Le petit Emile probablement tué, la piste familiale toujours ouverte

L’hypothèse de l'”intervention d’un tiers” se dessine dans la disparition et la mort du petit Emile, selon le procureur d’Aix-en-Provence, qui n’écarte pas totalement la piste familiale même si les grands-parents, l’oncle et la tante de l’enfant sont ressortis libres de garde à vue.Le procureur de la République Jean-Luc Blachon a distillé jeudi matin des éléments factuels, un an après la découverte fortuite du crâne et des restes du garçonnet, âgé de deux ans et demi lors de sa disparition en juillet 2023.”Les vêtements et les ossements retrouvés ont été transportés et déposés peu de temps avant leur découverte, a déclaré M. Blachon devant des dizaines de journalistes, ajoutant que selon les expertises, “le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans les vêtements retrouvés dans la forêt” et que des “stigmates anatomiques, évocateurs d’un traumatisme facial violent” ont été retrouvés sur son crâne. Les expertises introduisent donc “la probabilité d’intervention d’un tiers dans la disparition et la mort d’Emile Soleil”, a ajouté le procureur.Quelques heures auparavant, quatre membres de la famille du garçonnet, interrogés par les enquêteurs depuis mardi, sont ressortis de leurs gardes à vue libres et sans poursuites.La piste de l’implication d’un ou plusieurs membres de la famille “n’est pas fermée” et “les personnes qui ont été placées en garde à vue ont été remises en liberté” car “les charges n’étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque dans ce dossier”, a toutefois insisté M. Blachon.La piste familiale semblait effectivement se préciser depuis mardi matin, avec le rebondissement spectaculaire qu’a constitué l’interpellation à l’aube de Philippe et Anne Vedovini, parents de Marie, la mère d’Emile, ainsi que de deux enfants majeurs du couple. Ils avaient été placés en garde à vue pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre”.- Calme absolu -Un séisme de plus dans cette famille discrète de fervents catholiques qui compte 10 enfants au total, dominée par le patriarche rigoriste du clan, le grand-père, 59 ans.”Je suis catholique mais quand même eux, c’est un peu comme une secte, c’est bizarre de ne mettre aucun enfant à l’école. Ici les gens parlent, on entend de vieilles histoires. Beaucoup disent sur les pages Facebook que c’est le père (Philippe Vedovini, NDLR), moi je leur dis qu’on n’en sait rien !”, a témoigné auprès de l’AFP une commerçante de La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône), qui n’a pas souhaité donner son nom.Un calme absolu régnait jeudi autour de la maison familiale des Vedovini, cossu mas provençal entouré d’un paysage bucolique dans cette commune située entre Aix-en-Provence et Aubagne, dont plusieurs volets restaient fermés.Les parents d’Emile, Colomban et Marie, y ont été vus arriver en voiture peu après 08H00. Après la remise en liberté de leurs clients dans la nuit de mercredi à jeudi, les avocats des grands-parents avaient fait part de leur soulagement.”Au bout de 17 heures d’auditions aujourd’hui (jeudi), la garde à vue est levée”, avait annoncé vers 05H00 Me Isabelle Colombani, avocate du grand-père, en sortant de la gendarmerie.”Il est parfaitement normal que les enquêteurs étudient toutes les hypothèses, afin de ne laisser aucune zone d’ombre”, a de son côté estimé Me Julien Pinelli, l’avocat de la grand-mère d’Emile, dans un message transmis à l’AFP après la conférence de presse du procureur.- 287 auditions -Jean-Luc Blachon avait précisé mardi que ces gardes à vue devaient permettre de vérifier et confronter “des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois”.En la matière, les chiffres sont impressionnants: les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Marseille ont depuis presque 21 mois épluché 3.141 signalements, procédé à 287 auditions, analysé 27 véhicules, ratissé 285 hectares. Sans parler des 50 perquisitions et millions de données de communication à analyser, a détaillé le colonel Christophe Berthelin, patron de la section de recherches, lors du point presse de jeudi.Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver chez ses grands-parents, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de ratissages judiciaires, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fortuite, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d’os avaient également été retrouvés dans la même zone.Début février, les obsèques du garçonnet s’étaient tenues en la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), parents et grands-parents d’Emile affichant une certaine distance. Le soir même, les grands-parents publiaient un communiqué estimant que “le temps du silence doit laisser place à celui de la vérité”.stt-alc-san-jra/so/gvy

Droits de douane sur l’automobile: les Bourses européennes cèdent du terrain

Les marchés boursiers européens ont majoritairement fini en recul jeudi, après les dernières annonces de taxes douanières additionnelles du président américain Donald Trump sur l’automobile, qui ont fait dévisser les actions d’une grande partie des entreprises du secteur.Paris a cédé 0,51%, Francfort 0,70% et Londres 0,27%. Seule la Bourse de Milan n’a pas reculé, terminant proche de l’équilibre (+0,10%).

Mexico seeks ‘preferential treatment’ on US tariffs

Mexico said Thursday that it wanted preferential treatment if US President Donald Trump goes ahead with steep car tariffs, vowing a “comprehensive response” to Washington’s duties.President Claudia Sheinbaum said that tariffs were contrary to a North American free trade deal that has led to a booming auto industry in Mexico, which is home to many foreign-owned car plants.”Of course, there should be no tariffs within the United States-Mexico-Canada (USMCA) trade agreement. That is the essence of the trade agreement,” she told a news conference.Trump on Wednesday announced a 25 percent tariff on all cars that are not made in the United States, part of a broad-ranging trade war against partners and competitors alike that he says is aimed at addressing “unfair” practices. “If we are moving to a system of such high tariffs, what we have to look for is preferential treatment for Mexico,” Mexican Economy Minister Marcelo Ebrard said. That would enable the Latin American country to “protect our jobs and Mexico’s economic activity,” he said, speaking by video link from Washington, where he held talks with senior US officials.Sheinbaum said that Mexico would wait until early April — when Trump has promised reciprocal tariffs tailored to each US trading partner — before giving a “comprehensive response.””That does not mean that the doors to working with the United States are closed,” she said.Sheinbaum has repeatedly expressed optimism that US tariffs on Mexican goods can be averted, and Trump has twice granted Mexico tariff relief, which is due to expire in early April.- Booming US-Mexico trade -Mexico replaced China in 2023 as the United States’ largest trading partner, with the Latin American country’s northern neighbor buying more than 80 percent of its exports.Mexico exports nearly three million automobiles to the United States a year — including cars and trucks assembled by US auto companies — and the vehicle sector generates around five percent of its national economic output.Ebrard noted that, according to the White House, those vehicles would qualify for lower tariffs if some of their components were made in the United States.Mexico has also been assured that products will not subjected to multiple tariffs if they cross the US border several times during the manufacturing process, he said.Seeking to ease concerns about the Mexican economy in the face of Trump’s tariff threats, Sheinbaum has invited several company executives to her news conferences to present their investment plans.On Thursday, US retail giant Walmart said that it would invest more than $6 billion in Mexico this year, generating several thousand jobs.

Top US senators demand probe into chat scandal

Senior Republican and Democratic US senators issued a bipartisan call Thursday for a probe into a scandal over an accidentally leaked chat between top officials on Yemen air strikes that has engulfed Donald Trump’s White House.Republican Senator Roger Wicker, the chairman of the Senate Armed Services Committee, and ranking Democrat Jack Reed wrote to a Pentagon watchdog asking it to “conduct an inquiry” into the incident.The Atlantic magazine published the full chat — which Trump’s top security officials conducted on the commercially available app Signal rather than on a secure government platform — after its editor was mistakenly looped in.Republican Trump has dismissed the scandal as a “witch-hunt” and backed Defense Secretary Pete Hegseth, despite the fact that Hegseth used the app to discuss precise timings of the strikes shortly before they happened and aircraft types involved.The president told reporters on Wednesday that the prospect of a watchdog investigation “doesn’t bother me.”But Democrats have claimed that the lives of US service members could have been put at risk by the breach, and the row has raised serious questions about potential intelligence risks.In their letter, Wicker and Reed asked the Pentagon’s acting inspector general to look into the “facts and circumstances,” whether classified material was shared, and the security of communications.”If true, this reporting raises questions as to the use of unclassified networks to discuss sensitive and classified information,” they said of The Atlantic’s story about the chat.- ‘Mistake’ -Wicker said on Wednesday that the information shared in the chat “appears to me to be of such a sensitive nature that based on my knowledge, I would have wanted it classified.”But the White House has gone on the offensive, denying that any classified material was shared and attacking Atlantic journalist Jeffrey Goldberg, who revealed that he had been erroneously added into the supposedly secret chat group.White House Press Secretary Karoline Leavitt said Thursday that “we have never denied that this was a mistake” and insisted that National Security advisor Mike Waltz had taken “responsibility” for including Goldberg.US Attorney General Pam Bondi said Thursday that the breach was unlikely to face a criminal investigation.”It was sensitive information, not classified, and inadvertently released, and what we should be talking about is that it was a very successful mission,” Bondi told a news conference.Trump and his top officials have repeatedly tried to turn the conversation towards the strikes themselves that began on March 15.Washington has vowed to use overwhelming force against the Huthis until they stop firing on vessels in the key shipping routes of the Red Sea and Gulf of Aden, with the rebels threatening to resume attacks in protest over the Gaza war.The Huthis said Thursday they targeted an Israeli airport and army site as well as a US warship, soon after Israel reported intercepting missiles launched from Yemen.

Top US senators demand probe into chat scandal

Senior Republican and Democratic US senators issued a bipartisan call Thursday for a probe into a scandal over an accidentally leaked chat between top officials on Yemen air strikes that has engulfed Donald Trump’s White House.Republican Senator Roger Wicker, the chairman of the Senate Armed Services Committee, and ranking Democrat Jack Reed wrote to a Pentagon watchdog asking it to “conduct an inquiry” into the incident.The Atlantic magazine published the full chat — which Trump’s top security officials conducted on the commercially available app Signal rather than on a secure government platform — after its editor was mistakenly looped in.Republican Trump has dismissed the scandal as a “witch-hunt” and backed Defense Secretary Pete Hegseth, despite the fact that Hegseth used the app to discuss precise timings of the strikes shortly before they happened and aircraft types involved.The president told reporters on Wednesday that the prospect of a watchdog investigation “doesn’t bother me.”But Democrats have claimed that the lives of US service members could have been put at risk by the breach, and the row has raised serious questions about potential intelligence risks.In their letter, Wicker and Reed asked the Pentagon’s acting inspector general to look into the “facts and circumstances,” whether classified material was shared, and the security of communications.”If true, this reporting raises questions as to the use of unclassified networks to discuss sensitive and classified information,” they said of The Atlantic’s story about the chat.- ‘Mistake’ -Wicker said on Wednesday that the information shared in the chat “appears to me to be of such a sensitive nature that based on my knowledge, I would have wanted it classified.”But the White House has gone on the offensive, denying that any classified material was shared and attacking Atlantic journalist Jeffrey Goldberg, who revealed that he had been erroneously added into the supposedly secret chat group.White House Press Secretary Karoline Leavitt said Thursday that “we have never denied that this was a mistake” and insisted that National Security advisor Mike Waltz had taken “responsibility” for including Goldberg.US Attorney General Pam Bondi said Thursday that the breach was unlikely to face a criminal investigation.”It was sensitive information, not classified, and inadvertently released, and what we should be talking about is that it was a very successful mission,” Bondi told a news conference.Trump and his top officials have repeatedly tried to turn the conversation towards the strikes themselves that began on March 15.Washington has vowed to use overwhelming force against the Huthis until they stop firing on vessels in the key shipping routes of the Red Sea and Gulf of Aden, with the rebels threatening to resume attacks in protest over the Gaza war.The Huthis said Thursday they targeted an Israeli airport and army site as well as a US warship, soon after Israel reported intercepting missiles launched from Yemen.

De l’eau, des pesticides, de l’action: la FNSEA à l’offensive lors de son congrès

Des “moyens de production” dans une Europe qui doit “se réarmer” sur le plan agricole: réunie en congrès à Grenoble, la FNSEA a haussé le ton jeudi face à la ministre de l’Agriculture, listant les doléances des agriculteurs après plus d’un an de crise.”Depuis notre dernier congrès, nous avons vécu une année d’une exceptionnelle intensité”, a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA dans son discours de clôture, rappelant le mouvement de colère de début 2024, les crises sanitaires et climatiques, “l’instabilité politique peu commune” et la campagne “âpre” pour l’élection aux chambres d’agriculture en janvier.Le syndicat historique, allié aux Jeunes agriculteurs, a perdu à cette occasion sa majorité absolue dans le vote des agriculteurs mais conserve la présidence de 84 chambres sur 102. Le congrès a été l’occasion de tourner la page en actant la nécessité “d’accélérer la transformation du syndicat” et sa féminisation. Mais c’est la “combativité”, revendiquée par Arnaud Rousseau, qui a le plus transpiré de son discours face à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.”Laissons l’immobilisme et la colère stérile à ceux qui s’en contentent”, a-t-il déclaré, en allusion à la Coordination rurale qui a effectué une percée en janvier sur un discours dégagiste visant la FNSEA.- “Réarmement” -S’il a reconnu les mesures obtenues dans le cadre du budget 2025 (allègements fiscaux notamment), l’adoption de la loi d’orientation agricole mi-février ou encore des plans d’urgence sectoriels, Arnaud Rousseau a appelé la ministre à ne “pas céder à la tentation de penser qu’avec ces premières avancées, il est possible de reléguer au second plan les sujets agricoles”.Selon lui, le “réarmement de notre souveraineté alimentaire” est le “pendant indispensable aux efforts pour créer une défense indépendante et solide”. Et pour cela les agriculteurs ont besoin de “moyens de production”. Ses revendications pour alléger la réglementation en matière de stockage de l’eau ou sur les seuils à partir desquels les élevages doivent effectuer des études environnementales ont été très applaudies.Mais c’est sa charge contre le flou autour du calendrier parlementaire concernant une proposition de loi visant notamment à réintroduire en France des pesticides néonicotinoïdes – encore autorisés en Europe – qui a eu le plus de succès parmi les adhérents du syndicats.”Madame la Ministre, quand on s’engage publiquement sur une date devant les agriculteurs, la moindre des choses est de s’y tenir”, a-t-il lancé, en référence à la promesse obtenue lors du Salon de l’agriculture en février de voir la loi inscrite à l’agenda de l’Assemblée début avril.Annie Genevard, qui a rappelé son soutien à la proposition et sa volonté de la faire avancer, lui a répondu que “l’encombrement législatif” était tel que le gouvernement était encore à la recherche d’une date, provoquant quelques huées dans l’assemblée.- Bataille “sémantique” -“Le vrai sujet c’est de convaincre les députés de l’adopter”, a-t-elle ajouté, le texte ayant été vivement critiqué par la gauche et les écologistes qui dénoncent le retour de pesticides “tueurs d’abeilles” et des retours en arrière sur l’environnement.Une réponse qui n’a pas satisfait le dirigeant syndical, qui a ensuite déclaré à des journalistes que l’incertitude sur l’examen de cette proposition, aggravée par l’inconnue de la pérennité du gouvernement, pourrait pousser ses troupes à se “mobiliser”.Après avoir listé lors de son discours des demandes précises sur la simplification ou la prédation du loup, Arnaud Rousseau a aussi rappelé à l’ordre Emmanuel Macron face à la perte du potentiel de production de la France, première puissance agricole européenne. “Il s’était engagé à nous donner sa nouvelle vision au Salon 2024! Nous l’attendons toujours!”Le président, tout comme Annie Genevard, a plusieurs fois évoqué la nécessité de “réarmer” la France pour assurer sa “souveraineté alimentaire”. Une expression adoptée par les ministres européens de l’Agriculture ainsi que par le commissaire Christophe Hansen dans une vidéo diffusée au congrès.La FNSEA estime ainsi avoir gagné la bataille “sémantique” mais attend encore sa concrétisation dans les faits.Alors que débutent les discussions sur la prochaine politique agricole commune, Arnaud Rousseau a appelé au maintien d’une PAC “commune”, à une augmentation de son budget mais aussi à une simplification des réglementations.Mercosur, guerres commerciales, discussions sur l’intégration de l’Ukraine à l’UE: l’agriculture ne peut plus être la “victime collatérale”, a-t-il asséné. 

De l’eau, des pesticides, de l’action: la FNSEA à l’offensive lors de son congrès

Des “moyens de production” dans une Europe qui doit “se réarmer” sur le plan agricole: réunie en congrès à Grenoble, la FNSEA a haussé le ton jeudi face à la ministre de l’Agriculture, listant les doléances des agriculteurs après plus d’un an de crise.”Depuis notre dernier congrès, nous avons vécu une année d’une exceptionnelle intensité”, a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA dans son discours de clôture, rappelant le mouvement de colère de début 2024, les crises sanitaires et climatiques, “l’instabilité politique peu commune” et la campagne “âpre” pour l’élection aux chambres d’agriculture en janvier.Le syndicat historique, allié aux Jeunes agriculteurs, a perdu à cette occasion sa majorité absolue dans le vote des agriculteurs mais conserve la présidence de 84 chambres sur 102. Le congrès a été l’occasion de tourner la page en actant la nécessité “d’accélérer la transformation du syndicat” et sa féminisation. Mais c’est la “combativité”, revendiquée par Arnaud Rousseau, qui a le plus transpiré de son discours face à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard.”Laissons l’immobilisme et la colère stérile à ceux qui s’en contentent”, a-t-il déclaré, en allusion à la Coordination rurale qui a effectué une percée en janvier sur un discours dégagiste visant la FNSEA.- “Réarmement” -S’il a reconnu les mesures obtenues dans le cadre du budget 2025 (allègements fiscaux notamment), l’adoption de la loi d’orientation agricole mi-février ou encore des plans d’urgence sectoriels, Arnaud Rousseau a appelé la ministre à ne “pas céder à la tentation de penser qu’avec ces premières avancées, il est possible de reléguer au second plan les sujets agricoles”.Selon lui, le “réarmement de notre souveraineté alimentaire” est le “pendant indispensable aux efforts pour créer une défense indépendante et solide”. Et pour cela les agriculteurs ont besoin de “moyens de production”. Ses revendications pour alléger la réglementation en matière de stockage de l’eau ou sur les seuils à partir desquels les élevages doivent effectuer des études environnementales ont été très applaudies.Mais c’est sa charge contre le flou autour du calendrier parlementaire concernant une proposition de loi visant notamment à réintroduire en France des pesticides néonicotinoïdes – encore autorisés en Europe – qui a eu le plus de succès parmi les adhérents du syndicats.”Madame la Ministre, quand on s’engage publiquement sur une date devant les agriculteurs, la moindre des choses est de s’y tenir”, a-t-il lancé, en référence à la promesse obtenue lors du Salon de l’agriculture en février de voir la loi inscrite à l’agenda de l’Assemblée début avril.Annie Genevard, qui a rappelé son soutien à la proposition et sa volonté de la faire avancer, lui a répondu que “l’encombrement législatif” était tel que le gouvernement était encore à la recherche d’une date, provoquant quelques huées dans l’assemblée.- Bataille “sémantique” -“Le vrai sujet c’est de convaincre les députés de l’adopter”, a-t-elle ajouté, le texte ayant été vivement critiqué par la gauche et les écologistes qui dénoncent le retour de pesticides “tueurs d’abeilles” et des retours en arrière sur l’environnement.Une réponse qui n’a pas satisfait le dirigeant syndical, qui a ensuite déclaré à des journalistes que l’incertitude sur l’examen de cette proposition, aggravée par l’inconnue de la pérennité du gouvernement, pourrait pousser ses troupes à se “mobiliser”.Après avoir listé lors de son discours des demandes précises sur la simplification ou la prédation du loup, Arnaud Rousseau a aussi rappelé à l’ordre Emmanuel Macron face à la perte du potentiel de production de la France, première puissance agricole européenne. “Il s’était engagé à nous donner sa nouvelle vision au Salon 2024! Nous l’attendons toujours!”Le président, tout comme Annie Genevard, a plusieurs fois évoqué la nécessité de “réarmer” la France pour assurer sa “souveraineté alimentaire”. Une expression adoptée par les ministres européens de l’Agriculture ainsi que par le commissaire Christophe Hansen dans une vidéo diffusée au congrès.La FNSEA estime ainsi avoir gagné la bataille “sémantique” mais attend encore sa concrétisation dans les faits.Alors que débutent les discussions sur la prochaine politique agricole commune, Arnaud Rousseau a appelé au maintien d’une PAC “commune”, à une augmentation de son budget mais aussi à une simplification des réglementations.Mercosur, guerres commerciales, discussions sur l’intégration de l’Ukraine à l’UE: l’agriculture ne peut plus être la “victime collatérale”, a-t-il asséné.Â