Allemagne: les conservateurs proposent un mariage de raison aux sociaux-démocates

Friedrich Merz, nouvel homme fort de l’Allemagne, a lancé lundi les grandes manÅ“uvres pour former avec ses rivaux sociaux-démocrates un gouvernement afin de peser face à Donald Trump et la Russie, mais aussi de stopper l’essor de l’extrême droite dans le pays.”Je suis déterminé à tenir des discussions constructives, bonnes et rapides avec les sociaux-démocrates”, a déclaré le futur chancelier au lendemain de sa victoire aux législatives marquées par la progression spectaculaire de l’extrême droite.Le chef de la droite se donne deux mois, jusqu’à Pâques, pour surmonter les divergences, notamment budgétaires, entre les deux partis et doter la première économie européenne “d’un gouvernement efficace”.Le temps presse pour l’Allemagne confrontée à des bouleversements majeurs : un modèle économique qui ne fonctionne plus, le risque de guerres commerciales avec les Etats-Unis, le retournement d’alliance de son allié américain historique, tenté par un rapprochement avec la Russie.”Le monde ne nous attend pas, les choses continuent de changer rapidement”, a répété lundi le futur chancelier.- “Dernier avertissement” -Avec une victoire moins large que prévue (28,6%), ce vétéran de la scène politique, qui n’a jamais eu de fonctions ministérielles, “doit faire face à des tâches herculéennes”, prévient la politologue Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Il faut que “l’Allemagne soit rapidement en capacité d’agir pour ne pas être simple spectatrice au moment où Trump et Poutine façonnent l’avenir”, ajoute-t-elle.Sur la scène intérieure, le résultat record de l’extrême droite, qui a doublé son score (20,8%) et raillé “la victoire à la Pyrrhus” de la droite, met M. Merz sous pression.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) entend “dépasser” le parti conservateur “au cours des quatre prochaines années et devenir le premier parti” du pays, a assuré lundi sa cheffe de file Alice Weidel, soutenue depuis des semaines par l’entourage de Donald Trump.C’est un “dernier avertissement” aux partis modérés, a reconnu Friedrich Merz.A l’international, les partenaires de Berlin souhaitent que l’Allemagne retrouve un rôle moteur au moment où les coups de boutoir de Donald Trump font chanceler l’architecture de sécurité du continent.La “priorité absolue” sera de soutenir les efforts européens pour renforcer la capacité de défense commune, a dit Friedrich Merz. Constatant que l’administration de Donald Trump se détourne de l’Europe, il estime qu’il faut se préparer au “pire scénario” dans les relations transatlantiques.- Partis extrêmes renforcés -Ayant annoncé qu’il ne s’allierait pas avec l’AfD, il n’a d’autre choix que de tendre le main à des sociaux-démocrates aux abois: avec un score autour de 16%, le SPD, plus vieux parti du pays, encaisse son plus mauvais résultat en 80 ans.Une “grande coalition” allemande, combinaison qu’Angela Merkel a privilégiée lors de trois de ses quatre mandats, a des allures familières. Les deux formations (sociaux-démocrates et conservateurs) contrôleraient ensemble 328 des 630 sièges du nouveau Bundestag.Mais le fossé entre les deux partis s’est creusé depuis que Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, s’est affranchi de sa ligne centriste, revendiquant une droite sans tabou, aux propositions radicales pour lutter contre l’immigration illégale.Bien qu’affaiblis, les sociaux-démocrates devraient négocier chèrement ce mariage de raison en faisant monter les enchères sur une réforme des règles d’endettement nationales, sujet le plus épineux entre les deux partis.Les sociaux-démocrates réclament d’assouplir ce carcan, auxquels ils ont longtemps adhéré, jugeant qu’il y a urgence à investir pour relancer l’économie du pays, en récession depuis deux ans, et à augmenter les dépenses militaires.Mais casse-tête supplémentaire : avec l’affaiblissement des partis modérés, les législatives ont donné une minorité de blocage à l’AfD et au parti d’extrême gauche die Linke, qui a créé la surprise avec un score de 8,7%.Dans le nouveau parlement, le camp CDU/CSU, le SPD et les Verts, ne disposent plus d’une majorité de deux-tiers nécessaire aux réformes constitutionnelles, comme celle du “frein à la dette”.Du coup Friedrich Merz a évoqué lundi la possibilité de contourner cet obstacle en utilisant la chambre des députés actuelle, avant sa dissolution dans un mois, et où il pourrait arithmétiquement obtenir cette majorité des deux-tiers.”Nous avons encore le temps pendant quatre semaines pour y réfléchir” avec les différents partis, a-t-il dit, à propos en particulier de l’idée de faire voter un fonds spécial pour abonder le budget de l’armée allemande, qui permettrait, si une majorité des deux-tiers des élus est trouvée, de s’affranchir des limites d’endettement. 

Allemagne: les conservateurs proposent un mariage de raison aux sociaux-démocates

Friedrich Merz, nouvel homme fort de l’Allemagne, a lancé lundi les grandes manÅ“uvres pour former avec ses rivaux sociaux-démocrates un gouvernement afin de peser face à Donald Trump et la Russie, mais aussi de stopper l’essor de l’extrême droite dans le pays.”Je suis déterminé à tenir des discussions constructives, bonnes et rapides avec les sociaux-démocrates”, a déclaré le futur chancelier au lendemain de sa victoire aux législatives marquées par la progression spectaculaire de l’extrême droite.Le chef de la droite se donne deux mois, jusqu’à Pâques, pour surmonter les divergences, notamment budgétaires, entre les deux partis et doter la première économie européenne “d’un gouvernement efficace”.Le temps presse pour l’Allemagne confrontée à des bouleversements majeurs : un modèle économique qui ne fonctionne plus, le risque de guerres commerciales avec les Etats-Unis, le retournement d’alliance de son allié américain historique, tenté par un rapprochement avec la Russie.”Le monde ne nous attend pas, les choses continuent de changer rapidement”, a répété lundi le futur chancelier.- “Dernier avertissement” -Avec une victoire moins large que prévue (28,6%), ce vétéran de la scène politique, qui n’a jamais eu de fonctions ministérielles, “doit faire face à des tâches herculéennes”, prévient la politologue Cornelia Woll, présidente de la Hertie School de Berlin.Il faut que “l’Allemagne soit rapidement en capacité d’agir pour ne pas être simple spectatrice au moment où Trump et Poutine façonnent l’avenir”, ajoute-t-elle.Sur la scène intérieure, le résultat record de l’extrême droite, qui a doublé son score (20,8%) et raillé “la victoire à la Pyrrhus” de la droite, met M. Merz sous pression.L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) entend “dépasser” le parti conservateur “au cours des quatre prochaines années et devenir le premier parti” du pays, a assuré lundi sa cheffe de file Alice Weidel, soutenue depuis des semaines par l’entourage de Donald Trump.C’est un “dernier avertissement” aux partis modérés, a reconnu Friedrich Merz.A l’international, les partenaires de Berlin souhaitent que l’Allemagne retrouve un rôle moteur au moment où les coups de boutoir de Donald Trump font chanceler l’architecture de sécurité du continent.La “priorité absolue” sera de soutenir les efforts européens pour renforcer la capacité de défense commune, a dit Friedrich Merz. Constatant que l’administration de Donald Trump se détourne de l’Europe, il estime qu’il faut se préparer au “pire scénario” dans les relations transatlantiques.- Partis extrêmes renforcés -Ayant annoncé qu’il ne s’allierait pas avec l’AfD, il n’a d’autre choix que de tendre le main à des sociaux-démocrates aux abois: avec un score autour de 16%, le SPD, plus vieux parti du pays, encaisse son plus mauvais résultat en 80 ans.Une “grande coalition” allemande, combinaison qu’Angela Merkel a privilégiée lors de trois de ses quatre mandats, a des allures familières. Les deux formations (sociaux-démocrates et conservateurs) contrôleraient ensemble 328 des 630 sièges du nouveau Bundestag.Mais le fossé entre les deux partis s’est creusé depuis que Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, s’est affranchi de sa ligne centriste, revendiquant une droite sans tabou, aux propositions radicales pour lutter contre l’immigration illégale.Bien qu’affaiblis, les sociaux-démocrates devraient négocier chèrement ce mariage de raison en faisant monter les enchères sur une réforme des règles d’endettement nationales, sujet le plus épineux entre les deux partis.Les sociaux-démocrates réclament d’assouplir ce carcan, auxquels ils ont longtemps adhéré, jugeant qu’il y a urgence à investir pour relancer l’économie du pays, en récession depuis deux ans, et à augmenter les dépenses militaires.Mais casse-tête supplémentaire : avec l’affaiblissement des partis modérés, les législatives ont donné une minorité de blocage à l’AfD et au parti d’extrême gauche die Linke, qui a créé la surprise avec un score de 8,7%.Dans le nouveau parlement, le camp CDU/CSU, le SPD et les Verts, ne disposent plus d’une majorité de deux-tiers nécessaire aux réformes constitutionnelles, comme celle du “frein à la dette”.Du coup Friedrich Merz a évoqué lundi la possibilité de contourner cet obstacle en utilisant la chambre des députés actuelle, avant sa dissolution dans un mois, et où il pourrait arithmétiquement obtenir cette majorité des deux-tiers.”Nous avons encore le temps pendant quatre semaines pour y réfléchir” avec les différents partis, a-t-il dit, à propos en particulier de l’idée de faire voter un fonds spécial pour abonder le budget de l’armée allemande, qui permettrait, si une majorité des deux-tiers des élus est trouvée, de s’affranchir des limites d’endettement. 

Au premier jour de son procès, Joël Le Scouarnec reconnaît “des actes odieux”

L’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec a reconnu lundi avoir “commis des actes odieux”, au premier jour de son procès devant la cour criminelle du Morbihan pour des viols et agressions sexuelles sur près de 300 patients, souvent mineurs au moment des faits.”Si je comparais devant vous c’est qu’effectivement un jour, alors que pour la plupart ce n’étaient que des enfants, j’ai commis des actes odieux”, a déclaré d’une voix hésitante l’accusé de 74 ans, après le résumé de l’affaire de la présidente de la cour Aude Buresi, au terme duquel les noms des 299 victimes ont été égrénées.Lors de cette litanie de noms, “il a été très affecté, très abattu, très digne aussi, en tout cas à la hauteur des enjeux. Il n’y a pas du tout un souhait de se défausser, de minimiser”, a estimé l’avocat de l’accusé, Me Maxime Tessier.”La liste des noms, j’avais l’impression d’être à la liste des noms (des attentats, NDLR) du Bataclan. J’ai trouvé que c’était très émouvant, très lourd”, a pour sa part réagi Amélie Lévêque, 42 ans, une des victimes.A l’issue de cette première journée d’audience, Mme Lévêque a confié : “J’avais plein de certitudes, je n’en ai plus aucune”. “Moi j’étais sûre d’être prête, d’être forte et battante (…) De le voir la première fois, déjà, ça a été dur.”Interrogée sur cette reconnaissance de culpabilité par l’accusé, Me Marie Grimaud, qui représente 39 parties civiles à Vannes, a considéré que ce dernier “a une capacité d’authenticité, d’apparence d’authenticité; maintenant il va y avoir quatre mois pour éprouver l’apparente authenticité” de Joël Le Scouarnec.L’audience a été levée peu après 17h30 après la déclaration de l’accusé. Elle reprendra mardi à 13h00.- L’omerta médicale en question -La plupart des 299 victimes étaient mineures au moment des faits, qui se sont passés dans les différents hôpitaux où a exercé l’ex-chirurgien, quand ses patients étaient souvent endormis ou en phase de réveil.A l’ouverture des débats, les constitutions des parties civiles, du Conseil national de l’Ordre des médecins et du Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Morbihan ont été contestées par d’autres parties civiles, leur reprochant leur silence notamment après la première condamnation du chirurgien en 2005 pour détention d’images pédopornographiques. Une banderole proclamant “Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice” avait été déployée devant le tribunal et une trentaine de manifestants ont brandi des pancartes pour dire “Stop à la loi du silence”.Certaines parties civiles ont aussi déploré que la salle d’audience principale soit réservée aux victimes qui déposeront le jour-même, les autres étant reléguées dans une salle de retransmission située à quelques centaines de mètres.Les victimes “attendent de retrouver un peu de dignité, d’humanité et surtout de la considération de la part de la justice”, a estimé Me Grimaud. “Cette audition, ce sera la première fois que les victimes le verront physiquement, auront son timbre  de voix, son regard (…) autant d’éléments susceptibles de les mettre en difficulté.”La présidente Aude Buresi a déclaré au début du procès que ce choix de créer une salle de retransmission est uniquement dicté par la capacité d’accueil trop faible de la salle d’audience.Cela n’a “nullement pour objet de vous tenir à l’écart des débats”, a-t-elle assuré aux parties civiles.- Pas un “objet de curiosité” -Elle a aussi tenu à cadrer les choses concernant l’accusé: “M. Le Scouarnec, devant cette cour, vous n’êtes ni un objet de curiosité, ni un sujet d’études (…) mais un justiciable avec un certain nombre de droits”.”Il ne peut s’agir ici du procès des pédocriminalités dans leur ensemble, mais bien celui d’un homme, Joël Le Scouarnec, accusé par la société, pour les faits qui nous sont soumis et pour lesquels il va devoir répondre un par un, devant ses victimes”, a renchéri l’avocat général, Stéphane Kellenberger. Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l’ouest de la France.Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes – des patients âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits – en décortiquant ses journaux intimes, découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de six ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Ses écrits, très détaillés, indiquaient le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique “pédophile” depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu’il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.La journée de mardi, consacrée à la personnalité de l’accusé, sera un moment fort avec les témoignages de ses trois fils et de son ex-épouse.Cette dernière affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.Le verdict est attendu le 6 juin.

Européens, Canada et Turquie avec l’Ukraine au 3e anniversaire de l’invasion russe

Une vingtaine de dirigeants étrangers – européens, mais aussi le Premier ministre canadien et le président turc Erdogan qui a apporté son soutien à “l’intégrité territoriale” ukrainienne – ont participé lundi, à distance où sur place, à un sommet autour de Volodymyr Zelensky pour les trois ans de l’invasion russe de l’Ukraine, au moment où le président français Emmanuel Macron tentait à Washington de plaider la cause de Kiev auprès de Donald Trump.”Cette année devrait être l’année du début d’une paix réelle et durable”, a déclaré le président ukrainien à ce sommet, soulignant qu’il s’agissait de “gagner la paix par la force, la sagesse et l’unité”.Mais cet anniversaire intervient en plein revirement américain, le président américain négociant directement avec la Russie et multipliant les invectives et critiques à l’égard de Volodymyr Zelensky, qui a refusé à ce stade de signer un accord sur le partage des ressources naturelles de son pays, exigé par Donald Trump avec les Etats-Unis en contrepartie de l’aide fournie.Le président français Emmanuel Macron est lundi à Washington avec l’ambition, comme le Premier ministre britannique Keir Starmer plus tard dans la semaine, d’infléchir la position de Donald Trump.”Notre soutien à l’Ukraine restera inébranlable. Je suis à Washington pour le rappeler et avancer avec le Président Trump et nos alliés,” a écrit Emmanuel Macron sur X.Mais le président américain a publié de son côté un message sur son réseau Truth ne montrant aucune inflexion en faveur de l’Ukraine, et bien au contraire vantant ses “solides discussions” avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre et conclure dans la foulée des accords économiques “majeurs” entre les Etats-Unis et la Russie.La Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien, a de son côté déclaré qu’elle ne cesserait les combats que lorsqu’elle aurait obtenu ce qu’elle veut des négociations sur la fin de la guerre. Moscou accuse les Européens de chercher à poursuivre le conflit.L’invasion russe de l’Ukraine déclenchée le 24 février 2024 sur ordre de Vladimir Poutine a provoqué le pire conflit en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale, faisant des dizaines, voire des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés et détruisant des villes entières sous les bombardements.- Objectifs russes -La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti que malgré l’ouverture de discussions unilatérales entre Washington et Moscou, Vladimir Poutine n’allait selon elle pas reculer. “Son objectif reste la capitulation de l’Ukraine”, a-t-elle déclaré lors du sommet à Kiev.Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a prévenu depuis Ankara en Turquie que Moscou ne cesserait les hostilités que lorsque les négociations aboutiraient à un résultat “qui conviendra à la Russie”.Moscou réclame notamment que Kiev lui cède cinq régions entièrement ou partiellement occupées et renonce à rejoindre l’Otan.Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, membre de l’Otan, est une puissance régionale dans le périmètre de la mer Noire qui borde l’Ukraine, a lui apporté son soutien à son homologue ukrainien en déclarant par video lors du sommet de Kiev que l’Ukraine et la Russie devaient être représentées de “manière égale et équitable” dans les négociations.Il avait auparavant répété soutenir “fermement l’intégrité territoriale” de l’Ukraine.- Désarroi ukrainien -La Russie de son côté ne cache pas sa satisfaction de voir Donald Trump briser l’isolement de Vladimir Poutine face aux Occidentaux et adopter des positions proches des siennes.Signe du changement radical de la position américaine, les Etats-Unis ont proposé lundi à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution réclamant la fin de la guerre en Ukraine, mais sans mentionner son intégrité territoriale.Malgré cette proposition, l’Assemblée générale a réaffirmé son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à 93 voix pour, 18 contre dont les Etats-Unis, et 65 abstentions.M. Poutine a par ailleurs “informé” lundi le président chinois Xi Jinping des discussions russo-américaines qui ont débuté la semaine dernière. Le dirigeant chinois s’est déclaré “satisfait des efforts” visant à “résoudre la crise”, selon un média d’Etat.Regrettant une diplomatie européenne parfois “cacophonique”, le président finlandais Alexander Stubb a exhorté en retour lors du sommet de Kiev les Européens à préparer “un plan” d’action qui sera ensuite présenté aux Etats-Unis.Londres a annoncé lundi plus d’une centaine de nouvelles sanctions contre des personnes et entités en Russie et dans d’autres pays, dont la Chine et la Corée du Nord, accusées de “soutenir l’invasion”.Des soldats ukrainiens interrogés par l’AFP près du front dans l’Est disaient de leur côté leur désarroi.”Je ne veux pas abandonner le territoire ukrainien (…) nous nous battons depuis si longtemps”, lâche Mykola, un officier de 38 ans, avant d’admettre que “tout le monde est fatigué de la guerre”.

Européens, Canada et Turquie avec l’Ukraine au 3e anniversaire de l’invasion russe

Une vingtaine de dirigeants étrangers – européens, mais aussi le Premier ministre canadien et le président turc Erdogan qui a apporté son soutien à “l’intégrité territoriale” ukrainienne – ont participé lundi, à distance où sur place, à un sommet autour de Volodymyr Zelensky pour les trois ans de l’invasion russe de l’Ukraine, au moment où le président français Emmanuel Macron tentait à Washington de plaider la cause de Kiev auprès de Donald Trump.”Cette année devrait être l’année du début d’une paix réelle et durable”, a déclaré le président ukrainien à ce sommet, soulignant qu’il s’agissait de “gagner la paix par la force, la sagesse et l’unité”.Mais cet anniversaire intervient en plein revirement américain, le président américain négociant directement avec la Russie et multipliant les invectives et critiques à l’égard de Volodymyr Zelensky, qui a refusé à ce stade de signer un accord sur le partage des ressources naturelles de son pays, exigé par Donald Trump avec les Etats-Unis en contrepartie de l’aide fournie.Le président français Emmanuel Macron est lundi à Washington avec l’ambition, comme le Premier ministre britannique Keir Starmer plus tard dans la semaine, d’infléchir la position de Donald Trump.”Notre soutien à l’Ukraine restera inébranlable. Je suis à Washington pour le rappeler et avancer avec le Président Trump et nos alliés,” a écrit Emmanuel Macron sur X.Mais le président américain a publié de son côté un message sur son réseau Truth ne montrant aucune inflexion en faveur de l’Ukraine, et bien au contraire vantant ses “solides discussions” avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre et conclure dans la foulée des accords économiques “majeurs” entre les Etats-Unis et la Russie.La Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien, a de son côté déclaré qu’elle ne cesserait les combats que lorsqu’elle aurait obtenu ce qu’elle veut des négociations sur la fin de la guerre. Moscou accuse les Européens de chercher à poursuivre le conflit.L’invasion russe de l’Ukraine déclenchée le 24 février 2024 sur ordre de Vladimir Poutine a provoqué le pire conflit en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale, faisant des dizaines, voire des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés et détruisant des villes entières sous les bombardements.- Objectifs russes -La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti que malgré l’ouverture de discussions unilatérales entre Washington et Moscou, Vladimir Poutine n’allait selon elle pas reculer. “Son objectif reste la capitulation de l’Ukraine”, a-t-elle déclaré lors du sommet à Kiev.Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a prévenu depuis Ankara en Turquie que Moscou ne cesserait les hostilités que lorsque les négociations aboutiraient à un résultat “qui conviendra à la Russie”.Moscou réclame notamment que Kiev lui cède cinq régions entièrement ou partiellement occupées et renonce à rejoindre l’Otan.Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, membre de l’Otan, est une puissance régionale dans le périmètre de la mer Noire qui borde l’Ukraine, a lui apporté son soutien à son homologue ukrainien en déclarant par video lors du sommet de Kiev que l’Ukraine et la Russie devaient être représentées de “manière égale et équitable” dans les négociations.Il avait auparavant répété soutenir “fermement l’intégrité territoriale” de l’Ukraine.- Désarroi ukrainien -La Russie de son côté ne cache pas sa satisfaction de voir Donald Trump briser l’isolement de Vladimir Poutine face aux Occidentaux et adopter des positions proches des siennes.Signe du changement radical de la position américaine, les Etats-Unis ont proposé lundi à l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution réclamant la fin de la guerre en Ukraine, mais sans mentionner son intégrité territoriale.Malgré cette proposition, l’Assemblée générale a réaffirmé son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à 93 voix pour, 18 contre dont les Etats-Unis, et 65 abstentions.M. Poutine a par ailleurs “informé” lundi le président chinois Xi Jinping des discussions russo-américaines qui ont débuté la semaine dernière. Le dirigeant chinois s’est déclaré “satisfait des efforts” visant à “résoudre la crise”, selon un média d’Etat.Regrettant une diplomatie européenne parfois “cacophonique”, le président finlandais Alexander Stubb a exhorté en retour lors du sommet de Kiev les Européens à préparer “un plan” d’action qui sera ensuite présenté aux Etats-Unis.Londres a annoncé lundi plus d’une centaine de nouvelles sanctions contre des personnes et entités en Russie et dans d’autres pays, dont la Chine et la Corée du Nord, accusées de “soutenir l’invasion”.Des soldats ukrainiens interrogés par l’AFP près du front dans l’Est disaient de leur côté leur désarroi.”Je ne veux pas abandonner le territoire ukrainien (…) nous nous battons depuis si longtemps”, lâche Mykola, un officier de 38 ans, avant d’admettre que “tout le monde est fatigué de la guerre”.

L’ONU affirme son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre l’avis de Washington

Trois ans après l’invasion russe, l’Assemblée générale de l’ONU a réaffirmé lundi son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre la volonté de Washington qui a échoué à faire passer un texte concurrent se contentant de demander une paix rapide sans autre condition.Défiant Kiev et ses alliés européens, les Etats-Unis avaient décidé à la surprise générale de soumettre lundi à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution réclamant la fin rapide du conflit sans référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, au moment où Donald Trump a entamé un rapprochement avec le Kremlin et multiplié les invectives contre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, désormais sous pression.Le très court texte qui demandait “instamment qu’il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais et plaide pour une paix durable” n’a pas été mis aux voix tel quel. Il a en effet été largement modifié par plusieurs amendements de pays européens pointant clairement du doigt la Russie pour ce conflit, affirmant son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et réclamant une “paix juste”.Le texte modifié a été adopté par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions. Les Etats-Unis, qui avaient décrit leur initiative comme “historique” pour trouver “un chemin vers la paix”, se sont finalement abstenus et la Russie, qui avait salué le projet américain original comme “un pas dans la bonne direction”, a voté contre.La résolution préparée par l’Ukraine et ses alliés européens a elle aussi été adoptée par 93 voix pour, 18 contre, et 65 abstentions. Les Etats-Unis ont voté contre aux côtés du Bélarus, du Mali, du Nicaragua, de la Corée du Nord, de la Hongrie ou encore de la Russie, dont l’ambassadeur Vassili Nebenzia a dénoncé “un morceau de papier anti-russe”.”Ni les amendements (au texte américain) ni la résolution ukrainienne n’arrêteront la tuerie. L’ONU doit arrêter la tuerie”, a justifié de son côté avant le vote l’ambassadrice américaine par intérim, Dorothy Shea.La résolution reconnaît qu’il est “urgent” de mettre fin à la guerre “cette année”, et répète sans équivoque les précédentes demandes de l’Assemblée: retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien et arrêt des hostilités menées par la Russie.- Charge diplomatique “grossière” -“Si on justifie l’agression et que la victime est blâmée, aucun pays n’est en sécurité”, a plaidé la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Mariana Betsa, évoquant un “moment historique” pour l’avenir d’un “monde démocratique et de l’ONU”.Le soutien à l’Ukraine a malgré tout largement diminué, les principales résolutions de l’Assemblée depuis février 2022 ayant recueilli autour de 140 voix.Malgré tout, “la tactique de défense des Européens a émoussé la charge diplomatique plutôt grossière des Etats-Unis ces derniers jours”, a commenté Richard Gowan, de l’International Crisis Group. Alors que les résolutions de l’Assemblée générale sont non contraignantes bien que politiquement importantes, les Etats-Unis doivent soumettre leur court texte lundi après-midi au Conseil de sécurité.Les Européens dans l’embarras ont prévu de déposer le même type d’amendements qu’à l’Assemblée, réintroduisant une référence claire à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à une paix “juste” en accord avec la Charte de l’ONU, a expliqué une source diplomatique à l’AFP.Avec une différence majeure: le pouvoir de veto américain au Conseil, contrairement à l’Assemblée. Un responsable du département d’Etat américain a d’ailleurs prévenu lundi que les Etats-Unis mettraient leur veto à tout amendement.Pour être adoptée, une résolution doit recueillir les voix d’au moins neuf des 15 membres, sans veto d’un des cinq membres permanents. L’abstention seulement des membres de l’UE (France, Slovénie, Danemark, Grèce) et du Royaume-Uni ne serait ainsi pas suffisante pour la rejeter.La France et le Royaume-Uni seraient-ils prêts à utiliser leur veto pour la première fois depuis plus de 30 ans, alors qu’Emmanuel Macron et Keir Starmer sont attendus à la Maison Blanche cette semaine ?”Je ne vois pas comment Paris et Londres peuvent soutenir un texte tellement loin de leur position affichée sur l’Ukraine, mais je ne vois pas non plus comment ils pourraient y mettre leur veto”, a déclaré à l’AFP Richard Gowan.

L’ONU affirme son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre l’avis de Washington

Trois ans après l’invasion russe, l’Assemblée générale de l’ONU a réaffirmé lundi son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, contre la volonté de Washington qui a échoué à faire passer un texte concurrent se contentant de demander une paix rapide sans autre condition.Défiant Kiev et ses alliés européens, les Etats-Unis avaient décidé à la surprise générale de soumettre lundi à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution réclamant la fin rapide du conflit sans référence à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, au moment où Donald Trump a entamé un rapprochement avec le Kremlin et multiplié les invectives contre son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, désormais sous pression.Le très court texte qui demandait “instamment qu’il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais et plaide pour une paix durable” n’a pas été mis aux voix tel quel. Il a en effet été largement modifié par plusieurs amendements de pays européens pointant clairement du doigt la Russie pour ce conflit, affirmant son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et réclamant une “paix juste”.Le texte modifié a été adopté par 93 voix pour, 8 contre et 73 abstentions. Les Etats-Unis, qui avaient décrit leur initiative comme “historique” pour trouver “un chemin vers la paix”, se sont finalement abstenus et la Russie, qui avait salué le projet américain original comme “un pas dans la bonne direction”, a voté contre.La résolution préparée par l’Ukraine et ses alliés européens a elle aussi été adoptée par 93 voix pour, 18 contre, et 65 abstentions. Les Etats-Unis ont voté contre aux côtés du Bélarus, du Mali, du Nicaragua, de la Corée du Nord, de la Hongrie ou encore de la Russie, dont l’ambassadeur Vassili Nebenzia a dénoncé “un morceau de papier anti-russe”.”Ni les amendements (au texte américain) ni la résolution ukrainienne n’arrêteront la tuerie. L’ONU doit arrêter la tuerie”, a justifié de son côté avant le vote l’ambassadrice américaine par intérim, Dorothy Shea.La résolution reconnaît qu’il est “urgent” de mettre fin à la guerre “cette année”, et répète sans équivoque les précédentes demandes de l’Assemblée: retrait immédiat des troupes russes du territoire ukrainien et arrêt des hostilités menées par la Russie.- Charge diplomatique “grossière” -“Si on justifie l’agression et que la victime est blâmée, aucun pays n’est en sécurité”, a plaidé la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Mariana Betsa, évoquant un “moment historique” pour l’avenir d’un “monde démocratique et de l’ONU”.Le soutien à l’Ukraine a malgré tout largement diminué, les principales résolutions de l’Assemblée depuis février 2022 ayant recueilli autour de 140 voix.Malgré tout, “la tactique de défense des Européens a émoussé la charge diplomatique plutôt grossière des Etats-Unis ces derniers jours”, a commenté Richard Gowan, de l’International Crisis Group. Alors que les résolutions de l’Assemblée générale sont non contraignantes bien que politiquement importantes, les Etats-Unis doivent soumettre leur court texte lundi après-midi au Conseil de sécurité.Les Européens dans l’embarras ont prévu de déposer le même type d’amendements qu’à l’Assemblée, réintroduisant une référence claire à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et à une paix “juste” en accord avec la Charte de l’ONU, a expliqué une source diplomatique à l’AFP.Avec une différence majeure: le pouvoir de veto américain au Conseil, contrairement à l’Assemblée. Un responsable du département d’Etat américain a d’ailleurs prévenu lundi que les Etats-Unis mettraient leur veto à tout amendement.Pour être adoptée, une résolution doit recueillir les voix d’au moins neuf des 15 membres, sans veto d’un des cinq membres permanents. L’abstention seulement des membres de l’UE (France, Slovénie, Danemark, Grèce) et du Royaume-Uni ne serait ainsi pas suffisante pour la rejeter.La France et le Royaume-Uni seraient-ils prêts à utiliser leur veto pour la première fois depuis plus de 30 ans, alors qu’Emmanuel Macron et Keir Starmer sont attendus à la Maison Blanche cette semaine ?”Je ne vois pas comment Paris et Londres peuvent soutenir un texte tellement loin de leur position affichée sur l’Ukraine, mais je ne vois pas non plus comment ils pourraient y mettre leur veto”, a déclaré à l’AFP Richard Gowan.