BASF exits Xinjiang ventures after Uyghur abuse reports

German chemicals giant BASF said Tuesday it had exited two joint ventures in China’s Xinjiang region after its local partner was alleged to have participated in rights abuses against the local Uyghur minority.BASF said in a statement it had completed the sale of its shares in Markor Chemical Manufacturing and Markor Meiou Chemical to the Singaporean group Verde Chemical.The German group gave no financial details of the transaction, which was completed on Monday “following approval by the relevant authorities”.BASF had said in February 2024 it would accelerate its divestment from the joint ventures which manufacture the industrial chemical butanediol.Plans to sell the shares had already been announced by BASF in 2023 in response to commercial and environmental concerns.German public broadcaster ZDF and news magazine Der Spiegel had reported that staff of BASF’s partner firm Markor were involved in rights abuses against members of the mostly Muslim Uyghur minority.Employees were alleged to have spied on Uyghur families and filed reports with Chinese authorities.BASF said at the time it had no indication that employees of the joint ventures were involved in rights violations, only staff of its local partner.Rights groups have long accused Beijing of a widespread crackdown on minorities in Xinjiang, including through forced labour and detention camps.Beijing denies allegations of abuse and insists its actions in Xinjiang have helped to combat extremism and enhance development.Despite the controversy surrounding the Xinjiang plants, BASF has been ramping up its presence in China while production costs in Europe are high. The German group is in the process of building a new 10-billion-euro ($11.5-billion) chemical complex in the southern province of Guangdong.

Jerusalem patriarch hails pope’s commitment to Gaza

The Latin patriarch of Jerusalem, Archbishop Pierbattista Pizzaballa, on Tuesday hailed Pope Francis’s support for Gazans and engagement with the small Catholic community in the war-battered Palestinian territory.The Catholic church’s highest authority in the region, who is considered a potential successor to the late pontiff, Pizzaballa told journalists in Jerusalem that “Gaza represents, a little bit, all what was the heart of his pontificate”.Pope Francis, who died on Monday aged 88, advocated peace and “closeness to the poor… and to the neglected one”, said the patriarch.These positions became particularly evident in Francis’s response to the Israel-Hamas war which broke out in October 2023, Pizzaballa said.”He was very close to the community of Gaza, the parish of Gaza, he kept calling them many times — for a certain period, also every day, every evening at 7 pm,” said the patriarch.He added that by doing so, the pope “became for the community something stable, and also comforting for them, and he knew this”.Out of the Gaza Strip’s 2.4 million people, about 1,000 are Christians. Most of them are Orthodox, but according to the Latin Patriarchate, there are about 135 Catholics in the territory.Since the early days of the war, members of the Catholic community have been sheltering at Holy Family Church compound in Gaza City, and some Orthodox Christians have also found refuge there.Pope Francis repeatedly called for an end to the war. The day before his death, in a final Easter message delivered on Sunday, he condemned the “deplorable humanitarian situation” in the besieged territory.”Work for justice… but without becoming part of the conflict,” said Pizzaballa of the late pontiff’s actions.”For us, for the Church, it leaves an important legacy.”The patriarch thanked the numerous Palestinian and Israeli public figures who have offered their condolences, preferring not to comment on the lack of any official message from Israel’s Prime Minister Benjamin Netanyahu.Even as “the local authorities… were not always happy” with the pope’s positions or statements, they were “always very respectful”, he said.Pizzaballa said he will travel to Rome on Wednesday, after leading a requiem mass for the pope at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem in the morning.As one of the 135 cardinal electors, the Latin patriarch will participate in the conclave to elect a new pope.Pizzaballa, a 60-year-old Italian Franciscan who also speaks English and Hebrew, arrived in Jerusalem in 1990 and was made a cardinal in September 2023, just before the Gaza war began.His visits to Gaza and appeals for peace since then have attracted international attention.

Au Maroc, des bénévoles traquent les déchets qui empoisonnent le désert

Aux portes du “Grand Désert”, dans le sud du Maroc, des bénévoles traquent les déchets incrustés dans le sable: bouteilles, sacs plastiques, “il y en a de toutes sortes”, constate l’un d’entre eux lors d’une initiative de nettoyage aux abords d’un village en plein Sahara.A l’occasion de la 20e édition du Festival international des nomades, organisée mi-avril dans la localité de M’Hamid El Ghizlane, environ 50 personnes, gantées et munies de sacs poubelle, s’activent sous une pluie fine.En cinq heures, ils ont récolté entre 400 et 600 kilos de déchets, selon les organisateurs.”Habituellement, les initiatives de nettoyage se concentrent sur les plages et les forêts. Pourtant, le désert souffre également de la pollution”, indique à l’AFP Nouredine Bougrab, fondateur du Festival et habitant de M’Hamid El Ghizlane, village de quelque 6.600 âmes.Cette campagne, qui a réuni artistes, militants associatifs et touristes étrangers, est un “appel” à la “protection des déserts du monde”, poursuit M. Bougrab, 46 ans.Elle a commencé à l’entrée nord de M’Hamid El Ghizlane, “une zone particulièrement touchée par la pollution”, affirme-t-il, puis s’est poursuivie jusqu’à l’autre extrémité de la commune, marquant le début du “Grand Désert”.Les origines de cette pollution sont essentiellement “liées à la production massive de produits en plastique, à son faible taux de recyclage”, sans compter les “polluants atmosphériques transportés par le vent”, explique l’anthropologue Mustapha Naimi.Le Maroc et ses quasi 37 millions d’habitants génèrent chaque année environ 8,2 millions de tonnes de déchets ménagers, d’après le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable.”Cela représente l’équivalent de 811 fois le poids de la Tour Eiffel, ou encore de quoi remplir 2.780 piscines olympiques de déchets tassés”, illustre Hassan Chouaouta, expert international en développement stratégique durable.Sur ce volume, “entre 6 et 7%” sont recyclés, précise-t-il.- “Partout” -Le réveil a sonné “tôt”, confie un bénévole français, Ronald Le Floch. Pour ce photographe, qui habite New York, le but de l’opération est “de montrer que c’est important de prendre soin de ce type d’environnement”.”Ce matin, on a trouvé essentiellement des déchets plastiques”, qui, avec “le temps”, se sont dégradés en “petits morceaux” répandus “partout”, décrit cet homme de 35 ans, affirmant avoir aussi trouvé des vêtements et conserves.Cette initiative est cruciale pour protéger “les animaux” et la population locale, souligne Ousmane Ag Oumar, un Malien de 35 ans, membre de Imarhan Timbuktu, un groupe de blues Touareg. Il pointe un danger direct pour les troupeaux, essentiels à la subsistance des communautés nomades.”Les déchets plastiques ont des effets néfastes sur l’environnement saharien puisqu’ils contaminent les terres, les pâturages, les rivières, les aires de nomadisation”, abonde l’anthropologue Naimi.Le nomadisme pastoral, un mode de vie millénaire reposant sur la mobilité au gré des saisons et des pâtures du bétail, tend à disparaître au Maroc, fragilisé par le dérèglement climatique qui bouleverse les itinéraires de transhumance et pousse les communautés nomades vers la sédentarisation.Les dernières données officielles sur le recensement des nomades remontent à 2014, avec un total de 25.274 personnes, soit une baisse de 63% par rapport à 2004.En outre, cette population n’a “pas bénéficié de beaucoup de soutien de l’Etat, comparativement aux subventions accordées à l’agriculture par exemple, surtout pour les produits destinés à l’exportation”, affirme Mohammed Mahdi, professeur de sociologie rurale.”Pour les éleveurs (nomades), on donne très peu et comme ils n’arrivent pas à se maintenir, un bon nombre a fait faillite et quitté l’activité d’élevage”, ajoute l’expert.Mohamed Oujâa, 50 ans, leader du groupe “Les pigeons du sable”, spécialiste de musique gnaoua (style pratiqué au Maghreb par les descendants d’esclaves noirs) insiste pour sa part sur l’importance d'”un environnement propre” pour “les générations futures”.Cette initiative n’est “que la première d’une série de campagnes à venir de nettoyage du désert”, espère-t-il.

Au Maroc, des bénévoles traquent les déchets qui empoisonnent le désert

Aux portes du “Grand Désert”, dans le sud du Maroc, des bénévoles traquent les déchets incrustés dans le sable: bouteilles, sacs plastiques, “il y en a de toutes sortes”, constate l’un d’entre eux lors d’une initiative de nettoyage aux abords d’un village en plein Sahara.A l’occasion de la 20e édition du Festival international des nomades, organisée mi-avril dans la localité de M’Hamid El Ghizlane, environ 50 personnes, gantées et munies de sacs poubelle, s’activent sous une pluie fine.En cinq heures, ils ont récolté entre 400 et 600 kilos de déchets, selon les organisateurs.”Habituellement, les initiatives de nettoyage se concentrent sur les plages et les forêts. Pourtant, le désert souffre également de la pollution”, indique à l’AFP Nouredine Bougrab, fondateur du Festival et habitant de M’Hamid El Ghizlane, village de quelque 6.600 âmes.Cette campagne, qui a réuni artistes, militants associatifs et touristes étrangers, est un “appel” à la “protection des déserts du monde”, poursuit M. Bougrab, 46 ans.Elle a commencé à l’entrée nord de M’Hamid El Ghizlane, “une zone particulièrement touchée par la pollution”, affirme-t-il, puis s’est poursuivie jusqu’à l’autre extrémité de la commune, marquant le début du “Grand Désert”.Les origines de cette pollution sont essentiellement “liées à la production massive de produits en plastique, à son faible taux de recyclage”, sans compter les “polluants atmosphériques transportés par le vent”, explique l’anthropologue Mustapha Naimi.Le Maroc et ses quasi 37 millions d’habitants génèrent chaque année environ 8,2 millions de tonnes de déchets ménagers, d’après le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable.”Cela représente l’équivalent de 811 fois le poids de la Tour Eiffel, ou encore de quoi remplir 2.780 piscines olympiques de déchets tassés”, illustre Hassan Chouaouta, expert international en développement stratégique durable.Sur ce volume, “entre 6 et 7%” sont recyclés, précise-t-il.- “Partout” -Le réveil a sonné “tôt”, confie un bénévole français, Ronald Le Floch. Pour ce photographe, qui habite New York, le but de l’opération est “de montrer que c’est important de prendre soin de ce type d’environnement”.”Ce matin, on a trouvé essentiellement des déchets plastiques”, qui, avec “le temps”, se sont dégradés en “petits morceaux” répandus “partout”, décrit cet homme de 35 ans, affirmant avoir aussi trouvé des vêtements et conserves.Cette initiative est cruciale pour protéger “les animaux” et la population locale, souligne Ousmane Ag Oumar, un Malien de 35 ans, membre de Imarhan Timbuktu, un groupe de blues Touareg. Il pointe un danger direct pour les troupeaux, essentiels à la subsistance des communautés nomades.”Les déchets plastiques ont des effets néfastes sur l’environnement saharien puisqu’ils contaminent les terres, les pâturages, les rivières, les aires de nomadisation”, abonde l’anthropologue Naimi.Le nomadisme pastoral, un mode de vie millénaire reposant sur la mobilité au gré des saisons et des pâtures du bétail, tend à disparaître au Maroc, fragilisé par le dérèglement climatique qui bouleverse les itinéraires de transhumance et pousse les communautés nomades vers la sédentarisation.Les dernières données officielles sur le recensement des nomades remontent à 2014, avec un total de 25.274 personnes, soit une baisse de 63% par rapport à 2004.En outre, cette population n’a “pas bénéficié de beaucoup de soutien de l’Etat, comparativement aux subventions accordées à l’agriculture par exemple, surtout pour les produits destinés à l’exportation”, affirme Mohammed Mahdi, professeur de sociologie rurale.”Pour les éleveurs (nomades), on donne très peu et comme ils n’arrivent pas à se maintenir, un bon nombre a fait faillite et quitté l’activité d’élevage”, ajoute l’expert.Mohamed Oujâa, 50 ans, leader du groupe “Les pigeons du sable”, spécialiste de musique gnaoua (style pratiqué au Maghreb par les descendants d’esclaves noirs) insiste pour sa part sur l’importance d'”un environnement propre” pour “les générations futures”.Cette initiative n’est “que la première d’une série de campagnes à venir de nettoyage du désert”, espère-t-il.

Chefs d’Etat et têtes couronnées attendus aux funérailles du pape samedi

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles ainsi que des dirigeants étrangers et têtes couronnées, du président américain Donald Trump au Premier ministre britannique Keir Starmer en passant par le roi et la reine d’Espagne.Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky entendent également faire le déplacement. En revanche, le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne prévoit pas de s’y rendre.A l’issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté.Le Saint-Siège a diffusé mardi les premières images du pape François reposant dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, où il vivait. Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin afin d’être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin aspirant à plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux. Le public pourra donc rendre un dernier hommage au pape mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00), a indiqué le Vatican.Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains enserrent un chapelet.Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s’est recueillie lundi soir devant le cercueil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment “très émouvant, très touchant”.Selon Vatican News, le média officiel du Vatican, le pape a été pris d’un malaise lundi vers 05H30 du matin (03H30 GMT). Plus d’une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma avant de mourir à 07H35.”Il n’a pas souffert, tout est arrivé très vite”, ont raconté les personnes présentes à Vatican News, qui précise que le pape a, parmi ses derniers mots, remercié son infirmier personnel pour l’avoir encouragé à faire un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques et à saluer les fidèles place Saint-Pierre.- “Révolutionnaire” -Mardi matin, une soixantaine de cardinaux se sont réunis à huis clos, notamment pour décider des modalités des funérailles. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d’élire son successeur lors du conclave, qui devrait se réunir début mai. Les cardinaux se retrouveront à nouveau mercredi après-midi. Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l’Eglise catholique, qui se dérouleront sous haute sécurité.Donald Trump a annoncé qu’il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique antimigrants. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également annoncé leur présence.Le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne seront aussi présents. “Nous garderons en mémoire (…) son engagement envers les plus pauvres (…) sa bonhommie et son sens de l’humour”, a déclaré le roi.La Pologne, pays à tradition catholique, observera un jour de deuil national le jour des funérailles, tandis qu’en Italie il durera cinq jours, de mardi à samedi.- “Jusqu’au bout” -Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques au terme de 12 ans de pontificat fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le “pape des laissés-pour-compte”. “Perdimus Papam”, titre le journal français Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d’un pape “révolutionnaire”.Des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent à Rome tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l’entrée des touristes et fidèles. Les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège ont été mis en berne et une nouvelle prière publique est organisée mardi soir place Saint-Pierre.De l’Iran à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis, l’UE, l’ONU, le Liban, Israël ou l’Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François. Pékin a présenté mardi ses “condoléances” et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l’Histoire, sorti de l’hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l’avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.”J’ai vu le jour de Pâques que le pape était fatigué. Il est allé jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle”, a déclaré à l’AFP le cardinal François Bustillo, évêque d’Ajaccio. “Il est parti au milieu de son peuple.”

Chefs d’Etat et têtes couronnées attendus aux funérailles du pape samedi

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles ainsi que des dirigeants étrangers et têtes couronnées, du président américain Donald Trump au Premier ministre britannique Keir Starmer en passant par le roi et la reine d’Espagne.Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky entendent également faire le déplacement. En revanche, le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne prévoit pas de s’y rendre.A l’issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté.Le Saint-Siège a diffusé mardi les premières images du pape François reposant dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, où il vivait. Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin afin d’être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin aspirant à plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux. Le public pourra donc rendre un dernier hommage au pape mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00), a indiqué le Vatican.Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains enserrent un chapelet.Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s’est recueillie lundi soir devant le cercueil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment “très émouvant, très touchant”.Selon Vatican News, le média officiel du Vatican, le pape a été pris d’un malaise lundi vers 05H30 du matin (03H30 GMT). Plus d’une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma avant de mourir à 07H35.”Il n’a pas souffert, tout est arrivé très vite”, ont raconté les personnes présentes à Vatican News, qui précise que le pape a, parmi ses derniers mots, remercié son infirmier personnel pour l’avoir encouragé à faire un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques et à saluer les fidèles place Saint-Pierre.- “Révolutionnaire” -Mardi matin, une soixantaine de cardinaux se sont réunis à huis clos, notamment pour décider des modalités des funérailles. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d’élire son successeur lors du conclave, qui devrait se réunir début mai. Les cardinaux se retrouveront à nouveau mercredi après-midi. Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l’Eglise catholique, qui se dérouleront sous haute sécurité.Donald Trump a annoncé qu’il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique antimigrants. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également annoncé leur présence.Le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne seront aussi présents. “Nous garderons en mémoire (…) son engagement envers les plus pauvres (…) sa bonhommie et son sens de l’humour”, a déclaré le roi.La Pologne, pays à tradition catholique, observera un jour de deuil national le jour des funérailles, tandis qu’en Italie il durera cinq jours, de mardi à samedi.- “Jusqu’au bout” -Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques au terme de 12 ans de pontificat fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le “pape des laissés-pour-compte”. “Perdimus Papam”, titre le journal français Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d’un pape “révolutionnaire”.Des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent à Rome tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l’entrée des touristes et fidèles. Les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège ont été mis en berne et une nouvelle prière publique est organisée mardi soir place Saint-Pierre.De l’Iran à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis, l’UE, l’ONU, le Liban, Israël ou l’Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François. Pékin a présenté mardi ses “condoléances” et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l’Histoire, sorti de l’hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l’avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.”J’ai vu le jour de Pâques que le pape était fatigué. Il est allé jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle”, a déclaré à l’AFP le cardinal François Bustillo, évêque d’Ajaccio. “Il est parti au milieu de son peuple.”