Where things stand in the US-China trade war
China has hit back against US President Donald Trump’s “liberation day” tariffs, slapping 34 percent levies on all imports of American goods.AFP looks at how an escalating trade war between the United States and China is playing out — and what impact it might have.- Why is China so vulnerable to tariffs? – Trade between the world’s two largest economies is vast.Sales of Chinese goods to the United States last year totalled more than $500 billion — 16.4 percent of the country’s exports, according to Beijing’s customs data.And China imported $143.5 billion in goods from the United States in 2024, according to the office of the US Trade Representative.But China has long drawn Trump’s ire with a trade surplus with the United States that reached $295.4 billion last year, according to the US Commerce Department’s Bureau of Economic Analysis.Beijing’s leaders have been reluctant to disrupt the status quo, in part because China’s export-driven economy is particularly sensitive to vicissitudes in international trade.US duties also threaten to harm China’s fragile economic recovery as it struggles with a long-running debt crisis in the property sector and persistently low consumption — a downturn Beijing had sought to slow with broad fiscal stimulus last year.But an intensified trade war will likely mean China cannot peg its hopes for strong economic growth this year on its exports, which reached record highs in 2024.”The US tariffs on Chinese imports announced so far this year could fully negate the lift from the fiscal stimulus measures announced so far,” Frederic Neumann, Chief Asia Economist at HSBC, told AFP.- What impact will the new US tariffs have? -Trump’s new tariffs slap 10 percent levies on imports from around the world.But China has been hit particularly hard — the latest salvo adds 34 percent to a 20 percent rate imposed last month, bringing the total additional tariffs on imports from the Asian economic powerhouse imposed by this Trump administration to 54 percent.The tariffs come into effect in stages — a 10 percentage point bump on Thursday, followed by the full levy on April 9.China is also under sector-specific tariffs on steel, aluminium and car imports.Analysts expect the new levies to take a significant chunk out of the country’s GDP, which Beijing’s leadership hope will grow five percent this year.Julian Evans-Pritchard, Head of China Economics at Capital Economics, said in a note he expects the economic hit to range from 0.5 to one percent of GDP.Likely to be hit hardest are China’s top exports to the United States — the country is the dominant supplier of goods from electronics and electrical machinery to textiles and clothing, according to the Peterson Institute of International Economics.And analysts also warn that because of the crucial role Chinese goods play in supplying US firms, the tariffs may also have major knock-on effects. “US imports from China are dominated by capital goods and industrial materials instead of consumer goods,” Gene Ma, Head of China Research at the Institute of International Finance, told AFP.”The tariff will hurt US manufacturers as well as consumers.””This trade war not only has a destructive impact on China but also on the global trade system,” Chen Wenling, Chief Economist at the China Center for International Economic Exchanges in Beijing, said.- How has Beijing responded? -Beijing made good on its vow of “countermeasures” against the United States on Friday, slapping 34 percent levies on all US products coming into the country in measures that will take effect next Thursday.It also said it would impose export controls on a number of rare earth elements used in medical technology and consumer electronics.US exports to China last year were dominated by agricultural products, primarily oilseeds and grains, according to the US-China Business Council.Oil and gas closely follows, with pharmaceuticals and semiconductors also among major exports.In 2022, the Council said, over 900,000 American jobs were supported by US exports of goods and services to China.Those measures come on top of tariffs imposed by Beijing last month — 15 percent on imports of coal and liquefied natural gas from the United States and 10 percent on crude oil, agricultural machinery, big-engined vehicles and pickup trucks.Analysts say those moves are designed to hit Trump’s support base — those in rural US heartlands that voted him into office last year.Beijing has called for “dialogue” to resolve the dispute, but any deal will take time.”There are still chances for the two parties to resume talks in the following months,” Betty Wang at Oxford Economics told AFP.”But historical experience suggests that tariffs are typically quick to rise and slow to fall.”
En Asie centrale, l’UE se pose en alternative à la Chine et à la Russie
L’Union européenne a tenté vendredi de se poser en alternative à la Russie et à la Chine en Asie centrale lors d’un sommet en Ouzbékistan avec les cinq ex-républiques soviétiques de cette région riche en ressources naturelles attisant les convoitises.Ce troisième sommet “Union européenne – Asie centrale” depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 a réuni la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa et les dirigeants centrasiatiques (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan).A Samarcande, ville ouzbèke située sur l’ancienne Route de la Soie, Mme Von der Leyen a salué “l’entrée dans une nouvelle ère” des relations entre l’UE et l’Asie centrale, en lançant un “partenariat stratégique” censé être un “engagement à être là l’un pour l’autre”.Elle a annoncé une aide de 12 milliards d’euros pour l’Asie centrale dans le cadre de son projet de “Global Gateway” pour les infrastructures, réponse européenne aux “Nouvelles routes de la soie” promues par Pékin.La dirigeante européenne a insisté sur quatre domaines : les transports, les matières premières, l’énergie propre et la connexion numérique, tandis que M. Costa soulignait le “vaste potentiel” de cette coopération.Ce format “5+1″ est aussi plébiscité par la Russie, la Chine et les États-Unis voire la Turquie, car tous convoitent les immenses réserves de matières premières de l’Asie centrale, région aussi grande que l’UE mais peuplée seulement de quelque 80 millions d’habitants.”Vos pays sont dotés d’immenses ressources. Ces matières premières sont l’élément vital de la future économie mondiale”, a déclaré Mme Von der Leyen, rappelant que “l’autonomie de l’Europe en matières premières est notre intérêt stratégique”.- “Partenaire fiable” -Mme Von der Leyen a taclé la Russie et la Chine, assurant que l’UE était un “partenaire complètement différent, fiable et prévisible” contrairement, selon elle, à Moscou. Elle a appelé à coopérer dans le domaine des matières premières critiques.”La Russie et la Chine extraient des matières premières et les acheminent pour les transformer chez eux, sans aucune valeur ajoutée dans le pays d’origine”, a-t-elle lancé, rappelant l’engagement européen à “créer de la valeur ajoutée sur place”.Mais les termes de cette coopération sur les minéraux critiques sont assez abscons et la Russie et la Chine affermissent leur présence dans la région.Au printemps dernier, en Ouzbékistan, le président russe Vladimir Poutine s’était offensé des actions des Américains et des Européens “qui tentent de perturber nos liens commerciaux, de coopération et culturels traditionnellement étroits”.Ursula von der Leyen a également rappelé la nécessité de faire avancer le projet de corridor de transport transcaspien, route commerciale contournant la Russie et reliant l’Europe à l’Asie via la mer Caspienne, menacée d’ensablement et très polluée.Car sous réserve d’investir dans les infrastructures, le positionnement stratégique de cette région permettrait d’accélérer les flux commerciaux entre l’Asie et l’Europe.Pour l’Asie centrale, qui tente d’apparaître comme un pôle uni après trois décennies de tensions, ce rapprochement avec l’UE permet d’obtenir ce que les puissances russe et chinoise ne peuvent lui fournir, notamment certaines technologies de pointe.L’hôte ouzbek du sommet, Chavkat Mirzioïev, a loué la “transformation profonde et durable de l’Asie centrale”, rappelant qu’il était “impensable” il y a peu de voir les présidents centrasiatiques “représenter ensemble la région devant les dirigeants européens”.- Droits humains délaissés -Premier investisseur régional (40% du total), l’UE est également, avec environ 550 millions d’euros pour la période 2021-2027, le premier fournisseur d’aide au développement.Car cette région recouverte de déserts et de montagnes est particulièrement vulnérable au changement climatique, M. Costa rappelant cette menace contre la “production d’énergie, la croissance économique, l’agriculture, la sécurité alimentaire, la stabilité sociale et la paix.Si l’UE est le deuxième partenaire commercial de l’Asie centrale (22,6% du total), ce chiffre cache cependant de grandes disparités entre les pays.De plus, la récente hausse des échanges commerciaux entre l’UE et l’Asie centrale masque un phénomène contre lequel les Européens ont grand mal à lutter: la réexportation de produits sous sanctions occidentales vers la Russie.Lors de ce sommet, la question des droits humains dans ces États encore largement autoritaires, dont l’Ouzbékistan, pays hôte, a été délaissée, alors que la situation se dégrade selon plusieurs ONG, qui déplorent l’emprisonnement d’opposants et de journalistes.burs-bk/pop/sba
Pour Hugo Roellinger, la 3e étoile Michelin “ne change rien mais change tout”
Dans le décor feutré d’une villa des années 1920 plantée en bord de mer, face au Mont-Saint-Michel, éclatent quelques applaudissements. Des clients félicitent Hugo Roellinger, chef cuisinier qui vient de décrocher sa troisième étoile au guide Michelin, la seule de Bretagne.”On est encore sur un petit nuage et avec une gueule de bois émotionnelle”, dépeint le chef de 37 ans, queue de cheval, t-shirt et surchemise, dans un petit salon où sont accueillis habituellement les clients de son restaurant, Le Coquillage, à Saint-Méloir-des-Ondes, près de Cancale (Ille-et-Vilaine).”Cela faisait trois ans qu’on faisait partie des prétendants, mais jusqu’au dernier moment, on n’a rien su”, raconte-t-il. Pour autant, un “faisceau d’indices” laissait penser qu’il pouvait décrocher la plus haute distinction, une vingtaine d’années après son père Olivier Roellinger, considéré comme un monument de la gastronomie française.D’abord, plusieurs visites d’inspecteurs du guide Michelin, qui malgré leur anonymat, ont été repérés par les équipes du restaurant. Puis l’invitation à la cérémonie de remise des prix de son épouse Marine, qui travaille avec lui, et de ses parents. S’étant mis à la cuisine alors que son père avait rendu ses trois étoiles pour raisons de santé, “je n’ai jamais eu son regard en cuisine” sur son travail, “c’est une chance”, relate-t-il.”Je suis hyper fier d’offrir les trois étoiles à mes parents”, confie-t-il.Cette troisième étoile “ne change rien mais change tout”, poursuit l’ancien officier de marine marchande en faisant visiter les salles du restaurant surplombant des jardins et la plage qui le matin accueillent les clients de l’hôtel attenant au restaurant, ou encore le cabinet de curiosités regroupant les coquillages récoltés enfant au cours des voyages en famille.”Ce n’est pas parce qu’on a trois étoiles qu’on va mettre plus d’esbroufe”, assure le père de deux enfants, dont la marque de fabrique est le menu unique d’une douzaine de plats aux noms emprunts de poésie, avec la mer maîtresse et la viande proscrite depuis plusieurs années.- “600 réservations” -“Cela fait quelques années qu’on a un niveau d’exigence très élevé”, explique Hugo Roellinger.Pendant que le chef fêtait sa consécration à l’autre bout de la France, ses équipes étaient réunies dans un bar de Cancale pour y suivre la remise des récompenses retransmise sur écran géant “comme un match de foot”, raconte le cuisinier avec émotion.”J’ai besoin de mon équipe, de ce lieu”, dit encore le chef, en montrant le potager à deux pas de la villa, où poussent les aromates qui serviront en cuisine, la serre qui abrite agrumes et légumes, le verger avec ses 25 variétés de pommes et un champ voisin où trône une ancre de bateau, face à la mer.Malgré ce désir de continuer sur la même lignée, l’annonce de cette nouvelle étoile et son “coup de projecteur”, six ans après la deuxième, bouscule. “On a pris 600 réservations d’un coup!”, lâche Hugo Roellinger, abasourdi. Avec un restaurant triplement étoilé situé à Cancale, “ça crée une destination” gastronomique susceptible d’attirer des clients internationaux, espère-t-il. “ça fait plaisir à l’ego, pour l’équipe et pour la Bretagne.”
Lebanon bank chief takes office, pledging to combat money laundering
The governor of Lebanon’s central bank, Karim Souaid, took office on Friday, pledging to advance key reforms demanded by international creditors to unlock bailout funds as the country reels from a years-long financial crisis.Souaid, an asset manager who had worked at major banks and was appointed to the top role on March 27, replaced an interim governor who had taken over from embattled three-decade chief Riad Salameh nearly two years ago.Speaking at a press conference on his first day on the job, Souaid said: “The Banque du Liban will cooperate with states and international organisations… to implement international conventions and treaties, primarily the fight against money laundering and terrorist financing.”Lebanon’s economic crash since 2019 has seen the Lebanese pound lose most of its value against the US dollar and pushed much of the population into poverty, with ordinary people locked out of their savings.Powerful Iran-backed group Hezbollah, sanctioned by the United States, has been accused of using parallel economic networks to finance its activities.The new governor said that “work must be done to gradually return all bank deposits, starting with small savers as a priority”.Financial institutions including the central bank “and the Lebanese state must assume their responsibilities” in this matter, Souaid said.He succeeded interim governor Wassim Mansouri, who took over after Salameh — blamed for the national currency’s collapse — left office in July 2023 without a successor.Salameh, who served as governor for three decades, was arrested in September on multiple charges including embezzlement and money laundering, of which he denies.Souaid, without specifying which issues he was referring to, said that the central bank must “allow the conclusion of any criminal investigation already initiated” to uncover “any abuse or misappropriation of funds, reserves, or public money and punish those responsible.”
Droits de douane de Trump : la Chine riposte fermement
La Chine a riposté avec fermeté vendredi à l’imposition de droits de douane massifs par Donald Trump, en imposant à son tour des taxes de 34% sur toutes les importations de biens américains et en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Avant l’ouverture de Wall Street, l’ensemble des Bourses européennes, déjà plombées la veille, plongeaient en mi-journée après les annonces de rétorsion de la Chine — particulièrement frappée par les droits de douane américains — que Pékin appliquera dès le 10 avril.Face à l’escalade commerciale entre les deux premières puissances économiques du globe, la réaction a été en effet immédiate : vers 11H00 GMT, la Bourse de Francfort chutait de 5,08%, Paris de 4,26% et Londres de 3,90%. Milan dégringolait de 7,57% et Madrid de 6,02%.Peu avant, les cours du pétrole dégringolaient encore, avec une chute de plus de 5%, et le cuivre suivait le même mouvement.”Pour toutes les marchandises importées en provenance des Etats-Unis, un droit de douane supplémentaire de 34% sera imposé en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, a annoncé le ministère chinois des Finances.Le ministère chinois du Commerce a par ailleurs annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares,  y compris le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, utilisé dans l’électronique grand public.”La Chine a déposé une plainte dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC”, a annoncé pour sa part le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.L’onde de choc des annonces de M. Trump a continé de secouer vendredi l’Asie. La Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.- Macron esquisse une riposte -La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits atteindre 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. – Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique.Â
Droits de douane de Trump : la Chine riposte fermement
La Chine a riposté avec fermeté vendredi à l’imposition de droits de douane massifs par Donald Trump, en imposant à son tour des taxes de 34% sur toutes les importations de biens américains et en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Avant l’ouverture de Wall Street, l’ensemble des Bourses européennes, déjà plombées la veille, plongeaient en mi-journée après les annonces de rétorsion de la Chine — particulièrement frappée par les droits de douane américains — que Pékin appliquera dès le 10 avril.Face à l’escalade commerciale entre les deux premières puissances économiques du globe, la réaction a été en effet immédiate : vers 11H00 GMT, la Bourse de Francfort chutait de 5,08%, Paris de 4,26% et Londres de 3,90%. Milan dégringolait de 7,57% et Madrid de 6,02%.Peu avant, les cours du pétrole dégringolaient encore, avec une chute de plus de 5%, et le cuivre suivait le même mouvement.”Pour toutes les marchandises importées en provenance des Etats-Unis, un droit de douane supplémentaire de 34% sera imposé en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, a annoncé le ministère chinois des Finances.Le ministère chinois du Commerce a par ailleurs annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares,  y compris le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, utilisé dans l’électronique grand public.”La Chine a déposé une plainte dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC”, a annoncé pour sa part le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.L’onde de choc des annonces de M. Trump a continé de secouer vendredi l’Asie. La Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.- Macron esquisse une riposte -La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits atteindre 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. – Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique.Â
Droits de douane de Trump : la Chine riposte fermement
La Chine a riposté avec fermeté vendredi à l’imposition de droits de douane massifs par Donald Trump, en imposant à son tour des taxes de 34% sur toutes les importations de biens américains et en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Avant l’ouverture de Wall Street, l’ensemble des Bourses européennes, déjà plombées la veille, plongeaient en mi-journée après les annonces de rétorsion de la Chine — particulièrement frappée par les droits de douane américains — que Pékin appliquera dès le 10 avril.Face à l’escalade commerciale entre les deux premières puissances économiques du globe, la réaction a été en effet immédiate : vers 11H00 GMT, la Bourse de Francfort chutait de 5,08%, Paris de 4,26% et Londres de 3,90%. Milan dégringolait de 7,57% et Madrid de 6,02%.Peu avant, les cours du pétrole dégringolaient encore, avec une chute de plus de 5%, et le cuivre suivait le même mouvement.”Pour toutes les marchandises importées en provenance des Etats-Unis, un droit de douane supplémentaire de 34% sera imposé en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, a annoncé le ministère chinois des Finances.Le ministère chinois du Commerce a par ailleurs annoncé des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares,  y compris le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, utilisé dans l’électronique grand public.”La Chine a déposé une plainte dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC”, a annoncé pour sa part le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.L’onde de choc des annonces de M. Trump a continé de secouer vendredi l’Asie. La Bourse de Tokyo a accentué ses pertes en clôture : l’indice vedette Nikkei a perdu 2,75%, et l’indice élargi Topix 3,37%.De même, la Bourse de Sydney a chuté de 2,44% et celle de Séoul reculé de 0,86%. Les places chinoises étaient fermées en raison d’un jour férié.”A en juger par les réactions des marchés mondiaux, l’incertitude est plus grande que jamais”, soulignent les analystes de Tokai Tokyo Securities.Alors que les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis ont commencé à chercher la parade jeudi face au coup de massue infligé par Donald Trump, le président américain a balayé les inquiétudes. “L’économie avait beaucoup de problèmes… C’était un patient malade, (elle) va finir en pleine forme”, a-t-il assuré devant la presse, à bord d’Air Force One.Mais pour le Fonds monétaire international (FMI) les annonces de Donald Trump “constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle”, a averti sa directrice, Kristalina Georgieva.- Macron esquisse une riposte -La veille, un vent de panique avait soufflé sur Wall Street, où les ménages américains placent massivement leur épargne.Des milliards de dollars d’actions sont partis en fumée: -5,97% pour l’indice Nasdaq, -4,84% pour l’indice de référence S&P 500, leur pire séance depuis 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.Les entreprises fuies par les investisseurs sont celles dont le modèle de production est en péril en raison de leur dépendance aux importations en provenance d’Asie. Comme l’habillement (Gap, -20,38%) ou la tech (Apple, -9,25%). Les nouveaux droits de douane sont particulièrement punitifs pour la Chine (qui, précédemment visée, verra au total les taxes sur ses produits atteindre 54%), le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) ou encore le Bangladesh (+37%).Cette nouvelle salve arrive après d’autres, plus ciblées: +25% sur l’acier et l’aluminium, mais aussi depuis ce jeudi +25% sur les voitures importées aux Etats-Unis.Stupéfaits par l’ampleur de l’offensive américaine, qui rebat les cartes du commerce mondial, les principaux partenaires des Etats-Unis se sont globalement abstenus de jeter de l’huile sur le feu.La présidence américaine a laissé la porte ouverte à des négociations et mis en garde contre toute velléité de représailles, menaçant de sanctions supplémentaires.Face à une décision américaine “grave et infondée”, le président français, Emmanuel Macron, a esquissé une riposte graduée, passant par l’unité des Européens et la suspension temporaire des investissements aux Etats-Unis.La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a estimé qu’il fallait avoir pour objectif de “supprimer” les droits de douane, “pas (de) les multiplier” par une surenchère. – Suspension de production -L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations à partir du 5 avril à 04H01 GMT. Des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.Les marchandises de l’UE subiront ainsi par exemple 20% de taxes additionnelles, s’ajoutant aux droits de douane déjà en vigueur.Les surtaxes américaines pourraient réduire d'”environ 1%” le commerce mondial de marchandises en volume cette année, a affirmé jeudi la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala.La surtaxe sur l’automobile, entrée en vigueur jeudi, a déjà fait ses premières victimes avec l’annonce par Stellantis d’une suspension de la production dans certaines usines au Canada et Mexique.Â
Espresso, iPhone ou baskets: comment l’offensive douanière de Trump va (aussi) toucher les Américains
Les marchés financiers plongent et le reste du monde retient son souffle, mais les droits de douane imposés tous azimuts par Donald Trump devraient aussi affecter les ménages américains.S’adressant aux journalistes jeudi, le président américain a assuré que les droits de douane rendraient les Etats-Unis plus riches.Mais, étant d’abord payées par les importateurs américains, ces taxes feront probablement grimper le prix de nombreux produits, de la tasse de café au nouvel iPhone. Au moment où les Américains se plaignent déjà de la baisse de leur pouvoir d’achat.- Bananes, riz et crevettes -Les Etats-Unis importent une part croissante des fruits et légumes frais qu’ils consomment, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Une grande partie provient du Canada et du Mexique, deux pays pas immédiatement concernés par les droits de douane annoncés mercredi, mais soumis eux aussi à des surtaxes.Pour le reste, certains produits devraient être affectés comme les bananes importées du Guatemala, de l’Equateur et du Costa Rica, tous soumis aux nouveaux droits de douane à partir du 5 avril, en l’occurrence au taux de 10%. Le café, dont environ 80% est importé selon le ministère, devrait voir son prix augmenter, les principaux exportateurs, le Brésil et la Colombie, étant bientôt frappés eux aussi à 10%. Les importations d’huile d’olive et d’alcool en provenance d’Italie, d’Espagne ou de Grèce seront touchées par la nouvelle taxe de 20% imposée à l’Union européenne à compter du 9 avril. Le riz parfumé au jasmin thaïlandais sera soumis à des droits de 36%, tandis que le riz basmati, comme les crevettes venues d’Inde, seront sous le coup d’une taxe à 26%.- Voitures et high-tech -Côté technologies, le consommateur américain ne devrait pas non plus être épargné, compte tenu de la quantité de produits fabriqués ou assemblés en Inde et en Chine.Malgré les mesures prises pour élargir sa chaîne d’approvisionnement, Apple fabrique toujours la grande majorité de ses iPhones en Chine, par l’intermédiaire du fournisseur taïwanais Foxconn.Au total, la Chine sera accablée de droits de douane de 54% à partir du 9 avril.Les amateurs américains d’iPhones, qui représentent jusqu’à 70% des ventes, restent toutefois “relativement plus enclins à accepter des augmentations de prix”, tempère Ming-Chi Kuo, spécialiste de la marque à la pomme.En plus des mesures annoncées mercredi, l’administration Trump a également mis en place des droits de douane de 25% sur les véhicules qui ne sont pas fabriqués aux Etats-Unis, ce qui, selon les analystes, pourrait augmenter de plusieurs milliers d’euros le coût d’une voiture.- Vêtements et textile -Les actions des entreprises de l’habillement et du textile, qui dépendent d’une main-d’Å“uvre bon marché dans des pays comme la Chine et le Vietnam, ont fortement chuté en Bourse jeudi, Nike perdant plus de 13% et Gap plus de 20%.Les nouveaux droits de douane signifient en effet que les importations aux Etats-Unis en provenance de la Chine ou du Vietnam seront plus chères. Le Budget Lab de l’université de Yale a estimé que l’effet de tous les droits de douane annoncés jusqu’au 2 avril entraînerait une hausse de 17% du coût des vêtements et du textile en général.Selon ce centre de réflexion, l’effet global sur les prix des droits de douane annoncés jusqu’à présent équivaut à une perte moyenne annuelle de 3.800 dollars (3.400 euros) par ménage.