“Cela n’a pas de sens”: à la frontière, des Canadiens “terrifiés” par l’annonce de tarifs douaniers

Malgré tout, ils gardaient un peu d’espoir. Mais soudain, l’annonce qu’ils redoutaient tous est tombée: le président américain Donald Trump a confirmé lundi l’imposition de droits de douane sur les produits canadiens, plongeant les habitants de Windsor, ville frontalière, dans la consternation. La commune de 250.000 habitants, installée en face de Détroit, est le cÅ“ur battant de l’industrie automobile canadienne. Et elle était jusqu’ici en plein essor.Mais cela, c’était avant, avant les menaces douanières du président américain. Aujourd’hui, les habitants canadiens se sentent trahis par leur voisin et redoutent les fermetures d’usines et, par ricochet, de nombreux sous-traitants.”Nous sommes tous terrifiés”, lâche à l’AFP Joel Soleski, 26 ans, ouvrier pour Stellantis, le géant automobile. Il dit désormais craindre d’être licencié “jusqu’à nouvel ordre.”Le constructeur est l’un des plus exposés à ces droits de douane, selon un rapport de l’agence Moody’s: 40% de ses voitures vendues aux États-Unis (sous les marques Ram, Fiat, Dodge ou Chrysler) sont fabriquées dans les deux pays frontaliers.Et si Joel Soleski est très inquiet, c’est aussi parce que toute sa vie est ici: “Je viens d’acheter ma première maison”, poursuit-il. “Ce sera difficile si ma petite amie doit payer toutes les factures”.Sur le parking de Stellantis lundi, parmi les dizaines de travailleurs qui terminent leur journée de travail, l’angoisse et la colère sont palpables.Ils viennent d’apprendre que le président américain a douché tous leurs espoirs et affirmé que le Canada et le Mexique n’avaient “plus de marge de manÅ“uvre” pour éviter l’entrée en vigueur, dans la nuit de lundi à mardi, des droits de douane de 25% sur leurs produits entrant aux Etats-Unis.Pourtant à Windsor, depuis des années, on a presque oublié qu’il y avait une frontière, l’économie est profondément intégrée et les pièces automobiles peuvent traverser la frontière jusqu’à six fois avant qu’un véhicule ne soit assemblé.- “Aucun sens” -“Je ne vois pas comment cela pourrait fonctionner”, s’indigne John D’Agnolo, président du syndicat qui représente 2.000 travailleurs chez Ford, côté canadien.La décision de Donald Trump “n’est pas logique et n’a absolument aucun sens”, insiste-t-il avec colère. Les premiers licenciements pourraient tomber en quelques semaines, estime ce responsable syndical. Et à terme, selon lui, les véhicules coûteront plus chers pour les consommateurs.Au total, plus de 2 millions d’emplois sont en jeu au Canada et 500.000 rien que dans la province de l’Ontario, la plus peuplée du pays où est installée Windsor. Christina Grossi, qui travaille dans le laboratoire de chimie de Ford, est sous le choc: “ce sont nos emplois, nous faisons cela depuis 100 ans”, dit-elle.”On dirait que Donald Trump veut nous voler, c’est terrifiant”, ajoute cette quinquagénaire qui se sent fortement trahie par un pays qu’elle a toujours considéré comme un grand allié. Son fils étudie aux Etats-Unis, elle a des liens très forts depuis son enfance avec son voisin du sud… La “rupture” voulue par Donald Trump n’a pas de sens pour elle.Cela fait des semaines que le Canada attend de connaitre la décision du président Donald Trump, qui semble prêt à balayer l’alliance solide qui unit les pays depuis plus d’un siècle, un accord de libre-échange et des milliards de dollars d’échanges transfrontaliers quotidiens.Lundi, le Premier ministre de l’Ontario Doug Ford est de nouveau monté au créneau: “s’ils veulent essayer d’anéantir l’Ontario, je ferai tout pour les en empêcher, y compris leur couper l’énergie”.”Ils dépendent de notre énergie”, a-t-il insisté. “Ils ont besoin de sentir la douleur. Ils veulent nous frapper durement. Nous allons riposter deux fois plus fort.”

Narcotrafic: le régime carcéral d’isolement voulu par Darmanin est “attentatoire aux droits fondamentaux”, affirme l’OIP

Le nouveau régime carcéral d’isolement que le ministre de la Justice Gérald Darmanin veut faire adopter par le Parlement pour y incarcérer notamment les narcotrafiquants les plus dangereux, est “attentatoire aux droits fondamentaux” des détenus, met en garde mardi l’Observatoire international des prisons (OIP).Le gouvernement vient de déposer un amendement à une proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic en France qui arrive ce mardi en commission à l’Assemblée nationale, pour créer des quartiers de lutte contre la criminalité organisée en prison.Pour l’OIP, ces nouveaux quartiers “répondraient à un régime carcéral d’isolement quasi-total intrinsèquement attentatoire aux droits fondamentaux des personnes détenues”.”Le garde des Sceaux propose finalement d’instituer ce qui ressemble dangereusement aux QHS : les quartiers de haute sécurité”, fermés en 1982 par l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter qui dénonçait leur “régime inhumain”, observe l’OIP dans un communiqué.Avec ce qui est proposé, “c’est tout le champ de la criminalité organisée et certains crimes sériels qui est aujourd’hui susceptible d’être concerné”, craint l’association. “Et ce, que les personnes détenues soient condamnées ou simplement mises en cause – et donc présumées innocentes”, ajoute-t-elle.Il est prévu que la décision de placement dans ces quartiers relève du garde des Sceaux, un “nouveau pouvoir discrétionnaire” qui “présente un risque évident d’arbitraire tant ces critères sont flous et la paranoïa sécuritaire totale”. Le gouvernement souhaite que le placement dans ces quartiers ait une durée de validité de quatre ans, renouvelable, ce qui est “à l’opposé de l’idée selon laquelle l’isolement carcéral doit être le plus court possible”, déplore l’OIP.Par ailleurs, ce régime automatiserait “les mesures les plus attentatoires aux droits humains et libertés fondamentales : fouilles à nu systématiques, parloirs hygiaphones, interdiction d’accès aux unités de vie familiale et parloirs familiaux, ou encore restriction drastique de l’accès au téléphone à un minimum de deux heures deux fois par semaine”.”La question du sens de la peine est totalement occultée pour une obsession sécuritaire, feignant d’ignorer les effets néfastes de l’isolement sur la santé des personnes qui y sont soumises, et l’impact à plus long terme sur la préparation et construction d’un projet de sortie”, souligne encore l’OIP.

Un procès exceptionnel d’opposants au président Saied s’ouvre à Tunis

Le procès de dizaines de personnes accusées de “complot” contre l’Etat, dont de grands noms de l’opposition au président Kais Saied, s’est ouvert mardi à Tunis, une affaire d’exception dénoncée comme visant à étouffer toute contestation par les militants des droits humains.”Libertés, libertés, Ô justice aux ordres”, ont scandé des proches des accusés dans la salle comble en brandissant leurs portraits, selon une journaliste de l’AFP sur place.L’audience s’est ouverte en l’absence des accusés en détention, dont les autorités judiciaires ont décidé qu’ils comparaîtraient par visioconférence. Une mesure vivement dénoncée par la défense.Responsables de partis, avocats, figures des affaires et des médias: une quarantaine de personnes en tout sont poursuivies pour “complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat” et “adhésion à un groupe terroriste”.Ces accusations sont passibles de lourdes peines de prison et jusqu’à la peine capitale.Il est reproché à un certain nombre de mis en cause, selon la défense, d’avoir eu des contacts jugés suspects avec des diplomates.  Le procès est hors norme par son ampleur et par l’identité des personnes poursuivies, dont beaucoup sont des visages familiers en Tunisie, vétérans du militantisme et habitués des plateaux télévisés.L’un d’eux, le juriste Jawhar Ben Mbarek, actuellement en détention, a fustigé un “harcèlement judiciaire” ayant pour but “l’élimination méthodique des voix critiques” en Tunisie.Depuis le coup de force du président Saied à l’été 2021, par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits humains et opposants dénoncent la régression des droits et libertés dans le pays qui avait lancé le “Printemps arabe” en 2011.- “Injuste” -“C’est un procès injuste de personnalités en vue en Tunisie, connues pour leur pacifisme et leur respect de la loi”, a dit à l’AFP l’opposant historique Ahmed Néjib Chebbi, chef du Front du salut national, principale coalition d’opposition au président Kais Saied.Lui-même est mis en cause dans ce procès mais en liberté, contrairement à son frère Issam Chebbi, un chef de parti en détention.Pour l’avocat Samir Dilou, il y a bien complot dans cette affaire, mais “un complot du pouvoir contre l’opposition”, affirme-t-il à l’AFP.Parmi les accusés les plus connus figurent un ancien haut responsable du parti islamiste Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, les militants Khayam Turki et Chaïma Issa et l’homme d’affaires Kamel Eltaïef.L’ex-députée et militante féministe Bochra Belhaj Hmida, qui se trouve en France, en fait aussi partie.L’avocat français Christian Charrière-Bournazel, qui défend certains des accusés, évoque un “dossier surprenant”.”Il n’y a pas d’élément qui justifie un complot contre la sûreté de l’Etat”, affirme-t-il à l’AFP.La défense assure en effet que le dossier est “vide” et repose notamment sur des témoignages anonymisés.- “Terroristes” -Plusieurs des accusés ont été interpellés lors d’un coup de filet dans les rangs de l’opposition en 2023.  Le président Saied les avait alors qualifiés de “terroristes”.Dimanche, en visite dans les rues de la capitale, il a affirmé à une Tunisienne qui l’interpellait sur ses fils emprisonnés – sans lien avec le procès des opposants – qu’il n’intervenait “jamais” dans les affaires de justice.”Que cela soit clair pour tout le monde”, a-t-il lancé. Plusieurs des accusés sont en détention, une partie en liberté et les autres en fuite à l’étranger. D’autres opposants et personnalités politiques ont récemment été condamnés à de lourdes peines de prison, comme Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha et ancien président du Parlement, qui a écopé de 22 ans pour “atteinte à la sûreté de l’Etat”.Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé la “persécution des opposants” en Tunisie, estimant que nombre d’entre eux faisaient “l’objet d’accusations vagues et larges après avoir vraisemblablement exercé leurs droits et libertés”.La Tunisie a dit sa “profonde stupéfaction” après ces critiques, assurant que les mis en cause l’avaient été pour “des crimes de droit commun qui n’ont aucun lien avec leur activité partisane, politique ou médiatique”.

Le chinois, “langue du futur” enseignée au collège en Arabie saoudite

Une carte de la Chine accrochée au mur derrière lui, Yasser al-Shaalan, 14 ans, apprend des noms de métiers dans un manuel de mandarin, langue désormais enseignée dans les collèges publics saoudiens, dernier signe en date du renforcement des relations entre Ryad et Pékin.”Les élèves des autres écoles maîtrisent l’anglais. Moi, je connais l’arabe, l’anglais et le chinois, ce qui représente un grand atout pour mon avenir”, explique l’adolescent vêtu d’une tunique grise et coiffé d’un châle rouge, l’uniforme de son collège.Depuis août, la puissante monarchie du Golfe a décidé d’introduire l’enseignement du mandarin, la langue la plus parlée en Chine, dans six régions du royaume. Il sera désormais enseigné comme deuxième langue étrangère après l’anglais dès la première année du collège et sera progressivement étendu jusqu’au lycée.Dans leur établissement du nord de Ryad, Yasser al-Shaalan et ses camarades ont trois cours hebdomadaires de mandarin, dispensés par leur professeur chinois et musulman Ma Shuaïb.”Au début, c’était difficile, mais maintenant, c’est devenu facile et amusant”, confie l’écolier à l’AFP. Le chinois, l’une des langues les plus parlées dans le monde, compte plus d’un milliard de locuteurs. Contrairement à l’anglais, il est la langue maternelle de l’écrasante majorité de ceux qui la parlent.Après une visite en Chine en 2019, le prince héritier et dirigeant de facto saoudien, Mohammed ben Salmane, a annoncé un plan visant à introduire le chinois dans tout le système éducatif saoudien.Depuis, plusieurs universités saoudiennes ont ouvert des programmes en chinois et en 2023, l’université Prince Sultan de Ryad a inauguré la première antenne de l’Institut Confucius du pays.- Langue “difficile” -Depuis l’émergence de la Chine en tant que puissance économique majeure, l’enseignement du chinois a gagné en popularité dans le monde entier. En 2022, l’Allemagne a toutefois averti que les centres linguistiques de l’Institut Confucius étaient “utilisés par le parti communiste à des fins politiques”.Des dizaines de centres ont été fermés ces dernières années, notamment aux Etats-Unis, en Suède et en France, à la suite d’accusations similaires.  En attendant en Arabie saoudite, M. Ma reconnaît que “le chinois est l’une des langues les plus difficiles”, ce qui l’incite à adopter “des méthodes modernes”. “J’utilise un tableau numérique, des gestes et des jeux interactifs pour motiver les élèves.”Bien que l’enseignement du chinois soit obligatoire, les notes ne seront pas comptabilisées dans la moyenne générale des élèves.”D’abord nous nous concentrons sur l’écoute, l’expression orale et la lecture, puis nous abordons l’écriture”, un des principaux défis, ajoute-t-il.Ma Shuaïb, en costume cravate, enseigne le chinois dans cinq classes de l’établissement, soit 15 heures de cours par semaine.”Le chinois est la langue du futur pour la communication économique. Le monde dépend de la Chine pour de nombreuses industries”, estime le directeur du collège, Sattam al-Otaibi.Des milliers de Chinois travaillent en Arabie saoudite, notamment à Ryad, où l’aéroport affiche des panneaux trilingues en arabe, anglais et mandarin.Partenaire historique des Etats-Unis, Ryad diversifie ses alliances en renforçant ses relations avec la Chine et la Russie. L’Arabie saoudite est le premier exportateur mondial de brut, et Pékin absorbe près du quart de ses exportations.La Chine, grande concurrente de Washington, est aussi le premier partenaire commercial du pays, avec des échanges dépassant les 100 milliards de dollars en 2023, selon des responsables saoudiens.- “Premier marché énergétique” -La Chine a même supervisé en 2023 la réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran, grands rivaux dans la région.”La relation avec la Chine est devenue l’une des plus importantes pour l’Arabie saoudite”, analyse Omar Karim, expert à l’Université de Birmingham.”Etant donné que la Chine est le premier marché énergétique de l’Arabie saoudite et que l’économie du royaume dépend toujours largement des revenus pétroliers, cette relation est directement liée à la sécurité économique saoudienne”, explique-t-il.Ces dernières années, le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang ont visité Ryad. Et en juin 2023, une conférence économique arabo-chinoise a conduit à la signature d’accords d’investissements de plus de dix milliards de dollars.Pour faire vivre cette coopération, des centaines d’enseignants chinois sont déjà arrivés dans le royaume, qui prévoit d’envoyer des professeurs en Chine pour se former à l’enseignement du mandarin.Selon M. Karim, “enseigner le chinois aux enfants s’inscrit (…) dans l’évolution de la dynamique de l’ordre mondial, où la Chine s’est imposée comme la puissance économique”.”Pour faciliter une coopération et des investissements chinois plus importants, l’Arabie saoudite a besoin d’une main-d’oeuvre et de citoyens parlant le chinois.”

Le Japon confronté à son pire incendie de forêt en 50 ans, toujours pas maîtrisé

Les pompiers continuent de lutter mardi contre les flammes du pire incendie de forêt que le Japon ait connu depuis un demi-siècle, qui a causé la mort d’une personne, l’évacuation de près de 4.000 habitants et qui n’est pas maîtrisé mardi soir.”Pour l’heure, rien n’indique que l’incendie est maîtrisé”, a commenté un porte-parole de la ville d’Ofunato, au nord du pays, auprès de la presse.Des hélicoptères militaires et des pompiers tentent d’éteindre l’incendie, a-t-il ajouté. Cinq jours après le début de l’incendie, des images aériennes d’une chaîne de télévision japonaise ont montré une épaisse fumée blanche s’échappant d’une zone boisée autour d’Ofunato, dans la région d’Iwate, où les précipitations ont drastiquement diminué.De la neige est attendue pendant la nuit, se transformant en pluie, mais selon le porte-parole de la ville, il est impossible de dire si cela aidera à éteindre l’incendie. “Le mauvais temps pourrait empêcher les hélicoptères de larguer de l’eau,” a-t-il averti.Mardi matin, l’incendie avait embrasé quelque 2.600 hectares, selon l’agence de gestion des incendies et des catastrophes, soit plus de sept fois la superficie du Central Park de New York.Les feux de forêts font rage dans la région, alors que le Japon a connu son été le plus chaud jamais enregistré l’année dernière et que le changement climatique fait grimper les températures dans le monde entier.Il s’agit du plus important incendie de forêt au Japon depuis 1975, date à laquelle 2.700 hectares avaient brûlé à Kushiro, dans le nord de l’île de Hokkaido.Plus de 2.000 pompiers sont mobilisés dans le nord du Japon. La plupart sont déployés depuis d’autres régions du pays — dont Tokyo — et travaillent au sol et dans les airs à Iwate, région durement touchée par le tsunami meurtrier de mars 2011. Un avis d’évacuation a été émis pour environ 4.600 personnes, dont 3.939 ont quitté leur domicile pour se mettre à l’abri, selon la municipalité d’Ofunato.- Baisse record des précipitations -Le nombre de feux de forêt avait diminué au Japon depuis un pic dans les années 1970, selon les données du gouvernement, mais l’archipel en recensait encore environ 1.300 en 2023, concentrés sur la période de février à avril, lorsque l’air s’assèche et que les vents se lèvent.A Ofunato, les précipitations ont seulement atteint 2,5 millimètres en février, battant ainsi le précédent record de 4,4 millimètres en 1967 et se situant en dessous de la moyenne habituelle de 41 millimètres.Depuis vendredi dernier, “il n’y a pas eu de pluie, ou très peu, voire pas du tout” à Ofunato, a déclaré à l’AFP un responsable de l’agence météorologique locale. L’année 2024 a aussi été la plus chaude jamais enregistrée au Japon, selon l’agence météorologique nationale (JMA), sur fond de phénomènes extrêmes se multipliant dans le monde en raison du changement climatique.L’incendie a touché certaines entreprises présentes dans la région. La société Taiheiyo Ciment a déclaré à l’AFP avoir suspendu les activités de son usine à Ofunato pendant plusieurs jours, car une partie de ses installations se situent dans la zone d’évacuation recommandée. L’entreprise de confiserie Saitoseika, basée à Ofunato, a prévenu quant à elle, que si son siège social ou usines devenaient une zone interdite, elle pourrait être amenée à “interrompre sa production”, qualifiant la situation de “tendue”. Le prodige du baseball japonais Roki Sasaki, des Dodgers de Los Angeles, qui était lycéen à Ofunato, à offert un don de près de 64.000 euros (10 millions de yens) à la ville, a indiqué la municipalité sur X. 

Indonésie: des centaines d’évacuations après des inondations à Jakarta

Des centaines d’habitants ont été évacués mardi de dizaines de quartiers inondés autour de Jakarta après des pluies torrentielles qui se sont abattues sur la capitale indonésienne et sa banlieue, provoquant le débordement de plusieurs rivières.Certains quartiers de la métropole de 30 millions d’habitants ont été paralysés, des quartiers entiers étant submergés par des eaux boueuses mais aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat.De fortes pluies ont commencé à s’abattre lundi, provoquant des inondations à Jakarta et dans les villes voisines de Bogor, Bekasi et Tangerang.L’eau a atteint parfois plusieurs mètres de haut mardi dans certaines zones de l’est et du sud de Jakarta alors que la pluie a provoqué le débordement de la rivière Ciliwung, affectant près de 1500 personnes et 224 maisons dans un seul village, a déclaré l’Agence nationale d’atténuation des catastrophes (BNPB).A Bogor, au sud de la capitale, plus de 300 personnes ont été évacuées, des dizaines de maisons endommagées et un pont s’est effondré. A Tangerang, 350 maisons ont été inondées après la crue de la rivière Cimanceuri.Selon un journaliste de l’AFP sur place, des habitants se sont réfugiés sur les toits ou ont utilisé des cordes face à la crue pour se mettre en sécurité dans un quartier du sud de Jakarta.Les autorités ont indiqué avoir distribué des rations de nourriture prêtes à manger, des couvertures et des bâches aux sinistrés alors que des bateaux pneumatiques ont été déployés pour évacuer les habitants.Jakarta est régulièrement sujette aux inondations pendant la saison des pluies qui commence vers novembre et dure jusqu’en avril.En 2020, des pluies torrentielles avaient provoqué des inondations et des glissements de terrain qui avant fait près de 70 morts à Jakarta et dans ses environs, tandis que des milliers d’habitants avaient été évacués.

De Nokia à BlackBerry, les reconversions variées des ex-gloires du portable

Ils ont connu la lumière… avant d’être supplantés par la concurrence. Loin des radars médiatiques, les pionniers de la téléphonie mobile continuent pourtant de creuser leur sillon, en misant sur les réseaux, les services aux entreprises ou les produits de niche.BlackBerry, Motorola, HTC, Ericsson: au salon mondial du mobile (MWC), qui se tient depuis lundi à Barcelone, plusieurs grand noms de l’histoire du smartphone disposent toujours d’un stand – certains confidentiels et d’autres énormes, à l’image de Nokia et de ses murs d’écrans lumineux.Une source d’étonnement pour les visiteurs peu au fait de l’évolution du secteur, tant ces marques jadis incontournables semblent, pour certaines d’entre elles au moins, désormais hors circuit. Dans les allées, “il y a un côté +back to the future+” (retour vers le futur), concède Thomas Husson, vice-président du cabinet Forrester.Virages technologiques ratés, impact des sanctions imposées au fabricant chinois Huawei, effets de mode… Depuis la popularisation du téléphone mobile à la fin des années 1990, le secteur a connu plusieurs bouleversements qui ont rebattu les cartes du marché.”De grosses marques sont apparues puis ont disparu” tandis que “des poids lourds comme Nokia, BlackBerry, Ericsson ont vu leur part de marché s’effondrer”, observe Ben Wood, directeur de la recherche chez CCS. Un phénomène qui s’est accéléré ces dernières années avec la consolidation du marché.Selon le cabinet spécialisé Counterpoint, 720 marques étaient actives sur le marché du smartphone en 2017, année de l’apogée du secteur avec 1,5 milliard d’appareils vendus. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 250, dont une trentaine seulement d’envergure internationale.L’industrie du smartphone, dominée par Apple (23% des ventes), Samsung (16%) et Xiaomi (13%), est “très concurrentielle” et soumise à une “valse de l’innovation” permanente, rappelle Thomas Husson. Dans ce contexte, les marques peuvent “rapidement passer de la lumière à l’ombre”.- “Effet vintage” – Pour les entreprises, être éjectées du podium n’est pas synonyme de fin de route pour autant. Ces dernières années, plusieurs d’entre elles ont ainsi continué à prospérer, en mettant l’accent sur d'”autres capacités” que la production de terminaux, souligne Ben Wood.Le géant suédois Ericsson, fabricant du fameux téléphone à clapet T28s, s’est ainsi recentré depuis 2011 sur les infrastructures et les logiciels pour opérateurs. Un virage payant, le groupe fondé en 1876 étant aujourd’hui le numéro deux mondial des équipements télécoms, derrière Huawei.Même choix pour son concurrent finlandais Nokia qui, après avoir connu une ascension fulgurante dans les années 2000 avec son mythique “3310”, bestseller apprécié pour sa robustesse et l’endurance de sa batterie, s’est recyclé dans les réseaux mobiles et le stockage de données.Grâce à cette stratégie, l’ex-numéro un mondial du portable – qui a signé en 2016 un accord de licence autorisant la société HMD à produire des téléphones sous sa marque – a retrouvé le chemin de la croissance et dispose aujourd’hui de nombreuses “opportunités”, a assuré son président Pekka Lundmark dimanche.Le canadien BlackBerry, qui a marqué l’histoire avec ses célèbres terminaux à clavier physique et mollette de navigation avant d’être ringardisé par l’arrivée des smartphones à écran tactile, s’est quant à lui reconverti dans les services aux entreprises et aux gouvernements.Le groupe basé dans l’Ontario, désormais très discret au MWC, mise notamment sur l’internet des objets (IoT) et les systèmes embarqués pour l’automobile afin de renouer avec sa glorieuse histoire et redonner de l’élan à son cours boursier, qui a fondu ces quinze dernières années. Face à la concurrence, d’autres encore ont recentré leur production sur les télévisions et l’électroménager, à l’instar du sud-coréen LG. Ou bien sur les produits de réalité virtuelle, comme le taïwanais HTC, venu à Barcelone avec son casque de quatrième génération Vive Focus Vision.Certaines marques, plus rarement, “continuent même de vendre des téléphones sur des secteurs de niche”, complète Thomas Husson, qui cite l’exemple de Motorola mobility, aujourd’hui propriété du chinois Lenovo, qui propose des téléphones incassables ou enroulables comme des bracelets.De quoi remettre ces marques au goût du jour? “Il peut y avoir un petit effet de mode, un effet vintage. Mais on parle de volumes très faibles”, juge ce spécialiste, qui dit ne pas croire à un “revival” des anciens géants de la téléphonie sur le marché du smartphone. 

De Nokia à BlackBerry, les reconversions variées des ex-gloires du portable

Ils ont connu la lumière… avant d’être supplantés par la concurrence. Loin des radars médiatiques, les pionniers de la téléphonie mobile continuent pourtant de creuser leur sillon, en misant sur les réseaux, les services aux entreprises ou les produits de niche.BlackBerry, Motorola, HTC, Ericsson: au salon mondial du mobile (MWC), qui se tient depuis lundi à Barcelone, plusieurs grand noms de l’histoire du smartphone disposent toujours d’un stand – certains confidentiels et d’autres énormes, à l’image de Nokia et de ses murs d’écrans lumineux.Une source d’étonnement pour les visiteurs peu au fait de l’évolution du secteur, tant ces marques jadis incontournables semblent, pour certaines d’entre elles au moins, désormais hors circuit. Dans les allées, “il y a un côté +back to the future+” (retour vers le futur), concède Thomas Husson, vice-président du cabinet Forrester.Virages technologiques ratés, impact des sanctions imposées au fabricant chinois Huawei, effets de mode… Depuis la popularisation du téléphone mobile à la fin des années 1990, le secteur a connu plusieurs bouleversements qui ont rebattu les cartes du marché.”De grosses marques sont apparues puis ont disparu” tandis que “des poids lourds comme Nokia, BlackBerry, Ericsson ont vu leur part de marché s’effondrer”, observe Ben Wood, directeur de la recherche chez CCS. Un phénomène qui s’est accéléré ces dernières années avec la consolidation du marché.Selon le cabinet spécialisé Counterpoint, 720 marques étaient actives sur le marché du smartphone en 2017, année de l’apogée du secteur avec 1,5 milliard d’appareils vendus. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 250, dont une trentaine seulement d’envergure internationale.L’industrie du smartphone, dominée par Apple (23% des ventes), Samsung (16%) et Xiaomi (13%), est “très concurrentielle” et soumise à une “valse de l’innovation” permanente, rappelle Thomas Husson. Dans ce contexte, les marques peuvent “rapidement passer de la lumière à l’ombre”.- “Effet vintage” – Pour les entreprises, être éjectées du podium n’est pas synonyme de fin de route pour autant. Ces dernières années, plusieurs d’entre elles ont ainsi continué à prospérer, en mettant l’accent sur d'”autres capacités” que la production de terminaux, souligne Ben Wood.Le géant suédois Ericsson, fabricant du fameux téléphone à clapet T28s, s’est ainsi recentré depuis 2011 sur les infrastructures et les logiciels pour opérateurs. Un virage payant, le groupe fondé en 1876 étant aujourd’hui le numéro deux mondial des équipements télécoms, derrière Huawei.Même choix pour son concurrent finlandais Nokia qui, après avoir connu une ascension fulgurante dans les années 2000 avec son mythique “3310”, bestseller apprécié pour sa robustesse et l’endurance de sa batterie, s’est recyclé dans les réseaux mobiles et le stockage de données.Grâce à cette stratégie, l’ex-numéro un mondial du portable – qui a signé en 2016 un accord de licence autorisant la société HMD à produire des téléphones sous sa marque – a retrouvé le chemin de la croissance et dispose aujourd’hui de nombreuses “opportunités”, a assuré son président Pekka Lundmark dimanche.Le canadien BlackBerry, qui a marqué l’histoire avec ses célèbres terminaux à clavier physique et mollette de navigation avant d’être ringardisé par l’arrivée des smartphones à écran tactile, s’est quant à lui reconverti dans les services aux entreprises et aux gouvernements.Le groupe basé dans l’Ontario, désormais très discret au MWC, mise notamment sur l’internet des objets (IoT) et les systèmes embarqués pour l’automobile afin de renouer avec sa glorieuse histoire et redonner de l’élan à son cours boursier, qui a fondu ces quinze dernières années. Face à la concurrence, d’autres encore ont recentré leur production sur les télévisions et l’électroménager, à l’instar du sud-coréen LG. Ou bien sur les produits de réalité virtuelle, comme le taïwanais HTC, venu à Barcelone avec son casque de quatrième génération Vive Focus Vision.Certaines marques, plus rarement, “continuent même de vendre des téléphones sur des secteurs de niche”, complète Thomas Husson, qui cite l’exemple de Motorola mobility, aujourd’hui propriété du chinois Lenovo, qui propose des téléphones incassables ou enroulables comme des bracelets.De quoi remettre ces marques au goût du jour? “Il peut y avoir un petit effet de mode, un effet vintage. Mais on parle de volumes très faibles”, juge ce spécialiste, qui dit ne pas croire à un “revival” des anciens géants de la téléphonie sur le marché du smartphone.Â