Les marées pourraient aider à prédire la rupture des icebergs

Les marées océaniques peuvent provoquer la rupture de grands icebergs du continent antarctique, selon des chercheurs jeudi, qui pensent que le phénomène peut-être prévisible.Il n’est théoriquement pas possible de savoir quand peut intervenir une rupture de la banquise, alors que l’évènement est susceptible de modifier notamment le niveau global de la mer. Pourtant quand un immense iceberg d’une taille équivalente à plus de 15 fois la superficie de Paris s’est détaché en 2023 de la Barrière de Brunt, en Antarctique, le glaciologue Oliver Marsh n’a pas été surpris.Il avait prédit cette rupture comme “imminente, d’ici quelques semaines ou mois”, a-t-il expliqué à l’AFP. Affilié au British Antarctic Survey, il avait passé des années à étudier la grande faille qui allait permettre à l’iceberg A81 de partir sur les flots.Comme prévu, le vêlage de l’iceberg est survenu au pic des marées de printemps, qui voit les plus grandes amplitudes entre marées basse et haute.L’étude menée par Oliver Marsh, et publiée dans Nature Communications jeudi, montre à l’aide d’une nouvelle modélisation que le vêlage a été déclenché par la marée, avec des vents élevés et des tensions dans la banquise.- “Déséquilibré” -Après la rupture d’A81, le chercheur s’est rendu sur la banquise pour constater que l’eau avait remplacé “de la glace aussi loin que l’on regardait avant”.L’iceberg dérive actuellement à l’Est de la péninsule antarctique, en direction de la mer de Weddell. Reste à savoir s’il approchera l’île de Géorgie du Sud, qui est un site important de reproduction pour les pingouins, phoques et autres animaux.Le plus gros iceberg connu, A23a, s’est échoué non loin de l’île un peu plus tôt cette année. Maintenant qu’il est exposé aux vagues de l’océan Austral, “ses jours sont comptés”, selon Oliver Marsh.Le vêlage de la banquise est un phénomène naturel qui permet d’équilibrer les chutes massives de neige sur l’Antarctique, a rappelé le chercheur.  Seulement, “maintenant c’est déséquilibré”.L’Antarctique perd sa glace de deux façons: par le vêlage et par la fonte. Or la fonte s’accélère avec le réchauffement des océans, causé par le réchauffement climatique. En revanche, “on ne sait pas si le taux de vêlage a grimpé”, parce qu’il est peu fréquent. A81 est, en taille, le deuxième des trois énormes icebergs qui se sont libérés de la Barrière de Brunt depuis 2021.”On s’attend à un très gros épisode de vêlage à un moment dans cette zone”, a dit Oliver Marsh. Sans fournir plus ample précision, car “même si nous affirmons qu’il est plus facile de prédire ces évènements”, l’exercice reste “difficile”.

Italie: l’AC Milan espère oublier Théo Hernandez avec Pervis Estupinan

L’AC Milan a officialisé jeudi l’arrivée de l’international équatorien Pervis Estupinan qui occupera le poste de latéral gauche vacant depuis le départ du Français Théo Hernandez.”L’AC Milan est ravi d’annoncer que Pervis Estupinan a rejoint l’équipe de façon permanente en provenance de Brighton et a signé un contrat avec les Rossoneri jusqu’au 30 juin 2030″, a annoncé le club lombard dans son communiqué.Selon la presse spécialisée, le transfert d’Estupinan devrait coûter entre 17 et 20 millions d’euros au Milan.Le latéral de 27 ans évoluait depuis 2022 dans le Championnat d’Angleterre et a disputé 104 matches (5 buts) toutes compétitions confondues pour Brighton.Le nouveau défenseur milanais est notamment passé auparavant par Osasuna et Villareal, en Espagne, et a débuté sa carrière en Europe à l’Udinese, dont il n’a toutefois jamais porté le maillot de l’équipe première.Estupinan (48 sélections et cinq buts en sélection équatorienne) doit faire oublier Théo Hernandez, pilier de la défense milanaise qu’il a quittée début juillet après six saisons pour rejoindre le club saoudien d’Al-Hilal.L’AC Milan a frappé fort durant ce mercato en recrutant le Croate Luka Modric, en fin de contrat avec le Real Madrid où il a tout gagné. Il a déboursé plus de 23 millions d’euros pour le jeune international italien Samuele Ricci, en provenance du Torino.Le Milan sort d’une saison 2024-25 très décevante, conclue à la 8e place du Championnat d’Italie.Le club aux 19 titres de champion d’Italie et sept Ligues des champions a été entraîné par le Portugais Paulo Fonseca, limogé en décembre quelques mois après son arrivée, et par son compatriote Sergio Conceiçao qui a été remercié fin juin après la défaite en finale de la Coupe d’Italie. Il a été remplacé par Massimiliano Allegri qui avait déjà entraîné le club milanais de 2010 à 2014.

À la “chasse” à la sardine au large de la pointe bretonne

“Y a le feu à la mer!”, crie Ludo Garrec, 44 ans, depuis le cockpit du bolincheur Stereden Ar Moor. Les yeux rivés sur son sonar, le patron du navire vient de repérer un banc de sardines.Aussitôt, les matelots enfilent leurs cirés et sortent se préparer à lancer le filet à l’eau. À tribord, un autre bolincheur (ou sardinier) a déjà encerclé le poisson avec sa senne.La nuit vient tout juste de tomber sur une mer calme, au large de la Pointe Saint-Mathieu (Finistère), où une douzaine de navires “chassent” le petit poisson prisé des conserveries bretonnes.En cette soirée de juillet, le Stereden a navigué pendant deux heures et demie pour rallier la chaussée des Pierres noires, où la sardine est plus grosse et plus abondante que d’habitude.”Ça fait, franchement, une dizaine d’années, voire 12 ans, qu’on n’a pas vu aussi gros”, calcule Ludo, qui pêche la sardine depuis 2010. “Donc ça fait plaisir avec les années difficiles qu’on a eues.”La taille de la sardine s’est en effet réduite de 50% en 15 ans, à âge égal, sans doute sous l’effet du réchauffement climatique, selon l’Ifremer. Un problème de taille et d’abondance qui a posé problème aux conserveries bretonnes ces dernières années.- sardine “électrique”-Dès son arrivée sur la zone de pêche, Ludo voit la proie sur son écran. Mais “elle est pas pêchable, elle est trop électrique”, dit-il. “Le poisson tient pas, il va dans tous les sens”.Boucle d’oreille et tee-shirt “BZH”, le patron de pêche dit “adorer” ce métier, plus stimulant que la pêche au chalut. “Tu vas à la chasse de la sardine, quoi, tu vas essayer de la chercher, de la pêcher. C’est pas du tout la même motivation”, dit-il.Quelques minutes passent et le banc se fait plus dense. Une lumière rouge a envahi le pont où les matelots attendent pour passer à l’action. “Laisse aller!”, hurle Ludo à Léo Beriet, matelot de 25 ans, qui dénoue une corde retenant la senne. Le long filet de 350 mètres, monté sur des flotteurs, se déroule à toute vitesse pour entourer le banc de poissons, avant d’être refermé par le bas afin de former une poche. Les matelots tirent alors sur la senne pour rétrécir la poche et la ramener le long du bateau.Des trombes d’eau s’abattent sur l’équipage quand Ludo vide la poche à l’aide d’une grande épuisette (la salabarde) montée sur une grue, qui déverse les sardines dans les cuves du bateau.”Tu la vois la mouette? Tu la vois ou pas?!”, lance-t-il à Dominique Palut, 57 ans, qui attrape l’oiseau pris dans l’épuisette et l’envoie rejoindre les dizaines de goélands qui encerclent le bateau.- “Libre sur l’eau”-Le premier coup de filet est un succès, avec près de six tonnes de poissons remontés avant minuit. Le deuxième coup sera moins réussi. “Ah, la, la, merde, j’ai déconné, j’aurais dû prendre mon temps. J’ai fait n’importe quoi, y a rien dedans”, râle Ludo, le filet à peine refermé.Un troisième coup porte la pêche de la nuit à 12 tonnes de poisson au total, alors que les conserveries en ont commandé sept tonnes. À bord, l’odeur du petit poisson a imprégné chaque recoin ; des écailles s’accrochent à la peau et aux vêtements. Mais les marins n’y prêtent garde, faisant une sieste, cassant la croûte, ou buvant une bière en attendant le port.Une fois arrivés à Douarnenez, à 05h00 du matin, il faudra encore 3 heures pour décharger la marchandise. “En saison, y a beaucoup d’heures de travail et peu d’heures de repos”, commente Titouan Preunel, matelot de 21 ans. “Tu pars le soir, en fin d’après-midi, et tu rentres des fois à midi-13h à la maison, pour repartir à 17h”. “Donc, ça fait court. Mais sinon, c’est plaisant comme métier”, dit-il. “T’es libre sur l’eau quoi, c’est ça qu’est bien.”

“Nourrir, pas empoisonner”: les chefs se mobilisent contre la loi Duplomb

Au nom de la défense des terroirs et de la qualité de leurs produits, la mobilisation s’amplifie en cuisine pour le retrait de la loi Duplomb, au sein d’une profession qui rechigne souvent à exposer ses opinions politiques.Tout est parti début juillet d’une photo d’un pré d’herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon… Accompagnée d’un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. “Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l’industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures”, a écrit le chef.La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes – interdit en France mais autorisé en Europe. Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait.Le texte du chef Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux.  – “Coup de massue” -Parmi ceux qui ont fait savoir leur opposition, Glenn Viel, 45 ans, chef trois étoiles et jury de “Top Chef”. “Je ne comprends pas (cette loi)”, affirme-t-il à l’AFP, dénonçant “les pesticides qui polluent notre terre” alors que “l’alimentation a une grande part (de responsabilité) dans les cancers”. “On a la capacité de mettre des milliards dans la défense de notre pays. Et c’est normal”, poursuit-il. “Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver un milliard ou deux pour nos agriculteurs, pour les aider à faire cette transition (écologique)?”Pour Marie-Victorine Manoa, jeune cheffe trentenaire, autrice et chroniqueuse dans l’émission “Très très bon!”, cette loi a été un “coup de massue”. “Cuisiner des produits médicamentés et stériles n’excite personne”, grince celle qui appelle à la “rébellion générale”.Après la prise de parole du chef Marcon, une tribune, publiée jeudi dans Le Monde, a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l’initiative de l’entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d’éco-responsabilité. Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans.Intitulée “Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner”, elle dit l’inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.”Nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien”, nuance le texte, qui reconnaît des agriculteurs “tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme”.- “Inaction” -Un sursaut encore timide mais rare, dans un milieu qui met en avant la qualité des produits et les circuits courts mais peu prompt à se mobiliser comme lors de la crise des agriculteurs, en 2024.Les chefs “sont des personnes qui ne prennent pas souvent la parole mais l’alimentation, c’est leur quotidien”, explique Fanny Giansetto, fondatrice d’Ecotable.”Nous les restaurateurs, on est plutôt des besogneux, on ferme notre gueule et on avance. Mais à un moment, il faut taper du poing sur la table”, estime Glenn Viel.Versant dans l’autocritique, Jacques Marcon se dit “aussi responsable de cette loi rétrograde” et prêt à devenir “un vrai militant de la cause agricole et de la cause environnementale”. Mais il enjoint aussi tout un milieu “à se remettre en question”, à “aider” les agriculteurs. Celui qui revendique son lien avec le monde paysan déplore certaines pratiques comme certains chefs qui font pression sur les prix ou l’abandon de races bovines comme la salers, au profit du japonais Wagyu par exemple, ou du boeuf australien. Mais, selon lui, la jeune génération a davantage “envie de changer le monde”.

“Nourrir, pas empoisonner”: les chefs se mobilisent contre la loi Duplomb

Au nom de la défense des terroirs et de la qualité de leurs produits, la mobilisation s’amplifie en cuisine pour le retrait de la loi Duplomb, au sein d’une profession qui rechigne souvent à exposer ses opinions politiques.Tout est parti début juillet d’une photo d’un pré d’herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon… Accompagnée d’un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. “Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l’industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures”, a écrit le chef.La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes – interdit en France mais autorisé en Europe. Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait.Le texte du chef Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux.  – “Coup de massue” -Parmi ceux qui ont fait savoir leur opposition, Glenn Viel, 45 ans, chef trois étoiles et jury de “Top Chef”. “Je ne comprends pas (cette loi)”, affirme-t-il à l’AFP, dénonçant “les pesticides qui polluent notre terre” alors que “l’alimentation a une grande part (de responsabilité) dans les cancers”. “On a la capacité de mettre des milliards dans la défense de notre pays. Et c’est normal”, poursuit-il. “Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver un milliard ou deux pour nos agriculteurs, pour les aider à faire cette transition (écologique)?”Pour Marie-Victorine Manoa, jeune cheffe trentenaire, autrice et chroniqueuse dans l’émission “Très très bon!”, cette loi a été un “coup de massue”. “Cuisiner des produits médicamentés et stériles n’excite personne”, grince celle qui appelle à la “rébellion générale”.Après la prise de parole du chef Marcon, une tribune, publiée jeudi dans Le Monde, a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l’initiative de l’entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d’éco-responsabilité. Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans.Intitulée “Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner”, elle dit l’inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.”Nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien”, nuance le texte, qui reconnaît des agriculteurs “tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme”.- “Inaction” -Un sursaut encore timide mais rare, dans un milieu qui met en avant la qualité des produits et les circuits courts mais peu prompt à se mobiliser comme lors de la crise des agriculteurs, en 2024.Les chefs “sont des personnes qui ne prennent pas souvent la parole mais l’alimentation, c’est leur quotidien”, explique Fanny Giansetto, fondatrice d’Ecotable.”Nous les restaurateurs, on est plutôt des besogneux, on ferme notre gueule et on avance. Mais à un moment, il faut taper du poing sur la table”, estime Glenn Viel.Versant dans l’autocritique, Jacques Marcon se dit “aussi responsable de cette loi rétrograde” et prêt à devenir “un vrai militant de la cause agricole et de la cause environnementale”. Mais il enjoint aussi tout un milieu “à se remettre en question”, à “aider” les agriculteurs. Celui qui revendique son lien avec le monde paysan déplore certaines pratiques comme certains chefs qui font pression sur les prix ou l’abandon de races bovines comme la salers, au profit du japonais Wagyu par exemple, ou du boeuf australien. Mais, selon lui, la jeune génération a davantage “envie de changer le monde”.

Amazonie brésilienne: remonter la trace d’indigènes isolés pour protéger la forêt

Une carapace de tortue abandonnée par un chasseur et un vase en céramique: découvertes il y a trois ans, ces traces tendent à prouver que des communautés isolées vivent sur une terre indigène du nord de l’Amazonie brésilienne.Ce sont les indices les plus récents que des peuples autochtones “non contactés”, comme on les appelle (c’est-à-dire sans contact avec la société), habitent cette terre située dans l’Etat du Para et aussi vaste que Sao Paulo, la mégalopole du sud du pays.Appelé Ituna/Itata, ce territoire indigène est protégé par une ordonnance provisoire contre la déforestation. Mais des organisations demandent au gouvernement de mener davantage de recherches pour documenter la présence de groupes isolés: une condition essentielle pour que l’Etat délimite définitivement la zone en vue de les protéger et de préserver la forêt.A Ita’aka, village de 300 habitants aux petites maisons de bois et de paille situé dans le territoire indigène voisin de Koatinemo, les récits de rencontres fortuites avec de supposés membres de communautés “non contactées” d’Ituna/Itata circulent parmi les familles du peuple Asurini.”Ma belle-sÅ“ur m’a dit : +Regarde, regarde!+. Tout près il y avait un petit garçon qui me regardait”, raconte à l’AFP Takamyi Asurini, un homme âgé montrant la cicatrice à son flanc laissée par une flèche qu’il dit avoir reçue d’un de ces autochtones.Les autorités brésiliennes ont renouvelé en juin dernier la mesure temporaire qui, depuis 2011, restreint l’accès à Ituna/Itata afin de “garantir la protection intégrale des territoires où des peuples autochtones isolés sont présents”.Sur place, les éléments de preuves incluent des relevés remontant aux années 1970 ainsi que des découvertes réalisées depuis au moins 2009.- “Nous les percevons” -Le Brésil reconnaît 114 “indices de présence” de peuples indigènes isolés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, c’est-à-dire de groupes qui volontairement se maintiennent sans ou avec peu de contact avec le reste du monde.Selon la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), un organisme public, cet isolement est parfois dû aux effets désastreux de l’interaction avec l’homme blanc depuis l’époque coloniale: maladies, violences, pillage des ressources naturelles.Parmi les “indices” compilés, près d’un quart sont officiellement reconnus comme des preuves à part entière. D’autres, comme ceux d’Ituna/Itata, sont vus comme des indications “fortes” de l’existence de peuples isolés, bien qu’il n’y ait pas eu de travail systématique pour les corroborer.L’Etat a depuis longtemps “laissé à l’abandon” les archives rassemblant ces preuves d’existence, déplore Luiz Fernandes, membre de la Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (Coiab).”Pour prouver qu’il y a des isolés, l’Etat a besoin d’indices certifiés, mais pour nous c’est différent: nous les percevons dans la nature, dans les sons que nous entendons, les présences, parfois les odeurs”, souligne Mita Xipaya, une militante indigène de 24 ans.- Record de déforestation -En Amazonie brésilienne, les terres non indigènes ont perdu près de 30% de leur végétation native depuis le début des relevés en 1988, contre moins de 2% pour les terres indigènes délimitées par l’Etat, selon l’ONG Institut socio-environnemental.Depuis une décennie, Ituna/Itata subit les assauts de ceux qui veulent s’accaparer des terres pour l’exploitation minière illégale ou la déforestation à des fins agricoles.La situation s’est aggravée sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque le gouvernement d’extrême droite a suspendu l’ordonnance de protection d’Ituna/Itata et que cette terre indigène est devenue la plus déboisée du Brésil.Malgré le rétablissement de l’ordonnance avec le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, les conséquences perdurent aujourd’hui sur le territoire: sur des kilomètres la végétation est trouée de larges bandes de terre, comme l’AFP a pu le constater en juin lors d’un survol de la région.Peuples indigènes et militants insistent pour que le gouvernement avance vers la démarcation permanente d’Ituna/Itata.Une revendication qui résonne d’autant plus à quelques mois de la COP30. Lula, qui se veut aux avant-postes dans la lutte contre le réchauffement climatique, accueillera la conférence climat de l’ONU dans la ville amazonienne de Belem, capitale du Para.”Il ne suffit pas de s’occuper de la forêt, il faut aussi s’occuper des peuples qui y vivent, car c’est à travers eux que la forêt tient debout”, exhorte Toya Manchineri, coordinateur général de la Coiab.

Amazonie brésilienne: remonter la trace d’indigènes isolés pour protéger la forêt

Une carapace de tortue abandonnée par un chasseur et un vase en céramique: découvertes il y a trois ans, ces traces tendent à prouver que des communautés isolées vivent sur une terre indigène du nord de l’Amazonie brésilienne.Ce sont les indices les plus récents que des peuples autochtones “non contactés”, comme on les appelle (c’est-à-dire sans contact avec la société), habitent cette terre située dans l’Etat du Para et aussi vaste que Sao Paulo, la mégalopole du sud du pays.Appelé Ituna/Itata, ce territoire indigène est protégé par une ordonnance provisoire contre la déforestation. Mais des organisations demandent au gouvernement de mener davantage de recherches pour documenter la présence de groupes isolés: une condition essentielle pour que l’Etat délimite définitivement la zone en vue de les protéger et de préserver la forêt.A Ita’aka, village de 300 habitants aux petites maisons de bois et de paille situé dans le territoire indigène voisin de Koatinemo, les récits de rencontres fortuites avec de supposés membres de communautés “non contactées” d’Ituna/Itata circulent parmi les familles du peuple Asurini.”Ma belle-sÅ“ur m’a dit : +Regarde, regarde!+. Tout près il y avait un petit garçon qui me regardait”, raconte à l’AFP Takamyi Asurini, un homme âgé montrant la cicatrice à son flanc laissée par une flèche qu’il dit avoir reçue d’un de ces autochtones.Les autorités brésiliennes ont renouvelé en juin dernier la mesure temporaire qui, depuis 2011, restreint l’accès à Ituna/Itata afin de “garantir la protection intégrale des territoires où des peuples autochtones isolés sont présents”.Sur place, les éléments de preuves incluent des relevés remontant aux années 1970 ainsi que des découvertes réalisées depuis au moins 2009.- “Nous les percevons” -Le Brésil reconnaît 114 “indices de présence” de peuples indigènes isolés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, c’est-à-dire de groupes qui volontairement se maintiennent sans ou avec peu de contact avec le reste du monde.Selon la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), un organisme public, cet isolement est parfois dû aux effets désastreux de l’interaction avec l’homme blanc depuis l’époque coloniale: maladies, violences, pillage des ressources naturelles.Parmi les “indices” compilés, près d’un quart sont officiellement reconnus comme des preuves à part entière. D’autres, comme ceux d’Ituna/Itata, sont vus comme des indications “fortes” de l’existence de peuples isolés, bien qu’il n’y ait pas eu de travail systématique pour les corroborer.L’Etat a depuis longtemps “laissé à l’abandon” les archives rassemblant ces preuves d’existence, déplore Luiz Fernandes, membre de la Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (Coiab).”Pour prouver qu’il y a des isolés, l’Etat a besoin d’indices certifiés, mais pour nous c’est différent: nous les percevons dans la nature, dans les sons que nous entendons, les présences, parfois les odeurs”, souligne Mita Xipaya, une militante indigène de 24 ans.- Record de déforestation -En Amazonie brésilienne, les terres non indigènes ont perdu près de 30% de leur végétation native depuis le début des relevés en 1988, contre moins de 2% pour les terres indigènes délimitées par l’Etat, selon l’ONG Institut socio-environnemental.Depuis une décennie, Ituna/Itata subit les assauts de ceux qui veulent s’accaparer des terres pour l’exploitation minière illégale ou la déforestation à des fins agricoles.La situation s’est aggravée sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque le gouvernement d’extrême droite a suspendu l’ordonnance de protection d’Ituna/Itata et que cette terre indigène est devenue la plus déboisée du Brésil.Malgré le rétablissement de l’ordonnance avec le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, les conséquences perdurent aujourd’hui sur le territoire: sur des kilomètres la végétation est trouée de larges bandes de terre, comme l’AFP a pu le constater en juin lors d’un survol de la région.Peuples indigènes et militants insistent pour que le gouvernement avance vers la démarcation permanente d’Ituna/Itata.Une revendication qui résonne d’autant plus à quelques mois de la COP30. Lula, qui se veut aux avant-postes dans la lutte contre le réchauffement climatique, accueillera la conférence climat de l’ONU dans la ville amazonienne de Belem, capitale du Para.”Il ne suffit pas de s’occuper de la forêt, il faut aussi s’occuper des peuples qui y vivent, car c’est à travers eux que la forêt tient debout”, exhorte Toya Manchineri, coordinateur général de la Coiab.

Amazonie brésilienne: remonter la trace d’indigènes isolés pour protéger la forêt

Une carapace de tortue abandonnée par un chasseur et un vase en céramique: découvertes il y a trois ans, ces traces tendent à prouver que des communautés isolées vivent sur une terre indigène du nord de l’Amazonie brésilienne.Ce sont les indices les plus récents que des peuples autochtones “non contactés”, comme on les appelle (c’est-à-dire sans contact avec la société), habitent cette terre située dans l’Etat du Para et aussi vaste que Sao Paulo, la mégalopole du sud du pays.Appelé Ituna/Itata, ce territoire indigène est protégé par une ordonnance provisoire contre la déforestation. Mais des organisations demandent au gouvernement de mener davantage de recherches pour documenter la présence de groupes isolés: une condition essentielle pour que l’Etat délimite définitivement la zone en vue de les protéger et de préserver la forêt.A Ita’aka, village de 300 habitants aux petites maisons de bois et de paille situé dans le territoire indigène voisin de Koatinemo, les récits de rencontres fortuites avec de supposés membres de communautés “non contactées” d’Ituna/Itata circulent parmi les familles du peuple Asurini.”Ma belle-sÅ“ur m’a dit : +Regarde, regarde!+. Tout près il y avait un petit garçon qui me regardait”, raconte à l’AFP Takamyi Asurini, un homme âgé montrant la cicatrice à son flanc laissée par une flèche qu’il dit avoir reçue d’un de ces autochtones.Les autorités brésiliennes ont renouvelé en juin dernier la mesure temporaire qui, depuis 2011, restreint l’accès à Ituna/Itata afin de “garantir la protection intégrale des territoires où des peuples autochtones isolés sont présents”.Sur place, les éléments de preuves incluent des relevés remontant aux années 1970 ainsi que des découvertes réalisées depuis au moins 2009.- “Nous les percevons” -Le Brésil reconnaît 114 “indices de présence” de peuples indigènes isolés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, c’est-à-dire de groupes qui volontairement se maintiennent sans ou avec peu de contact avec le reste du monde.Selon la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), un organisme public, cet isolement est parfois dû aux effets désastreux de l’interaction avec l’homme blanc depuis l’époque coloniale: maladies, violences, pillage des ressources naturelles.Parmi les “indices” compilés, près d’un quart sont officiellement reconnus comme des preuves à part entière. D’autres, comme ceux d’Ituna/Itata, sont vus comme des indications “fortes” de l’existence de peuples isolés, bien qu’il n’y ait pas eu de travail systématique pour les corroborer.L’Etat a depuis longtemps “laissé à l’abandon” les archives rassemblant ces preuves d’existence, déplore Luiz Fernandes, membre de la Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (Coiab).”Pour prouver qu’il y a des isolés, l’Etat a besoin d’indices certifiés, mais pour nous c’est différent: nous les percevons dans la nature, dans les sons que nous entendons, les présences, parfois les odeurs”, souligne Mita Xipaya, une militante indigène de 24 ans.- Record de déforestation -En Amazonie brésilienne, les terres non indigènes ont perdu près de 30% de leur végétation native depuis le début des relevés en 1988, contre moins de 2% pour les terres indigènes délimitées par l’Etat, selon l’ONG Institut socio-environnemental.Depuis une décennie, Ituna/Itata subit les assauts de ceux qui veulent s’accaparer des terres pour l’exploitation minière illégale ou la déforestation à des fins agricoles.La situation s’est aggravée sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque le gouvernement d’extrême droite a suspendu l’ordonnance de protection d’Ituna/Itata et que cette terre indigène est devenue la plus déboisée du Brésil.Malgré le rétablissement de l’ordonnance avec le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, les conséquences perdurent aujourd’hui sur le territoire: sur des kilomètres la végétation est trouée de larges bandes de terre, comme l’AFP a pu le constater en juin lors d’un survol de la région.Peuples indigènes et militants insistent pour que le gouvernement avance vers la démarcation permanente d’Ituna/Itata.Une revendication qui résonne d’autant plus à quelques mois de la COP30. Lula, qui se veut aux avant-postes dans la lutte contre le réchauffement climatique, accueillera la conférence climat de l’ONU dans la ville amazonienne de Belem, capitale du Para.”Il ne suffit pas de s’occuper de la forêt, il faut aussi s’occuper des peuples qui y vivent, car c’est à travers eux que la forêt tient debout”, exhorte Toya Manchineri, coordinateur général de la Coiab.

Israeli military says eight soldiers wounded in car-ramming attack

The Israeli military said eight soldiers were wounded on Thursday when a driver deliberately rammed his car into a bus stop in what police called a “terror attack”.The army said two soldiers were “moderately injured” and six “lightly injured” in the attack at the Beit Lid junction near Kfar Yona in central Israel.”The soldiers were evacuated to a hospital to receive medical treatment and their families have been notified,” it said in a statement.There has been a spate of violence in Israel and the occupied West Bank since the start of the war against Hamas in Gaza, triggered by the Palestinian militants’ attack on October 7, 2023.A teenager died in March this year when police said a car driven by a Palestinian man deliberately ploughed into civilians at a bus stop in northern Israel.One witness to Thursday’s ramming said the driver cut her off the road near Kfar Yona, then “turned his wheel to the right, full gas, as fast as he could, and hit as many people as he could”.Kineret Hanuka, 45, told AFP: “I saw only blood and heard them screaming: ‘It hurts!’… It was so hard for me to see this.”Israel’s Magen David Adom (MDA) first responders said they received a report at 9:25 am (0625 GMT) that a vehicle had crashed into a bus stop near Kfar Yona.They said that the wounded had chest, limb and head injuries.Israeli police spokesman Dedan Elsdunne described the incident as a “terror attack, where a terrorist rammed his vehicle into individuals who were standing here waiting to catch the bus”.”He (the attacker) then attempted to flee. He abandoned his vehicle and fled from that location. We had large police forces who immediately arrived here, set up a perimeter so that we can locate this individual.” The car was later recovered and the driver is being hunted using helicopters, motorbikes and a specialist dog unit, police added.The site of the crash was cordoned off as forensic investigators combed the scene, AFP journalists reported.In Israel, at least 32 people, including soldiers, have died in attacks by Palestinians since the start of the Gaza war, according to an AFP tally based on official figures.In the West Bank, occupied by Israel since 1967, at least 960 Palestinians, including many fighters but also civilians, have been killed by Israeli soldiers or settlers, according to Palestinian Authority figures.At the same time, at least 36 Israelis, including civilians and soldiers, have been killed in Palestinian attacks or during Israeli military operations, Israeli figures showed.