L’armée soudanaise accusée d’une frappe meurtrière sur un marché

Un groupe indépendant documentant les violations  au Soudan a accusé mardi l’armée d’avoir mené une frappe contre un marché d’une ville aux mains des paramilitaires, qui pourrait s’avérer l’une des plus meurtrières de la guerre.L’ONU s’est dite “très inquiète” des “attaques persistantes contre les civils” au Soudan, après cette nouvelle frappe aérienne qui aurait fait “des dizaines de victimes” à Tora, dans l’Etat du Darfour-nord, dans l’ouest du pays.Le groupe Emergency Lawyers, composé d’avocats bénévoles, ainsi que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée depuis avril 2023, ont fait état de centaines de morts dans cette attaque perpétrée lundi sur le marché de Tora.”Nous avons compté 270 corps enterrés et 380 blessés”, a déclaré de son côté à l’AFP un habitant de Tora et un autre a confirmé ce bilan. Ces deux témoins ont refusé d’être identifiés pour des raisons de sécurité.Selon le collectif d’avocats prodémocratie, “les avions de l’armée soudanaise ont perpétré un horrible massacre en frappant aveuglément le marché de Tora (…) tuant des centaines de civils et en blessant grièvement des dizaines ”.Les paramilitaires ont également imputé à l’armée la responsabilité du “massacre”.L’AFP n’était pas en mesure de vérifier les chiffres avancés par le collectif, ni de joindre les médecins sur place en raison d’une coupure des communications au Darfour.L’armée n’a pas confirmé explicitement cette frappe mais a démenti viser des civils.- “Accusations mensongères” -“Nous veillons dans les frappes aériennes à respecter les règles d’engagement conformément au droit international et nous ne pouvons en aucun cas viser des civils innocents”, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée Nabil Abdallah, qui a dénoncé des “accusations mensongères”.Une association de défense des droits humains, la Coordination générale des camps de déplacés et de réfugiés du Darfour, a elle condamné un “bombardement délibéré”, constituant un “crime contre l’humanité”.Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, que l’AFP n’a pas pu vérifier, laissent apercevoir des corps carbonisés et des piles de débris fumantes.Déclenchée en avril 2023, la guerre au Soudan oppose les paramilitaires des FSR de Mohamed Hamdane Daglo à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, deux anciens alliés devenus rivaux.Elle a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure. En raison d’un effondrement presque total du système de santé au Soudan, il est difficile de confirmer les bilans.L’ancien envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan, Tom Perriello, avait déclaré en mai 2024 que selon certaines estimations, la guerre aurait fait 150.000 morts.En décembre, le groupe d’avocats a signalé une frappe similaire de l’armée sur un marché de l’Etat du Darfour-Nord ayant tué plus de 100 personnes.Les Nations unies ont par la suite confirmé un bilan “d’au moins 80” morts.- “Escalade” -La vaste région du Darfour a été le théâtre de certaines des pires atrocités de la guerre: des bombardements avec des barils explosifs sur des zones civiles, des attaques des paramilitaires sur des camps de déplacés touchés par la famine et des violences ethniques.L’armée conserve sa prédominance dans les airs grâce à son aviation, qui frappe régulièrement les positions des paramilitaires.El-Facher, la capitale du Darfour-Nord, située à 40 kilomètres au sud de Tora, est la seule capitale provinciale de la région du Darfour qui échappe aux FSR.Les paramilitaires assiègent El-Facher depuis dix mois et mènent régulièrement des attaques contre les camps de déplacés l’entourant.Selon les analystes, la stratégie des paramilitaires pourrait consister à maintenir l’armée occupée à Khartoum tout en s’efforçant de consolider leur emprise sur le Darfour.Vendredi, l’armée a repris le palais présidentiel à Khartoum et a depuis lancé une “opération de nettoyage” visant à chasser les paramilitaires des principales institutions de la capitale.L’ONU s’est aussi inquiétée d’une “escalade des attaques” contre des zones densément peuplées à Khartoum.Depuis le début de la guerre, les deux belligérants sont accusés de crimes de guerre contre les civils, notamment les bombardements aveugles de marchés et de quartiers habités.

Sarkozy “commanditaire” d’un pacte de corruption “indécent” avec Kadhafi, selon le parquet financier

Nicolas Sarkozy est le “véritable décisionnaire, le véritable commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle 2007, a martelé mardi le parquet financier dans ses réquisitions contre l’ancien président et ses onze coprévenus.Ce réquisitoire doit durer trois jours et s’achever jeudi soir avec le montant des peines réclamées, mais les procureurs ne mâchent pas leurs mots lors de cette première après-midi, particulièrement à l’encontre du principal prévenu, qui enrage en silence, assis face à eux.”Derrière l’image de l’homme public se dessine au gré des enquêtes judiciaires la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, déclare le procureur Quentin Dandoy avant que l’audience ne soit suspendue pour la journée.Usant de frises chronologiques, de formules choc ou ironiques, les magistrats ont détaillé dans un premier temps le “pacte de corruption” conclu selon eux fin 2005 par Nicolas Sarkozy avec l’aide de ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux lors de visites à Tripoli.”On vous dit qu’il n’y a aucun élément matériel démontrant que Nicolas Sarkozy aurait donné quelconque instruction. Bien évidemment !”, lance le procureur. “Tout est précisément organisé, pensé pour que jamais il n’apparaisse”.Et de revenir sur les explications “rocambolesques”, “totalement surréalistes” de Claude Guéant et Brice Hortefeux sur leurs rencontres en Libye avec le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, pourtant condamné en France à la perpétuité pour terrorisme. Selon l’accusation, c’est notamment lui qui était chargé, côté libyen, d’organiser le soutien financier de la campagne. Les prévenus ont maintenu qu’ils étaient tombés dans un “piège”, un “guet-apens” et n’avaient jamais eu l’intention de le rencontrer.”On se moque de vous !”, lance le procureur au tribunal. “Envoyer ses plus intimes collaborateurs” est “la démonstration de l’implication totale de Nicolas Sarkozy en tant que commanditaire”, soutient le magistrat.- “Intime conviction” -Claude Guéant et Brice Hortefeux – absents à l’audience du jour – se sont vu confier le rôle “d’hommes de mains”, “jusque dans cette salle d’audience, où ils se sont retrouvés en première ligne, éprouvant les pires difficultés pour tenter d’expliquer l’inexplicable, tout en prenant bien soin de maintenir Nicolas Sarkozy à distance”, ajoute-t-il.A plusieurs reprises, l’ancien locataire de l’Élysée, qui a toujours clamé son innocence, ne peut réprimer un commentaire furieux à voix haute.Quatre mois environ après la dernière visite en Libye, affirme le magistrat, le “premier versement corruptif” part de Libye pour arriver sur le compte d’une société offshore bénéficiant à l’intermédiaire Ziad Takieddine – 5 millions seront transférés au total. Un pacte “inconcevable, inouï, indécent”, a résumé avant lui Philippe Jaeglé, le deuxième procureur financier.Parce qu’il a été “conclu avec (un) régime sanguinaire”, avec “pour objectif de soutenir financièrement la campagne” de “celui qui deviendra le 6e président de la Ve République”.Mais aussi car ce pacte “aurait pu vicier le résultat” de l’élection présidentielle de 2007 et qu’il “risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France”, a-t-il poursuivi.Le parquet national financier (PNF) n’avait pas de “positionnement figé” avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les “explications extravagantes” des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont “renforcé” et “transformé ce positionnement en intime conviction”.Il a souligné que ce dossier avait été “émaillé de mensonges, interférences, manipulations”, notamment de la part de l’ex-locataire de l’Élysée pour empêcher l’avancée de l’enquête – il a “fallu déminer, écarter les fausses pistes”.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.Le ministère public poursuit mercredi à 9H30 ses réquisitions, pour aborder les contreparties supposées et entrer dans le cÅ“ur de la campagne.

Sarkozy “commanditaire” d’un pacte de corruption “indécent” avec Kadhafi, selon le parquet financier

Nicolas Sarkozy est le “véritable décisionnaire, le véritable commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle 2007, a martelé mardi le parquet financier dans ses réquisitions contre l’ancien président et ses onze coprévenus.Ce réquisitoire doit durer trois jours et s’achever jeudi soir avec le montant des peines réclamées, mais les procureurs ne mâchent pas leurs mots lors de cette première après-midi, particulièrement à l’encontre du principal prévenu, qui enrage en silence, assis face à eux.”Derrière l’image de l’homme public se dessine au gré des enquêtes judiciaires la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, déclare le procureur Quentin Dandoy avant que l’audience ne soit suspendue pour la journée.Usant de frises chronologiques, de formules choc ou ironiques, les magistrats ont détaillé dans un premier temps le “pacte de corruption” conclu selon eux fin 2005 par Nicolas Sarkozy avec l’aide de ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux lors de visites à Tripoli.”On vous dit qu’il n’y a aucun élément matériel démontrant que Nicolas Sarkozy aurait donné quelconque instruction. Bien évidemment !”, lance le procureur. “Tout est précisément organisé, pensé pour que jamais il n’apparaisse”.Et de revenir sur les explications “rocambolesques”, “totalement surréalistes” de Claude Guéant et Brice Hortefeux sur leurs rencontres en Libye avec le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, pourtant condamné en France à la perpétuité pour terrorisme. Selon l’accusation, c’est notamment lui qui était chargé, côté libyen, d’organiser le soutien financier de la campagne. Les prévenus ont maintenu qu’ils étaient tombés dans un “piège”, un “guet-apens” et n’avaient jamais eu l’intention de le rencontrer.”On se moque de vous !”, lance le procureur au tribunal. “Envoyer ses plus intimes collaborateurs” est “la démonstration de l’implication totale de Nicolas Sarkozy en tant que commanditaire”, soutient le magistrat.- “Intime conviction” -Claude Guéant et Brice Hortefeux – absents à l’audience du jour – se sont vu confier le rôle “d’hommes de mains”, “jusque dans cette salle d’audience, où ils se sont retrouvés en première ligne, éprouvant les pires difficultés pour tenter d’expliquer l’inexplicable, tout en prenant bien soin de maintenir Nicolas Sarkozy à distance”, ajoute-t-il.A plusieurs reprises, l’ancien locataire de l’Élysée, qui a toujours clamé son innocence, ne peut réprimer un commentaire furieux à voix haute.Quatre mois environ après la dernière visite en Libye, affirme le magistrat, le “premier versement corruptif” part de Libye pour arriver sur le compte d’une société offshore bénéficiant à l’intermédiaire Ziad Takieddine – 5 millions seront transférés au total. Un pacte “inconcevable, inouï, indécent”, a résumé avant lui Philippe Jaeglé, le deuxième procureur financier.Parce qu’il a été “conclu avec (un) régime sanguinaire”, avec “pour objectif de soutenir financièrement la campagne” de “celui qui deviendra le 6e président de la Ve République”.Mais aussi car ce pacte “aurait pu vicier le résultat” de l’élection présidentielle de 2007 et qu’il “risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France”, a-t-il poursuivi.Le parquet national financier (PNF) n’avait pas de “positionnement figé” avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les “explications extravagantes” des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont “renforcé” et “transformé ce positionnement en intime conviction”.Il a souligné que ce dossier avait été “émaillé de mensonges, interférences, manipulations”, notamment de la part de l’ex-locataire de l’Élysée pour empêcher l’avancée de l’enquête – il a “fallu déminer, écarter les fausses pistes”.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.Le ministère public poursuit mercredi à 9H30 ses réquisitions, pour aborder les contreparties supposées et entrer dans le cÅ“ur de la campagne.

Sarkozy “commanditaire” d’un pacte de corruption “indécent” avec Kadhafi, selon le parquet financier

Nicolas Sarkozy est le “véritable décisionnaire, le véritable commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle 2007, a martelé mardi le parquet financier dans ses réquisitions contre l’ancien président et ses onze coprévenus.Ce réquisitoire doit durer trois jours et s’achever jeudi soir avec le montant des peines réclamées, mais les procureurs ne mâchent pas leurs mots lors de cette première après-midi, particulièrement à l’encontre du principal prévenu, qui enrage en silence, assis face à eux.”Derrière l’image de l’homme public se dessine au gré des enquêtes judiciaires la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, déclare le procureur Quentin Dandoy avant que l’audience ne soit suspendue pour la journée.Usant de frises chronologiques, de formules choc ou ironiques, les magistrats ont détaillé dans un premier temps le “pacte de corruption” conclu selon eux fin 2005 par Nicolas Sarkozy avec l’aide de ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux lors de visites à Tripoli.”On vous dit qu’il n’y a aucun élément matériel démontrant que Nicolas Sarkozy aurait donné quelconque instruction. Bien évidemment !”, lance le procureur. “Tout est précisément organisé, pensé pour que jamais il n’apparaisse”.Et de revenir sur les explications “rocambolesques”, “totalement surréalistes” de Claude Guéant et Brice Hortefeux sur leurs rencontres en Libye avec le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, pourtant condamné en France à la perpétuité pour terrorisme. Selon l’accusation, c’est notamment lui qui était chargé, côté libyen, d’organiser le soutien financier de la campagne. Les prévenus ont maintenu qu’ils étaient tombés dans un “piège”, un “guet-apens” et n’avaient jamais eu l’intention de le rencontrer.”On se moque de vous !”, lance le procureur au tribunal. “Envoyer ses plus intimes collaborateurs” est “la démonstration de l’implication totale de Nicolas Sarkozy en tant que commanditaire”, soutient le magistrat.- “Intime conviction” -Claude Guéant et Brice Hortefeux – absents à l’audience du jour – se sont vu confier le rôle “d’hommes de mains”, “jusque dans cette salle d’audience, où ils se sont retrouvés en première ligne, éprouvant les pires difficultés pour tenter d’expliquer l’inexplicable, tout en prenant bien soin de maintenir Nicolas Sarkozy à distance”, ajoute-t-il.A plusieurs reprises, l’ancien locataire de l’Élysée, qui a toujours clamé son innocence, ne peut réprimer un commentaire furieux à voix haute.Quatre mois environ après la dernière visite en Libye, affirme le magistrat, le “premier versement corruptif” part de Libye pour arriver sur le compte d’une société offshore bénéficiant à l’intermédiaire Ziad Takieddine – 5 millions seront transférés au total. Un pacte “inconcevable, inouï, indécent”, a résumé avant lui Philippe Jaeglé, le deuxième procureur financier.Parce qu’il a été “conclu avec (un) régime sanguinaire”, avec “pour objectif de soutenir financièrement la campagne” de “celui qui deviendra le 6e président de la Ve République”.Mais aussi car ce pacte “aurait pu vicier le résultat” de l’élection présidentielle de 2007 et qu’il “risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France”, a-t-il poursuivi.Le parquet national financier (PNF) n’avait pas de “positionnement figé” avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les “explications extravagantes” des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont “renforcé” et “transformé ce positionnement en intime conviction”.Il a souligné que ce dossier avait été “émaillé de mensonges, interférences, manipulations”, notamment de la part de l’ex-locataire de l’Élysée pour empêcher l’avancée de l’enquête – il a “fallu déminer, écarter les fausses pistes”.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.Le ministère public poursuit mercredi à 9H30 ses réquisitions, pour aborder les contreparties supposées et entrer dans le cÅ“ur de la campagne.

Une tache brunâtre au centre du procès d’une mère pour le meurtre de ses filles handicapées

La cour d’assises du Gers s’est penchée mardi, au deuxième jour du procès en appel d’une mère pour le meurtre de ses deux filles polyhandicapées disparues fin 2016, sur l’analyse d’une tache brunâtre découverte dans la chambre des adolescentes.C’est cette tache, présentant l’ADN d’une des deux filles, qui avait conduit, en janvier 2018, à la mise en examen de Naïma Bel Allam, aujourd’hui âgée de 57 ans, pour “homicides volontaires aggravés”, alors qu’elle avait, dans un premier temps, été poursuivie pour “délaissement de mineures”.En l’absence de corps, et alors que l’accusée continue d’affirmer que ses filles sont vivantes, l’existence de cette grande tache sombre d’un mètre sur quarante centimètres sur le parquet du domicile de Nérac (Lot-et-Garonne) représente un enjeu décisif.Mais la cour s’est heurtée aux limites de l’analyse scientifique. Concernant la surface extérieure de la tache, “la recherche chimique de sang est négative”, a affirmé en visioconférence le professeur Christian Doutremepuich qui dirige le laboratoire d’hématologie médico-légale de Bordeaux.Il a toutefois expliqué que la composition de la tache avait pu être “altérée” par un nettoyage intensif. De très nombreux produits détergents, dont de l’eau de Javel, avaient été retrouvés dans la chambre des deux filles, âgées de 12 et 13 ans lors de leur disparition en décembre 2016.S’il est impossible d’établir la présence de sang, l’analyse de la tache a permis d’identifier l’ADN des deux adolescentes, puisque des cellules de la peau ont été retrouvées, a précisé l’expert.- Possible trace de sang -“Inès et Nawal étaient polyhandicapées, et se déplaçaient uniquement sur les fesses”, a fait valoir l’avocat de la défense, Jean-François Renaudie.Menée par l’Institut de recherche criminelle de la  gendarmerie nationale (IRCGN), la morphoanalyse d’une tache présente cette fois sous les lattes du parquet a conclu que l’existence “d’une trace de sang mélangée à d’autres liquides pouvait être soutenue”.En première instance, l’accusée avait argué que ses filles se blessaient souvent avec des échardes. L’ADN d’Inès, la fille aînée de l’accusée, et celui d’une ancienne locataire ont été identifiés sur cette tache.”Je trouve qu’il y a des choses bizarres dans ce dossier”, a déclaré l’accusée. “Mon avocate avait dû faire des pieds et des mains pour obtenir l’identité de la personne dont l’ADN avait été retrouvé sous les lattes. Pourquoi le ministère (public) ne fait pas l’effort d’enquêter dans tous les sens du terme ?”, a interpellé Naïma Bel Allam. Apparaissant à la fois concentrée et détendue, la main soutenant son menton, l’accusée n’a montré aucun signe de tristesse durant l’audience.- “Disparition inquiétante” -Elle n’a pas non plus manifesté de défaillance quand un expert informatique a dévoilé à la cour le contenu de son ordinateur portable, compilant de nombreuses requêtes internet pendant plusieurs mois en 2017, avec des mots-clés comme “avis de recherche”, “disparition inquiétante”, “mineures disparues” ou encore “Interpol”. Placée sur écoute, Naïma Bel Allam avait affirmé avoir “fait une connerie” et “regretter son geste” d’avoir confié ses filles à une inconnue rencontrée sur une aire d’autoroute, dans une conversation avec sa sÅ“ur lue à l’audience par la présidente de la cour d’assises. Cette ex-comptable d’origine marocaine avait initialement déclaré avoir confié ses filles à un couple de Marocains sur une aire d’autoroute en Espagne, une version démentie par les enquêteurs. Lors du procès en première instance, du 17 au 20 juin 2024, elle a déclaré les avoir remises à un “groupe d’amis” dont elle aurait fait la connaissance en 2015 au Maroc.Naïma Bel Allam avait été condamnée en première instance par la cour d’assises du Lot-et-Garonne le 20 juin 2024 à 14 ans de réclusion criminelle. Son procès à Auch pour “meurtres sur mineurs de 15 ans et personnes vulnérables” doit durer jusqu’à jeudi.Mercredi, elle doit être interrogée dans l’après-midi, après la présentation des résultats d’examens psychiatriques et psychologiques de l’accusée et avant les plaidoiries des parties civiles.

Climat: dans le nord, une mine urbaine de recyclage de cuivre monte en puissance

De loin, les montagnes de câbles enchevêtrés ressemblent presque aux terrils du nord de la France, tout proches. On est bien dans un pays minier, mais une “mine urbaine”.Ici, pas de charbon, on extrait le cuivre récupéré dans des kilomètres de vieux câbles électriques collectés un peu partout en France.À Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, 36.000 tonnes de câbles, issus de démolitions de bâtiments, de chutes d’usinage, ou du réseau téléphonique d’Orange ont été recyclés l’an dernier sur le site Recycâbles, coentreprise créée en 2008 par les groupes Suez et Nexans.Après découpage, concassage, broyage en morceaux de plus en plus petits au fil des bruyantes étapes du parcours de recyclage, des grenailles de métal rougeoyant tombent et s’accumulent dans de grands bacs. Il est d’une pureté “quasiment” aussi élevée que s’il était extrait d’une vraie mine, selon Christophe François, directeur d’exploitation du site.”Le principe, c’est celui d’une mine urbaine, on va rechercher la richesse là où elle a déjà été utilisée pour la mettre dans un principe d’économie circulaire. Et l’objectif, c’est toujours de récupérer quasiment 100% de la matière cuivre ou aluminium et de valoriser aussi les plastiques qui sont issus de cette opération”, explique-t-il.L’an passé, 18.000 tonnes de cuivre ou d’aluminium sous forme de grenailles, et 13.000 tonnes de copeaux de plastique destinées à refabriquer notamment des dalles de parking, ont été récupérés.Un pactole à l’heure de l’électrification du monde. Le métal rouge est stratégique tout simplement parce qu’il a, entre autres, la capacité de conduire l’électricité, ce qui le rend incontournable aux véhicules électriques ou pour raccorder les champs éoliens au réseau. Or, la planète n’a pas assez de cuivre vierge. L’agence internationale de l’énergie (AIE) a prévenu en 2024 d’une potentielle tension mondiale, voire de risques de pénurie.- Flambée de la tonne – “Aujourd’hui, la consommation mondiale de cuivre est supérieure à la capacité de production primaire de cuivre”, résume Xavier Mathieu, vice-président métallurgie chez le 2e câblier mondial, Nexans. Et le coût d’une tonne de cuivre, qui a tutoyé les 10.000 dollars la tonne en 2021, “ne descend plus au dessous de 7.500 dollars”, alors qu’il ne valait guère plus de 1.500 dollars il y a deux décennies.Le recyclage, promu d’abord pour réduire les émissions de CO2 du secteur minier, revêt aussi un attrait économique certain pour les opérateurs comme Nexans qui a décidé d’augmenter la capacité de production de sa fonderie de cuivre de Lens, la dernière en France, tout près de Noyelles-Godault.La nouvelle fonderie en construction, un investissement de 90 millions d’euros annoncé en octobre, devrait recycler jusqu’à 80.000 tonnes de cuivre par an.Nexans prévoit ainsi d’augmenter de plus de 50% sa production et de parvenir à 30% de cuivre recyclé dans ses câbles d’ici 2030. Le tout grâce à un système d’économie circulaire: avec de nouveaux équipements d’affinage du métal, elle pourra désormais intégrer les granules de Noyelles-Godault.Actuellement, “les grenailles, des petites billes oblongues, sont trop petites et fondent littéralement dans nos fours” à haute température, explique M. Mathieu.Les grenailles de Noyelles-Godault sont donc quasiment toutes exportées, alors que l’usine voisine de Nexans importe du cuivre neuf et ne dispose pas assez de recyclé pour ses câbles. Selon un rapport du cabinet Olivier Wyman publié en novembre, le manque d’investissement dans la boucle complète du recyclage du métal est général en France, le pays ne recyclant qu’une toute petite partie de sa collecte de métal usagé. Sur 218.000 tonnes de déchets de cuivre récupérés, seulement 66.000 sont recyclées dans l’hexagone, alors que le pays en consomme 257.000 par an. Et 206.000 tonnes sont exportées.La matière première “made in France” est plus que bienvenue à l’heure où entre 35% et 70% des capacités mondiales de raffinage des métaux sont entre les mains de la Chine, selon le rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.Et Nexans en a besoin. Mardi, le groupe a annoncé un accord portant sur un milliard d’euros: il va fournir 450 kilomètres de câbles sous-marins haute tension pour raccorder les champ éoliens au large de la Normandie et d’Oléron, qui doivent être mis en service en 2031 et 2032.Mardi également, dix des 47 projets industriels sélectionnés par Bruxelles pour favoriser l’extraction, la transformation et le recyclage de métaux “stratégiques” afin de réduire la dépendance à la Chine et sécuriser l’approvisionnement de l’industrie, concernent le cuivre: ils sont situés en Espagne, Finlande, France, Italie, Pologne, Portugal, et Roumanie.

Climat: dans le nord, une mine urbaine de recyclage de cuivre monte en puissance

De loin, les montagnes de câbles enchevêtrés ressemblent presque aux terrils du nord de la France, tout proches. On est bien dans un pays minier, mais une “mine urbaine”.Ici, pas de charbon, on extrait le cuivre récupéré dans des kilomètres de vieux câbles électriques collectés un peu partout en France.À Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, 36.000 tonnes de câbles, issus de démolitions de bâtiments, de chutes d’usinage, ou du réseau téléphonique d’Orange ont été recyclés l’an dernier sur le site Recycâbles, coentreprise créée en 2008 par les groupes Suez et Nexans.Après découpage, concassage, broyage en morceaux de plus en plus petits au fil des bruyantes étapes du parcours de recyclage, des grenailles de métal rougeoyant tombent et s’accumulent dans de grands bacs. Il est d’une pureté “quasiment” aussi élevée que s’il était extrait d’une vraie mine, selon Christophe François, directeur d’exploitation du site.”Le principe, c’est celui d’une mine urbaine, on va rechercher la richesse là où elle a déjà été utilisée pour la mettre dans un principe d’économie circulaire. Et l’objectif, c’est toujours de récupérer quasiment 100% de la matière cuivre ou aluminium et de valoriser aussi les plastiques qui sont issus de cette opération”, explique-t-il.L’an passé, 18.000 tonnes de cuivre ou d’aluminium sous forme de grenailles, et 13.000 tonnes de copeaux de plastique destinées à refabriquer notamment des dalles de parking, ont été récupérés.Un pactole à l’heure de l’électrification du monde. Le métal rouge est stratégique tout simplement parce qu’il a, entre autres, la capacité de conduire l’électricité, ce qui le rend incontournable aux véhicules électriques ou pour raccorder les champs éoliens au réseau. Or, la planète n’a pas assez de cuivre vierge. L’agence internationale de l’énergie (AIE) a prévenu en 2024 d’une potentielle tension mondiale, voire de risques de pénurie.- Flambée de la tonne – “Aujourd’hui, la consommation mondiale de cuivre est supérieure à la capacité de production primaire de cuivre”, résume Xavier Mathieu, vice-président métallurgie chez le 2e câblier mondial, Nexans. Et le coût d’une tonne de cuivre, qui a tutoyé les 10.000 dollars la tonne en 2021, “ne descend plus au dessous de 7.500 dollars”, alors qu’il ne valait guère plus de 1.500 dollars il y a deux décennies.Le recyclage, promu d’abord pour réduire les émissions de CO2 du secteur minier, revêt aussi un attrait économique certain pour les opérateurs comme Nexans qui a décidé d’augmenter la capacité de production de sa fonderie de cuivre de Lens, la dernière en France, tout près de Noyelles-Godault.La nouvelle fonderie en construction, un investissement de 90 millions d’euros annoncé en octobre, devrait recycler jusqu’à 80.000 tonnes de cuivre par an.Nexans prévoit ainsi d’augmenter de plus de 50% sa production et de parvenir à 30% de cuivre recyclé dans ses câbles d’ici 2030. Le tout grâce à un système d’économie circulaire: avec de nouveaux équipements d’affinage du métal, elle pourra désormais intégrer les granules de Noyelles-Godault.Actuellement, “les grenailles, des petites billes oblongues, sont trop petites et fondent littéralement dans nos fours” à haute température, explique M. Mathieu.Les grenailles de Noyelles-Godault sont donc quasiment toutes exportées, alors que l’usine voisine de Nexans importe du cuivre neuf et ne dispose pas assez de recyclé pour ses câbles. Selon un rapport du cabinet Olivier Wyman publié en novembre, le manque d’investissement dans la boucle complète du recyclage du métal est général en France, le pays ne recyclant qu’une toute petite partie de sa collecte de métal usagé. Sur 218.000 tonnes de déchets de cuivre récupérés, seulement 66.000 sont recyclées dans l’hexagone, alors que le pays en consomme 257.000 par an. Et 206.000 tonnes sont exportées.La matière première “made in France” est plus que bienvenue à l’heure où entre 35% et 70% des capacités mondiales de raffinage des métaux sont entre les mains de la Chine, selon le rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.Et Nexans en a besoin. Mardi, le groupe a annoncé un accord portant sur un milliard d’euros: il va fournir 450 kilomètres de câbles sous-marins haute tension pour raccorder les champ éoliens au large de la Normandie et d’Oléron, qui doivent être mis en service en 2031 et 2032.Mardi également, dix des 47 projets industriels sélectionnés par Bruxelles pour favoriser l’extraction, la transformation et le recyclage de métaux “stratégiques” afin de réduire la dépendance à la Chine et sécuriser l’approvisionnement de l’industrie, concernent le cuivre: ils sont situés en Espagne, Finlande, France, Italie, Pologne, Portugal, et Roumanie.

Rabbin agressé à Orléans: plus d’un millier de personnes contre l’antisémitisme

“Jusqu’à quand allons nous tolérer ça?”: plus d’un millier de personnes ont défilé en silence mardi à Orléans en soutien au rabbin de la ville violemment agressé en pleine rue devant son fils samedi par un adolescent qui sera jugé fin avril.Dans la foule de 1.300 personnes selon la police, des responsables religieux, des élus locaux, mais aussi beaucoup d’anonymes, qui s’étaient rassemblés devant la synagogue, située en plein coeur de la ville et derrière la cathédrale, avant de marcher dans le silence jusqu’à la place de la République.Parmi eux, des associations juives locales, l’évêque d’Orléans Mgr Blaquart et le président du conseil départemental du culte musulman Mustapha Ettaouzani, dans une ville jusque-là plutôt épargnée par les actes antisémites.Le président de la communauté israélite de la ville, André Druon, a remercié la foule, au nom du rabbin Arié Engelberg et de sa famille.Pour André Druon, la question n’était pas de savoir si un acte antisémite allait se produire mais “quand cela allait arriver”, en dépit d’une “bonne entente” entre communautés à Orléans, pointant la responsabilité de “certains médias et de certains politiques”, sans citer de noms.Il faut “que les gens prennent conscience qu’après vous, ça sera nous. Donc méfiez-vous”, a-t-il averti. “Jusqu’à quand nous allons tolérer ce genre de choses?”.Pour la présidente de la Licra dans le Loiret Joëlle Gellert, ce soutien “extrêmement important réjouit”, face à un “acte horrible en présence d’un enfant” qui met “en difficulté les piliers de la République”.”Je suis très attristée”, a aussi déclaré Mélanie, 44 ans, qui a décidé de se rendre à la marche “pour que tout le monde sache qu’il ne faut pas laisser passer des choses comme ça. Ca rappelle de très mauvais souvenirs”, a-t-elle ajouté.Lors de l’agression, survenue “aux environs de 13H40” samedi, le rabbin Arié Engelberg, qui était accompagné de son fils, a été abordé par un mineur “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”, avait rappelé le parquet dans un communiqué.- “Solidarité” -Le mineur interpellé samedi après l’agression sera jugé le 23 avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a appris l’AFP mardi auprès de son avocat et du parquet général.Il sera jugé des chefs de violences volontaires “commises en raison de l’appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion”, a précisé la procureure. C’est “un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d’un an” sans avoir une formation particulière, a aussi dit Me Bouteillan, confirmant une information de BFMTV.Son client a déclaré lors de sa garde à vue “être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”, selon un communiqué de la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren.Il a été placé en détention provisoire.Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, “il nie être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau va par ailleurs demander aux préfets de sécuriser les lieux de culte juifs, a-t-il annoncé mardi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblé nationale.M. Retailleau a indiqué avoir appelé le rabbin d’Orléans, tout comme le Premier ministre François Bayrou, “pour lui dire notre soutien” et “la solidarité de toute la nation française”.En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait déploré en janvier un niveau “historique” de ces attaques, avec une “explosion” après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour “ anéantir ” le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza.Â