L’augmentation des indemnités des élus locaux débattue à l’Assemblée lundi

Les députés s’emparent lundi d’un texte entendant encourager l’engagement des élus locaux, avec dès l’entame des discussions un débat qui s’annonce nourri sur l’augmentation des indemnités des maires et adjoints au maire, que le gouvernement veut contenir pour des raisons budgétaires.Le texte, très attendu à l’approche des élections municipales, et alors que de nombreux maires jettent l’éponge en cours de route, propose une panoplie de mesures parfois techniques pour accompagner les vocations, avant, pendant et à l’issue du mandat: maintien de la rémunération pendant un congé maternité, extension de la prise en charge des frais juridiques pour les élus non chargés de fonctions exécutives, définition plus restrictive de la prise illégale d’intérêts…Selon une étude du centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) en partenariat avec l’Association des maires de France (AMF) publiée en juin, 2.189 maires ont démissionné de leurs fonctions entre juillet 2020 et mars 2025, soit environ 6% des maires, un “phénomène sans précédent” selon l’institut.Adoptée en première lecture au Sénat en mars 2024, la proposition de loi “créant un statut de l’élu local”, dont l’examen avait été retardé par la dissolution, va occuper les débats de la dernière semaine de la session parlementaire extraordinaire, théoriquement jusqu’à vendredi.- Modulation -Elle propose en premier lieu une augmentation de 10% du plafond de l’indemnité des maires, qui varie de 1.048,2 euros brut mensuel pour les villes de moins de 500 habitants à 5.960,3 euros pour celles de plus de 100.000.Mais le gouvernement a déposé vendredi un amendement qui propose de limiter la hausse aux villes de moins de 20.000 habitants, avec un pourcentage de revalorisation décroissant (de 8 à 4%).”Il convient de limiter l’aggravation des charges pesant sur les budgets locaux”, souligne dans l’exposé des motifs le gouvernement, qui rappelle également que la loi “Engagement et Proximité” de 2019 a déjà permis d’augmenter les indemnités de fonction des maires et adjoints des trois premières strates (jusqu’à moins de 3.500 habitants).La hausse ainsi reformatée représenterait une charge de 41,3 millions d’euros pour les collectivités, contre 65 maximum dans la version actuelle.Dans un état d’esprit similaire, un autre amendement prévoit de limiter la hausse prévue pour les adjoints, avec un coût estimé à 61,5 millions, au lieu de 112 maximum.Au cours des débats en commission, plusieurs députés s’étaient exprimés en faveur d’une augmentation dégressive, dont la députée MoDem Blandine Brocard, soulignant que les maires des villes de plus de 100.000 habitants verraient leurs indemnités augmenter de plus de 600 euros brut, “quand les agents, eux, devront attendre une revalorisation du point d’indice”.- Congé électif -Le texte entend par ailleurs faciliter la conciliation entre l’exercice du mandat et celui d’une activité professionnelle. Ainsi, il propose de doubler la durée du “congé électif” pour les candidats têtes de liste aux élections locales, le portant à 20 jours.Il crée un statut de “l’élu étudiant” – alors que ces derniers représentent 0,69% des élus, contre 4,5% de la population -, avec des dispositions concernant le remboursement des frais engagés ou l’aménagement de la scolarité.La réinsertion professionnelle post-mandat fait aussi l’objet de nombreuses mesures, comme la création d’une “certification professionnelle” adaptée au parcours des élus locaux.Les plaintes de la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond’huy, qui avait dénoncé une perte de revenus lors d’un congé de maternité à venir, avaient influé sur les débats au Sénat. Les sénateurs, soutenus par le gouvernement, avaient approuvé le maintien du revenu des maires enceintes.Un article prévoit aussi une obligation de déclaration des dons de plus de 150 euros.

L’augmentation des indemnités des élus locaux débattue à l’Assemblée lundi

Les députés s’emparent lundi d’un texte entendant encourager l’engagement des élus locaux, avec dès l’entame des discussions un débat qui s’annonce nourri sur l’augmentation des indemnités des maires et adjoints au maire, que le gouvernement veut contenir pour des raisons budgétaires.Le texte, très attendu à l’approche des élections municipales, et alors que de nombreux maires jettent l’éponge en cours de route, propose une panoplie de mesures parfois techniques pour accompagner les vocations, avant, pendant et à l’issue du mandat: maintien de la rémunération pendant un congé maternité, extension de la prise en charge des frais juridiques pour les élus non chargés de fonctions exécutives, définition plus restrictive de la prise illégale d’intérêts…Selon une étude du centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) en partenariat avec l’Association des maires de France (AMF) publiée en juin, 2.189 maires ont démissionné de leurs fonctions entre juillet 2020 et mars 2025, soit environ 6% des maires, un “phénomène sans précédent” selon l’institut.Adoptée en première lecture au Sénat en mars 2024, la proposition de loi “créant un statut de l’élu local”, dont l’examen avait été retardé par la dissolution, va occuper les débats de la dernière semaine de la session parlementaire extraordinaire, théoriquement jusqu’à vendredi.- Modulation -Elle propose en premier lieu une augmentation de 10% du plafond de l’indemnité des maires, qui varie de 1.048,2 euros brut mensuel pour les villes de moins de 500 habitants à 5.960,3 euros pour celles de plus de 100.000.Mais le gouvernement a déposé vendredi un amendement qui propose de limiter la hausse aux villes de moins de 20.000 habitants, avec un pourcentage de revalorisation décroissant (de 8 à 4%).”Il convient de limiter l’aggravation des charges pesant sur les budgets locaux”, souligne dans l’exposé des motifs le gouvernement, qui rappelle également que la loi “Engagement et Proximité” de 2019 a déjà permis d’augmenter les indemnités de fonction des maires et adjoints des trois premières strates (jusqu’à moins de 3.500 habitants).La hausse ainsi reformatée représenterait une charge de 41,3 millions d’euros pour les collectivités, contre 65 maximum dans la version actuelle.Dans un état d’esprit similaire, un autre amendement prévoit de limiter la hausse prévue pour les adjoints, avec un coût estimé à 61,5 millions, au lieu de 112 maximum.Au cours des débats en commission, plusieurs députés s’étaient exprimés en faveur d’une augmentation dégressive, dont la députée MoDem Blandine Brocard, soulignant que les maires des villes de plus de 100.000 habitants verraient leurs indemnités augmenter de plus de 600 euros brut, “quand les agents, eux, devront attendre une revalorisation du point d’indice”.- Congé électif -Le texte entend par ailleurs faciliter la conciliation entre l’exercice du mandat et celui d’une activité professionnelle. Ainsi, il propose de doubler la durée du “congé électif” pour les candidats têtes de liste aux élections locales, le portant à 20 jours.Il crée un statut de “l’élu étudiant” – alors que ces derniers représentent 0,69% des élus, contre 4,5% de la population -, avec des dispositions concernant le remboursement des frais engagés ou l’aménagement de la scolarité.La réinsertion professionnelle post-mandat fait aussi l’objet de nombreuses mesures, comme la création d’une “certification professionnelle” adaptée au parcours des élus locaux.Les plaintes de la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond’huy, qui avait dénoncé une perte de revenus lors d’un congé de maternité à venir, avaient influé sur les débats au Sénat. Les sénateurs, soutenus par le gouvernement, avaient approuvé le maintien du revenu des maires enceintes.Un article prévoit aussi une obligation de déclaration des dons de plus de 150 euros.

A Paris, la semaine de la haute couture toujours marquée par le chassé-croisé des directeurs artistiques

La dernière de Demna chez Balenciaga, Dior aux abonnés absents… La semaine de la haute couture débute lundi à Paris, encore marquée par le jeu de chaises musicales des directeurs artistiques.Schiaparelli ouvre comme à son habitude le bal. Suivront dans la journée les défilés des maisons Iris Van Herpen, de retour après un an d’absence, Georges Hobeika, Imane Ayissi, Rahul Mishra, Julie de Libran et Giambattista Valli.Le point d’orgue de cette édition automne-hiver 2025-2026 sera les adieux de Demna à Balenciaga. Le styliste géorgien de 44 ans présentera son dernier défilé pour la maison française mercredi midi.Après dix ans à sa tête, le créateur au style iconoclaste va prendre la direction artistique de Gucci dont les contre-performances plombent l’activité de Kering, qui possède les deux marques.Il est remplacé par l’Italien Pierpaolo Piccioli qui présentera sa première collection en octobre lors de la Fashion Week Femme de Paris.Un départ célébré en fanfare: outre une exposition baptisée “Balenciaga par Demna” au siège parisien de Kering, la maison de couture publie depuis plusieurs jours sur son compte Instagram les meilleurs looks imaginés par le styliste au cours de la dernière décennie.Mercredi marquera également les débuts, dans la soirée, chez Maison Margiela, de Glenn Martens, nommé en janvier pour succéder au Britannique John Galliano. Le designer belge signe avec ce premier défilé le retour de la maison française au calendrier de la haute couture, après un dernier show sous le pont Alexandre III en janvier 2024, considéré par beaucoup comme l’un des plus spectaculaires de ces dernières années. Les maisons Patou et Celine ont déjà défilé dimanche, hors calendrier, comme un coup d’envoi officieux de cette semaine de la haute couture.- Dior et Gaultier manquent à l’appel -Mardi, Chanel présentera pour la dernière fois une collection imaginée par son studio de création interne, la cinquième depuis le brusque départ de Virginie Viard en juin 2024. Nommé en décembre, son successeur, le discret et très respecté Franco-Belge Matthieu Blazy, dévoilera sa première collection en octobre. Jusqu’à jeudi, 27 maisons présentent leurs créations, parmi lesquelles Elie Saab, Armani Privé, Aelis, Viktor&Rolf, Adeline André ou encore le couturier syrien Rami Al Ali, qui intègre le calendrier officiel.En raison de la valse des directeurs artistiques, cette semaine compte aussi quelques absences remarquées.Dior n’est pas de la partie. Après un premier défilé particulièrement suivi lors de la Fashion Week masculine le 27 juin, Jonathan Anderson réserve sa première collection haute couture pour janvier 2026.Nommé début juin à la tête des collections femme et haute couture de Dior, en remplacement de Maria Grazia Chiuri, quelques semaines après son arrivée chez l’homme, le Nord-Irlandais de 40 ans est le premier depuis Christian Dior à superviser les trois lignes de la maison phare de LVMH.Jean Paul Gaultier manque également à l’appel. Nommé directeur artistique permanent de la griffe en avril, le Néerlandais Duran Lantink fera ses débuts lors de la Fashion Week femme en octobre.Depuis 2020 et sa mise en retrait, le styliste Jean-Paul Gaultier laissait les rênes de ses collections haute couture à des créateurs invités, comme les Français Olivier Rousteing, Ludovic de Saint Sernin, Haider Ackermann ou l’Irlandaise Simone Rocha.L’événement s’achèvera avec le défilé du Suisse Kevin Germanier.A ne pas confondre avec la semaine de la mode parisienne, la semaine de la haute couture se déroule en janvier pour l’été et en juillet pour l’hiver, uniquement à Paris, car il s’agit d’une spécificité française où sont présentées des pièces uniques nécessairement faites à la main. Des créations principalement destinées aux tapis rouges, grands événements de la jet-set et galas.

Effondrements rue d’Aubagne à Marseille: un jugement attendu par toute une ville

La justice rend lundi son jugement dans le procès des effondrements de la rue d’Aubagne, pour dire si un ou plusieurs des 16 prévenus peut être tenu pour responsable de ce drame du logement indigne qui a traumatisé Marseille en 2018.Qui de l’adjoint au maire, de l’expert, du syndic ou des copropriétaires a commis une éventuelle faute pénale ? De l’avis de tous, le débat juridique est extrêmement complexe et le président Pascal Gand, qui doit rendre sa décision à partir de 10H00, pourrait prendre un temps significatif pour expliquer une décision murie pendant sept mois.”Le tribunal a une grande responsabilité, mais qu’il soit sûr que nous, les familles, on croit dans leur travail, on croit dans leur conscience”, dit à l’AFP Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, mort à 30 ans dans ce drame avec sept autres locataires du 65 rue d’Aubagne, en plein centre-ville.Elle espère “un message fort, à savoir des punitions, des condamnations qui puissent les faire réfléchir et surtout les convaincre qu’ils ne peuvent plus continuer (comme avant). Parce qu’à mes yeux ils sont tous responsables, à différents degrés, mais tous responsables”.Le procès, qui s’est tenu pendant un mois et demi à l’automne, était bien plus qu’une simple affaire judiciaire et la “salle des procès hors normes” avait accueilli toute la colère et la tristesse de la ville.Au fil des audiences, les larmes avaient abondamment coulé face aux récits des parcours lumineux ou cabossés des victimes. Notamment à l’évocation du petit El Amine, fils d’Ouloume Saïd Hassani, “parti le matin avec son cartable et le soir, plus de maman, plus de vêtements, plus rien”.Les débats ont permis d’établir que les effondrements des numéros 63 (vide) et 65 étaient inéluctables vu l’état du bâti. Mais aucune mise à l’abri des locataires du 65 n’avait été décidée et les travaux entrepris s’étaient avérés inefficaces voire contreproductifs.L’instruction avait renvoyé devant le tribunal quatre personnes: Julien Ruas, adjoint du maire LR de l’époque Jean-Claude Gaudin, l’architecte Richard Carta qui avait expertisé l’immeuble moins de trois semaines avant son effondrement, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et le bailleur social propriétaire du numéro 63, laissé à l’état de ruine par Marseille Habitat.Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient cité à comparaître une douzaine de personnes supplémentaires, dont des copropriétaires.Au final, 16 personnes morales et physiques ont été jugées pour différents délits, notamment homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité, cinq ans de prison maximum, et soumission de personnes vulnérables dont au moins un mineur à des conditions d’hébergement indigne, jusqu’à dix ans d’emprisonnement.- Quid des copropriétaires ? -Le tribunal va-t-il condamner les propriétaires, qui n’avaient pas été poursuivis par le juge d’instruction ? Le procureur, Michel Sastre, avait suivi les parties civiles sur ce point, estimant que les copropriétaires avaient bien “connaissance des problèmes structurels de l’immeuble” mais avaient “joué la montre” pour “dépenser le plus tard et le moins possible”.Il avait même requis à l’encontre de Xavier Cachard, élu régional qui avait au moment des faits la double casquette de propriétaire et avocat du syndic, la peine la plus lourde: cinq ans de prison dont trois ferme.Des peines significatives avaient aussi été réclamées contre Richard Carta, l’expert-architecte (trois ans de prison dont deux ferme) et Julien Ruas (trois ans de prison), seul élu municipal poursuivi dans cette affaire qui avait jeté une lumière crue sur l’inaction de l’équipe de Jean-Claude Gaudin, dont le parti perdra la mairie deux ans plus tard face à une coalition gauche-écologistes-société civile.Durant les débats, les prévenus avaient contesté en bloc, les avocats plaidant des relaxes en cascade. Julien Ruas, chargé de la prévention de la gestion des risques urbains, avait dit refuser “d’endosser toutes les responsabilités de la mairie de Marseille”.A Marseille, où l’habitat indigne prospère sur la précarité, ces décisions comptent. Depuis le drame, la justice de la deuxième ville de France n’hésite d’ailleurs plus à envoyer les marchands de sommeil en prison, comme en mars le propriétaire d’une trentaine de studios insalubres dans une ex-résidence universitaire.

Effondrements rue d’Aubagne à Marseille: un jugement attendu par toute une ville

La justice rend lundi son jugement dans le procès des effondrements de la rue d’Aubagne, pour dire si un ou plusieurs des 16 prévenus peut être tenu pour responsable de ce drame du logement indigne qui a traumatisé Marseille en 2018.Qui de l’adjoint au maire, de l’expert, du syndic ou des copropriétaires a commis une éventuelle faute pénale ? De l’avis de tous, le débat juridique est extrêmement complexe et le président Pascal Gand, qui doit rendre sa décision à partir de 10H00, pourrait prendre un temps significatif pour expliquer une décision murie pendant sept mois.”Le tribunal a une grande responsabilité, mais qu’il soit sûr que nous, les familles, on croit dans leur travail, on croit dans leur conscience”, dit à l’AFP Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, mort à 30 ans dans ce drame avec sept autres locataires du 65 rue d’Aubagne, en plein centre-ville.Elle espère “un message fort, à savoir des punitions, des condamnations qui puissent les faire réfléchir et surtout les convaincre qu’ils ne peuvent plus continuer (comme avant). Parce qu’à mes yeux ils sont tous responsables, à différents degrés, mais tous responsables”.Le procès, qui s’est tenu pendant un mois et demi à l’automne, était bien plus qu’une simple affaire judiciaire et la “salle des procès hors normes” avait accueilli toute la colère et la tristesse de la ville.Au fil des audiences, les larmes avaient abondamment coulé face aux récits des parcours lumineux ou cabossés des victimes. Notamment à l’évocation du petit El Amine, fils d’Ouloume Saïd Hassani, “parti le matin avec son cartable et le soir, plus de maman, plus de vêtements, plus rien”.Les débats ont permis d’établir que les effondrements des numéros 63 (vide) et 65 étaient inéluctables vu l’état du bâti. Mais aucune mise à l’abri des locataires du 65 n’avait été décidée et les travaux entrepris s’étaient avérés inefficaces voire contreproductifs.L’instruction avait renvoyé devant le tribunal quatre personnes: Julien Ruas, adjoint du maire LR de l’époque Jean-Claude Gaudin, l’architecte Richard Carta qui avait expertisé l’immeuble moins de trois semaines avant son effondrement, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et le bailleur social propriétaire du numéro 63, laissé à l’état de ruine par Marseille Habitat.Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient cité à comparaître une douzaine de personnes supplémentaires, dont des copropriétaires.Au final, 16 personnes morales et physiques ont été jugées pour différents délits, notamment homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité, cinq ans de prison maximum, et soumission de personnes vulnérables dont au moins un mineur à des conditions d’hébergement indigne, jusqu’à dix ans d’emprisonnement.- Quid des copropriétaires ? -Le tribunal va-t-il condamner les propriétaires, qui n’avaient pas été poursuivis par le juge d’instruction ? Le procureur, Michel Sastre, avait suivi les parties civiles sur ce point, estimant que les copropriétaires avaient bien “connaissance des problèmes structurels de l’immeuble” mais avaient “joué la montre” pour “dépenser le plus tard et le moins possible”.Il avait même requis à l’encontre de Xavier Cachard, élu régional qui avait au moment des faits la double casquette de propriétaire et avocat du syndic, la peine la plus lourde: cinq ans de prison dont trois ferme.Des peines significatives avaient aussi été réclamées contre Richard Carta, l’expert-architecte (trois ans de prison dont deux ferme) et Julien Ruas (trois ans de prison), seul élu municipal poursuivi dans cette affaire qui avait jeté une lumière crue sur l’inaction de l’équipe de Jean-Claude Gaudin, dont le parti perdra la mairie deux ans plus tard face à une coalition gauche-écologistes-société civile.Durant les débats, les prévenus avaient contesté en bloc, les avocats plaidant des relaxes en cascade. Julien Ruas, chargé de la prévention de la gestion des risques urbains, avait dit refuser “d’endosser toutes les responsabilités de la mairie de Marseille”.A Marseille, où l’habitat indigne prospère sur la précarité, ces décisions comptent. Depuis le drame, la justice de la deuxième ville de France n’hésite d’ailleurs plus à envoyer les marchands de sommeil en prison, comme en mars le propriétaire d’une trentaine de studios insalubres dans une ex-résidence universitaire.

Assemblée: vers un vote pour la restitution du tambour parleur à la Côte d’Ivoire

Volé il y a plus d’un siècle par la France, le tambour parleur Djidji Ayôkwé s’apprête à retrouver la Côte d’Ivoire. Un vote lundi à l’Assemblée nationale doit permettre cette restitution, six ans après la demande officielle d’Abidjan.Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d’enrôlement militaire. Saisi en 1916 par les autorités coloniales auprès de l’ethnie ébrié, il avait été envoyé en France en 1929, exposé au musée du Trocadéro puis à celui du quai Branly. Restauré en 2022, il est aujourd’hui conservé dans une caisse, et attend son retour.La restitution de ce tambour emblématique répond à un engagement pris par Emmanuel Macron en 2021.La proposition de loi débattue à partir de 15H00 dans l’hémicycle, et déjà adoptée fin avril au Sénat, doit permettre de “déclasser” ce bien culturel, en dérogeant au principe d’inaliénabilité des collections publiques.La Côte d’Ivoire avait officiellement formulé sa demande en 2019. “Mais les communautés locales le réclament depuis l’indépendance”, souligne Serge Alain Nhiang’O, fondateur de l’association Ivoire Black History Month, à Abidjan. C’est le premier objet d’une liste de 148 œuvres dont la Côte d’Ivoire a demandé la restitution à la France, et son retour “pourrait devenir un symbole très fort”, dit-il.Du côté français, ce retour est perçu comme un acte de reconnaissance. “Le retour du tambour contribuera à la réparation d’une extorsion commise à l’époque coloniale, le témoin de notre prise de conscience”, affirme le député Bertrand Sorre (Renaissance), rapporteur du texte.Mais cette restitution met aussi en lumière la lenteur du processus français. À ce jour, seules 27 œuvres ont été officiellement restituées à des pays africains depuis une loi votée en décembre 2020, qui a permis le retour des 26 trésors d’Abomey au Bénin et du sabre d’El Hadj Omar au Sénégal.- “A la traine” -Considérée comme pionnière, la France apparaît à présent à “la traîne” par rapport à d’autres pays occidentaux, estime l’anthropologue Saskia Cousin, professeure à l’université de Nanterre, citant par exemple l’Allemagne, qui a enclenché un vrai travail d’inventaire des œuvres dans les musées, contrairement à la France, où “il y a clairement une rétention d’informations”.En outre, les rapatriements se font au compte-gouttes, en l’absence d’une loi-cadre promise par le chef de l’Etat pour faciliter ces processus, devenue un “serpent de mer”, explique Mme Cousin. Elle permettrait d’éviter une loi spécifique à chaque restitution, processus long et complexe, en dérogeant au principe d’inaliénabilité des collections publiques par décret.En 2023, la France a adopté deux lois-cadres: l’une pour restituer les biens spoliés durant la Seconde Guerre mondiale aux familles juives, l’autre pour encadrer le retour des restes humains issus des collections publiques. Mais la troisième loi, annoncée pour les objets pillés pendant la colonisation, n’a toujours pas vu le jour.En 2024, un texte a été transmis au Conseil d’Etat. Dans un avis révélé par Le Monde, la juridiction demandait un nouveau travail, estimant que la restitution devait obéir à un “intérêt général supérieur” semblable à celui identifié s’agissant des biens spoliés par les nazis.Selon Le Monde, le motif de restitution évoqué dans le texte était la coopération culturelle avec les anciennes colonies. Il ne serait pas suffisant aux yeux du Conseil d’Etat pour justifier une entorse à l’inaliénabilité des collections publiques.Pour certains, exiger un “intérêt général supérieur” reviendrait à faire du projet un texte de “repentance” sur la colonisation, un débat que l’exécutif semble vouloir éviter. Pour Mme Cousin, la France “n’a pas un problème” avec la restitution, mais un problème avec “la façon dont elle pense son passé impérial”.Pressée par les députés de la commission des Affaires culturelles sur le devenir de cette loi, la ministre de la Culture Rachida Dati a affirmé la semaine dernière que le texte avait bien fait l’objet d’un nouveau travail, et qu’elle souhaitait le présenter en Conseil des ministres d’ici à la fin juillet.Elle espère un débat au Parlement avant la fin de l’année, tout en disant vouloir éviter qu’il n’ouvre la “porte à une instrumentalisation”.

Von der Leyen face aux eurodéputés: motion de censure sans risque mais secousses en vue

Trois jours avant un vote de censure sans danger pour la Commission européenne, Ursula von der Leyen doit répondre dès lundi soir aux interpellations des eurodéputés qui critiquent sa gestion très centralisée et le manque de transparence de l’exécutif. Pas de suspense. La motion de censure initiée par une partie de l’extrême droite n’a quasiment aucune chance de renverser la dirigeante allemande lors du vote prévu jeudi midi. Mais un an après les élections européennes, le débat va permettre aux opposants d’Ursula von der Leyen de se compter dans l’hémicycle de Strasbourg. Et il pourrait aussi servir à régler quelques comptes au sein de la majorité “pro-européenne”, où les sociaux-démocrates et les centristes critiquent régulièrement la toute puissance de la droite et le pouvoir de plus en plus vertical de la présidente de la Commission.Attendue dans l’hémicycle, la dirigeante aura l’occasion de répondre à ses détracteurs.La motion de censure a été initiée par l’eurodéputé roumain d’extrême droite Gheorghe Piperea, qui fustige le manque de transparence de la cheffe de la Commission dans le “Pfizergate”.Mme von der Leyen n’a jamais rendu public un échange de SMS avec le PDG de Pfizer Albert Bourla pendant la pandémie de Covid, quand l’Union européenne négociait l’achat de vaccins auprès du laboratoire américain.L’affaire a valu à la Commission des plaintes de diverses associations et personnalités opposées aux vaccins, ainsi que du New York Times qui a cherché en vain à accéder aux messages en question.- “Marionnettes de Poutine” -Gheorghe Piperea accuse aussi la Commission européenne “d’ingérences” dans l’élection présidentielle en Roumanie, remportée par le pro-européen Nicusor Dan en mai.Le nationaliste Calin Georgescu était arrivé en tête d’un précédent scrutin en novembre, mais l’élection avait été annulée par la Cour constitutionnelle roumaine en raison d’irrégularités et de soupçons d’ingérences de la Russie. Entretemps, la Commission européenne avait haussé le ton contre le réseau social TikTok, soupçonné d’avoir manqué à ses obligations et d’avoir ouvert la porte aux possibles manipulations russes.Même si Gheorghe Piperea devrait recevoir le soutien d’une partie de l’extrême droite, dont le Français Jordan Bardella, sa tentative de renverser l’équipe von der Leyen paraît vouée à l’échec.Le groupe politique ECR, auquel appartient l’élu roumain, a déjà pris ses distances. Car y siègent les eurodéputés italiens du parti de Giorgia Meloni, plus conciliants avec Mme von der Leyen.De son côté, le PPE, premier groupe de l’hémicycle, fait bloc autour de la présidente de la Commission, issue de ses rangs.Le chef du groupe, l’Allemand Manfred Weber, a ainsi brocardé “les marionnettes de Poutine au Parlement européen” qui “tentent de saper l’unité de l’Europe et de faire tomber la Commission en cette période de turbulences mondiales et de crise économique”. “C’est une honte pour les citoyens européens”, a-t-il lancé.Sans voter la censure, les alliés sociaux-démocrates et centristes pourraient réclamer des gages à Mme von der Leyen.Dans une Europe de plus en plus à droite, la majorité “pro-européenne” a été mise à rude épreuve pendant l’année. Gauche et centristes ont régulièrement reproché au PPE ses ambigüités vis-à-vis de l’extrême droite, notamment pour remettre en cause des lois environnementales.Pour la cheffe du groupe centriste, la Française Valérie Hayer, qui ne votera “évidemment pas” la censure, ce débat peut être un “vrai moment de clarification politique”: “on va demander au PPE clairement avec qui il veut travailler”.Autre grief: la gestion de plus en plus centralisée d’Ursula von der Leyen au sein d’une Commission à sa main pour ce second mandat. La présidente de l’exécutif “pilote tout”, glissait Valérie Hayer il y a quelques semaines à l’AFP. Et un épisode récent a provoqué la colère de cette macroniste.Sans prévenir, la Commission a menacé de retirer une loi contre le greenwashing (écoblanchiment) des entreprises, pourtant en cours de négociation au Parlement européen.Une sortie ressentie comme un affront par les eurodéputés, nombreux à dénoncer une remise en cause de leurs prérogatives.Jamais une Commission n’a été censurée à Strasbourg, malgré un cas particulier en mars 1999. Avant un vote perdu d’avance, le collège présidé par le Luxembourgeois Jacques Santer avait pris les devants en démissionnant à la suite d’un rapport accablant sur sa “lourde responsabilité” dans des affaires de fraude.

Egyptian conservators give King Tut’s treasures new glow

As a teenager, Eid Mertah would pore over books about King Tutankhamun, tracing hieroglyphs and dreaming of holding the boy pharaoh’s golden mask in his hands.Years later, the Egyptian conservator found himself gently brushing centuries-old dust off one of Tut’s gilded ceremonial shrines — a piece he had only seen in textbooks.”I studied archaeology because of Tut,” Mertah, 36, told AFP. “It was my dream to work on his treasures — and that dream came true.”Mertah is one of more than 150 conservators and 100 archaeologists who have laboured quietly for over a decade to restore thousands of artefacts ahead of the long-awaited opening of the Grand Egyptian Museum (GEM) — a $1 billion project on the edge of the Giza Plateau.Originally slated for July 3, the launch has once again been postponed — now expected in the final months of the year — due to regional security concerns.The museum’s opening has faced delays over the years for various reasons, ranging from political upheaval to the Covid-19 pandemic.But when it finally opens, the GEM will be the world’s largest archaeological museum devoted to a single civilisation.It will house more than 100,000 artefacts, with over half on public display, and will include a unique feature: a live conservation lab.From behind glass walls, visitors will be able to watch in real time as experts work over the next three years to restore a 4,500-year-old boat buried near the tomb of Pharaoh Khufu and intended to ferry his soul across the sky with the sun god Ra.But the star of the museum remains King Tut’s collection of more than 5,000 objects — many to be displayed together for the first time.Among them are his golden funeral mask, gilded coffins, golden amulets, beaded collars, ceremonial chariots and two mummified foetuses believed to be his stillborn daughters.- ‘Puzzle of gold’ -Many of these treasures have not undergone restoration since British archaeologist Howard Carter discovered them in 1922.The conservation methods used by Carter’s team were intended to protect the objects, but over a century later, they have posed challenges for their modern-day successors.Coating gold surfaces in wax, for instance, “preserved the objects at the time”, said conservator Hind Bayoumi, “but it then hid the very details we want the world to see”.For months, Bayoumi, 39, and her colleagues painstakingly removed the wax applied by British chemist Alfred Lucas, which had over decades trapped dirt and dulled the shine of the gold.Restoration has been a joint effort between Egypt and Japan, which contributed $800 million in loans and provided technical support.Egyptian conservators — many trained by Japanese experts — have led cutting-edge work across 19 laboratories covering wood, metal, papyrus, textiles and more.Tut’s gilded coffin — brought from his tomb in Luxor — proved one of the most intricate jobs.At the GEM’s wood lab, conservator Fatma Magdy, 34, used magnifying lenses and archival photos to reassemble its delicate gold sheets.”It was like solving a giant puzzle,” she said. “The shape of the break, the flow of the hieroglyphs — every detail mattered.”- Touching history -Before restoration, the Tutankhamun collection was retrieved from several museums and storage sites, including the Egyptian Museum in Tahrir Square, the Luxor Museum and the tomb itself.Some items were given light restoration before their relocation to ensure they could be safely moved.Teams first conducted photographic documentation, X-ray analysis and material testing to understand each item’s condition before touching it.”We had to understand the condition of each piece — the gold layers, the adhesives, wood structure — everything,” said Mertah, who worked on King Tut’s ceremonial shrines at the Egyptian Museum.Fragile pieces were stabilised with Japanese tissue paper — thin but strong — and adhesives like Paraloid B-72 and Klucel G, both reversible and minimally invasive.The team’s guiding philosophy throughout has been one of restraint.”The goal is always to do the least amount necessary — and to respect the object’s history,” said Mohamed Moustafa, 36, another senior restorer.Beyond the restoration work, the process has been an emotional journey for many of those involved.”I think we’re more excited to see the museum than tourists are,” Moustafa said.”When visitors walk through the museum, they’ll see the beauty of these artefacts. But for us, every piece is a reminder of the endless working hours, the debates, the trainings.” “Every piece tells a story.”