauvage. C’est indispensable si nous voulons sauver celui-ci”, souligne Aksel Hembre.Si elle dit se préoccuper pour le saumon sauvage, l’industrie aquacole demande du temps.”Cela ne progresse pas très vite car c’est assez complexe. Imaginez construire un système fermé et l’installer en mer, comparé à un système ouvert. Il y a énormément de choses à prendre en compte”, fait valoir Øyvind André Haram, porte-parole de la Norwegian Seafood Association, qui regroupe les poids lourds du secteur.”Est-ce que quelque chose peut casser? Est-ce que certains éléments peuvent être affectés par les courants marins ou ceux des fjords? Il faut donc beaucoup plus de temps pour être sûr à 100% que ce système est sûr”, assure-t-il.Le secteur réclame aussi davantage d’études pour expliquer le déclin des stocks.De son côté, le Parlement s’est entendu en juin sur un texte prévoyant une régulation des élevages d’ici deux à quatre ans et qui devrait pousser le secteur à passer aux cages fermées.”Ils avancent à pas de souris, alors que le saumon sauvage a besoin d’une révolution”, regrette Ann-Britt Bogen, qui gère un gîte sur les rives de la rivière Gaula.  “Je crains bien d’être de la dernière génération qui pêchera le saumon sauvage en Norvège si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités”.

EU opens new probe into TikTok data transfer to China

An Irish regulator helping police European Union data privacy said Thursday it had launched an investigation into TikTok over the transfer of European users’ personal data to servers in China. TikTok was fined 530 million euros ($620 million) in May by the Data Protection Commission over European data transfers to China, though the Chinese social media giant had insisted this data was only accessed remotely.The DPC on Thursday said it had been informed by TikTok in April that “limited EEA user data had in fact been stored on servers in China,” contrary to evidence presented by the company.The regulator said it had expressed “deep concern” in its previous investigation that “TikTok had submitted inaccurate information”.TikTok is a division of Chinese tech giant ByteDance.But since it has its European headquarters in Ireland, the Irish authority is the lead regulator in Europe for the social platform — as well as others such as Google, Meta and Apple.The DPC is tasked with ensuring companies comply with the EU’s strict General Data Protection Regulation (GDPR), launched in 2018 to protect European consumers from personal data breaches. It has imposed a number of big fines against tech companies as the EU seeks to rein in big tech firms over privacy, competition, disinformation and taxation.

Arabie saoudite: plus de 100 étrangers exécutés depuis le début de l’année

L’Arabie saoudite a exécuté deux ressortissants éthiopiens pour trafic de drogue, a annoncé jeudi le ministère de l’Intérieur, portant à au moins 101 le nombre total d’étrangers exécutés dans le royaume depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP. Les Ethiopiens Khalil Qasim Mohammed Omar et Murad Yaqoub Adam Siyo ont été exécutés après avoir été “reconnus coupables de contrebande de cannabis”, indique un communiqué du ministère publié par l’agence de presse saoudienne (SPA).Au total, 189 personnes ont été exécutées depuis début 2025, d’après un décompte de l’AFP, parmi elles 88 Saoudiens.En 2024, le cap des 100 exécutions d’étrangers n’avait été franchi qu’en novembre dans le royaume du Golfe, l’un des pays au monde où la peine de mort est la plus appliquée.  Selon un précédent décompte de l’AFP, au moins 338 personnes ont été exécutées l’an dernier, contre 170 en 2023, bien plus que le précédent record connu de 196 en 2022.   Le fait d’atteindre ce nombre avant la fin juillet marque, selon Amnesty International, une “escalade alarmante dans les exécutions, y compris de ressortissants étrangers condamnés pour des crimes liés à la drogue”.Dans un rapport publié lundi, l’ONG de défense des droits humains a précisé que de “janvier 2014 à juin 2025, l’Arabie saoudite avait exécuté 1.816 personnes, selon les dépêches de l’agence SPA, environ un tiers d’entre elles l’ont été pour des infractions liées à la drogue”.Or, rappelle Amnesty, “le droit international et les normes internationales en matière de droits humains n’autorisent pas la peine de mort pour de tels crimes”.Toujours selon Amnesty, “sur cette période de dix ans, 597 personnes ont été exécutées pour des infractions liées aux drogues, dont environ 75% étaient des étrangers”.Après un moratoire d’environ trois ans, les autorités saoudiennes ont repris fin 2022 les exécutions pour crimes liés aux stupéfiants. Kristyan Benedict, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty, a dénoncé “une tendance réellement terrifiante, où la peine de mort est appliquée à un rythme effréné contre des étrangers pour des infractions qui ne devraient jamais entraîner une telle sentence”.Amnesty souligne également que les étrangers font face à des obstacles supplémentaires pour bénéficier d’un procès équitable en Arabie saoudite, notamment en raison du manque de transparence du système judiciaire et de leur statut de non-ressortissants.- “Etat autoritaire” -L’organisation Reprieve, basée à Londres, a elle aussi dénoncé la semaine dernière “une hausse préoccupante” des exécutions liées à la drogue, soulignant que les étrangers représentaient plus de la moitié des exécutions recensées en 2025, et que 93% d’entre eux avaient été condamnés pour des infractions en lien avec les stupéfiants.”Dans l’Arabie saoudite de Mohammed ben Salmane, vous pouvez assister à une rave dans le désert, mais vous pouvez aussi être exécuté pour avoir fumé du haschisch”, a affirmé Jeed Basyouni, responsable des projets relatifs à la peine de mort au Moyen-Orient pour Reprieve, en faisant référence au prince héritier et dirigeant de facto du pays.”Les milliards dépensés pour promouvoir un royaume plus tolérant et inclusif sous le règne du prince héritier masquent un Etat autoritaire où les exécutions quotidiennes pour des délits liés à la drogue sont désormais la norme”, a-t-il ajouté.Les militants des droits humains estiment que le maintien de la peine capitale ternit l’image du royaume, engagé dans un vaste programme de réformes baptisé Vision 2030. Les autorités affirment quant à elles que la peine de mort est nécessaire au maintien de l’ordre public et qu’elle n’est appliquée que lorsque toutes les voies de recours ont été épuisées.Â