Dati dans l’arène de l’Assemblée pour défendre la réforme de l’audiovisuel public

Enfin l’épreuve du feu pour Rachida Dati. Les députés débattent à partir de lundi de la réforme de l’audiovisuel public, maintes fois repoussée et dont il n’apparaît pas certain à ce stade qu’elle puisse être votée dans le temps imparti.La ministre de la Culture n’a eu de cesse de soutenir l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), qui prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.Lors du passage du texte en commission mi-juin, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français (RFI, France 24), a été exclu du périmètre de la holding, sur proposition du gouvernement. La commission a aussi supprimé tout un pan du texte visant à “préserver la souveraineté audiovisuelle de la France”, avec des dispositions concernant les droits sportifs ou le développement de la radio numérique terrestre.La réforme, si elle aboutissait, serait un des rares trophées dont la ministre pourrait se prévaloir, alors qu’elle ambitionne de ravir la mairie de Paris à la gauche en mars 2026.Le projet de holding est combattu avec force par les syndicats de l’audiovisuel public. Ceux de Radio France ont lancé un mouvement de grève illimitée dès jeudi, le jugeant “extrêmement dangereux”, tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. A France Télévisions et l’Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi.”L’audiovisuel public est un enjeu citoyen (…) Il est utile à la démocratie, surtout dans un contexte très facturé avec les ingérences étrangères, les innovations technologiques et les groupes privés qui s’organisent et se structurent. Le statu quo n’est plus possible. Il est urgent de rassembler les forces de l’audiovisuel public”, a de nouveau justifié Mme Dati dans une interview à Challenges lundi.Le Premier ministre François Bayrou a apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL.Les débats commenceront par l’examen d’une motion de rejet déposée par les écologistes. Si elle est repoussée, la ministre devra affronter une véritable guérilla parlementaire, avec en pointe le député socialiste Emmanuel Grégoire, auteur de plus de 250 amendements, sur les 935 déposés.Peut-être un avant-goût des municipales ? Les militants socialistes parisiens choisissent lundi le candidat qui portera leur couleur, et pourraient désigner M. Grégoire, à moins qu’ils lui préfèrent le dauphin d’Anne Hidalgo, Rémi Féraud.- “Sérénité des débats” -Face à cette masse d’amendements, il semble peu probable que les débats puissent aller jusqu’au vote, en tout cas dans le temps pour l’instant prévu pour l’examen: lundi et mardi. Mercredi doit commencer l’examen d’un autre texte, sur l’allongement de la durée maximale du maintien en centre de rétention (CRA).”Malgré l’acharnement de Rachida Dati, le gouvernement n’a pas prévu les créneaux suffisants pour examiner le texte en entier”, se réjouit la députée du groupe écologiste et social Sophie Taillé-Polian.Mais Mme Dati reste “déterminée à ce que (les députés) puissent aller jusqu’au vote”, assure la rapporteure du texte, Virginie Duby-Muller (LR). Les débats reprendront si besoin vendredi, a confirmé Matignon à l’AFP.Dans cette bataille parlementaire, la mobilisation de la coalition gouvernementale est incertaine, un député du socle commun confiant un certain malaise. “J’ai l’impression qu’on accélère pour aller dans le mur”, dit cet élu, qui pointe aussi une gestion du dossier par Mme Dati qui n’a pas contribué à la “sérénité des débats”.En avril, un incident avait opposé en commission la ministre à une fonctionnaire de la chambre basse. Plus récemment, Mme Dati a créé l’émoi en s’en prenant au journaliste Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, ou en affirmant sur France Inter que les auditeurs du service public étaient un “club” de “CSP+”, c’est-à-dire appartenant à des catégories socioprofessionnelles plutôt aisées.Le RN lui se montre circonspect: on est “plutôt partisan de s’abstenir sur cette réforme”, a affirmé dimanche sur Europe 1 le vice-président du RN Sébastien Chenu, dont le parti est favorable à une privatisation partielle de l’audiovisuel public.

Dati dans l’arène de l’Assemblée pour défendre la réforme de l’audiovisuel public

Enfin l’épreuve du feu pour Rachida Dati. Les députés débattent à partir de lundi de la réforme de l’audiovisuel public, maintes fois repoussée et dont il n’apparaît pas certain à ce stade qu’elle puisse être votée dans le temps imparti.La ministre de la Culture n’a eu de cesse de soutenir l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), qui prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.Lors du passage du texte en commission mi-juin, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français (RFI, France 24), a été exclu du périmètre de la holding, sur proposition du gouvernement. La commission a aussi supprimé tout un pan du texte visant à “préserver la souveraineté audiovisuelle de la France”, avec des dispositions concernant les droits sportifs ou le développement de la radio numérique terrestre.La réforme, si elle aboutissait, serait un des rares trophées dont la ministre pourrait se prévaloir, alors qu’elle ambitionne de ravir la mairie de Paris à la gauche en mars 2026.Le projet de holding est combattu avec force par les syndicats de l’audiovisuel public. Ceux de Radio France ont lancé un mouvement de grève illimitée dès jeudi, le jugeant “extrêmement dangereux”, tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. A France Télévisions et l’Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi.”L’audiovisuel public est un enjeu citoyen (…) Il est utile à la démocratie, surtout dans un contexte très facturé avec les ingérences étrangères, les innovations technologiques et les groupes privés qui s’organisent et se structurent. Le statu quo n’est plus possible. Il est urgent de rassembler les forces de l’audiovisuel public”, a de nouveau justifié Mme Dati dans une interview à Challenges lundi.Le Premier ministre François Bayrou a apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL.Les débats commenceront par l’examen d’une motion de rejet déposée par les écologistes. Si elle est repoussée, la ministre devra affronter une véritable guérilla parlementaire, avec en pointe le député socialiste Emmanuel Grégoire, auteur de plus de 250 amendements, sur les 935 déposés.Peut-être un avant-goût des municipales ? Les militants socialistes parisiens choisissent lundi le candidat qui portera leur couleur, et pourraient désigner M. Grégoire, à moins qu’ils lui préfèrent le dauphin d’Anne Hidalgo, Rémi Féraud.- “Sérénité des débats” -Face à cette masse d’amendements, il semble peu probable que les débats puissent aller jusqu’au vote, en tout cas dans le temps pour l’instant prévu pour l’examen: lundi et mardi. Mercredi doit commencer l’examen d’un autre texte, sur l’allongement de la durée maximale du maintien en centre de rétention (CRA).”Malgré l’acharnement de Rachida Dati, le gouvernement n’a pas prévu les créneaux suffisants pour examiner le texte en entier”, se réjouit la députée du groupe écologiste et social Sophie Taillé-Polian.Mais Mme Dati reste “déterminée à ce que (les députés) puissent aller jusqu’au vote”, assure la rapporteure du texte, Virginie Duby-Muller (LR). Les débats reprendront si besoin vendredi, a confirmé Matignon à l’AFP.Dans cette bataille parlementaire, la mobilisation de la coalition gouvernementale est incertaine, un député du socle commun confiant un certain malaise. “J’ai l’impression qu’on accélère pour aller dans le mur”, dit cet élu, qui pointe aussi une gestion du dossier par Mme Dati qui n’a pas contribué à la “sérénité des débats”.En avril, un incident avait opposé en commission la ministre à une fonctionnaire de la chambre basse. Plus récemment, Mme Dati a créé l’émoi en s’en prenant au journaliste Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, ou en affirmant sur France Inter que les auditeurs du service public étaient un “club” de “CSP+”, c’est-à-dire appartenant à des catégories socioprofessionnelles plutôt aisées.Le RN lui se montre circonspect: on est “plutôt partisan de s’abstenir sur cette réforme”, a affirmé dimanche sur Europe 1 le vice-président du RN Sébastien Chenu, dont le parti est favorable à une privatisation partielle de l’audiovisuel public.

Pesticides: la décriée loi Duplomb soumise à des tractations décisives au Parlement

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche pour ses mesures sur les pesticides ou les réserves d’eau, passe lundi au filtre d’une réunion de parlementaires qui s’annonce agitée mais décisive pour le cheminement législatif du texte.Le sort du texte qui vise à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” est entre les mains de sept députés et sept sénateurs, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui a démarré en début d’après-midi au Sénat.Ce petit comité, très majoritairement favorable au texte, tente d’élaborer un compromis sur la proposition de loi d’origine sénatoriale. Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative a été largement approuvée au Sénat, qui penche à droite. Mais à l’Assemblée nationale, les partisans du texte l’ont rejetée d’emblée pour éviter l’examen des milliers d’amendements des Insoumis et des écologistes, invoquant une “obstruction”.Pour le bloc central, la manœuvre présente un avantage: le débat sera tranché à huis clos, dans les couloirs feutrés du Sénat et non dans l’hémicycle agité du Palais Bourbon, privé de majorité.- Acétamipride -Mais elle comporte aussi son lot d’incertitudes, car elle redonne la main aux sénateurs, dont la vision sur certaines mesures irrite plusieurs membres du camp présidentiel. Or en l’absence de texte voté à l’Assemblée nationale, les débats de la CMP repartent de la version du Sénat… Son volet environnemental inquiète. Sa disposition phare: la réintroduction, certes encadrée et à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Autres mesures qui divisent, l’augmentation de l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs, ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.Les opposants dénoncent d’importants reculs environnementaux. Après diverses manifestations durant le week-end, plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.”Au scandale sanitaire s’ajoute un scandale démocratique: certains ont tellement honte du débat qu’ils ne peuvent pas regarder les Français dans les yeux et se réfugient dans le huis clos d’une CMP”, s’est insurgée la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. “Nous ne laisserons pas cette loi gravissime passer sans que chacun prenne ses responsabilités”, promet de son côté la députée Insoumise Manon Meunier, qui proposera des amendements en CMP.- “Rien de révolutionnaire” -Tout comme la FNSEA, syndicat agricole leader, le gouvernement “souhaite que ce texte soit adopté parce que c’est un texte d’équilibre. La réintroduction de l’acétamipride, ce n’est pas la réintroduction des pesticides”, a souligné la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, lundi matin sur TF1. “Son rétablissement ne peut se faire que sous de très strictes conditions pour des filières qui aujourd’hui sont en impasse de traitement, mais qui demain, je l’espère, trouveront une solution en biocontrôle ou en en traitement alternatif”, a-t-elle ensuite commenté lors d’un déplacement dans une ferme bio des Yvelines.”Pour moi, ce n’est pas une bonne décision (…) Je trouve contre-productif de réautoriser cette molécule comme si elle était anodine, ce qui n’est pas le cas”, a en revanche déclaré la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, sur Sud Radio lundi, soulignant cependant les “conditions très encadrées” prévues par le texte.Au-delà de l’impératif de réunir au moins huit voix pour sur 14 en CMP, les élus doivent aussi s’assurer que le texte pourra être adopté lors d’un ultime vote dans les deux chambres, le 2 juillet au Sénat puis le 8 à l’Assemblée nationale. “C’est notre double objectif”, assure à l’AFP Franck Menonville. “Notre texte n’a rien de révolutionnaire. Il ne fait que rendre possible ce qui l’est dans l’ensemble des pays européens”.Selon plusieurs sources parlementaires, le volet sur l’acétamipride, auquel les sénateurs tiennent beaucoup, devrait bien être maintenu. En échange, le Sénat pourrait consentir à reculer sur les mesures concernant les compétences de l’Anses, un chiffon rouge notamment pour le MoDem.ama-sb-eg-jul/jmt/tes

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Pesticides: la décriée loi Duplomb soumise à des tractations décisives au Parlement

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche pour ses mesures sur les pesticides ou les réserves d’eau, passe lundi au filtre d’une réunion de parlementaires qui s’annonce agitée mais décisive pour le cheminement législatif du texte.Le sort du texte qui vise à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” est entre les mains de sept députés et sept sénateurs, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui a démarré en début d’après-midi au Sénat.Ce petit comité, très majoritairement favorable au texte, tente d’élaborer un compromis sur la proposition de loi d’origine sénatoriale. Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative a été largement approuvée au Sénat, qui penche à droite. Mais à l’Assemblée nationale, les partisans du texte l’ont rejetée d’emblée pour éviter l’examen des milliers d’amendements des Insoumis et des écologistes, invoquant une “obstruction”.Pour le bloc central, la manœuvre présente un avantage: le débat sera tranché à huis clos, dans les couloirs feutrés du Sénat et non dans l’hémicycle agité du Palais Bourbon, privé de majorité.- Acétamipride -Mais elle comporte aussi son lot d’incertitudes, car elle redonne la main aux sénateurs, dont la vision sur certaines mesures irrite plusieurs membres du camp présidentiel. Or en l’absence de texte voté à l’Assemblée nationale, les débats de la CMP repartent de la version du Sénat… Son volet environnemental inquiète. Sa disposition phare: la réintroduction, certes encadrée et à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Autres mesures qui divisent, l’augmentation de l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs, ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.Les opposants dénoncent d’importants reculs environnementaux. Après diverses manifestations durant le week-end, plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.”Au scandale sanitaire s’ajoute un scandale démocratique: certains ont tellement honte du débat qu’ils ne peuvent pas regarder les Français dans les yeux et se réfugient dans le huis clos d’une CMP”, s’est insurgée la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. “Nous ne laisserons pas cette loi gravissime passer sans que chacun prenne ses responsabilités”, promet de son côté la députée Insoumise Manon Meunier, qui proposera des amendements en CMP.- “Rien de révolutionnaire” -Tout comme la FNSEA, syndicat agricole leader, le gouvernement “souhaite que ce texte soit adopté parce que c’est un texte d’équilibre. La réintroduction de l’acétamipride, ce n’est pas la réintroduction des pesticides”, a souligné la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, lundi matin sur TF1. “Son rétablissement ne peut se faire que sous de très strictes conditions pour des filières qui aujourd’hui sont en impasse de traitement, mais qui demain, je l’espère, trouveront une solution en biocontrôle ou en en traitement alternatif”, a-t-elle ensuite commenté lors d’un déplacement dans une ferme bio des Yvelines.”Pour moi, ce n’est pas une bonne décision (…) Je trouve contre-productif de réautoriser cette molécule comme si elle était anodine, ce qui n’est pas le cas”, a en revanche déclaré la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, sur Sud Radio lundi, soulignant cependant les “conditions très encadrées” prévues par le texte.Au-delà de l’impératif de réunir au moins huit voix pour sur 14 en CMP, les élus doivent aussi s’assurer que le texte pourra être adopté lors d’un ultime vote dans les deux chambres, le 2 juillet au Sénat puis le 8 à l’Assemblée nationale. “C’est notre double objectif”, assure à l’AFP Franck Menonville. “Notre texte n’a rien de révolutionnaire. Il ne fait que rendre possible ce qui l’est dans l’ensemble des pays européens”.Selon plusieurs sources parlementaires, le volet sur l’acétamipride, auquel les sénateurs tiennent beaucoup, devrait bien être maintenu. En échange, le Sénat pourrait consentir à reculer sur les mesures concernant les compétences de l’Anses, un chiffon rouge notamment pour le MoDem.ama-sb-eg-jul/jmt/tes

Pesticides: la décriée loi Duplomb soumise à des tractations décisives au Parlement

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche pour ses mesures sur les pesticides ou les réserves d’eau, passe lundi au filtre d’une réunion de parlementaires qui s’annonce agitée mais décisive pour le cheminement législatif du texte.Le sort du texte qui vise à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” est entre les mains de sept députés et sept sénateurs, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui a démarré en début d’après-midi au Sénat.Ce petit comité, très majoritairement favorable au texte, tente d’élaborer un compromis sur la proposition de loi d’origine sénatoriale. Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative a été largement approuvée au Sénat, qui penche à droite. Mais à l’Assemblée nationale, les partisans du texte l’ont rejetée d’emblée pour éviter l’examen des milliers d’amendements des Insoumis et des écologistes, invoquant une “obstruction”.Pour le bloc central, la manœuvre présente un avantage: le débat sera tranché à huis clos, dans les couloirs feutrés du Sénat et non dans l’hémicycle agité du Palais Bourbon, privé de majorité.- Acétamipride -Mais elle comporte aussi son lot d’incertitudes, car elle redonne la main aux sénateurs, dont la vision sur certaines mesures irrite plusieurs membres du camp présidentiel. Or en l’absence de texte voté à l’Assemblée nationale, les débats de la CMP repartent de la version du Sénat… Son volet environnemental inquiète. Sa disposition phare: la réintroduction, certes encadrée et à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Autres mesures qui divisent, l’augmentation de l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs, ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.Les opposants dénoncent d’importants reculs environnementaux. Après diverses manifestations durant le week-end, plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.”Au scandale sanitaire s’ajoute un scandale démocratique: certains ont tellement honte du débat qu’ils ne peuvent pas regarder les Français dans les yeux et se réfugient dans le huis clos d’une CMP”, s’est insurgée la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. “Nous ne laisserons pas cette loi gravissime passer sans que chacun prenne ses responsabilités”, promet de son côté la députée Insoumise Manon Meunier, qui proposera des amendements en CMP.- “Rien de révolutionnaire” -Tout comme la FNSEA, syndicat agricole leader, le gouvernement “souhaite que ce texte soit adopté parce que c’est un texte d’équilibre. La réintroduction de l’acétamipride, ce n’est pas la réintroduction des pesticides”, a souligné la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, lundi matin sur TF1. “Son rétablissement ne peut se faire que sous de très strictes conditions pour des filières qui aujourd’hui sont en impasse de traitement, mais qui demain, je l’espère, trouveront une solution en biocontrôle ou en en traitement alternatif”, a-t-elle ensuite commenté lors d’un déplacement dans une ferme bio des Yvelines.”Pour moi, ce n’est pas une bonne décision (…) Je trouve contre-productif de réautoriser cette molécule comme si elle était anodine, ce qui n’est pas le cas”, a en revanche déclaré la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, sur Sud Radio lundi, soulignant cependant les “conditions très encadrées” prévues par le texte.Au-delà de l’impératif de réunir au moins huit voix pour sur 14 en CMP, les élus doivent aussi s’assurer que le texte pourra être adopté lors d’un ultime vote dans les deux chambres, le 2 juillet au Sénat puis le 8 à l’Assemblée nationale. “C’est notre double objectif”, assure à l’AFP Franck Menonville. “Notre texte n’a rien de révolutionnaire. Il ne fait que rendre possible ce qui l’est dans l’ensemble des pays européens”.Selon plusieurs sources parlementaires, le volet sur l’acétamipride, auquel les sénateurs tiennent beaucoup, devrait bien être maintenu. En échange, le Sénat pourrait consentir à reculer sur les mesures concernant les compétences de l’Anses, un chiffon rouge notamment pour le MoDem.ama-sb-eg-jul/jmt/tes

Pesticides: la décriée loi Duplomb soumise à des tractations décisives au Parlement

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche pour ses mesures sur les pesticides ou les réserves d’eau, passe lundi au filtre d’une réunion de parlementaires qui s’annonce agitée mais décisive pour le cheminement législatif du texte.Le sort du texte qui vise à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” est entre les mains de sept députés et sept sénateurs, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui a démarré en début d’après-midi au Sénat.Ce petit comité, très majoritairement favorable au texte, tente d’élaborer un compromis sur la proposition de loi d’origine sénatoriale. Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative a été largement approuvée au Sénat, qui penche à droite. Mais à l’Assemblée nationale, les partisans du texte l’ont rejetée d’emblée pour éviter l’examen des milliers d’amendements des Insoumis et des écologistes, invoquant une “obstruction”.Pour le bloc central, la manœuvre présente un avantage: le débat sera tranché à huis clos, dans les couloirs feutrés du Sénat et non dans l’hémicycle agité du Palais Bourbon, privé de majorité.- Acétamipride -Mais elle comporte aussi son lot d’incertitudes, car elle redonne la main aux sénateurs, dont la vision sur certaines mesures irrite plusieurs membres du camp présidentiel. Or en l’absence de texte voté à l’Assemblée nationale, les débats de la CMP repartent de la version du Sénat… Son volet environnemental inquiète. Sa disposition phare: la réintroduction, certes encadrée et à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Autres mesures qui divisent, l’augmentation de l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs, ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.Les opposants dénoncent d’importants reculs environnementaux. Après diverses manifestations durant le week-end, plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.”Au scandale sanitaire s’ajoute un scandale démocratique: certains ont tellement honte du débat qu’ils ne peuvent pas regarder les Français dans les yeux et se réfugient dans le huis clos d’une CMP”, s’est insurgée la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. “Nous ne laisserons pas cette loi gravissime passer sans que chacun prenne ses responsabilités”, promet de son côté la députée Insoumise Manon Meunier, qui proposera des amendements en CMP.- “Rien de révolutionnaire” -Tout comme la FNSEA, syndicat agricole leader, le gouvernement “souhaite que ce texte soit adopté parce que c’est un texte d’équilibre. La réintroduction de l’acétamipride, ce n’est pas la réintroduction des pesticides”, a souligné la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, lundi matin sur TF1. “Son rétablissement ne peut se faire que sous de très strictes conditions pour des filières qui aujourd’hui sont en impasse de traitement, mais qui demain, je l’espère, trouveront une solution en biocontrôle ou en en traitement alternatif”, a-t-elle ensuite commenté lors d’un déplacement dans une ferme bio des Yvelines.”Pour moi, ce n’est pas une bonne décision (…) Je trouve contre-productif de réautoriser cette molécule comme si elle était anodine, ce qui n’est pas le cas”, a en revanche déclaré la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, sur Sud Radio lundi, soulignant cependant les “conditions très encadrées” prévues par le texte.Au-delà de l’impératif de réunir au moins huit voix pour sur 14 en CMP, les élus doivent aussi s’assurer que le texte pourra être adopté lors d’un ultime vote dans les deux chambres, le 2 juillet au Sénat puis le 8 à l’Assemblée nationale. “C’est notre double objectif”, assure à l’AFP Franck Menonville. “Notre texte n’a rien de révolutionnaire. Il ne fait que rendre possible ce qui l’est dans l’ensemble des pays européens”.Selon plusieurs sources parlementaires, le volet sur l’acétamipride, auquel les sénateurs tiennent beaucoup, devrait bien être maintenu. En échange, le Sénat pourrait consentir à reculer sur les mesures concernant les compétences de l’Anses, un chiffon rouge notamment pour le MoDem.ama-sb-eg-jul/jmt/tes

Foot: John Textor out, l’Américaine Michele Kang à la rescousse de Lyon

La femme d’affaires américaine Michele Kang a pris la tête de l’OL lundi en remplacement de son compatriote démissionnaire John Textor, une décision qui vise à infléchir la décision de la DNCG de rétrograder le club en Ligue 2.Première femme à diriger l’Olympique lyonnais, dont elle est la deuxième actionnaire derrière Textor, elle était depuis mai 2023 présidente et propriétaire d’OL Lyonnes (ex OL féminin). Michele Kang va former un binôme à la direction exécutive avec l’Allemand Michael Gerlinger, un ancien du Bayern Munich, nommé directeur général, selon un communiqué du club qui ne précise pas si cette nomination est provisoire ou à long terme.”Michele est le choix idéal pour diriger l’OL dans la phase suivante et j’ai pleinement confiance en elle et en l’OL, qui sortiront plus forts sous sa direction”, affirme John Textor, cité dans le communiqué. Agée de 66 ans, Mme Kang est également désignée Présidente directrice générale d’Eagle Football Group (ex OL Group) qui chapeaute toutes les activités du club rhodanien dont elle est administratrice depuis septembre 2023. Elle “jouera un rôle actif dans le soutien à la direction exécutive de l’Olympique lyonnais notamment en dirigeant la procédure de recours du club auprès de la Direction nationale du contrôle de gestion”, souligne l’OL.- “crédible” -Le gendarme financier du foot a annoncé mardi la rétrogradation administrative en Ligue 2 de l’OL, qui a l’intention de faire appel. Mais lundi matin, le club assurait ne pas avoir reçu la notification des griefs de la DNCG, condition indispensable pour formaliser son recours.”Nous entrons dans une période critique pour l’OL”, reconnaît Mme Kang, qui compte “soutenir le club tout au long de la procédure devant la DNCG et au-delà”.Depuis mardi, les supporteurs de l’OL réclamaient le départ de Textor, également sous la pression du fonds d’investissement Ares qui lui a prêté plus de 400 millions d’euros pour l’acquisition du club en décembre 2022. Samedi, il avait décidé de se mettre en retrait, admettant ne pas avoir su se faire comprendre des instances du foot français.L’ancien président de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas, s’est félicité “de la nomination de Mme Kang”. “Ce club mérite le meilleur, de l’ambition, de la passion et de la loyauté”, a-t-il réagi sur X, assurant “rester pleinement engagé pour l’OL”.De son côté, le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet a évoqué “une dirigeante déterminée et compétente à la hauteur du défi qui se dresse devant le club”. Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon a loué “une interlocutrice crédible pour les instances du football français, les créanciers et les pouvoirs publics”.- “Boss queen” – Née en juin 1959 en Corée du Sud, Michele Kang est venue étudier aux Etats-Unis dans les années 1980 où elle a obtenu un master en management à l’université de Yale. En 2008, elle a fondé Cognosante, dans le secteur des technologies de l’information sur la santé. Selon le magazine Forbes, sa fortune s’élève à 1,2 milliard de dollars.Décrite comme une redoutable femme d’affaires, investisseuse et philanthrope, elle a commencé à s’intéresser au football en 2019 après la victoire des Etats-Unis au Mondial disputé en France.L’an dernier, elle a fait un don de quatre millions de dollars à la Fédération américaine de rugby après la médaille de bronze de l’équipe féminine aux JO. Plus récemment, elle a versé 30 millions de dollars à la Fédération américaine de football pour développer le football féminin.Outre OL Lyonnes, elle détient le club américain du Washington Spirit, où les joueuses la surnomment la “Boss queen”, et l’équipe anglaise des London City Lionesses, tout juste promue en Premier League. Ces formations sont toutes rassemblées au sein de Kynisca Sports International, première organisation mondiale multi-club dédiée au football féminin.Michael Gerlinger, directeur sportif d’Eagle Football Holding, la maison mère d’Eagle Football Group (OL), remplace quant à lui, en tant que directeur général, Laurent Prud’homme, limogé de son poste fin avril et non remplacé.Après avoir passé 18 ans dans l’organisation du Bayern Munich avant d’arriver à Lyon, Gerlinger (52 ans) est “une figure très respectée dans l’administration du football européen, dans les domaines de gouvernance, des affaires réglementaires et les opérations sportives”, assure le club rhodanien.