Soudan: des observateurs accusent l’armée d’une frappe meurtrière sur un marché du Darfour

Un observatoire de guerre a accusé mardi l’armée d’avoir mené une frappe contre le marché d’une ville tenue par les rebelles au Darfour-Nord, dans l’ouest du Soudan, qui pourrait s’avérer comme l’une des plus meurtrières de la guerre qui dure depuis deux ans.Le groupe Emergency Lawyers, composé d’avocats bénévoles, ainsi que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont déclaré que l’attaque avait fait des centaines de morts.”Nous avons compté 270 corps enterrés et 380 blessés”, a déclaré à l’AFP un habitant de la région de Tora et un autre habitant a confirmé ce bilan. Ces deux témoins ont refusé d’être identifiés pour des raisons de sécurité.Selon le collectif d’avocats pro-démocratie, qui documente les violations des droits humains depuis le début de la guerre en avril 2023, “les avions de l’armée soudanaise ont perpétré un horrible massacre en frappant aveuglément le marché de Tora, au Darfour-Nord, tuant des centaines de civils et en blessant grièvement des dizaines ”.Les paramilitaires ont également imputé à l’armée la responsabilité du “massacre” survenu lundi, quelques jours après la reprise par l’armée du palais présidentiel de Khartoum.L’AFP n’était pas en mesure de vérifier les chiffres avancés par le collectif, ni de joindre les médecins sur place en raison d’une coupure des communications au Darfour.L’armée n’a pas confirmé explicitement cette frappe mais a démenti viser des civils.Interrogé par l’AFP, son porte-parole Nabil Abdallah a dénoncé des “accusations mensongères”.”Nous veillons dans les frappes aériennes à respecter les règles d’engagement conformément au droit international et nous ne pouvons en aucun cas viser des civils innocents”, a-t-il déclaré.Une association de défense des droits humains, la Coordination générale des camps de déplacés et de réfugiés du Darfour, a cependant déclaré que le “bombardement délibéré” du marché par l’armée constituait un “crime contre l’humanité”.”Il est profondément regrettable que certains justifient le meurtre d’innocents sous prétexte de la présence de l’une des parties au conflit”, a-t-elle ajouté.Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, que l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier, laissent apercevoir des corps carbonisés et des piles de débris fumantes.En deux ans, la guerre entre l’armée et les FSR a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure. En raison d’un effondrement presque total du système de santé au Soudan, il est difficile de confirmer les bilans.- La bataille du Darfour -L’ancien envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan, Tom Perriello, avait déclaré en mai 2024 que selon certaines estimations, la guerre aurait fait à cette date 150.000 morts.En décembre, le groupe d’avocats avait signalé une frappe similaire de l’armée sur un marché de l’Etat du Darfour-Nord ayant tué plus de 100 personnes.Les Nations unies ont par la suite confirmé un bilan “d’au moins 80” morts.La vaste région du Darfour a été le théâtre de certaines des pires atrocités de la guerre, notamment des bombardements avec des barils explosifs sur des zones civiles, des attaques des paramilitaires sur des camps de déplacés touchés par la famine ainsi qu’une violence ethnique généralisée.L’armée conserve sa prédominance dans les airs grâce à son aviation, qui frappe régulièrement les positions des paramilitaires.El-Facher, la capitale du Darfour-Nord, située à 40 kilomètres au sud de Tora, est la seule capitale provinciale que les FSR n’ont pas conquise, malgré le siège de la ville depuis dix mois et les attaques régulières contre les camps de déplacés qui l’entourent.Selon les analystes, la stratégie des paramilitaires pourrait consister à maintenir l’armée occupée à Khartoum tout en s’efforçant de consolider leur emprise sur le Darfour.Vendredi, l’armée a repris le palais présidentiel à Khartoum et a depuis lancé une “opération de nettoyage” visant à chasser les combattants des FSR des principales institutions du centre de la capitale.Depuis le début de la guerre, les deux belligérants sont accusés de crimes de guerre contre les civils, notamment les bombardements aveugles de marchés et de quartiers habités.

Soudan: des observateurs accusent l’armée d’une frappe meurtrière sur un marché du Darfour

Un observatoire de guerre a accusé mardi l’armée d’avoir mené une frappe contre le marché d’une ville tenue par les rebelles au Darfour-Nord, dans l’ouest du Soudan, qui pourrait s’avérer comme l’une des plus meurtrières de la guerre qui dure depuis deux ans.Le groupe Emergency Lawyers, composé d’avocats bénévoles, ainsi que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont déclaré que l’attaque avait fait des centaines de morts.”Nous avons compté 270 corps enterrés et 380 blessés”, a déclaré à l’AFP un habitant de la région de Tora et un autre habitant a confirmé ce bilan. Ces deux témoins ont refusé d’être identifiés pour des raisons de sécurité.Selon le collectif d’avocats pro-démocratie, qui documente les violations des droits humains depuis le début de la guerre en avril 2023, “les avions de l’armée soudanaise ont perpétré un horrible massacre en frappant aveuglément le marché de Tora, au Darfour-Nord, tuant des centaines de civils et en blessant grièvement des dizaines ”.Les paramilitaires ont également imputé à l’armée la responsabilité du “massacre” survenu lundi, quelques jours après la reprise par l’armée du palais présidentiel de Khartoum.L’AFP n’était pas en mesure de vérifier les chiffres avancés par le collectif, ni de joindre les médecins sur place en raison d’une coupure des communications au Darfour.L’armée n’a pas confirmé explicitement cette frappe mais a démenti viser des civils.Interrogé par l’AFP, son porte-parole Nabil Abdallah a dénoncé des “accusations mensongères”.”Nous veillons dans les frappes aériennes à respecter les règles d’engagement conformément au droit international et nous ne pouvons en aucun cas viser des civils innocents”, a-t-il déclaré.Une association de défense des droits humains, la Coordination générale des camps de déplacés et de réfugiés du Darfour, a cependant déclaré que le “bombardement délibéré” du marché par l’armée constituait un “crime contre l’humanité”.”Il est profondément regrettable que certains justifient le meurtre d’innocents sous prétexte de la présence de l’une des parties au conflit”, a-t-elle ajouté.Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, que l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier, laissent apercevoir des corps carbonisés et des piles de débris fumantes.En deux ans, la guerre entre l’armée et les FSR a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure. En raison d’un effondrement presque total du système de santé au Soudan, il est difficile de confirmer les bilans.- La bataille du Darfour -L’ancien envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan, Tom Perriello, avait déclaré en mai 2024 que selon certaines estimations, la guerre aurait fait à cette date 150.000 morts.En décembre, le groupe d’avocats avait signalé une frappe similaire de l’armée sur un marché de l’Etat du Darfour-Nord ayant tué plus de 100 personnes.Les Nations unies ont par la suite confirmé un bilan “d’au moins 80” morts.La vaste région du Darfour a été le théâtre de certaines des pires atrocités de la guerre, notamment des bombardements avec des barils explosifs sur des zones civiles, des attaques des paramilitaires sur des camps de déplacés touchés par la famine ainsi qu’une violence ethnique généralisée.L’armée conserve sa prédominance dans les airs grâce à son aviation, qui frappe régulièrement les positions des paramilitaires.El-Facher, la capitale du Darfour-Nord, située à 40 kilomètres au sud de Tora, est la seule capitale provinciale que les FSR n’ont pas conquise, malgré le siège de la ville depuis dix mois et les attaques régulières contre les camps de déplacés qui l’entourent.Selon les analystes, la stratégie des paramilitaires pourrait consister à maintenir l’armée occupée à Khartoum tout en s’efforçant de consolider leur emprise sur le Darfour.Vendredi, l’armée a repris le palais présidentiel à Khartoum et a depuis lancé une “opération de nettoyage” visant à chasser les combattants des FSR des principales institutions du centre de la capitale.Depuis le début de la guerre, les deux belligérants sont accusés de crimes de guerre contre les civils, notamment les bombardements aveugles de marchés et de quartiers habités.

Faux gras? Scientists craft ‘more ethical’ version of French delicacy

Foie gras — the fattened liver of ducks or geese — is a French delicacy prized for its rich, buttery flavor. But its production, which involves force-feeding the animals, has led to bans in several countries.Now, a team of scientists says they’ve developed a more ethical alternative: one that mimics the taste and texture of the dish, minus the controversy.The results were published Tuesday in the journal Physics of Fluids.”It was always a dream to make foie gras more accessible and better for animal welfare,” said lead author Thomas Vilgis, a professor of food science at the Max Planck Institute for Polymer Research in Mainz, Germany. “It’s good to stop these force-feeding practices —- or at least reduce them.”Vilgis and his colleagues from his own institute and the University of Southern Denmark were adamant about one thing: no outside additives.They initially tried cooking collagen from the birds’ skin and bones into the liver-fat emulsion, but the result lacked the signature silky texture.Then came the breakthrough: treating the fat with the bird’s own lipases: enzymes the body naturally uses to break down fats. This tweak replicated a key part of the foie gras formation process, without resorting to force-feeding.”At the end of the process, it allows the fat to recrystallize into the large crystals which form aggregates like the ones we see in the original foie gras,” Vilgis said.According to the authors, the elegance of the method lies in its simplicity: harvest the liver and fat, treat the fat with lipases, mix, sterilize — and voila.Laser microscopy gave the new product a thumbs-up: the emulsion structure, fat droplet size, and shape closely matched traditional foie gras. Even the aroma passed the test.To test texture, the team turned to industrial compression devices -— machines that gently press on food samples to measure firmness. The new foie gras held up well, offering a mouthfeel strikingly close to the original.”We could really see the influence of these large fat particles, which we call in the paper ‘percolating clusters,'” Vilgis said. “At the beginning of the ‘bite,’ these large clusters have a high resistance, creating a similar mouthfeel of elasticity -— without being too rubbery like after the collagen or gelatin addition.”Vilgis has filed a patent for the process and now hopes to partner with companies to bring this kinder foie gras to market.

“On croule sous le travail”: journée de grève à la Société Générale

“Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: au siège de la Défense comme dans plusieurs villes de France, la banque Société Générale fait face à un mouvement de grève mardi à l’appel des syndicats, pour la première fois depuis l’arrivée de son patron Slawomir Krupa en 2023.Mécontents des négociations sur les salaires, l’ensemble des syndicats du groupe ont appelé à la grève, chose rare dans le secteur bancaire.Une cinquantaine de salariés étaient réunis dans la matinée devant le siège de Société Générale à La Défense, près de Paris.”Slawomir, ne pense pas qu’à ta tirelire”: les manifestants ont placardé autour de l’entrée du bâtiment des affiches visant le directeur général de la banque. L’intersyndicale a lancé ce mouvement après l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) fin 2024, qui a été “la goutte d’eau”, explique à l’AFP Jean-Benoît Robitaillie, de la CFTC, mobilisé devant le siège.- “Enveloppe” de la direction -Le syndicaliste dénonce “un dialogue social au point mort”. “Alors que c’est la troisième année consécutive de suppressions d’emplois et que le groupe fait 4,2 milliards de bénéfices (bénéfice net pour l’année 2024, NDLR), ça ne passe pas du tout”.À Lille, 60 personnes environ ont manifesté devant le siège régional, brandissant des pancartes “Krupa ça va pas, on traite pas les salariés comme ça” ou “SG en colère, y en a marre de la galère”. Benoit Szatkowski, élu CFDT, dénonce “des économies à tous les étages sur le dos des salariés”. Pour Olivier Riccelli, salarié syndiqué CGT, “quand les banquiers commencent à descendre dans la rue, il faut peut-être y voir un message de ras-le-bol”. Les syndicats (CFDT, CFTC, CGT et SNB CFE-CGC) dénoncent la politique de rémunération du groupe, pas à la “hauteur des efforts engagés”, et les “freins à la mobilité”, ainsi que des “conditions de travail toujours détériorées” au fil des “plans de restructuration successifs”. La direction se dit elle attachée au dialogue avec ses partenaires sociaux. Malgré l’absence d’accord sur les NAO, elle “compte attribuer en 2025 une enveloppe représentant environ 3% de la masse salariale (…) au travers de différentes mesures collectives et individuelles”, plus que le “niveau de l’inflation prévu” cette année. Cela représenterait “près de 353 millions d’euros”, précise l’entreprise. – “Une pression terrible” -Mais, outre les revendications salariales, “de nombreux salariés ne reconnaissent plus le groupe dans lequel ils ont travaillé” et “attendent d’être entendus, reconnus et associés aux transformations en cours”, explique Jean-Benoît Robitaillie. “Moi, ce que j’adore dans mon métier, c’est pouvoir accompagner les clients (…) Et aujourd’hui, on n’a plus du tout cette notion-là parce qu’on nous demande de travailler à la chaîne”, regrette auprès de l’AFP une employée d’agence sous couvert d’anonymat, présent à la manifestation lilloise. “Comment on fait pour satisfaire les clients quand on croule sous le travail ?”, confirme une salariée devant le siège parisien souhaitant rester anonyme. “Ça entraîne une pression terrible et un mal-être pour les employés”. “La crainte dans l’avenir et la difficulté à se projeter gagne toutes les strates de l’entreprise, même au siège, et plus seulement dans les agences qui sont en première ligne”, explique à l’AFP Jean-Marc, salarié depuis 20 ans qui ne souhaite pas donner son nom, également présent à La Défense. La fusion en 2023 des deux réseaux historiques, Société Générale et Crédit du Nord, s’accompagne de 3.700 suppressions de postes en agences, toujours en cours, et d’environ 950 suppressions dans les fonctions centrales.”Ça a été très compliqué, notamment dans notre région, puisqu’on avait beaucoup de salariés Crédit du Nord à former”, souligne Ludivine Perreaut, déléguée CGT, dans la manifestation lilloise. Depuis son arrivée à la tête de la banque en mai 2023, Slawomir Krupa mène plusieurs chantiers de transformation, avec la vente des filiales jugées moins rentables et une chasse aux coûts à tous les étages, dont l’impact est particulièrement fort sur l’emploi.Il a indiqué le 11 mars au quotidien britannique The Financial Times que “rien n’était sacré” dans son travail pour réduire les coûts.Le groupe emploie environ 119.000 personnes dans le monde, dont 56.000 en France.etr-pim-las-jco/abb/ib

Début du procès des faux meubles XVIIIe acquis par le château de Versailles

Le patrimoine et l’argent, beaucoup d’argent… Le procès de six personnes jugées en lien avec un trafic de fausses chaises du XVIIIe siècle, qui ont dupé jusqu’au château de Versailles, s’est ouvert mardi au tribunal de Pontoise.À mille lieues des étincelantes dorures du château du Roi-Soleil, c’est sous les sombres boiseries modernes du tribunal correctionnel du Val-d’Oise que la justice a commencé cette plongée d’une semaine dans le microcosme feutré des antiquaires et des monuments historiques.Six personnes, au premier rang desquelles l’expert référence du mobilier royal du XVIIIe et un menuisier meilleur ouvrier de France, ainsi qu’une prestigieuse galerie d’antiquaires comparaissent pour ce scandale qui a secoué ce petit milieu d’initiés, où les ventes se chiffrent en sommes à multiples zéros.Une exceptionnelle paire de chaises garnies du salon de compagnie de Mme du Barry, dernière favorite de Louis XV, du maître menuisier Louis Delanois? Deux chaises issues du pavillon du Belvédère du petit Trianon de Marie-Antoinette dans le parc du château de Versailles et classées trésor national? Une bergère signée Jean-Baptiste Sené, illustre ébéniste du XVIIIe? Derrière ces raretés se cachait une supercherie de haut vol.Revendus à prix d’or par des antiquaires au château de Versailles ou à des collectionneurs fortunés comme un héritier Hermès ou un prince du Qatar, ces chefs-d’Å“uvre de raffinement de l’art français se sont avérés être de parfaites copies. Le préjudice total est évalué à 4,5 millions d’euros.Produite par l’expert de l’art Bill Pallot, auteur de l’ouvrage de référence mondial sur le mobilier français du XVIIIe, en association avec le sculpteur de renom Bruno Desnoues, la série de faux meubles a trompé entre 2008 et 2015 aussi bien les conservateurs que les galeries spécialisées.Une communauté fermée que l’épouse de Bruno Desnoues a décrite lors de l’instruction comme “un milieu détestable, où les antiquaires veulent faire de l’argent à tout prix”.- Méandres de l’argent -Pour le premier jour d’audience, le tribunal a commencé par la fin de l’histoire en se penchant sur le cas d’un couple de Portugais, un régisseur et une coiffeuse vivant dans le Val-d’Oise. C’est leur grand train de vie qui a attiré l’attention de Tracfin et entraîné fortuitement la révélation de cet incroyable trafic passé inaperçu depuis des années.Les enquêteurs découvrent que le couple, qui ne déclare pas plus de 2.500 euros de revenus mensuels, dispose en réalité d’un patrimoine de 1,2 million d’euros. Outre son domicile dans le Val-d’Oise, il est propriétaire de plusieurs appartements au Portugal achetés en investissements locatifs.En remontant le fil, le mari se révèle être l’homme à tout faire de galeries d’art parisiennes et être en cheville avec le sculpteur Bruno Desnoues du faubourg Saint-Antoine, quartier historique du travail du bois et de l’ébénisterie à Paris. Pour cet “ami de 30 ans”, le régisseur effectue des ventes non déclarées d’objets d’art et blanchit sur ses propres comptes au Portugal l’argent des commissions des ventes de faux meubles, exfiltré d’urgence d’un compte suisse de Desnoues suite à un ultimatum de sa banque.Se montrant ému aux larmes à la barre, le prévenu, poursuivi pour fraude fiscale, feint devant le tribunal l’ignorance des lois françaises et plaide à grands cris la naïveté. Sur les bancs de la défense, ses déclarations font sourire.Le sculpteur estime que son interlocuteur s’est accaparé plusieurs centaines de milliers d’euros non déclarés, ne lui en rendant qu’une petite partie en espèce.”J’ai fait une grosse erreur. C’est à mon nom uniquement, mais dans ma tête, c’est à lui!”, soutient le régisseur de 63 ans, carreleur de formation introduit par hasard dans le monde des galeries en reprenant l’emploi d’un Portugais rentré au pays.Quant à Bruno Desnoues, plus de 200.000 euros en liquide ont été découverts chez lui en perquisition. “Je suis branché travail, sculpture. L’argent, ça ne m’a jamais passionné”, assure-t-il. 

La FNSEA en congrès pour tourner la page des élections et remobiliser les troupes

Le puissant syndicat agricole FNSEA se réunit de mardi à jeudi à Grenoble pour un congrès qui sera autant l’occasion d’un bilan après son recul aux élections professionnelles, que d’un appel à la mobilisation au service de la souveraineté alimentaire.”Tout n’est pas réglé”, a prévenu le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse en amont du congrès.En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l’engagement du président Emmanuel Macron à tout faire “pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne”, le compte n’y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des “propositions à faire” et “des attentes” fortes pour “réarmer” l’agriculture française.Au rang des attentes, il a énuméré “la question du stockage de l’eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l’attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification…”.Ce congrès annuel, qui rassemble jusqu’à un millier d’adhérents, envoie un “double signal”, a déclaré mardi Arnaud Rousseau dans son discours d’ouverture selon le compte X du syndicat, la première journée étant réservée aux adhérents.”La combativité pour répondre à la colère agricole et faire face aux nouvelles pressions” liées à la géopolitique et à “l’inertie des pouvoirs publics”. Mais aussi la “responsabilité, pour rebondir, prendre de la hauteur sur nos résultats (…) et accélérer la transformation du réseau”, après des élections professionnelles en janvier qui ont vu le syndicat historique perdre sa majorité absolue.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs reste la première force syndicale chez les agriculteurs, mais passe pour la première fois sous la barre des 50% (avec 46,7% des voix). Le duo conserve toutefois la présidence de 83 chambres sur 101, ainsi que celle de l’entité nationale Chambres d’agriculture France.Ce recul dans le vote paysan a aussi un impact financier, le syndicat estimant qu’il devrait “perdre entre 700.000 et 900.000 euros par an” de subventions publiques. Pas de quoi lancer un plan social mais sans doute quelques “adaptations”.- “Autonomie stratégique alimentaire” -Cette année, le choix de Grenoble, ville ancrée dans un territoire qui compte des plaines et des montagnes, de l’arboriculture (noix) et de l’élevage (ovin et bovin notamment), est à l’image de la diversité des productions françaises et de ses adhérents, selon le syndicat.Après la crise de l’an dernier et un Salon de l’agriculture apaisé en début d’année, le syndicat estime qu’il n’est “pas question” de renoncer à batailler, même s’il “voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer” sur les questions agricoles.La FNSEA attend toujours de l’exécutif “une vision pour l’agriculture” reposant notamment sur “une ambition européenne” face aux menaces commerciales américaines, chinoises ou russes.Dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron mi-mars, Arnaud Rousseau dit les agriculteurs prêts à se mobiliser pour atteindre “l’autonomie stratégique alimentaire”.Pour y parvenir, il propose trois “mouvements majeurs”: tout d’abord, le maintien d’un budget dédié de la Politique agricole commune (PAC), qui soit à la hauteur des enjeux stratégiques actuels entre menace russe et taxes américaines.Il demande aussi de mettre fin à “l’Europe passoire”, qui laisse entrer des denrées produites dans des conditions ne respectant pas les standards européens et favorisent une “concurrence déloyale”.Ces questions seront centrales dans les débats au congrès, de même que le suivi du calendrier parlementaire concernant différents textes ayant trait à l’agriculture.Après la censure par le Conseil constitutionnel d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, la FNSEA a estimé que la décision préservait les “fondamentaux de la loi” – dont la consécration de l’agriculture comme étant d’intérêt général majeur ou le principe du “pas d’interdiction sans solution” pour les produits phytosanitaires – mais a appelé “à accélérer les mesures de simplification”. Le congrès sera aussi l’occasion jeudi d’une table ronde réunissant le spécialiste de géopolitique Pascal Boniface et le sociologue Jean Viard, avant le traditionnel discours de clôture, prononcé par le ou la ministre de l’Agriculture (Annie Genevard cette année), qui n’assiste par ailleurs à aucun autre congrès de syndicat agricole.

La FNSEA en congrès pour tourner la page des élections et remobiliser les troupes

Le puissant syndicat agricole FNSEA se réunit de mardi à jeudi à Grenoble pour un congrès qui sera autant l’occasion d’un bilan après son recul aux élections professionnelles, que d’un appel à la mobilisation au service de la souveraineté alimentaire.”Tout n’est pas réglé”, a prévenu le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse en amont du congrès.En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l’engagement du président Emmanuel Macron à tout faire “pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne”, le compte n’y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des “propositions à faire” et “des attentes” fortes pour “réarmer” l’agriculture française.Au rang des attentes, il a énuméré “la question du stockage de l’eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l’attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification…”.Ce congrès annuel, qui rassemble jusqu’à un millier d’adhérents, envoie un “double signal”, a déclaré mardi Arnaud Rousseau dans son discours d’ouverture selon le compte X du syndicat, la première journée étant réservée aux adhérents.”La combativité pour répondre à la colère agricole et faire face aux nouvelles pressions” liées à la géopolitique et à “l’inertie des pouvoirs publics”. Mais aussi la “responsabilité, pour rebondir, prendre de la hauteur sur nos résultats (…) et accélérer la transformation du réseau”, après des élections professionnelles en janvier qui ont vu le syndicat historique perdre sa majorité absolue.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs reste la première force syndicale chez les agriculteurs, mais passe pour la première fois sous la barre des 50% (avec 46,7% des voix). Le duo conserve toutefois la présidence de 83 chambres sur 101, ainsi que celle de l’entité nationale Chambres d’agriculture France.Ce recul dans le vote paysan a aussi un impact financier, le syndicat estimant qu’il devrait “perdre entre 700.000 et 900.000 euros par an” de subventions publiques. Pas de quoi lancer un plan social mais sans doute quelques “adaptations”.- “Autonomie stratégique alimentaire” -Cette année, le choix de Grenoble, ville ancrée dans un territoire qui compte des plaines et des montagnes, de l’arboriculture (noix) et de l’élevage (ovin et bovin notamment), est à l’image de la diversité des productions françaises et de ses adhérents, selon le syndicat.Après la crise de l’an dernier et un Salon de l’agriculture apaisé en début d’année, le syndicat estime qu’il n’est “pas question” de renoncer à batailler, même s’il “voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer” sur les questions agricoles.La FNSEA attend toujours de l’exécutif “une vision pour l’agriculture” reposant notamment sur “une ambition européenne” face aux menaces commerciales américaines, chinoises ou russes.Dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron mi-mars, Arnaud Rousseau dit les agriculteurs prêts à se mobiliser pour atteindre “l’autonomie stratégique alimentaire”.Pour y parvenir, il propose trois “mouvements majeurs”: tout d’abord, le maintien d’un budget dédié de la Politique agricole commune (PAC), qui soit à la hauteur des enjeux stratégiques actuels entre menace russe et taxes américaines.Il demande aussi de mettre fin à “l’Europe passoire”, qui laisse entrer des denrées produites dans des conditions ne respectant pas les standards européens et favorisent une “concurrence déloyale”.Ces questions seront centrales dans les débats au congrès, de même que le suivi du calendrier parlementaire concernant différents textes ayant trait à l’agriculture.Après la censure par le Conseil constitutionnel d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, la FNSEA a estimé que la décision préservait les “fondamentaux de la loi” – dont la consécration de l’agriculture comme étant d’intérêt général majeur ou le principe du “pas d’interdiction sans solution” pour les produits phytosanitaires – mais a appelé “à accélérer les mesures de simplification”. Le congrès sera aussi l’occasion jeudi d’une table ronde réunissant le spécialiste de géopolitique Pascal Boniface et le sociologue Jean Viard, avant le traditionnel discours de clôture, prononcé par le ou la ministre de l’Agriculture (Annie Genevard cette année), qui n’assiste par ailleurs à aucun autre congrès de syndicat agricole.

Wall Street sans grand entrain, entre politique commerciale et confiance des consommateurs

La Bourse de New York évolue en légère hausse mardi, retenue par une confiance des consommateurs en berne, et évaluant les derniers propos Donald Trump concernant la guerre commerciale qu’il a lancée contre les partenaires de Washington.Vers 14H20 GMT, le Dow Jones prenait 0,07%, l’indice Nasdaq 0,22% et l’indice élargi S&P 500 0,19%.La confiance des consommateurs s’est encore fortement contractée en mars aux Etats-Unis, en dessous des attentes des analystes, selon un indice publié mardi pointant que les sondés voient désormais l’avenir de manière “particulièrement morose”.Un indice évaluant cette confiance, de l’association professionnelle Conference Board, a perdu 7,2 points en un mois, à 92,9. Les analystes anticipaient un moindre recul, autour de 93,5, selon le consensus publié par MarketWatch.Autre donnée publiée quelques dizaines de minutes après l’ouverture de Wall Street, les ventes de logements neufs ont progressé au mois de février aux Etats-Unis et quasiment en ligne avec les attentes des marchés, avec un prix de vente qui a en revanche reculé par rapport au mois précédent, selon les données du département du Commerce.En février, 676.000 maisons et appartements neufs ont été vendus, en rythme annualisé – un chiffre mensuel projeté sur un an à ce rythme de vente -, en légère augmentation comparé aux 664.000 ventes enregistrées un mois plutôt, dont les données ont été révisées à la hausse.Pour Adam Sarhan, de 50 Park Investments, l’absence de grand changement de dynamique de la place américaine à la suite de ces publications réside dans le fait que le marché reste surtout “à la merci des gros titres”, notamment en ce qui concerne les droits de douane.Des informations de presse publiées ce weekend affirment que les droits de douane “réciproques” prévus par Donald Trump le 2 avril seront davantage ciblés qu’initialement escomptés. Lundi, face à la presse, le président américain a dit qu’il pourrait “donner des répits à de nombreux pays” concernant ces surtaxes.Il a par ailleurs annoncé le même jour que les pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien seraient frappés de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux Etats-Unis.De plus, “le marché est très survendu” et “nous arrivons à la fin du mois, à la fin du trimestre”, ce qui peut tirer Wall Street dans le positif, relève auprès de l’AFP Adam Sarhan.Dans ce contexte, vers 14H15 GMT sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait légèrement à 4,32% contre 4,34% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, le pionnier des véhicules électriques Tesla reculait (-1,55%) alors que ses ventes ont plongé en Europe depuis le début de l’année, sur fond de fronde de certains consommateurs contre son patron Elon Musk, devenu  proche allié de Donald Trump, mais aussi d’un vieillissement de sa gamme.Trump Media, le groupe de médias du président américain, bondissait (+8,05%) après l’annonce d’un accord avec la plateforme Crypto.com pour lancer des ETF (fonds répliquant la performance d’un panier de titres) et d’autres produits financiers.La compagnie de services de cybersécurité sur le cloud Cloudflare était recherchée (+4,16%) après un double relèvement de la recommandation d’achat des analystes de Bank of America.Le groupe agroalimentaire McCormick (-1,14%), connu pour ses épices notamment sous la marque Ducros, était sanctionné pour des résultats au premier trimestre globalement en deçà des attentes, avec un bénéfice net rapporté par action de 60 cents alors que les analystes tablaient sur 64 cents.

L’UE relance l’exploitation minière pour s’affranchir de la Chine

L’Europe a dévoilé mardi 47 projets pour exploiter ses terres rares et métaux stratégiques, comme le lithium indispensable aux batteries des voitures électriques, afin de réduire sa dépendance à la Chine et sécuriser son industrie.Secouée par la pandémie de Covid puis par la guerre en Ukraine, l’Union européenne a appris dans la douleur qu’un recours excessif aux importations pour certaines matières premières critiques pouvait mettre à l’arrêt ses chaînes d’approvisionnement.”Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain”, a averti mardi le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.Il a dévoilé 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen.Ces projets, qui incluent l’ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de Tungstene dans l’UE, bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen.Avec la volonté d’aller vite, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. “Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois”, a reconnu le responsable français.- Allier et Alsace -Les projets présentés mardi sont implantés dans 13 pays membres. Huit d’entre eux sont situés en France, dont deux projets d’extraction de lithium dans l’Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet).”Pendant longtemps, les matières premières ont été l’angle mort de notre politique industrielle. Trop compliqué, trop cher, trop long à produire, l’Europe a préféré acheter quasi exclusivement, en dehors de ses frontières, la plupart des matières premières dont elle avait besoin”, a expliqué Stéphane Séjourné, assurant que cette époque était révolue.L’UE a adopté l’an dernier une législation pour sécuriser ses approvisionnements. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions.”Il n’y a pas de décarbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricité. Pas d’industrie de défense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systèmes de ciblage – et pour lesquelles nous dépendons à 100% de la matière raffinée chinoise”, a énuméré le responsable français. “Pas d’industrie tout court, sans cuivre, sans aluminium ou sans le manganèse qui vient renforcer la structure de l’acier”.Le plan européen se décline en plusieurs volets: extraire davantage de matières premières en Europe (mais aussi les transformer et les recycler), diversifier les fournisseurs étrangers, développer des achats en commun pour réduire les coûts et constituer des stocks stratégiques.- “Ouvrir de nouvelles mines” -Mais la priorité pour l’UE est d’abord d’exploiter ses propres ressources tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des militants écologistes. “Soyons clairs: nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe”, a martelé Stéphane Séjourné, affirmant que le Vieux continent pouvait par exemple devenir “totalement autonome en lithium” d’ici cinq ans.Les projets sélectionnés comme stratégiques bénéficieront de permis accélérés. Le délai d’octroi des autorisations ne devra pas dépasser 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour les projets de traitement et de recyclage.Jusqu’à deux milliards d’euros de financements seront disponibles sous forme de prêts, garanties et subventions, a promis Stéphane Séjourné. Il affirme cependant que leur simple labellisation permettra de les rendre économiquement viables.Au total, la Commission européenne a reçu 170 candidatures de projets, dont 49 se situent hors du territoire de l’UE, y compris au Groenland et en Ukraine. Ces derniers pourront aussi prétendre au statut de projet stratégique européen. Les projets de pays tiers retenus seront annoncés “dans les prochaines semaines”.La législation européenne établit une liste de 17 matières premières stratégiques comme le cobalt, le nickel et l’aluminium pour lesquelles elle fixe des objectifs chiffrés. Pour chacune d’elles, l’UE doit pouvoir d’ici à 2030 assurer sur son territoire au moins 10% des besoins d’extraction, 40% de la transformation et 25% du recyclage.Et pour chacune d’elles, l’UE ne devra pas dépendre d’un pays tiers unique pour plus de 65% de ses besoins.

L’UE relance l’exploitation minière pour s’affranchir de la Chine

L’Europe a dévoilé mardi 47 projets pour exploiter ses terres rares et métaux stratégiques, comme le lithium indispensable aux batteries des voitures électriques, afin de réduire sa dépendance à la Chine et sécuriser son industrie.Secouée par la pandémie de Covid puis par la guerre en Ukraine, l’Union européenne a appris dans la douleur qu’un recours excessif aux importations pour certaines matières premières critiques pouvait mettre à l’arrêt ses chaînes d’approvisionnement.”Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain”, a averti mardi le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.Il a dévoilé 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen.Ces projets, qui incluent l’ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de Tungstene dans l’UE, bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen.Avec la volonté d’aller vite, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. “Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois”, a reconnu le responsable français.- Allier et Alsace -Les projets présentés mardi sont implantés dans 13 pays membres. Huit d’entre eux sont situés en France, dont deux projets d’extraction de lithium dans l’Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet).”Pendant longtemps, les matières premières ont été l’angle mort de notre politique industrielle. Trop compliqué, trop cher, trop long à produire, l’Europe a préféré acheter quasi exclusivement, en dehors de ses frontières, la plupart des matières premières dont elle avait besoin”, a expliqué Stéphane Séjourné, assurant que cette époque était révolue.L’UE a adopté l’an dernier une législation pour sécuriser ses approvisionnements. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions.”Il n’y a pas de décarbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricité. Pas d’industrie de défense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systèmes de ciblage – et pour lesquelles nous dépendons à 100% de la matière raffinée chinoise”, a énuméré le responsable français. “Pas d’industrie tout court, sans cuivre, sans aluminium ou sans le manganèse qui vient renforcer la structure de l’acier”.Le plan européen se décline en plusieurs volets: extraire davantage de matières premières en Europe (mais aussi les transformer et les recycler), diversifier les fournisseurs étrangers, développer des achats en commun pour réduire les coûts et constituer des stocks stratégiques.- “Ouvrir de nouvelles mines” -Mais la priorité pour l’UE est d’abord d’exploiter ses propres ressources tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des militants écologistes. “Soyons clairs: nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe”, a martelé Stéphane Séjourné, affirmant que le Vieux continent pouvait par exemple devenir “totalement autonome en lithium” d’ici cinq ans.Les projets sélectionnés comme stratégiques bénéficieront de permis accélérés. Le délai d’octroi des autorisations ne devra pas dépasser 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour les projets de traitement et de recyclage.Jusqu’à deux milliards d’euros de financements seront disponibles sous forme de prêts, garanties et subventions, a promis Stéphane Séjourné. Il affirme cependant que leur simple labellisation permettra de les rendre économiquement viables.Au total, la Commission européenne a reçu 170 candidatures de projets, dont 49 se situent hors du territoire de l’UE, y compris au Groenland et en Ukraine. Ces derniers pourront aussi prétendre au statut de projet stratégique européen. Les projets de pays tiers retenus seront annoncés “dans les prochaines semaines”.La législation européenne établit une liste de 17 matières premières stratégiques comme le cobalt, le nickel et l’aluminium pour lesquelles elle fixe des objectifs chiffrés. Pour chacune d’elles, l’UE doit pouvoir d’ici à 2030 assurer sur son territoire au moins 10% des besoins d’extraction, 40% de la transformation et 25% du recyclage.Et pour chacune d’elles, l’UE ne devra pas dépendre d’un pays tiers unique pour plus de 65% de ses besoins.