A La Réunion, inquiétude et défiance après un décès lié au vaccin contre le chikungunya

“Là franchement, j’ai peur. J’ai vraiment le sentiment que je peux faire un arrêt cardiaque à tout moment”. Comme André, 71 ans, vacciné contre le chikungunya, nombre de Réunionnais expriment leur inquiétude après l’annonce d’un décès lié à la vaccination.Depuis dimanche, André, qui ne veut pas donner son nom “pour ne pas inquiéter” ses enfants qui ne voulaient pas qu’il se fasse vacciner, se livre à un rituel matinal.Cet ouvrier du bâtiment à la retraite à Saint-Denis se lève le plus doucement possible de son lit pour être sûr de ne pas avoir de vertige. Souffrant de diabète depuis plusieurs années, il a été vacciné contre le chikungunya. Mais l’annonce samedi par les autorités sanitaires de la mort liée au vaccin d’une personne de 80 ans l’a choqué.Samedi, la Haute autorité de santé (HAS) a aussi ordonné le retrait des personnes de 65 ans et plus de la campagne de vaccination avec le vaccin Ixchiq, du laboratoire franco-autrichien Valneva, à Mayotte et La Réunion. La France en a acquis 100.000 doses.- “Immunité collective” -Selon les chiffres annoncés le 22 avril à Emmanuel Macron en visite sur l’île, par Gérard Cotellon, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), André fait partie des quelque 3.000 personnes déjà vaccinées à La Réunion.Lancée le 7 avril par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, la campagne de vaccination “démarre timidement”, avait alors indiqué le directeur de l’ARS au chef de l’Etat.”Encore heureux que les gens ne se soient pas précipités, on aurait pu avoir beaucoup de morts”, s’emporte Henri Clain, 69 ans, commercial à la retraite à Saint-Benoît (est de La Réunion).”Je ne sais pas pourquoi ils n’ont tout simplement pas arrêté la campagne de vaccination”, s’agace-t-il.Interrogé samedi sur Réunion La 1ère, le patron de l’ARS a souligné que l’arrêt de la campagne de vaccination (pour les 18–64 ans avec comorbidités) n’était “pas envisagé”, le vaccin pouvant “amener à une immunité collective”.Le directeur général de la Santé, le Dr Grégory Emery, a lui estimé dimanche que la campagne n’avait pas été lancée trop rapidement, “toutes les étapes” de contrôle ayant été “respectées”.Mais l’argument ne convainc pas tout le monde sur l’île où vivent plus de 885.000 personnes.- “Cobayes” -“J’ai le sentiment que nous sommes pris pour des cobayes, cette affaire va encore diminuer la crédibilité des autorités sanitaires aux yeux de la population”, estime ainsi Henri Clain.”Pour ma part, je trouve que la réaction des autorités sanitaires est plutôt rassurante, tout a été fait en transparence” tempère Alix, une mère de famille de 36 ans, qui ne souhaite pas donner son nom.”Ils ont été très réactifs dès qu’il a été établi qu’il y avait un danger pour les personnes de plus de 65 ans”, souligne-t-elle encore.Le trois “événements indésirables graves dont un décès” liés au vaccin “ont été signalés à partir du 21 avril. Nous sommes le 26 et il y a eu une recommandation de la Haute autorité de santé”, défend le directeur de l’ARS.Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a de son côté estimé dimanche sur France Info que, “le temps de l’investigation, (il serait) plus tranquille si on suspendait totalement la vaccination”.Dès l’annonce du décès, la sénatrice Audrey Bélim (PS) a demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour “faire la lumière sur les raisons de la grave erreur portant sur la vaccination des plus de 65 ans”.Le député LFI Jean-Hugues Ratenon a lui réclamé la suspension immédiate de la campagne vaccinale.Près de 120.000 personnes ont été contaminées par le virus, transmis par le moustique tigre, depuis le début de l’année, selon les estimations de l’ARS.Neuf décès de personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités ont été enregistrés par Santé publique France. Neuf autres décès, dont celui d’un nourrisson, sont en cours d’investigation.

Canada: après sa victoire, Mark Carney promet de triompher des Etats-Unis

Le Premier ministre libéral Mark Carney a remporté mardi les législatives au Canada, promettant de triompher des États-Unis dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump et de ne jamais oublier la “trahison” américaine.Les libéraux pourraient toutefois échouer à obtenir une majorité au Parlement et être contraints de gouverner avec l’appui d’un autre parti. Le dépouillement était encore en cours.Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada —  droits de douane et menaces d’annexion — ont changé la donne.Devant ses partisans, dans la nuit de lundi à mardi, Mark Carney a estimé que l'”ancienne relation avec les États-Unis était terminée”.Le “président Trump tente de nous briser pour nous posséder”, a-t-il ajouté, appelant le pays à l’unité pour les “difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices”.Dans un discours reconnaissant sa défaite, son principal opposant, M. Poilievre, a promis de travailler avec Mark Carney et de placer l’intérêt du pays avant les luttes partisanes face aux “menaces irresponsables” du président américain.L’UE et plusieurs capitales ont félicité mardi Mark Carney de sa victoire.Les liens Europe-Canada “sont forts et se renforcent”, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. “Nous défendrons nos valeurs démocratiques communes, nous encouragerons le multilatéralisme et nous nous ferons les champions du commerce libre et équitable”, a-t-elle déclaré sur X.A Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est réjoui d’un “renforcement des liens” Royaume-Uni/Canada tandis que le président français Emmanuel Macron lançait sur X, usant du tutoiement: “hâte d’oeuvrer à tes côtés, de nous serrer les coudes”.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également salué la victoire de M. Carney. “Nous sommes convaincus que notre partenariat ne fera que se renforcer dans notre quête commune de paix, de justice et de sécurité”, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est réjoui de “renforcer le partenariat” et d'”ouvrir de nouvelles opportunités” avec le Canada.Plus réservée, la Chine s’est dite “prête à développer les relations” avec le Canada, sans exprimer de félicitations alors que les liens bilatéraux sont tendus en raison de différends d’ordre commercial et politique.- “Chaos” -Un peu plus tôt dans l’aréna de hockey où étaient réunis les supporters libéraux, l’annonce de la victoire des libéraux avait provoqué une salve d’applaudissements et des cris enthousiastes. “Je suis si heureuse”, lâche Dorothy Goubault, originaire de l’Ontario. “Je suis contente car nous avons quelqu’un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d’affaires. M. Carney est un homme d’affaires, et je pense qu’ils peuvent tous les deux se comprendre”.Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l’importance de ce scrutin, parlant d’élections déterminantes pour l’avenir de ce pays de 41 millions d’habitants.À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et la souveraineté du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le Canada en ces temps troublés.”Le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Trump”, a expliqué pendant la campagne l’ex-gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne.Il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seraient en place.Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.- Les conservateurs “surpris” -M. Poilievre, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu’au bout de sa proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat, selon les analystes.Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois “surpris” des résultats, “je pensais que ce serait plus serré que ça”.Près de 29 millions d’électeurs avaient été appelés aux urnes dans ce vaste pays qui s’étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.

Le Kenya à la recherche d’antivenins contre le fléau des morsures de serpents

Se tordant de douleur sur un lit d’hôpital dans une ville côtière kényane, Shukurani Konde Tuva, 14 ans se prépare à l’amputation de son pied gauche, qui n’a pas pu être sauvé par un antivenin après une morsure de serpent.Une vipère heurtante – le serpent le plus commun et l’un des plus venimeux d’Afrique subsaharienne – l’a attaqué il y a plus d’un mois alors qu’il mangeait en plein air dans son village près de la ville de Malindi. Sa famille l’a transporté d’urgence à l’hôpital à deux heures de moto, mais l’antivenin administré n’a pas permis de prévenir ni d’inverser l’envenimement. “La jambe de mon fils est complètement pourrie et il y a même des asticots qui en sortent. Il va falloir la couper”, raconte à l’AFP sa mère Mariamu Kenga Kalume, désemparée.Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 5,4 millions de personnes sont mordues par des serpents chaque année dans le monde, et près de la moitié sont empoisonnées par leur venin. Jusqu’à 138.000 personnes meurent et 400.000 souffrent de séquelles physiques permanentes. Des chiffres alarmants qui ne sont pourtant qu’une “grave sous-estimation” de la réalité selon l’organisation onusienne, qui estime que 70% des cas ne sont pas signalés. Certaines croyances et superstitions faussent les données, de nombreuses victimes de morsures de serpent préférant se tourner vers des remèdes traditionnels ou attribuant les morsures au vaudou “envoyé par leurs ennemis” au lieu de consulter un médecin. – “Pierre à serpent” -À quelques kilomètres de l’hôpital où M. Tuva est traité, Douglas Rama Bajila montre à l’AFP ses solutions issues de la médecine traditionnelle pour “aspirer” le venin. Un remède populaire est la “pierre à serpent”, fabriquée à partir d’un os de vache, vendue pour environ un dollar.Selon le guérisseur, elle peut être réutilisée pendant des années après sa première utilisation : il suffit, assure-t-il, de la faire tremper dans du lait pendant quelques heures pour la “recharger”. Cette pierre a été posée sur la jambe de M. Tula lors de son transport vers l’hôpital, mais est malheureusement tombé en chemin, a raconté sa mère. Ce type de remède est populaire car les traitements efficaces sont très coûteux. Les antivenins coûtent jusqu’à 8.000 shillings (environ 54 euros) par flacon, et certains patients ont besoin de jusqu’à vingt doses. – Mauvaises réactions -Le stock d’antivenins du Kenya est estimé à entre 10.000 et 30.000 flacons, et il en faudrait 70.000 supplémentaires pour une gestion efficace du problème, selon l’institut kényan KIPRE, qui fait des recherches biomédicales et précliniques.L’antivenin est fabriqué en extrayant le venin des crocs des serpents, qui est ensuite dilué et injecté à petites doses à des animaux tels que les chevaux, qui produisent des anticorps qui peuvent ensuite être extraits pour être utilisés chez l’homme.Le sérum n’est en outre pas toujours efficace, car il provient souvent d’autres pays comme l’Inde, où les serpents sont légèrement différents. Or, des antivenins inadaptés peuvent provoquer de “très mauvaises réactions”, déclare le spécialiste Kyle Buster Ray. M. Ray s’occupe de reptiles dans la Ferme aux serpents de Watamu, qui abrite plus de 400 espèces venimeuses et non venimeuses, et aide la communauté en offrant parfois gratuitement de l’antivenin aux victimes gravement malades. Mais ses stocks sont limités. La ferme forme aussi les personnes vulnérables aux gestes d’urgence en cas de morsure, comme s’asperger les yeux d’eau en cas de projection de venin.Lors d’une séance à laquelle l’AFP a assisté, environ la moitié des membres de la communauté ont déclaré avoir été mordus par un serpent au moins une fois, et presque tous avaient d’abord eu recours à la médecine traditionnelle. Beaucoup présentaient des signes de paralysie, et l’un d’eux souffrait d’une cécité partielle.- “Traumatisme mental” -À Nairobi, le KIPRE travaille sur un antivenin spécifique au pays, applicable à plusieurs espèces de serpents, qu’il espère sera disponible dans environ deux ans.Valentine Musabyimana, chercheuse à l’institut, a déclaré que l’objectif était de “développer un antivenin très efficace, le patient n’aurait besoin que d’un seul flacon”. Bien que le processus soit long et coûteux, Mme Musabyimana est optimiste : “Puisqu’il s’agit d’un projet gouvernemental, le coût sera subventionné à la portée d’un simple citoyen”. Ce sera trop tard Shukurani Konde Tuva. À la ferme aux serpents, M. Ray prévient que l’adolescent risque des conséquences aussi psychologiques. “Quelqu’un a vu son membre pourrir complètement. On le dissèque et on le coupe (…)il y a un traumatisme mental important”.

Pakistan says it shot down Indian drone along Kashmir border

Pakistan’s military shot down an Indian drone along the de facto Kashmir border, state radio in Islamabad reported on Tuesday, a week after the deadliest attack on civilians in the contested region in years.The Indian army also said that both sides exchanged fire for a fifth straight night along the Line of Control (LoC), a heavily fortified zone of high-altitude Himalayan outposts.There was no immediate confirmation from Pakistan on the exchange of fire but state broadcaster Radio Pakistan reported that the military had shot down an Indian “quadcopter”, calling it a violation of its airspace.Relations between the nuclear-armed neighbours have plummeted after India accused Pakistan of backing an attack in Indian-administered Kashmir on April 22 in which 26 men were killed.Islamabad has rejected the charge and both countries have since exchanged gunfire in Kashmir, diplomatic barbs, expelled citizens and ordered the border shut.The unmanned Indian aircraft had attempted to conduct surveillance along the LoC in the Manawar Sector of the Bhimber area, the Radio Pakistan report said. It did not say when the incident happened. There was no comment from New Delhi.India said the “Pakistan Army resorted to unprovoked small arms firing across the Line of Control” overnight Monday to Tuesday. The gunfire took place in areas opposite Kupwara and Baramulla districts, as well as in the Akhnoor sector, it said.The Indian army said its troops had “responded in a measured and effective manner to the provocation”. There were no reports of casualties.India has said Tuesday is the deadline for Pakistani citizens to leave.- ‘Exercise restraint’ -Analysts say they fear bellicose statements will escalate into possible military action.Muslim-majority Kashmir has been divided between India and Pakistan since their independence from British rule in 1947. Both claim the territory in full.Rebels in the Indian-run area have waged an insurgency since 1989, seeking independence or a merger with Pakistan.Indian police have issued wanted posters for three men — two Pakistanis and an Indian — who they say are members of the Pakistan-based Lashkar-e-Taiba group, a UN-designated terrorist organisation.They have announced a two million rupee ($23,500) bounty for information leading to each man’s arrest and carried out sweeping detentions seeking anyone suspected of links to the killers.The United Nations has urged the arch-rivals to show “maximum restraint”, while China, which shares a border with both India and Pakistan, on Tuesday repeated its call on both sides to “exercise restraint”.”Both India and Pakistan are important countries in South Asia. Their harmonious coexistence is crucial to the peace, stability and development of the region,” foreign ministry spokesman Guo Jiakun said.Iran has already offered to mediate and Saudi Arabia has said Riyadh was trying to “prevent an escalation”.US President Donald Trump downplayed tensions, saying on Friday the dispute will get “figured out, one way or another”.

Moins d’eau, même rendement : le pari durable du riz chilien

Dans les plaines du sud du Chili, de plus en plus touchées par la sécheresse, une expérimentation ouvre de nouvelles perspectives pour la culture du riz, grâce à une variété capable d’assurer de bons rendements avec moins d’eau face aux climats extrêmes.Pendant des millénaires, l’humanité a inondé ses rizières, afin de protéger les plants des maladies. Mais la raréfaction de l’eau rend aujourd’hui indispensable la recherche de méthodes plus économes pour produire l’aliment le plus consommé au monde.A Ñiquen, dans la région de Ñuble, à 400 kilomètres au sud de Santiago, Javier Muñoz avait l’habitude d’inonder ses rizières. Désormais, grâce à une expérimentation, il a réduit de moitié sa consommation d’eau, tout en obtenant une récolte abondante.”La culture du riz a toujours été inondée, un changement aussi profond est historique”, note auprès de l’AFP l’ingénieur agricole de 25 ans.Alors que le Chili subit depuis 15 ans une sécheresse inédite, liée au changement climatique selon les experts, Karla Cordero, ingénieure agronome de l’Institut national de recherche agricole (INIA), a mis au point une nouvelle variété de cette céréale, Jaspe, issue du croisement de semences chiliennes et russes, plus résistante aux conditions extrêmes. Grâce à cette nouvelle variété non transgénique, issue d’un long processus de sélection, elle a pu mettre en Å“uvre le Système de riziculture intensive (SRI), une technique développée dans les années 1980 visant notamment à réduire l’inondation des rizières. Souvent jugé trop exigeante à mettre en place, elle a démontré son efficacité lors de son association à cette variété mieux adaptée au stress hydrique.- “Approche prometteuse” -“Nous avons réalisé qu’il était possible de produire du riz sans inonder. Et malgré l’utilisation de moins de semences, obtenir la même production qu’avec un système traditionnel”, explique Karla Cordero.Jaspe résiste mieux “aux tempêtes, aux inondations, aux vagues de chaleur”, ajoute-t-elle, en observant des épis dorés dans les rizières de la famille Muñoz.Semée en rangs espacés de 30 cm, la nouvelle variété à grain long n’a nécessité que la moitié des 2.500 litres d’eau généralement requis pour produire un kilo de riz.Chaque graine a donné une trentaine de plants, soit près de dix fois plus qu’une culture classique.L’objectif est de faire du Chili un modèle pour les régions “où on produit de grandes quantités de riz et où il y a des sécheresses”, note Mme Cordero.En coordination avec l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture, la technique sera testée prochainement au Brésil – plus grand producteur de riz des Amériques, en Uruguay et en Equateur. Depuis une dizaine d’années, l’économie d’eau dans la culture du riz est une priorité également “en Amérique du Nord et dans plusieurs pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est”, souligne Robert Zeigler, directeur de l’Institut international de recherche sur le riz.Au Japon, des semences sont développées pour faire face aux températures élevées, mais “pour qu’une nouvelle variété soit commercialisée, il faut quelques années de développement”, note Makiko Taguchi, experte en riziculture à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).Le projet chilien constitue “une approche prometteuse pour améliorer la production de riz tout en réduisant l’impact sur l’environnement”, note-t-elle en outre.Le riz est responsable de 10% des émissions mondiales de méthane, selon l’organisation onusienne. Fréquemment associé aux vaches, ce gaz à effet de serre est également généré par des bactéries qui se développent dans les rizières inondées.Contrairement à la tendance observée au Chili, où la sécheresse a réduit la culture du riz, la famille Muñoz multipliera sa production la saison prochaine.Et alors que Jaspe prend son envol, avec une commercialisation prochaine sur le marché national après avoir obtenu en 2023 le feu vert du ministère chilien de l’Agriculture, Mme Cordero pense déjà à son prochain défi : cultiver du riz dans les terres désertiques d’Arica, dans l’extrême nord du Chili.

Moins d’eau, même rendement : le pari durable du riz chilien

Dans les plaines du sud du Chili, de plus en plus touchées par la sécheresse, une expérimentation ouvre de nouvelles perspectives pour la culture du riz, grâce à une variété capable d’assurer de bons rendements avec moins d’eau face aux climats extrêmes.Pendant des millénaires, l’humanité a inondé ses rizières, afin de protéger les plants des maladies. Mais la raréfaction de l’eau rend aujourd’hui indispensable la recherche de méthodes plus économes pour produire l’aliment le plus consommé au monde.A Ñiquen, dans la région de Ñuble, à 400 kilomètres au sud de Santiago, Javier Muñoz avait l’habitude d’inonder ses rizières. Désormais, grâce à une expérimentation, il a réduit de moitié sa consommation d’eau, tout en obtenant une récolte abondante.”La culture du riz a toujours été inondée, un changement aussi profond est historique”, note auprès de l’AFP l’ingénieur agricole de 25 ans.Alors que le Chili subit depuis 15 ans une sécheresse inédite, liée au changement climatique selon les experts, Karla Cordero, ingénieure agronome de l’Institut national de recherche agricole (INIA), a mis au point une nouvelle variété de cette céréale, Jaspe, issue du croisement de semences chiliennes et russes, plus résistante aux conditions extrêmes. Grâce à cette nouvelle variété non transgénique, issue d’un long processus de sélection, elle a pu mettre en Å“uvre le Système de riziculture intensive (SRI), une technique développée dans les années 1980 visant notamment à réduire l’inondation des rizières. Souvent jugé trop exigeante à mettre en place, elle a démontré son efficacité lors de son association à cette variété mieux adaptée au stress hydrique.- “Approche prometteuse” -“Nous avons réalisé qu’il était possible de produire du riz sans inonder. Et malgré l’utilisation de moins de semences, obtenir la même production qu’avec un système traditionnel”, explique Karla Cordero.Jaspe résiste mieux “aux tempêtes, aux inondations, aux vagues de chaleur”, ajoute-t-elle, en observant des épis dorés dans les rizières de la famille Muñoz.Semée en rangs espacés de 30 cm, la nouvelle variété à grain long n’a nécessité que la moitié des 2.500 litres d’eau généralement requis pour produire un kilo de riz.Chaque graine a donné une trentaine de plants, soit près de dix fois plus qu’une culture classique.L’objectif est de faire du Chili un modèle pour les régions “où on produit de grandes quantités de riz et où il y a des sécheresses”, note Mme Cordero.En coordination avec l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture, la technique sera testée prochainement au Brésil – plus grand producteur de riz des Amériques, en Uruguay et en Equateur. Depuis une dizaine d’années, l’économie d’eau dans la culture du riz est une priorité également “en Amérique du Nord et dans plusieurs pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est”, souligne Robert Zeigler, directeur de l’Institut international de recherche sur le riz.Au Japon, des semences sont développées pour faire face aux températures élevées, mais “pour qu’une nouvelle variété soit commercialisée, il faut quelques années de développement”, note Makiko Taguchi, experte en riziculture à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).Le projet chilien constitue “une approche prometteuse pour améliorer la production de riz tout en réduisant l’impact sur l’environnement”, note-t-elle en outre.Le riz est responsable de 10% des émissions mondiales de méthane, selon l’organisation onusienne. Fréquemment associé aux vaches, ce gaz à effet de serre est également généré par des bactéries qui se développent dans les rizières inondées.Contrairement à la tendance observée au Chili, où la sécheresse a réduit la culture du riz, la famille Muñoz multipliera sa production la saison prochaine.Et alors que Jaspe prend son envol, avec une commercialisation prochaine sur le marché national après avoir obtenu en 2023 le feu vert du ministère chilien de l’Agriculture, Mme Cordero pense déjà à son prochain défi : cultiver du riz dans les terres désertiques d’Arica, dans l’extrême nord du Chili.

C1: le rêve de triplé pulvérisé, la saison de l’Inter peut virer au cauchemar

Il y a une semaine encore l’Inter Milan rêvait d’un incroyable triplé, mais les Nerazzurri viennent d’enchaîner trois défaites et ont le moral dans les chaussettes avant leur demi-finale aller de Ligue des champions contre le Barça mercredi (21h00).Il y a, à n’en pas douter, contexte plus favorable pour préparer son duel contre l’une des meilleures, si ce n’est la meilleure, équipes d’Europe: l’Inter a implosé au pire des moments et de ses trois chances de titre, il n’en reste plus qu’une et… demie. L’équipe de Simone Inzaghi ne remportera pas la Coupe d’Italie: elle a été humiliée par l’AC Milan (3-0 en demi-finale retour) qui lui a infligé une troisième défaite (pour deux nuls) en cinq derbys disputés depuis août.Lautaro Martinez et ses coéquipiers ont ensuite fortement compromis leurs chances de conserver leur titre de champion d’Italie: battus tour à tour à Bologne (1-0) et à domicile par la Roma (1-0), ils ont abandonné la première place de la Serie A à Naples qui dispose de trois points d’avance à quatre journées du terme de la saison.Il ne leur reste donc plus que la Ligue des champions, une compétition que l’Inter, finaliste de l’édition 2023 (défaite 1-0 contre Manchester City), n’a plus remporté depuis 2010, année où sous la conduite de José Mourinho, le club lombard avait réalisé le triplé Championnat-Coupe-C1, inédit et toujours unique dans l’histoire du football italien.Avant d’aborder la première manche, les Nerazzurri sont dans une mauvaise dynamique: pour la première fois depuis qu’ils sont entraînés par Inzaghi, en poste depuis 2021, ils ont enchaîné trois défaites de suite, trois matches sans marquer un but et neuf rencontres en encaissant au moins un but.- Forfait de Pavard, Thuram de retour ? -Mais le technicien italien reste positif: “ce sont des défaites qui font mal, on n’est pas habitués à perdre trois fois de suite, mais on ne va pas remettre en cause nos principes, on va repartir de l’avant en jouant ensemble comme on l’a toujours fait”, a martelé Inzaghi dès dimanche soir.Son optimisme a sans doute pris un coup lorsque le forfait de Benjamin Pavard, blessé à la cheville gauche, lui a été confirmé lundi.Mais plus que sa défense ou encore l’état de fatigue physique et mentale de son équipe qui a déjà disputé 52 matches, ce qui inquiéte Inzaghi et les tifosi intéristes est l’inefficacité des attaquants en l’absence de Marcus Thuram.Touché à une cuisse, l’avant-centre des Bleus a manqué les trois derniers matches, tous perdus par l’Inter.Thuram, 17 buts cette saison, est devenu quasiment indispensable. Quand il joue, l’Inter marque en moyenne 2,3 buts et empoche 2,2 points par match. Quand il ne joue pas, cela chute à 0,3 but et un point par match !Mais “Tikus”, remplacé sans succès par Mehdi Taremi, Marko Arnautovic ou Joaquin Correa qui ne figure pas parmi les joueurs inscrits pour la Ligue des champions, pourrait débuter la demi-finale retour.Une décision définitive sera prise mercredi matin. Avec son retour et celui de Denzel Dumfries, absent un mois, l’Inter espére contrarier le Barça.”En 2023 aussi, beaucoup doutaient de douter de nous et on était arrivés en finale”, a rappelé Inzaghi la semaine dernière.

Iran says fire contained after deadly blast at key port

Firefighters have brought under control a blaze at Iran’s main port, following a deadly explosion blamed on negligence, authorities in the Islamic republic said.The explosion, heard dozens of kilometres (miles) away, hit a dock at the southern port of Shahid Rajaee on Saturday.At least 70 people were killed and more than 1,000 others suffered injuries in the blast and ensuing fire, which also caused extensive damage, state media reported.Red Crescent official Mokhtar Salahshour told the channel late Monday that the fire had been “contained” and a clean-up was under way.State television aired live footage on Tuesday showing thick smoke rising from stacked containers.Iran’s ILNA news agency quoted Hossein Zafari, spokesman for the country’s crisis management organisation, as saying the situation had improved significantly since Monday.However, “the operation and complete extinguishing process may take around 15 to 20 days”, the agency reported.Iran’s customs authority said port operations had returned to normal, according to the IRNA news agency.The port of Shahid Rajaee lies near the major coastal city of Bandar Abbas on the Strait of Hormuz, a waterway through which one-fifth of global oil output passes.Hormozgan provincial governor Mohammad Ashouri ruled out sabotage.”The set of hypotheses and investigations carried out during the process indicated that the sabotage theory lacks basis or relevance,” he told state television late Monday.The port’s customs office said the blast may have started in a depot storing hazardous and chemical materials.Interior Minister Eskandar Momeni said there were “shortcomings, including noncompliance with safety precautions and negligence”.A committee assigned to investigate the blast cited similar factors as the likely cause.