“Produire plus”: la ministre de l’Agriculture donne sa vision de la souveraineté

“La France doit produire plus pour manger mieux”, a affirmé dimanche la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire, conçue comme un “réarmement” dans un monde secoué de conflits.Le ton est ferme, le sourire conquérant: six mois après son arrivée au gouvernement, la ministre issue des rangs de la droite traditionnelle française a planté ses drapeaux en inaugurant le stand du ministère au Salon de l’agriculture.”Dans ce moment de grand bouleversement de l’ordre international (…), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire”, a-t-elle déclaré, appelant à “sonner la mobilisation générale”.”La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français (…), importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans”, a-t-elle déclaré, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole.”Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands”, a-t-elle poursuivi, déroulant une vision de l’agriculture largement dénoncée à gauche et par les défenseurs de l’environnement qui s’inquiètent de “régressions majeures” pour la protection du vivant et des sols.- Contre les “idéologues” -La veille, le président de la République Emmanuel Macron s’était engagé à tout faire “pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne” dans un monde instable où Pékin, Trump ou Poutine peuvent faire trembler vins, cognacs, fromages ou blés français.”Demain, rien ne nous dit que l’alimentation ne deviendra pas une arme et, donc, notre responsabilité c’est de produire sur notre sol ce qui nous permet de nous nourrir”, a lancé le chef de l’Etat.Depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a révélé les faiblesses d’une Europe agricole dépendante du gaz russe pour ses engrais et fragilisée par la concurrence du blé de la mer Noire, le discours de l’exécutif français a changé sur la souveraineté alimentaire.Bien loin de 2017, quand Emmanuel Macron promettait l’interdiction de l’herbicide glyphosate puis vantait une “montée en gamme” de la production agricole, l’exécutif français défend désormais une vision de la production largement partagée par le premier syndicat agricole FNSEA: moins de contraintes, des “moyens de production” – notamment des pesticides et de l’eau -, et une lutte efficace contre la concurrence venue d’Amérique latine (Mercosur).”Pour une agriculture forte, il faut du #revenu, de la #simplification, de la dignité et nous protéger de la concurrence déloyale”, a d’ailleurs réagi Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA sur X.Dans le discours d’Annie Genevard, pas une fois il n’est question de “transition agroécologique” – présentée comme une priorité du gouvernement jusqu’à l’an dernier.Au contraire, la ministre veut “tourner le dos aux partisans de la décroissance” et fustige vigoureusement les “idéologues” qui entretiennent “le fantasme d’une France agricole productiviste”.- “Extrêmement choquant” -“On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire”, a-t-elle encore affirmé.Vantant son bilan, elle a rappelé l’adoption réalisée ou en cours de lois agricoles facilitant la vie des producteurs, la mise en oeuvre de près “d’un demi-milliard d’allègements de charges”, de mesures d’aide d’urgence ou de prêts garantis par l’Etat à hauteur de 70%.”On a une ministre volontariste et bienveillante. Les prêts garantis pour une durée pouvant aller jusqu’à 12 ans, c’est une vraie respiration pour les agriculteurs en crise, c’est très concret”, a réagi auprès de l’AFP Luc Smessaert, agriculteur dans l’Oise et un des vice-présidents de la FNSEA.Même satisfecit du rival Coordination rurale : son secrétaire général Christian Convers a salué “un très bon discours”, affirmant que son syndicat, à la fois libéral et souverainiste, se reconnaissait “dans bon nombre des propos” de la ministre. Au contraire, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole qui défend une “réelle transition agroécologique”, a décidé de boycotter le discours de la ministre dimanche ainsi que tous les événements protocolaires du Salon. Le budget de l’Agence bio un temps menacé, la possible réintroduction des insecticides néonicotinoïdes – très toxiques pour les pollinisateurs – et “toujours pas de mesures” pour garantir aux agriculteurs des prix minimum en fonction de leurs coûts: “tout cela est extrêmement choquant”, s’est indignée la porte-parole nationale Laurence Marandola, qui compte toutefois continuer de travailler avec le gouvernement mais sans s’afficher à ses côtés.mdz-sb/uh/abx/ dch   

Duisbourg, ville de l’acier et symbole du virage à droite de l’Allemagne

Tout sourire, Alan Imamura réajuste une casquette bleue aux couleurs du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Son couvre-chef arbore fièrement le slogan trumpien: “Make Duisburg Great Again!”.”Autrefois, les gens nous regardaient bizarrement ou même nous insultaient, cela n’arrive désormais presque plus”, ajoute ce candidat de 51 ans du parti à Duisbourg, qui a enregistré dimanche soir un score historique au plan national.Au coeur de la Ruhr industrielle, près de la frontière néerlandaise, Duisbourg incarne le glissement à droite observé dimanche en Allemagne lors des législatives;- “Ceinture de la rouille” -Avec ses ouvriers métallos de moins en moins nombreux et l’âge d’or révolu des hauts-fourneaux de la sidérurgie, la capitale de la “ceinture de la rouille” germanique, ne semble plus un fief imprenable du parti social-démocrate SPD.Dimanche, l’AfD a doublé ses scores dans la cité et était dans l’une des circonscriptions au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates, qui voient leurs suffrages s’effondrer, comme au plan national. Les conservateurs eux progressent dans cette terre ouvrière. Longtemps cantonné dans l’Est du pays, sur les terres de l’ancienne RDA communiste, l’extrême droite progresse désormais aussi à l’ouest.”Je considère comme un grand danger de voir Duisbourg évoluer du SPD vers l’AfD (…) j’ai peur que mes petits enfants grandissent dans un monde où dominent le nationalisme, le racisme et la loi du plus fort”, dit Marius Kaussen, 67 ans.Ludger Schulppen, 63 ans, fut même membre du  parti social-démocrate avant de soutenir l’AfD.”Les gens qui immigrent ici ne sont pas ceux qui ont de bons emplois dans leur pays”, assure-t-il, “ils viennent pour les allocations sociales, j’ai beaucoup de collègues turcs aussi qui disent que eux ils n’ont rien reçu à leur arrivée, ils ont travaillé”.Duisbourg a une longue histoire d’immigration. La ville de l’acier a intégré après-guerre des générations de Turcs, Polonais et Italiens pour alimenter le “miracle économique” allemand. Aujourd’hui 58,3% des enfants scolarisés sont migrants ou d’origine immigrée, selon les statistiques officielles.La crise industrielle et l’arrivée de centaines de milliers de migrants depuis 2015 sont des griefs récurrents des habitants. Même dans l’électorat fidèle aux sociaux-démocrates.Les réfugiés “sont venus trop nombreux. Il faut bien arrêter de prendre des gens à un moment donné”, dit à l’AFP Rita Braun, 83 ans, venue mettre dimanche son bulletin dans l’urne et qui a “toujours voté SPD”.- Crise industrielle -Pour Ludger Schulppen, qui travaille pour l’ancien fleuron industriel ThyssenKrupp, la crise économique allemande ne permet plus d’intégrer les étrangers.”Il y a tellement d’entreprises qui ferment, il n’est plus possible pour les gens de venir ici et de trouver un travail”, dit-il.ThyssenKrupp a annoncé la suppression de 11.000 emplois dans les prochaines années. “Le climat est mauvais” dans l’entreprise, confie-t-il, “personne ne sait qui va être touché et ce qui va arriver”.Il est persuadé que les baisses d’impôts et la dérégulation voulues par l’AfD aideront l’industrie. C’est aussi ce que promettent les conservateurs.L’an dernier, aux élections européennes, le parti CDU est arrivé en tête avec près de 23%, coiffant de justesse sur le poteau le SPD, une césure dans l’histoire de la ville. L’AfD est ressortie à 16,7%.Sortie de terre au 19è siècle grâce à sa position stratégique le long du Rhin et près des gisements de charbon et de minerais de la Ruhr, Duisbourg cumule aujourd’hui les difficultés, même si elle reste la ville européenne qui produit le plus d’acier. Elle ne compte plus qu’un demi-million d’habitants, après en avoir perdu 100.000 depuis les années 1970.En dehors du centre-ville, de nombreux bâtiments abandonnés dominent le paysage. Et les logements bon marché de ces quartiers attirent de nouvelles communautés pas toujours bienvenues.Manuela Spitzwieser, une femme de ménage de 54 ans, s’en prend, en montrant un aire de jeux jonchée de détritus, aux gens qui “cassent tout” dans le quartier.Les rangées d’immeubles sont surnommées ici les “Géants Blancs”. Manuela a longtemps soutenu le parti social-démocrate. Maintenant elle a voté pour l’AfD dans sa cité de Hochheide de Duisbourg-Ouest. Comme, affirme-t-elle, tous les Allemands qui y vivent.

Duisbourg, ville de l’acier et symbole du virage à droite de l’Allemagne

Tout sourire, Alan Imamura réajuste une casquette bleue aux couleurs du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Son couvre-chef arbore fièrement le slogan trumpien: “Make Duisburg Great Again!”.”Autrefois, les gens nous regardaient bizarrement ou même nous insultaient, cela n’arrive désormais presque plus”, ajoute ce candidat de 51 ans du parti à Duisbourg, qui a enregistré dimanche soir un score historique au plan national.Au coeur de la Ruhr industrielle, près de la frontière néerlandaise, Duisbourg incarne le glissement à droite observé dimanche en Allemagne lors des législatives;- “Ceinture de la rouille” -Avec ses ouvriers métallos de moins en moins nombreux et l’âge d’or révolu des hauts-fourneaux de la sidérurgie, la capitale de la “ceinture de la rouille” germanique, ne semble plus un fief imprenable du parti social-démocrate SPD.Dimanche, l’AfD a doublé ses scores dans la cité et était dans l’une des circonscriptions au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates, qui voient leurs suffrages s’effondrer, comme au plan national. Les conservateurs eux progressent dans cette terre ouvrière. Longtemps cantonné dans l’Est du pays, sur les terres de l’ancienne RDA communiste, l’extrême droite progresse désormais aussi à l’ouest.”Je considère comme un grand danger de voir Duisbourg évoluer du SPD vers l’AfD (…) j’ai peur que mes petits enfants grandissent dans un monde où dominent le nationalisme, le racisme et la loi du plus fort”, dit Marius Kaussen, 67 ans.Ludger Schulppen, 63 ans, fut même membre du  parti social-démocrate avant de soutenir l’AfD.”Les gens qui immigrent ici ne sont pas ceux qui ont de bons emplois dans leur pays”, assure-t-il, “ils viennent pour les allocations sociales, j’ai beaucoup de collègues turcs aussi qui disent que eux ils n’ont rien reçu à leur arrivée, ils ont travaillé”.Duisbourg a une longue histoire d’immigration. La ville de l’acier a intégré après-guerre des générations de Turcs, Polonais et Italiens pour alimenter le “miracle économique” allemand. Aujourd’hui 58,3% des enfants scolarisés sont migrants ou d’origine immigrée, selon les statistiques officielles.La crise industrielle et l’arrivée de centaines de milliers de migrants depuis 2015 sont des griefs récurrents des habitants. Même dans l’électorat fidèle aux sociaux-démocrates.Les réfugiés “sont venus trop nombreux. Il faut bien arrêter de prendre des gens à un moment donné”, dit à l’AFP Rita Braun, 83 ans, venue mettre dimanche son bulletin dans l’urne et qui a “toujours voté SPD”.- Crise industrielle -Pour Ludger Schulppen, qui travaille pour l’ancien fleuron industriel ThyssenKrupp, la crise économique allemande ne permet plus d’intégrer les étrangers.”Il y a tellement d’entreprises qui ferment, il n’est plus possible pour les gens de venir ici et de trouver un travail”, dit-il.ThyssenKrupp a annoncé la suppression de 11.000 emplois dans les prochaines années. “Le climat est mauvais” dans l’entreprise, confie-t-il, “personne ne sait qui va être touché et ce qui va arriver”.Il est persuadé que les baisses d’impôts et la dérégulation voulues par l’AfD aideront l’industrie. C’est aussi ce que promettent les conservateurs.L’an dernier, aux élections européennes, le parti CDU est arrivé en tête avec près de 23%, coiffant de justesse sur le poteau le SPD, une césure dans l’histoire de la ville. L’AfD est ressortie à 16,7%.Sortie de terre au 19è siècle grâce à sa position stratégique le long du Rhin et près des gisements de charbon et de minerais de la Ruhr, Duisbourg cumule aujourd’hui les difficultés, même si elle reste la ville européenne qui produit le plus d’acier. Elle ne compte plus qu’un demi-million d’habitants, après en avoir perdu 100.000 depuis les années 1970.En dehors du centre-ville, de nombreux bâtiments abandonnés dominent le paysage. Et les logements bon marché de ces quartiers attirent de nouvelles communautés pas toujours bienvenues.Manuela Spitzwieser, une femme de ménage de 54 ans, s’en prend, en montrant un aire de jeux jonchée de détritus, aux gens qui “cassent tout” dans le quartier.Les rangées d’immeubles sont surnommées ici les “Géants Blancs”. Manuela a longtemps soutenu le parti social-démocrate. Maintenant elle a voté pour l’AfD dans sa cité de Hochheide de Duisbourg-Ouest. Comme, affirme-t-elle, tous les Allemands qui y vivent.

American Airlines flight lands in Rome after ‘security’ issue

An American Airlines flight from New York to New Delhi was diverted to Rome on Sunday afternoon following an “alleged bomb scare”, an Italian airport spokesman said.The US-based carrier gave no details on the nature of what it called a “possible security concern” on the flight carrying 199 passengers plus crew, which was escorted by two Italian fighter jets before landing.”The flight landed safely at FCO (Rome), and law enforcement inspected and cleared the aircraft to re-depart,” American Airlines said in a statement.Mahesh Kumar, an IT consultant aboard the flight, said the pilot announced the diversion to Rome due to “security reasons” about three hours before landing. “Everyone was afraid. Everyone was staying quiet and obeying the orders,” the 55-year-old from Texas told AFP.”They asked us to sit down and not to roam around while the fighter jets were near us,” Kumar said, adding that Italian police escorted passengers for a security screening in the airport when they landed.The flight had taken off from New York’s John F. Kennedy International Airport on Saturday at around 8:11 pm local time (01:11 GMT Sunday), according to flight tracker FlightAware.It turned around sharply while flying over the Caspian Sea, the website showed.An American Airlines official said the aircraft landed in Rome due to Indian protocol requirements.”The possible issue was determined to be non-credible, but per DEL Airport protocol, an inspection was required before landing at DEL,” the official said, speaking on condition of anonymity. “The flight will stay in FCO overnight to allow for required crew rest before continuing to DEL as soon as possible tomorrow.”Rome airport operations were not affected by the incident, an Italian airport spokesman said.The US Federal Aviation Administration (FAA) confirmed the plane had landed safely “after the crew reported a security issue.”American Airlines, one of the largest US air carriers, is headquartered in Fort Worth, Texas.Its international operations serve more than 60 countries, according to the airline’s website. 

Lebanon not battleground for ‘wars of others’, leader tells Iran

Lebanon’s President Joseph Aoun told a visiting Iranian delegation on Sunday that the war-scarred country was “tired” of external conflicts playing out on its territory.The high-level delegation was in Beirut for the funeral of Hassan Nasrallah, the slain leader of Tehran-backed Hezbollah which fought a war with Israel last year that ended in a November truce.”Lebanon has grown tired of the wars of others on its land,” Aoun told the Iranian officials, according to a statement shared by the newly appointed president, a former army chief seen as close to the West.”Countries should not interfere in the internal affairs of other countries,” he added.Long the dominant force in Lebanon, Hezbollah suffered staggering losses in the war with Israel, compounded by a massive blow with the December fall of ally Bashar al-Assad in Syria — long a lifeline for the militant group for weapons from Iran.Hezbollah’s weakening allowed Lebanon’s divided parliament to elect Aoun, seen as Washington’s preferred candidate, after more than two years of presidential vacuum, followed by the approval of a new prime minister and government.Aoun said Lebanon wanted “the best relations with Tehran, for the benefit of both countries and peoples”.During their meeting, Iran’s parliament speaker Mohammed Bagher Ghalibaf extended an invitation from President Masoud Pezeshkian for Aoun to visit Iran, the Lebanese statement said.Ghalibaf was accompanied by Iranian Foreign Minister Abbas Araghchi and Revolutionary Guards deputy commander Ali Fadavi.The delegation landed in Beirut although regular flights between the two countries had been suspended.The ban, which prompted protests from Hezbollah supporters, came after the United States warned that Israel might target Lebanon’s only international airport in Beirut to thwart alleged weapons shipments from Iran, a Lebanese security source had told AFP.In a televised address to tens of thousands attending Nasrallah’s funeral in a Beirut stadium, Hezbollah chief Naim Qassem said he refused for “tyrant America to control” Lebanon.The United States helped broker the Hezbollah-Israel ceasefire, which ended more than a year of hostilities including two months of all-out war that killed longtime leader Nasrallah in September.The fighting, launched by Hezbollah in support of Palestinian ally Hamas in the early days of the Gaza war, killed thousands in Lebanon and left large swathes of the country’s south in ruins.Israel has on several occasions accused Hezbollah of using the airport in Beirut to bring in weapons from Iran. The group as well as Lebanese leaders have denied the allegations.In a meeting with Ghalibaf, Lebanon’s Prime Minister Nawaf Salam said that “the security of the airport and passengers is the priority”, stressing that ensuring it was the responsibility of the Lebanese state, according to a statement from his office.

Attaque au couteau à Mulhouse: Retailleau doit “agir ou partir”, estime Bardella

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé dimanche, au lendemain d’une attaque mortelle au couteau à Mulhouse, que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau “fait énormément de communication”, mais qu’il devait maintenant “agir ou partir”.”A chaque fois, ce sont systématiquement les mêmes personnalités, les mêmes profils, des gens qui sont fichés, qui sont suivis pour leur proximité avec le fondamentalisme islamiste et que nous n’expulsons pas du territoire français”, a fait observer l’eurodéputé en marge d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris.Le député RN, Jean-Philippe Tanguy, s’en est également pris sur France Inter au ministre de l’Intérieur, selon lui une “caution verbale pour une politique macroniste qui ne change pas”.”Bruno Retailleau fait preuve d’une grande détermination, d’une grande volonté en matière de maintien de l’ordre. (…) Le RN peut-être a peur” de lui, a réagi sur France 3 la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.Il n’y a “aucune raison” qu’il démissionne, a-t-elle ajouté, estimant que Jordan Bardella était “dans une campagne politique, politicienne”.Quatre personnes étaient en garde à vue dimanche dans l’enquête sur l’attentat perpétré samedi près d’un marché à Mulhouse, dont l’assaillant qui a tué un passant et blessé des agents et policiers municipaux.Le principal suspect, âgé de 37 ans, né en Algérie et en situation irrégulière en France, est également fiché au “FSPRT”, le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.Il est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais l’Algérie a “refusé à dix reprises” de le reprendre sur son territoire, selon Bruno Retailleau.Jordan Bardella a appelé sur TF1 à “remettre en cause l’accord de 1968 qui facilite l’arrivée de ressortissants algériens sur notre sol”, et suggéré qu'”aucun visa ne (soit) donné à l’Algérie tant que l’Algérie refuse de récupérer ses ressortissants”.”Il faut couper l’aide publique au développement et l’argent de l’impôt des Français qui est donné chaque année par la France à un régime qui multiplie les provocations et qui multiplie l’hostilité à l’égard de la France”, a-t-il ajouté.- “amateurisme” – A propos des OQTF non-exécutées, Sophie Primas a reconnu “la difficulté avec l’Algérie de renvoyer effectivement un certain nombre de personnes”, “qui ont tous les papiers pour rentrer” dans leur pays, dont “on a les preuves de leur nationalité”, mais que “l’Algérie refuse”.L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a, de son côté, porté une violente charge contre Bruno Retailleau, dans “la surenchère” et “l’amateurisme”, selon lui.”Il veut croire que le rapport de force (avec l’Algérie, NDLR) va tout arranger (…) Nous savons que, dans ces situations de crise, loin de débloquer, cela conduit a une impasse encore plus grande”, a taclé l’ancien locataire du Quai d’Orsay. S’il y a “un message de fermeté” à porter, il doit l’être par “le président de la République et le ministre des Affaires étrangères”, a-t-il ajouté.

Manifestations de soutien à l’Ukraine en France, à la veille des trois ans de l’invasion

Plusieurs manifestations de soutien à l’Ukraine se sont tenues dimanche en France à la veille de l’anniversaire des trois ans de l’invasion russe à grande échelle et après la décision du président américain Donald Trump de négocier avec Moscou, ont constaté des journalistes de l’AFP.A Paris, ils étaient 3.500 à défiler, selon la préfecture, à l’appel d’associations de soutien à l’Ukraine, avec la participation de plusieurs syndicats dont la CGT et Solidaires. En tête de cortège, plusieurs élus parisiens, ont porté une banderole clamant: “Unissons-nous pour la victoire de l’Ukraine”.”Trump, Poutine, pas de négociations sans l’Ukraine!”, “Poutine, Poutine, massacre et assassine. Solidarité pour l’Ukraine!”, ont notamment scandé les manifestants.Selon Pierre Raiman co-fondateur de l’association “Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre”, il s’agit de montrer “que la façon de faire face à la menace russe, c’est de continuer à soutenir l’Ukraine”. “Autant se réveiller maintenant, sans être belliciste. Le but, ce n’est pas de faire la guerre à la Russie. C’est de protéger l’Europe et l’Ukraine”, a-t-il affirmé à l’AFP.Oleksandra Efros, une membre de l’association Kalyna, qui collecte de l’aide pour l’Ukraine, estime de son côté que “le monde est devenu indifférent. Les gens pensent à la paix mais pour eux, pas pour l’Ukraine”. Mais selon elle, “la Russie menace tout le monde aujourd’hui”.Même son de cloche chez Anna Melnychuk, jeune réfugiée d’une vingtaine d’années, qui estime que “le monde ferme les yeux et veut négocier avec les terroristes. C’est une énorme erreur”.Amnesty International était également présente dans le cortège. La directrice générale d’Amnesty France Sylvie Brigot a dit à l’AFP que son organisation était là “pour continuer à documenter les crimes de guerre qui continuent en Ukraine”.”Nous sommes particulièrement préoccupés par l’impact sur les populations les plus vulnérables et en particulier les enfants”, a-t-elle ajouté.Sur la place de la République, dans le centre de Paris, quelques militantes du mouvement féministe Femen ont mené une action sous une banderole: “Si la Russie s’arrête de combattre, il n’y aura plus de guerre. Si l’Ukraine s’arrête de combattre, il n’y aura plus d’Europe”. Le cortège s’est ensuite dirigé vers la place de la Bastille.Les manifestants arboraient des centaines de drapeaux ukrainiens bleu et jaune, ainsi que des drapeaux européens. Le cortège s’est mis en marche en déroulant un drapeau ukrainien long de 260 mètres.D’autres manifestations de moins grande ampleur ont également eu lieu en province.A Nice (sud), près de 700 personnes, selon la police, ont manifesté sous le mot d’ordre “Stop Poutine, aujourd’hui l’Ukraine, demain votre pays”. Ils ont défilé sur la promenade des Anglais, célèbre artère du front de mer.A Strasbourg (est), environ 550 personnes, selon la police, se sont réunies sur le parvis de la cathédrale, a l’appel de l’association PromoUkraina.Dans la foule, de nombreux drapeaux jaunes et bleus, mais aussi des drapeaux géorgiens et des pancartes “l’Ukraine a le droit d’exister” ou “La Russie est un état terroriste”. “Nous avons une responsabilité historique. L’Europe est aux côtés de l’Ukraine, le sort de l’Europe c’est le sort de l’Ukraine”, a déclaré Thierry Sother, membre du groupe d’amitié France Ukraine de l’Assemblée Nationale, s’adressant a la foule.A Lille (nord), des habitants et des élus de divers partis se sont rassemblés dimanche sur le pont de Kharkiv, baptisé du nom de la ville ukrainienne jumelée avec Lille, pour réaffirmer “la solidarité indéfectible (…) avec le peuple ukrainien”, a indiqué la maire socialiste Martine Aubry.La veille à Bordeaux (ouest), quelque 350 manifestants selon la préfecture s’étaient rassemblés à l’appel de l’association “Ukraine Amitié” sur le Parvis des droits de l’homme, rebaptisé par la mairie “place de l’Ukraine” depuis 2022.

Le chef du Hezbollah jure de poursuivre la lutte contre Israël devant une marée humaine à Beyrouth

Le chef du Hezbollah pro-iranien a promis dimanche, devant des centaines de milliers de partisans massés à Beyrouth, de poursuivre la “résistance” contre Israël lors d’imposantes funérailles de ses deux prédécesseurs, tués dans des frappes israéliennes.Une marée humaine de partisans du mouvement, vêtus de noir, beaucoup en pleurs, ont afflué dans le stade de la Cité sportive, au sud de la capitale, pour renouveler leur allégeance au mouvement libanais, affaibli par plus d’un an d’hostilités, et deux mois de guerre ouverte, avec l’armée israélienne.Deux sources du Hezbollah ont chiffré pour l’AFP la foule, pressée dans le stade et autour, à quelque 800.000 personnes, une source militaire recensant pour sa part “plus d’un million” de personnes. “Nasrallah, nous restons fidèles à la promesse”, ont scandé les participants, poing levé, sous des drapeaux jaunes du Hezbollah, alors qu’un camion portant les cercueils de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine faisait le tour du stade, sous une pluie de fleurs.  Hassan Nasrallah “reste vivant en nous”, a déclaré Naïm Qassem, lors d’un discours télévisé retransmis en direct sur des écrans géants. “La résistance” contre Israël “n’est pas finie”, a-t-il ajouté alors que des avions israéliens survolaient en rase-mottes le stade et menaient des frappes sur le sud et l’est du pays.Il s’agit d’un “message clair” à “quiconque menace de détruire Israël”, a affirmé le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. “Vous vous spécialiserez dans les funérailles, et nous dans les victoires”. Naïm Qassem a aussi affirmé que son parti n’accepterait pas que les Etats-Unis “contrôlent le Liban”, où ont été récemment investis un nouveau président, Joseph Aoun, et un nouveau gouvernement soutenus par Washington.  Le Liban ne veut plus “des guerres des autres sur son sol”, a pour sa part affirmé M. Aoun en recevant une délégation iranienne, venue à Beyrouth pour ces funérailles. “Les pays ne devraient pas intervenir dans les affaires intérieures d’autres Etats”, a ajouté le président, absent – comme le Premier ministre – de la cérémonie où il était représenté par le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah. – “Le Liban et Gaza” -Hassan Nasrallah, qui a dirigé le Hezbollah pendant 32 ans, a été tué à 64 ans le 27 septembre dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale, bastion du mouvement chiite. Son successeur désigné, Hachem Safieddine, a connu le même sort début octobre.Le Hezbollah a attendu le retrait presque complet de l’armée israélienne du sud du Liban, le 18 février, pour organiser ce premier rassemblement populaire depuis la fin d’un conflit dont il est sorti affaibli.Hassan Nasrallah “était le seul à avoir défendu le Liban et Gaza”, affirme de son côté Hanane, une nutritionniste de 33 ans venue de la Békaa, dans l’est, malgré le froid mordant.Le Hezbollah avait ouvert les hostilités en octobre 2023 depuis le sud du Liban pour soutenir son allié palestinien, le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.- “Une force majeure” -Parmi les délégations étrangères, l’Iran était représenté par le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.”Cette cérémonie a marqué un tournant, montrant la grandeur du front de la résistance et la résistance du peuple libanais, ainsi que leur attachement au Hezbollah”, a déclaré M. Ghalibaf après une rencontre avec M. Berri.Des envoyés des factions irakiennes pro-iraniennes et d’autres alliés du Hezbollah et de l’Iran contre Israël étaient également présents.A Téhéran, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré de poursuivre “la résistance” à Israël, dans un message pour l’occasion.A l’issue de la cérémonie, la foule s’est dirigée vers le mausolée consacré à Hassan Nasrallah au sud de Beyrouth. Des bousculades y ont eu lieu, selon la chaîne du mouvement al-Manar, qui a montré des combattants du Hezbollah protéger le cercueil après sa descente du camion avant l’enterrement. Le corps de l’ex-chef du Hezbollah avait été enterré dans un lieu secret en attendant la fin de la guerre.”Il est important pour le groupe de démontrer qu’il reste une force sociale et politique majeure, malgré les revers” de ces derniers mois, a expliqué à l’AFP l’analyste Sam Heller, de Century Foundation.Les autorités libanaises ont mobilisé 4.000 soldats et membres des forces de l’ordre, selon une source des services de sécurité, tandis que 25.000 hommes du Hezbollah sécurisaient l’intérieur du stade, selon al-Manar.Le trafic aérien à l’aéroport a été suspendu pendant quatre heures.Hassan Nasrallah avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël. Mais sa popularité s’était érodée après l’implication du Hezbollah en Syrie en soutien à l’ex-président Bachar al-Assad.Â