Wall Street sans entrain face aux pressions commerciales de Trump

La Bourse de New York évolue sans grand dynamisme lundi, montrant de légers signes d’inquiétude face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump, à l’entame d’une semaine riche en données économiques.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones grappillait 0,07%, l’indice Nasdaq lâchait 0,10% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,09%.”Les annonces concernant les droits de douane partagées au cours du week-end semblent très importantes. Mais une fois de plus, le marché choisit de ne pas s’en émouvoir outre mesure”, a commenté auprès de l’AFP Steve Sosnick, analyste d’Interactive Brokers.Le président américain a annoncé samedi l’imposition dès le 1er août de droits de douane de 30% sur les produits provenant du Mexique et de l’Union européenne importés aux Etats-Unis.Cette décision a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.Malgré les menaces de M. Trump sur un possible relèvement des surtaxes américaines en cas de rétorsion, la Commission européenne a proposé lundi aux 27 pays de l’UE une liste de représailles possibles à hauteur de 72 milliards d’euros.Le calme de la place américaine face à ces annonces “est fondé sur la conviction que des droits de douane moins élevés seront négociés et que, quoi qu’il arrive sur le front commercial, il n’y aura pas d’impact délétère sur l’économie ou l’inflation”, a jugé Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com.Les investisseurs pourront avoir un premier aperçu de ces effets cette semaine avec la publication de plusieurs indicateurs clés sur l’état de santé de l’économie américaine, dont l’inflation côté consommateurs (CPI) et producteurs (PPI).Jusqu’à présent, le marché “a montré qu’il aime les bonnes données et ne réagit pas mal aux mauvaises”, a rappelé M. Sosnick. Selon l’analyste, “il est toutefois difficile d’ignorer les données liées à l’inflation” en raison de leur importance dans la décision de la Réserve fédérale (Fed) de modifier, ou non, ses taux directeurs.La grande majorité des investisseurs estiment que la banque centrale américaine va maintenir ses taux à ce niveau à l’issue de sa prochaine réunion, selon l’indicateur publié par CME, FedWatch.Mais ils sont de moins en moins à anticiper une baisse de taux en septembre.”Plus les droits de douane sont repoussés, plus il est difficile pour la Fed d’agir, car elle veut voir les effets des droits de douane avant de faire quoi que ce soit en matière de taux”, a assuré M. Sosnick.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans était stable par rapport à la clôture vendredi, à 4,41%.Côté entreprises, le groupe pharmaceutique Kenvue (+0,82% à 21,53 dollars), fabricant du Tylenol et des produits Neutrogena, avançait après avoir annoncé la démission de son patron, Thibault Mongon.Les valeurs associées au secteur des cryptomonnaies profitaient des nouveaux sommets atteints par le bitcoin, à l’image des plateforme d’échange Coinbase (+1,76% à 393,88 dollars) et Robinhood (+1,24% à 99,56 dollars) ou du “mineur” (créateur de monnaie numérique) Riot Platforms (+7,02% à 13,29 dollars).Le spécialiste des véhicules électriques Tesla (+1,21% à 317,31 dollars) avançait après des déclarations de son patron Elon Musk assurant que les actionnaires de l’entreprise se verront proposer un projet d’investissement au capital de la start-up xAI, autre société contrôlée par M. Musk.

Comment l’Europe a été prise de court par Trump sur les droits de douane

Tout au long de la semaine dernière, diplomates, responsables et fonctionnaires européens ont fermement cru à la possibilité d’un accord avec Donald Trump sur les droits de douane. Jusqu’à ce qu’une lettre du président américain vienne tout bouleverser.La décision unilatérale du milliardaire républicain d’imposer des droits de douane de 30% aux produits européens entrant aux Etats-Unis — soit trois fois le taux en vigueur — a pris les 27 Etats membres de l’UE de court.”J’ai été surpris. Nous étions tous plutôt optimistes quant à la perspective de conclure un accord de principe” avec les Etats-Unis, a confié Ville Tavio, ministre finlandais chargé des questions commerciales.Et pour cause: depuis plusieurs jours, la Commission européenne relayait des signaux résolument positifs émanant de ses tractations avec Washington. Un “bon échange” entre la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen et Donald Trump; des discussions “productives” entre le commissaire Maros Sefcovic, chargé de négocier l’accord, et ses homologues américains…Autant d’éléments qui nourrissaient l’espoir d’un compromis négocié.L’accord imaginé? Une taxe générale de 10% imposée par les Etats-Unis sur les importations européennes, assortie de nombreuses exemptions pour des secteurs clé comme l’acier, l’automobile, la pharmacie ou l’aéronautique.- Pas de lettre? -Même lorsque Donald Trump a commencé à envoyer ses premières lettres lundi dernier — imposant 25 % de droits de douane à la Corée du Sud et au Japon, puis 50 % au Brésil — les Européens n’étaient toujours pas particulièrement inquiets.”D’après ce que je comprends, nous ne recevrons pas de lettre”, avançait Olof Gill, un porte-parole de la Commission mercredi, confiant dans les chances d’un accord imminent entre Bruxelles et Washington.Même son de cloche vendredi, en début d’après-midi. “De notre côté, nous sommes prêts”, à conclure un accord, répétait Olof Gill. “Voyons ce qui se passe quand nos amis à Washington se réveillent dans quelques heures.”Le couperet est finalement tombé peu après, quand la Commission a reçu la nouvelle que des droits de douane de 30% seraient imposés sur tous les produits européens entrant aux Etats-Unis, à partir du 1er août.L’information est rapidement partagée avec les responsables des plus grandes capitales européennes. D’autres n’apprennent la nouvelle que lorsque la missive, signée au feutre noir par le président américain, est publiée sur le réseau de Donald Trump samedi, en début d’après-midi, heure européenne.Plusieurs chefs d’Etat montent au créneau, comme le président français Emmanuel Macron, qui exprime “sa très vive désapprobation”, exhortant désormais l’Union européenne à défendre ses intérêts.La lettre de Donald Trump décrétant ces droits de douane est-elle à prendre pour argent comptant? Ou s’agit-il simplement d’une façon d’augmenter la pression sur les Européens?Réunis à Bruxelles lundi, les ministres européens chargés du commerce extérieur ont tous exprimé l’espoir de parvenir à une solution négociée avec Washington d’ici le 1er août.”Je ne peux pas m’imaginer en rester là sans effort véritable”, a affirmé le discret Maros Sefcovic, promettant d’échanger à nouveau avec ses homologues américains, Jamieson Greer et Howard Lutnick, possiblement dès lundi.

EU climate VP seeks ‘fair competition’ with China on green energy

The European Union is seeking “fair competition” with China and not a race to the bottom in wages and environmental standards, the bloc’s vice president for the clean transition told AFP in Beijing on Monday.Deep frictions exist over economic relations between the 27-nation bloc and China.Brussels is worried that a manufacturing glut propelled by massive state subsidies could add to a yawning trade deficit and result in a flood of cheap Chinese goods undercutting European firms.Speaking during a visit to Beijing ahead of a major EU-China summit in the city this month, Teresa Ribera dismissed China’s claims that the bloc was engaging in “protectionism”.”We Europeans don’t want to go down a race towards low incomes, lower labour rights or lower environmental standards,” said Ribera, who also serves as the bloc’s competition chief.”It is obvious that we could not be in a good position if there could be an… over-flooding in our markets that could undermine us with prices that do not reflect the real cost,” she said.The EU imposed extra import taxes of up to 35 percent on Chinese electric vehicle imports in October and has investigated Chinese-owned solar panel manufacturers.Asked whether EU moves against Chinese green energy firms could harm the global transition to renewables, Ribera said she accepted that “it is fair to say that, yes, we may benefit in the very short term” from cheaper imports.However, she also warned “it could kill the possibility” of long-term investment in the bloc’s future.- ‘Lack of ambition’ -Ribera also met with China’s Vice Premier Ding Xuexiang on Monday for a roundtable discussion.She warned in opening remarks that “the possible lack of ambition by major emitters is a concern to the international community and to our citizens” and called for great action.Ding, in turn, hailed China’s “participation in global environmental governance”.And at a later news conference, Ribera praised the “deep and positive conversation” with Chinese officials.But, she added, there was “great room for improvement”.”In order to improve, we need to identify what are the points of concerns coming from each side,” she said.A solution to trade tensions sparked by Brussels’s concerns of Chinese industrial overcapacity “will come”, she added — but “not today”.- Global disruption -Ribera’s visit comes as China seeks to improve relations with the EU as a counterweight to superpower rival the United States, whose President Donald Trump has disrupted the global order and pulled Washington out of international climate accords.”I don’t think that we have witnessed many occasions in the past where a big economy, a big country, decides to isolate in such a relevant manner,” Ribera told AFP.”It is a pity… The Chinese may think that the United States has given them a great opportunity to be much more relevant in the international arena.”The visit also comes as the bloc and the United States wrangle over a trade deal. Trump threw months of negotiations into disarray on Saturday by threatening sweeping tariffs on the bloc if no agreement was reached by August 1.Ribera vowed on Monday that the EU would “defend the interests of our companies, our society, our business”.Asked if a deal was in sight, she said: “Who knows? We’ll do our best.”However, she insisted that EU digital competition rules — frequently condemned by Trump as “non-tariff barriers” to trade — were not on the table.”It’s a question of sovereignty,” Ribera said.”We are not going to compromise on the way we… defend our citizens and our society, our values and our market.”

Wall Street ouvre sans entrain face aux pressions commerciales de Trump

La Bourse de New York a ouvert sans grand dynamisme lundi, montrant des signes d’inquiétude face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump, à l’entame d’une semaine riche en données économiques.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,15%, l’indice Nasdaq grappillait 0,03% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,09%.

Trump expected to outline Ukraine weapons plan

Donald Trump was reportedly expected to lay out Monday a fresh strategy for arming Ukraine as his special envoy arrived in Kyiv after weeks of the US president’s growing frustration with Russian leader Vladimir Putin.In a U-turn that has highlighted concerns in Kyiv over the consistency of American support, Trump said this weekend that he would send vital Patriot air defence systems to Ukraine to help it fend off escalating barrages of Russian attacks.Major US outlets like the New York Times and Axios reported Trump will announce a plan that also includes offensive weapons for Ukraine.Putin has refused to halt his more than three-year invasion despite being corralled into peace talks with Ukraine by Trump, drawing increasing scorn and anger from the US president.Moscow has also unleashed record waves of drone and missile strikes over the past few weeks, with the number of Ukrainian civilians killed or wounded in June hitting a three-year high, according to UN figures.The Republican has teased a “major statement” on Russia to be made later on Monday, with NATO chief Mark Rutte visiting the White House.In Kyiv, Ukrainian President Zelensky hailed a “productive meeting” with Trump’s special envoy Keith Kellogg.”We discussed the path to peace and what we can practically do together to bring it closer,” Zelensky wrote on social media after the meeting.”This includes strengthening Ukraine’s air defense, joint production, and procurement of defence weapons in collaboration with Europe,” he added. Zelensky also said he was “grateful to President Trump for the important signals of support and the positive decisions for both our countries,” in an apparent reference to the pledge of new Patriots.Washington had said earlier this month it would pause some arms deliveries to Kyiv but Trump has changed tack, criticising Putin for intensifying attacks as US-led peace talks stalled.- ‘Better late than never’ -Trump has also hinted he might be ready to slap sanctions on Moscow as momentum grows for a deterrent package in Congress.When asked about whether he would announce any levies against Russia, Trump responded on Sunday: “We’re going to see what we will see tomorrow, OK?”Zelensky has called for fresh sanctions on Russia and countries that aid its war efforts.”It is clear that Moscow will not stop unless its unreasonable ambitions are curbed through strength,” Zelensky said. Asked what Europe expects from Trump’s announcement later Monday, a German government source said: “In concrete terms I think it means that from the US side, there will be approvals for the delivery of certain weapons.” “There is an expectation from the American side that there will be considerable financial contributions to this end from the European side,” the source added.One Ukrainian soldier deployed in the war-scarred east of the country, who identified himself by his call sign Grizzly, welcomed Trump’s promise of fresh air defence systems. “Better late than never,” he told AFP.”Because while we are here defending the front line, our families are unprotected. Thanks to the Patriots they are giving us, our families will be safer,” the 29-year-old added.Russian forces meanwhile said on Monday they had captured new territory in eastern Ukraine with the seizure of two villages, one in the Donetsk region and another in the Zaporizhzhia region.Moscow claimed to have annexed both almost three years ago despite not having full military control over them. Its forces also killed at least three civilians in the eastern Kharkiv and Sumy regions on Monday, regional Ukrainian officials announced.In Kyiv, Zelensky also proposed a major political shake-up, recommending economy minister Yulia Svyrydenko take over as the country’s new prime minister to “significantly renew” the government’s work.Svyrydenko led negotiations on the US-Ukraine minerals deal that had triggered tensions between Zelensky and Trump after the Republican returned to the White House.

Amélie de Montchalin, ministre cash pour budget désargenté

Incarnation de la génération Macron éclose en 2017, Amélie de Montchalin s’est imposée aux Comptes publics en mêlant accents techno et style cash, usant volontiers du registre de la dramatisation à l’heure où le Premier ministre doit présenter mardi un budget 2026 sous le sceau de la rigueur. Quarante ans à peine, déjà quatre maroquins ministériels derrière elle, et même sa mini traversée du désert: Amélie de Montchalin, qui a commencé sa carrière politique il y a huit ans en étant élue députée de l’Essonne avec la vague En Marche, représente l’essence de ces carrières fulgurantes qu’Emmanuel Macron a suscitées. Cette économiste de formation était pourtant sortie du premier gouvernement d’Elisabeth Borne par la petite porte. Battue aux législatives de l’été 2022 par le socialiste Jérôme Guedj, elle avait quitté le ministère de la Transition écologique après 45 jours seulement en fonction. Un coup d’arrêt pour celle qui a suivi un parcours prestigieux – études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) -.Elle était devenue représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, quand elle a été rappelée à la surprise générale fin décembre 2024 par François Bayrou soucieux de constituer un “gouvernement de poids lourds”. Les deux se connaissent peu, même si M. Bayrou, qui a lui-même eu son lot d’avaries durant sa carrière, lui avait adressé un SMS d’encouragement après sa défaite.   Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais “directe, solide et bosseuse”, Amélie de Montchalin a creusé son sillon à Bercy, après avoir oeuvré pendant deux ans au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (2020-2022).A l’heure de dessiner un budget marqué par un net tour de vis pour dégager 40 milliards d’économies, elle écume les matinales télés et radios pour alerter sur la situation des finances publiques. Il faut “avoir du courage”, exhorte-t-elle, car “c’est le dernier moment”, au risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous” et disent à la France “quelles réformes faire”. Dramatisation pour mieux faire accepter la pilule des efforts à venir ? Plutôt exercice de “transparence et style direct vis-à-vis des menaces qui nous attendent”, rétorque son entourage.- “Toupet” -“Sa fermeté est l’apanage d’une ministre du Budget”, décrypte un conseiller de Bercy qui note la “complémentarité” du binôme formé avec le ministre de l’Economie Eric Lombard, 67 ans. Deux générations, deux matrices politiques – elle venant originellement de la droite, lui de la gauche -, mais aussi deux styles à l’heure de mener en tandem les négociations avec les forces politiques.”Elle est l’incarnation de l’orthodoxie budgétaire dans toute sa splendeur”, estime auprès de l’AFP Jérôme Guedj, son tombeur dans l’Essonne mais aussi un de ses interlocuteurs dans les discussions budgétaires. M. Lombard et Mme Montchalin forment “un genre de duo good cop – bad cop” qui est “quelque part l’incarnation du +en même temps+ macroniste”, ajoute-t-il.”On a l’impression qu’elle ne doute jamais, alors que Lombard donne parfois l’impression de plus s’interroger”, observe de son côté l’Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée.Si ce dernier est “en total désaccord avec la politique” d’Amélie de Montchalin, il lui voit aussi “beaucoup de qualités”, parmi lesquelles “la technicité” et… un certain “toupet”, sourit-il auprès de l’AFP.Même le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, généralement peu avare de critiques envers le gouvernement, est ressorti plutôt satisfait de son rendez-vous à Bercy au début du mois – “le premier en trois ans que j’ai trouvé intéressant”, dit-il -, appréciant que la ministre “soit “dans une logique de faire un travail de fourmi, d’analyse des dépenses”.”Amélie ne baratine pas. C’est ce qui a été apprécié par les forces politiques: elle ne change pas de discours selon ses interlocuteurs”, souligne son entourage.Ces dernières semaines, la ministre a multiplié les ballons d’essai, comme fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État ou défendre une “pause” sur certaines dépenses, notamment sociales, en 2026, la suppression de l’abattement fiscal des retraités, etc. Elle a aussi sermonné ses collègues, priés de se serrer la ceinture, en leur lançant dans le Journal du Dimanche le mois dernier, fidèle à son franc-parler: “le compte n’y est pas”.

Amélie de Montchalin, ministre cash pour budget désargenté

Incarnation de la génération Macron éclose en 2017, Amélie de Montchalin s’est imposée aux Comptes publics en mêlant accents techno et style cash, usant volontiers du registre de la dramatisation à l’heure où le Premier ministre doit présenter mardi un budget 2026 sous le sceau de la rigueur. Quarante ans à peine, déjà quatre maroquins ministériels derrière elle, et même sa mini traversée du désert: Amélie de Montchalin, qui a commencé sa carrière politique il y a huit ans en étant élue députée de l’Essonne avec la vague En Marche, représente l’essence de ces carrières fulgurantes qu’Emmanuel Macron a suscitées. Cette économiste de formation était pourtant sortie du premier gouvernement d’Elisabeth Borne par la petite porte. Battue aux législatives de l’été 2022 par le socialiste Jérôme Guedj, elle avait quitté le ministère de la Transition écologique après 45 jours seulement en fonction. Un coup d’arrêt pour celle qui a suivi un parcours prestigieux – études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) -.Elle était devenue représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, quand elle a été rappelée à la surprise générale fin décembre 2024 par François Bayrou soucieux de constituer un “gouvernement de poids lourds”. Les deux se connaissent peu, même si M. Bayrou, qui a lui-même eu son lot d’avaries durant sa carrière, lui avait adressé un SMS d’encouragement après sa défaite.   Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais “directe, solide et bosseuse”, Amélie de Montchalin a creusé son sillon à Bercy, après avoir oeuvré pendant deux ans au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (2020-2022).A l’heure de dessiner un budget marqué par un net tour de vis pour dégager 40 milliards d’économies, elle écume les matinales télés et radios pour alerter sur la situation des finances publiques. Il faut “avoir du courage”, exhorte-t-elle, car “c’est le dernier moment”, au risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous” et disent à la France “quelles réformes faire”. Dramatisation pour mieux faire accepter la pilule des efforts à venir ? Plutôt exercice de “transparence et style direct vis-à-vis des menaces qui nous attendent”, rétorque son entourage.- “Toupet” -“Sa fermeté est l’apanage d’une ministre du Budget”, décrypte un conseiller de Bercy qui note la “complémentarité” du binôme formé avec le ministre de l’Economie Eric Lombard, 67 ans. Deux générations, deux matrices politiques – elle venant originellement de la droite, lui de la gauche -, mais aussi deux styles à l’heure de mener en tandem les négociations avec les forces politiques.”Elle est l’incarnation de l’orthodoxie budgétaire dans toute sa splendeur”, estime auprès de l’AFP Jérôme Guedj, son tombeur dans l’Essonne mais aussi un de ses interlocuteurs dans les discussions budgétaires. M. Lombard et Mme Montchalin forment “un genre de duo good cop – bad cop” qui est “quelque part l’incarnation du +en même temps+ macroniste”, ajoute-t-il.”On a l’impression qu’elle ne doute jamais, alors que Lombard donne parfois l’impression de plus s’interroger”, observe de son côté l’Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée.Si ce dernier est “en total désaccord avec la politique” d’Amélie de Montchalin, il lui voit aussi “beaucoup de qualités”, parmi lesquelles “la technicité” et… un certain “toupet”, sourit-il auprès de l’AFP.Même le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, généralement peu avare de critiques envers le gouvernement, est ressorti plutôt satisfait de son rendez-vous à Bercy au début du mois – “le premier en trois ans que j’ai trouvé intéressant”, dit-il -, appréciant que la ministre “soit “dans une logique de faire un travail de fourmi, d’analyse des dépenses”.”Amélie ne baratine pas. C’est ce qui a été apprécié par les forces politiques: elle ne change pas de discours selon ses interlocuteurs”, souligne son entourage.Ces dernières semaines, la ministre a multiplié les ballons d’essai, comme fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État ou défendre une “pause” sur certaines dépenses, notamment sociales, en 2026, la suppression de l’abattement fiscal des retraités, etc. Elle a aussi sermonné ses collègues, priés de se serrer la ceinture, en leur lançant dans le Journal du Dimanche le mois dernier, fidèle à son franc-parler: “le compte n’y est pas”.

Amélie de Montchalin, ministre cash pour budget désargenté

Incarnation de la génération Macron éclose en 2017, Amélie de Montchalin s’est imposée aux Comptes publics en mêlant accents techno et style cash, usant volontiers du registre de la dramatisation à l’heure où le Premier ministre doit présenter mardi un budget 2026 sous le sceau de la rigueur. Quarante ans à peine, déjà quatre maroquins ministériels derrière elle, et même sa mini traversée du désert: Amélie de Montchalin, qui a commencé sa carrière politique il y a huit ans en étant élue députée de l’Essonne avec la vague En Marche, représente l’essence de ces carrières fulgurantes qu’Emmanuel Macron a suscitées. Cette économiste de formation était pourtant sortie du premier gouvernement d’Elisabeth Borne par la petite porte. Battue aux législatives de l’été 2022 par le socialiste Jérôme Guedj, elle avait quitté le ministère de la Transition écologique après 45 jours seulement en fonction. Un coup d’arrêt pour celle qui a suivi un parcours prestigieux – études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) -.Elle était devenue représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, quand elle a été rappelée à la surprise générale fin décembre 2024 par François Bayrou soucieux de constituer un “gouvernement de poids lourds”. Les deux se connaissent peu, même si M. Bayrou, qui a lui-même eu son lot d’avaries durant sa carrière, lui avait adressé un SMS d’encouragement après sa défaite.   Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais “directe, solide et bosseuse”, Amélie de Montchalin a creusé son sillon à Bercy, après avoir oeuvré pendant deux ans au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (2020-2022).A l’heure de dessiner un budget marqué par un net tour de vis pour dégager 40 milliards d’économies, elle écume les matinales télés et radios pour alerter sur la situation des finances publiques. Il faut “avoir du courage”, exhorte-t-elle, car “c’est le dernier moment”, au risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous” et disent à la France “quelles réformes faire”. Dramatisation pour mieux faire accepter la pilule des efforts à venir ? Plutôt exercice de “transparence et style direct vis-à-vis des menaces qui nous attendent”, rétorque son entourage.- “Toupet” -“Sa fermeté est l’apanage d’une ministre du Budget”, décrypte un conseiller de Bercy qui note la “complémentarité” du binôme formé avec le ministre de l’Economie Eric Lombard, 67 ans. Deux générations, deux matrices politiques – elle venant originellement de la droite, lui de la gauche -, mais aussi deux styles à l’heure de mener en tandem les négociations avec les forces politiques.”Elle est l’incarnation de l’orthodoxie budgétaire dans toute sa splendeur”, estime auprès de l’AFP Jérôme Guedj, son tombeur dans l’Essonne mais aussi un de ses interlocuteurs dans les discussions budgétaires. M. Lombard et Mme Montchalin forment “un genre de duo good cop – bad cop” qui est “quelque part l’incarnation du +en même temps+ macroniste”, ajoute-t-il.”On a l’impression qu’elle ne doute jamais, alors que Lombard donne parfois l’impression de plus s’interroger”, observe de son côté l’Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée.Si ce dernier est “en total désaccord avec la politique” d’Amélie de Montchalin, il lui voit aussi “beaucoup de qualités”, parmi lesquelles “la technicité” et… un certain “toupet”, sourit-il auprès de l’AFP.Même le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, généralement peu avare de critiques envers le gouvernement, est ressorti plutôt satisfait de son rendez-vous à Bercy au début du mois – “le premier en trois ans que j’ai trouvé intéressant”, dit-il -, appréciant que la ministre “soit “dans une logique de faire un travail de fourmi, d’analyse des dépenses”.”Amélie ne baratine pas. C’est ce qui a été apprécié par les forces politiques: elle ne change pas de discours selon ses interlocuteurs”, souligne son entourage.Ces dernières semaines, la ministre a multiplié les ballons d’essai, comme fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État ou défendre une “pause” sur certaines dépenses, notamment sociales, en 2026, la suppression de l’abattement fiscal des retraités, etc. Elle a aussi sermonné ses collègues, priés de se serrer la ceinture, en leur lançant dans le Journal du Dimanche le mois dernier, fidèle à son franc-parler: “le compte n’y est pas”.

89 killed as Syria sectarian clashes rage

At least 89 people were killed in the southern Syrian province of Sweida as clashes between Sunni Bedouin tribes and Druze fighters raged for a second day Monday, a monitor said.As the violence escalated, Israel — which had previously warned that it would intervene in Syria to protect the Druze — said it struck “several tanks” in Sweida, without providing further details.The fighting underscores the challenges facing interim leader Ahmad al-Sharaa, whose Islamist forces ousted president Bashar al-Assad in December, in a country reeling from 14 years of war.The Syrian military and interior ministries announced troop deployments, safe corridors for civilians and a pledge to end the fighting “quickly and decisively”.The violence began Sunday when Bedouin gunmen abducted a Druze vegetable vendor on the highway to Damascus, prompting retaliatory kidnappings.Though hostages were later released, the fighting carried on Monday outside Sweida city, with mortar fire hitting villages and dozens wounded, said the Suwayda 24 news outlet.The streets of Sweida were deserted, with an AFP photographer reporting gunfire during funerals.”We lived in a state of extreme terror — the shells were falling randomly,” said Abu Taym, a 51-year-old father in Sweida.”Traffic on the streets is paralysed, and most shops are closed.”Suwayda 24 reported the arrival of “dozens of victims” at hospitals as a result of clashes in the province’s western countryside and shelling of villages.The Observatory, which relies on a network of sources on the ground, raised its death toll to 89, including 46 Druze, four civilians, 18 Bedouin fighters and seven unidentified people in military uniforms.A defence ministry source told Al-Ekhbariya state television six security forces personnel were killed “during disengagement operations in Sweida”.An AFP correspondent on the outskirts of Sweida city saw vehicles carrying fighters, large interior ministry military convoys, civilian vehicles and motorcycles carrying armed men towards the front lines, as well as ambulances transporting the wounded to hospitals in Damascus.While Druze spiritual leaders called for calm and urged Damascus to intervene.Sheikh Hikmat al-Hijri, one of the three Druze spiritual leaders in Sweida, expressed his “rejection of the entry” of general security forces into the province, demanding “international protection”.- ‘Lack of state institutions’ -In a Sunday post on X, Interior Minister Anas Khattab said: “The lack of state, military and security institutions is a major reason for the ongoing tensions in Sweida,”The only solution is to reactivate these institutions to ensure civil peace,” he added.The latest bloodshed follows deadly violence in April and May, when clashes between Druze fighters and security forces in Druze-populated areas near Damascus and Sweida killed more than 100 people.The Observatory said members of Bedouin tribes, who are Sunni Muslim, had sided with security forces during earlier confrontations.Local leaders and religious figures brokered agreements at the time to de-escalate the tensions, putting Druze fighters in charge of security in Sweida since May, though armed Bedouins remain present in several areas.On Sunday, Sweida governor Mustapha al-Bakur urged his constituents to “exercise self-restraint”, while Druze community leaders urged authorities to step in.In response to the violence, the education ministry announced the postponement of Monday’s scheduled secondary school exams in the province.- Israel and the Druze -Syria’s pre-civil war Druze population numbers around 700,000, many in Sweida province.The Druze, followers of an esoteric religion that split from Shiite Islam, are mainly found in Syria, Lebanon and Israel.Bedouin and Druze factions have a longstanding feud in Sweida, and violence occasionally erupts between the two sides.A surge in violence in March targeting the Alawite community — with more than 1,700 killed — and the subsequent attacks on Druze areas have undermined confidence in the new Syrian authorities’ ability to protect minorities.In the wake of those incidents, Israel — which has occupied part of Syria’s Golan Heights since 1967 — cited the protection of the Druze to justify several strikes, including one in early May near the presidential palace in Damascus.Israel is home to around 152,000 Druze, according to the latest available data, including 24,000 living in the Israeli-occupied Golan, of whom fewer than five percent hold Israeli citizenship.