Edenred confiant pour 2025 malgré des vents contraires en Italie

Après des résultats en nette hausse en 2024, la société française de services prépayés Edenred, qui commercialise le Ticket Restaurant, se veut rassurante pour 2025 malgré un changement législatif en Italie qui lui coûtera 60 millions d’euros.Le groupe a publié mardi un bénéfice net supérieur aux attentes pour 2024, à 507 millions d’euros, quasi doublé (+90%) par rapport à 2023, où il avait été touché par une amende versée à l’Autorité de la concurrence en France. Sans prendre en compte l’amende de 2023, le résultat croît de 19%.Le chiffre d’affaires a lui augmenté de 13% l’an dernier, à 2,85 milliards d’euros, tiré par la branche avantages aux salariés (1,7 milliard d’euros, +15%) et les solutions de mobilité (624 millions, +8%).L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a atteint 1,26 milliard d’euros, en hausse de 15,7%, mieux qu’attendu par les analystes.Saluant ces résultats, le PDG Bertrand Dumazy s’est dit confiant pour 2025. “Nous avons des vents de face, il y a l’incertitude économique en Europe, surtout en France et en Allemagne, le plafonnement des commissions marchandes en Italie et la baisse des taux d’intérêt… Mais nous avons aussi le vent dans le dos: nous sommes présents dans 45 pays avec 60 millions d’utilisateurs”, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.Les commissions payées par les commerçants du secteur privé aux émetteurs de titre-restaurant vont être plafonnées à 5% sur le marché transalpin, selon Edenred.Ce changement, qui devrait intervenir au deuxième semestre, va coûter 60 millions d’euros au groupe en 2025.- “Un impact important” -Cette mesure aura “un impact important” sur la progression du chiffre d’affaires opérationnel, qui devrait connaître en 2025 “une croissance à un chiffre élevé”, a précisé le PDG lors d’une présentation aux analystes financiers.Le groupe a saisi la justice italienne pour contester cette nouvelle mesure et réfléchit à saisir également la justice européenne, selon lui.Fin octobre, Edenred avait averti sur ce risque, estimant qu’il pourrait lui coûter “de l’ordre de 120 millions d’euros en année pleine”. Une annonce qui avait fait plonger son cours de Bourse.Le directeur financier Julien Tanguy est également revenu mardi sur la procédure à l’encontre d’Edenred Italia pour des délits d’escroquerie aggravée, d’obstruction à une procédure d’attribution de marché public et des infractions administratives.”Une première audience de procédure prévue en novembre a été reportée en mai, nous partons donc sur un temps relativement long”, a-t-il indiqué.Mardi, le titre perdait 3,97% à 32,43 euros vers 16H30 à la Bourse de Paris, dans un marché en hausse de 0,40%Avec un “chiffre d’affaires correspondant aux attentes en 2024 (…) tous les regards se tournent vers 2025, où les vents contraires de la réglementation italienne pèseront sur la croissance du chiffre d’affaires et de l’Ebitda”, ont retenu les analystes de Jefferies.- Rationalisation -Le groupe maintient son objectif de croissance de l’Ebitda de plus de 10% en données comparables pour 2025.Il estime opérer sur des marchés encore “sous-pénétrés” et attend aussi le retour sur investissement des acquisitions faites ces deux dernières années, comme la plateforme Reward Gateway (récompenses aux salariés) ou Spirii (solutions de recharge pour véhicules électriques).Parallèlement, le groupe a lancé un programme “visant à réduire l’augmentation de ses charges opérationnelles”, avec notamment “le déploiement de centres de services partagés pour ses fonctions supports”.Il a aussi entamé “une rationalisation de son portefeuille d’activités”, en arrêtant progressivement certaines activités financières à destination des banques en ligne, où le marché s’est tari tandis que les normes de conformité ont explosé, selon le PDG.Cet arrêt aura un impact de “quelques millions d’euros” sur l’activité des prochains trimestres, mais a déjà été pris en compte dans les objectifs du groupe, a précisé le directeur financier lors de la conférence avec les analystes.Edenred proposera à ses actionnaires un dividende en hausse de 10%, à 1,21 euro par action. Le groupe aux 12.000 employés présentera son nouveau plan stratégique le 4 novembre.

Video shows Toronto plane’s hard landing before flipping

The passenger plane that crashed in Toronto appeared to hit the runway hard before bursting into flames and flipping upside down, new video showed Tuesday. A fire ball and thick plumes of black smoke engulfed the Delta Air Lines plane as it skidded to a halt on its roof, but none of the 80 people on board were killed.The airline said in a statement on Tuesday that “21 injured passengers were initially transported to local hospitals. As of Tuesday morning, 19 have been released.”Paramedic services told AFP on Monday that three people had been critically injured, including a child, a man in his 60s and a woman in her 40s.The flight with 76 passengers and four crew was landing in the afternoon in Canada’s largest city, having flown from Minneapolis in the US state of Minnesota.Todd Aitken, the airport’s fire chief, said late Monday that it was too early to determine the cause of the crash.”It’s really important that we do not speculate. What we can say is the runway was dry and there was no crosswind conditions,” he told a news conference.The video posted to social media and verified by AFP was taken from the cockpit of another jetliner waiting on the tarmac.It showed the moment the Delta plane hit the ground. “Oh no no no no no,” the pilot is heard saying in the video that laced with expletives. The aircraft came in for what looked like a normal landing when it slammed into the ground, bounced and slid forward in a roll to the right, with its wings sheared off before it stopped on its back.Flames are seen shooting out from the fuselage the moment it hit the ground, along with billowing black smoke.Rescue services quickly responded, spraying water at the jet, whose underside was scraped and blackened.Toronto airport authority chief executive Deborah Flint said the incident did not involve any other planes.A massive snowstorm hit eastern Canada on Sunday. Strong winds and bone-chilling temperatures could still be felt in Toronto on Monday when airlines added flights to make up for weekend cancellations due to the storm.Canada’s Transportation Safety Board has deployed a team of investigators to the site of the crash.They will be assisted by the US Federal Aviation Administration, which also sent a team to the scene, according to US Secretary of Transportation Sean Duffy.Officials at the airport were expected to provide an update on Tuesday.

Liban: des habitants découvrent un paysage de ruines après le retrait de l’armée israélienne

Rentré à pied mardi matin dans son village du sud du Liban, frontalier avec Israël, Ali Qachmar a découvert sa maison complètement détruite, au départ des forces israéliennes qui ont bataillé dans le secteur contre le Hezbollah. “Nous sommes venus respirer l’air frais de notre terre et de notre village” pour tomber sur une “destruction totale”, déplore cet homme de 74 ans, contrait de fuir son village au début des hostilités, en octobre 2023, entre le Hezbollah et Israël.Le village est “abandonné et complètement déserté (…) il n’y a nulle part où nous abriter”, ajoute-t-il à l’AFP.Ce sont les mêmes paysages de ruines que découvrent les habitants de l’ensemble des villages dont l’armée israélienne s’est retirée mardi, dans le cadre de l’accord de trêve avec le Hezbollah, selon les journalistes de l’AFP.De longues files de voitures se sont formées dès l’aube autour de ces localités, en attendant que l’armée libanaise autorise à y entrer. Des unités militaires se sont déployées dans la nuit dans 11 villages, déblayant les barrages de terres israéliens. Mais de nombreuses familles ont continué le chemin à pied. “C’est ma maison, c’était un bâtiment de trois étages, j’y vivais avec mes enfants. Tout a été nivelé”, raconte avec stupéfaction M. Qachmar, en montrant les ruines de son habitation. Autour, “ce sont les maisons de mes frères, toutes détruites”, ajoute-t-il. Ses fenêtres donnaient sur le village israélien de Misgav Am, où aucune activité militaire israélienne n’a été signalée mardi, selon un journaliste de l’AFP.- “Ne vous approchez pas” -Israël a maintenu sa présence dans cinq positions dans la zone, dont l’accord de trêve – négocié sous l’égide des Etats-Unis et de la France et entré en vigueur le 27 novembre  – prévoyait son retrait total. Mohammad Moueïssé ne semble pas se soucier de la présence des troupes israéliennes près de son village. “Nous rentrerons qu’ils le veuillent ou non, nous reviendrons malgré eux”, dit-il. Avant ces retours, l’armée libanaise s’est employé à ouvrir les routes, et prévenu les habitants des dangers laissés par les hostilités, qui ont déplacé des dizaines de milliers d’habitants, après l’ouverture par le Hezbollah d’un front de soutien au Hamas palestinien à Gaza. Sur les routes, l’armée a placardé des affiches avertissant: “Ne vous approchez pas, ne touchez pas, signalez immédiatement.”A Aadaïssé aussi, des habitants décrivent des lieux rendus méconnaissables par l’ampleur des destructions, qui ont également touché les étendues agricoles.Après le cessez-le-feu, les troupes israéliennes ont dynamité la quasi totalité des habitations frontalières.Selon un rapport de la Banque mondiale publié à la mi-novembre, les affrontements entre le Hezbollah et Israël ont endommagé environ 100.000 unités résidentielles, dont près de 18% totalement détruites.Plus de 4.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, selon le ministère de la Santé. Côté israélien, plusieurs dizaines de soldats et civils ont péri, d’après les autorités.Les familles des centaines de combattants du Hezbollah morts dans le sud pendant le conflit attendent toujours que leurs corps ou restes soient retirés des décombres. Des photographes de l’AFP ont vu des ambulances entrer dans plusieurs villages frontaliers.Samira Jomaa est arrivée à Kfar Kila tôt mardi, aux côtés d’habitants qui pour certains portaient des photos de leurs proches tués et des drapeaux du Hezbollah.”Je suis venue chercher mon frère”, qui était dans le village “avec ses camarades”, confie-t-elle bouleversée. “Nous n’avons plus de nouvelles d’eux (…) nous sommes certains qu’ils sont morts en martyr”.

Lebanon presses for full Israeli withdrawal after troops remain in 5 points

Lebanese leaders said Beirut was in contact with Washington and Paris to press Israel to fully withdraw from south Lebanon, branding its presence in five points an “occupation” after a ceasefire deadline expired on Tuesday.The UN called the incomplete pull-out a violation of a Security Council resolution, though it has allowed many displaced residents to return to border villages, many largely destroyed in more than a year of hostilities between Israel and Hezbollah.Lebanese President Joseph Aoun said Beirut was in contact with truce brokers the United States and France to press Israel to complete its withdrawal, after an initial late January deadline set under the deal was already extended.Decision-makers are “unified in adopting the diplomatic option, because nobody wants war”, Aoun said, according to a statement.Earlier Tuesday, Lebanon said any Israeli presence on its soil constituted an “occupation”.In a statement, Aoun, along with Lebanon’s prime minister and parliament speaker, warned the government would ask the UN Security Council to push Israel to leave, and said that Lebanese armed forces were ready to assume duties on the border, adding Beirut had “the right to adopt all means” to make Israel withdraw.In the south, many returned to destroyed or heavily damaged homes, farms and businesses after more than a year of fighting between Israel and Iran-backed Hezbollah that included two months of all-out war, which halted with the November 27 ceasefire.”The entire village has been reduced to rubble. It’s a disaster zone,” said Alaa al-Zein, back in Kfar Kila.Israel had announced just before the pullout deadline that it would keep troops in “five strategic points” near the border, and on Tuesday its Foreign Minister Gideon Saar said they would withdraw “once Lebanon implements its side of the deal”.Israel’s army had said it would remain on the five hilltops, overlooking swathes of both sides of the border, “temporarily” to “make sure there’s no immediate threat”.- ‘Whole village’ returning -Lebanon’s army announced it had deployed, starting Monday, in 11 southern border villages and other areas from which Israeli troops have pulled out.The official National News Agency said two people were found alive in Kfar Kila, three months after contact was lost. One was a Hezbollah fighter thought to have been killed.The agency also said that “enemy forces” set off a powerful explosion outside the village of Kfarshuba.In a joint statement, UN envoy Jeanine Hennis-Plasschaert and the UNIFIL peacekeeping force said that at “the end of the period set” for Israel’s withdrawal and the Lebanese army’s deployment, any further “delay in this process is not what we hoped would happen”.They said it was a violation of a Security Council resolution that ended a 2006 Israel-Hezbollah war.In Lebanon, the cost of reconstruction is expected to reach more than $10 billion, while more than 100,000 people remain displaced, according to the United Nations.Despite the devastation, returning resident Zein said his fellow villagers were adamant about going home.”The whole village is returning, we will set up tents and sit on the ground” if need be, he said.- ‘Embrace the land’ -Others were going south to look for the bodies of their relatives under the rubble.Among them was Samira Jumaa, who arrived in the early hours to look for her brother, a Hezbollah fighter killed in Kfar Kila with others five months ago.”We have not heard of them until now. We are certain they were martyred,” she said.”I’ve come to see my brother and embrace the land where my brother and his comrades fought,” she added.Hezbollah strongholds in south and east Lebanon, as well as in south Beirut, suffered heavy destruction during the hostilities, initiated by Hezbollah in support of ally Hamas during the Gaza war.Under the ceasefire, Lebanon’s military was to deploy alongside United Nations peacekeepers as the Israeli army withdrew from the south over an initial 60-day period that was later extended to February 18.Hezbollah was to pull back north of the Litani River, about 30 kilometres (20 miles) from the border, and dismantle remaining military infrastructure there.Since the cross-border hostilities began in October 2023, more than 4,000 people have been killed in Lebanon, according to the health ministry.On the Israeli side of the border, 78 people including soldiers have been killed, according to an AFP tally based on official figures, with an additional 56 troops killed in southern Lebanon during the ground offensive.Around 60 people have reportedly been killed in Lebanon since the truce began, two dozen of them on January 26 as residents tried to return to border towns on the initial withdrawal deadline.

Les antiques taxis jaune de Calcutta bientôt plus qu’un lointain souvenir

C’est un autre pilier du folklore urbain de Calcutta qui va disparaître. Après les tramways, les vénérables taxis jaunes de la mégapole indienne vont eux aussi prendre leur retraite, trop polluants, trop vieux et franchement démodés.”D’ici à la fin de l’année 2027, tous les taxis jaunes devront avoir rejoint la casse”, a tranché le “ministre” des transports de l’Etat du Bengale occidental, Snehasis Chakraborty.Les Ambassador, versions indigènes des berlines Oxford III fabriquées au Royaume-Uni par Morris, promènent leur silhouette ronde et leurs pare-chocs chromés dans les rues de Calcutta depuis 1962.Les premières versions produites par Hindustan Motors ont souffert de défauts de fabrication qui ne lui ont longtemps valu que des railleries: la seule partie du véhicule qui ne fait pas de bruit est son klaxon, s’amusaient ses critiques.Le constructeur indien est parvenu à les corriger et à produire son modèle jusqu’en 2014. Son look rétro et sa rusticité à toute épreuve semblaient en mesure de lui assurer encore quelques belles années de service.”La bagnole est solide. Les pièces détachées et la maintenance sont plutôt bon marché et, en cas de panne, il est facile de trouver un bon mécano”, énumère Sanjeeb Roy, le porte-parole de l’association des taxis du Bengale.Mais les impératifs de la lutte contre le changement climatique et la réduction des émissions de carbone – l’Inde a promis d’atteindre la neutralité en 2070 – en ont décidé autrement.Dès 2009, un tribunal de l’Etat du Bengale occidental a interdit la circulation des véhicules à usage commercial de plus de 15 ans.La sanction est tombée en 2024, un premier paquet de 4.493 Ambassador – les plus anciens modèles des 7.000 encore en circulation – a été définitivement retiré de la flotte municipale.Et ce n’est qu’un début. Un millier d’autres devrait les suivre au garage en 2025.Les gaz émis par les antiques moteurs des berlines jaunes ne sont toutefois pas les seuls responsables de leur mort programmée.- “C’est la fin…” -Sanjeeb Roy le reconnaît volontiers, c’est le taxi à l’ancienne lui-même qui n’a plus la cote.”Nous avons du mal à lutter contre les voitures de transport avec chauffeur (VTC) réservables par téléphone”, dit-il, “plus confortables et bien plus avancées technologiquement”.”J’aime ma voiture comme mon fils”, assure Kailash Sahani, 70 ans, qui pilote son Ambassador depuis quarante ans. “Elle est simple, elle peut tout transporter”, vante-t-il. “Mais elle n’a pas d’électronique, ni aucune fioriture”.”Maintenant, les gens réservent des taxis avec air conditionné depuis leur téléphone. Qui s’intéresse encore à nos taxis ?”, soupire-t-il, “c’est la fin…”Même ses plus jeunes collègues s’inquiètent. “Je vais perdre mon boulot à l’expiration de la licence de ma voiture dans deux ans”, anticipe Abu Taher Khan, 22 ans à peine. “Je me demande bien ce qui va se passer à l’avenir”.La mort définitive des taxis classiques à Calcutta ?Riche de plus de 18.000 véhicules avant la pandémie de Covid, leur flotte a déjà fondu comme neige au soleil pour tomber à 3.000 à peine.Mais Lalit Mondal refuse d’y croire. “Ça va nous causer des problèmes, c’est notre boulot qui est en jeu”, concède ce chauffeur de 52 ans. “Mais les gens aussi vont souffrir. Ils ne pourront pas réserver assez de voitures, ni transporter de gros bagages”.L’argument n’a pas convaincu les autorités locales. Les modèles plus “verts” de taxis continueront à rouler dans Calcutta, pas les Ambassador.Et tant pis pour les nostalgiques comme Utpal Basu.”Ça me brise le cÅ“ur de voir la +Cité de la joie+ perdre une de ses icônes”, regrette cet enseignant retraité de 75 ans. “Et personnellement, je vais avoir un mal fou à réserver un taxi avec mon téléphone”.

Feu vert au Sénat sur la loi d’orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

Engagé dans une course contre la montre au Parlement pour faire adopter rapidement son projet de loi d’orientation agricole, le gouvernement a obtenu mardi le vote favorable du Sénat sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé par la gauche.La loi sera-t-elle bouclée avant le Salon international de l’agriculture ? L’objectif affiché par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, avant l’ouverture de l’événement samedi à Paris, a franchi une étape déterminante. Dominée par une alliance droite-centristes, la chambre haute a validé le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption par les députés.”Cette loi nous engage sur le chemin du réarmement de notre puissance alimentaire”, a salué la ministre après le vote.Le prochain “round” parlementaire va donc pouvoir commencer, avec la convocation dès mardi soir, à 18H30 au Sénat, d’une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept sénateurs et sept députés. L’objectif: dégager, au pas de charge et à huis clos, un texte de compromis entre les deux chambres. S’ils y parviennent, leur version commune pourrait être soumise aux deux chambres avant samedi — voire dès mercredi à l’Assemblée et jeudi au Sénat, avancent plusieurs parlementaires — pour deux ultimes votes qui vaudront adoption définitive. Dans le cas contraire, les délais seraient nettement rallongés.D’autres sources parlementaires n’excluent cependant pas un report des votes finaux à début mars, après les congés parlementaires.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, a toutefois déclaré Annie Genevard.- “Pas d’accord à tout prix” -Présenté il y a environ un an sous le gouvernement Attal en réaction à une crise agricole qui avait enflammé les ronds-points, les autoroutes et l’édition 2024 du Salon, le projet de loi d’orientation agricole avait été reporté par la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier.Cette loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, a espéré l’un des artisans du texte au Sénat, le sénateur LR Laurent Duplomb, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Si plusieurs parlementaires au fait des tractations entre les deux chambres ont indiqué mardi qu’un accord en CMP était “en bonne voie”, l’issue des négociations reste incertaine: le texte est truffé de points irritants.Il n’y aura “pas d’accord à tout prix”, a indiqué le chef des députés MoDem Marc Fesneau, qui avait porté le texte devant l’Assemblée en tant que ministre de l’Agriculture au printemps. Lui comme d’autres parlementaires de l’ex-majorité appellent à trouver un “terrain de convergence” face au durcissement du texte opéré par la droite sénatoriale.Le texte balaye en effet des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi.- “Marche forcée” -La chambre haute a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies. Dans le même temps, elle a écarté la plupart des références à la “transition” écologique au profit de la notion plus neutre “d’adaptation”.”Le Sénat a transformé le projet de loi en machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement”, s’est indignée la présidente LFI de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale Aurélie Trouvé. Le président des députés communistes André Chassaigne a aussi fait part mardi de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée” avant le Salon de l’agriculture, quand le sénateur écologiste Daniel Salmon a fustigé un texte “à contresens de l’histoire et de l’urgence écologique”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi critiqué le texte ainsi remanié au Sénat, qui causera “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Feu vert au Sénat sur la loi d’orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

Engagé dans une course contre la montre au Parlement pour faire adopter rapidement son projet de loi d’orientation agricole, le gouvernement a obtenu mardi le vote favorable du Sénat sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé par la gauche.La loi sera-t-elle bouclée avant le Salon international de l’agriculture ? L’objectif affiché par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, avant l’ouverture de l’événement samedi à Paris, a franchi une étape déterminante. Dominée par une alliance droite-centristes, la chambre haute a validé le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption par les députés.”Cette loi nous engage sur le chemin du réarmement de notre puissance alimentaire”, a salué la ministre après le vote.Le prochain “round” parlementaire va donc pouvoir commencer, avec la convocation dès mardi soir, à 18H30 au Sénat, d’une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept sénateurs et sept députés. L’objectif: dégager, au pas de charge et à huis clos, un texte de compromis entre les deux chambres. S’ils y parviennent, leur version commune pourrait être soumise aux deux chambres avant samedi — voire dès mercredi à l’Assemblée et jeudi au Sénat, avancent plusieurs parlementaires — pour deux ultimes votes qui vaudront adoption définitive. Dans le cas contraire, les délais seraient nettement rallongés.D’autres sources parlementaires n’excluent cependant pas un report des votes finaux à début mars, après les congés parlementaires.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, a toutefois déclaré Annie Genevard.- “Pas d’accord à tout prix” -Présenté il y a environ un an sous le gouvernement Attal en réaction à une crise agricole qui avait enflammé les ronds-points, les autoroutes et l’édition 2024 du Salon, le projet de loi d’orientation agricole avait été reporté par la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier.Cette loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, a espéré l’un des artisans du texte au Sénat, le sénateur LR Laurent Duplomb, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Si plusieurs parlementaires au fait des tractations entre les deux chambres ont indiqué mardi qu’un accord en CMP était “en bonne voie”, l’issue des négociations reste incertaine: le texte est truffé de points irritants.Il n’y aura “pas d’accord à tout prix”, a indiqué le chef des députés MoDem Marc Fesneau, qui avait porté le texte devant l’Assemblée en tant que ministre de l’Agriculture au printemps. Lui comme d’autres parlementaires de l’ex-majorité appellent à trouver un “terrain de convergence” face au durcissement du texte opéré par la droite sénatoriale.Le texte balaye en effet des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi.- “Marche forcée” -La chambre haute a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies. Dans le même temps, elle a écarté la plupart des références à la “transition” écologique au profit de la notion plus neutre “d’adaptation”.”Le Sénat a transformé le projet de loi en machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement”, s’est indignée la présidente LFI de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale Aurélie Trouvé. Le président des députés communistes André Chassaigne a aussi fait part mardi de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée” avant le Salon de l’agriculture, quand le sénateur écologiste Daniel Salmon a fustigé un texte “à contresens de l’histoire et de l’urgence écologique”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi critiqué le texte ainsi remanié au Sénat, qui causera “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Feu vert au Sénat sur la loi d’orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

Engagé dans une course contre la montre au Parlement pour faire adopter rapidement son projet de loi d’orientation agricole, le gouvernement a obtenu mardi le vote favorable du Sénat sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé par la gauche.La loi sera-t-elle bouclée avant le Salon international de l’agriculture ? L’objectif affiché par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, avant l’ouverture de l’événement samedi à Paris, a franchi une étape déterminante. Dominée par une alliance droite-centristes, la chambre haute a validé le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption par les députés.”Cette loi nous engage sur le chemin du réarmement de notre puissance alimentaire”, a salué la ministre après le vote.Le prochain “round” parlementaire va donc pouvoir commencer, avec la convocation dès mardi soir, à 18H30 au Sénat, d’une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept sénateurs et sept députés. L’objectif: dégager, au pas de charge et à huis clos, un texte de compromis entre les deux chambres. S’ils y parviennent, leur version commune pourrait être soumise aux deux chambres avant samedi — voire dès mercredi à l’Assemblée et jeudi au Sénat, avancent plusieurs parlementaires — pour deux ultimes votes qui vaudront adoption définitive. Dans le cas contraire, les délais seraient nettement rallongés.D’autres sources parlementaires n’excluent cependant pas un report des votes finaux à début mars, après les congés parlementaires.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, a toutefois déclaré Annie Genevard.- “Pas d’accord à tout prix” -Présenté il y a environ un an sous le gouvernement Attal en réaction à une crise agricole qui avait enflammé les ronds-points, les autoroutes et l’édition 2024 du Salon, le projet de loi d’orientation agricole avait été reporté par la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier.Cette loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, a espéré l’un des artisans du texte au Sénat, le sénateur LR Laurent Duplomb, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Si plusieurs parlementaires au fait des tractations entre les deux chambres ont indiqué mardi qu’un accord en CMP était “en bonne voie”, l’issue des négociations reste incertaine: le texte est truffé de points irritants.Il n’y aura “pas d’accord à tout prix”, a indiqué le chef des députés MoDem Marc Fesneau, qui avait porté le texte devant l’Assemblée en tant que ministre de l’Agriculture au printemps. Lui comme d’autres parlementaires de l’ex-majorité appellent à trouver un “terrain de convergence” face au durcissement du texte opéré par la droite sénatoriale.Le texte balaye en effet des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi.- “Marche forcée” -La chambre haute a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies. Dans le même temps, elle a écarté la plupart des références à la “transition” écologique au profit de la notion plus neutre “d’adaptation”.”Le Sénat a transformé le projet de loi en machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement”, s’est indignée la présidente LFI de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale Aurélie Trouvé. Le président des députés communistes André Chassaigne a aussi fait part mardi de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée” avant le Salon de l’agriculture, quand le sénateur écologiste Daniel Salmon a fustigé un texte “à contresens de l’histoire et de l’urgence écologique”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi critiqué le texte ainsi remanié au Sénat, qui causera “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.