LVMH espère un accord sur les droits de douane et veut rassurer sur la succession du PDG

Le numéro un mondial du luxe LVMH a tenu jeudi son assemblée générale dans un contexte délicat au moment où ses ventes fléchissent, en espérant un accord sur les droits de douane et en tenant à rassurer sur la succession de Bernard Arnault.”L’année 2025 commence de manière un peu chahutée, si on peut dire”, a déclaré le PDG du groupe Bernard Arnault.”Jusque fin février, tout s’est passé très bien. Puis on est arrivé en face d’une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels, par l’aggravation des crises internationales”, selon lui.Le numéro un du luxe avait annoncé mardi des ventes en recul de 2% au premier trimestre, à 20,3 milliards d’euros, décevant les analystes et lui faisant perdre sa place de première capitalisation boursière du CAC 40 au profit de Hermès. Jeudi soir, LVMH a repris de justesse le titre.”Notre situation est loin d’être préoccupante”, a relativisé Bernard Arnault face aux actionnaires.”L’objectif, c’est d’offrir la meilleure qualité. Et après, la croissance, ça suit plus ou moins vite et plus on est gros, plus c’est difficile”, a-t-il relevé, “ou alors il faut accepter de banaliser les choses, ce qu’on refuse catégoriquement, notamment pour nos deux principales marques” Louis Vuitton et Dior, a-t-il ajouté.”Peut être qu’on fera un petit peu moins de croissance”, a-t-il souligné, ajoutant: “ça ne me dérange pas du tout”.Le secteur du luxe comptait sur le marché américain pour contrebalancer le ralentissement des ventes en Chine, mais doit désormais faire face aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump. Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25% de ses ventes aux États-Unis, a appelé les dirigeants européens à régler “à l’amiable” les tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis, se disant même “favorable” à “une zone de libre-échange” entre les deux puissances économiques.”Ces négociations sont vitales pour beaucoup d’entreprises en France et malheureusement, j’ai l’impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l’avancée des négociations”, a déploré le PDG en marge de l’assemblée générale. – “Des plans de succession existent” -“Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital”, a-t-il insisté. LVMH réalise 34% de ses ventes de vins et spiritueux (Dom Pérignon, Hennessy, Krug,…) aux États-Unis.Si jamais ces négociations n’aboutissaient pas et qu'”on se retrouve avec des droits de douane élevés, (…) on sera amené à augmenter nos productions américaines”, a précisé M. Arnault. Son groupe possède déjà trois ateliers Louis Vuitton et quatre ateliers de la marque américaine Tiffany aux États-Unis. “Il ne faudra pas dire que c’est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver”, a estimé l’homme d’affaires, qui a assisté aux premières loges à l’investiture de Donald Trump en janvier. Si la modification des statuts du groupe “afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général” pour les porter à 85 ans a été plébiscitée (à 99,18%), la question de la succession a été posée par des actionnaires.”Des plans de succession existent”, a répondu Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe. “Les dits plans n’ont pas vocation à être révélés publiquement. Mais bien évidemment, ils existent tant dans des hypothèses de moyen terme qu’en cas d’événements soudains”, a-t-il ajouté.Il a souligné que “le conseil d’administration, et plus spécifiquement le comité durabilité et gouvernance (…) composé exclusivement d’administrateurs indépendants, débat tous les ans des plans de succession des dirigeants, y compris des mandataires sociaux”.Stéphane Bianchi a en outre rappelé que la société Agache, holding de la famille Arnault, “a été transformée en 2022 en sociétés en commandite par actions afin de pérenniser le contrôle familial du groupe et la vision à long terme”.”Cette structure édicte des règles précises qui permettront de s’assurer à l’avenir d’un vote unique de l’actionnaire de contrôle sur tous les sujets relevant de sa compétence”, a-t-il ajouté.Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur à ce jour, mais ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration. Fin 2024, la famille Arnault possédait 49% du capital de LVMH et 64,81% des votes.

Ukraine: réunions en cascade à Paris avec Américains, Européens et Ukrainiens

Une série de réunions successives de haut niveau sur l’Ukraine impliquant Américains, Européens et Ukrainiens, se déroule jeudi à Paris, au moment où les négociations de cessez-le-feu initiées par Washington piétinent et où les Européens veulent imposer leur voix.”Nous sommes arrivés à Paris avec un but en tête: définir des solutions concrètes pour terminer la guerre entre la Russie et l’Ukraine”, et faire cesser “le bain de sang inutile”, a posté sur X le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio.Le président français Emmanuel Macron a de son côté évoqué “une occasion importante d’avoir une convergence” alors que les Européens craignent depuis des semaines d’être mis à l’écart des négociations.Toutefois, depuis Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé l’émissaire américain Steve Witkoff, qui est présent à Paris avec Marco Rubio, d’avoir “adopté la stratégie russe”.M. Witkoff, proche ami du président américain Donald Trump, est l’interlocuteur du président russe Vladimir Poutine dans les négociations de cessez-le-feu, et avait déjà été accusé par Kiev de reprendre les éléments de langage du Kremlin.Moscou, pour sa part, a accusé les Européens de vouloir “poursuivre la guerre” et a estimé que “de nombreux pays” tentaient de “perturber” le dialogue bilatéral renaissant entre Moscou et Washington. La Russie a également menacé l’Allemagne, faisant savoir que toute frappe sur des cibles russes avec des missiles de croisière allemands Taurus, que Berlin n’exclut plus de livrer à Kiev, serait considérée comme “une participation directe” à la guerre.C’est dans ce climat tendu, et alors que la guerre continue à faire rage sur le terrain – dix personnes ont été tuées par des frappes russes en Ukraine jeudi- que les réunions s’enchaînent à Paris. Marco Rubio et Steve Witkoff ont été reçus à l’Elysée par Emmanuel Macron afin de “faire le point sur les négociations de paix visant à mettre fin à l’agression russe de l’Ukraine”, selon la présidence française, à l’origine de l’invitation selon des sources diplomatiques françaises.Outre les Américains, une délégation ukrainienne de haut niveau dont le chef de la diplomatie Andriï Sybiga, et des conseillers à la sécurité britannique et allemand, participent également à plusieurs réunions à Paris.- Rares dicussions directes -De rares discussions directes entre Ukrainiens, Américains, et Européens se tenaient ainsi jeudi après-midi à l’Elysée.Elle seront “l’occasion de définir ensemble ce que seront les prochaines étapes et les mesures que nous prendrons ensemble”, a déclaré le conseiller diplomatique de l’Elysée Emmanuel Bonne en accueillant les responsables américains.Depuis que le président Trump a effectué un rapprochement spectaculaire avec Vladimir Poutine et tente d’obtenir à tout prix un cessez-le-feu en Ukraine, les Européens ont été quasiment exclus des discussions.Volodymyr Zelensky, avec qui Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone en amont des réunions, a appelé jeudi matin à faire “pression” sur le Kremlin pour “mettre fin à (la) guerre et garantir une paix durable”.- Ligne rouge -M. Rubio devrait rencontrer en fin de journée ses homologues français et britannique David Lammy.Ce troisième déplacement en Europe du secrétaire d’Etat américain intervient alors que des négociations, lancées par l’administration Trump pour une trêve dans le conflit ukrainien qui a débuté en février 2022, peinent à progresser.Sous la pression de Washington, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats pour 30 jours, ignorée par la Russie.Steve Witkoff a rencontré le président russe pour la troisième fois début avril. Lundi, il a déclaré que les discussions étaient “sur le point” de permettre des avancées.Parallèlement au rapprochement avec Moscou de l’administration Trump, Paris et Londres ont monté une “coalition des volontaires”, composée d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine travaillant notamment à la création d’une “force de réassurance” destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu et empêcher toute nouvelle attaque de la Russie.Mais un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kiev, est une ligne rouge pour Moscou.- Nucléaire iranien – Les échanges de jeudi “seront également l’occasion de discuter des droits de douane ainsi que de la situation au Proche-Orient dans une logique de désescalade dans la région”, a détaillé l’Elysée.Une source diplomatique française a indiqué à l’AFP que le dossier du nucléaire iranien pourrait également être au programme.De rares discussions entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de l’Iran se sont tenues samedi dans le sultanat d’Oman et un nouveau round est prévu le 19 avril à Rome, toujours sous la médiation d’Oman.

Italy’s Meloni, Trump talk up EU trade deal hopes

Italian Prime Minister Giorgia Meloni and US President Donald Trump talked up the chances of cutting a tariff deal for the European Union, as Rome’s far-right leader led a charm offensive at the White House on Thursday.”I’m sure we can make a deal, and I’m here to help with that,” Meloni told reporters as she began lunch with Trump in the Cabinet Room.Trump said he “100 percent” believed Washington and Brussels could reach a deal but added it had to be a “fair deal.”Meloni has criticized Trump’s “wrong” 20 percent duties on EU exports — which he later suspended for 90 days — but has looked to maintain ties with the mercurial Trump despite the chaos caused by his tariffs.Described by Trump as a “fantastic leader” who shares many of his conservative views, Meloni is the first European leader to meet with Trump since his trade war with the bloc began. The Italian premier said she believed in “unity” despite the trade tensions, and added of the United States: “If I didn’t think it’s a reliable partner I wouldn’t be here.”Senior US officials earlier said Meloni and Trump had a “very special relationship,” adding she could be a bridge for a deal on tariffs between Europe and Washington.”Hopefully the Prime Minister and the President will be able to advance the ball down the field,” one Trump administration official told reporters.”We’re open, we’re available, we’re ready to make deals for countries that take this seriously. So hopefully Italy and the EU are part of that.”Trump is, however, also expected to raise his demand for NATO allies to spend more on defense — a huge demand for debt-laden Italy.Amid the uncertainty Meloni has called for cool heads, urging Brussels not to retaliate while casting herself as the only EU figure able to potentially de-escalate the conflict.Meloni was the only European leader to be invited to Trump’s January 20 inauguration and US officials said she was “eye-to-eye with President on a lot of issues like immigration on Ukraine.”- ‘Difficult period’ -Russia’s war in Ukraine could be a touchy subject, however.Italian newspapers on Wednesday floated the possibility that Meloni could end up in a trap similar to the White House meeting in February with Ukrainian leader Volodymyr Zelensky, in which Trump and his Vice President JD Vance berated their guest in front of reporters.Meloni has been a staunch ally of Ukraine and Zelensky since Russia’s invasion of the country in 2022, most recently calling Moscow’s Palm Sunday attack on the city of Sumy “horrible and vile.” Meloni has acknowledged the uncertainty weighing on her trip. “We know we’re going through a difficult period, let’s see how it goes in the coming hours. I don’t feel any pressure, as you can imagine, for my next two days, let’s say,” she joked at an awards ceremony for Italian goods Tuesday. “Surely, I am aware of what I represent and I am aware of what I am defending,” she added.Italian newspapers reported that one of the goals of Meloni’s visit was to pave the way for a meeting between Trump and EU chief Ursula von der Leyen.Meloni has said the goal should be to eliminate so-called reciprocal duties on existing industrial products as part of a “zero for zero” formula, as floated by the European Commission earlier this month.Meloni’s decision to personally intercede with Trump has caused some disquiet among EU allies, concerned her visit could undermine the unity of the bloc.”If we start having bilateral discussions, obviously it will break the current dynamic,” France’s Industry Minister Marc Ferracci warned last week. A European Commission spokeswoman said that while the EU alone could negotiate trade agreements, Meloni’s “outreach is very welcome” and was coordinated with Brussels.Following Thursday’s meeting with Trump, Meloni will fly back to Rome on Friday in time to host JD Vance, with whom she has a meeting planned.Trump’s threatened tariffs could have a major impact on Italy, the world’s fourth-largest exporter, which sends around 10 percent of its exports to the United States.

La Bourse de Paris finit dans le rouge, entre tensions commerciales et BCE

La Bourse de Paris a terminé en recul jeudi, freinée par les tensions commerciales malgré une nouvelle baisse des taux annoncée par la Banque centrale européenne.Le CAC 40 a perdu 0,60% à 7.285,86 points, en recul de 44,11 points. Mercredi, l’indice vedette de la Bourse française avait terminé à l’équilibre, cédant 0,07% à 7.329,97 points.Sur l’ensemble de la semaine, l’indice gagne toutefois 2,55%. Les marchés seront fermés vendredi et lundi, pour cause de week-end de Pâques.”Le manque de visibilité est extrêmement fort”, explique à l’AFP Jeanne Asseraf-Biton, directrice recherche et stratégie chez BFT. Pékin et Washington continuent de se renvoyer la balle sur les droits de douane, alimentant l’incertitude sur l’issue d’une guerre commerciale qui devrait provoquer un recul des échanges mondiaux et une hausse de l’inflation aux Etats-Unis.Dans ce contexte, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d’affilée, espérant contrer l’effet des tensions commerciales qui menacent la croissance en zone euro. Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%.”Les marchés ne peuvent pas s’enthousiasmer sur une baisse des taux qui était attendue, alors que les tensions commerciales actuelles provoquent un manque de visibilité sur l’évolution future de l’activité”, tranche Jeanne Asseraf-Biton.La décision de la BCE “traduit une inclinaison à la prudence”, explique Madison Faller, de J.P. Morgan Private Bank.Cet abaissement a fait logiquement reculer les taux d’intérêt souverains des Etats européens. Le rendement de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,23% , contre 3,26% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, reculait à 2,47%, contre 2,50% mardi.Outre-Atlantique, la politique monétaire est également un point d’attention majeure des marchés. Donald Trump s’en est pris jeudi au président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, qu’il a jugé “trop lent” à baisser les taux d’intérêt de l’institution.Le dirigeant aurait “dû baisser les taux d’intérêt depuis longtemps déjà, comme la BCE”, a estimé le président américain, en encourageant M. Powell à “le faire maintenant”.”Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine”, a encore écrit M. Trump sur sa plateforme Truth Social, alors que le second mandat du dirigeant doit s’achever en mai 2026.Hermès et LVMH au coude-à-coudeLe groupe de luxe français Hermès et le géant français du luxe LVMH sont au coude-à-coude pour la place de première capitalisation boursière du CAC 40, mais aussi de société de luxe la plus valorisée au monde.Mardi, après la clôture de la Bourse de Paris, Hermès avait ravi la tête du CAC 40 à son rival LVMH, ainsi que la place de troisième capitalisation boursière européenne derrière l’éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk. Un retournement de courte durée: jeudi, LVMH (+0,08% à 485,60 euros), numéro un mondial du secteur en termes de chiffre d’affaires, a retrouvé son trône. La valorisation d’Hermès a atteint en clôture de la Bourse de Paris environ 241,4 milliards d’euros, contre 242,5 milliards d’euros pour LVMH, selon les calculs de l’AFP. Le titre Hermès (-3,22% à 2.287 euros) a reculé après avoir annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane américains, en parallèle de la publication de résultats au premier trimestre en dessous des attentes du marché.

US judge rules Google monopolized online ad tech market

A US judge on Thursday ruled that Google wielded monopoly power in the online ad technology market in a blow that could rattle the tech giant’s revenue engine.The federal government and more than a dozen US states filed the antitrust suit against Alphabet-owned Google, accusing it of acting illegally to dominate three sectors of digital advertising — publisher ad servers, advertiser tools, and ad exchanges.It is one of two federal suits targeting Google that could ultimately see the company split up and curb its influence — and part of a wider government push to rein in Big Tech.The vast majority of websites use a trio of Google ad software products that together leave no way for publishers to escape Google’s advertising technology, the plaintiffs alleged — and District Court Judge Leonie Brinkema agreed.”Google has willfully engaged in a series of anticompetitive acts to acquire and maintain monopoly power in the publisher ad server and ad exchange markets for open-web display advertising,” Brinkema said in her ruling.”Google further entrenched its monopoly power by imposing anticompetitive policies on its customers and eliminating desirable product features,” she wrote.”In addition to depriving rivals of the ability to compete, this exclusionary conduct substantially harmed Google’s publisher customers, the competitive process, and, ultimately, consumers of information on the open web.”The ruling will almost certainly be appealed, prolonging a process that could go all the way to the US Supreme Court.- Remedies under consideration -Online advertising is the driving engine of Google’s fortune and pays for widely used online services such as Maps, Gmail, and search offered free.Money pouring into Google’s coffers also allows the Silicon Valley company to spend billions of dollars on artificial intelligence to remain relevant in the world of computing.Publishers — including News Corp and Gannett publishing — complain that they are locked into Google’s advertising technology in order to run ads on their websites.Brinkema gave attorneys on both sides of the case seven days to submit a schedule for arguing their positions regarding what remedies should be imposed on Google.Ordering Google to spin off its ad publisher and exchange operations is likely to be among the plaintiffs’ proposals.