Des organisations pro-IVG dénoncent la censure en ligne de Meta

Comptes bloqués, publications masquées, référencement dégradé: depuis l’élection de Donald Trump, plusieurs organisations américaines d’information sur la pilule abortive dénoncent une censure en ligne grandissante sur les réseaux sociaux, qui entrave leur mission à destination des femmes.Ces organisations de défense des droits reproductifs et sexuels accusent Meta d’invisibiliser leur activité sur ses réseaux sociaux Instagram et Facebook, alors que son patron Mark Zuckerberg se pose en défenseur de la liberté d’expression.Meta a confirmé à l’AFP que plusieurs organisations, parmi lesquelles Aid Access, Women Help Women et Plan C, ont connu des problèmes d’une importance variable avec leur contenu.”Ces groupes ont rencontré à la fois une modération normale et une série de dysfonctionnements, dont une modération excessive et un bug technique”, reconnaît un porte-parole de Meta, en citant, en exemple de modération conforme, l’interdiction de vente de médicaments sans certification appropriée.”Nous avons été très clairs ces dernières semaines sur le fait que nous voulions favoriser la liberté d’expression et limiter les erreurs de modération – et nous sommes déterminés à le faire”, insiste-t-il.Néanmoins les comptes en question n’ont été rétablis qu’après que l’AFP et d’autres médias ont contacté Meta à ce sujet, si bien que les organisations concernées attribuent ce revirement à la pression médiatique.- Administration anti-IVG -Certains voient dans le rapprochement récent entre Donald Trump et Mark Zuckerberg – le second a assisté en bonne place à l’investiture du premier – le signe d’un possible alignement sur les positions anti-avortement du nouveau gouvernement Trump.Dès ses premiers jours au pouvoir, le républicain a suspendu l’accès à un site gouvernemental d’information sur les droits sexuels et reproductifs, et révoqué des décrets signés par son prédécesseur démocrate Joe Biden, qui sécurisaient notamment l’accès à la pilule abortive et les données personnelles des femmes ayant recours à l’IVG. Des financements américains à destination d’organisations étrangères ont également été coupés.”Meta dit vouloir revenir aux racines de la liberté d’expression, mais pour l’instant, il est difficile de dire exactement qui va pouvoir exercer pleinement ce droit”, s’interroge auprès de l’AFP Jane Eklund, autrice d’un rapport d’Amnesty International sur la censure autour de l’avortement.”Il faut attendre de voir comment” les magnats de la tech “vont essayer d’être dans les petits papiers de la nouvelle administration. C’est un sujet de préoccupation”, ajoute-t-elle.”C’est début janvier qu’on a remarqué pour la première fois” des pages bloquées sur Instagram et Facebook, raconte à l’AFP la médecin néerlandaise Rebecca Gomperts, fondatrice d’Aid Access, qui propose des pilules abortives sur internet – enjeu crucial pour les Etats-Unis où près de la moitié des Etats ont interdit ou limité le recours à l’avortement depuis l’annulation de la garantie fédérale par une décision historique de la Cour suprême en 2022.- Expressions codées -Elles ont ensuite été restaurées, mais certaines publications sont restées masquées, précise-t-elle.Les femmes “doivent recevoir l’aide dont elles ont besoin, un point c’est tout”, martèle Rebecca Gomperts.Women Help Women a elle vu son compte Instagram bloqué en décembre, comme le compte publicitaire Meta de Plan C, organisation américaine qui informe sur l’utilisation à domicile de la pilule abortive.”Sans préavis, sous prétexte qu’il ne respectait pas les normes communautaires”, explique une des responsables de Women Help Women, Lucia Berro Pizzarossa. “Ce compte permet d’apporter à des milliers de personnes des informations scientifiques et des messages combattant la stigmatisation autour de l’avortement. Les moteurs de recherche ont relégué plus bas notre site internet et un mécanisme nous a invisibilisés sur les réseaux sociaux, compliquant l’accès en temps utile à des ressources fiables”, se désole-t-elle auprès de l’AFP, inquiète pour l’avenir.Pour cette fois, les comptes un temps suspendus ont été réactivés. Les défenseurs de l’accès à l’avortement craignent ainsi que cette invisibilisation en ligne ne perpétue la stigmatisation des personnes souhaitant se renseigner sur l’IVG, qui doivent parfois recourir à des expressions codées ou des mots à l’orthographe truquée pour contourner les mesures de modération automatisées sur les plateformes.

Wall Street sans direction claire avant la décision de la Fed

La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé mercredi, se montrant attentiste avant la fin de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) et les résultats trimestriels de géants de la “tech”.Vers 15H50 GMT, le Dow Jones prenait 0,14%, l’indice Nasdaq lâchait 0,52% et le S&P 500 perdait 0,25%.La réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a débuté mardi à Washington et la décision sera publiée mercredi à 19H00 GMT, avant une conférence de presse du président de l’institution Jerome Powell à 19H30 GMT.Si la Fed a systématiquement abaissé ses taux lors de des trois dernières réunions, pour un total d’un point de pourcentage, les marchés financiers jugent peu probable qu’une nouvelle baisse intervienne avant mars, au plus tôt, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.Face à une inflation toujours au-delà de la cible de 2%, les taux devraient donc rester inchangés, dans la fourchette de 4,25 à 4,50%.Les responsables de la Fed naviguent à vue en attendant que les promesses de campagne de Donald Trump soient – ou non – mises en place et de pouvoir jauger leur incidence sur la vie des Américains.Si lors de sa conférence de presse Jerome Powell ne devrait pas manquer d’être interrogé sur les récentes déclarations de Donald Trump, sur les droits de douane ou la nécessité d’une baisse de taux, “il est très peu probable” que le président de l’institution “morde à l’hameçon”, a anticipé dans une note Patrick O’Hare de Briefing.com.Selon l’analyste, il faut donc “s’attendre à ce que ce soient les résultats d’entreprises qui jouent le rôle de catalyseurs” de la séance.Microsoft, Meta et Tesla publieront leurs résultats trimestriels après clôture mercredi, puis Apple jeudi.Les groupes technologiques américains sont attendus au tournant, après le choc provoqué en début de semaine par l’arrivée du modèle chinois d’IA DeepSeek. Ses capacités ont inquiété le secteur car elles ont été obtenues pour un faible coût, provoquant une chute des groupes américains en Bourse lundi.Sur le marché obligataire, vers 15H40 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’établissait à 4,53%, stable par rapport à la veille. Ailleurs à la cote, le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media & Technology Group, bondissait (+6,39%) après avoir annoncé qu’il allait étendre ses activités aux services financiers, y compris aux cryptomonnaies et aux produits de placement (ETF).La compagnie aérienne américaine à bas coûts Spirit Airlines, qui a déposé le bilan en novembre, s’envolait de plus de 34% après que sa concurrente Frontier Airlines (+4,63%) a annoncé lui avoir de nouveau proposé une fusion.L’opérateur T-Mobile grimpait franchement (+8,85%) après avoir annoncé des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu, notamment un bénéfice net de 2,98 milliards de dollars pour les trois derniers mois de 2024.

Sans renier le terme “submersion”, Bayrou invite à “reconstruire” un modèle d’intégration

“Nous ne pouvons écarter ce que nos concitoyens éprouvent et expriment” quand ils disent leur “sentiment de submersion” migratoire, a estimé François Bayrou, dans des propos rapportés mercredi devant le Sénat, en exhortant les parlementaires à “reconstruire” un modèle d'”intégration” en “panne”. Revenant sur son utilisation du terme “submersion” migratoire, qui a fait hurler la gauche et provoqué la suspension de négociations délicates entre le gouvernement et les socialistes sur le budget, le Premier ministre a déploré qu'”on ne retien(ne) dans cette expression que le mot de submersion et non celui de sentiment”, selon des propos lus devant les sénateurs par le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola.Le Premier ministre, absent car retenu par les obsèques de son ami journaliste Jean-François Kahn, répondait au chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner. Celui-ci a renouvelé la demande du PS qu’il “abandonne toute référence à la submersion migratoire” et qu’il soit “clair sur l’Aide médicale d’État” pour les sans-papiers, visée par l’extrême droite.”Nous ne pouvons écarter ce que nos concitoyens éprouvent et expriment. Mais si nous regardons les choses en face, nous serons en capacité de maîtriser et d’accueillir correctement ceux qui viennent dans notre pays, comme c’est notre devoir. La question, c’est la panne de l’intégration”, a ajouté M. Bayrou dans sa réponse, applaudie par plusieurs socialistes.”L’intégration a été la dynamique singulière de la société française. Elle est vécue par des millions de personnes et en particulier par tous ces Français dont les ancêtres viennent de pays voisins ou lointains”, a-t-il développé.Mais les “instruments” de cette intégration sont “dans la tourmente”, a estimé le chef du gouvernement en citant “le travail, la langue, les principes de la République, le principe de laïcité” soit “notre héritage commun, humaniste”. Il a invité les parlementaires à les “reconstruire ensemble”.”Si nous améliorons notre éducation, si nous sommes fiers de nos principes, si nous sommes aussi plus rigoureux et efficaces pour faire respecter la loi, alors l’intégration pourra être réussie”, a-t-il conclu.Après la séance au Sénat, Patrick Kanner s’est dit “déçu” par la réponse de M. Bayrou même s’il l’a jugée “nuancée”, considérant que le Premier ministre n’avait pas répondu à ses questions sur l’AME et l’abandon du terme “submersion”, et l’accusant de “servir la soupe à l’extrême droite”.”S’il veut encore (…) un accord ponctuel de non censure, je lui demande encore des efforts”, a-t-il ajouté alors que le PS réclame de nouvelles concessions sur le pouvoir d’achat et l’écologie.Un sondage a semblé conforter le Premier ministre: près de deux Français sur trois (64%) estiment que François Bayrou, a eu “raison” d’employer l’expression “submersion migratoire”, selon cette enquête Elabe pour BFMTV parue mercredi.

Trump’s health sec pick RFK Jr in critical Senate hearing

Robert F. Kennedy Jr faced a make-or-break Senate hearing Wednesday where he was grilled on his history of promoting vaccine misinformation and plans to upend US science agencies as he bids to become President Donald Trump’s health secretary.If confirmed, the 71-year-old Kennedy family scion and former environmental lawyer would take the helm of a department overseeing more than 80,000 employees and a $1.7 trillion budget, just as scientists warn of the growing risk of bird flu triggering a human pandemic.Critics argue he is dangerously unqualified, citing his promotion of debunked claims linking childhood vaccines to autism, his suggestion that HIV does not cause AIDS, and accusations that he fueled anti-measles vaccine sentiment in Samoa during a 2019 visit, months before a deadly outbreak.They also say his lucrative consulting fees for law firms suing pharmaceutical companies revealed in disclosure forms pose a conflict of interest. “Mr. Kennedy has embraced conspiracy theories, quacks, charlatans, especially when it comes to the safety and efficacy of vaccines, he has made it his life’s work to sow doubt and discourage parents from getting their kids life saving vaccines,” Democratic Senator Ron Wyden said in his opening remarks.Kennedy hit back, saying: “News reports have claimed that I am anti-vaccine and anti-industry — I am neither. I am pro-safety.”At the same time, the former Democrat has garnered praise for his “Make America Healthy Again” (MAHA) agenda, which riffs on Trump’s “Make America Great Again” slogan and emphasizes combating the nation’s chronic disease epidemic through healthier eating and promoting sustainable farming.Complicating his path to confirmation, a conservative group founded by former vice president Mike Pence has raised concerns about Kennedy’s past donations to organizations supporting abortion access — an issue that could alienate some Republicans and hurt his chances of securing a majority of Senate votes.- Vaccine opposition -Though he has tried to soften his vaccine skepticism in recent months, Kennedy, or “RFK Jr” as he is widely known, spent two decades promoting vaccine conspiracy theories, especially around Covid-19 shots — which he called the “deadliest ever made.”He has also stated that he exclusively drinks raw milk, claiming it “advances human health” — a stance he maintains even as bird flu spreads among US cattle and has been shown to contaminate unpasteurized milk.Another frequent target of his ire is the presence of fluoride in the nation’s public water supplies, introduced in the mid-20th century to reduce dental cavities.While his criticism of this practice has generated controversy, he also has the support of some in the scientific community who question whether the benefits of water fluoridation outweigh potential neurotoxic risks, particularly as fluoride is now readily available through toothpaste.- Brain worm, dead whale -Kennedy initially ran as an independent candidate in the 2024 presidential election, setting the campaign ablaze with a string of headline-grabbing revelations.His claim of recovering from a parasitic brain worm, made during an old divorce deposition, resurfaced — as did a tale, told by his daughter, that he once used a chainsaw to decapitate a dead whale.He even released a video admitting that, a decade earlier, he had placed a dead six-month-old bear cub in Central Park after initially planning to skin it for meat. His decision to back Trump after withdrawing from the race led to condemnation from his siblings — and on Tuesday, his cousin Caroline Kennedy published a scathing letter to senators, urging them to reject him and calling him a “predator” who led younger relatives down the path of drug addiction.”His basement, his garage, and his dorm room were the centers of the action where drugs were available, and he enjoyed showing off how he put baby chickens and mice in the blender to feed his hawks,” wrote Kennedy, a former ambassador and daughter of slain former president John F. Kennedy.

“Gérer mes biens immobiliers”: le site du fisc enchaîne les couacs

Déjà dans le viseur de la Cour des comptes après des erreurs dans la collecte de la taxe d’habitation, le site du fisc “Gérer mes biens immobiliers” a été pointé du doigt mercredi par un syndicat pour un autre couac, sur les taxes d’urbanisme cette fois.Selon les calculs du syndicat Solidaires Finances publiques, au moins 635 millions d’euros supplémentaires de taxes d’urbanisme, qui doivent revenir aux collectivités territoriales, auraient dû être facturés par le fisc depuis fin 2022.”Si le fiasco continue, on va s’approcher du milliard manquant”, a déploré mercredi Sandra Demarq, secrétaire générale de Solidaires Finances publiques, lors d’une conférence de presse.Les taxes d’urbanisme — pour l’essentiel la taxe d’aménagement — sont dues lors de la construction ou l’agrandissement de bâtiments, et reversées aux collectivités pour financer leurs équipements publics.Jusqu’en septembre 2022, les montants dus étaient calculés par des agents du ministère de la Transition écologique, en partant des données des cadastres.Depuis, cette tâche incombe au fisc, censé se baser sur les déclarations des contribuables sur l’application “Gérer mes biens immobiliers (GMBI)”.Or, selon l’organisation Solidaires Finances publiques, le calcul automatique des taxes d’urbanisme par GMBI ne fonctionne pas, et la grande majorité des taxes n’ont pu être réclamées.- Très loin du compte -Pour sauver les meubles, une poignée d’agents de la direction générale des finances publiques (la DGFiP) ont calculé manuellement les taxes d’urbanisme des plus gros chantiers. Mais les montants facturés (36 millions d’euros pour la taxe d’aménagement en 2024) sont très loin du compte, selon le syndicat. Et le problème n’est toujours pas réglé, ajoute-t-il. Chaque mois, 90 millions d’euros supplémentaires manquent à l’appel, selon lui.Des estimations réalisées à partir des données de l’Insee sur les constructions, en prenant en compte les taux de taxation et de recouvrement, l’évolution du marché ainsi que le décalage des dates d’exigibilité des taxes depuis fin 2022, a expliqué mercredi Solidaires Finances publiques.La DGFiP reconnaît avoir “rencontré des difficultés pour mettre en Å“uvre le nouveau processus”. Mais elle assure que “les redevables sont bien identifiés par l’administration et les taxes dues seront bien sûr encaissées et reversées aux collectivités.”Pour le syndicat toutefois, plus les taxes prendront du retard, plus le taux de recouvrement sera faible.Ce n’est pas le seul “bug” de GMBI évoqué récemment. La semaine dernière, la Cour des comptes a chiffré, dans un rapport, à 1,3 milliard d’euros le coût pour l’État des erreurs sur la collecte en 2023 de plusieurs taxes liées à l’immobilier, comme la taxe d’habitation sur la résidence secondaire.- Plus de 1,3 milliard d’euros perdu -En 2023, après la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale, les propriétaires ont été invités à vérifier le statut d’occupation de leurs biens sur GMBI, pour éventuellement régler la taxe d’habitation sur la résidence secondaire ou celle sur les logements vacants.Mais “le déploiement technique” de cette application “s’est déroulé dans des conditions particulièrement difficiles, puisque plus d’un million de contribuables ont été imposés, à tort”, avait relevé la Cour des comptes.Cela a obligé l’administration à “consentir des dégrèvements très importants, d’un montant supérieur à 1,3 milliard d’euros”.Or, si ces impôts sont collectés par l’État surtout au profit des collectivités territoriales, c’est l’État seul qui supporte le coût de ces dégrèvements. Cette perte a représenté 34% du produit des taxes concernées.”Dans un contexte financier très difficile pour les finances publiques, tous les efforts doivent être conduits pour qu’une perte d’une telle ampleur ne se reproduise pas en 2024″, avait jugé la Cour des comptes.Développée sur plus de cinq années, l’application GMBI a “souffert d’une gouvernance et d’un pilotage inadéquats ayant conduit à une dérive budgétaire importante”, martelait la Cour des comptes.Le dispositif a coûté au moins 56,4 millions d’euros, de son élaboration à son déploiement.La DGFiP a reconnu mercredi dans un communiqué que GMBI est “particulièrement complexe et ambitieux, peut-être trop dans le calendrier prévu.” Elle a assuré que la campagne déclarative 2024 s’était toutefois bien passée.

“Gérer mes biens immobiliers”: le site du fisc enchaîne les couacs

Déjà dans le viseur de la Cour des comptes après des erreurs dans la collecte de la taxe d’habitation, le site du fisc “Gérer mes biens immobiliers” a été pointé du doigt mercredi par un syndicat pour un autre couac, sur les taxes d’urbanisme cette fois.Selon les calculs du syndicat Solidaires Finances publiques, au moins 635 millions d’euros supplémentaires de taxes d’urbanisme, qui doivent revenir aux collectivités territoriales, auraient dû être facturés par le fisc depuis fin 2022.”Si le fiasco continue, on va s’approcher du milliard manquant”, a déploré mercredi Sandra Demarq, secrétaire générale de Solidaires Finances publiques, lors d’une conférence de presse.Les taxes d’urbanisme — pour l’essentiel la taxe d’aménagement — sont dues lors de la construction ou l’agrandissement de bâtiments, et reversées aux collectivités pour financer leurs équipements publics.Jusqu’en septembre 2022, les montants dus étaient calculés par des agents du ministère de la Transition écologique, en partant des données des cadastres.Depuis, cette tâche incombe au fisc, censé se baser sur les déclarations des contribuables sur l’application “Gérer mes biens immobiliers (GMBI)”.Or, selon l’organisation Solidaires Finances publiques, le calcul automatique des taxes d’urbanisme par GMBI ne fonctionne pas, et la grande majorité des taxes n’ont pu être réclamées.- Très loin du compte -Pour sauver les meubles, une poignée d’agents de la direction générale des finances publiques (la DGFiP) ont calculé manuellement les taxes d’urbanisme des plus gros chantiers. Mais les montants facturés (36 millions d’euros pour la taxe d’aménagement en 2024) sont très loin du compte, selon le syndicat. Et le problème n’est toujours pas réglé, ajoute-t-il. Chaque mois, 90 millions d’euros supplémentaires manquent à l’appel, selon lui.Des estimations réalisées à partir des données de l’Insee sur les constructions, en prenant en compte les taux de taxation et de recouvrement, l’évolution du marché ainsi que le décalage des dates d’exigibilité des taxes depuis fin 2022, a expliqué mercredi Solidaires Finances publiques.La DGFiP reconnaît avoir “rencontré des difficultés pour mettre en Å“uvre le nouveau processus”. Mais elle assure que “les redevables sont bien identifiés par l’administration et les taxes dues seront bien sûr encaissées et reversées aux collectivités.”Pour le syndicat toutefois, plus les taxes prendront du retard, plus le taux de recouvrement sera faible.Ce n’est pas le seul “bug” de GMBI évoqué récemment. La semaine dernière, la Cour des comptes a chiffré, dans un rapport, à 1,3 milliard d’euros le coût pour l’État des erreurs sur la collecte en 2023 de plusieurs taxes liées à l’immobilier, comme la taxe d’habitation sur la résidence secondaire.- Plus de 1,3 milliard d’euros perdu -En 2023, après la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale, les propriétaires ont été invités à vérifier le statut d’occupation de leurs biens sur GMBI, pour éventuellement régler la taxe d’habitation sur la résidence secondaire ou celle sur les logements vacants.Mais “le déploiement technique” de cette application “s’est déroulé dans des conditions particulièrement difficiles, puisque plus d’un million de contribuables ont été imposés, à tort”, avait relevé la Cour des comptes.Cela a obligé l’administration à “consentir des dégrèvements très importants, d’un montant supérieur à 1,3 milliard d’euros”.Or, si ces impôts sont collectés par l’État surtout au profit des collectivités territoriales, c’est l’État seul qui supporte le coût de ces dégrèvements. Cette perte a représenté 34% du produit des taxes concernées.”Dans un contexte financier très difficile pour les finances publiques, tous les efforts doivent être conduits pour qu’une perte d’une telle ampleur ne se reproduise pas en 2024″, avait jugé la Cour des comptes.Développée sur plus de cinq années, l’application GMBI a “souffert d’une gouvernance et d’un pilotage inadéquats ayant conduit à une dérive budgétaire importante”, martelait la Cour des comptes.Le dispositif a coûté au moins 56,4 millions d’euros, de son élaboration à son déploiement.La DGFiP a reconnu mercredi dans un communiqué que GMBI est “particulièrement complexe et ambitieux, peut-être trop dans le calendrier prévu.” Elle a assuré que la campagne déclarative 2024 s’était toutefois bien passée.

Londres approuve l’agrandissement d’Heathrow pour faire redécoller l’économie

Agrandir l’aéroport le plus fréquenté d’Europe pour relancer une activité économique atone: la ministre des Finances britannique Rachel Reeves veut remettre son pays sur la voie de la croissance et a donné son aval mercredi à une troisième piste pour le hub londonien d’Heathrow.Cette mesure, décriée par les organisations écologistes et une partie de son camp, travailliste, figure parmi une série d’annonces très attendues de Mme Reeves, qui a détaillé dans un discours fleuve son plan de relance.”Ce gouvernement soutient la construction d’une troisième piste à Heathrow”, mais cet agrandissement sera soumis à “une évaluation complète” pour “garantir que le projet est rentable” mais aussi “conforme aux objectifs environnementaux” du pays, a assuré Mme Reeves.”Il est peu probable qu’une troisième piste à Heathrow stimule l’économie britannique, mais elle augmentera certainement le bruit, la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre”, a réagi Doug Parr, un responsable de Greenpeace au Royaume-Uni.La chancelière de l’Echiquier, titre officiel de Rachel Reeves, cherche à rassurer des entreprises inquiètes de la hausse massive des cotisations patronales annoncée fin octobre et de la tiédeur des  marchés quant aux plans du gouvernement d’avoir recours à des emprunts exceptionnels pour investir.- “Nouvelles opportunités de croissance” -Le gouvernement a déjà approuvé l’agrandissement des aéroports londoniens City et Stansted et pourrait valider sous peu des projets similaires pour Gatwick et Luton. “Nous ne pouvons plus esquiver la décision” sur Heathrow, une plateforme qui “nous relie aux marchés émergents du monde entier, ouvrant de nouvelles opportunités de croissance”, a souligné Mme Reeves.Le directeur général de l’aéroport Thomas Woldbye a applaudi “la reconnaissance du rôle essentiel que nous jouons pour l’économie et la croissance au Royaume-Uni”, assurant que le nouveau projet débloquera “des milliards de livres”.Mais plusieurs acteurs du secteur, comme l’Association internationale du transport aérien (Iata) et le patron de la compagnie irlandaise Ryanair Michael O’Leary, ont fait valoir que la croissance profiterait davantage d’une baisse des redevances ou taxes aéroportuaires.Le maire de Londres Sadiq Khan, opposé au projet, a quant à lui dénoncé “l’impact grave” que la troisième piste aura sur les Londoniens et “la réalisation de nos objectifs en matière de changement climatique”.Les plans d’agrandissement d’Heathrow ne sont pas nouveaux. Fin 2020, à l’issue d’une saga judiciaire, la Cour suprême britannique avait statué en faveur d’une troisième piste. Mais le projet a depuis été retardé par l’épidémie de Covid-19.Il fait encore face à de nombreux obstacles.En particulier, l’expansion aurait un coût très élevé: le quotidien The Times évoque une fourchette de 42 à 63 milliards de livres (50 à 75 milliards d’euros).-  “Pas notre destin” -“Cette expansion ne devrait pas avoir lieu tant que le gouvernement n’aura pas montré exactement comment elle sera compatible avec” ses objectifs climatiques, estime Bob Ward, un expert climatique de la London School of Economics (LSE), qui relève cependant “beaucoup de choses positives dans le discours de la Chancelière”.Mme Reeves était en effet attendue au tournant sur la croissance.Après avoir déjà calé au troisième trimestre puis baissé en octobre, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a rebondi légèrement en novembre (+0,1%), mais moins qu’attendu.Le FMI a cependant revu à la hausse mi-janvier sa prévision de croissance pour le pays cette année, à 1,6%.”Une croissance faible n’est pas notre destin”, mais la relance de l’activité économique “ne se fera pas sans se battre”, a affirmé la chancelière mercredi, faisant une série d’annonces signalant des assouplissements des règles d’urbanisme ou des mesures de déréglementation pour doper les investissements.Mme Reeves a aussi annoncé le soutien du gouvernement à plusieurs projets d’investissements pour développer un “corridor de croissance” entre Oxford et Cambridge et leurs prestigieuses universités, pour en faire une “Silicon Valley européenne”.Si l’objectif de relance de la croissance est partagé par les députés travaillistes, Mme Reeves doit encore convaincre dans son propre camp sur une expansion d’Heathrow loin de faire l’unanimité.

Trump to sign migrant law as crackdown mounts

US President Donald Trump will take a victory lap Wednesday as he signs a bill cracking down on migrant criminal suspects — his first piece of legislation since he returned to power vowing a blitz on illegal immigration.The ceremony at the White House comes as Trump faces pushback over his broader plans to overhaul the government, including a funding freeze that caused chaos and an offer of a severance package to federal workers.The Laken Riley act — which orders the pre-trial detention of undocumented migrants charged with theft and violent crimes — is named for a 22-year-old student murdered by a Venezuelan man who was wanted for shoplifting.The Republican-led US Congress passed the law just two days after Trump’s inauguration on January 20, with some Democrats also joining in after hardening US attitudes on migration proved crucial in Trump’s election win.”President Trump has used every lever of his executive power to ensure that we can secure the border,” White House Press Secretary Karoline Leavitt told Fox News on Wednesday.Trump repeatedly spotlighted Laken Riley’s case during his election campaign as he railed against undocumented migrants, blaming them for “poisoning the blood” of the country.Jose Antonio Ibarra, 26, a Venezuelan with no papers, was convicted of murdering the nursing student in 2024 after she went missing on her morning run near the University of Georgia in Athens.Ibarra had been arrested and released twice before, including when he crossed the Mexican border in 2022.Trump has since launched what his second administration is casting as a major crackdown on illegal migration, trumpeting immigration raids and arrests and deportations on military aircraft.His administration said on Wednesday it had evoked an extension of the protected status for more than 600,000 Venezuelans that had allowed them to remain in the United States.Trump has made the issue a priority on the international stage too, threatening Colombia with sanctions and massive tariffs for turning back two planeloads of deportees, before Bogota backed down.- ‘Option to resign’ -The Republican president has meanwhile launched a fully fledged bid to overhaul the US government, vowing to force federal employees to back his right-wing political goals or face retribution.Potentially trillions of dollars in federal grants, loans and other aid faced possible suspension by the White House, although a federal judge suspended the order shortly before it was to take effect Tuesday afternoon.Trump hours later unveiled an even more radical move, offering most federal workers the option to leave their jobs in exchange for eight months severance, plunging the lives of US civil servants into disarray.The White House denied accusations of a purge of Trump’s opponents.”Absolutely false. This is a suggestion to federal workers that they have to return to work,” Leavitt told reporters, referring to Trump’s bid to make all federal employees return to full-time office work.”If they don’t then they have the option to resign and this administration is very generously offering to pay them for eight months.”Despite the denials, Trump’s administration continues to strip security for his opponents.Former top US military officer Mark Milley became the latest, having his security detail and security clearance stripped by Defense Secretary Pete Hegseth, the Pentagon said.Trump has also been pursuing a radical right-wing agenda on everything from gender — signing an order on Tuesday to restrict gender surgery for minors — to health.His pick for health secretary, Robert F. Kennedy Jr., faced a pivotal Senate hearing Wednesday where he was being grilled on his history of promoting vaccine misinformation and plans to upend US science agencies.

La colère monte en Allemagne face à l’enlisement économique

Le gouvernement allemand a fortement abaissé mercredi sa prévision de croissance 2025 dans le pays, où la colère monte face à la stagnation dont la première économie européenne ne parvient pas à se sortir.Le Produit intérieur brut allemand devrait progresser de seulement 0,3% cette année, contre 1,1% attendu à l’automne, a indiqué le ministre de l’Economie Robert Habeck.Le marasme va donc se poursuivre alors que l’Allemagne sort tout juste de deux années consécutives de récession, avec un recul de son activité 0,2% l’an dernier, faisant suite à une baisse de 0,3% en 2023.Fait rare, un large éventail de fédérations d’employeurs est descendu le même jour dans la rue mercredi pour lancer un “SOS” face au “déclin” de l’économie, avec des manifestations organisées dans plusieurs villes.- Manifestations -“Les coûts et la bureaucratie nous étouffent de plus en plus”, s’est offusqué auprès de l’AFP Urs Möller, 44 ans, dirigeant d’une entreprise immobilière de 25 salariés, présent lors d’une manifestation qui a réunit quelques centaines de personnes devant la mythique Porte de Brandebourg à Berlin.A l’instar d’autres voix patronales, il compte sur un “résultat électoral qui mette l’entrepreneuriat et la réussite au centre”.Des salariés et députés du Bundestag ont aussi manifesté à Berlin. “La nécessité me ramène dans la rue, car tout part à la dérive”, clame Petra Weisswange, 60 ans, employée du secteur immobilier dans le Brandebourg, qui avait manifesté la dernière fois dans les années 1980 pour la paix.Quand on y regarde de plus près, l’Allemagne “est dans une situation de stagnation” depuis 2018, a reconnu le ministre de l’Economie devant la presse. Depuis la pandémie de Covid-19 et la guerre russe contre l’Ukraine, l’économie allemande souffre de la hausse des prix de l’énergie, de la perte de pouvoir d’achat et de la baisse globale de compétitivité face à la concurrence accrue, notamment de la Chine. Pour expliquer le décrochage des performances de l’Allemagne par rapport aux autres grandes économies, M. Habeck a aussi pointé un pays “structurellement sous-investi” par rapport à sa taille.La première économie européenne a de fait mené une “politique budgétaire plus restrictive” qu’ailleurs depuis des années, qui lui a certes permis de contenir les déficits publics et la dette mais a aussi “eu un effet de freinage” pour l’activité, selon le ministre.En campagne électorale en vue d’élections fédérales le 23 février, les partis débattent notamment d’un assouplissement des règles nationales très strictes de limitation des déficits, “frein à l’endettement” inscrit dans la constitutio. Pour l’heure, l’activité patine aussi à cause de deux facteurs d’incertitude liés aux menaces protectionnistes de la nouvelle administration Trump et aux incertitudes sur la voie que prendra l’Allemagne après les élections législatives du 23 février.Les projections révisées pour cette année sont cohérentes avec celles du Fonds monétaire international (0,3%) et légèrement supérieures à celles de la banque centrale allemande (0,2%).La Fédération allemande de l’industrie (BDI) prévoit pour sa part une troisième année de récession, estimant que l’Allemagne traverse une “crise profonde”. – Menace autoritaire -L’opposition conservatrice allemande de Friedrich Merz part favorite des élections de février, mais elle devra former une coalition avec un ou plusieurs partis aux visions économiques divergentes, s’agissant potentiellement des Verts ou sociaux-démocrates.Pour l’heure, le sentiment de déclin profite surtout à l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), donné en deuxième position dans les sondages avec autrour de 20%.M. Habeck s’est inquiété de “l’attractivité croissante des gouvernements autoritaires” dans le monde auprès de l’opinion, comme la Chine, en reconnaissant qu’ils affichaient des résultats économiques souvent meilleurs que les démocraties comme l’Allemagne.Et de lancer un appel solennel : “nous devons surmonter cette faiblesse de croissance” afin de préserver “l’Etat de droit, la démocratie et notre conception de la séparation des pouvoirs”.