Ligue des nations: l’Espagne surclasse la Suède (4-0) et se rapproche de la finale

L’Espagne, tenante du titre de la Ligue des nations féminine, a largement dominé la Suède (4-0) en demi-finale aller vendredi à Malaga, assurant quasiment sa place en finale. La nouvelle sélectionneuse Sonia Bermudez, nommée en août, a vécu des débuts rêvés avec la Roja grâce cette démonstration face aux Suédoises, troisièmes de la Coupe du monde 2023.La demi-finale retour aura lieu mardi à Göteborg. Dans l’autre demi-finale aller, l’Allemagne a battu la France 1-0 à Düsseldorf.La double lauréate du Ballon d’Or (2021, 2022) Alexia Putellas a inscrit un doublé (11e, 35e) pour les Espagnoles, finalistes du dernier Euro, et a été imitée par Claudia Pina (32e, 90+4)La rencontre a également été marquée par le retour en sélection de Jenni Hermoso, qui est entrée à la 88e minute.La joueuse de 35 ans, meilleure marqueuse de l’histoire de la sélection féminine espagnole (57 buts), n’avait plus été convoquée depuis les Jeux olympiques de Paris en 2024, n’entrant pas dans les plans de la sélectionneuse de l’époque Montse Tome.L’attaquante avait été victime d’un baiser imposé par président de la Fédération espagnole Luis Rubiales à l’issue du Mondial-2023 remporté par l’Espagne. Rubiales a depuis été démis de ses fonctions et condamné pour agression sexuelle.

Ligue 1: le FC Nantes l’emporte au Paris FC (2-1) grâce à Abline en feu

Le FC Nantes a signé une victoire importante pour s’éloigner de la zone rouge en battant le Paris FC 2-1 vendredi au stade Jean-Bouin, en ouverture de la 9e journée de Ligue 1, grâce à un but splendide de son attaquant Matthis Abline.Les Canaris, avant les autres rencontres samedi et dimanche, remontent à la 13e place du classement avec 9 points -un de moins que le PFC, toujours 11e- et sont certains de ne pas être relégables à la fin de la journée. Ce bol d’air frais, ils le doivent autant à une abnégation défensive qu’à la maladresse de l’attaque parisienne: en première période et plus encore en seconde, le PFC a fait le siège du but d’Anthony Lopes mais a buté sur le mur jaune dressé face à lui.Si Paris, surpris d’entrée par un but de Youssef El Arabi dès la 2e minute, est parvenu à revenir au score très vite grâce à son défenseur, néo-international algérien, Samir Chergui (15e), ses attaquants n’ont ensuite jamais plus trouvé le cadre, se faisant régulièrement piéger sur hors-jeu. Les Canaris doivent surtout remercier Matthis Abline, leur jeune attaquant, 22 ans, muet depuis le début de saison, troublé par ses envies d’ailleurs durant l’été. – Une volée sublime -À la 38e minute, l’international espoir a surgi sur un corner frappé par Dehmaine Tabibou et renvoyé de la tête par Pierre Lees-Melou, puis a contrôlé aux vingt mètres avant de marquer son premier but en championnat d’une splendide volée croisée du droit.Fort de ses onze buts inscrits l’an passé et de son Euro espoirs réussi avec les Bleuets en Slovaquie en juin, Abline n’a pas été insensible à l’intérêt de l’OM et… du PFC lors du mercato, mais ses dirigeants ont été inflexibles et ont repoussé toutes les offres, bien décidés à garder leur pépite.Au sein d’une attaque nantaise atone -5 buts inscrits depuis le début de saison, avant la rencontre-, Abline a beaucoup tenté.La semaine passée face à Lille, il s’est procuré au moins trois occasions franches, trouvant même deux fois la transversale sur de superbes gestes, sans parvenir toutefois à ouvrir son compteur de but. Il l’a donc fait, de manière sublime, face à l’ambitieux promu, avant de se précipiter devant la tribune nantaise bouillante, une tétine à la bouche, célébrant à la fois son chef d’œuvre et la naissance récente de son enfant. Abline a probablement lancé sa saison à Paris, et Nantes aussi.

La procureure de l’Etat de New York, inculpée à la demande de Trump, plaide non coupable

La procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James, inculpée à la suite de pressions publiques de Donald Trump, a plaidé vendredi non coupable, dénonçant l’utilisation de la justice comme “instrument de vengeance” par le président républicain.Letitia James, 67 ans, inculpée le 9 octobre, a plaidé non coupable devant un tribunal fédéral de Norfolk, en Virginie (est), des deux chefs d’accusation de fausses déclarations lors de l’obtention d’un prêt bancaire. La date d’ouverture de son procès a été fixée au 26 janvier.Mme James avait fait condamner Donald Trump à une amende de près d’un demi-milliard de dollars en février 2024. Cette condamnation pour fraude a été annulée en août par une cour d’appel de l’Etat de New York, qui a estimé cette amende “excessive”, une décision dont elle a fait appel.”Il ne s’agit pas de moi”, a-t-elle déclaré à la sortie du tribunal, saluant les manifestants venus lui exprimer leur soutien ou protestant contre des “accusations bidon” et des “procès spectacle”, selon les banderoles qu’ils brandissaient.”Il s’agit de nous tous et d’un système judiciaire qui a été instrumentalisé et utilisé comme un instrument de vengeance”, a ajouté cette membre du Parti démocrate. Donald Trump a maintes fois exprimé pendant sa campagne électorale sa volonté, une fois revenu au pouvoir, sa volonté de se venger de tous ceux qu’il considère comme des ennemis personnels.Letitia James est la deuxième de ces personnalités à être inculpée depuis le début du second mandat de Donald Trump, le 20 janvier.- Procureure placée par Trump -L’ancien directeur du FBI, la police fédérale, James Comey, a été inculpé le 25 septembre et un ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump lors de son premier mandat, John Bolton, l’a été le 16 octobre.Tous deux ont également plaidé non coupable: James Comey d’avoir menti sous serment devant le Congrès en 2020, et John Bolton de divulgation et de rétention de documents relevant de la défense nationale.Comme James Comey, Letitia James a réclamé l’annulation des poursuites à son encontre, faisant valoir qu’elles étaient motivées par la seule volonté de vengeance du président américain, ainsi que sur la base de la nomination “illicite” de la procureure désignée par Donald Trump.Le juge a fixé une audience sur ce premier recours au 5 décembre.La procureure générale de l’Etat de New York est accusée d’avoir frauduleusement déclaré une maison lui appartenant à Norfolk comme sa résidence principale dans des documents de prêt hypothécaire, ce qui lui aurait permis d’obtenir des conditions d’emprunt plus favorables.En septembre, Donald Trump avait publiquement fait pression sur sa ministre de la Justice, Pam Bondi, s’étonnant sur sa plateforme Truth Social que James Comey, Letitia James, et le sénateur démocrate Adam Schiff, une autre de ses bêtes noires, n’aient toujours pas été inculpés.Après avoir poussé à la démission le procureur du district est de Virginie, lui reprochant son manque de zèle pour engager ces poursuites, le président républicain l’avait aussitôt remplacé à ce poste stratégique par Lindsey Halligan, une conseillère de la Maison Blanche.C’est cette dernière qui a personnellement engagé les poursuites ayant conduit à l’inculpation de James Comey comme de Letitia James.

Italie: l’AC Milan contrarié par Pise

L’AC Milan, leader du Championnat d’Italie pour la première fois depuis trois ans, a laissé passer, avec son nul 2-2 contre Pise, l’occasion de prendre le large, vendredi en ouverture de la 8e journée.L’international portugais Rafael Leao, critiqué début octobre par son entraîneur Massilimano Allegri pour son manque de réalisme, a ouvert la marque d’un centre-tir (7e), son troisième but en deux matches. Mais le Milan s’est ensuite endormi et a laissé le promu revenir à sa hauteur sur un penalty (60e) de l’inusable Juan Cuadrado (37 ans). Pise, en quête de sa première victoire de la saison, a mené 2-1 à la 86e minute quand Mbala Nzola a profité d’une erreur de marquage de la défense milanaise pour fusiller Mike Maignan.Mais dans le temps additionnel (90e+3), Zachary Athekame a arraché le nul d’une frappe de loin.Après ce septième match sans défaite (cinq victoires, deux nuls), le Milan, privé de Christian Pulisic et d’Adrien Rabiot jusqu’à mi-novembre, totalise 17 points, soit deux de plus que l’Inter, Naples et l’AS Rome, chacun 15 points.Pise est passée de son côté de la 20e et dernière place à la 18e place avec quatre points.Samedi (18h00), Naples, champion en titre qui vient d’être humilié 6 à 2 par le PSV Eindhoven en Ligue des champions, reçoit l’Inter qu’il a devancé d’un point la saison dernière et qui vient de remporter ses sept derniers matches, toutes compétitions confondues.

Narcotrafic: Washington déploie un porte-avions et alimente les craintes de guerre

Les Etats-Unis vont déployer un porte-avions en appui de leurs opérations revendiquées comme une lutte contre le narcotrafic en Amérique latine, une montée en puissance considérable des moyens militaires américains dans la région qui alimente les craintes d’une guerre.Donald Trump – dont la fin des interventions militaires extérieures était une promesse de campagne – mène depuis début septembre des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants essentiellement dans les eaux caribéennes. Jusque-là, dix sont connues – la plus récente la nuit passée. Elles ont tué au moins 43 personnes, selon un décompte de l’AFP fondé sur des chiffres du gouvernement américain.Le porte-avions Gerald R. Ford, le plus grand du monde, et la flotte qui l’accompagne, vont venir “renforcer les moyens actuels pour déjouer le trafic de stupéfiants et démanteler des organisations criminelles transnationales” dans la zone de commandement correspondant à l’Amérique centrale et à l’Amérique du Sud, a annoncé le Pentagone sur X vendredi, sans préciser davantage sa destination.Il s’agit de “consolider la capacité des Etats-Unis à détecter, surveiller et stopper acteurs et activités illicites”, a-t-il ajouté.Jusque-là, huit navires et dix avions de combat furtifs F-35 étaient notamment déployés.- “Dernier ressort” -Cette annonce du Pentagone intervient peu après la dernière frappe américaine connue dans les Caraïbes, menée la nuit précédente.”Dans la nuit, sur ordre du président Trump, le ministère de la Guerre a mené une frappe létale contre une embarcation utilisée par Tren de Aragua”, un gang vénézuélien classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, a indiqué le ministre de la Défense Pete Hegseth.Les “six hommes narcoterroristes à bord (…) ont été tués”, détaille son message accompagné d’une vidéo nocturne sur laquelle on peut voir un bateau en position stationnaire ciblé avant d’être détruit par une explosion.Cette nouvelle frappe “a été conduite dans les eaux internationales”, précise-t-il.La légalité de ces frappes américaines, sans preuve avancée sur les cibles visées, est largement mise en doute par les experts.”Selon le droit international, le recours intentionnel à une force létale n’est permis qu’en dernier ressort contre un individu représentant une menace imminente pour la vie”, a souligné auprès de l’AFP le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. “Sinon, cela constituerait une violation du droit à la vie”, a-t-il mis en garde.Les opérations militaires américaines ont fait grimper les tensions régionales, en particulier avec le Venezuela, aussi avec la Colombie.- “Enflammer l’Amérique du Sud” -Washington a imposé des sanctions économiques au président colombien Gustavo Petro vendredi, au motif qu’il ne s’attaque pas à la production de cocaïne dans son pays.Celui-ci, qui avait déjà qualifié les frappes américaines d'”exécutions extrajudiciaires”, a assuré sur X qu’il ne comptait pas faire de “pas en arrière”, ni se mettre “à genoux”.Donald Trump a estimé la veille ne pas avoir besoin d’un accord du Congrès pour valider des opérations contre le Venezuela ou d’autres pays selon lui impliqués dans le narcotrafic. “Je pense qu’on va simplement tuer les gens qui font entrer de la drogue dans notre pays, ok ?”, a-t-il lancé, en comparant les cartels de la drogue au groupe jihadiste Daech.”La prochaine étape, c’est l’opération terrestre”, a menacé le président américain.Caracas accuse Washington de chercher à renverser le président Nicolas Maduro et affirme disposer de 5.000 missiles antiaériens portables pour contrer les forces américaines.Le Brésil, puissance régionale, a exprimé son inquiétude face à ces frappes aériennes “sans preuve”. “Nous ne pouvons pas accepter une intervention extérieure” qui “pourrait enflammer l’Amérique du Sud”, a averti dans un entretien à l’AFP le conseiller spécial du président Lula pour les Affaires étrangères, Celso Amorim.”Si vous êtes un narcoterroriste qui fait passer de la drogue dans notre hémisphère, nous vous traiterons comme nous traitons Al-Qaïda”, a insisté Pete Hegseth.

Canadians pull tariff ad after furious Trump scraps trade talks

The Canadian province of Ontario said on Friday it would pull an anti-tariff ad featuring former US president Ronald Reagan that prompted current leader Donald Trump to scrap trade talks.Trump announced on his Truth Social network on Thursday that he had “terminated” all negotiations with Canada over what he called the “fake” ad campaign that he said misrepresented fellow Republican Reagan.Less than 24 hours later, Ontario premier Doug Ford said he was suspending the ads after talking to Canadian Prime Minister Mark Carney about the spiraling row with Washington.”In speaking with Prime Minister Carney, Ontario will pause its US advertising campaign effective Monday so that trade talks can resume,” Ford said in a post on X. Ford added however that he had told his team to keep airing the ad during the first two games this weekend of baseball’s World Series — in which a Canadian team, the Toronto Blue Jays, face the Los Angeles Dodgers.The Canadian ad used quotes from a radio address on trade that Reagan delivered in 1987, in which he warned against ramifications that he said high tariffs on foreign imports could have on the US economy.It cited Reagan as saying that “high tariffs inevitably lead to retaliation by foreign countries and the triggering of fierce trade wars,” a quote that matches a transcript of his speech on the Ronald Reagan Presidential Library’s website.The Ronald Reagan foundation wrote on X on Thursday that the Ontario government had used “selective audio and video” and that it was reviewing its legal options. Trump did not immediately react to the Ontario premier’s decision to pull the ad. White House Deputy Chief of Staff Stephen Miller told reporters that Trump had made his “extreme displeasure” known and was expected to respond later.A senior US official said that Trump would probably encounter Carney at a dinner on the sidelines of an Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC) in South Korea on Wednesday.”They will likely see each other,” the official told AFP.- ‘Cheated and got caught’ -Trump had first vented his fury at the ad late on Thursday, saying it was designed to “interfere with the decision of the US Supreme Court,” which is due to rule on his sweeping global tariffs.”CANADA CHEATED AND GOT CAUGHT!!!” he said in a new post as he doubled down earlier Friday. Carney had earlier sought to calm the situation, saying that his country was ready to resume “progress” on trade talks “when the Americans are ready.”Canada has “to focus on what we can control, and realize what we cannot control,” he added as he headed to Asia.The latest twist in relations between the United States and Canada came just over two weeks after Carney visited Trump at the White House to seek a relaxation of stiff US tariffs.At that meeting, Trump described Carney as a “world-class leader” and said the Canadian would “walk away very happy” from their discussion.Trump’s global sectoral tariffs — particularly on steel, aluminum, and autos — have hit Canada hard, forcing job losses and squeezing businesses.For now, the United States and Canada adhere to an existing North American trade deal called the USMCA, which ensures that roughly 85 percent of cross-border trade in both directions remains tariff-free.But in a speech on Wednesday, Carney said that the United States has raised “its tariffs to levels last seen during the Great Depression.””Our economic strategy needs to change dramatically,” Carney added, saying the process “will take some sacrifices and some time.”White House National Economic Council director Kevin Hassett told reporters earlier that Canada had been “very difficult to negotiate with” and that “frustration has built up over time” for the president.burs-dk/bjt

Au Pakistan, les opérations de transition de genre légales mais encore taboues

Au Pakistan, la chirurgie de transition de genre est légale depuis 2018 mais elle reste taboue, forçant les rares patients transgenres qui osent sauter le pas à se tourner vers des opérations secrètes, souvent dangereuses et coûteuses.Dans la très conservatrice société pakistanaise à majorité musulmane, se faire opérer pour transitionner reste peu accepté, raconte Bunty, pour qui trouver un médecin qualifié a été extrêmement difficile.A Lahore, province frontalière de l’Inde, “un seul médecin pratique la chirurgie de la poitrine et m’a opérée en secret”, raconte cette femme transgenre de 30 ans à l’AFP.L’opération lui a coûté l’équivalent de 1.200 euros. Une petite fortune pour celle qui, après avoir été bannie par sa famille et perdu son emploi de fonctionnaire, est devenue travailleuse du sexe.”Je n’ai été gardée à l’hôpital que deux heures, puis on m’a forcée à partir pour que personne ne me voie”, même si “j’avais encore extrêmement mal”, relate-t-elle.L’hôpital craignait que la nouvelle de son opération ne s’ébruite parmi les patients et les professionnels de santé, nombreux à la désapprouver, explique-t-elle.”Les transitions de genre restent controversées. Les médecins craignent d’être jugés”, relève Mudassir Mahboob, qui pratique des opérations légales à Islamabad.Il raconte à l’AFP avoir quitté sa province natale du Khyber-Pakhtunkwa, la plus conservatrice du pays, pour bénéficier de plus de liberté dans la capitale. Il réalise de nombreuses opérations pour réparer les dommages causés par de faux professionnels.Parmi ses patients, une personne “avait subi une castration pratiquée par un charlatan et est venue me voir pour réparer ce qui avait été mal fait”, dit-il.- “Humiliée” -“La transition de genre est légale sur le papier, mais elle n’est, en pratique, pas acceptée par la société”, se désole Reem Sharif, membre d’un foyer communautaire pour les personnes transgenres.Dans le cinquième pays le plus peuplé du monde (plus de 240 millions d’habitants), seuls deux médecins pratiquent des interventions chirurgicales de manière légale et sûre, assure-t-elle. Les personnes transgenres qui se renseignent sur ces procédures dans les hôpitaux publics sont également souvent rejetées “au nom de la religion”, relate Reem Sharif.”Ils disent: +Crains Dieu, comment peux-tu envisager ça?+”, dit-elle.Le Pakistan reconnaît depuis longtemps un troisième genre, les “khawaja sira”. Ces personnes bénissent mariages et naissances depuis des siècles, mais sont toujours victimes de discriminations.Une loi adoptée en 2018 vise à renforcer les droits des personnes transgenres. Si elle a été saluée dans le monde entier, elle suscite dans le pays une vive opposition de partis conservateurs religieux. Ses détracteurs ont faussement assuré qu’elle ouvrirait la voie au mariage pour les couples de même sexe, suscitant un regain de violences.Le texte est contesté devant les tribunaux, chargés d’examiner sa conformité avec la loi islamique, qui coexiste avec la loi séculière dans le pays.Selon les normes religieuses et culturelles pakistanaises, les chirurgies de transition sont “un péché”, explique Mehleb Sheikh, chercheur et militant.Ces opérations sont toutefois pratiquées dans d’autres pays musulmans: en Egypte, elle sont possibles mais seulement avec accord de médecins et de chefs religieux, donc rares.En Iran, pays voisin du Pakistan, les soins peuvent être remboursés mais, selon des militants, les personnes transgenres sont victimes de discriminations au quotidien.- Violences, menaces et fierté -Ces dernières années, les militants assurent avoir constaté une augmentation inquiétante d’attaques contre les personnes transgenres.Si aucune statistique officielle n’existe, ces incidents étant peu déclarés, 56 personnes ont été tuées depuis 2022, dont trois femmes dont les corps criblés de balles ont été découverts au bord d’une route à Karachi (sud), selon l’organisation locale Gender Interactive Alliance.”Mon frère a menacé de me tuer et m’a renvoyé de la maison, assurant que sinon il me ferait du mal. Il m’accuse d’avoir ruiné leur honneur et leur réputation”, raconte Zarun Ishaque, un homme transgenre de 29 ans vivant à Islamabad.”Mais le bonheur que j’ai ressenti après ma transition en valait la peine”, poursuit-il.Après avoir réussi à obtenir une opération d’ablation des seins, Haroun, qui utilise un pseudonyme par peur de représailles, raconte à l’AFP qu’il “poursuit un processus de chirurgie génitale”. Ces opérations lui permettent aujourd’hui d’être “à l’aise avec lui-même”, explique-t-il. “Si vous en avez les moyens, si vous avez franchi le pas et pris cette décision, alors vous ne reculez plus”.