Procès du RN: inéligibilité immédiate pour Marine Le Pen

Marine Le Pen est inéligible, à effet immédiat, compromettant sa candidature en 2027. Le tribunal de Paris n’a pas encore annoncé la peine ordonnée à son encontre au procès des assistants parlementaires européens, mais a déjà annoncé une inéligibilité avec exécution immédiate, provoquant le départ de la salle d’audience de la cheffe de file de l’extrême droite.”Le tribunal a pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance”, a déclaré la présidente Bénédicte de Perthuis.Cette annonce – avant le détail des peines – a laissé la salle sans voix. Après un moment de flottement, et alors que la présidente commençait à appeler les prévenus un à un, Marine Le Pen a échangé quelques mots avec son avocat, puis s’est levée et quitté la salle d’audience.Elle a ensuite traversé le tribunal sans un mot, puis est montée dans une voiture qui l’attendait, suivie d’une nuée de caméras. Elle s’est rendue aussitôt au siège parisien du RN.- Le Kremlin condamne -Quelques minutes à peine après l’énoncé du jugement, le Kremlin a déploré une “violation des normes démocratiques”.Le prononcé d’une peine d’inéligibilité “apparaît nécessaire”, a justifié la présidente, soulignant la “gravité des faits”. Elle a mis en avant “leur nature systématique, de leur durée, du montant des fonds détournés” mais aussi de “la qualité d’élu” des personnes condamnées, et de l’atteinte portée à la confiance publique et aux règles du jeu démocratique”.Au terme de près de deux heures de lecture d’un jugement, le tribunal a considéré qu’un “système”, “centralisé, optimisé” avait bien été mis en place pour permettre au Rassemblement national (ex-Front national) de faire “des économies” en payant, entre 2004-2016, des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti.Evoquant une “double tromperie”, à l’égard du Parlement européen et des électeurs, la présidente a souligné que le “système” mis en place équivalait à un “contournement des règles des partis politiques et du fonctionnement démocratique”.Au début de l’audience et devant Marine Le Pen, assise en veste bleue au premier rang, aux côtés notamment du vice-président du parti Louis Aliot, le tribunal a rapidement annoncé que les neuf eurodéputés poursuivis étaient coupables de détournement de fonds publics, et les douze assistants coupables de recel. “Il a été établi que toutes ces personnes travaillaient en réalité pour le parti, que leur député ne leur avait confié aucune tâche”, qu’ils “passaient d’un député à l’autre”, a-t-elle détaillé.”Il ne s’agissait pas de mutualiser le travail des assistants mais plutôt de mutualiser les enveloppes des députés” pour faire faire “des économies” au parti en étant “directement financé par le Parlement européen”, a-t-elle poursuivi, sous les protestations à voix basse de Marine Le Pen.- “Au coeur du système” -Cette dernière était “au coeur de ce système”, encore plus quand elle a pris la suite de Jean-Marie Le Pen à la tête du parti à partir de 2011. “Elle s’est inscrite avec autorité et détermination dans le fonctionnement instauré par son père” dès 2004, a estimé le tribunal. “Que les choses soient claires”, avait commencé la présidente, “Personne n’est jugé pour avoir fait de la politique, c’est pas le sujet. La question, c’était de savoir si les contrats ont reçu une exécution ou pas”.Il n’y a pas eu d'”enrichissement personnel” mais “il y a bien un enrichissement du parti”, martèle la présidente, notant aussi que les salaires octroyés aux assistants parlementaires était plus “confortables” que ce que le parti aurait pu se permettre.Au terme de deux mois de procès (30 septembre-27 novembre) et à la surprise générale, l’accusation avait requis à l’encontre de la cheffe de file de l’extrême droite une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux ferme (une peine aménageable), ainsi que 300.000 euros d’amende.Si elle fait appel, vu les délais habituels de la justice, on peut imaginer que son second procès se tienne dans au moins un an, soit une décision pas avant l’automne 2026, quelques mois avant la présidentielle.Mais si elle est déjà officiellement inéligible durant cette période, cela risque de perturber sa marche vers l’élection : “ça fait une préparation à la présidentielle particulière, quand même”, reconnaissait un membre de sa garde rapprochée la semaine dernière, parlant d'”épée de Damoclès”. “Lundi, c’est un monde qui peut s’effondrer”.Selon un sondage Ifop pour le JDD publié ce week-end, si une élection présidentielle se tenait aujourd’hui, la cheffe de file du Rassemblement national arriverait largement en tête au premier tour, avec entre 34% et 37% des intentions de vote en fonction des candidats face à elle.

Zimbabwe cities empty, security tight after protest callMon, 31 Mar 2025 10:21:09 GMT

Police were out in force and businesses and offices closed in key Zimbabwe cities after authorities warned against demonstrations called for Monday to demand that President Emmerson Mnangagwa leave power.Security forces patrolled city centres after warning people to ignore a call by a faction of Mnangagwa’s own ZANU-PF party to demonstrate against the president, who …

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Apple lourdement condamné en France pour son dispositif de ciblage publicitaire

Apple a été condamné lundi par l’Autorité de la concurrence française à une amende de 150 millions d’euros pour abus de position dominante dans le cadre du ciblage publicitaire sur ses appareils, alors que des enquêtes similaires visent l’entreprise dans d’autres pays européens.Le géant américain se voit sanctionné pour l’utilisation de son dispositif ATT (“App Tracking Transparency”), présenté comme une protection supplémentaire des données privées des utilisateurs. Les “modalités de mise en Å“uvre (de ce dispositif) ne sont ni nécessaires, ni proportionnées à l’objectif affiché par Apple de protection des données”, ce qui pénalise les éditeurs tiers, a souligné l’instance lundi lors d’une conférence de presse.”Bien que nous soyons déçus par la décision d’aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence française n’a pas exigé de changements spécifiques à l’App Tracking Transparency (ATT), a réagi Apple dans un communiqué.L’antitrust français a indiqué qu’il était du ressort de l’entreprise américaine de se mettre en conformité.Ce montant de 150 millions d’euros “nous a paru approprié” et “raisonnable”, a expliqué Benoît Coeuré, le président du gendarme français de la concurrence, qui représente selon lui “une somme assez modeste quand on prend en compte le chiffre d’affaires d’Apple”, qui avoisine les 400 milliards de dollars en 2024.Apple devra également publier un résumé de la décision sur son site internet pendant sept jours.- Petits éditeurs pénalisés -Pour justifier sa décision, l’Autorité de la concurrence relève que ce dispositif “engendre une multiplication des fenêtres de recueil de consentement compliquant excessivement le parcours des utilisateurs d’applications tierces” sur les Iphone et les Ipad.De plus, le fait pour l’utilisateur de devoir refuser deux fois, au lieu d’une, le traçage publicitaire sur les applications tierces “porte atteinte à la neutralité du dispositif, causant un préjudice économique certain aux éditeurs d’applications et aux fournisseurs de service publicitaire”.Le régulateur estime estime que le dispositif tel qu’il est mis en place par Apple “pénalise tout particulièrement les plus petits éditeurs” qui “dépendent en grande partie de la collecte de données tierces pour financer leur activité”.Introduit par le géant américain début 2021, le dispositif ATT donne lieu à l’ouverture d’une fenêtre de consentement à l’ouverture de chaque application.Si un utilisateur clique sur “non”, l’application perd l’accès à l’identifiant publicitaire de cette personne, un numéro unique qui permet de le pister en ligne.Ce dispositif était soupçonné de favoriser les propres services d’Apple au détriment des applications tierces.- “Victoire importante” -“Cette décision marque une victoire importante pour les 9.000 entreprises de l’écosystème des médias et de la publicité en ligne”, se sont félicités plusieurs acteurs du secteur dont Alliance Digitale, le Syndicat des régies internet et l’Union des entreprises de conseil et d’achat media, dans un communiqué commun.Ils avait saisi le gendarme français de la concurrence en 2020 pour dénoncer une entrave à leur capacité de ciblage, qui avait d’abord rejeté en 2021 une demande de mesures conservatoires mais avait poursuivi l’instruction au fond.Cette décision devrait être observée en Allemagne, où Apple est dans le collimateur depuis juin 2022.Le firme américaine y a subi mi-mars un revers juridique après que la justice a confirmé son placement sous surveillance renforcée, laissant le groupe sous la menace de mesures visant à encadrer son activité.Les autorités de la concurrence italienne, roumaine et polonaise ont aussi lancé des enquêtes similaires.De son côté, l’Union européenne a réaffirmé en février qu’elle défendrait fermement ses législations sur les services numériques ciblant les géants américains de la tech.Et ce, même en cas de mesures de rétorsion de la part de Washington: le président Trump a indiqué qu’il envisagerait des droits de douane en réponse aux “taxes, amendes et contraintes réglementaires sur les services numériques” qui s’appliqueraient à des entreprises américaines dans l’UE, et notamment les géants de la “tech”.

Apple lourdement condamné en France pour son dispositif de ciblage publicitaire

Apple a été condamné lundi par l’Autorité de la concurrence française à une amende de 150 millions d’euros pour abus de position dominante dans le cadre du ciblage publicitaire sur ses appareils, alors que des enquêtes similaires visent l’entreprise dans d’autres pays européens.Le géant américain se voit sanctionné pour l’utilisation de son dispositif ATT (“App Tracking Transparency”), présenté comme une protection supplémentaire des données privées des utilisateurs. Les “modalités de mise en Å“uvre (de ce dispositif) ne sont ni nécessaires, ni proportionnées à l’objectif affiché par Apple de protection des données”, ce qui pénalise les éditeurs tiers, a souligné l’instance lundi lors d’une conférence de presse.”Bien que nous soyons déçus par la décision d’aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence française n’a pas exigé de changements spécifiques à l’App Tracking Transparency (ATT), a réagi Apple dans un communiqué.L’antitrust français a indiqué qu’il était du ressort de l’entreprise américaine de se mettre en conformité.Ce montant de 150 millions d’euros “nous a paru approprié” et “raisonnable”, a expliqué Benoît Coeuré, le président du gendarme français de la concurrence, qui représente selon lui “une somme assez modeste quand on prend en compte le chiffre d’affaires d’Apple”, qui avoisine les 400 milliards de dollars en 2024.Apple devra également publier un résumé de la décision sur son site internet pendant sept jours.- Petits éditeurs pénalisés -Pour justifier sa décision, l’Autorité de la concurrence relève que ce dispositif “engendre une multiplication des fenêtres de recueil de consentement compliquant excessivement le parcours des utilisateurs d’applications tierces” sur les Iphone et les Ipad.De plus, le fait pour l’utilisateur de devoir refuser deux fois, au lieu d’une, le traçage publicitaire sur les applications tierces “porte atteinte à la neutralité du dispositif, causant un préjudice économique certain aux éditeurs d’applications et aux fournisseurs de service publicitaire”.Le régulateur estime estime que le dispositif tel qu’il est mis en place par Apple “pénalise tout particulièrement les plus petits éditeurs” qui “dépendent en grande partie de la collecte de données tierces pour financer leur activité”.Introduit par le géant américain début 2021, le dispositif ATT donne lieu à l’ouverture d’une fenêtre de consentement à l’ouverture de chaque application.Si un utilisateur clique sur “non”, l’application perd l’accès à l’identifiant publicitaire de cette personne, un numéro unique qui permet de le pister en ligne.Ce dispositif était soupçonné de favoriser les propres services d’Apple au détriment des applications tierces.- “Victoire importante” -“Cette décision marque une victoire importante pour les 9.000 entreprises de l’écosystème des médias et de la publicité en ligne”, se sont félicités plusieurs acteurs du secteur dont Alliance Digitale, le Syndicat des régies internet et l’Union des entreprises de conseil et d’achat media, dans un communiqué commun.Ils avait saisi le gendarme français de la concurrence en 2020 pour dénoncer une entrave à leur capacité de ciblage, qui avait d’abord rejeté en 2021 une demande de mesures conservatoires mais avait poursuivi l’instruction au fond.Cette décision devrait être observée en Allemagne, où Apple est dans le collimateur depuis juin 2022.Le firme américaine y a subi mi-mars un revers juridique après que la justice a confirmé son placement sous surveillance renforcée, laissant le groupe sous la menace de mesures visant à encadrer son activité.Les autorités de la concurrence italienne, roumaine et polonaise ont aussi lancé des enquêtes similaires.De son côté, l’Union européenne a réaffirmé en février qu’elle défendrait fermement ses législations sur les services numériques ciblant les géants américains de la tech.Et ce, même en cas de mesures de rétorsion de la part de Washington: le président Trump a indiqué qu’il envisagerait des droits de douane en réponse aux “taxes, amendes et contraintes réglementaires sur les services numériques” qui s’appliqueraient à des entreprises américaines dans l’UE, et notamment les géants de la “tech”.

Apple lourdement condamné en France pour son dispositif de ciblage publicitaire

Apple a été condamné lundi par l’Autorité de la concurrence française à une amende de 150 millions d’euros pour abus de position dominante dans le cadre du ciblage publicitaire sur ses appareils, alors que des enquêtes similaires visent l’entreprise dans d’autres pays européens.Le géant américain se voit sanctionné pour l’utilisation de son dispositif ATT (“App Tracking Transparency”), présenté comme une protection supplémentaire des données privées des utilisateurs. Les “modalités de mise en Å“uvre (de ce dispositif) ne sont ni nécessaires, ni proportionnées à l’objectif affiché par Apple de protection des données”, ce qui pénalise les éditeurs tiers, a souligné l’instance lundi lors d’une conférence de presse.”Bien que nous soyons déçus par la décision d’aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence française n’a pas exigé de changements spécifiques à l’App Tracking Transparency (ATT), a réagi Apple dans un communiqué.L’antitrust français a indiqué qu’il était du ressort de l’entreprise américaine de se mettre en conformité.Ce montant de 150 millions d’euros “nous a paru approprié” et “raisonnable”, a expliqué Benoît Coeuré, le président du gendarme français de la concurrence, qui représente selon lui “une somme assez modeste quand on prend en compte le chiffre d’affaires d’Apple”, qui avoisine les 400 milliards de dollars en 2024.Apple devra également publier un résumé de la décision sur son site internet pendant sept jours.- Petits éditeurs pénalisés -Pour justifier sa décision, l’Autorité de la concurrence relève que ce dispositif “engendre une multiplication des fenêtres de recueil de consentement compliquant excessivement le parcours des utilisateurs d’applications tierces” sur les Iphone et les Ipad.De plus, le fait pour l’utilisateur de devoir refuser deux fois, au lieu d’une, le traçage publicitaire sur les applications tierces “porte atteinte à la neutralité du dispositif, causant un préjudice économique certain aux éditeurs d’applications et aux fournisseurs de service publicitaire”.Le régulateur estime estime que le dispositif tel qu’il est mis en place par Apple “pénalise tout particulièrement les plus petits éditeurs” qui “dépendent en grande partie de la collecte de données tierces pour financer leur activité”.Introduit par le géant américain début 2021, le dispositif ATT donne lieu à l’ouverture d’une fenêtre de consentement à l’ouverture de chaque application.Si un utilisateur clique sur “non”, l’application perd l’accès à l’identifiant publicitaire de cette personne, un numéro unique qui permet de le pister en ligne.Ce dispositif était soupçonné de favoriser les propres services d’Apple au détriment des applications tierces.- “Victoire importante” -“Cette décision marque une victoire importante pour les 9.000 entreprises de l’écosystème des médias et de la publicité en ligne”, se sont félicités plusieurs acteurs du secteur dont Alliance Digitale, le Syndicat des régies internet et l’Union des entreprises de conseil et d’achat media, dans un communiqué commun.Ils avait saisi le gendarme français de la concurrence en 2020 pour dénoncer une entrave à leur capacité de ciblage, qui avait d’abord rejeté en 2021 une demande de mesures conservatoires mais avait poursuivi l’instruction au fond.Cette décision devrait être observée en Allemagne, où Apple est dans le collimateur depuis juin 2022.Le firme américaine y a subi mi-mars un revers juridique après que la justice a confirmé son placement sous surveillance renforcée, laissant le groupe sous la menace de mesures visant à encadrer son activité.Les autorités de la concurrence italienne, roumaine et polonaise ont aussi lancé des enquêtes similaires.De son côté, l’Union européenne a réaffirmé en février qu’elle défendrait fermement ses législations sur les services numériques ciblant les géants américains de la tech.Et ce, même en cas de mesures de rétorsion de la part de Washington: le président Trump a indiqué qu’il envisagerait des droits de douane en réponse aux “taxes, amendes et contraintes réglementaires sur les services numériques” qui s’appliqueraient à des entreprises américaines dans l’UE, et notamment les géants de la “tech”.

Apple lourdement condamné en France pour son dispositif de ciblage publicitaire

Apple a été condamné lundi par l’Autorité de la concurrence française à une amende de 150 millions d’euros pour abus de position dominante dans le cadre du ciblage publicitaire sur ses appareils, alors que des enquêtes similaires visent l’entreprise dans d’autres pays européens.Le géant américain se voit sanctionné pour l’utilisation de son dispositif ATT (“App Tracking Transparency”), présenté comme une protection supplémentaire des données privées des utilisateurs. Les “modalités de mise en Å“uvre (de ce dispositif) ne sont ni nécessaires, ni proportionnées à l’objectif affiché par Apple de protection des données”, ce qui pénalise les éditeurs tiers, a souligné l’instance lundi lors d’une conférence de presse.”Bien que nous soyons déçus par la décision d’aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence française n’a pas exigé de changements spécifiques à l’App Tracking Transparency (ATT), a réagi Apple dans un communiqué.L’antitrust français a indiqué qu’il était du ressort de l’entreprise américaine de se mettre en conformité.Ce montant de 150 millions d’euros “nous a paru approprié” et “raisonnable”, a expliqué Benoît Coeuré, le président du gendarme français de la concurrence, qui représente selon lui “une somme assez modeste quand on prend en compte le chiffre d’affaires d’Apple”, qui avoisine les 400 milliards de dollars en 2024.Apple devra également publier un résumé de la décision sur son site internet pendant sept jours.- Petits éditeurs pénalisés -Pour justifier sa décision, l’Autorité de la concurrence relève que ce dispositif “engendre une multiplication des fenêtres de recueil de consentement compliquant excessivement le parcours des utilisateurs d’applications tierces” sur les Iphone et les Ipad.De plus, le fait pour l’utilisateur de devoir refuser deux fois, au lieu d’une, le traçage publicitaire sur les applications tierces “porte atteinte à la neutralité du dispositif, causant un préjudice économique certain aux éditeurs d’applications et aux fournisseurs de service publicitaire”.Le régulateur estime estime que le dispositif tel qu’il est mis en place par Apple “pénalise tout particulièrement les plus petits éditeurs” qui “dépendent en grande partie de la collecte de données tierces pour financer leur activité”.Introduit par le géant américain début 2021, le dispositif ATT donne lieu à l’ouverture d’une fenêtre de consentement à l’ouverture de chaque application.Si un utilisateur clique sur “non”, l’application perd l’accès à l’identifiant publicitaire de cette personne, un numéro unique qui permet de le pister en ligne.Ce dispositif était soupçonné de favoriser les propres services d’Apple au détriment des applications tierces.- “Victoire importante” -“Cette décision marque une victoire importante pour les 9.000 entreprises de l’écosystème des médias et de la publicité en ligne”, se sont félicités plusieurs acteurs du secteur dont Alliance Digitale, le Syndicat des régies internet et l’Union des entreprises de conseil et d’achat media, dans un communiqué commun.Ils avait saisi le gendarme français de la concurrence en 2020 pour dénoncer une entrave à leur capacité de ciblage, qui avait d’abord rejeté en 2021 une demande de mesures conservatoires mais avait poursuivi l’instruction au fond.Cette décision devrait être observée en Allemagne, où Apple est dans le collimateur depuis juin 2022.Le firme américaine y a subi mi-mars un revers juridique après que la justice a confirmé son placement sous surveillance renforcée, laissant le groupe sous la menace de mesures visant à encadrer son activité.Les autorités de la concurrence italienne, roumaine et polonaise ont aussi lancé des enquêtes similaires.De son côté, l’Union européenne a réaffirmé en février qu’elle défendrait fermement ses législations sur les services numériques ciblant les géants américains de la tech.Et ce, même en cas de mesures de rétorsion de la part de Washington: le président Trump a indiqué qu’il envisagerait des droits de douane en réponse aux “taxes, amendes et contraintes réglementaires sur les services numériques” qui s’appliqueraient à des entreprises américaines dans l’UE, et notamment les géants de la “tech”.

“Je ne peux pas produire à ce prix-là”: le plus gros maraîcher du Grand Est cesse sa production

C’était le plus grand maraîcher du Grand Est : à Balgau (Haut-Rhin), Claude Keller, patron de l’entreprise ID3A, a décidé de mettre fin à son activité, essoré par l’impossibilité de vendre au juste prix ses légumes à la grande distribution.En 2024, sur 220 hectares de terres cultivées, l’entreprise a produit plus de quatre millions de salades, 1,5 million de bottes de radis, 320.000 choux blancs, 800 tonnes de navets, et encore des centaines de tonnes de persil et de céleri à destination des supermarchés français.Toutefois, dans les frigos grands comme des hangars et sur les champs qui s’étendent à perte de vue, pas un légume ne subsiste aujourd’hui. Au bord des parcelles, des montagnes de palettes et de cageots vides témoignent d’une époque désormais révolue.Les machines sont rachetées par des producteurs étrangers, les terres légumières vont être reconverties en grandes cultures (blé, orge, maïs) pour l’alimentation animale. Les supermarchés, eux, iront se fournir ailleurs.”On est en semaine 13 sur le calendrier. Normalement on aurait dû planter 50.000 batavias, 10.000 laitues, 25.000 feuilles de chêne blondes, et trois hectares de radis”, explique le chef d’entreprise en montrant les plannings de production de l’année précédente, restés accrochés sur de grands tableaux.Au lieu de ça, la PME a mis en place un plan de cessation d’activité, et licencie son personnel. Elle employait une douzaine de permanents et jusqu’à 70 saisonniers, soit 49 équivalents temps plein.- “Cadeau empoisonné” -La décision de mettre fin à cette activité entamée il y a 35 ans n’a pas été facile à prendre. “C’est des semaines et des mois où vous ne dormez pas la nuit”, témoigne l’agriculteur de 59 ans, qui a monté la société avec son père et y a fait toute sa carrière.”J’ai un fils qui nous a rejoint il y a un an, et je ne me voyais pas lui transmettre une entreprise comme ça. C’était un cadeau empoisonné”.A l’origine de ses difficultés, l’impossibilité de faire accepter à ses clients, les centrales d’achat des grandes surfaces, des hausses de prix pour répercuter “l’explosion des charges”, principalement l’augmentation du coût de l’énergie, des produits phytosanitaires et du transport.”Il y a un problème dans la filière”, analyse-t-il. “Personne n’a la droit de vendre à perte, que ce soit le grossiste, le distributeur, le magasin, ça paraît logique. Il n’y a qu’un seul maillon où on tolère la vente à perte, c’est nous, les producteurs, parce qu’on ne se base jamais sur le prix de revient, on ne parle que du prix du marché.”Ainsi en 2024, il a été contraint de vendre pendant des semaines ses salades à 50 centimes l’unité, quand elles lui coûtent 75 centimes à produire. “On a des produits frais, fragiles, on ne peut pas les stocker. C’est à vendre tout de suite ou alors c’est foutu. Ils jouent sur ce rapport de force, et nous on n’a pas le choix”.Il pointe la responsabilité des enseignes de la grande distribution et souligne le décalage entre le discours volontariste des grands patrons médiatiques et le comportement des directeurs de magasins, “qui mettent la pression”.- Concurrence des petits -Mais il n’élude pas non plus les limites du monde agricole. “Nous ne sommes que des petites PME, nous ne sommes pas organisés”, déplore-t-il, regrettant que l’interprofession n’ait “jamais réussi à mettre en place un bureau d’achat pour peser plus lourd dans les négociations”.Au final, il subit “la concurrence de petits producteurs, qui ne connaissent pas leurs prix de revient”, acceptent de baisser les prix et vendent à perte sans le savoir. “Tant que le prix de revient ne sera pas à la base de l’élaboration du prix de vente, je ne vois pas de sortie à notre problème”.Les grandes réformes, dont les lois Egalim, visant à protéger la rémunération des agriculteurs face à la grande distribution, n’y ont rien changé. “On pensait que ça nous aiderait, mais ça n’a pas été le cas. C’est le consommateur qui décide s’il achète nos produits, c’est lui qui a le pouvoir”.Pour son fils Léo, 24 ans, qui s’apprête à prendre la relève, l’arrêt du maraîchage laissera une petite cicatrice: “ça m’a fait mal au début”, confie-t-il sous sa casquette verte. “Mais j’ai pris conscience que c’était la meilleure chose à faire”.

“Je ne peux pas produire à ce prix-là”: le plus gros maraîcher du Grand Est cesse sa production

C’était le plus grand maraîcher du Grand Est : à Balgau (Haut-Rhin), Claude Keller, patron de l’entreprise ID3A, a décidé de mettre fin à son activité, essoré par l’impossibilité de vendre au juste prix ses légumes à la grande distribution.En 2024, sur 220 hectares de terres cultivées, l’entreprise a produit plus de quatre millions de salades, 1,5 million de bottes de radis, 320.000 choux blancs, 800 tonnes de navets, et encore des centaines de tonnes de persil et de céleri à destination des supermarchés français.Toutefois, dans les frigos grands comme des hangars et sur les champs qui s’étendent à perte de vue, pas un légume ne subsiste aujourd’hui. Au bord des parcelles, des montagnes de palettes et de cageots vides témoignent d’une époque désormais révolue.Les machines sont rachetées par des producteurs étrangers, les terres légumières vont être reconverties en grandes cultures (blé, orge, maïs) pour l’alimentation animale. Les supermarchés, eux, iront se fournir ailleurs.”On est en semaine 13 sur le calendrier. Normalement on aurait dû planter 50.000 batavias, 10.000 laitues, 25.000 feuilles de chêne blondes, et trois hectares de radis”, explique le chef d’entreprise en montrant les plannings de production de l’année précédente, restés accrochés sur de grands tableaux.Au lieu de ça, la PME a mis en place un plan de cessation d’activité, et licencie son personnel. Elle employait une douzaine de permanents et jusqu’à 70 saisonniers, soit 49 équivalents temps plein.- “Cadeau empoisonné” -La décision de mettre fin à cette activité entamée il y a 35 ans n’a pas été facile à prendre. “C’est des semaines et des mois où vous ne dormez pas la nuit”, témoigne l’agriculteur de 59 ans, qui a monté la société avec son père et y a fait toute sa carrière.”J’ai un fils qui nous a rejoint il y a un an, et je ne me voyais pas lui transmettre une entreprise comme ça. C’était un cadeau empoisonné”.A l’origine de ses difficultés, l’impossibilité de faire accepter à ses clients, les centrales d’achat des grandes surfaces, des hausses de prix pour répercuter “l’explosion des charges”, principalement l’augmentation du coût de l’énergie, des produits phytosanitaires et du transport.”Il y a un problème dans la filière”, analyse-t-il. “Personne n’a la droit de vendre à perte, que ce soit le grossiste, le distributeur, le magasin, ça paraît logique. Il n’y a qu’un seul maillon où on tolère la vente à perte, c’est nous, les producteurs, parce qu’on ne se base jamais sur le prix de revient, on ne parle que du prix du marché.”Ainsi en 2024, il a été contraint de vendre pendant des semaines ses salades à 50 centimes l’unité, quand elles lui coûtent 75 centimes à produire. “On a des produits frais, fragiles, on ne peut pas les stocker. C’est à vendre tout de suite ou alors c’est foutu. Ils jouent sur ce rapport de force, et nous on n’a pas le choix”.Il pointe la responsabilité des enseignes de la grande distribution et souligne le décalage entre le discours volontariste des grands patrons médiatiques et le comportement des directeurs de magasins, “qui mettent la pression”.- Concurrence des petits -Mais il n’élude pas non plus les limites du monde agricole. “Nous ne sommes que des petites PME, nous ne sommes pas organisés”, déplore-t-il, regrettant que l’interprofession n’ait “jamais réussi à mettre en place un bureau d’achat pour peser plus lourd dans les négociations”.Au final, il subit “la concurrence de petits producteurs, qui ne connaissent pas leurs prix de revient”, acceptent de baisser les prix et vendent à perte sans le savoir. “Tant que le prix de revient ne sera pas à la base de l’élaboration du prix de vente, je ne vois pas de sortie à notre problème”.Les grandes réformes, dont les lois Egalim, visant à protéger la rémunération des agriculteurs face à la grande distribution, n’y ont rien changé. “On pensait que ça nous aiderait, mais ça n’a pas été le cas. C’est le consommateur qui décide s’il achète nos produits, c’est lui qui a le pouvoir”.Pour son fils Léo, 24 ans, qui s’apprête à prendre la relève, l’arrêt du maraîchage laissera une petite cicatrice: “ça m’a fait mal au début”, confie-t-il sous sa casquette verte. “Mais j’ai pris conscience que c’était la meilleure chose à faire”.