Angleterre: Tuchel débute sa mission, impassible, vers le Mondial-2026

Thomas Tuchel navigue entre critiques extérieures et scepticisme avant son premier match, vendredi (20h45) contre l’Albanie, mais le sélectionneur allemand de l’Angleterre a déjà séduit en interne par son calme et son “aura”, deux piliers censés cimenter la route vers le Mondial-2026.Au royaume du football, la nomination d’un entraîneur étranger a suscité en octobre un torrent de commentaires vifs voire hostiles. L’imminence du premier galop d’essai à Wembley, en ouverture des qualifications, a relancé les discussions animées.Son choix inattendu de rappeler Jordan Henderson (34 ans), milieu de l’Ajax plus vu en sélection depuis novembre 2023, a notamment fait couler beaucoup d’encre. Comme celui de convoquer Kyle Walker ou Marcus Rashford aux dépens d’éléments plus prometteurs.”Quel message cela envoie à Callum Hudson-Odoi qui a été constant toute la saison? Rashford a bien joué ces dernières semaines, mais je pense que cela envoie un message terrible”, a dégainé l’ancien attaquant anglais Chris Sutton sur la BBC.Quant à Henderson, il ne devrait même “pas y avoir de place pour lui sur le banc étant donné les autres joueurs de qualité que l’Angleterre a à sa disposition”, a tranché Henry Winter, une des plumes sportives les plus connues du pays, dans l’émission The Football News Show.Tuchel a lui défendu sa première liste avec brio, la semaine dernière face à une nuée de caméras, alternant entre bons mots, sourires et longues tirades argumentées.”J’aurais été surpris qu’il n’y ait pas de +surprise+ dans le débat, je pense que cela fait partie du métier”, a-t-il tempéré. “Ce n’est pas facile, mais j’essaie de me tenir à l’écart des avis et jugements prononcés sur moi-même, sur l’équipe et sur le travail que nous faisons”.- “Clair et transparent” -L’Allemand de 51 ans ne se fait pas d’illusions quant à son objectif avec l’Angleterre, après avoir signé un contrat allant jusqu’à la fin de la Coupe du monde 2026.Le vent des critiques ne s’essoufflera que s’il parvient à offrir à son pays d’accueil le trophée qu’il attend désespéramment depuis le Mondial-1966.”Gagne la Coupe du monde ou tu es un échec, Tom!”, a résumé le journal Daily Miror, retournant les déclarations de Harry Redknapp reproduites dans son édition de jeudi: “il doit gagner quelque chose, de fait, pour réussir”, a dit l’ancien entraîneur de West Ham et Tottenham.Redknapp, aujourd’hui âgé de 78 ans, fait partie de ceux qui ont accueilli à grands cris la nomination d’un étranger sur le banc anglais. Et il ne prendra pas la peine de regarder l’équipe nationale, vendredi contre l’Albanie, puis trois jours plus tard contre la Lettonie.”Il (Tuchel) a choisi un groupe pour jouer contre deux équipes inutiles. Je vais regarder Coronation Street (un feuilleton télévisé, ndlr) quand ça passera”, a-t-il affirmé. “Qu’est-ce qu’on gagne à nous voir battre la Lettonie 5-0 ou 6-0? Qu’apprend-on sur les joueurs? C’est difficile, jusqu’à ce que nous entrions dans une compétition”.Le sélectionneur attend lui de voir l’équipe évoluer avec “un style direct et offensif”, à la manière d’une équipe de Premier League, ce qui a pu manquer ces derniers mois, selon lui.Ses intentions ont déjà irrigué positivement le groupe de joueurs, séduits semble-t-il par l’ancien entraîneur du Bayer Munich, du Paris Saint-Germain et de Chelsea, avec qui il a remporté la Ligue des champions en 2021.”Il a été très clair et transparent sur ce qu’il veut faire, comment il veut le faire, comment il veut s’y prendre, ce qu’il voit en nous et ce que nous devons améliorer”, a rapporté Morgan Rogers, l’attaquant d’Aston Villa. “L’aura qu’il dégage, je n’ai jamais connue auparavant””Vous pouvez voir sa façon d’être, sa façon d’agir. Il est très calme. Mais quand c’est le moment de travailler, c’est le moment de travailler”, a insisté le joueur de 22 ans.

Face à la sécheresse, le paradis américain de l’escalade de glace s’allie à une mine

En équilibre sur ses piolets et crampons, Clint Cook grimpe un énorme mur d’eau gelée dans un canyon d’Ouray, épicentre de l’escalade de glace en Amérique du Nord, de renommée mondiale, s’adonnant à une activité particulièrement menacée par le changement climatique.Face à l’avenir précaire de ce sport d’hiver, l’alpiniste peut compter sur un allié inattendu: la mine voisine, qui a accepté de céder une partie de son eau pour aider à construire les façades de cristal de ce village du Colorado, dans l’ouest des Etats-Unis.Cette décision a laissé le guide de haute montagne “bouche bée”. “Accéder à une nouvelle source d’eau change vraiment la donne, pour éviter de puiser dans les réserves de la ville”, explique à l’AFP le quadragénaire.  Niché au cÅ“ur des Rocheuses, à 2.400 mètres d’altitude, Ouray est célèbre auprès des montagnards du monde entier pour son parc à glace artificiel. Depuis 30 ans, le village a installé des tuyaux pour faire ruisseler l’eau sur les parois d’une gorge voisine en hiver. L’endroit se transforme alors en majestueux palais de glace, avec des dizaines de voies gelées à gravir.Mais entre 2000 et 2021, le Colorado a subi une méga-sécheresse, aggravée par le changement climatique. Le futur d’Ouray a alors semblé fragile: le village avait moins d’eau pour abreuver son parc, alors que la fréquentation a explosé pour atteindre 5.000 grimpeurs par hiver.- “Pas de douche !” -“Certains faisaient le tour de la ville en criant: +Ne prenez pas de douche ce soir! Nous avons besoin de cette eau dans le réservoir pour produire de la glace+”, raconte M. Cook. La mine a accepté de lui louer des millions de litres d’eau par an, qu’elle a le droit de pomper dans un cours d’eau local, pour un dollar symbolique. Grâce à cet accord, la structure aura “entre trois et cinq fois plus d’eau” pour fonctionner à partir de l’hiver prochain, selon son directeur Peter O’Neil. De quoi sécuriser son existence pour “les 25 prochaines années” et “la prochaine génération de grimpeurs sur glace”, espère le septuagénaire. Au printemps, la glace fond et l’eau retourne dans la nature.Avec le réchauffement climatique, les conditions idéales pour faire geler l’eau ruisselante, qui nécessitent plusieurs nuits d’affilée sous les -7°C, se raréfient. D’où l’importance de pouvoir ouvrir les robinets en grand lorsqu’elles se présentent.L’accord a été accueilli avec soulagement à Ouray. Car le tourisme lié à l’escalade de glace rapporte jusqu’à 18 millions de dollars par hiver aux hôtels et commerces de ce village de 900 habitants, qui se vante d’être la “Suisse de l’Amérique”.Jen Brinkley voyage quasiment chaque saison depuis la Californie pour s’y rendre.Lorsqu’elle a commencé à grimper il y a 30 ans, “on ne se demandait jamais: +Et s’il n’y avait pas de glace ?+”, raconte cette quinquagénaire. – “Gagnant-gagnant” -L’eau supplémentaire la rassure, car elle va permettre de produire davantage de colonnes de glace, ce qui évitera la surfréquentation parfois dangereuse sur certaines parois.”Avec plus de voies ouvertes, les gens peuvent se disperser et tout le monde peut avoir une chance de grimper”, se réjouit-elle.Cette alliance entre une industrie flanquée d’une image de pollueur et des amoureux de la montagne est un accord “gagnant-gagnant”, selon Brian Briggs, l’ex-patron de la mine qui a scellé le partenariat.L’entreprise avait droit à un surplus d’eau pour un “usage récréatif” qu’elle n’utilisait pas et souhaitait améliorer son “acceptabilité sociale”, explique-t-il. Ouray a été fondé au XIXe siècle pendant la “ruée vers l’argent” au Colorado, un passé symbolisé par une statue de mineur à l’entrée du village.Mais après la perte de vitesse de l’industrie dans la région, il fallait convaincre certains habitants réticents de rouvrir une mine d’argent, un minerai essentiel pour fabriquer des panneaux solaires. Après avoir vu son industrie polluer irrémédiablement le fleuve Ankobra au Ghana, M. Briggs estime qu’il vaut mieux exploiter le riche sous-sol américain.”Nous disposons de certaines des réglementations environnementales les plus strictes au monde”, argue l’ingénieur minier. “Pousser notre exploitation des minéraux vers d’autres pays est vraiment une mauvaise politique environnementale.”

Trop d’eau: un village de Bolivie englouti par le climat et la fièvre de l’or

Juché sur son radeau de fortune, Rafael Quispe se fraie un chemin entre meubles à la dérive et voitures englouties. Depuis deux mois, son village de Tipuani, niché au coeur d’une région aurifère de l’ouest de la Bolivie, est noyé sous les eaux. L’exploitation de mines d’or le long du fleuve qui traverse la municipalité de 7.500 habitants, combinée à des pluies inhabituelles, que les experts attribuent au changement climatique, est à l’origine de l’inondation du village. Jusqu’à 500 maisons ont été submergées depuis la mi-janvier, selon la municipalité, qui n’a signalé aucun blessé ni mort. Certaines rues sont même embourbées dans une eau verdâtre depuis plus longtemps, alors que les inondations se répètent depuis trois ans au moment de la saison des pluies qui va de novembre à avril. “Cette ville, si belle auparavant, est aujourd’hui un désastre”, se plaint Rafael Quispe, monté sur son radeau pour aller voir si le niveau de l’eau est enfin descendu dans sa maison de deux étages. La ruée vers l’or, dont le prix a augmenté de 260% en dix ans, est en partie responsable de la situation de ce village isolé, que l’on rejoint après avoir parcouru une trentaine de kilomètres sur une piste boueuse et rocailleuse ponctuée de tumultueux gués, parfois impossibles à franchir. En creusant avec leurs machines aux abords du Tipuani et en y déversant leurs déblais, les coopératives minières modifient le cours du fleuve, “ce qui entraîne des inondations”, explique à l’AFP Alfredo Zaconeta, chercheur au Centre d’études sur le travail et le développement agraire (Cedla).Selon les données de la municipalité, située au cÅ“ur de la région aurifère des Yungas, sur les contreforts des Andes, 92% de la population dépend d’activités liées à l’exploitation minière. Sinforiano Checa, un ancien mineur de 67 ans, vit sous une tente depuis que sa maison a été inondée il y a plus de deux mois. Ce qu’ont fait les coopératives “est un péché”, lâche-t-il, le souffle court. Atteint d’une grave silicose, une maladie pulmonaire causée par ses années de travail, il peine à trouver l’air, autant que les mots. Non loin, des cochons s’ébattent dans une rue boueuse.- “Le village peut disparaître” -“Tous les déblais ont fini dans le fleuve”, reconnaît auprès de l’AFP Rolando Vargas, président de la coopérative minière Chima, l’une des nombreuses que compte Tipuani, dont 14 travaillant dans le lit même du fleuve du même nom. “Cela ne date pas d’hier”, ajoute-t-il, assurant que sa coopérative a cessé la pratique il y a deux ans. S’il admet se sentir “un peu” responsable des inondations, il nuance aussitôt : “pas tant que ça” non plus.Après l’entretien avec l’AFP, il a été signalé comme disparu. Sa camionnette a été retrouvée emportée par le fleuve, selon les informations partagées par sa famille sur les réseaux sociaux.À Chima, un hameau situé à une vingtaine de minutes en 4×4 de Tipuani, les enfants s’éclaboussent et font du vélo dans les eaux polluées entourant les maisons et leur école. Celle-ci est fermée depuis la rentrée en février et les cours ont lieu en ligne pour les enfants disposant d’une connexion internet, souvent faible, et d’un ordinateur.”Le village peut disparaître, mais nous devons continuer à travailler. De quoi allons-nous vivre si nous ne travaillons pas ?”, clame Manuel Barahona, un habitant de 63 ans dont la maison est également sous les eaux.”C’est vraiment problématique. Ma maison est sous l’eau depuis un an et personne ne dit rien”, se plaint non loin Marco Anibarro, 54 ans. Comme de nombreux autres mineurs, il a dû louer une chambre dans une zone non inondée, tandis que sa famille a quitté le village.Aux dégâts environnementaux provoqués par l’intense activité minière s’ajoutent les effets du changement climatique.Les pluies de janvier ont été les plus intenses de ce mois au moins depuis 2012, selon le Service national de météorologie et d’hydrologie (Senamhi). “C’est totalement anormal”, car le pays traverse le phénomène La Niña, qui devrait entraîner moins de précipitations, souligne Lucia Walper, responsable de l’unité de prévisions de l’organisation.L’experte affirme que les incendies forestiers de l’an dernier dans le département de Santa Cruz, dans l’est du pays, les plus dévastateurs jamais enregistrés en Bolivie, avec plus de dix millions d’hectares ravagés, “ont eu des répercussions directes” dans la région de Tipuani.Le manque de végétation ne retenant plus les nuages, ceux-ci atteignent désormais les contreforts des Andes, explique-t-elle.La Bolivie est l’un des dix pays les plus exposés au changement climatique, selon l’indice mondial des risques climatiques 2021 compilé par le groupe de défense Germanwatch. 

Pas assez d’eau: ces quartiers de Lima dépourvus de robinets

Loin du centre de Lima, sur les collines arides de la capitale péruvienne, la réalité du désert s’impose. Ici, s’entassent des milliers de personnes pour qui l’eau courante est un rêve: elles doivent être livrées chaque semaine par camion-citerne.”Nous avons des douleurs d’estomac, des migraines. Au fond du réservoir, il y a des larves”, décrit avec dépit Catalina Ñaupa, une habitante de 59 ans du quartier populaire de San Juan de Miraflores.La capitale péruvienne, avec plus de 10 millions d’habitants, est connue pour être la deuxième plus grande ville au monde dans un désert, après Le Caire.Bordée par l’océan Pacifique d’un côté et les Andes de l’autre, elle est traversée par trois cours d’eau, et dispose d’une nappe phréatique. Mais sa pluviométrie est particulièrement faible.Plus de 635.000 personnes y vivent sans accès à l’eau courante, selon une enquête de l’Institut national de statistique et d’informatique péruvien.Comme Mme Ñaupa, beaucoup vivent dans des quartiers informels sur les hauteurs de la ville, où les réseaux de distribution et d’assainissement de l’eau ne sont jamais parvenus. Un camion-citerne leur livre de l’eau gratuitement chaque semaine, parfois moins souvent. Stockée dans de grands bidons le long de chemins poussiéreux, elle peut vite représenter un risque sanitaire.”L’hiver, (le camion) ne monte pas jusqu’ici, car avec la boue il y a beaucoup d’accidents”, explique Catalina Ñaupa, qui dit laver ses vêtements une fois par semaine, voire tous les quinze jours pour que ses réserves “tiennent jusqu’à la prochaine distribution”.”Nous distribuons 1 mètre cube (1.000 litres) d’eau par famille chaque semaine”, indique Nicolas Reyes, chargé de la distribution de l’eau pour Sedapal, l’organisme métropolitain de gestion de la ressource. Cela représente une trentaine de litres par jour et par personne. Selon l’ONU, un accès à l’eau suffisant correspond à une fourchette de 50 à 100 litres par jour et par personne.- Accès inégal -“Chaque année, Sedapal craint de devoir rationner l’accès en attendant que les barrages se remplissent” avec la saison des pluies, note auprès de l’AFP Jérémy Robert, chercheur à l’Institut français de recherche pour le développement (IRD).”Le changement climatique affecte les réserves d’eau dans les montagnes et réduit le débit des rivières”, analyse Antonio Ioris, professeur de géographie à l’Université de Cardiff. Mais selon lui, le problème n’est pas tant le manque de ressource. “La question de l’accès à l’eau, c’est celle de la faible importance donnée aux populations pauvres”, affirme-t-il. “La situation dans la périphérie de Lima résulte non seulement d’un manque de planification et d’investissement urbains, mais aussi de difficultés dans les zones rurales qui entraînent une migration forcée vers la capitale”, développe le professeur, spécialiste des liens entre populations et environnement en Amérique latine. Au bord des pistes en terre qui serpentent à travers les collines de Lima, des escaliers en béton mènent aux zones les plus reculées, là ou les camion-citernes ne peuvent même plus accéder. Les habitants doivent alors se débrouiller pour s’approvisionner en eau par eux-mêmes. Un accès à la ressource qu’ils doivent payer, en moyenne 6 fois plus par mètre cube que les foyers reliés au réseau, selon la Direction nationale des services d’assainissement (Sunass). Sur les hauteurs de San Juan de Miraflores, dans le quartier de La Nueva Rinconada, se dresse le “mur de la honte”, long d’une dizaine de kilomètres, érigé par le quartier riche voisin pour éviter l’entrée des populations pauvres.A travers les fissures du béton, on aperçoit la végétation luxuriante de Santiago de Surco, l’un des districts de Lima où la consommation d’eau est la plus importante : 200 litres par jour et par personne, selon Sedapal”Surco, on a l’impression que c’est un autre monde”, commente Cristel Mejia, présidente de la soupe populaire Ollas Empoderadas. On s’y repose à l’ombre des arbres et les trottoirs sont plantés de gazon. Le tout “arrosé avec de l’eau potable”, souligne le chercheur Jérémy Robert. 

Au Pakistan, une série met à l’écran les lynchages pour blasphème

A l’écran, les quatre héros courent dans des ruelles pour échapper à la foule, ses haches et ses bâtons: si au Pakistan les lynchages pour blasphème ont déjà fait des dizaines de morts, c’est la première fois qu’ils sont portés à la télévision.Par peur de représailles de l’extrême droite islamiste, journalistes et artistes tiennent habituellement à distance l’ultra-sensible question du blasphème dans un pays né dans la douleur de la partition de l’Inde, avec l’islam pour religion d’Etat.Mais cette année, l’une des chaînes privées les plus regardées du pays, Hum Network Limited, a créé l’électrochoc.Elle a produit et diffusé “Tan Man Neelo Neel” (“Des bleus au corps et à l’âme”, en ourdou), une série en 11 épisodes au final intense: le lynchage d’un jeune couple pour une vidéo les montrant supposément en train de danser dans une mosquée.”Ce sujet n’a jamais été évoqué, par peur”, assure à l’AFP Sultana Siddiqui, patronne de Hum et figure incontournable des médias et du divertissement au Pakistan, mais “cela valait le coup de prendre le risque”.Et de raconter, les larmes aux yeux, le lynchage qui l’a le plus choquée: celui de Machal Khan, étudiant en journalisme torturé et tabassé à mort par des camarades dans son université pour des publications prétendument blasphématoires sur Facebook.- “Tous les os brisés” -“J’ai perdu le sommeil quand j’ai entendu la mère de Machal dire que tous les os de son corps avaient été brisés, même ses phalanges”, lâche-t-elle. “Je me répétais: +avec quelle violence ont-ils pu le frapper?”Le père de Machal, Mohammed Iqbal, dit à l’AFP avoir apprécié l'”hommage” de “Tan Man Neelo Neel” qui se clôt sur des photos de victimes, dont Machal.”Le monde entier discute du blasphème au Pakistan mais, nous, les principaux concernés, on en parle rarement en public”, constate-t-il, heureux qu'”enfin, ce sujet arrive à la télévision”.A la télévision, oui, mais avec des pincettes, reconnaît Mme Siddiqui.”Moi aussi j’ai peur des extrémistes qui pourraient s’en prendre à moi sous de faux prétextes”, dit-elle. Donc, “il fallait parler du problème de façon respectueuse”.La série ne consacre d’ailleurs que peu de temps au blasphème. Les dix premiers épisodes suivent la vie de jeunes et de leurs familles: le choix de devenir danseur de l’un, les turpitudes de l’autre sur les réseaux sociaux, le refus de la police d’entendre qu’un homme a été violé…Tous ces sujets, pourtant sensibles, sont explorés en détail. Le lynchage pour blasphème, lui, n’intervient qu’à la toute fin, avec une musique couvrant bruits et cris et dans un ralenti artistique.Avec cette recette, la série a trouvé son public dans un pays où deux habitants sur cinq se disent accros aux séries.”On aurait dû en parler plus tôt: peut-être qu’on n’en serait pas là aujourd’hui et que nos jeunes ne seraient pas en train de mourir”, dit Moustafa Afridi, le scénariste.Les morts du blasphème restent sûrement l’un des plus grands non-dits du cinquième pays le plus peuplé au monde.- “Questionner les structures” -Régulièrement, des hommes et des femmes, parfois des ministres, sont tués, des lieux de culte sont incendiés, mais en face “les forces de l’ordre échouent souvent à sauver les (personnes suspectées) de blasphème”, accuse la Commission pakistanaise des droits humains (HRCP), principale ONG de défense des libertés.Il est même arrivé que des lynchages aient lieu aux portes de commissariats où les suspects étaient retenus.Surtout, l’accusation de blasphème, tant elle est indiscutable, est devenue l’argument ultime pour les différends personnels.La HRCP révèle ainsi que dans les lynchages qu’elle a examinés, les accusations étaient “fondées sur des inventions avec intention de nuire et de fausses informations”.S’il ne tue pas toujours, l’anathème du blasphème peut faire taire: en 2020, l’actrice Saba Qamar et le chanteur Bilal Saeed ont dû s’excuser publiquement et subir deux années de procédure judiciaire pour un clip où ils faisaient un pas de danse dans une mosquée.A la même période, le film Zindagi Tamasha, récompensé à Los Angeles sous son titre anglais “Circus of Life”, subissait les foudres des islamistes du Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP).Le mouvement est parvenu à empêcher la sortie en salles de cette fable contre l’obscurantisme, prétextant qu’elle dépeignait un imam de façon “blasphématoire”. Pour Arafat Mazhar, patron de l’Alliance contre la politique du blasphème, un comité qui dénonce l’instrumentalisation de la loi anti-blasphème, “Tan Man Neelo Neel” est un grand bond en avant.La série a “déclenché une critique inédite de la violence de la foule”, se félicite-t-il. “Les gens n’ont pas fait que regarder une série, ils ont aussi débattu à grande échelle pour la première fois.”Désormais, il faut aller plus loin, plaide celui qui a enfin l’impression de ne plus prêcher dans le désert.”On ne peut plus que dénoncer la violence, il faut questionner les structures qui font exister les lynchages collectifs”, estime-t-il.

Plateforme porno “French Bukkake”: une plaignante assure à l’AFP avoir “été torturée”

C’était un week-end d’octobre 2015. La plateforme pornographique French Bukkake lui avait promis un tournage avec des actes consentis. Sur place, “j’ai été torturée”, affirme à l’AFP l’une des quarante plaignantes.”J’ai subi une double pénétration vaginale sans en être informée” et sans “y avoir consenti”, sans préservatif, raconte Fanny, alors âgée de 20 ans. Elle tournait pour “la première et unique fois”.”J’ai saigné”, se souvient-elle, requérant que son prénom soit modifié pour conserver son anonymat. “J’ai repoussé, pleuré. J’ai bien dit +Non+ (…) mais on m’a tenue plus fort”.”Je n’ai pas été une actrice: on ne m’a pas fait signer de contrat, et surtout, une actrice joue un rôle. Tout ce qui a été montré à l’écran, la violence, les viols, je les ai vécus, il n’y a pas eu de simulation”.La “déshumanisation” se poursuit même “hors caméra”: “on m’a servi de la carcasse de poulet au dîner, comme les chiens”, assure-t-elle.D’après des éléments d’enquête consultés par l’AFP, les gendarmes ont constaté, lors du visionnage du film, que l’un des dirigeants de la plateforme, surnommé “Pascal OP”, enjoignait “d’user complètement” de Fanny. “On va l’achever”, lui répondait une voix d’homme.Les enquêteurs constataient aussi que Fanny cherchait à s’écarter, exprimait sa douleur et manquait plusieurs fois de vomir lors de fellations.Malgré ce vécu, Fanny n’a pas obtenu que les circonstances aggravantes de torture et d’actes de barbarie soient retenus par la justice dans l’information judiciaire d’ampleur visant 16 hommes, actuellement renvoyés pour viols en réunion ou trafic d’êtres humains.Avec 31 autres parties civiles, elle a formé en février un pourvoi. La Cour de cassation va “regarder précisément si la loi a été régulièrement appliquée, ce qui n’est pas le cas”, a affirmé l’avocat de Fanny, Me Seydi Ba. Et si la Cour rejette à son tour, l’avocat envisage de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.”On veut nous faire un procès au rabais”, s’est indignée Fanny. “On nous accorde un procès parce qu’avec les autres filles, on a fait du bruit et on se dit qu’on s’en satisfera, mais je veux un vrai procès qui rachète ma dignité”.- Gêne sociale autour du dossier -La difficulté, à ses yeux, réside dans la gêne sociale autour de cette affaire, qui donnera lieu au premier grand procès en France traitant du porno amateur. “Toutes les classes sociales consomment du porno. C’est compliqué pour les gens, hommes et femmes, de se dire que ce qui les excite, pour la grande majorité des cas, ce sont des viols”, estime-t-elle.Il y a dix ans, quand elle est approchée par une certaine Axelle Vercoutre sur les réseaux sociaux, Fanny a la vingtaine et vit “au bord du précipice”, sans argent pour “payer son loyer ou se nourrir”.Derrière Axelle Vercoutre se cache en réalité un homme, Julien D., renvoyé en procès pour avoir rabattu des dizaines de femmes auprès de la plateforme French Bukkake entre 2015 et 2020. Se présentant comme une actrice, il est accusé d’avoir menti en décrivant des tournages “conviviaux”. Il est aussi renvoyé pour viols sur 31 femmes, dont Fanny.”J’ai été manipulée. Axelle m’a mis tout doucement en confiance. Je n’aurais jamais dit oui, sinon, à un film porno”, confie Fanny.Lors du tournage, malgré les premières scènes où elle réalise avoir été trompée, elle “ne peut pas partir”. “On m’avait conduite au lieu, je ne savais pas où j’étais et je n’avais pas d’argent, comment appeler un taxi ? J’étais entourée d’hommes… Que m’auraient-ils fait si je leur avais dit que je voulais partir ?”Fanny avait initialement accepté de venir, car il lui avait été assuré que la diffusion ne se ferait qu’au Canada.Quelques jours après, elle reçoit un message d’une connaissance: “Je te pensais pas comme ça…” Puis de nombreux autres.Elle raconte avoir fait une tentative de suicide. Au travail, son supérieur a mis fin à son contrat d’alternance.”Ca a fait le tour de ma ville, mais aussi du monde. J’ai vécu un harcèlement sur les réseaux sociaux, jusqu’à chez moi, on m’a jeté des cailloux, craché dessus… Un jour, dans le tramway, un homme m’a chuchoté qu’il m’avait reconnue et allait me séquestrer dans une cave”.Aujourd’hui mère d’une petite fille, Fanny, 30 ans, raconte vivre dans “l’hypervigilance”, souvent “pétrifiée” par sa “peur des hommes”.

Plateforme porno “French Bukkake”: une plaignante assure à l’AFP avoir “été torturée”

C’était un week-end d’octobre 2015. La plateforme pornographique French Bukkake lui avait promis un tournage avec des actes consentis. Sur place, “j’ai été torturée”, affirme à l’AFP l’une des quarante plaignantes.”J’ai subi une double pénétration vaginale sans en être informée” et sans “y avoir consenti”, sans préservatif, raconte Fanny, alors âgée de 20 ans. Elle tournait pour “la première et unique fois”.”J’ai saigné”, se souvient-elle, requérant que son prénom soit modifié pour conserver son anonymat. “J’ai repoussé, pleuré. J’ai bien dit +Non+ (…) mais on m’a tenue plus fort”.”Je n’ai pas été une actrice: on ne m’a pas fait signer de contrat, et surtout, une actrice joue un rôle. Tout ce qui a été montré à l’écran, la violence, les viols, je les ai vécus, il n’y a pas eu de simulation”.La “déshumanisation” se poursuit même “hors caméra”: “on m’a servi de la carcasse de poulet au dîner, comme les chiens”, assure-t-elle.D’après des éléments d’enquête consultés par l’AFP, les gendarmes ont constaté, lors du visionnage du film, que l’un des dirigeants de la plateforme, surnommé “Pascal OP”, enjoignait “d’user complètement” de Fanny. “On va l’achever”, lui répondait une voix d’homme.Les enquêteurs constataient aussi que Fanny cherchait à s’écarter, exprimait sa douleur et manquait plusieurs fois de vomir lors de fellations.Malgré ce vécu, Fanny n’a pas obtenu que les circonstances aggravantes de torture et d’actes de barbarie soient retenus par la justice dans l’information judiciaire d’ampleur visant 16 hommes, actuellement renvoyés pour viols en réunion ou trafic d’êtres humains.Avec 31 autres parties civiles, elle a formé en février un pourvoi. La Cour de cassation va “regarder précisément si la loi a été régulièrement appliquée, ce qui n’est pas le cas”, a affirmé l’avocat de Fanny, Me Seydi Ba. Et si la Cour rejette à son tour, l’avocat envisage de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.”On veut nous faire un procès au rabais”, s’est indignée Fanny. “On nous accorde un procès parce qu’avec les autres filles, on a fait du bruit et on se dit qu’on s’en satisfera, mais je veux un vrai procès qui rachète ma dignité”.- Gêne sociale autour du dossier -La difficulté, à ses yeux, réside dans la gêne sociale autour de cette affaire, qui donnera lieu au premier grand procès en France traitant du porno amateur. “Toutes les classes sociales consomment du porno. C’est compliqué pour les gens, hommes et femmes, de se dire que ce qui les excite, pour la grande majorité des cas, ce sont des viols”, estime-t-elle.Il y a dix ans, quand elle est approchée par une certaine Axelle Vercoutre sur les réseaux sociaux, Fanny a la vingtaine et vit “au bord du précipice”, sans argent pour “payer son loyer ou se nourrir”.Derrière Axelle Vercoutre se cache en réalité un homme, Julien D., renvoyé en procès pour avoir rabattu des dizaines de femmes auprès de la plateforme French Bukkake entre 2015 et 2020. Se présentant comme une actrice, il est accusé d’avoir menti en décrivant des tournages “conviviaux”. Il est aussi renvoyé pour viols sur 31 femmes, dont Fanny.”J’ai été manipulée. Axelle m’a mis tout doucement en confiance. Je n’aurais jamais dit oui, sinon, à un film porno”, confie Fanny.Lors du tournage, malgré les premières scènes où elle réalise avoir été trompée, elle “ne peut pas partir”. “On m’avait conduite au lieu, je ne savais pas où j’étais et je n’avais pas d’argent, comment appeler un taxi ? J’étais entourée d’hommes… Que m’auraient-ils fait si je leur avais dit que je voulais partir ?”Fanny avait initialement accepté de venir, car il lui avait été assuré que la diffusion ne se ferait qu’au Canada.Quelques jours après, elle reçoit un message d’une connaissance: “Je te pensais pas comme ça…” Puis de nombreux autres.Elle raconte avoir fait une tentative de suicide. Au travail, son supérieur a mis fin à son contrat d’alternance.”Ca a fait le tour de ma ville, mais aussi du monde. J’ai vécu un harcèlement sur les réseaux sociaux, jusqu’à chez moi, on m’a jeté des cailloux, craché dessus… Un jour, dans le tramway, un homme m’a chuchoté qu’il m’avait reconnue et allait me séquestrer dans une cave”.Aujourd’hui mère d’une petite fille, Fanny, 30 ans, raconte vivre dans “l’hypervigilance”, souvent “pétrifiée” par sa “peur des hommes”.

A la campagne, vent de fronde contre les fermetures de classes annoncées

Allier, Charente, Creuse, Cantal: pas une semaine ne s’écoule sans que des projets de fermetures de classes ne mettent les campagnes en ébullition. En cause, la baisse encore plus forte du nombre d’élèves attendu à la rentrée, qui laisse craindre l’apparition de déserts scolaires.Raphaèle Delalande, représentante des parents d’élèves dans l’Yonne, fait partie du comité de mobilisation opposé à la fermeture d’une des cinq classes de Maligny, 780 habitants.”On a bloqué l’école tous les matins pendant quinze jours, on a fait une opération escargot, on a rencontré à deux reprises l’inspecteur”, explique-t-elle à l’AFP.Avec 19 élèves par classe, le ratio est “idéal” selon elle, mais la fermeture annoncée pourrait gonfler les effectifs de maternelle à 29, un comble en milieu rural.A Lussat (Creuse), c’est l’ensemble du conseil municipal qui a démissionné mi-février pour protester contre la fermeture de la classe unique du village. “La commune va finir comme un grand Ehpad”, confiait le maire à Ici Creuse.Dans l’Indre, une classe a été symboliquement mise en vente sur Le Bon Coin, tandis que des moutons ont momentanément remplacé les élèves dans la cour de l’école d’Ambrault.Malgré l’annulation en janvier de la suppression de 4.000 postes d’enseignants, la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire, dénombre 4.950 fermetures de classes pour 2.336 ouvertures à la rentrée, soit un solde négatif de 2.614 supérieur à celui des cinq dernières années.En milieu rural, ces annonces couperet ont un parfum de mort lente pour les villages.”Le curseur baisse de plus en plus. Là où, il y a 10 ans, on maintenait la classe sans problème, on la ferme aujourd’hui à effectif équivalent”, observe Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE, première fédération de parents d’élèves, pour qui la baisse démographique devrait au contraire “permettre d’améliorer la qualité de l’enseignement”.Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Education nationale souligne qu'”entre 2015 et 2024, le nombre d’élèves a diminué de 12,2 % dans les zones rurales, hors éducation prioritaire (REP), tandis que le nombre de classes a diminué de 5,8 %, soit deux fois moins rapidement”. – Discrimination positive -Signe de cette “attention particulière portée au milieu rural”, poursuit-il, le nombre moyen d’élèves par classe dans les écoles rurales éloignées est de 19,8, contre 22,3 dans l’urbain intermédiaire et 23,3 en urbain dense, hors REP.Une réalité confirmée par le géographe Arnaud Brennetot, professeur à l’Université de Rouen Normandie.  “L’encadrement est bien meilleur dans les espaces ruraux de faible densité, et il y a bien une politique d’équité territoriale en faveur des espaces qui déclinent et vieillissent”, analyse-t-il.”Si la France est bien un immense désert médical, l’enjeu sur l’éducation est de ne pas arriver à ces mêmes erreurs dans dix ans”, prévient-il toutefois.Mais sur le terrain, les maires jugent que les spécificités de l’école rurale sont trop souvent oubliées, alors qu’elle représente un outil d’attractivité, et que la qualité de l’enseignement en pâtit.”La directrice académique manipule des tableaux Excel mais elle oublie que faire une heure de car le matin et une heure le soir à six ans, ce n’est pas une vie”, pointe Jean-François Farenc, maire de Blanot (Saône-et-Loire).”Le pire, c’est l’accumulation de fermetures année après année. On nous dit qu’on a des petits effectifs mais on se retrouve avec cinq niveaux par classe, il faut être un superman de l’enseignement pour gérer ça et accueillir des enfants porteurs de handicap”, soupire Christian Montin, maire de Marcolès (Cantal).Les élus dénoncent aussi une absence de concertation, malgré la création récente d'”observatoires des dynamiques rurales” censés anticiper les évolutions démographiques mais considérés comme des coquilles vides par les maires.Or la baisse démographique devrait encore s’amplifier, les services statistiques du ministère anticipant une baisse de 116.800 élèves en 2026 dans le premier degré, contre 79.400 en 2024.”Le ministère est toujours dans un modèle de gestion comptable des effectifs”, souligne Frédéric Leturque, de l’Association des maires de France, qui plaide pour “sortir de ce modèle” en signant un protocole national avec l’Etat, assorti d’une stratégie qui permettrait d’anticiper les baisses d’effectifs sur une durée de trois ans.

In US Northwest, South Cascade is where glacier science grew up

For nearly 70 years scientists have been probing, measuring, drilling and generally getting to know South Cascade Glacier in the US Northwest, developing and honing skills now used worldwide.Generations of glaciologists have studied the slow-moving ice mass in Washington state, which was named “glacier of the year” on Friday by the World Meteorological Organization (WMO) and is one of five “benchmark” US glaciers, keeping tabs on how they are changing as human activity warms the Earth.While glaciers have been studied in Europe since at least the 19th century, what scientists learned here has been invaluable.”A lot of the scientific methods that we use to measure glaciers were developed here,” said Andrew Fountain, professor emeritus at Portland State University, who specializes in glaciers and climate change.That includes the use of ice radar, which allowed researchers to see just how thick the ice is in a spot where a glacier has probably existed for upwards of a million years.- Ideal for studying -South Cascade Glacier sits in a basin at the head of the South Fork of the Cascade river, which flows down ultimately into Puget Sound.The size of the basin — more than 2 square miles (over 6 square kilometers) — along with its straightforward geometry made it ideal to study for scientists wanting to know how these dynamic bodies are faring in the changing world.A glacier is a perennial accumulation of snow and ice that is always on the move, abrading the rocks underneath and — over a long enough period of time — carving valleys.Measurements began at the site in 1958, according to the US Geological Survey, the government body that studies the natural environment.The following year, the USGS began what is known as a “continuous mass balance” measurement project that keeps a running tally of streamflow runoff, precipitation, air temperature, barometric pressure, snow thickness and density, ice ablation, surface speed and surface altitude.- Retreating -The data collected here, as well as from the four other benchmark glaciers — three in Alaska and one in Montana — provides a continuous record, capturing their seasonal variations and their year-to-year changes.Over nearly seven decades, glaciologists have been able “to track how the glacier is responding to climate.”And what they are seeing is not good, says Fountain.”As you can imagine, it’s been retreating like crazy” and is now about half the size it was when measurements started.All the world’s 19 glacier regions suffered a net mass loss in 2024, the third year in a row, the WMO said Friday.With a very complete record of the conditions, it’s clear that the rising temperatures of the industrial age are to blame, said Fountain.A warmer atmosphere reduces the amount of precipitation that falls as snow and increases the ambient air temperature, so what snow does fall doesn’t hang around.While people may find it difficult to discern any long-term trends from the wildly differing amounts of snow a region can experience from year to year, a shrinking glacier is an obvious sign that the balance of nature is off.”We can understand very viscerally that the climate is warming,” he said.Since President Donald Trump — a climate change skeptic — came to power, he and billionaire adviser Elon Musk have set about slashing government spending, eliminating tens of thousands of government jobs, including scientists.This week, researchers at the Environmental Protection Agency — which tackles environmental issues including pollution, clean water and climate change — were put in the firing line.For Fountain, whatever the reason a government has for diminishing the work of scientists, they should not be ignored.About two percent of the world’s water is stored in glaciers, and if they all melt, it will run eventually into the oceans, further raising sea levels and imperiling human settlements along tens of thousands of miles of coastlines worldwide.That, amongst other reasons, is why the science of glaciology that came of age at South Cascade Glacier is invaluable, said Fountain.”Just because we don’t want to hear a message doesn’t mean it isn’t happening,” he said.