Grand messe de l’extrême droite en hommage à Jean-Marie Le Pen

Toute l’extrême droite s’est réunie jeudi pour un dernier hommage rendu au fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen, dans et hors de l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, à Paris.  Mort le 7 janvier à 96 ans, le finaliste de la présidentielle de 2002 a déjà été inhumée samedi dans le cimetière de sa ville natale de La Trinité-sur-Mer (Morbihan) à l’issue d’une messe célébrée dans la plus stricte intimité familiale. Ses trois filles, Marie-Caroline, Yann et Marine Le Pen, avaient cependant souhaité organiser un autre hommage, à Paris, celui-là ouvert au public.Mais seules les quelques 400 personnes invitées pouvaient entrer dans l’église construite par Anne d’Autriche pour remercier de la naissance du futur Louis XIV: les badauds, environ deux milliers, étaient cantonnés sur le parvis, sur lequel se dressaient deux écrans géants retransmettant la cérémonie. Outre les membres du Rassemblement national, son président Jordan Bardella en tête, toutes les chapelles de l’extrême droite avaient fait le déplacement, y compris l’adversaire de Marine Le Pen, Éric Zemmour, mais aussi Bruno Mégret, ancien numéro deux du FN qui avait rompu avec Jean-Marie Le Pen en 1998 ou Carl Lang, également dissident. Philippe de Villiers était également présent. L’historien spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus était également dans l’église.En revanche, plusieurs personnalités d’ultra-droite indésirables ont été reléguées à l’extérieur, tels les négationnistes Thomas Joly, président du pétainiste Parti de la France, ou Yvan Benedetti, son fondateur. “Refoulé avec les parias de l’hommage religieux à Jean-Marie Le Pen à Paris”, a tweeté le premier avec une photo montrant également Jérôme Bourbon, le patron de l’hebdomadaire d’extrême-droite Rivarol.Resté dans la rue aux abords de l’église, l’ancien humoriste Dieudonné, condamné pour antisémitisme, a estimé que Jean-Marie Le Pen “était un homme libre” au milieu d’un “paysage politique peut-être trop étroit”. – “Une idée vraie” -“Je ne m’étends pas sur les engagements politiques de M. Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence, si ce n’est qu’ils ont toujours été motivés par l’amour de la France”, a pour sa part assuré l’abbé Christophe Kowalczyk au début de l’office.Au cours de cette messe longue de plus d’une heure et demi, Bruno Gollnisch, vieux compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, a pris la parole, une flamme tricolore épinglée au revers de sa veste, de même que Marie-Christine Arnautu, très proche du fondateur du FN, et sa fille Marie-Caroline Le Pen, qui a célébré un “patriote indomptable”. Davantage politiques, les discours de  Marion Maréchal -qui s’était éloignée un temps de sa tante Marine Le Pen pour soutenir Eric Zemmour, avant de se rapprocher à nouveau du RN- et de Louis Aliot, ancien compagnon de Marine Le Pen, ont été applaudis. “On n’arrête pas un peuple en marche, on n’arrête pas une idée vraie, on n’arrête pas un exemple juste”, a tonné Marion Maréchal, quand le maire de Perpignan rappelait que “le 21 avril 2002”, date de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, “il faisait trembler le système, éliminant la gauche en restant fidèle à son histoire, ses idées, ses valeurs et ses amis”.L’ancien président du Front national de la jeunesse a alors entamé une litanie de ses compagnons politiques disparus, du militant de l’OAS Roger Holeindre à Jean-Pierre Stirbois, l’homme des premiers succès électoraux du parti à la flamme dans les années 80. Plusieurs petits-enfants de Jean-Marie Le Pen s’étaient auparavant succédé pour lire une partie de l’homélie, l’un d’entre eux appelant à prier “pour la France”: “Que les Français sachent choisir pour les gouverner et les guider des hommes sages et justes”. De nombreuses prières ont été lues ou chantées, parmi lesquelles la prière des paras, la prière à Jeanne d’Arc et une prière de l’écrivain catholique Charles Péguy, “La foi que j’aime le mieux, c’est Dieu, c’est l’espérance”.Aux abords de l’église, avant le début de la cérémonie, on pouvait entendre le “ChÅ“ur des esclaves hébreux” de Verdi -dans une version allemande-, que le leader frontiste faisait déjà jouer dans ses meetings, et voir une charrette richement décorée à la gloire de la garde impériale.Pendant toute la cérémonie, des porte-drapeaux aux bérets de différentes couleurs s’étaient placés de part et d’autre de l’église.Derrière eux, au pied d’une statue devant l’église, on apercevait des autocollants “pied noir pour toujours” sur une grande étole aux couleurs du RN. A côté, un militant transi de froid replongeait de temps en temps dans la lecture de son roman, “Ecritures corsaires”, de l’écrivain marxiste Pier Paolo Pasolini.

Cyprus hails new access to US defence goods

Cyprus on Thursday heralded a move by United States President Joe Biden allowing the strategic Mediterranean country access to military equipment.Traditionally aligned with Russia, European Union member Cyprus has solidified a more pro-American stance since the election of President Nikos Christodoulides in 2023.In a memorandum issued by the White House on Wednesday, Biden said “the furnishing of defence articles and defence services to the Republic of Cyprus will strengthen the security of the United States and promote world peace.”Biden’s decision makes Cyprus eligible “to receive defence equipment, supplies, and services” through programmes including Foreign Military Sales and the Excess Defense Articles divestment initiative, Washington’s embassy to Nicosia said on its website.A statement from the Cyprus Presidency on Thursday called the move a “historic milestone in the bilateral relations between Cyprus and the United States” that would “yield tangible benefits at diplomatic and defence levels”.It is also “clear acknowledgement” from Washington that Cyprus is a “key pillar of stability and security in the Eastern Mediterranean”, the Presidency said.On X, United States Ambassador Julie Davis Fisher said: “President Biden’s determination of the ROC’s eligibility for government-to-government defence sales marks an important step in deepening the relationship, enhancing security cooperation & promoting stability in the East Med.”In 2022 Washington fully lifted a decades-old arms embargo, conditional on Nicosia continuing to block Russian warships from its ports.The United States imposed the arms embargo on the whole of Cyprus in 1987 in the hope it could encourage its reunification. Cypriot government spokesman Konstantinos Letymbiotis said the new defence cooperation was the result of Cyprus proving itself a valuable partner during the Middle East crisis.The two countries cooperated in an initiative to deliver aid to Gaza by sea, as well as on the evacuation of US nationals from the region, he said.Cyprus has been divided since 1974, when NATO-member Turkey invaded the north in response to a Greek-backed coup. More than 30,000 Turkish troops remain stationed on the island.Last year, Christodoulides was the first Cypriot president to visit the White House since 1996, and the two sides entered a Strategic Dialogue aimed at enhancing security and other areas.

Le Venezuela remet en liberté une figure de la défense des libertés d’expression

Le directeur d’une ONG réputée de défense des droits humains et de la liberté d’expression au Venezuela a été remis en liberté jeudi, après neuf jours en détention inexpliqués.”Aux premières heures de ce 16 janvier, notre directeur Carlos Correa a été remis en liberté”, a indiqué l’ONG sur le réseau social X. “Nous remercions toutes les personnes, organisations, gouvernements et collectifs qui se sont associés aux appels pour sa libération. Nous poursuivons le travail pour la défense et la dignité humaine”, a ajouté cette organisation.Carlos Correa, professeur d’université et figure respectée, faisant autorité en matière de liberté d’expression et de la presse au Venezuela, faisait partie des personnes arrêtées le 7 janvier, trois jours avant l’investiture du président Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans, malgré les accusations de fraudes électorales de l’opposition.Des dirigeants politiques, à l’instar de l’ancien candidat à la présidentielle Enrique Márquez, ont également fini en prison.Mercredi, l’épouse de M. Correa, Mabel Calderín, avait indiqué avoir pu s’entretenir avec le procureur chargé du dossier de son mari qui lui a expliqué qu’il avait été présenté le 9 janvier à un tribunal compétent en matière de terrorisme. Elle n’a pas eu de détails sur les accusations portées contre lui, ou sur son lieu de détention, inconnu pendant tout ce temps. Espacio Publico a recensé plus de 400 journaux, stations de radio et de télévision fermés en plus de deux décennies au Venezuela. Le pays se classe à la 156e place sur 180 pour la liberté de la presse, selon Reporters sans frontière. Seuls le Nicaragua (163e) et Cuba (168e) font pire en Amérique latine.Carlos Correa “a été détenu neuf jours mais n’aurait jamais dû l’être car c’est un militant et un homme intègre”, a dénoncé le syndicat de la presse vénézuélienne SNTP.

Le Venezuela remet en liberté une figure de la défense des libertés d’expression

Le directeur d’une ONG réputée de défense des droits humains et de la liberté d’expression au Venezuela a été remis en liberté jeudi, après neuf jours en détention inexpliqués.”Aux premières heures de ce 16 janvier, notre directeur Carlos Correa a été remis en liberté”, a indiqué l’ONG sur le réseau social X. “Nous remercions toutes les personnes, organisations, gouvernements et collectifs qui se sont associés aux appels pour sa libération. Nous poursuivons le travail pour la défense et la dignité humaine”, a ajouté cette organisation.Carlos Correa, professeur d’université et figure respectée, faisant autorité en matière de liberté d’expression et de la presse au Venezuela, faisait partie des personnes arrêtées le 7 janvier, trois jours avant l’investiture du président Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans, malgré les accusations de fraudes électorales de l’opposition.Des dirigeants politiques, à l’instar de l’ancien candidat à la présidentielle Enrique Márquez, ont également fini en prison.Mercredi, l’épouse de M. Correa, Mabel Calderín, avait indiqué avoir pu s’entretenir avec le procureur chargé du dossier de son mari qui lui a expliqué qu’il avait été présenté le 9 janvier à un tribunal compétent en matière de terrorisme. Elle n’a pas eu de détails sur les accusations portées contre lui, ou sur son lieu de détention, inconnu pendant tout ce temps. Espacio Publico a recensé plus de 400 journaux, stations de radio et de télévision fermés en plus de deux décennies au Venezuela. Le pays se classe à la 156e place sur 180 pour la liberté de la presse, selon Reporters sans frontière. Seuls le Nicaragua (163e) et Cuba (168e) font pire en Amérique latine.Carlos Correa “a été détenu neuf jours mais n’aurait jamais dû l’être car c’est un militant et un homme intègre”, a dénoncé le syndicat de la presse vénézuélienne SNTP.

Israel accuses Hamas of backtracking on fragile ceasefire deal

Israel accused Hamas on Thursday of backtracking on parts of a fragile ceasefire and hostage release deal in the Gaza war, and carried out fresh air strikes ahead of an expected vote by the cabinet.The truce, announced by mediators Qatar and the United States on Wednesday, would take effect on Sunday and involve the exchange of Israeli hostages for Palestinian prisoners, after which the terms of a permanent end to the war would be finalised.But the office of Prime Minister Benjamin Netanyahu said Thursday that Hamas had “reneged on parts of the agreement reached… in an effort to extort last-minute concessions”.It also said that the Israeli cabinet, which has yet to approve the agreement, “will not convene until the mediators notify Israel that Hamas has accepted all elements of the agreement”.Hamas political bureau member Sami Abu Zuhri said there was “no basis” to Israel’s accusations.In Gaza, the civil defence agency said Israel had pounded several areas of the territory since the announcement of the deal, killing at least 73 people and wounding hundreds.The agreement followed months of fruitless negotiations to end the deadliest war in Gaza’s history, and, if finalised, would pause hostilities one day before the inauguration of US President-elect Donald Trump.Netanyahu spoke with both US President Joe Biden and Trump on Wednesday, the Israeli leader’s office said, thanking them for their help securing the agreement but also cautioning that “final details” were still being worked on.The war was triggered by the October 7, 2023 Hamas attack on Israel, which resulted in the deaths of 1,210 people, mostly civilians, according to an AFP tally of official Israeli figures.During the attack, the deadliest in Israeli history, Palestinian militants also took 251 people hostage, 94 of whom are still being held in Gaza, including 34 the Israeli military says are dead.Israel’s ensuing campaign has destroyed much of Gaza, killing 46,788 people, most of them civilians, according to figures from the Hamas-run territory’s health ministry that the UN considers reliable.- Mixed feelings -In Israel and Gaza, there were celebrations but also anguish.Saeed Alloush, who lives in north Gaza, said he and his loved ones were “waiting for the truce and were happy”, until overnight strikes killed his relatives.”It was the happiest night since October 7″ until “we received the news of the martyrdom of 40 people from the Alloush family”, he said.In Tel Aviv, pensioner Simon Patya said he felt “great joy” that some hostages will return alive, but also “great sorrow for those who are returning in bags, and that will be a very strong blow, morally.”Two far-right party leaders in Netanyahu’s cabinet have publicly opposed the agreement.Finance Minister Bezalel Smotrich said it was a “dangerous deal”, while National Security Minister Itamar Ben Gvir called it “disastrous”.Israeli media said the government’s ratification of the agreement may be delayed in part due to disagreements within the ruling coalition.Citing a source close to talks, Kan public broadcaster said Netanyahu wanted to protect the integrity of his government but that Smotrich was presenting a “real threat”.The deal followed intensified efforts from mediators Qatar, Egypt and the United States.Qatari Prime Minister Sheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani announced on Wednesday that the “two belligerents in the Gaza Strip have reached a deal”.”We hope that all parties will commit to implementing all the terms of this agreement,” he said, adding that the three mediators would monitor its implementation.During an initial 42-day ceasefire, 33 hostages would be released, the Qatari prime minister said, including women, “children, elderly people, as well as civilian ill people and wounded”.Also in the first phase, Israeli forces would withdraw from Gaza’s densely populated areas and allow displaced Palestinians to return “to their residences”, he said. – Aid needed -Announcing the deal from the White House, Biden said he was “deeply satisfied this day has come”, calling the negotiations some of the “toughest” of his career.He added that the second phase of the agreement, if finalised, would bring a “permanent end to the war”.Envoys from both Trump’s incoming administration and Biden’s outgoing one had been present at the latest negotiations, with a senior Biden official saying the unlikely pairing had been a decisive factor in reaching the deal.Trump on social media hailed the “EPIC ceasefire agreement”.Biden said the deal would “surge much needed humanitarian assistance to Palestinian civilians, and reunite the hostages with their families”.Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi underscored the “importance of accelerating the entry of urgent humanitarian aid” into Gaza.Egypt’s state-linked Al-Qahera News cited a security source as saying coordination was “underway” to reopen the Rafah crossing on Gaza’s border with Egypt to allow the entry of aid.The UN’s Palestinian refugee agency, UNRWA, facing an Israeli ban on its activities set to take effect later this month, welcomed the deal.”What’s needed is rapid, unhindered and uninterrupted humanitarian access and supplies to respond to the tremendous suffering caused by this war,” UNRWA head Philippe Lazzarini wrote on X.burs-ser/ami

BP supprime des milliers de postes après une année laborieuse

Plombé par des résultats médiocres et embarqué dans une nouvelle stratégie de recentrage sur le pétrole et le gaz, au détriment du renouvelable, le géant britannique BP a annoncé jeudi 4.700 suppressions d’emplois en interne et 3.000 chez ses sous-traitants.Ces décisions s’inscrivent dans “un programme pluriannuel de simplification et de recentrage de BP”, destiné à améliorer sa compétitivité et à “réduire ses coûts”, est-il souligné dans un communiqué.Les 4.700 suppressions en interne “représentent une grande partie de la réduction prévue cette année”, est-il précisé, ce qui laisse entendre d’autres annonces en 2025.Elles comptent pour plus de 5% des effectifs de BP, qui indique sur son site internet employer 87.800 personnes dans 61 pays.”Ces propositions sont, bien entendu, soumises à la consultation et aux réglementations locales”, écrit le directeur général du groupe, Murray Auchinclos, dans un courrier aux employés consulté par l’AFP.”Je comprends et reconnais l’incertitude que cela entraîne pour tous ceux dont l’emploi peut être menacé, ainsi que l’effet que cela peut avoir sur les collègues et les équipes”, poursuit-il, assurant que le groupe dispose d’un “large éventail d’aides” pour les employés évincés.A la mi-journée jeudi, le cours de l’entreprise progresse d’environ 0,9% à la Bourse de Londres.- Dégringolade -L’ancien directeur financier, qui a pris la tête de l’entreprise début 2024, entend la faire évoluer vers une “entreprise plus simple, plus ciblée et à plus forte valeur ajoutée”, souligne aussi M. Auchinclos dans son courrier.Car le groupe a annoncé tout au long de l’année 2024 des résultats bien moins bons qu’espérés, avec des bénéfices en forte chute sur les trois premiers trimestres.Ses résultats ont dégringolé au troisième trimestre, à 206 millions de dollars contre 4,9 milliards un an plus tôt, affectés par la baisse des marges de raffinage, des ventes médiocres et des dépréciations d’actifs, dans un contexte de baisse des prix.BP a aussi prévenu mardi s’attendre à un recul de la production de pétrole au dernier trimestre de 2024 par rapport à celle du trimestre précédent, mettant en garde, là encore, contre les marges “plus faibles” de son activité de raffinage.- Séduire la Bourse -Dans l’espoir de doper un cours en Bourse à la traîne par rapport aux autres majors pétrolières, notamment américaines, BP a annoncé en décembre son intention de réduire “de manière significative” ses investissements dans les énergies renouvelables, après avoir déjà freiné sur ses objectifs climatiques.Il s’agit d’un changement de stratégie radical pour l’entreprise, qui s’était distinguée à partir de 2020 par un ambitieux plan de neutralité carbone.Les investisseurs spéculent depuis des mois sur un possible abandon de sa promesse de réduire la production de pétrole de 25% d’ici à 2030 par rapport à ses niveaux de 2019.BP devrait détailler ses plans lors de ses résultats annuels en février.Son concurrent britannique Shell a lui aussi fait machine arrière ces derniers mois sur certains objectifs climatiques, pour se recentrer sur les hydrocarbures et doper ses bénéfices.Les géants britanniques ne sont pas seuls à remettre l’accent sur les énergies fossiles: le français TotalEnergies avait par exemple indiqué en octobre qu’il comptait encore augmenter sa production de pétrole et de gaz jusqu’en 2030.

BP supprime des milliers de postes après une année laborieuse

Plombé par des résultats médiocres et embarqué dans une nouvelle stratégie de recentrage sur le pétrole et le gaz, au détriment du renouvelable, le géant britannique BP a annoncé jeudi 4.700 suppressions d’emplois en interne et 3.000 chez ses sous-traitants.Ces décisions s’inscrivent dans “un programme pluriannuel de simplification et de recentrage de BP”, destiné à améliorer sa compétitivité et à “réduire ses coûts”, est-il souligné dans un communiqué.Les 4.700 suppressions en interne “représentent une grande partie de la réduction prévue cette année”, est-il précisé, ce qui laisse entendre d’autres annonces en 2025.Elles comptent pour plus de 5% des effectifs de BP, qui indique sur son site internet employer 87.800 personnes dans 61 pays.”Ces propositions sont, bien entendu, soumises à la consultation et aux réglementations locales”, écrit le directeur général du groupe, Murray Auchinclos, dans un courrier aux employés consulté par l’AFP.”Je comprends et reconnais l’incertitude que cela entraîne pour tous ceux dont l’emploi peut être menacé, ainsi que l’effet que cela peut avoir sur les collègues et les équipes”, poursuit-il, assurant que le groupe dispose d’un “large éventail d’aides” pour les employés évincés.A la mi-journée jeudi, le cours de l’entreprise progresse d’environ 0,9% à la Bourse de Londres.- Dégringolade -L’ancien directeur financier, qui a pris la tête de l’entreprise début 2024, entend la faire évoluer vers une “entreprise plus simple, plus ciblée et à plus forte valeur ajoutée”, souligne aussi M. Auchinclos dans son courrier.Car le groupe a annoncé tout au long de l’année 2024 des résultats bien moins bons qu’espérés, avec des bénéfices en forte chute sur les trois premiers trimestres.Ses résultats ont dégringolé au troisième trimestre, à 206 millions de dollars contre 4,9 milliards un an plus tôt, affectés par la baisse des marges de raffinage, des ventes médiocres et des dépréciations d’actifs, dans un contexte de baisse des prix.BP a aussi prévenu mardi s’attendre à un recul de la production de pétrole au dernier trimestre de 2024 par rapport à celle du trimestre précédent, mettant en garde, là encore, contre les marges “plus faibles” de son activité de raffinage.- Séduire la Bourse -Dans l’espoir de doper un cours en Bourse à la traîne par rapport aux autres majors pétrolières, notamment américaines, BP a annoncé en décembre son intention de réduire “de manière significative” ses investissements dans les énergies renouvelables, après avoir déjà freiné sur ses objectifs climatiques.Il s’agit d’un changement de stratégie radical pour l’entreprise, qui s’était distinguée à partir de 2020 par un ambitieux plan de neutralité carbone.Les investisseurs spéculent depuis des mois sur un possible abandon de sa promesse de réduire la production de pétrole de 25% d’ici à 2030 par rapport à ses niveaux de 2019.BP devrait détailler ses plans lors de ses résultats annuels en février.Son concurrent britannique Shell a lui aussi fait machine arrière ces derniers mois sur certains objectifs climatiques, pour se recentrer sur les hydrocarbures et doper ses bénéfices.Les géants britanniques ne sont pas seuls à remettre l’accent sur les énergies fossiles: le français TotalEnergies avait par exemple indiqué en octobre qu’il comptait encore augmenter sa production de pétrole et de gaz jusqu’en 2030.

BP supprime des milliers de postes après une année laborieuse

Plombé par des résultats médiocres et embarqué dans une nouvelle stratégie de recentrage sur le pétrole et le gaz, au détriment du renouvelable, le géant britannique BP a annoncé jeudi 4.700 suppressions d’emplois en interne et 3.000 chez ses sous-traitants.Ces décisions s’inscrivent dans “un programme pluriannuel de simplification et de recentrage de BP”, destiné à améliorer sa compétitivité et à “réduire ses coûts”, est-il souligné dans un communiqué.Les 4.700 suppressions en interne “représentent une grande partie de la réduction prévue cette année”, est-il précisé, ce qui laisse entendre d’autres annonces en 2025.Elles comptent pour plus de 5% des effectifs de BP, qui indique sur son site internet employer 87.800 personnes dans 61 pays.”Ces propositions sont, bien entendu, soumises à la consultation et aux réglementations locales”, écrit le directeur général du groupe, Murray Auchinclos, dans un courrier aux employés consulté par l’AFP.”Je comprends et reconnais l’incertitude que cela entraîne pour tous ceux dont l’emploi peut être menacé, ainsi que l’effet que cela peut avoir sur les collègues et les équipes”, poursuit-il, assurant que le groupe dispose d’un “large éventail d’aides” pour les employés évincés.A la mi-journée jeudi, le cours de l’entreprise progresse d’environ 0,9% à la Bourse de Londres.- Dégringolade -L’ancien directeur financier, qui a pris la tête de l’entreprise début 2024, entend la faire évoluer vers une “entreprise plus simple, plus ciblée et à plus forte valeur ajoutée”, souligne aussi M. Auchinclos dans son courrier.Car le groupe a annoncé tout au long de l’année 2024 des résultats bien moins bons qu’espérés, avec des bénéfices en forte chute sur les trois premiers trimestres.Ses résultats ont dégringolé au troisième trimestre, à 206 millions de dollars contre 4,9 milliards un an plus tôt, affectés par la baisse des marges de raffinage, des ventes médiocres et des dépréciations d’actifs, dans un contexte de baisse des prix.BP a aussi prévenu mardi s’attendre à un recul de la production de pétrole au dernier trimestre de 2024 par rapport à celle du trimestre précédent, mettant en garde, là encore, contre les marges “plus faibles” de son activité de raffinage.- Séduire la Bourse -Dans l’espoir de doper un cours en Bourse à la traîne par rapport aux autres majors pétrolières, notamment américaines, BP a annoncé en décembre son intention de réduire “de manière significative” ses investissements dans les énergies renouvelables, après avoir déjà freiné sur ses objectifs climatiques.Il s’agit d’un changement de stratégie radical pour l’entreprise, qui s’était distinguée à partir de 2020 par un ambitieux plan de neutralité carbone.Les investisseurs spéculent depuis des mois sur un possible abandon de sa promesse de réduire la production de pétrole de 25% d’ici à 2030 par rapport à ses niveaux de 2019.BP devrait détailler ses plans lors de ses résultats annuels en février.Son concurrent britannique Shell a lui aussi fait machine arrière ces derniers mois sur certains objectifs climatiques, pour se recentrer sur les hydrocarbures et doper ses bénéfices.Les géants britanniques ne sont pas seuls à remettre l’accent sur les énergies fossiles: le français TotalEnergies avait par exemple indiqué en octobre qu’il comptait encore augmenter sa production de pétrole et de gaz jusqu’en 2030.

Israël accuse le Hamas de remettre en cause le fragile accord de cessez-le-feu à Gaza

Israël a accusé jeudi le Hamas de reculer sur l’accord annoncé la veille pour une trêve à Gaza et la libération des otages, et mené de nouvelles frappes sur le territoire palestinien, avant une réunion gouvernementale pour approuver cette issue à une guerre de plus de 15 mois. Dans la dernière ligne droite, les autorités israéliennes ont dit jeudi matin attendre des garanties des pays médiateurs que le Hamas “a accepté tous les éléments de l’accord”.L’accord prévoit dans une première phase une trêve à partir de dimanche, la libération de 33 otages israéliens en échange d’un millier de prisonniers palestiniens, et une augmentation de l’aide humanitaire. Selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le mouvement islamiste palestinien est revenu “sur certains points” pour “extorquer des concessions de dernière minute”. Un haut dirigeant du Hamas, Sami Abou Zouhri, a rejeté ces accusations, assurant que le mouvement s’en tenait à l’accord. Dans le même temps, Israël a poursuivi ses frappes sur la bande de Gaza, selon la Défense civile du territoire, qui a fait état de 73 personnes tuées depuis l’annonce de l’accord mercredi soir, dans une “forte intensification” des bombardements. “Nous attendions la trêve et nous étions heureux” mais “soudain nous avons reçu la nouvelle du martyre de 40 personnes”, témoigne à Jabalia, dans le nord du territoire palestinien, un proche de victimes, Saeed Alloush. “Nous avons un peu peur (…) que l’accord tombe à l’eau, mais nous restons positifs”, réagit pour sa part à Tel-Aviv Yulia Kedem, où lampadaires et bancs publics sont recouverts d’autocollants saluant la mémoire de soldats tués ou d’otages . L’annonce de l’accord par le Qatar et les Etats-Unis – pays médiateurs avec l’Egypte – a été rendue possible par une accélération des négociations, qui piétinaient depuis un an, à l’approche du départ de la Maison Blanche de Joe Biden, remplacé lundi par Donald Trump. La nouvelle a été saluée par de nombreuses capitales et organisations internationales. Et des milliers de Palestiniens ont exulté à travers la bande de Gaza assiégée et dévastée par la guerre déclenchée par l’attaque d’une ampleur sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.Le Hamas a vu dans l’accord le fruit de la “ténacité” du peuple palestinien et de sa “vaillante résistance”. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dont le pays soutient du Hamas, a jugé que la “résistance” palestinienne avait “vaincu” Israël. – “Bon choix” -Le bureau de M. Netanyahu avait indiqué dans la nuit que de “derniers détails” restaient à finaliser, mais remercié MM. Biden et Trump, dont les équipes ont étroitement collaboré, pour un accord sur “la libération des otages”.Si le président israélien Isaac Herzog a salué un “bon choix”, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, d’extrême droite, a dénoncé un accord “dangereux” et précisé que les ministres de son parti voteraient contre.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes enlevées le jour de l’attaque, 94 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza qui a aussi provoqué un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU.Les principaux éléments de l’accord ont été rendus publics par le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et Joe Biden.Il doit entrer en vigueur dimanche pour une première phase de six semaines comprenant un cessez-le-feu, la libération de 33 otages – sur un total de 94 toujours détenus à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée – et un retrait israélien des zones densément peuplées.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages et un retrait complet israélien de Gaza, a dit M. Biden. La troisième et dernière étape doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.”Un mécanisme de suivi (…) sera mis en place au Caire géré par l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis”, selon le Premier ministre du Qatar.Joe Biden a assuré que l’accord permettrait, dès sa première phase, un cessez-le-feu “entier et total”.L’aide humanitaire doit augmenter pendant la première phase, durant laquelle sera négociée les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, a-t-il ajouté.- L’après-guerre en suspens -Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la grande majorité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés et vivent dans des conditions particulièrement dures.”Je n’arrive pas à croire que ce cauchemar (…) commence à toucher à sa fin”, a déclaré à l’AFP Randa Samih, une déplacée de 45 ans dans le camp de Nousseirat (centre).L’Union européenne a annoncé jeudi l’octroi une aide humanitaire de 120 millions d’euros pour faire face à la “situation catastrophique” dans le territoire palestinien. S’il réussit à faire taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique du territoire où le Hamas, à présent très affaibli, a pris le pouvoir en 2007.Â