Pour sortir du noir, le Tadjikistan mise sur l’hydroélectricité malgré des pénuries d’eau

S’éclairant à la lumière d’un téléphone, la famille Mahmoudzoda passe un énième hiver sans électricité au Tadjikistan, où l’eau manque pour alimenter les centrales hydroélectriques. Des pénuries qui risquent de s’aggraver avec le changement climatique durement ressenti en Asie centrale.Mais les autorités espèrent enfin sortir ce pays montagneux du noir en construisant un nouveau barrage, le plus haut du monde.”Les coupures d’électricité commencent dès fin septembre. Nous avons de l’électricité de 5h à 8h puis de 17h à 23h”, raconte le père, Mousslikhiddine Mahmoudzoda, rencontré par l’AFP dans un village au nord-est de la capitale Douchanbé.Comme chaque année, la compagnie nationale d’électricité Barki Tojik limite la consommation durant six mois.Une “mesure inévitable” sur fond de demande exponentielle : la population de désormais dix millions d’habitants a été multipliée par deux depuis l’indépendance en 1991 et une forte croissance économique (environ 8%) après des décennies de marasme.Le rationnement est aussi dû à la baisse du niveau des réservoirs d’eau faisant tourner les turbines des centrales hydroélectriques qui fournissent au Tadjikistan 95% de son électricité. En cause, les “faibles précipitations” alimentant le Vakhch, plus grande rivière du pays.Désormais, “chaque centimètre d’eau compte”, avertit Barki Tojik, exhortant les Tadjiks à payer leurs factures – le salaire moyen est à 180 euros – pour rénover les infrastructures vétustes.Faute d’électricité en continu, la famille Mahmoudzoda utilise un poêle à charbon pour se chauffer, procédé risqué tant les intoxications mortelles au monoxyde de carbone sont courantes.- “Palais de lumière” -Selon les autorités tadjikes, tous ces désagréments appartiendront bientôt au passé, car le pays n’utilise aujourd’hui que 5% de son immense potentiel hydroélectrique, trois fois supérieur à celui de toute l’Asie centrale.Le Tadjikistan mise tout sur Rogoun, la future plus puissante centrale hydroélectrique d’Asie centrale et plus haut barrage au monde (335 mètres), censé produire 3.600 mégawatts, l’équivalent de trois centrales nucléaires.Ce projet colossal, entamé il y a un demi-siècle sous l’URSS en 1976 puis abandonné avec la chute du communisme et la guerre civile tadjike, a été relancé. Le site fonctionne partiellement, mais la date de mise en service à pleine capacité reste inconnue.A Rogoun, d’immenses panneaux montrent le président Emomali Rakhmon, aux commandes du Tadjikistan depuis 32 ans, le regard déterminé sous un casque de chantier dans un photomontage de la construction du barrage. “Rogoun est l’avenir radieux du Tadjikistan”, y lit-on.Quelque 17.000 personnes oeuvrent sur ce chantier situé à une centaine de kilomètres à l’est de Douchanbé, dans les contreforts du Pamir.”Une fois la construction de Rogoun achevée, le Tadjikistan sortira complètement de la crise énergétique”, assure à l’AFP l’ingénieur Zafar Bouriev.Autour de lui, des dizaines d’engins s’affairent sur ce site, véritable ville souterraine, où fourmillent les travailleurs dans les quelque 80 kilomètres de tunnels creusés dans la montagne.”Nous nous trouvons au coeur du futur barrage” dit le spécialiste, peinant à se faire entendre à cause du brouhaha. “D’ici l’été prochain, cet endroit sera submergé, l’eau atteindra 1.100 mètres d’altitude, puis à terme 1.300”, explique-t-il, montrant une marque à flanc de roche.Les qualificatifs hyperboliques utilisés par le régime ne manquent pas pour décrire Rogoun: “palais de lumière”, “fierté du peuple tadjike”, ou encore “construction du siècle”.- Manque d’eau -Selon le directeur technique de la centrale, Mourod Sadoulloev, “Rogoun fournira de l’électricité non seulement au Tadjikistan, mais aussi aux pays d’Asie centrale”, voire à l’Afghanistan, au Pakistan et l’Inde. Un sujet clé dans une région où l’eau est au coeur de nombreuses tensions. Grâce à son immense réservoir, la centrale “rationalisera l’eau disponible dans la région pendant l’été” dit-il à l’AFP, ce qui “renforcera le système énergétique unifié” de la région, pensé sous l’URSS et permettant aux républiques centrasiatiques d’échanger eau et électricité.Les voisins du Tadjikistan s’activent pour relancer un autre projet soviétique, la centrale hydroélectrique de Kambar-Ata au Kirghizstan, à construire avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.Mais Rogoun est critiqué pour son coût faramineux en constante augmentation — plus de 6 milliards de dollars — et son possible impact environnemental, tandis que les informations sur Kambar-Ata ont été classées secrètes.Si le développement de sources d’énergie renouvelables est salué par les instances internationales, ces projets d’immenses centrales se heurtent à des réalités climatiques.Selon les Nations unies, l’Asie centrale “se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale”: les précipitations se raréfient, les glaciers alimentant les rivières fondent. La Banque mondiale alerte aussi sur l'”importante menace potentielle pesant sur la production d’énergie hydroélectrique du Tadjikistan”.

Japan’s tourism boom prices out business travellers

After travelling to Tokyo for meetings, Yoshiki Kojima’s IT company employees crash out in a capsule hotel, as a tourism boom makes regular rooms too pricey for business trips.A weak yen is attracting more visitors than ever to Japan, with national tourism figures released Wednesday showing a new record of an estimated 36.8 million arrivals last year.But that is also raising prices for Kojima’s staff and other Japanese business travellers.Capsule hotels, a Japanese institution, offer claustrophobic bed-sized pods, often double-stacked in rows.They have a “shabby” reputation, Kojima said, so he found a more comfortable establishment that boasts high-end mattresses and a TV in each capsule.”It’s clean, convenient and has a traditional shared bath house. My employees say it’s fun,” he told AFP.A night in a standard capsule there starts at 5,000 yen ($30) — but its rates are rising, according to Kojima.It is still cheaper than a basic private room at a business hotel, which in the Japanese capital cost 20,048 yen ($130) on average in November.That’s up from the pre-pandemic peak of 12,926 yen ($80 at today’s rates) in April 2019, shows research by Tokyo Hotel Kai, a group of around 200 hotels.”I’m happy there are so many visitors to Japan, but I’m agonising every day about finding a flexible way” to run the business, said Kojima, who needs to bring around 20 to 30 employees to the capital for company-wide meetings.- ‘What do I do?’ -The Japanese economy benefits from the surge in foreign tourists because it creates jobs and the visitors spend money, analyst Takuto Yasuda of NLI Research Institute said.”But it has a negative impact as well, such as Japanese people not being able to travel, or their daily lives being affected by overtourism,” he told AFP.Japan’s chronic labour shortages and an increase in hotel supply costs are also pushing up the fees, he added.Keisuke Morimoto, who runs a kimono shop in Japan’s western Nara region, was shocked when he learned a two-night stay at a Tokyo hotel would cost him 60,000 yen. “Seriously, what do I do for the hotel for my business trip?” he wrote X.Morimoto told AFP he is thinking of using short-term rental platform Airbnb, which has cheaper options.Some tourist spots are fighting back against overtourism, including the ancient capital of Kyoto, where residents have complained of visitors harassing the city’s famed geisha.Now Kyoto plans to hike its accommodation taxes, including by up to 10 times for top-end hotels, the mayor said Tuesday.- Concentrated demand -Japan wants to welcome 60 million visitors a year by 2030.This could mean even more expensive domestic business trips to Tokyo, Osaka and major cities, where demand for hotel bookings has spiked thanks to crowds of first-time visitors.The number of foreign visitors to Tokyo has doubled since 2019, and was up 1.5 times in Osaka, government data show.To even things out, the government wants tourists to visit lesser-known destinations, encouraging them to stay at least two nights in rural towns.Yasuda agrees that funnelling visitors elsewhere is key to easing pressure on city hotels.The occupancy rate in 2024 for business hotels in Tokyo run by major operator Fujita Kanko was 88 percent, and average rates were up 26 percent from last year, the company said.”Currently, demand is concentrated in major cities such as Tokyo and Osaka, so we are hoping that this will spread to Sapporo, Naha and other smaller regions,” the firm said.IT company boss Kojima may resort to drastic measures.”I’m thinking of moving our headquarters to Sapporo, or organising a meeting in a hot spring town near Tokyo,” he said.”There are many areas that aren’t flooded with tourists, and we can take advantage of that.”

La Bourse de Paris timide avant l’inflation américaine

La Bourse de Paris évolue à l’équilibre mercredi, avant la publication de la très attendue inflation aux États-Unis du mois de décembre, cruciale pour anticiper la suite de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 09H00 GMT, l’indice vedette CAC 40 prenait 0,04% à 7.426,85 points, en hausse de 3,18 points. La veille, il avait pris 0,20% à 7.423,67 points.Les investisseurs sont “dans l’attente de la publication des chiffres de l’inflation américaine qui pourraient doper la volatilité”, a estimé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.La publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis pour le mois de décembre est prévue mercredi à 13H30 GMT. Les analystes cités par Factset tablent sur une hausse des prix hors énergie et alimentation de 3,3% sur un an, stable par rapport à novembre.”Les acteurs du marché veulent être certains de la future politique des taux d’intérêt de la banque centrale américaine. Pour cela, l’évolution des prix aux États-Unis est déterminante”, a résumé Andreas Lipkow, analyste indépendant.”Des données supérieures aux attentes pourraient (…) peser sur les actions, tandis que des chiffres inférieurs pourraient calmer” les investisseurs, estime Ipek ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.Ces derniers s’inquiètent depuis plusieurs jours de la possibilité d’un rebond de l’inflation dans la première économie mondiale, ce qui pousserait la banque centrale américaine (Fed) à donner un coup de frein à sa politique d’assouplissement monétaire. Cette humeur pessimiste a freiné les Bourses depuis le début de l’année, et fait s’envoler les taux d’intérêt des emprunts d’États sur le marché obligataire. D’autant que la nervosité générale s’intensifie à l’approche de l’arrivée au pouvoir du président élu américain Donald Trump le 20 janvier.En France, l’inflation a fortement ralenti en 2024, atteignant 2%, selon des chiffres définitifs publiés par l’Insee. A suivre également dans la matinée: la croissance annuelle de l’Allemagne en 2024, première économie de la zone euro, vers 09H00 GMT.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans français s’établissait vers 08H50 GMT à 3,45%, contre 3,47% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait de son côté 2,63%.Bureau Veritas bonditLe groupe français d’audit Bureau Veritas prenait 4,51% vers 8H40 GMT sur la Bourse de Paris, bénéficiant d’une information publiée par le média économique américain Bloomberg faisant état de discussions en vue d’une fusion avec le groupe suisse SGS afin de créer un géant européen de la certification, pour une valorisation de 33 milliards de dollars.

Accord entre l’Irak et le géant pétrolier BP pour développer des champs pétroliers

L’Irak et le géant pétrolier britannique BP sont proches d’un accord final pour le développement de quatre champs pétroliers de Kirkouk, méga-projet prévoyant aussi l’exploitation du gaz torché afin d’augmenter la production électrique du pays, ont annoncé mercredi les autorités irakiennes.Interrogé par l’AFP mardi soir après la signature d’un mémorandum d’entente à Londres, le ministre du Pétrole irakien Hayan Abdel-Ghani a expliqué que l’ambition du projet est d’augmenter à 450.000-500.000 barils par jour (bpj) la production actuelle de ces champs pétroliers dans le nord qui est “d’environ 350.000 bpj”.Le mémorandum d’entente vise à “confier à BP le projet de réhabilitation et de développement des quatre champs pétroliers” de Kirkouk, selon un communiqué publié mercredi par les services du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani.”L’accord engage les deux parties à signer un contrat à la première semaine de février”, a précisé M. Abdel-Ghani.”Il ne s’agit pas seulement d’investir et d’augmenter la production de pétrole (…) mais il y a aussi une exploitation du gaz. Nous ne pouvons plus tolérer le torchage de gaz, quelle que soit la quantité”, a-t-il souligné.Le torchage, source de rejets polluants dans l’atmosphère, consiste à brûler dans des cheminées l’excédent de gaz associé à l’extraction du pétrole.Le gouvernement a fait de la lutte contre le torchage une de ses priorités. Il veut donc le récupérer et l’exploiter plutôt que le brûler.En décembre, les services de M. Soudani se sont engagés à exploiter 80% de ce gaz brûlé d’ici fin 2025 et à éliminer totalement la pratique d’ici fin 2027.”Nous avons besoin de ce gaz, actuellement l’Irak en importe du voisin iranien. Il y a des efforts sérieux menés par le gouvernement pour mettre fin à ces importations”, a rappelé M. Abdel-Ghani.Les centrales électriques irakiennes sont ultra-dépendantes du gaz iranien, qui couvre près d’un tiers des besoins énergétiques de l’Irak. Or Téhéran coupe régulièrement son approvisionnement, aggravant un peu plus les délestages électriques qui rythment le quotidien de 45 millions d’Irakiens.En août, BP a expliqué que le projet de Kirkouk prévoit des investissements pétroliers et gaziers, mais aussi un volet de production électrique, notamment solaire.Le géant britannique faisait partie d’un consortium d’entreprises pétrolières ayant découvert dans les années 1920 la présence d’or noir dans la région de Kirkouk.Deuxième pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Irak produit en moyenne quatre millions de barils de brut par jour.

Beijing ‘firmly opposes’ US ban on smart cars with Chinese tech

Beijing on Wednesday said it “firmly opposes” a US move to effectively bar Chinese technology from smart cars in the American market, saying alleged risks to national security were “without any factual basis”.”Such actions disrupt economic and commercial cooperation between enterprises… and represent typical protectionism and economic coercion,” foreign ministry spokesman Guo Jiakun said, adding: “China firmly opposes this.”Tuesday’s announcement in the United States, which also pertains to Russian technology, came as outgoing President Joe Biden wrapped up efforts to step up curbs on China, and after a months-long regulatory process.The rule follows an announcement this month that Washington is mulling new restrictions to address risks posed by drones with tech from adversaries such as China and Russia.US Commerce Secretary Gina Raimondo said that modern vehicles contain cameras, microphones, GPS tracking and other technologies connected to the internet.”Cars today aren’t just steel on wheels — they’re computers,” she said.”This is a targeted approach to ensure we keep PRC and Russian-manufactured technologies off American roads,” she added, referring to the People’s Republic of China.But Guo slammed the move, telling journalists in Beijing that China would “take necessary measures” to safeguard its legitimate rights and interests.”What I want to say is that the US, citing so-called national security, has restricted the use of Chinese connected vehicle software, hardware, and entire vehicles in the United States without any factual basis,” he told a regular press conference.”China urges the US to stop the erroneous practice of overgeneralising national security and to stop its unreasonable suppression of Chinese companies.”- ‘Trying to dominate’ -The final US rule currently applies just to passenger vehicles under 10,001 pounds (about 4.5 tonnes), the Commerce Department said.It plans, however, to issue separate rulemaking aimed at tech in commercial vehicles like trucks and buses “in the near future”.For now, Chinese electric vehicle manufacturer BYD, for example, has a facility in California producing buses and other vehicles.National Economic Advisor Lael Brainard added that “China is trying to dominate the future of the auto industry”.But she said connected vehicles containing software and hardware systems linked to foreign rivals could result in misuse of sensitive data or interference.Under the latest rule, even if a passenger car were US-made, manufacturers with “a sufficient nexus” to China or Russia would not be allowed to sell such new vehicles incorporating hardware and software for external connectivity and autonomous driving.This prohibition on sales takes effect for model year 2027, and also bans the import of the hardware and software if they are linked to Beijing or Moscow.

Vendée Globe: Richomme, un grand deuxième pour une première

Pour sa première fois autour du monde, le Français Yoann Richomme a terminé “très fier” à la deuxième place de la 10e édition du Vendée Globe, mercredi aux Sables d’Olonne, avec moins d’une journée de retard sur le vainqueur Charlie Dalin.”C’est énormément de fierté, une aventure incroyable”, a dit le Varois, qui a laissé éclaté sa joie juste avant de franchir le légendaire chenal de la cité vendéenne au soleil levant, escorté d’une trentaine de bateaux.”Un accueil hyper chaleureux, génial”, a-t-il lancé après avoir posé le pied à terre devant des milliers de personnes, bien emmitouflées pour affronter le froid glaçant à l’arrivée du marin.Pour sa première tentative, le navigateur âgé de 41 ans a signé une performance à la hauteur de son imposant physique, bouclant son tour du monde en solitaire sans escale en 65 jours 18 heures 10 minutes, le deuxième meilleure temps de l’histoire Il a franchi la ligne à 7h12 (GMT+1), 22 heures après Dalin en ayant volontairement levé le pied un peu cette nuit, à bord de son Imoca Paprec Arkéa rouge et noir, pour s’assurer une fête de jour.”J’ai essayé de faire ce que je sais faire sur mon parcours, je crois que je ne sais pas faire autrement, mais je suis tombé sur plus fort que moi. Charlie était imbattable, je suis ravi pour lui”, a déclaré Richomme.”Bon par contre tu vas pas venir nous faire chier la prochaine fois en 2028″, a lancé Richomme, tout sourire, à son ami et concurrent, venu l’accueillir.Le Varois, vêtu d’un ciré noir, a pris plusieurs de ses proches dans les bras, versant quelques larmes, avant d’être assailli par une nuée de journalistes. Il a aussi sabré le champagne, visiblement ravi d’être arrivé à bon port.- “C’est grâce à lui” -Richomme a bien failli gagner ce Vendée Globe, en filant à des vitesses impressionnantes pendant son parcours, se livrant à un duel acharné avec son ami et rival depuis plus de quinze ans.Il a pris un excellent départ le 10 novembre puis la tête de la course pendant des jours juste après le cap de Bonne Espérance, avalant notamment 551,84 milles (994 kilomètres) en 24 heures.Remontant ensuite un retard de près de 500 milles en quelques jours dans l’Océan Indien, le Varois a même dépassé Dalin au passage du cap Horn, le franchissant seulement neuf minutes avant. “Avant de partir, j’avais l’angoisse de passer au travers, de faire une mauvaise place. Mais aussi de ne pas avoir vu un bout de terre. J’ai été assez émerveillé lors de ce tour du monde, comme un gosse”, a-t-il apprécié.Malheureusement pour lui, quelques jours plus tard à hauteur du Brésil, Dalin a pris les rênes de la course sur un bon décalage et conservé son avance jusqu’à l’arrivée.Fasciné par les bateaux depuis toujours et architecte naval de formation, Richomme a tout de même établi le nouveau temps de référence Les Sables-d’Olonne – cap Horn sur son parcours, grâce à un voilier particulièrement résistant dans les grosses conditions.Le Français, double vainqueur de la Solitaire du Figaro (2016 et 2019) et de la Route du Rhum (2018 et 2022) en Class40, a décroché cette deuxième place pour sa première participation au Vendée Globe. Il n’avait jamais vu les mers australes auparavant.Malgré son inexpérience sur l’épreuve, il faisait partie des favoris au départ des Sables-d’Olonne en novembre dernier grâce à ses très bons résultats en deux saisons en Imoca (2 victoires, 3 podiums, et aucun abandon).”Ca a été un match incroyable avec lui, c’est son premier Vendée et on dirait qu’il a fait ça toute sa vie. C’est grâce à lui qu’on a fait ce tour du monde en si peu de temps”, a salué Charlie Dalin mardi. Et en 2028, il faudra donc compter sur lui. 

Pékin “s’oppose fermement” à l’interdiction américaine de véhicules connectés ayant des pièces chinoises

Pékin s’est dit mercredi “fermement opposé” à l’interdiction annoncée mardi par les Etats-Unis de la vente de véhicules connectés intégrant de la technologie chinoise, estimant que l’argument de sécurité national évoqué par Washington était “sans aucun fondement”.Le gouvernement américain a annoncé mardi l’interdiction de la vente aux Etats-Unis de véhicules connectés intégrant de la technologie chinoise ou russe, tant en termes de composants que de logiciels, estimant qu’ils pouvaient représenter un risque pour la sécurité nationale.La décision fait suite à une enquête publique du département du Commerce lancée fin septembre, qui vient de s’achever avec la publication de nouvelles règles visant à “sécuriser la chaîne d’approvisionnement des véhicules connectés des menaces extérieures”.”La Chine exhorte les États-Unis à cesser de généraliser à outrance le concept de sécurité nationale et à mettre fin à leur répression déraisonnable des entreprises chinoises”, a rétorqué mercredi Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse régulière.”De telles pratiques perturbent la coopération économique et commerciale entre les entreprises, violent les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale”, a affirmé le diplomate,ajoutant que Pékin “s’y oppose fermement”.  Pour l’heure aucune voiture connectée chinoise n’est vendue aux Etats-Unis mais ByD vend des autobus en Californie, qui ne sont pas concernés par l’interdiction.Certains constructeurs occidentaux, comme Volvo, groupe suédois mais contrôlé par la société chinoise Geely, Polestar, Buick (groupe GM) ou Lincoln (filiale de Ford) y vendent des voitures fabriquées en Chine. Le fabricant américain Tesla produit par ailleurs en Chine des véhicules électriques destinés à l’exportation. “Les voitures ne sont plus simplement de l’acier sur roues, ce sont des ordinateurs. Elles ont des caméras, des micros, des dispositifs GPS et d’autres technologies connectées à internet”, a justifié la secrétaire américaine au Commerce sortante, Gina Raimondo.L’interdiction sera progressive et débutera en 2027 pour les logiciels, 2029 pour les équipements, a précisé le ministère.La diplomatie chinoise a promis mercredi qu’elle “prendra les mesures nécessaires” pour “défendre résolument ses droits et intérêts légitimes.”

A Los Angeles, des bénévoles nettoient les rues jonchées de débris calcinés

Les incendies font toujours rage à Los Angeles, mais Chuck Hart et son équipe de construction s’activent bénévolement depuis plusieurs jours pour nettoyer les débris calcinés jonchant les rues du quartier de Pacific Palisades et tenter de reconstruire leur communauté brisée. “Nous ne sommes jamais partis”, explique l’entrepreneur local avant de s’arrêter brièvement et de lancer des instructions à son armée de travailleurs qui ramassent des débris brûlés sur des routes et des trottoirs avant de les jeter dans des camionnettes et des remorques géantes. “Nous allons faire tout ce que nous pourrons pour remettre cet endroit en état de marche le plus rapidement possible”, dit Chuck.Au moins huit personnes sont mortes dans le quartier huppé de Pacific Palisades sur les 25 dénombrées à travers Los Angeles.L’incendie y a englouti des pâtés de maisons entiers, laissant dans son sillage dévastateur d’autres demeures comme figées dans un paysage de cendres, de boue et de structures effondrées. Hart et son équipe ne sont ni payés ni engagés par les autorités pour effectuer ce travail de nettoyage.En fait, techniquement, ils ne sont même pas censés être là.  – “Rock and roll” -En raison des barrages routiers interdisant l’entrée à Pacific Palisades, ils ne peuvent pas sortir car ils ne pourraient pas y rentrer de nouveau, et ils “doivent faire entrer furtivement du matériel et des fournitures” pour mener à bien leur tâche. “Nous restons chez moi. Nous dormons par terre, sur mes tapis de jiu-jitsu, mes canapés, mes lits (…) pas d’eau chaude, des douche froide, 31 mecs – c’est épouvantable”, dit-il. Lorsque l’incendie s’est déclaré, Chuck Hart et son équipe travaillaient sur un chantier de construction dans le quartier. Apprenant que la maison de sa mère était menacée par les flammes, Chuck Hart a dit à son équipe “d’arrêter leur travail” et les a mobilisés pour protéger la propriété avec des tuyaux d’arrosage. C’était “rock and roll” pour l’équipe.”Nous luttions contre les incendies. Et puis nous avons fait le tour de toutes les maisons… en nettoyant les débris dans les rues”. “Nous n’avons pas arrêté depuis.”  – “Comme une famille” -Personne d’autre, selon lui, n’a commencé à nettoyer Pacific Palisades. Pour l’instant, son équipe n’a touché à aucune propriété privée, se concentrant sur les routes et les trottoirs.Il semble cependant avoir l’approbation tacite de la police et des pompiers qui parcourent régulièrement les rues à la recherche de points chauds ou de pillards. Une caserne de pompiers locale a même partagé ses repas avec ses employés. Les premiers jours, il a payé son équipe de sa poche, mais il a depuis lancé un GoFundMe, qui a permis de récolter 170.000 dollars. Convaincre son équipe de rester, selon lui, n’a jamais été un problème, car ils “sont comme une famille” et travaillent avec lui depuis 25 ans.”Je suis resté pour protéger la zone où je travaille et aussi pour sauver l’entreprise, car c’est là que se trouve la maison de mon employeur”, explique un de ces employés, Paul López Acosta.Même si les habitants fortunés de Pacific Palisades pourraient “avoir l’argent” pour reconstruire,  “il y a beaucoup de choses en plus de la reconstruction – beaucoup de souvenirs (…) de gens qui vivent ici depuis deux ou trois générations”, dit-il. N’ayant pas accès aux déchetteries pour déverser les montagnes de débris, Hart et son équipe ont “détourné” le terrain d’un voisin qui avait déjà été totalement détruit par l’incendie. Il n’a pas pu prendre contact avec le propriétaire pour lui demander l’autorisation, mais compte évacuer les décombres dès l’ouverture des routes. Chuck Hart est catégorique sur le fait que le quartier de Pacific Palisades – où ses arrière-grands-parents se sont installés – sera reconstruit.  Il pense que de nombreux concitoyens ont hâte de revenir et d’aider, mais qu’ils sont actuellement ralentis par la bureaucratie. Les autorités ont averti que la zone pourrait s’embraser à nouveau, pointant également que des lignes électriques sont défectueuses, et qu’il n’y a ni eau potable ni électricité. Jackie Irwin, qui représente Pacific Palisades à l’assemblée de l’État de Californie, a déclaré mardi que le nettoyage officiel des débris allait être “effectué aussi rapidement que possible”. Mais Chuck Hart ne veut pas attendre. “Je suis dans une position unique pour rendre un maximum de service à ma communauté, et je vais le faire”, dit-il. “J’ai tous les camions. J’ai tout l’équipement. J’ai les gars.”Â