En Chine, les petites usines aussi veulent monter dans le train de l’automatisation

Dans une usine chinoise, un bras robotisé manoeuvre un véhicule autonome partiellement assemblé, tandis que des ouvriers règlent ses caméras. Un symbole de la révolution qui automatise pas à pas jusqu’aux PME du géant manufacturier.La Chine est le premier marché planétaire pour les robots industriels et les autorités injectent des milliards d’euros dans la robotique et l’intelligence artificielle (IA) afin de renforcer cette tendance.De premières usines quasiment sans présence humaine sont déjà en fonctionnement.Cette automatisation soulève des défis en termes de pertes d’emplois potentielles. Mais aussi de coût de la transition pour les entreprises de taille modeste.Pour beaucoup, la solution réside dans un modèle hybride, une automatisation partielle, expliquent à l’AFP experts et responsables d’usines.Dans l’usine de voitures de Yancheng, à 300 kilomètres au nord de Shanghai, le directeur Liu Jingyao souligne que la présence humaine reste indispensable, y compris dans les chaînes de production les plus avancées.”Pour beaucoup de décisions” et pour “certains gestes techniques”, il “faut encore des humains”, affirme M. Liu, dont l’entreprise, Neolix, fabrique de petits véhicules utilitaires autonomes pour le transport de colis en ville.Juste à côté, des véhicules sans conducteur filent sur une piste d’essai truffée d’obstacles, comme des flaques d’eau ou de petits ponts.Dans une salle adjacente, des ouvriers assemblent les caméras et puces électroniques, véritables cerveaux des voitures.L’automatisation vise “surtout à assister l’humain, à alléger sa charge de travail, pas à le remplacer”, souligne Liu Jingyao.- “Fossé numérique” -Mais l’utilisation croissante de l’IA en Chine dans l’industrie, encouragée par les autorités, rend l’automatisation totale déjà possible dans de nombreux secteurs, affirme Ni Jun, expert en ingénierie mécanique à l’université Jiaotong de Shanghai.Le géant technologique Xiaomi, qui fabrique des produits électroniques, exploite ainsi une usine où bras robotisés et capteurs peuvent fabriquer des smartphones sans intervention humaine.Un “fossé numérique” se creuse naturellement entre les grands groupes, capables d’investir massivement dans la modernisation, et des PME qui peinent à suivre, note Ni Jun.Les petites usines, comme celle de Zhu Yefeng, Far East Precision Printing, ne peuvent s’offrir une automatisation complète.Située près de Shanghai, cette imprimerie emploie quelques dizaines de personnes. Les ouvriers y introduisent manuellement des modes d’emploi dans des plieuses et manipulent des machines qui impriment des étiquettes.Il y a deux ans encore, l’entreprise effectuait le suivi des tâches à accomplir au stylo et sur papier. Cela obligeait les responsables à traverser l’usine pour transmettre les informations relatives aux commandes.”C’était le chaos complet”, résume Zhu Yefeng.Depuis, la société utilise un logiciel permettant aux employés de scanner des codes QR pour alimenter un système de suivi interne.Sur un écran, Zhu Yefeng peut consulter des tableaux détaillant l’avancement de chaque commande et la productivité de chaque salarié.- Et l’emploi? -“C’est déjà une première étape”, explique-t-il. “On va avancer vers des technologies d’automatisation encore plus avancées. Ce n’est que comme ça qu’on pourra attirer des commandes plus importantes de gros clients”.Mais l’argent manque.”On est une petite entreprise. Certaines dépenses, on ne peut pas se les permettre”, note M. Zhu.Selon Jacob Gunter, analyste à l’institut Mercator d’études sur la Chine, basé à Berlin, l’automatisation à grande échelle risque d’entraîner des pertes d’emploi.”Les entreprises seront ravies de réduire leurs effectifs (…) Mais le gouvernement n’appréciera pas. Il sera sous forte pression pour résoudre cette situation”, affirme-t-il.La volonté de Pékin de développer massivement la robotique industrielle “va se heurter à l’impératif de maintenir un haut niveau d’emploi, sur un marché déjà très tendu”, note-t-il.Les industriels devront trouver un équilibre “entre faisabilité technique, responsabilité sociale et nécessité économique”, résume Ni Jun, de l’université Jiaotong.Pour Zhou Yuxiang, patron de Black Lake Technologies, la start-up qui produit le logiciel utilisé dans l’usine de M. Zhu, les sites de production resteront probablement “hybrides”.”Demandez à n’importe quel patron” si une usine sans êtres humains “est un objectif en soi, la réponse sera non”, souligne-t-il.”Le vrai objectif, ça reste d’optimiser la production, de livrer ce que veulent les clients, et de gagner de l’argent”.

Affrontements entre le Cambodge et la Thaïlande: 26 morts en une semaine

La Thaïlande et le Cambodge continuent à se battre dimanche à leur frontière, le conflit qui a fait au moins 26 morts depuis le 7 décembre entrant dans sa deuxième semaine après le démenti par Bangkok qu’un cessez-le-feu a été conclu comme l’affirmait Donald Trump.Un premier civil thaïlandais a été tué dimanche par des éclats de roquettes tirées par les forces cambodgiennes, selon Bangkok. Au moins 14 militaires thaïlandais et 11 civils cambodgiens ont en outre péri depuis le début du conflit, qui a également fait quelque 800.000 déplacés de part et d’autre de la frontière, selon des bilans officiels thaïlandais et cambodgiens.”Cela fait six jours que je suis là et je suis triste que les combats continuent. Je m’inquiète pour ma maison et mon bétail”, a déclaré dimanche à l’AFP Sean Leap, 63 ans, dans un camp pour personnes évacuées dans la province cambodgienne frontalière de Banteay Meanchey. “Je veux que ça s’arrête”.Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités et de s’en prendre aux civils. Vendredi, le président américain Donald Trump avait affirmé que leurs dirigeants avaient accepté une trêve après un coup de téléphone de sa part, mais le gouvernement thaïlandais a démenti et les combats se sont poursuivis samedi et dimanche.Selon le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, Surasant Kongsiri, le Cambodge a bombardé plusieurs provinces frontalières samedi soir et dimanche. Les autorités cambodgiennes ont pour leur part fait état de tirs d’artillerie vers leur territoire et de bombardements par des avions F-16 thaïlandais dimanche.- Migrants bloqués -Samedi, le Cambodge a fermé tous ses postes-frontière avec la Thaïlande, et des travailleurs migrants se sont retrouvés bloqués d’un côté ou de l’autre.Sous une tente de fortune dans un camp de déplacés à Banteay Meanchey, Cheav Sokun, 38 ans, a raconté à l’AFP qu’elle et son fils avaient quitté la Thaïlande en même temps que des dizaines de milliers d’autres immigrés cambodgiens quand les combats ont éclaté, mais que son mari, jardinier, était resté pour travailler auprès de son “bon patron thaïlandais”.”Il m’a demandé de rentrer la première. Après quoi, la frontière a été fermée et il ne peut plus revenir”, a-t-elle expliqué. “Je m’inquiète pour lui, et je lui dis de ne pas se promener… On a peur que s’ils savent qu’il est cambodgien, il se fasse attaquer”.De l’autre côté de la frontière, dans la province thaïlandaise de Surin, Watthanachai Kamngam a dit à l’AFP avoir vu les trainées de plusieurs fusées dans le ciel noir dimanche à l’aube et entendu des explosions au loin.Depuis une première vague d’affrontements en juillet dernier, ce professeur de musique de 38 ans s’emploie à peindre sur les murs des bunkers des scènes colorées de tanks, de drapeaux thaïlandais et de soldats portant des blessés.”Je vis les combats et je veux juste enregistrer ces moments, montrer que c’est vraiment notre réalité”, a-t-il déclaré à l’AFP.L’armée thaïlandaise a imposé un couvre-feu dans certaines parties des provinces de Sa Kaeo et Trat entre 19H00 et 05H00.La Thaïlande et le Cambodge se disputent la souveraineté de territoires où se trouvent des temples de l’Empire khmer le long de leur frontière longue d’environ 800 km, tracée au début du XXe siècle durant la période coloniale française.En juillet, un premier épisode de violences avait fait 43 morts en cinq jours et poussé quelque 300.000 personnes à évacuer, avant un cessez-le-feu sous l’égide des Etats-Unis, de la Chine et de la Malaisie.Les deux pays avaient conclu le 26 octobre un accord de cessez-le-feu sous l’égide de Donald Trump. Mais Bangkok l’a suspendu quelques semaines plus tard après l’explosion d’une mine ayant blessé plusieurs de ses soldats.

La flavescence dorée plonge les viticulteurs hongrois en plein désarroi

La mort dans l’âme, Viktor Keszler a dû arracher ses jeunes vignes après seulement trois vendanges, en raison de l’épidémie de flavescence dorée qui menace la quasi-totalité des vignobles hongrois.”On tente de traiter le vignoble par pulvérisation (d’insecticides, ndlr) pour limiter la propagation”, confiait fin novembre à l’AFP ce producteur du village de Zalaszentgrot, dans la région aux collines ondulantes de Zala (sud-est). “Mais cela ne sert à rien: les cicadelles (des insectes suceurs de sève, ndlr) vectrices de la maladie se déplacent vers des vignobles non traités ou des vignes sauvages à proximité et reviennent infectées”, déplore le viticulteur de 45 ans, qui a déjà perdu un demi-hectare sur les quatre de son domaine.La Hongrie, 14e pays producteur de vin avec 270 million litres en 2024 selon l’Organisation internationale du vin (OIV), est célèbre pour ses régions viticoles comme celle du Tokaj, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.Mais comme dans de nombreux autres pays européens, la flavescence dorée, l’une des maladies de la vigne “les plus dangereuses” d’après l’OIV, menace de décimer des parcelles entières.La maladie, qui a été détectée officiellement pour la première fois en 2013, s’est étendue cette année à 21 des 22 régions viticoles du pays. Une propagation éclair qui a abasourdi les viticulteurs hongrois et sonné l’alarme.- “Trop tard” -“Si nous ne prenons pas cela au sérieux, cela pourrait pratiquement anéantir la production de raisin en Hongrie”, a averti le président du Conseil national des communautés viticoles Janos Frittmann mi-novembre, lors de la conférence annuelle des vignerons.Selon lui, la flambée de la maladie a pris l’industrie au dépourvu.”Jusqu’à présent, les vignerons n’étaient probablement pas assez inquiets, beaucoup ne connaissaient même pas les symptômes”, a-t-il déclaré à l’AFP.Des feuilles qui jaunissent sont parmi les signes de la maladie, qui s’est amplifiée en raison du réchauffement climatique, favorable au développement des cicadelles, selon les experts.Le gouvernement hongrois a débloqué en urgence environ 10 millions d’euros en septembre et ces derniers mois, des inspecteurs ont ainsi contrôlé près de 8.700 hectares de vignobles et recueilli des milliers d’échantillons, a indiqué à l’AFP le ministère de l’Agriculture, qui estime avoir “réagi rapidement” et fait en sorte de ralentir la propagation de la maladie au cours des 12 dernières années.Un constat que ne partage pas Gergely Gaspar, à la fois exploitant viticole et conseiller en produits phytosanitaires.Selon lui, le gouvernement n’a pas pris la mesure du fléau et laissé le département de la protection des plantes de l’Autorité de sécurité alimentaire NEBIH en situation de “sous-effectifs et sous-financement”.Par exemple, dans les vignobles de Monor, près de la capitale Budapest, l’autorité n’a procédé à aucune inspection aléatoire pendant six ans, a-t-il affirmé à l’AFP.Et quand des échantillons sont prélevés, leur analyse peut s’éterniser faute de capacités dans les laboratoires, dénonce encore M. Gaspar, qui a perdu toutes ses vignes près de Monor.Face à l’étendue des dégâts, M. Keszler dit avoir parfois le sentiment de mener une lutte “sans espoir”. “Mais si l’État et les autorités locales s’impliquent, alors nous pouvons réussir”, estime-t-il cependant.Elisa Angelini, responsable du service de détection des maladies au Centre de recherche Viticulture et Oenologie en Vénétie (CREA-VE), souligne que “la maladie est généralement découverte dans une nouvelle zone en moyenne quatre ans après l’infection, quand il est déjà trop tard pour l’éradiquer”.Les viticulteurs hongrois vont donc devoir, selon elle, apprendre à vivre avec cette maladie, comme avant eux leurs confrères en France où elle a été détectée pour la première fois en 1949, et en Italie.

De Miami au Guatemala, l’exil d’enfants séparés de leurs familles par Trump

Andy s’apprête à embarquer pour le Guatemala, où se trouve son père. Mais pour ce garçonnet de six ans, ce n’est pas un simple retour au pays d’origine pour des vacances: son père a récemment été expulsé des Etats-Unis par la police de Donald Trump.”C’est un peu triste parce qu’ils ont emmené mon frère, et moi j’ai dû rester avec le petit pour m’en occuper”, raconte Osvaldo, l’oncle d’Andy qui l’accompagne à l’aéroport de Miami, grande ville de Floride (sud-est) où résident d’importantes communautés originaires d’Amérique latine.Ces populations sont les premières visées par la virulente politique antimigrants du président américain, qui a encore récemment redoublé de violence dans sa rhétorique. Son administration déploie en masse la police de l’immigration qui suscite la terreur avec ses agents masqués aux méthodes parfois brutales.Après une décennie en Floride, Adiner, le père d’Andy, fait partie des nombreuses personnes expulsées depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier.Né aux Etats-Unis, Andy, lui, est américain. Jusqu’en novembre, il vivait avec son père. Un jour, alors qu’il venait le chercher à l’école, un policier l’arrête. Il n’avait ni visa, ni permis de séjour.- “Inquiet pour le petit” -Partir rend Andy “un peu nerveux”, même s’il est aussi content de revoir son père, dit Osvaldo, qui n’a pas souhaité donné son nom complet.”Je pense toujours à mon frère, à la raison pour laquelle ils l’ont arrêté. Et je m’inquiète aussi pour le petit”, continue l’oncle, qui craint lui-même d’être interpellé.A l’aéroport ce jour-là, Andy, sac sur le dos et petite croix autour du cou, est accompagné de six autres enfants entre trois et 15 ans. Trois sont des Américains, les autres des Guatémaltèques ayant grandi en Floride. Tous partent pour les mêmes raisons.Le départ a été organisé par le Guatemalan-Maya Center, qui vient en aide aux familles confrontées à ce genre de situations entre les Etats-Unis et le pays d’Amérique centrale.Au terminal, la militante associative Mariana Blanco s’assure que les enfants ont tout le nécessaire pour le voyage.Parmi les enfants américains, la militante associative montre Franklin, trois ans, et son frère Garibaldi, six ans. Le cadet, portant un pull Spider-Man et sac à dos imprimé de dinosaures, regarde autour de lui, l’air perdu.Eux aussi partent retrouver leur père, récemment expulsé de Floride. Leur mère, qui travaille du matin au soir, craint elle aussi d’être arrêtée.Dans l’avion, les enfants seront accompagnés de deux bénévoles de l’association.- “Droits des enfants bafoués” -Diego Serrato, l’un des bénévoles, accuse le gouvernement Trump de “racisme” et de “bafouer les droits des enfants”. “C’est triste de voir sur leurs petits visages l’inquiétude et la peur à la place du sourire qu’ils devraient avoir”, déplore-t-il.Dans le groupe, se trouvent aussi Mariela, 11 ans, qui vivra au Guatemala avec sa mère car son père a peur d’être arrêté; Alexis, 11 ans, qui a dû se réfugier quelques jours chez une tante éloignée; ou encore Enrique, 13 ans, qui verra sa mère pour la première fois en huit ans alors que son père est détenu par la police de l’immigration.”Personne ne devrait subir ça, encore moins un enfant”, lance la militante associative Mariana Blanco, qui dénonce une situation “triste et cruelle”. Ces enfants seront confrontés à une nouvelle vie, leurs familles vivant pour la plupart dans des régions rurales difficiles du Guatemala, souligne Mariana Blanco. Parmi les plus âgés, la plupart devront, faute d’argent pour payer l’école, “se mettre à travailler”, prévient-elle encore.Alors que le groupe se dirige vers les douanes, Andy fait brusquement demi-tour pour serrer fort dans ses bras son oncle Osvaldo, avant de retourner avec les autres enfants. 

Déjà vu? Trump accusé de déni économique et de déclin physique

Un président vieillissant, confronté à de mauvais sondages et à des soupçons sur son état de santé, qui assure contre vents et marées que l’Amérique est florissante. Joe Biden? Non, Donald Trump.Le républicain, au pouvoir depuis près d’un an, continue de manière presque obsessionnelle à se comparer à son prédécesseur. Joe Biden serait sénile là où il déborderait d’énergie, le démocrate aurait mené le pays à la faillite alors que Donald Trump présiderait un “âge d’or” économique.Pendant un meeting en Pennsylvanie mardi, il a prononcé le nom de son rival plus de vingt fois et l’a même traité de “connard endormi” (“sleepy son of a bitch”).Depuis quelques semaines pourtant, une forte impression de déjà vu colore la présidence du milliardaire républicain.Certaines de ses déclarations font écho, dans le style décomplexé qui lui est propre, à des propos tenus par Joe Biden.”L’Amérique a la meilleure économie du monde”, avait lancé le président démocrate en avril 2024, allant contre la perception des électeurs.L’économie américaine mérite “un 25/20” (A+++++), a assuré Donald Trump dans un entretien avec le site Politico, publié mardi. Il répète que les prix baissent alors que les Américains continuent à se plaindre de la vie chère.- 31% -“Il y aura toujours une partie de ses partisans qui le suivront quoi qu’il arrive. S’il dit que le ciel n’est pas bleu, ils diront que le ciel n’est pas bleu”, juge Alex Keena, professeur de sciences politiques à la Virginia Commonwealth University.Mais “ce n’est pas la majorité des Américains”, dit le chercheur à l’AFP. “Il y a un moment où les gens sortent de chez eux, vont faire des courses, et leur vécu est incontestable”.Selon une enquête d’opinion de l’université de Chicago pour l’agence AP, publiée jeudi, seuls 31% des Américains sont satisfaits de la politique économique de Donald Trump.”Quand les sondages vont-ils refléter la grandeur de l’Amérique aujourd’hui?” a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social. “Quand dira-t-on enfin que j’ai créé, sans inflation, peut-être la meilleure économie de l’histoire de notre pays? Quand les gens vont-ils comprendre ce qu’il se passe?”.Pendant sa campagne électorale, il avait accusé Joe Biden de mépriser les difficultés des ménages modestes.Aujourd’hui, comme son prédécesseur, le dirigeant républicain tente de diriger en partie le mécontentement des consommateurs vers les grandes entreprises, soupçonnées de gonfler les prix.Comme l’ancien président démocrate, il peine à susciter l’enthousiasme autour de ses projets de soutien du pouvoir d’achat.Et comme Joe Biden, il est rattrapé par des questions sur sa santé, sans atteindre toutefois l’intensité des interrogations sur le déclin de son rival, qu’il a lui-même alimentées.- Bleu sur la main -En décrivant l’ancien président démocrate comme un vieillard incapable de gouverner, le républicain “a exploité un mécontentement bien réel” à propos du vieillissement de la classe politique américaine, rappelle Alex Keena.Mais cette stratégie pourrait se retourner contre le président le plus âgé jamais élu aux Etats-Unis.Donald Trump, 79 ans, est maintenant celui dont chaque apparition publique est scrutée.C’est lui désormais qui est attaqué sur les réseaux sociaux. Jeudi, une fausse photo le montrant avec un déambulateur a par exemple circulé.Le républicain s’est-il assoupi pendant ce conseil des ministres ou a-t-il seulement baissé les yeux un instant? Cet hématome couvert d’un pansement sur le dos de la main est-il vraiment, comme le répète la Maison Blanche, le résultat de nombreuses poignées de mains?L’équipe de Joe Biden avait multiplié les démentis furieux, mais aussi protégé toujours davantage le président octogénaire des regards du public et des questions des journalistes.Donald Trump, lui, reste infiniment plus accessible que son prédécesseur ne l’a jamais été et se livre très fréquemment à de longs échanges impromptus avec la presse.Mais gare à qui ose, comme le New York Times récemment, enquêter sur son rythme de travail et sa vitalité.”C’est de la sédition, peut-être même de la trahison quand le New York Times et d’autres font sans cesse des articles MENSONGERS pour diffamer et rabaisser LE PRESIDENT DES ETATS-UNIS”, a-t-il écrit sur Truth Social.

Police hunt gunman who killed two at US university

Hundreds of police officers hunted on Sunday for a gunman who killed two people and wounded nine others at Brown University, plunging the eastern US campus into lockdown.The streets around the university in Providence, Rhode Island, were filled with emergency vehicles hours after the shooter opened fire on Saturday at a building where exams were taking place.The violence is the latest in a long line of school attacks in the United States, where attempts to restrict access to firearms face political deadlock.Witness Katie Sun told the Brown Daily Herald student newspaper she was studying in a nearby building when she heard gunfire. She ran to her dormitory, leaving all her belongings behind.”It was honestly quite terrifying. The shots seemed like they were coming from… where the classrooms are,” she said.Brown University student Lydell Dyer was working in the school’s gym at the time, according to CNN.”We had to go gather everybody, bring them up to the top floor, turn off the lights, and put down the blinds,” he told the broadcaster, saying he hid silently in the dark with 154 others.The gunman was still at large 10 hours after the shooting, and some 400 officers ranging from FBI agents to campus police swarmed the quaint New England campus.Police released 10 seconds of footage of the suspect walking briskly down a deserted street, seen from behind after opening fire inside a first-floor classroom.Brown University President Christina Paxson confirmed in a letter to community members that all 11 victims were students.”Nine members of our community who were transported to local hospitals are all students. And we lost two students to today’s devastating gun violence,” Paxson said in the letter posted to the school’s website.”We learned from the hospital that six students remain in critical but stable condition. One student is in critical condition, another is considered in stable condition, and one was treated and released.”There have been more than 300 mass shootings in the United States so far this year, according to the Gun Violence Archive, which defines a mass shooting as four or more people shot.A shelter order remains in place, the Providence Emergency Management Agency said on social media.Providence Mayor Brett Smiley said city officials “do not feel that it is necessary” for local residents to cancel holiday-related plans over the weekend or throughout the week.”In the hours that have eclipsed since the initial shooting, we’ve received no additional credible information that there is any specific ongoing threat from this individual,” Smiley said.Final exams scheduled for Sunday have been postponed, university officials said.- Emergency alert -Brown, which has a student body of about 11,000, sent an emergency alert at 4:22 pm (2122 GMT) reporting “an active shooter near Barus and Holley Engineering,” which is home to the engineering and physics departments. Two exams had been scheduled at the time.”Lock doors, silence phones and stay hidden until further notice,” the Ivy League university said.Law enforcement and first responders swarmed the scene, with local news station WPRI reporting “clothing and blood on the sidewalk.”Authorities urged anyone with information to come forward.”We’re utilizing every resource possible to find this suspect. The shelter in place is still in order and I urge people to take that very seriously. Please do not come to the area,” Deputy Police Chief Timothy O’Hara told a news briefing.He said the gunman was last seen leaving the building and that no weapon had been recovered.US President Donald Trump has been briefed on the shooting and called the incident a “terrible thing.””All we can do right now is pray for the victims,” he said.The deadliest school shooting in US history took place at Virginia Tech on April 16, 2007, when South Korean student Seung-Hui Cho killed 32 people and wounded 17 others before taking his own life.

Deux personnes tuées par des tirs à l’université américaine Brown, l’auteur en fuite

Des tirs sur le campus de l’université Brown, l’une des plus prestigieuses aux Etats-Unis, ont fait deux morts et neuf blessés samedi, tous des étudiants, ont annoncé les autorités locales, l’auteur étant toujours traqué dimanche par les forces de l’ordre.Sur les neuf étudiants blessés, huit l’ont été grièvement mais sont dans un état stable, a déclaré lors d’une conférence de presse Brett Smiley, le maire de Providence, capitale du petit Etat du Rhode Island (nord-est).Il a ensuite précisé que l’auteur des coups de feu n’avait pas encore été appréhendé et que plus de 400 membres des forces de l’ordre avaient été déployés.Huit heures après la fusillade, le tireur était toujours en fuite.Selon Frank Doyle, un responsable de l’établissement Brown, les tirs ont eu lieu dans le bâtiment d’ingénierie et de physique, où se déroulaient des examens.Katie Sun a raconté au journal étudiant Brown Daily Herald qu’elle étudiait dans un bâtiment voisin quand elle a entendu des coups de feu. Elle a couru jusqu’à son dortoir en laissant toutes ses affaires. “C’était franchement assez terrifiant. Les coups de feu semblaient venir… de l’endroit où sont les salles de classe”, a-t-elle rapporté.- “Prier pour les victimes” -La police a rendu publique une vidéo où l’auteur présumé des faits sort du bâtiment, vêtu d’habits sombres. Des témoins ont rapporté qu’il portait également “un masque de camouflage gris”, a précisé le chef adjoint de la police de Providence, Tim O’Hara, appelant des témoins à apporter toute information utile à l’enquête.Aucune arme n’a été pour l’instant retrouvée par les autorités.”Mon cœur se brise pour les élèves qui attendaient avec impatience les vacances et qui doivent à la place faire face à une nouvelle fusillade de masse terrifiante”, a déclaré sur X le sénateur de Rhode Island Sheldon Whitehouse. Selon le Gun Violence Archive, qui définit une fusillade de masse comme un événement au cours duquel quatre personnes ou plus sont blessées par balle, il y a déjà eu plus de 300 fusillades de masse aux États-Unis depuis le début de l’année, y compris celle-ci.Donald Trump a indiqué sur sa plateforme Truth Social avoir été informé de la situation, et que la police fédérale, le FBI, était sur place.A son retour à la Maison Blanche après avoir assisté à un match de football américain universitaire, il a déclaré: “Quelle chose terrible”.”Tout ce que nous pouvons faire pour le moment, c’est prier pour les victimes”, a-t-il ajouté.- Fléau récurrent -Avec plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par armes à feu le plus élevé de tous les pays développés. Les tueries sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n’ont jusqu’à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés au port d’arme, garanti par la Constitution.En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon Gun Violence Archive.L’histoire américaine récente est jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.Parmi tous ces massacres, ceux commis en milieu scolaire ou visant des enfants marquent plus fortement la mémoire collective.La fusillade scolaire la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis a eu lieu en avril 2007: un étudiant déséquilibré avait abattu 32 personnes sur le campus de l’université Virginia Tech, à Blacksburg, avant de se suicider.

Ligue 1: Matthieu Udol, l’acharné Lensois qui toque à la porte des Bleus

D’un “vrai traumatisme”, il a fait sa “force”: Matthieu Udol s’est remis de plusieurs blessures graves pour s’épanouir à Lens, premier de Ligue 1 avant la réception de Nice dimanche (17h15), au point d’ouvrir un débat sur une possible sélection en équipe de France.Quatre fois, Matthieu Udol s’est écroulé sur une pelouse en se tordant de douleur. Quatre fois, il s’est relevé. Le défenseur gauche de 29 ans a réussi à poursuivre une carrière professionnelle qui semblait se refuser à lui à cause de ses ruptures en série des ligaments croisés du genou droit.Le voici désormais dans la forme de sa vie, quelques mois après avoir quitté, au bras de fer, son club formateur, le FC Metz, qu’il avait ramené en Ligue 1 en marquant à deux reprises en barrage d’accession, brassard de capitaine au bras.Parfois sur la gauche de la défense à trois de l’entraîneur lensois Pierre Sage, le plus souvent comme piston dans un rôle plus offensif, Udol a débuté tous les matchs, poussant même Deiver Machado, l’un des derniers hommes de l’époque Franck Haise, à un départ vers Nantes en début de semaine.”C’est un joueur régulier dans la performance, un gros travailleur, l’encense le capitaine Adrien Thomasson. Avec ce qu’il a vécu dans sa carrière, il est toujours en salle (de musculation, NDLR), positif, il arrive à emmener les autres avec lui. Pour nous, c’est une vraie plus-value, à tous les matchs, il est performant, il a encore été passeur décisif au dernier.”- D’abord Lens, puis la France -Sa troisième passe décisive de la saison a offert à Wesley Saïd le but de la victoire à Nantes (2-1) samedi dernier, confortant la place des Sang et Or (1ers, 34 points), qui visent le titre honorifique de champion d’automne en cas de succès contre Nice (12e, 17 pts), en chute libre avec huit défaites de suite toutes compétitions confondues.Avec la place qu’Udol a prise dans le groupe lensois, la question d’une possible convocation avec les Bleus se pose inévitablement. “Si le club fait une très belle saison (…) et que je continue à être performant, ça peut me venir à l’idée de penser à l’équipe de France”, répond-il, avant d’enchaîner: “Mon premier objectif, c’est de finir le plus haut possible avec Lens, de continuer à être performant comme depuis le début de saison et on verra plus tard.”Peut-il rêver d’un parcours semblable à celui du piston droit Jonathan Clauss, convoqué à l’âge d’Udol lorsqu’il évoluait sous le maillot artésien? “Selon moi, oui, affirme Pierre Sage. Sa régularité, aujourd’hui, ne fait que conforter cette position-là. (…) Maintenant, il y a de très bons joueurs dans ce secteur de jeu, et aujourd’hui, ils ont plus l’habitude que lui de jouer ce genre de compétitions, donc je pense que ça comptera.”- “Exemplaire dans l’entraînement invisible” -L’entraîneur lensois souligne qu’une convocation par le sélectionneur Didier Deschamps au sein d’un groupe qui préparera, dans quelques mois, le Mondial-2026 (11 juin-19 juillet), récompenserait “tout le travail qu’il fait au quotidien (…) notamment préventif, qui est au-dessus de la norme”.”Je pense que ce qui lui est arrivé dans sa carrière a été un vrai traumatisme, mais aussi une vraie force”, poursuit Pierre Sage, qui souhaitait déjà le recruter, sans succès, lorsqu’il entraînait Lyon. “Il est exemplaire sur la manière de gérer l’entraînement et notamment la partie invisible”, insiste Sage.En résulte une musculature du haut du corps peu commune pour un joueur de football. “Quand j’étais plus jeune, j’étais costaud, mais forcément j’ai pris quelques kilos depuis le début de ma carrière, commente Matthieu Udol. Suite aux blessures, j’ai beaucoup plus travaillé en salle et le fait de rester équilibré, c’est très important.””Trois quarts d’heure à peu près par jour” permettent de renforcer son mètre 78, assure le Messin de naissance. Son opiniâtreté et sa résilience en font l’incarnation parfaite de l’esprit combatif qui caractérise Lens.

Ligue 1: Rulli, pas au mieux mais toujours précieux pour l’OM

Le gardien de l’OM Geronimo Rulli ne traverse pas la période la plus faste de son aventure marseillaise, mais malgré plusieurs erreurs inhabituelles, il reste capable d’arrêts exceptionnels et est indispensable à l’équipe de Roberto De Zerbi, qui doit se relancer en Ligue 1 dimanche contre Monaco.Le match de mardi à Bruxelles face à l’Union Saint-Gilloise, péniblement remporté 3-2 par l’OM, est un bon résumé de la forme actuelle du gardien argentin.Sur le premier but encaissé par son équipe, sans être vraiment coupable, Rulli est battu à son premier poteau, une rareté pour lui. Et sur le deuxième, sa claquette est insuffisante. Tout au long de la partie, il a par ailleurs semblé hésitant, comme sur un but belge finalement annulé pour hors-jeu, où sa sortie n’est pas franche.Mais dans le temps additionnel, c’est bien lui qui a sauvé l’OM et préservé la victoire avec un arrêt spectaculaire devant Promise David, alors que tout le stade s’était levé, prêt à célébrer l’égalisation.”J’ai eu un peu de chance aussi. Je voulais sortir sur le centre, mais ça n’était pas possible. Je me retourne et je vois l’attaquant qui est seul. Ca sauve l’équipe et oui, j’étais très heureux de pouvoir aider mes coéquipiers après le match qu’on avait fait”, a raconté l’Argentin à l’issue de la rencontre.- “Je suis humain” -Son arrêt décisif de mardi tombe d’autant mieux que les deux matches précédents ne lui avaient pas souri. Face à Toulouse au Vélodrome, il n’était pas intervenu sur la fameuse touche longue qui a amené l’égalisation du TFC dans les derniers instants (2-2), puis à Lille, une sortie complètement ratée avait ouvert le but à Ethan Mbappé (défaite 1-0).”Dans une saison, aucun joueur ne peut être au top tout le temps. Je suis très tranquille, je travaille beaucoup mais je suis humain, je peux faire des erreurs. Et je sais que quand tu es le gardien de l’OM, tu as plus de responsabilités parce que le coach demande beaucoup au gardien”, a assuré vendredi le champion du monde 2022.Il y a une dizaine de jours, entre les matches contre Toulouse et Lille, Roberto De Zerbi avait de son côté balayé toute inquiétude quant au niveau de performance de son gardien.”J’aime sa personnalité et son courage. Il est toujours prêt à faire quelque chose de plus plutôt que quelque chose de moins. Il a mal lu la trajectoire de cette touche mais il nous a donné tellement de points cette saison… Geronimo est très, très important. Parfois il me fait un peu transpirer, oui, mais je veux que les joueurs essaient, pas qu’ils aient peur de rater”, a expliqué le technicien italien.- Défenseur en plus -Si De Zerbi transpire, c’est justement parce qu’il demande à son gardien de participer beaucoup à la relance, avec les risques que cela implique, pour profiter de la qualité de son jeu au pied, qui étonne jusqu’à ses équipiers.”Il continue à me surprendre. Je ne connaissais pas vraiment sa qualité au pied. Mais il a ça aussi et parfois il est comme un défenseur central en plus, avec nous”, a ainsi relevé son compatriote Leonardo Balerdi. “C’est un joueur supplémentaire pour sortir le ballon. Il est magnifique sur sa ligne et en plus il nous permet de jouer et de sortir les ballons en jeu court”, a ajouté le capitaine marseillais.”J’ai beaucoup joué en Espagne, à Villarreal et à la Real Sociedad, des équipes où on essayait de jouer comme ici, même si peut-être un petit peu moins. Donc je n’ai pas peur de jouer avec les pieds”, a réagi Rulli vendredi. “Je peux faire des erreurs, mais au final mon style de jeu aide beaucoup l’équipe, je crois”, a-t-il ajouté. Une nouvelle confirmation est attendue dimanche contre Monaco.