“Nourrir, pas empoisonner”: les chefs se mobilisent contre la loi Duplomb

Au nom de la défense des terroirs et de la qualité de leurs produits, la mobilisation s’amplifie en cuisine pour le retrait de la loi Duplomb, au sein d’une profession qui rechigne souvent à exposer ses opinions politiques.Tout est parti début juillet d’une photo d’un pré d’herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon… Accompagnée d’un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. “Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l’industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures”, a écrit le chef.La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes – interdit en France mais autorisé en Europe. Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait.Le texte du chef Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux.  – “Coup de massue” -Parmi ceux qui ont fait savoir leur opposition, Glenn Viel, 45 ans, chef trois étoiles et jury de “Top Chef”. “Je ne comprends pas (cette loi)”, affirme-t-il à l’AFP, dénonçant “les pesticides qui polluent notre terre” alors que “l’alimentation a une grande part (de responsabilité) dans les cancers”. “On a la capacité de mettre des milliards dans la défense de notre pays. Et c’est normal”, poursuit-il. “Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver un milliard ou deux pour nos agriculteurs, pour les aider à faire cette transition (écologique)?”Pour Marie-Victorine Manoa, jeune cheffe trentenaire, autrice et chroniqueuse dans l’émission “Très très bon!”, cette loi a été un “coup de massue”. “Cuisiner des produits médicamentés et stériles n’excite personne”, grince celle qui appelle à la “rébellion générale”.Après la prise de parole du chef Marcon, une tribune, publiée jeudi dans Le Monde, a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l’initiative de l’entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d’éco-responsabilité. Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans.Intitulée “Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner”, elle dit l’inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.”Nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien”, nuance le texte, qui reconnaît des agriculteurs “tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme”.- “Inaction” -Un sursaut encore timide mais rare, dans un milieu qui met en avant la qualité des produits et les circuits courts mais peu prompt à se mobiliser comme lors de la crise des agriculteurs, en 2024.Les chefs “sont des personnes qui ne prennent pas souvent la parole mais l’alimentation, c’est leur quotidien”, explique Fanny Giansetto, fondatrice d’Ecotable.”Nous les restaurateurs, on est plutôt des besogneux, on ferme notre gueule et on avance. Mais à un moment, il faut taper du poing sur la table”, estime Glenn Viel.Versant dans l’autocritique, Jacques Marcon se dit “aussi responsable de cette loi rétrograde” et prêt à devenir “un vrai militant de la cause agricole et de la cause environnementale”. Mais il enjoint aussi tout un milieu “à se remettre en question”, à “aider” les agriculteurs. Celui qui revendique son lien avec le monde paysan déplore certaines pratiques comme certains chefs qui font pression sur les prix ou l’abandon de races bovines comme la salers, au profit du japonais Wagyu par exemple, ou du boeuf australien. Mais, selon lui, la jeune génération a davantage “envie de changer le monde”.

“Nourrir, pas empoisonner”: les chefs se mobilisent contre la loi Duplomb

Au nom de la défense des terroirs et de la qualité de leurs produits, la mobilisation s’amplifie en cuisine pour le retrait de la loi Duplomb, au sein d’une profession qui rechigne souvent à exposer ses opinions politiques.Tout est parti début juillet d’une photo d’un pré d’herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon… Accompagnée d’un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. “Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l’industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures”, a écrit le chef.La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes – interdit en France mais autorisé en Europe. Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait.Le texte du chef Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux.  – “Coup de massue” -Parmi ceux qui ont fait savoir leur opposition, Glenn Viel, 45 ans, chef trois étoiles et jury de “Top Chef”. “Je ne comprends pas (cette loi)”, affirme-t-il à l’AFP, dénonçant “les pesticides qui polluent notre terre” alors que “l’alimentation a une grande part (de responsabilité) dans les cancers”. “On a la capacité de mettre des milliards dans la défense de notre pays. Et c’est normal”, poursuit-il. “Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver un milliard ou deux pour nos agriculteurs, pour les aider à faire cette transition (écologique)?”Pour Marie-Victorine Manoa, jeune cheffe trentenaire, autrice et chroniqueuse dans l’émission “Très très bon!”, cette loi a été un “coup de massue”. “Cuisiner des produits médicamentés et stériles n’excite personne”, grince celle qui appelle à la “rébellion générale”.Après la prise de parole du chef Marcon, une tribune, publiée jeudi dans Le Monde, a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l’initiative de l’entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d’éco-responsabilité. Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans.Intitulée “Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner”, elle dit l’inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.”Nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien”, nuance le texte, qui reconnaît des agriculteurs “tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme”.- “Inaction” -Un sursaut encore timide mais rare, dans un milieu qui met en avant la qualité des produits et les circuits courts mais peu prompt à se mobiliser comme lors de la crise des agriculteurs, en 2024.Les chefs “sont des personnes qui ne prennent pas souvent la parole mais l’alimentation, c’est leur quotidien”, explique Fanny Giansetto, fondatrice d’Ecotable.”Nous les restaurateurs, on est plutôt des besogneux, on ferme notre gueule et on avance. Mais à un moment, il faut taper du poing sur la table”, estime Glenn Viel.Versant dans l’autocritique, Jacques Marcon se dit “aussi responsable de cette loi rétrograde” et prêt à devenir “un vrai militant de la cause agricole et de la cause environnementale”. Mais il enjoint aussi tout un milieu “à se remettre en question”, à “aider” les agriculteurs. Celui qui revendique son lien avec le monde paysan déplore certaines pratiques comme certains chefs qui font pression sur les prix ou l’abandon de races bovines comme la salers, au profit du japonais Wagyu par exemple, ou du boeuf australien. Mais, selon lui, la jeune génération a davantage “envie de changer le monde”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Amazonie brésilienne: remonter la trace d’indigènes isolés pour protéger la forêt

Une carapace de tortue abandonnée par un chasseur et un vase en céramique: découvertes il y a trois ans, ces traces tendent à prouver que des communautés isolées vivent sur une terre indigène du nord de l’Amazonie brésilienne.Ce sont les indices les plus récents que des peuples autochtones “non contactés”, comme on les appelle (c’est-à-dire sans contact avec la société), habitent cette terre située dans l’Etat du Para et aussi vaste que Sao Paulo, la mégalopole du sud du pays.Appelé Ituna/Itata, ce territoire indigène est protégé par une ordonnance provisoire contre la déforestation. Mais des organisations demandent au gouvernement de mener davantage de recherches pour documenter la présence de groupes isolés: une condition essentielle pour que l’Etat délimite définitivement la zone en vue de les protéger et de préserver la forêt.A Ita’aka, village de 300 habitants aux petites maisons de bois et de paille situé dans le territoire indigène voisin de Koatinemo, les récits de rencontres fortuites avec de supposés membres de communautés “non contactées” d’Ituna/Itata circulent parmi les familles du peuple Asurini.”Ma belle-sœur m’a dit : +Regarde, regarde!+. Tout près il y avait un petit garçon qui me regardait”, raconte à l’AFP Takamyi Asurini, un homme âgé montrant la cicatrice à son flanc laissée par une flèche qu’il dit avoir reçue d’un de ces autochtones.Les autorités brésiliennes ont renouvelé en juin dernier la mesure temporaire qui, depuis 2011, restreint l’accès à Ituna/Itata afin de “garantir la protection intégrale des territoires où des peuples autochtones isolés sont présents”.Sur place, les éléments de preuves incluent des relevés remontant aux années 1970 ainsi que des découvertes réalisées depuis au moins 2009.- “Nous les percevons” -Le Brésil reconnaît 114 “indices de présence” de peuples indigènes isolés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, c’est-à-dire de groupes qui volontairement se maintiennent sans ou avec peu de contact avec le reste du monde.Selon la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), un organisme public, cet isolement est parfois dû aux effets désastreux de l’interaction avec l’homme blanc depuis l’époque coloniale: maladies, violences, pillage des ressources naturelles.Parmi les “indices” compilés, près d’un quart sont officiellement reconnus comme des preuves à part entière. D’autres, comme ceux d’Ituna/Itata, sont vus comme des indications “fortes” de l’existence de peuples isolés, bien qu’il n’y ait pas eu de travail systématique pour les corroborer.L’Etat a depuis longtemps “laissé à l’abandon” les archives rassemblant ces preuves d’existence, déplore Luiz Fernandes, membre de la Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (Coiab).”Pour prouver qu’il y a des isolés, l’Etat a besoin d’indices certifiés, mais pour nous c’est différent: nous les percevons dans la nature, dans les sons que nous entendons, les présences, parfois les odeurs”, souligne Mita Xipaya, une militante indigène de 24 ans.- Record de déforestation -En Amazonie brésilienne, les terres non indigènes ont perdu près de 30% de leur végétation native depuis le début des relevés en 1988, contre moins de 2% pour les terres indigènes délimitées par l’Etat, selon l’ONG Institut socio-environnemental.Depuis une décennie, Ituna/Itata subit les assauts de ceux qui veulent s’accaparer des terres pour l’exploitation minière illégale ou la déforestation à des fins agricoles.La situation s’est aggravée sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque le gouvernement d’extrême droite a suspendu l’ordonnance de protection d’Ituna/Itata et que cette terre indigène est devenue la plus déboisée du Brésil.Malgré le rétablissement de l’ordonnance avec le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, les conséquences perdurent aujourd’hui sur le territoire: sur des kilomètres la végétation est trouée de larges bandes de terre, comme l’AFP a pu le constater en juin lors d’un survol de la région.Peuples indigènes et militants insistent pour que le gouvernement avance vers la démarcation permanente d’Ituna/Itata.Une revendication qui résonne d’autant plus à quelques mois de la COP30. Lula, qui se veut aux avant-postes dans la lutte contre le réchauffement climatique, accueillera la conférence climat de l’ONU dans la ville amazonienne de Belem, capitale du Para.”Il ne suffit pas de s’occuper de la forêt, il faut aussi s’occuper des peuples qui y vivent, car c’est à travers eux que la forêt tient debout”, exhorte Toya Manchineri, coordinateur général de la Coiab.

Amazonie brésilienne: remonter la trace d’indigènes isolés pour protéger la forêt

Une carapace de tortue abandonnée par un chasseur et un vase en céramique: découvertes il y a trois ans, ces traces tendent à prouver que des communautés isolées vivent sur une terre indigène du nord de l’Amazonie brésilienne.Ce sont les indices les plus récents que des peuples autochtones “non contactés”, comme on les appelle (c’est-à-dire sans contact avec la société), habitent cette terre située dans l’Etat du Para et aussi vaste que Sao Paulo, la mégalopole du sud du pays.Appelé Ituna/Itata, ce territoire indigène est protégé par une ordonnance provisoire contre la déforestation. Mais des organisations demandent au gouvernement de mener davantage de recherches pour documenter la présence de groupes isolés: une condition essentielle pour que l’Etat délimite définitivement la zone en vue de les protéger et de préserver la forêt.A Ita’aka, village de 300 habitants aux petites maisons de bois et de paille situé dans le territoire indigène voisin de Koatinemo, les récits de rencontres fortuites avec de supposés membres de communautés “non contactées” d’Ituna/Itata circulent parmi les familles du peuple Asurini.”Ma belle-sœur m’a dit : +Regarde, regarde!+. Tout près il y avait un petit garçon qui me regardait”, raconte à l’AFP Takamyi Asurini, un homme âgé montrant la cicatrice à son flanc laissée par une flèche qu’il dit avoir reçue d’un de ces autochtones.Les autorités brésiliennes ont renouvelé en juin dernier la mesure temporaire qui, depuis 2011, restreint l’accès à Ituna/Itata afin de “garantir la protection intégrale des territoires où des peuples autochtones isolés sont présents”.Sur place, les éléments de preuves incluent des relevés remontant aux années 1970 ainsi que des découvertes réalisées depuis au moins 2009.- “Nous les percevons” -Le Brésil reconnaît 114 “indices de présence” de peuples indigènes isolés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, c’est-à-dire de groupes qui volontairement se maintiennent sans ou avec peu de contact avec le reste du monde.Selon la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), un organisme public, cet isolement est parfois dû aux effets désastreux de l’interaction avec l’homme blanc depuis l’époque coloniale: maladies, violences, pillage des ressources naturelles.Parmi les “indices” compilés, près d’un quart sont officiellement reconnus comme des preuves à part entière. D’autres, comme ceux d’Ituna/Itata, sont vus comme des indications “fortes” de l’existence de peuples isolés, bien qu’il n’y ait pas eu de travail systématique pour les corroborer.L’Etat a depuis longtemps “laissé à l’abandon” les archives rassemblant ces preuves d’existence, déplore Luiz Fernandes, membre de la Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (Coiab).”Pour prouver qu’il y a des isolés, l’Etat a besoin d’indices certifiés, mais pour nous c’est différent: nous les percevons dans la nature, dans les sons que nous entendons, les présences, parfois les odeurs”, souligne Mita Xipaya, une militante indigène de 24 ans.- Record de déforestation -En Amazonie brésilienne, les terres non indigènes ont perdu près de 30% de leur végétation native depuis le début des relevés en 1988, contre moins de 2% pour les terres indigènes délimitées par l’Etat, selon l’ONG Institut socio-environnemental.Depuis une décennie, Ituna/Itata subit les assauts de ceux qui veulent s’accaparer des terres pour l’exploitation minière illégale ou la déforestation à des fins agricoles.La situation s’est aggravée sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque le gouvernement d’extrême droite a suspendu l’ordonnance de protection d’Ituna/Itata et que cette terre indigène est devenue la plus déboisée du Brésil.Malgré le rétablissement de l’ordonnance avec le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, les conséquences perdurent aujourd’hui sur le territoire: sur des kilomètres la végétation est trouée de larges bandes de terre, comme l’AFP a pu le constater en juin lors d’un survol de la région.Peuples indigènes et militants insistent pour que le gouvernement avance vers la démarcation permanente d’Ituna/Itata.Une revendication qui résonne d’autant plus à quelques mois de la COP30. Lula, qui se veut aux avant-postes dans la lutte contre le réchauffement climatique, accueillera la conférence climat de l’ONU dans la ville amazonienne de Belem, capitale du Para.”Il ne suffit pas de s’occuper de la forêt, il faut aussi s’occuper des peuples qui y vivent, car c’est à travers eux que la forêt tient debout”, exhorte Toya Manchineri, coordinateur général de la Coiab.

Amazonie brésilienne: remonter la trace d’indigènes isolés pour protéger la forêt

Une carapace de tortue abandonnée par un chasseur et un vase en céramique: découvertes il y a trois ans, ces traces tendent à prouver que des communautés isolées vivent sur une terre indigène du nord de l’Amazonie brésilienne.Ce sont les indices les plus récents que des peuples autochtones “non contactés”, comme on les appelle (c’est-à-dire sans contact avec la société), habitent cette terre située dans l’Etat du Para et aussi vaste que Sao Paulo, la mégalopole du sud du pays.Appelé Ituna/Itata, ce territoire indigène est protégé par une ordonnance provisoire contre la déforestation. Mais des organisations demandent au gouvernement de mener davantage de recherches pour documenter la présence de groupes isolés: une condition essentielle pour que l’Etat délimite définitivement la zone en vue de les protéger et de préserver la forêt.A Ita’aka, village de 300 habitants aux petites maisons de bois et de paille situé dans le territoire indigène voisin de Koatinemo, les récits de rencontres fortuites avec de supposés membres de communautés “non contactées” d’Ituna/Itata circulent parmi les familles du peuple Asurini.”Ma belle-sœur m’a dit : +Regarde, regarde!+. Tout près il y avait un petit garçon qui me regardait”, raconte à l’AFP Takamyi Asurini, un homme âgé montrant la cicatrice à son flanc laissée par une flèche qu’il dit avoir reçue d’un de ces autochtones.Les autorités brésiliennes ont renouvelé en juin dernier la mesure temporaire qui, depuis 2011, restreint l’accès à Ituna/Itata afin de “garantir la protection intégrale des territoires où des peuples autochtones isolés sont présents”.Sur place, les éléments de preuves incluent des relevés remontant aux années 1970 ainsi que des découvertes réalisées depuis au moins 2009.- “Nous les percevons” -Le Brésil reconnaît 114 “indices de présence” de peuples indigènes isolés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, c’est-à-dire de groupes qui volontairement se maintiennent sans ou avec peu de contact avec le reste du monde.Selon la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), un organisme public, cet isolement est parfois dû aux effets désastreux de l’interaction avec l’homme blanc depuis l’époque coloniale: maladies, violences, pillage des ressources naturelles.Parmi les “indices” compilés, près d’un quart sont officiellement reconnus comme des preuves à part entière. D’autres, comme ceux d’Ituna/Itata, sont vus comme des indications “fortes” de l’existence de peuples isolés, bien qu’il n’y ait pas eu de travail systématique pour les corroborer.L’Etat a depuis longtemps “laissé à l’abandon” les archives rassemblant ces preuves d’existence, déplore Luiz Fernandes, membre de la Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (Coiab).”Pour prouver qu’il y a des isolés, l’Etat a besoin d’indices certifiés, mais pour nous c’est différent: nous les percevons dans la nature, dans les sons que nous entendons, les présences, parfois les odeurs”, souligne Mita Xipaya, une militante indigène de 24 ans.- Record de déforestation -En Amazonie brésilienne, les terres non indigènes ont perdu près de 30% de leur végétation native depuis le début des relevés en 1988, contre moins de 2% pour les terres indigènes délimitées par l’Etat, selon l’ONG Institut socio-environnemental.Depuis une décennie, Ituna/Itata subit les assauts de ceux qui veulent s’accaparer des terres pour l’exploitation minière illégale ou la déforestation à des fins agricoles.La situation s’est aggravée sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque le gouvernement d’extrême droite a suspendu l’ordonnance de protection d’Ituna/Itata et que cette terre indigène est devenue la plus déboisée du Brésil.Malgré le rétablissement de l’ordonnance avec le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, les conséquences perdurent aujourd’hui sur le territoire: sur des kilomètres la végétation est trouée de larges bandes de terre, comme l’AFP a pu le constater en juin lors d’un survol de la région.Peuples indigènes et militants insistent pour que le gouvernement avance vers la démarcation permanente d’Ituna/Itata.Une revendication qui résonne d’autant plus à quelques mois de la COP30. Lula, qui se veut aux avant-postes dans la lutte contre le réchauffement climatique, accueillera la conférence climat de l’ONU dans la ville amazonienne de Belem, capitale du Para.”Il ne suffit pas de s’occuper de la forêt, il faut aussi s’occuper des peuples qui y vivent, car c’est à travers eux que la forêt tient debout”, exhorte Toya Manchineri, coordinateur général de la Coiab.

Israeli military says eight soldiers wounded in car-ramming attack

The Israeli military said eight soldiers were wounded on Thursday when a driver deliberately rammed his car into a bus stop in what police called a “terror attack”.The army said two soldiers were “moderately injured” and six “lightly injured” in the attack at the Beit Lid junction near Kfar Yona in central Israel.”The soldiers were evacuated to a hospital to receive medical treatment and their families have been notified,” it said in a statement.There has been a spate of violence in Israel and the occupied West Bank since the start of the war against Hamas in Gaza, triggered by the Palestinian militants’ attack on October 7, 2023.A teenager died in March this year when police said a car driven by a Palestinian man deliberately ploughed into civilians at a bus stop in northern Israel.One witness to Thursday’s ramming said the driver cut her off the road near Kfar Yona, then “turned his wheel to the right, full gas, as fast as he could, and hit as many people as he could”.Kineret Hanuka, 45, told AFP: “I saw only blood and heard them screaming: ‘It hurts!’… It was so hard for me to see this.”Israel’s Magen David Adom (MDA) first responders said they received a report at 9:25 am (0625 GMT) that a vehicle had crashed into a bus stop near Kfar Yona.They said that the wounded had chest, limb and head injuries.Israeli police spokesman Dedan Elsdunne described the incident as a “terror attack, where a terrorist rammed his vehicle into individuals who were standing here waiting to catch the bus”.”He (the attacker) then attempted to flee. He abandoned his vehicle and fled from that location. We had large police forces who immediately arrived here, set up a perimeter so that we can locate this individual.” The car was later recovered and the driver is being hunted using helicopters, motorbikes and a specialist dog unit, police added.The site of the crash was cordoned off as forensic investigators combed the scene, AFP journalists reported.In Israel, at least 32 people, including soldiers, have died in attacks by Palestinians since the start of the Gaza war, according to an AFP tally based on official figures.In the West Bank, occupied by Israel since 1967, at least 960 Palestinians, including many fighters but also civilians, have been killed by Israeli soldiers or settlers, according to Palestinian Authority figures.At the same time, at least 36 Israelis, including civilians and soldiers, have been killed in Palestinian attacks or during Israeli military operations, Israeli figures showed.

International media groups urge Israel to allow access to Gaza

International news agencies Agence France-Presse (AFP), Associated Press (AP) and Reuters as well as the BBC on Thursday called on Israel to allow journalists in and out of Gaza, which is subject to a strict blockade.”We are desperately concerned for our journalists in Gaza, who are increasingly unable to feed themselves and their families,” the media groups said in a joint statement. They added that “journalists endure many deprivations and hardships in war zones. We are deeply alarmed that the threat of starvation is now one of them.””We once again urge the Israeli authorities to allow journalists in and out of Gaza. It is essential that adequate food supplies reach the people there,” they concluded.With Gaza sealed off, many media groups around the world depend on photo, video and text coverage of the conflict provided by Palestinian reporters to international news agencies such as AFP.International criticism is growing over the plight of the more than two million Palestinian civilians in Gaza, where more than 100 aid and rights groups have warned that “mass starvation” is spreading.Since the war started following the unprecedented October 7, 2023 attack on Israel by Palestinian militant group Hamas, a small number of journalists have been able to enter Gaza only with the Israeli army and under strict military censorship rules.Media watchdog Reporters Without Borders (RSF) said in early July that more than 200 journalists had been killed in Gaza since the war began.- Evacuations -AFP news agency has published accounts of life inside Gaza from its reporters this week. It has said it is concerned about “the appalling situation” they face due to a daily struggle to find food.   “We have no energy left due to hunger and lack of food,” said Omar al-Qattaa, a 35-year-old AFP photographer shortlisted for a Pulitzer Prize earlier this year.”Obtaining food in Gaza is extremely difficult. Even when it is available, prices are multiplied by 100,” video journalist Youssef Hassouna said.Israel says humanitarian aid is being allowed in and accuses Hamas of exploiting civilian suffering, including by stealing food handouts to sell at inflated prices or shooting at those awaiting aid.The World Health Organization’s chief warned on Wednesday of widespread starvation in Gaza, saying food deliveries into the territory were “far below what is needed for the survival of the population”.Witnesses and Gaza’s civil defence agency have repeatedly accused Israeli forces of firing on aid seekers. The UN said the military had killed more than 1,000 Palestinians trying to get food since late May.AFP succeeded in evacuating eight staff members and their families from Gaza between January and April 2024, after months of effort. – ‘Starving’ -The New York-based Committee to Protect Journalists (CPJ), a media freedom group, said in a statement on Wednesday that Israel was “starving Gazan journalists into silence”. “They are not just reporters, they are frontline witnesses, abandoned as international media were pulled out and denied entry,” CPJ regional director Sara Qudah was quoted as saying.Many Palestinian journalists have spoken out or posted about their exhaustion, with Sally Thabet, a correspondent for Al-Kofiya satellite channel, fainting after a live broadcast this week, the CPJ said. Doha-based Al Jazeera, the most influential Arabic media group, also called for global action to protect Gaza’s journalists on Tuesday. The channel, which has been banned in Israel, has had five of its reporters killed since the start of the conflict in what it says is a deliberate targeting campaign by Israel. In some cases, Israel has accused reporters of being “terror operatives”, such as when it killed a Gaza-based Al Jazeera staff journalist and freelancer last year — allegations condemned by the Qatari news network.”We know that probably most journalists inside Gaza are operating under the auspices of Hamas, and until Hamas is destroyed, they will not be allowed to report freely,” Israeli government spokesman David Mercer told a press conference last December.

Troops kill at least 95 ‘bandits’ in northwest NigeriaThu, 24 Jul 2025 11:35:14 GMT

Nigerian troops killed at least 95 members of an armed criminal gang in a shootout and airstrikes earlier this week, according to a situation report shared with the UN and seen by AFP on Thursday.Armed gangs known as “bandits” have taken root across Nigeria’s rural hinterlands amid poverty and government neglect. They raid, loot and …

Troops kill at least 95 ‘bandits’ in northwest NigeriaThu, 24 Jul 2025 11:35:14 GMT Read More »

Stocks mostly rise on EU-US trade deal hopes

Stock markets mostly extended gains Thursday as optimism grew that the European Union could soon strike a trade deal with the United States, following the Japan-US agreement.Investors have benefitted in recent weeks from bets that governments will eventually hammer out pacts with Donald Trump ahead of the US president’s August 1 deadline to avoid steeper levies.”The positive sentiment generated by the trade deal agreed between the US and Japan continued to permeate the markets,” said AJ Bell investment director Russ Mould.This was boosted further by “optimism surrounding trade talks between the US and EU”, said Joshua Mahony, chief market analyst at Rostro trading group. London’s FTSE 100 gained almost one percent, lifted also by a stream of robust earnings, including from consumer goods group Reckitt, mobile phone giant Vodafone and Lloyds bank. Frankfurt rose, along with most other European stocks, as the European Union and Washington appeared close to a deal that would set a baseline 15-percent levy on EU goods, down from a threatened 30 percent.A European Commission spokesman said Thursday said that he believed a trade deal with the United States is “within reach”. According to multiple diplomats, the deal could waive tariffs on aircraft, lumber, pharmaceutical products and agricultural goods.The bloc, however, is still forging ahead with contingency plans in case talks fail, with member states approving a 93-billion-euro ($109-billion) package of counter-tariffs on US goods.After opening higher, Paris slipped in midday trading, dragged down by a drop in luxury stocks and disappointing earnings from fossil fuel giant TotalEnergies and chipmaker STMicroelectronics, which plunged 10 percent.Later on Thursday, the European Central Bank is expected to leave interest rates unchanged as higher US tariffs hang in the balance.In Asia, stocks advanced following another record day for the S&P 500 and Nasdaq on Wall Street Wednesday.Tokyo added more than one percent, building on a more than three percent surge Wednesday on the back of the Japan-US trade deal.Hong Kong and Shanghai also advanced.Traders kept an eye on Tokyo after Japanese Prime Minister Shigeru Ishiba denied discussing his resignation with party elders on Wednesday, as speculation about his future intensified following a weekend election debacle.Banking stocks gained in Europe after a flurry of earnings reports were received well by the market. Deutsche Bank posted its highest second-quarter profit since 2007, which sent its shares surging more than seven percent in Frankfurt.French banking giant BNP Paribas announced a record annual profit for 2025, and UK bank Lloyds reported a rise in first-half net profit.- Key figures at around 1100 GMT -London – FTSE 100: UP 0.9 percent at 9,114.38 pointsParis – CAC 40: DOWN 0.3 percent at 7,830.42 Frankfurt – DAX: UP 0.4 percent at 24,336.31Tokyo – Nikkei 225: UP 1.6 percent at 41,826.34 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.5 percent at 25,667.18 (close)Shanghai – Composite: UP 0.7 percent at 3,605.73 (close)New York – Dow: UP 1.1 percent at 45,010.29 (close)Dollar/yen: UP at 146.55 yen from 146.47 yen on WednesdayEuro/dollar: DOWN at $1.1752 from $1.1777Pound/dollar: DOWN at $1.3538 from $1.3579Euro/pound: UP at 86.81 pence from 86.68 penceWest Texas Intermediate: UP 0.9 percent at $65.86 per barrelBrent North Sea Crude: UP 0.8 percent at $69.03 per barrel

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Feu de forêt à Chypre, deux morts

Deux personnes ont péri dans un feu de forêt aux abords de Limassol, deuxième ville de Chypre, attisé par des vents violents et des températures annoncées jusqu’à 44°C, ont annoncé jeudi les autorités.La police a indiqué que deux corps carbonisés ont été retrouvés dans une voiture calcinée qui aurait été prise par le feu qui s’est déclaré mercredi dans des secteurs de la région côtière dans le sud de l’île.Les autorités sanitaires ont annoncé que deux personnes avaient été hospitalisées pour de graves brûlures, tandis que 16 ont été légèrement blessées.Selon le porte-parole des pompiers, Andreas Kettis, l’incendie, qui a débuté dans le village de Malia, sur les hauteurs de Limassol, a ravagé 100 kilomètres carrés. Le feu ne progresse pas mais des “flambées” persistent, a-t-il ajouté. Les autorités ont émis une alerte à la chaleur extrême pour l’île touristique méditerranéenne, où les températures devaient atteindre 44°C. Plus de 250 pompiers, 75 véhicules et des hélicoptères ont participé aux opérations pour lutter contre l’incendie. Le gouvernement a appelé plusieurs pays à envoyer des avions pour les aider.Le ministre de la Justice Marios Hartsiotis a indiqué au média public CyBC que 106 personnes avaient dû passer la nuit dans des hébergements temporaires après l’évacuation de plusieurs villages menacés par les flammes. De nombreuses habitations ont été endommagées ou détruites par l’incendie, et 16 secteurs se sont retrouvés privés d’électricité pour la climatisation ou la réfrigération sous une chaleur accablante. “En rentrant chez moi, j’ai vu la montagne et la vallée en flammes”, a déclaré Antonis Christou, un habitant de Kandou, l’un des villages touchés. “J’ai pleuré car quelqu’un a été brûlé dans sa voiture.”Le chef des pompiers, Nikos Logginos, a déclaré à CyBC avoir transmis à la police des témoignages suggérant que l’incendie aurait pu être déclenché délibérément.Chypre est touchée par des feux de forêt presque chaque année pendant les étés chauds et secs de l’île.