Paraguay: le filon d’or de la discorde

Source de profit pour les uns, de pollution selon les autres: depuis la découverte d’un filon dans les années 1990, un paisible village du Paraguay autrefois uniquement tourné vers la culture d’herbe à maté est aujourd’hui profondément divisé par la fièvre de l’or.La découverte d’or dans la terre de Paso Yobai, à 210 kilomètres à l’est de Asuncion, a transformé le village. A présent, un habitant sur six de ce qui est devenu une ville de 30.000 habitants s’affaire à creuser d’énormes fosses pour vendre la terre aurifère.Agriculteurs et peuples indigènes se disent victimes de la pollution de l’air et de l’eau et exigent une délimitation du territoire minier. Une revendication non négociable pour les chercheurs d’or, la plupart illégaux.De petits groupes se sont organisés, campant depuis des mois pour empêcher l’ouverture de nouvelles carrières et bassins. Mais l’animosité a laissé place à la violence et, en janvier, une quinzaine de producteurs d’herbe à maté, boisson prisée dans le cône sud de l’Amérique, se sont écharpés avec une cinquante de mineurs masqués, armés de bâtons.”Nous avons bloqué leur passage, ils ont menacé de foncer sur nous avec leurs voitures”, raconte Vidal Britez, président de l’Association des Producteurs de Yerba Mate.”Ils ont déjà tout détruit autour de Paso Yobai: les cours d’eau, les sources, les marais. La pollution se voit dans les eaux rouges, dans les poissons morts”, affirme-t-il à l’AFP.L’exploitation minière artisanale “est une anarchie” où “beaucoup de gens sont impliqués, y compris des entrepreneurs et des politiciens influents”, explique à l’AFP l’ingénieur agronome Rubén Irala Galeano.Participant à une enquête menée par les universités nationale et catholique du Paraguay en attente de publication, il assure qu’un “crime écologique est en train d’être perpétré à Paso Yobai”.L’expert réclame le remplacement du mercure pour l’extraction de l’or par une alternative écologique et demande au gouvernement de respecter la Convention de Minamata, entrée en vigueur en 2017 au Paraguay, qui vise à supprimer l’utilisation de matériaux toxiques dans l’exploitation minière.Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Paraguay “n’a pas effectué d’inventaire national de mercure”, donc difficile de savoir quelles quantités sont déversées.- Impact “minime” ? -Le petit village est devenu une fourmilière où se croisent des camions transportant de la terre sablonneuse jusqu’aux bassins de traitement. De vastes plantations d’herbe à maté ont cédé la place à des trous immenses mesurant jusqu’à 10 mètres de profondeur et 80 mètres de long. Les mineurs dénombrent moins de 150 excavations. Pour les producteurs d’herbe à maté, il y en a plus de 300, la majorité illégales.D’après diverses estimations, chacune permet d’extraire un kilogramme d’or en un à deux mois.La société canadienne Latin American Minerals Paraguay (Lampa SA), qui détient une concession depuis 2012, sous-traite l’extraction de l’or aux mineurs indépendants.En 2024, 600 kilos d’or ont été exportés de Paso Yobai, générant 260.000 dollars de redevances pour l’Etat, selon le vice-ministre des Mines et de l’Energie, Mauricio Bejarano. “La rentabilité est garantie”, se réjouit-il.Le président de l’Association des Producteurs de Yerba Mate montre les feuilles couvertes de la poussière rouge soulevée par l’exploitation de la terre: “Les acheteurs ne veulent plus de notre yerba mate qui pousse près des bassins”, regrette-t-il.Les préoccupations de l’agriculteur sont partagées par le leader de la communauté Mbya Guarani, Nery Cardozo Benitez, qui accuse “les politiciens qui s’enrichissent”. “Les produits chimiques utilisés sont très puissants. Ils s’évaporent dans l’air et contaminent nos animaux”, fustige-t-il.”Les poissons meurent. Nous n’avons pas d’eau potable” (…) la ressource naturelle appartient à tous, pas seulement aux riches ni aux autorités”, se désole Mariano Benitez, le chef d’une autre communauté.Le vice-ministre Bejarano estime pour sa part que l’impact environnemental est “minime” et exige des preuves de pollution. “Jusqu’à présent, à ma connaissance, aucune plainte” n’a été déposée auprès du parquet, argue-t-il. “Ce qu’il y a, c’est une compétition pour le territoire”.Le secrétaire de l’Association des Mineurs, Rubén Villalba, accuse paysans et indigènes d’ignorance. Et compare l’emploi du mercure à celui de l’eau de javel dans la vie quotidienne: “un poison si elle est mal utilisée”.

A un mois du vote, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, en tête

A quatre semaines des législatives au Canada, le Premier ministre et candidat libéral Mark Carney est en tête des sondages devant le conservateur Pierre Poilievre, semblant réussir son pari d’incarner aux yeux des électeurs la personne idéale pour faire face à Donald Trump.Le président américain, ses déclarations, sa personnalité et la menace qu’il fait peser sur l’économie et la souveraineté canadienne sont en effet le point central de cette campagne.Selon tous les experts, la question que les Canadiens vont se poser au moment de déposer leur bulletin le 28 avril sera simple: qui de Mark Carney ou de Pierre Poilievre pourra le mieux affronter Donald Trump ces prochaines années ?  “L’économie est le principal enjeu pour moi dans cette élection, ainsi que tout ce qui touche au libre-échange avec les Etats-Unis”, raconte à l’AFP Carol Salemi, électrice d’Ottawa.”Nous avons besoin d’une véritable négociation sur le commerce avec eux et d’un dirigeant fort pour le faire”, ajoute-t-elle. Il nous faut “quelqu’un de ferme face aux Etats-Unis. Il semble que tout le monde soit d’accord sur ce point et c’est bien”, renchérit Danielle Varga, 22 ans.Et à ce jeu-là, il semble bien que, pour l’instant, la préférence des électeurs se porte sur Mark Carney. Ce novice en politique, qui a dirigé les banques centrales du Canada et d’Angleterre, a remplacé Justin Trudeau mi-mars comme Premier ministre. Après une semaine de campagne, il a complètement renversé la tendance des derniers mois: le dirigeant libéral de 60 ans est maintenant en tête dans tous les sondages, et pourrait même être en mesure de constituer un gouvernement majoritaire.”C’est l’élection la plus importante de notre vie”, a-t-il martelé samedi. “Elle est cruciale pour redéfinir notre relation avec les Etats-Unis, défendre le Canada et bâtir une économie forte et unifiée”, a-t-il poursuivi devant des électeurs de sa circonscription à Ottawa.La semaine passée, il a dû interrompre sa campagne après l’annonce par Donald Trump de son intention d’imposer des droits de douane de 25% sur les importations de voitures. Une mesure qui viendrait s’ajouter aux tarifs douaniers déjà appliqués par Washington sur l’acier et l’aluminium.Dans la foulée, les deux hommes ont eu un appel qualifié d'”extrêmement constructif” par le président américain. Un changement de ton de sa part, qui n’est pas passé inaperçu au nord de la frontière.- “Période exceptionnelle” -De son côté, le conservateur Pierre Poilievre, 45 ans, a lancé sa campagne en mettant l’accent sur des réductions d’impôts, l’amélioration de l’accès au logement et le développement des ressources naturelles pour contrer les pressions américaines.Cet homme politique de carrière cherche à tordre le cou à l’idée qu’il serait proche du président américain, devenue un handicap dans le contexte actuel.”Le président Trump veut voir les libéraux rester au pouvoir. Nous savons pourquoi: car avec eux le Canada est faible et ils laisseront nos investissements s’enfuir vers les Etats-Unis”, a-t-il estimé dimanche.Les autres partis, notamment le Nouveau parti démocratique (NPD) de Jagmeet Singh et le Bloc Québécois de Yves-François Blanchet, peinent à faire entendre leur voix en pleine crise nationale.”C’est vraiment une période exceptionnelle”, juge Geneviève Tellier, professeure de sciences politiques à Ottawa, qui estime que “le Canada est à la recherche d’un sauveur”.Selon elle, le “discours ferme” de Mark Carney jeudi expliquant que “les relations avec les Etats-Unis ne seraient plus jamais comme avant, parle aux électeurs”. Les Canadiens se tournent vers Mark Carney, car “ils veulent de la sécurité et une figure rassurante en temps de crise”, renchérit Daniel Beland, de l’université McGill de Montréal.Dans ce pays de 41 millions d’habitants, dont le chef d’Etat en titre est le roi d’Angleterre, 343 sièges sont en jeu dans cette élection anticipée. Le parti qui obtiendra une majorité (donc au minimum 172 députés) formera le prochain gouvernement et son chef deviendra Premier ministre.

A un mois du vote, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, en tête

A quatre semaines des législatives au Canada, le Premier ministre et candidat libéral Mark Carney est en tête des sondages devant le conservateur Pierre Poilievre, semblant réussir son pari d’incarner aux yeux des électeurs la personne idéale pour faire face à Donald Trump.Le président américain, ses déclarations, sa personnalité et la menace qu’il fait peser sur l’économie et la souveraineté canadienne sont en effet le point central de cette campagne.Selon tous les experts, la question que les Canadiens vont se poser au moment de déposer leur bulletin le 28 avril sera simple: qui de Mark Carney ou de Pierre Poilievre pourra le mieux affronter Donald Trump ces prochaines années ?  “L’économie est le principal enjeu pour moi dans cette élection, ainsi que tout ce qui touche au libre-échange avec les Etats-Unis”, raconte à l’AFP Carol Salemi, électrice d’Ottawa.”Nous avons besoin d’une véritable négociation sur le commerce avec eux et d’un dirigeant fort pour le faire”, ajoute-t-elle. Il nous faut “quelqu’un de ferme face aux Etats-Unis. Il semble que tout le monde soit d’accord sur ce point et c’est bien”, renchérit Danielle Varga, 22 ans.Et à ce jeu-là, il semble bien que, pour l’instant, la préférence des électeurs se porte sur Mark Carney. Ce novice en politique, qui a dirigé les banques centrales du Canada et d’Angleterre, a remplacé Justin Trudeau mi-mars comme Premier ministre. Après une semaine de campagne, il a complètement renversé la tendance des derniers mois: le dirigeant libéral de 60 ans est maintenant en tête dans tous les sondages, et pourrait même être en mesure de constituer un gouvernement majoritaire.”C’est l’élection la plus importante de notre vie”, a-t-il martelé samedi. “Elle est cruciale pour redéfinir notre relation avec les Etats-Unis, défendre le Canada et bâtir une économie forte et unifiée”, a-t-il poursuivi devant des électeurs de sa circonscription à Ottawa.La semaine passée, il a dû interrompre sa campagne après l’annonce par Donald Trump de son intention d’imposer des droits de douane de 25% sur les importations de voitures. Une mesure qui viendrait s’ajouter aux tarifs douaniers déjà appliqués par Washington sur l’acier et l’aluminium.Dans la foulée, les deux hommes ont eu un appel qualifié d'”extrêmement constructif” par le président américain. Un changement de ton de sa part, qui n’est pas passé inaperçu au nord de la frontière.- “Période exceptionnelle” -De son côté, le conservateur Pierre Poilievre, 45 ans, a lancé sa campagne en mettant l’accent sur des réductions d’impôts, l’amélioration de l’accès au logement et le développement des ressources naturelles pour contrer les pressions américaines.Cet homme politique de carrière cherche à tordre le cou à l’idée qu’il serait proche du président américain, devenue un handicap dans le contexte actuel.”Le président Trump veut voir les libéraux rester au pouvoir. Nous savons pourquoi: car avec eux le Canada est faible et ils laisseront nos investissements s’enfuir vers les Etats-Unis”, a-t-il estimé dimanche.Les autres partis, notamment le Nouveau parti démocratique (NPD) de Jagmeet Singh et le Bloc Québécois de Yves-François Blanchet, peinent à faire entendre leur voix en pleine crise nationale.”C’est vraiment une période exceptionnelle”, juge Geneviève Tellier, professeure de sciences politiques à Ottawa, qui estime que “le Canada est à la recherche d’un sauveur”.Selon elle, le “discours ferme” de Mark Carney jeudi expliquant que “les relations avec les Etats-Unis ne seraient plus jamais comme avant, parle aux électeurs”. Les Canadiens se tournent vers Mark Carney, car “ils veulent de la sécurité et une figure rassurante en temps de crise”, renchérit Daniel Beland, de l’université McGill de Montréal.Dans ce pays de 41 millions d’habitants, dont le chef d’Etat en titre est le roi d’Angleterre, 343 sièges sont en jeu dans cette élection anticipée. Le parti qui obtiendra une majorité (donc au minimum 172 députés) formera le prochain gouvernement et son chef deviendra Premier ministre.

Musk deploys wealth in bid to swing Wisconsin court vote

The world’s richest man took to the stage in the US state of Wisconsin on Sunday in a bid to swing the local supreme court to the right, with the help of two $1 million checks for voters.Elon Musk, the owner of Tesla and SpaceX and an advisor to US President Donald Trump, deployed his largesse along with his rhetoric to try to turn out the vote on Tuesday in favor of a conservative judge.Wisconsin is a swing state, in the balance between the Democratic and Republican parties, and Musk argued that only a supreme court leaning to the right could protect pro-Trump districts from gerrymandering and voter fraud.”What’s happening on Tuesday is a vote for which party controls the US House of Representatives,” Musk declared, arguing that the federal congress was so evenly balanced Wisconsin’s seats could decide its majority.”And whichever party controls the House … to a significant degree, controls the country, which then steers the course of Western civilization,” said Musk, who arrived wearing the “cheese head” wedge hat favored by local football fans.  “So it’s like, I feel like this is one of those things that may not seem that it’s going to affect the entire destiny of humanity, but I think it will.”To back up this ambition, Musk has piled some of his own money into the Wisconsin Supreme Court vote.The race pits conservative Brad Schimel against liberal Susan Crawford. The outgoing judge was backed by Democrats, so a Schimel win would tilt the court right, while Crawford would preserve its liberal leanings.Wisconsin was won by Trump in the 2024 presidential election, but its electoral districts could be redrawn before the next mid-term Congressional elections in November next year. The liberal candidate, 60-year-old Crawford, was campaigning Sunday the old-fashioned way, addressing a crowd at an antiques shop meeting on a rainy morning.”So Elon Musk, folks, that guy, right? He has now spent more than $25 million, it goes up every day,” Crawford told the crowd. “He’s working as the unelected right-hand man to the president. He’s got an agenda.”- Straight-armed salute -There was an enthusiastic crowd at Musk’s Green Bay rally but, at small-town meetings, the South African-born oligarch’s eruption into Wisconsin’s affairs seems to have provoked as much resistance as support. Rob Patterson, a 65-year-old retired electrical engineer, came to a rally in Crawford with a sign showing Musk giving a straight-armed salute. “Oi wanker, our Supreme Court is not for sale,” the sign read.Since buying himself a $277 million role in Trump’s presidential campaign last year, Musk has gained unprecedented un-elected power.Once Trump returned to the White House he invited his sponsor to head a new cost-cutting agency named after an internet meme: the Department of Government Efficiency, or DOGE. In just a few weeks Musk has already sacked or suspended tens of thousands of federal workers, gutted foreign aid and begun the job of dismantling several agencies. “It’s like a bull in a china shop. He has no idea what he’s doing,” complained Patterson.Outside a supermarket in Elkhorn, 70-year-old retired elementary school teacher Linda Suskey says she plans to vote for Crawford to keep balance in the court.And she doesn’t have much time for Musk’s blandishments.”He uses his money to get what he wants, which is more money,” she told AFP.”I think he’s got too much power, and he doesn’t answer to anybody — and yeah, he’s just controlling things to help the rich get richer.”- ‘Activist judges’ -Aside from campaign donations to the conservative, Musk handed two prize checks of $1 million each.This mirrored his scheme during the presidential race to hand out $1 million a day to a voter who registered in a swing state vital to Trump’s victory.Through his political organization, Musk has also offered $100 each to voters who sign his petition against “activist judges” in Wisconsin.When he launched the petition, Crawford accused him of seeking to buy a seat on the state supreme court in order to swing judgements in favor of his companies.Tesla has launched a legal challenge to Wisconsin’s law banning car automakers from directly owning car dealerships. The case could well end up before the court.

China manufacturing activity grows at highest rate in a year

China’s manufacturing activity grew in March for the highest rate in a year, official data showed Monday, a rare bright spot as the world’s second-largest economy struggles to climb out of a prolonged slump.Authorities have looked in recent months to revive confidence in the Chinese economy, grappling with a prolonged property sector crisis and now under increasing pressure from fresh trade tensions with the United States.The Purchasing Managers’ Index — a key measure of industrial output — came in at 50.5 in March, according to the National Bureau of Statistics (NBS), above the 50-point mark that separates growth and contraction.The reading for March was up from February’s 50.2, and the highest in twelve months.Manufacturing was boosted by workers’ return to work after the traditional Spring Festival travel period in February and the fact that “enterprises’ production and operating activities accelerated,” NBS statistician Zhao Qinghe said in a statement.The non-manufacturing PMI, which measures activity in the services sector, came in at 50.8, up from February’s 50.4.China has in recent years battled stuttering youth unemployment, stubbornly low consumer demand and a persistent property sector debt crisis.Higher US tariffs on Chinese exports are also expected to hit domestic manufacturers in the coming months.”The manufacturing sector faces downside risk in Q2 as the external demand weakens, driven by the tariffs and the economic slowdown in the US,” Zhiwei Zhang, President and Chief Economist at Pinpoint Asset Management, said in a note.”The big question is how much export growth will decline, and how quickly the fiscal spending will pick up to offset weaker exports,” he added.Authorities announced a raft of stimulus measures last year including rate cuts and the easing of some home purchasing restrictions.And leaders at a key political meeting this month vowed to create 12 million new urban jobs in 2025.They also said they were aiming for total growth this year of five percent — the same as 2024 and a goal considered ambitious by many economists.

‘Waited for death’: Ex-detainees recount horrors of Sudan’s RSF prisonsMon, 31 Mar 2025 03:03:52 GMT

For almost two years, Emad Mouawad had been repeatedly shuttled from one Sudanese paramilitary-run detention centre to another, terrified each day would be his last.The 44-year-old Egyptian merchant spent years selling home appliances in neighbouring Sudan before fighters from the paramilitary Rapid Support Forces (RSF) stormed his Khartoum home in June 2023, taking him and …

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Lutte contre l’immigration clandestine: plus de 40 pays réunis à Londres

Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueille lundi à Londres les représentants d’une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l’immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis comme ses prédécesseurs conservateurs d’endiguer le phénomène des “small boats” (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.Les trois premiers mois de l’année ont toutefois été marqués par un nouveau record d’arrivées, avec un total de 5.840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.Keir Starmer donnera le coup d’envoi de ce “premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l’urgence de l’immigration clandestine”, qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper.Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique du Nord, y compris des Etats-Unis. Au menu des discussions, la collaboration entre les Etats pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l’Union européenne. “Je ne crois tout simplement pas qu’il soit impossible de s’attaquer à la criminalité organisée liée à l’immigration”, a prévu de dire le dirigeant travailliste, selon un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l’Intérieur.- “Consensus mondial” -“Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont”, doit-il ajouter.Ce sommet s’inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemande, français et néerlandais.Les cinq pays avaient alors signé un plan d’action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ des migrants, comme le Vietnam ou l’Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.Il réunira également le chef de la Border Force, l’agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d’Interpol, d’Europol et d’Afripol.Selon le ministère britannique de l’Intérieur, les ministres discuteront de l’équipement, de l’infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.Ils se pencheront aussi sur le fonctionnement des filières et chercheront à “établir un consensus mondial sur la lutte” contre le recrutement de migrants en ligne.Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d’exporter des moteurs et d’autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite.Le Premier ministre a comparé les passeurs d’immigrés clandestins à des “terroristes”. Son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l’ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste afin de combattre ces réseaux.En février, le gouvernement a durci les règles d’acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.”Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni”, a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.Au total, plus de 157.770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.

Lutte contre l’immigration clandestine: plus de 40 pays réunis à Londres

Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueille lundi à Londres les représentants d’une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l’immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis comme ses prédécesseurs conservateurs d’endiguer le phénomène des “small boats” (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.Les trois premiers mois de l’année ont toutefois été marqués par un nouveau record d’arrivées, avec un total de 5.840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.Keir Starmer donnera le coup d’envoi de ce “premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l’urgence de l’immigration clandestine”, qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper.Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique du Nord, y compris des Etats-Unis. Au menu des discussions, la collaboration entre les Etats pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l’Union européenne. “Je ne crois tout simplement pas qu’il soit impossible de s’attaquer à la criminalité organisée liée à l’immigration”, a prévu de dire le dirigeant travailliste, selon un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l’Intérieur.- “Consensus mondial” -“Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont”, doit-il ajouter.Ce sommet s’inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemande, français et néerlandais.Les cinq pays avaient alors signé un plan d’action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ des migrants, comme le Vietnam ou l’Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.Il réunira également le chef de la Border Force, l’agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d’Interpol, d’Europol et d’Afripol.Selon le ministère britannique de l’Intérieur, les ministres discuteront de l’équipement, de l’infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.Ils se pencheront aussi sur le fonctionnement des filières et chercheront à “établir un consensus mondial sur la lutte” contre le recrutement de migrants en ligne.Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d’exporter des moteurs et d’autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d’extrême droite.Le Premier ministre a comparé les passeurs d’immigrés clandestins à des “terroristes”. Son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l’ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste afin de combattre ces réseaux.En février, le gouvernement a durci les règles d’acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.”Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni”, a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.Au total, plus de 157.770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.