Courson et Copé plaident pour une démission de Macron pour sortir de la crise

Le rapporteur général du budget à l’Assemblée, le centriste Charles de Courson, et le maire LR de Maux Jean-François Copé ont tous deux plaidé mercredi pour une démission du président Emmanuel Macron pour sortir de la crise provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale.”Le problème, c’est le chaos politique déclenché par le président de la République”, a affirmé à la presse M. Courson, député du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires).Quel que soit le ministre qui serait nommé “il n’aura pas de majorité. La seule solution, ce serait une démission du président”, a-t-il déclaré.Sur BFMTV, M. Copé, ancien patron de la famille politique dont est issu le Premier ministre Michel Barnier, a abondé dans le même sens. “On est tous victimes de cette dissolution qui ne ressemble à rien et dont on paye tous les jours le prix”, a-t-il expliqué, estimant lui aussi que la seule solution “pour résoudre le problème (est) une nouvelle élection présidentielle”. “Il n’y a qu’Emmanuel Macron qui ne s’est pas rendu compte – mais il va bien falloir qu’à un moment ou un autre, ses amis ou ceux qui l’aiment bien le lui disent – qu’il ne peut pas tenir jusqu’en 2027”, a-t-il souligné. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, une large majorité de Français (63%) estime que le président de la République devrait démissionner si le gouvernement était censuré, un peu plus de la moitié d’entre eux (53%) le considérant comme responsable de la situation politique actuelle.Le gouvernement pourrait activer lundi l’article 49.3 de la Constitution, pour faire adopter sans vote à l’Assemblée le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, s’exposant à une censure des députés, qui inquiète les marchés et fait craindre au Premier ministre Michel Barnier une “tempête”.La décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée a conduit en juillet à la constitution d’un hémicycle divisé en trois blocs, duquel ne semble pouvoir émerger aucune majorité solide.

La censure du gouvernement Barnier se rapproche en dépit des mises en garde

Balayant la mise en garde de Michel Barnier sur “la tempête” que déclencherait une chute du gouvernement, le Rassemblement national agite plus que jamais la menace d’une censure, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, objet probable d’un compromis députés-sénateurs mercredi.”Les Français attendent des engagements clairs et fermes sur l’abandon des 3 milliards de hausses du prix de l’électricité (disposition phare du budget 2025, autorisant le gouvernement à relever la fiscalité de l’électricité, ndlr), l’abandon du déremboursement de nouveaux médicaments et de la désindexation des retraites (…) et le Premier ministre n’en prend pas le chemin”, a réagi sur X Marine Le Pen au lendemain de l’intervention du chef du gouvernement sur TF1.Le député RN Jean-Philippe Tanguy ne voit pas non plus “une main tendue” par Michel Barnier, même si ce dernier s’est dit prêt à faire davantage pour “préserver le pouvoir d’achat” et a annoncé une mission sur la proportionnelle, autre revendication du RN.Le RN pourrait faire tomber le gouvernement s’il votait une motion de censure déposée par la gauche. De quoi amener l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à appeler Michel Barnier à faire “un geste de compromis” qui s’adresserait notamment au Rassemblement national et ses “11 millions d’électeurs”, en ciblant “la taxe sur l’électricité”.En attendant, “je ferai ce que j’ai à faire dans le cas de la défense des Français”, a répété Marine Le Pen, assurant que son procès, qui connaissait mercredi son dernier jour, “n’entre aucunement en considération” dans ses choix politiques. A défaut de convaincre le parti de Jordan Bardella, le gouvernement essaye de faire appel à “la responsabilité inouïe” – dixit la porte-parole Maud Bregeon – des parlementaires socialistes, dont les leaders ont été reçus mercredi après-midi à Matignon. “Nous n’accepterons jamais le chantage qui pourrait nous être fait”, a rétorqué le patron des sénateurs PS Patrick Kanner.Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a invité de son côté “à prendre la mesure du risque que fait courir cette motion de censure sur l’image, sur le poids qu’aura la France dans les années à venir”, son collègue à Bercy Laurent Saint-Martin mettant en garde contre “une crise économique et financière”.- Un premier 49-3 lundi ? -Sans attendre la lecture définitive sur le budget de l’Etat mi-décembre, une motion de censure pourrait être déposée la semaine prochaine en cas de recours au 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale.Faute de majorité à l’Assemblée, le gouvernement pourrait déclencher ce 49.3 lundi, si députés et sénateurs parviennent à un compromis mercredi en commission mixte partiaire (CMP), où la coalition gouvernementale dispose d’une courte majorité (huit voix contre six).Sénateurs et députés ont franchi un premier obstacle en approuvant en CMP une baisse des exonérations de cotisations patronales à hauteur de 1,6 milliard d’euros pour 2025, après la décision d’Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) de ne pas bloquer l’émergence d’un compromis.La représentante macroniste Stéphanie Rist a voté contre, mais elle ne devrait pas s’opposer in fine au texte issu de la CMP, même si les macronistes voient cette mesure comme un reniement de sept ans de politique de l’offre. Un échec de la CMP renverrait le texte dans la navette parlementaire, alourdissant probablement le nombre de 49.3 nécessaires pour faire passer le texte.Le gouvernement est absent en CMP mais peut interagir par coups de fil et textos. Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin avait estimé qu’un “bon consensus” en CMP serait environ à 1,5 milliard d’euros. Si les cotisations sont le principal irritant pour les macronistes, le texte est truffé de mesures sensibles, sur l’indexation des retraites, le remboursement des médicaments ou la fiscalité sur les sodas et le tabac.La patron des députés Droite républicaine Laurent Wauquiez a, lui, annoncé un accord avec les sénateurs LR pour renoncer à sept heures de travail sans rémunération pour les actifs, censées rapporter 2,5 milliards. Une annonce qui a crispé certains sénateurs centristes la découvrant dans la presse.La gauche tentera, elle, de défendre des revalorisations de l’objectif des dépenses de l’assurance maladie (Ondam) ou la suppression de certains déremboursements de médicaments, et proposera des mesures de financement.

Mexico says Trump tariffs would cost 400,000 US jobs

Mexico said Wednesday the United States will be shooting itself in the foot if President-elect Donald Trump implements his threats to impose 25-percent tariffs on Mexican imports.Trump on Monday fired the warning shot in a looming trade war with the top three US trading partners by threatening to impose huge tariffs on Mexico, Canada and China if they failed to stop illegal migration and drug smuggling into the United States.He said he would charge 25 percent tariffs on Mexican and Canadian imports and 10 percent on Chinese goods “above any additional tariffs” on the world’s second-biggest economy.Mexico’s Economy Minister Marcelo Ebrard warned that the cost to US companies of the tariffs on Mexico would be “huge.””Around 400,000 jobs will be lost” in the United States, he said, citing a study based on figures from US carmakers that manufacture in Mexico.He added the tariffs would also hit US consumers hard.Ebrard cited the US market for pickup trucks, most of which are manufactured in Mexico, as an example, claiming the tariffs would add $3,000 to the cost of a new vehicle.”The impact of this measure will chiefly be felt by consumers in the United States… That is why we say that it would be a shot in the foot,” he said, speaking alongside President Claudia Sheinbaum during her regular morning conference.Mexico and China have been particularly vociferous in their opposition to Trump’s threats of a trade war from day one of his second presidential term, which begins on January 20.Sheinbaum has declared the threats “unacceptable” and pointed out that Mexico’s drug cartels exist mainly to serve drug use in the United States.She has written to Trump to propose a meeting, which she says would happen “ideally” before he takes office.China has warned that “no one will win a trade war.”During his first term as president, Trump launched full-blown trade hostilities with Beijing, imposing significant tariffs on hundreds of billions of dollars of Chinese goods. China responded with retaliatory tariffs on American products, particularly affecting US farmers.The United States, Mexico and Canada are tied to a three-decade-old largely duty-free trade agreement, called the USMCA, that was renegotiated under Trump after he complained that US businesses, especially automakers, were losing out.

New clashes in Mozambique as two reported killedWed, 27 Nov 2024 18:16:05 GMT

Anti-government protesters and security forces clashed across Mozambique Wednesday with police reportedly killing two people and a military vehicle mowing down another at fresh demonstrations against October’s disputed elections.Opposition leader Venancio Mondlane has rejected the results of the October 9 vote and led a weeks-long standoff that has been brutally suppressed by police and left …

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Municipales à Paris: Rémi Féraud veut rassembler “tous les socialistes” dont Emmanuel Grégoire

Le sénateur PS Rémi Féraud, choisi par la maire sortante Anne Hidalgo pour tenter de prendre sa succession à la tête de Paris en 2026, veut “rassembler tous les socialistes” autour de sa candidature, y compris son concurrent Emmanuel Grégoire.”Je cherche le rassemblement avec les maires d’arrondissement, les élus, les responsables de la fédération. Mon objectif est de rassembler tous les socialistes, y compris Emmanuel Grégoire”, a dit Rémi Féraud à l’AFP. “Je suis dans les mêmes dispositions”, lui a répondu sur RTL Emmanuel Grégoire, qui “regrette” que Rémi Féraud “soit l’instrument d’une vengeance d’Anne Hidalgo”.L’édile socialiste a annoncé mardi qu’elle ne briguerait pas de troisième mandat, en adoubant le parlementaire et chef du groupe de la majorité municipale au Conseil de Paris pour reprendre le flambeau.Une semaine avant, Emmanuel Grégoire, son ex-premier adjoint devenu député PS, avec qui la maire est en froid, s’était déclaré candidat.  Ce sont les 3.000 adhérents de la fédération socialiste de Paris qui départageront les deux candidats à une date encore inconnue. Pour Rémi Féraud, “le fait qu’Anne Hidalgo dise tôt qu’elle ne se représentera pas est une chance à saisir”.”Seize mois c’est bien. C’est le temps qu’avait permis aussi Bertrand Delanoë pour préparer l’élection de 2014″ qui a porté Anne Hidalgo à l’Hôtel de ville, a souligné l’ancien maire du Xe arrondissement.Pour convaincre, le parlementaire de 53 ans table sur son “expérience” et sa “connaissance des dossiers parisiens”. “Je suis élu de Paris depuis plus de 20 ans et je sais que les Parisiens veulent un maire qui s’occupe de leur vie quotidienne”.Comme son concurrent, qui a déjà lancé sa campagne auprès des militants, Rémi Féraud prône un rassemblement des forces de la majorité municipales (socialistes, écologistes et communistes) dès le premier tour des élections – en écartant LFI. “Ca aurait de la gueule et ça aurait du sens”.Qu’il soit méconnu du grand public est à ses yeux “un non-sujet”. “Paris n’a jamais été gagné par la notoriété. Avant l’élection de Bertrand Delanoë et d’Anne Hidalgo, on disait la même chose, qu’ils n’avaient pas d’envergure… On ne leur prêtait pas la forte personnalité qu’ils avaient en réalité”.”Je ne suis fâché avec personne. On me prête d’être courtois et rassembleur mais pour mener une politique claire”, assure-t-il.Parmi ses projets, Rémi Féraud évoque l’élargissement de la zone à trafic limité (ZTL), instaurée récemment dans l’hypercentre de Paris, à l’ensemble des quartiers de la capitale. Une annonce qu’Emmanuel Grégoire a jugée “un peu improvisée”. “C’est exactement ce que je ne veux pas faire. Je procèderai différemment”, a commenté le député.

Brussels, not Paris, will decide EU-Mercosur trade deal: Lula

France does not get to decide whether a free trade deal between the EU and South America’s Mercosur bloc goes ahead — only Brussels does, Brazilian President Luiz Inacio Lula da Silva said on Wednesday.Lula added firmly: “I intend to sign this agreement this year.”Brazil’s position, stressed by Lula in a speech on Brazilian industry, crosses swords with that of France, which is determined to block the trade pact.The blockbuster deal between the 27-country European Union and Mercosur countries — Brazil, Argentina, Paraguay and Uruguay — has been 25 years in the making and would create the world’s biggest free trade zone.The contours of the agreement with the Mercosur bloc — which Brazil dominates — were agreed in 2019, but progress on completing the pact has stalled since. On Tuesday, France’s parliament overwhelmingly backed President Emmanuel Macron in rejecting the EU-Mercosur deal, which has prompted protests by French farmers fearing it would bring unfair competition.Trade policy for the whole European Union, however, is determined by the European Commission, run by Ursula von der Leyen, on the basis of what most EU member states agree.”If the French don’t want the agreement, they don’t get to blow the final whistle — the European Commission will blow that whistle,” Lula said.”Ursula von der Leyen has the power to make the agreement happen,” he said.France needs three other EU countries to join it to form a blocking minority against the deal. So far Poland has publicly rallied to its side. But Germany and Spain have both said they want the trade deal completed swiftly.At a G20 summit in Rio last week, Macron reiterated his opposition to the Mercosur deal and said France was working with Poland, Austria, Italy and other EU countries “that have the same concerns.”Von der Leyen, who also participated in the G20 summit, admitted on arrival that her commission had a “big task” in getting EU member countries behind the trade deal, adding: “The devil is always in the details.”The EU’s outgoing foreign policy chief, Josep Borrell, this week backed the deal being done by the end of the year.”This is about much more than just trade; it is above all a geopolitical issue,” he said in his online blog.That reflects European concerns that China is making trade inroads into Latin America — and that the world could be heading into a period of trade wars triggered under Donald Trump’s protectionist “America First” policies.

Industrie, distribution: syndicats et patronat s’inquiètent d’une accélération des plans sociaux

“Un raz-de-marée”: syndicats et patronat craignent une accélération des plans sociaux dans l’industrie et au-delà, compte tenu des dernières annonces de suppressions de postes dans l’automobile et la sidérurgie, mais aussi de l’incertitude politique autour du gouvernement de Michel Barnier.La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé mercredi “les salariés à l’action pour défendre l’emploi et l’industrie”, estimant que “près de 250 plans de licenciements en préparation, concernant entre 170.000 et 200.000 emplois” sont en cours, un chiffre qui s’élève même à 270.000 emplois directs et indirects, selon Sébastien Menesplier, secrétaire confédéral de la CGT.Industries, automobile, sidérurgie, caoutchouc, papier, chimie, cimenterie, mais aussi grande distribution ou aérospatial… les plans de licenciement se multiplient dans différents secteurs depuis quelque mois.Sophie Binet a appelé en conséquence “les salariés à se mettre en grève et occuper leurs usines pour empêcher les licenciements”, ainsi qu’à une journée de mobilisations devant usines et préfectures le 12 décembre, lors d’une conférence de presse au siège de son organisation.”Le mois de décembre s’annonce rouge, et ce n’est pas le rouge du Père Noël”, a-t-elle prévenu.Dans la foulée de cette conférence de presse, l’équipementier automobile Valeo a annoncé 868 suppressions de postes, donnant un peu plus de corps aux propos de la CGT.Le décompte du syndicat, réalisé à partir des remontées des militants, augure pour Mme Binet un “un raz-de-marée” dans les mois à venir: “ces plans ont lieu surtout dans les grandes entreprises, les restructurations risquent d’avoir des conséquences sur les petits sous-traitants, beaucoup plus nombreux”, a-t-elle averti.Son homologue de la CFDT Marylise Léon a, elle, évoqué mardi “une vague de destructions d’emplois”, estimant à “au moins 23.000″, le nombre d’emplois concernés pour le seul mois de novembre, sur RTL.”L’environnement est certes plus exigeant et plus difficile qu’il y a un an, c’est clair”, concède Alexandre Saubot, président de France Industrie, qui représente les entreprises et les organisations professionnelles du secteur industriel, à l’AFP. Mais il estime que Sophie Binet force un peu le trait: “si on veut avoir une appréciation globale sur l’industrie, il faut aussi parler des choses positives, il y a encore des projets qui continuent”, a-t-il assuré.Pour la ministre du Travail Agnès Panosyan-Bouvet certaines mutations économiques profondes “s’accélèrent à la faveur de réglementations européennes ou du contexte géopolitique”. “Les impacts sont considérables. Nous devons accompagner nos entreprises et les travailleurs dans ces mutations”, a-t-elle déclaré mercredi à l’AFP.”Il y a les grosses entreprises dont les restructurations font la une des journaux mais il y a aussi tous leurs sous-traitants, leurs fournisseurs”, a-t-elle relevé. – La demande d’un “plan d’urgence” -Pour la sidérurgie, son collègue de l’Industrie, Marc Ferracci, préconise une réponse européenne d’urgence et présentera jeudi à Bruxelles les propositions de la France pour protéger le marché européen et soutenir la décarbonation.Mais, a prévenu le président de la CPME François Asselin, la chute du gouvernement de Michel Barnier, menacé de censure, provoquerait un nouveau choc de nature à mettre en péril les entreprises et l’emploi.”Si jamais le gouvernement saute (…) on va se retrouver dans la même situation qu’après la dissolution”, a déclaré M. Asselin sur RMC, avec des “semaines et des semaines encore” avant qu’un nouveau gouvernement “reprenne le budget en main”, une situation “absolument pas souhaitable pour les entreprises” qui ont besoin de “visibilité”, selon lui.Alexandre Saubot, lui, met en garde contre une réduction des allègements de charges telle qu’envisagée par le Premier ministre Michel Barnier, qui “se traduira par une augmentation du coût du travail en 2025”.La CGT propose un “plan d’urgence” au gouvernement, qui prévoit notamment “un moratoire sur les licenciements” (avec la conditionnalité des aides et “renforcer la loi Florange”, entre autres) et des “dispositifs qui garantissent la recherche effective d’un repreneur”, “un plan national” pour le maintien de l’industrie et “un retour aux tarifs réglementés de l’électricité et du gaz”.”C’est tout le programme industriel et économique qu’il faut revoir”, pour Cyril Chabanier, président de la CFTC, demandant notamment “un moratoire sur les aides qui sont distribuées, le remboursement d’aides sur les entreprises qui ferment et qui ont été biberonnées aux aides publiques”.

Fin du procès du RN, Marine Le Pen fixée sur son sort le 31 mars

Marine Le Pen sera fixée le 31 mars sur son sort, et celui d’une éventuelle inéligibilité, son avocat implorant le tribunal correctionnel de Paris de lui épargner “l’élimination politique” mercredi, au dernier jour du procès des assistants parlementaires RN.”Ces deux mois d’intimité judiciaire, comme a dit l’avocat de la défense, s’achève aujourd’hui. Beaucoup de choses ont été dites. Le tribunal va désormais mettre l’affaire en délibéré et rendra son jugement le 31 mars à 10H00″, a annoncé la présidente Bénédicte de Perthuis.Marine Le Pen n’a pas souhaité dire de “derniers mots” à la barre du tribunal. Mais à la presse, en sortant de la salle d’audience, elle a lancé: “Rendez-vous dans quatre mois”. “Le délai donné par le tribunal avant son délibéré est assez révélateur des sujets de droit très nombreux que le tribunal aura à trancher”, et “démontre que cette affaire est beaucoup moins simple que certains ont voulu penser. J’ai toujours l’espoir que nous serons entendus”, a ajouté la cheffe de file du Rassemblement national.La salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris était pleine mercredi pour entendre la plaidoirie de son avocat, Me Rodolphe Bosselut. Au premier rang des prévenus, la triple candidate à la présidentielle est assise, visage tendu, entre le numéro 2 du RN Louis Aliot et l’ex-trésorier du parti Wallerand de Saint-Just.Avant de “plaider la relaxe”, a déclaré Me Bosselut au début de trois heures de plaidoirie qu’il avait annoncé “longue et ennuyeuse”, il s’est attaqué à ce qui, au-delà d’une éventuelle condamnation, est l’enjeu principal pour sa cliente: l’inéligibilité avec exécution provisoire, qui s’appliquerait immédiatement – qu’a requise le parquet, avec une peine de cinq ans de prison dont deux ferme aménageables et de 300.000 euros d’amende.- “Irrémédiable” -Cette demande d’inéligibilité immédiate avait rendu soudainement bien réelle la possibilité que Marine Le Pen ne puisse pas se présenter en 2027, et pris tout le monde de court, provoquant des critiques dans son camp politique et au-delà.”Ces réquisitions sont une arme de destruction massive du jeu démocratique”, a tonné Me Bosselut. “Ca ne concerne pas que Marine Le Pen, ça concerne a minima 13 millions d’électeurs voire l’ensemble du corps électoral, voire la sincérité du scrutin, ce n’est pas rien”, a-t-il martelé. Au delà de “l’émotion citoyenne”, il faut une “émotion juridique”. Dans ce dossier, “l’exécution provisoire aurait des conséquences juridiques disproportionnées”, a-t-il dit. “Irrémédiables, définitives”.Cette “sévérité” du parquet est “non justifiée, gratuite”, une “demande d’élimination politique”. Elle “jette un doute sur les intentions mêmes de l’institution judiciaire”, a accusé Me Bosselut. Au lendemain des réquisitions dont elle avait dénoncé la “violence” et “l’outrance”, Marine Le Pen avait résumé: “C’est ma mort politique qu’on réclame”.Le parquet l’avait justifiée par le risque de “réitération” de détournements de fonds publics, qui s’étaient “répétés” pendant 12 ans (entre 2004 et 2016) et ne s’étaient “interrompus” qu’à cause du signalement du Parlement européen, qui a estimé son préjudice financier à 4,5 millions d’euros.Quant aux prévenus ayant nié en bloc l’existence d’un “système” mis en place pour payer des assistants parlementaires “fictifs” avec l’argent européen, ils n’ont fait preuve pendant l’audience d’aucune “remise en question”, avait accusé le parquet. “Nous ne sommes pas ici dans une enceinte politique, mais judiciaire, et le droit, la loi s’applique à tous”.- “Innocents” -Me Rodolphe Bosselut avait commencé sa plaidoirie en parlant de sa cliente. Une bonne partie des 24 autres prévenus ont fait le déplacement et se sont assis derrière la cheffe de file de l’extrême droite.”Elle est venue quasiment tous les jours avec l’envie de s’expliquer, de vous convaincre de sa totale bonne foi”. Pas “naïve” sur ce qu’elle risquait, mais avec la “force” de “celles et ceux qui se savent innocents”, a plaidé son avocat.”Elle a répondu avec sérieux, sincérité à toutes les questions, n’en a éludé aucune, elle est restée plusieurs heures à la barre…  On peut lui reprocher beaucoup de choses mais pas d’avoir méprisé le tribunal ou l’institution judiciaire comme l’a dit l’accusation”, a-t-il soutenu. “Y a t-il une quelconque arrogance à se défendre ?” Dans ce dossier rempli de “passion”, de “pression” et d'”enjeux” – “Dieu sait qu’il y en a” – Me Bosselut demande au tribunal de “revenir au droit”. “Au delà des biais, des idées préconçues”, a-t-il dit. “Ce dont je voudrais convaincre le tribunal, c’est que la pratique parlementaire au Parlement européen de 2004 à 2016 reprochée à ma cliente et aux autres prévenus était non seulement banale, anodine, car partagée par tous les partis européens, mais exempte de toute intention frauduleuse car considérée comme admise”.

La gauche dénonce la position française pour l'”immunité” de Netanyahu

“Honte”, “scandale”… plusieurs responsables de gauche se sont indignés mercredi de l'”immunité” dont bénéficie le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en France malgré un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui le vise. “La France se plie une fois de plus aux exigences de Benjamin Netanyahu en le choisissant lui plutôt que la justice internationale”, a dénoncé sur X la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, dénonçant “une honte”. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé mercredi dans un communiqué que le Premier ministre israélien bénéficierait en France des “immunités des États non parties à la CPI”, ce qui est le cas d’Israël, prévues dans le droit international. “De telles immunités s’appliquent au Premier ministre Netanyahu et autres ministres concernés” par un mandat d’arrêt de la Cour, a précisé le Quai d’Orsay.”Sûrement était-ce le +deal+ pour que la France soit citée dans le communiqué d’annonce officiel du cessez-le-feu au Liban publié conjointement par la France et les États-Unis hier”, a ajouté Marine Tondelier, qualifiant cette “immunité” d'”erreur historique très, très lourde”.”N’est-ce pas plutôt une +impunité+ ?”, s’est de son côté interrogé le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard sur le réseau social, jugeant dans un deuxième message la position française “totalement scandaleuse”. “La France est signataire du statut de Rome: elle doit en appliquer les règles sans se cacher derrière des arguments juridiques qui ont déjà été largement démontés”, a-t-il argumenté. Quant au premier secrétaire du PS, Olivier Faure, il a “regretté” devant la presse à l’Assemblée cette prise de position. “Nous avons une boussole qui doit continuer à indiquer un nord commun et cette boussole c’est le droit international et elle suppose qu’il n’y ait pas d’exception”, a-t-il expliqué, jugeant que “tout ce qui s’écrit en ce moment donne du droit international une image très dégradée”.  Outre M. Netanyahu, la Cour pénale internationale a lancé la semaine dernière un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ex-ministre israélien de la Défense Yoav Gallant – ainsi que contre le chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif – pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.Un article du Statut de Rome de 1998 instituant la CPI aborde la question de l’immunité de dirigeants de pays ne reconnaissant pas la cour, même s’il peut rester ouvert à diverses interprétations.