Au coeur du procès Adecco à Lyon: amateur “dépassé” ou jeune hacker de génie ?

Jeune génie de l’informatique responsable d’une “galaxie d’escroqueries” en ligne ou amateur “dépassé”, engagé dans une fuite en avant sous la menace de dangereux créanciers? Le tribunal correctionnel de Lyon tente depuis lundi de mieux cerner Timothée Lhomond, personnage central de l’affaire dite “du piratage d’Adecco”.Quatorze personnes sont jugées à Lyon pendant deux semaines pour une imposante série de cyber-escroqueries, mise au jour presque incidemment en 2022, quand un jeune stagiaire puis CDD de la branche française d’Adecco se fait pincer pour avoir livré à des hackers ses accès à une base de données du géant de l’intérim.Considéré comme le “personnage central” de ce réseau, Timothée Lhomond, 22 ans, comparait pour 20 infractions à lui seul: atteinte à une base de donnée, blanchiment, fabrication et vente de fausses cartes d’identité… et diverses escroqueries pour des millions d’euros, le tout “en bande organisée”.Le costume paraît bien large pour ce garçon au visage juvénile surmonté de fines lunettes, le seul des prévenus en détention provisoire, depuis plus d’un an et demi. Il répond, avec une expression souvent contrite, de manière très policée et déférente au tribunal, mains derrière le dos. Une posture régulièrement mise en doute par la juge et ses assesseurs, la procureure mais aussi quelques-uns des 362 avocats de plus de 5.500 parties civiles, sur plus de 72.000 victimes identifiées dans ce procès hors normes.Cela donne le vertige. “En voyant tous ces avocats, ces victimes qui me regardent, la peine que je risque (10 ans d’emprisonnement), je ne nie pas mes responsabilités, mais je regrette”, lâche-t-il.-“Paniqué”-Une repentance qui n’a pas empêché Timothée Lhomond, souligne la présidente du tribunal Brigitte Vernay, de continuer d’orchestrer ses escroquerie sur le net en prison il y a encore sept mois, grâce à un smartphone “très actif”. Et de “menacer” des témoins et coprévenus, renchérit la procureure Amélie Djaoudo.”J’avais de très grosses dettes”, plaide le jeune homme, tête basse: “en prison, on m’a fait comprendre que ces dettes n’étaient pas annulées” et “vous savez comment c’est en prison…”, lâche-t-il sans plus de détails.”J’ai été en relation avec des escrocs et cela a commencé à me dépasser (…) je m’attendais à ce qu’ils viennent me réclamer l’argent, j’étais paniqué, j’avais peur”, avance Lhomond.Bac scientifique en poche, il dit avoir abandonné ses études en première année de BTS informatique. “Parce que ça ne me plaisait pas”.  Il passe son temps sur la plateforme de discussion Discord pour adeptes des jeux vidéo en ligne puis Telegram, des réseaux opaques propices à la cybercriminalité selon les enquêteurs. -“3 sur 10”-Il avoue vivre, à 20 ans  au moment de l’éclatement de l’affaire Adecco, avec environ “3.000 à 4.000 euros par mois” tirés de ses “activités illégales” sur le net.A 20 ans encore, il créé sa propre société, CERIOS, de création de logiciels de “détection des fuites de données” pour les entreprises. “Formidable !”, ponctue la juge Vernay sourire aux lèvres.”Je ne suis pas le +génie+ de l’informatique, le +cerveau” de l’affaire comme la presse me décrit”, lance-t-il, au diapason de ses avocats. “Sur une échelle de 1 à 10, comment vous situez-vous ?” dans l’habileté cybercriminelle, interroge la juge Vernay. “Je me débrouille, peut-être un peu plus que la moyenne mais je ne suis pas bon”, répond modestement Lhomond: “10 étant le meilleur hacker du monde, je suis à 3 alors”…L’instruction de l’enquête, dont l’AFP a lu des extraits, souligne ses “capacités intellectuelles élevées” et “une forme d’escalade addictive” l’ayant mené à la tête de “bien plus qu’une association de malfaiteurs pour préparer un ou quelques délits”: Thimothée Lhomond a mis en place des “structures entrepreneuriales riches en ressources humaines” et utilisé des “logiciels pointus” pour “des galaxies d’escroqueries dans divers domaines”.

Conflit israélo-palestinien: le procès du militant Anasse Kazib pour apologie du terrorisme reporté

Le procès du militant politique, cheminot et syndicaliste Anasse Kazib, qui devait être jugé mercredi à Paris pour apologie du terrorisme pour avoir notamment soutenu la “résistance palestinienne” le 7 octobre 2023, a été renvoyé d’office, au grand désarroi de la défense.Le porte-parole du micro-parti d’extrême gauche Révolution permanente, 38 ans, sera finalement jugé le 25 juin 2026. “Si on a le temps de nous juger dans un an, ça montre bien que nos propos ne sont pas si inquiétants”, a ironisé M. Kazib devant les médias, dénonçant une “criminalisation des militants politiques et syndicalistes” de la défense de la cause palestinienne.Dans une salle emplie de soutiens, dont plusieurs portaient un keffieh palestinien sur les épaules, le tribunal a indiqué que l’audience était trop chargée pour examiner ce dossier. Le député LFI Eric Coquerel était présent.”Cela n’aura échappé à personne, il y a beaucoup d’enjeu”, a dit le procureur, “déplorant” aussi de ne pas pouvoir juger ce dossier rapidement.A l’origine de la convocation d’Anasse Kazib, une plainte déposée en janvier 2024 par une association, “Jeunesse française juive” (créée le 7 octobre 2023), qui visait aussi une quarantaine de personnalités dont le leader LFI Jean-Luc Mélenchon.On reproche au militant trois retweets le jour de l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 (“vive la résistance palestinienne”; “Offensive surprise contre l’Etat colonialiste d’Israël. Soutien à la résistance palestinienne !”…) et un tweet, en réponse à une condamnation de l’attaque de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (“ils se tiennent au côté du boucher”).Il encourt sept ans d’emprisonnement.Sa défense avait fait citer plusieurs témoins (le journaliste spécialiste du Moyen-Orient Alain Gresh, la chercheuse Vanessa Codaccioni, l’historien israélien Ilan Pappé…) ainsi que l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic qui a récemment dénoncé plusieurs fois l’utilisation “totalement dévoyée” de l’infraction d’apologie du terrorisme, conçue pour viser les sites de propagande jihadiste.L’avocate d’Anasse Kazib, Elsa Marcel, a déploré le décalage entre “l’intensité des poursuites sur la base d’une plainte pour le moins douteuse” et la bien insuffisante “heure et demi” d’audience qui avait été prévue. “Ils organisent des poursuites politiques mais ne veulent pas qu’on se défende politiquement”.Quelques centaines de personnes se sont rassemblées à partir de midi sur le parvis du tribunal pour scander “relaxe pour Anasse”, et “nous sommes tous des enfants de Gaza”. Ils ont brandi une grande banderole de Révolution permanente “Stop genocide Free Palestine” ainsi qu’une autre en soutien au militant libanais propalestinien Georges Abdallah, dont une énième demande de remise en liberté doit être examinée jeudi devant la cour d’appel de Paris. Condamné en 1987 à la perpétuité pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien à Paris en 1982, il est incarcéré depuis 40 ans en France.

Tutelle de la France: “la question pourrait se poser” mais “ni demain, ni après-demain”, dit le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la question d’une tutelle financière de la France “pourrait se poser”, mais “ni demain, ni après-demain”, au moment où le gouvernement qui doit réaliser des économies importantes a mis en avant ce risque. “Il n’y a pas de sujet, (…) actuellement”, a toutefois estimé l’économiste en chef de l’institution de Washington, Pierre-Olivier Gourinchas, interrogé mardi soir sur BFM Business.”La question pourrait se poser mais, j’ai envie de dire, ni demain ni après-demain. Si vraiment rien n’était fait, (…) s’il n’y avait aucune volonté d’infléchir la trajectoire de la dette, évidemment qu’à un moment donné, la question se poserait”, a affirmé l’économiste en chef.Dans la même interview, M. Gourinchas a estimé que le gouvernement français était “très déterminé”, dans ses pistes d’économies.Aujourd’hui, “je crois que la question ne se pose pas”, a-t-il ajouté, se disant “tout à fait confiant” dans le fait que “le gouvernement et les différents partenaires et les différents partis politiques sauront faire ce qu’il faut”.”Le chiffre annoncé par le gouvernement, (…) à peu près 40 milliards d’économies pour le budget 2026, nous semble tout à fait raisonnable. C’est ce qu’il faut faire”, a-t-il aussi dit. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a mis en garde récemment sur le risque d’une “tutelle” de la France: “il y a un risque de tutelle des institutions internationales, des institutions européennes, de nos créanciers”, a-t-elle averti sur RTL.”Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront”, a-t-elle aussi prévenu dans le JDD.Une mise sous tutelle fait référence à une intervention du FMI à la demande des Etats en difficulté financière, qui doivent en contrepartie d’une assistance de l’institution de Washington s’engager sur un programme de réformes économiques.L’idée d’une intervention du FMI est perçue généralement négativement pour les droits sociaux dans un pays, surtout depuis l’intervention de l’institution en Grèce, avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne, au tournant des années 2010.L’Union européenne a mis sur pied son propre programme de soutien aux Etats en difficulté ces dernières années, le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui permet aux Etats d’obtenir une aide à des conditions favorables en cas d’envolée sur les marchés des taux d’intérêt.

Vivre pour moins d’un euro dans un logement social du Moyen-Age

Lorsqu’elle a reçu les clés de son logement, un poids est tombé des épaules d’Angelika Stibi. Cette retraitée allemande dans le besoin ne paiera plus que 88 cents de loyer par mois, dans le plus vieil habitat social du monde, en Bavière.Un nouveau toit, une nouvelle vie et une nouvelle communauté : la sexagénaire fait partie depuis le printemps des quelque 150 habitants de la “Fuggerei”, une résidence d’Augsbourg, dans le sud de l’Allemagne, dont le loyer n’a pas bougé … depuis le Moyen-Age.Créés en 1521 par le banquier Jacob Fugger, les plus vieux logements sociaux du monde, selon leurs administrateurs, sont toujours en service et très demandés.”J’ai eu une vie vraiment formidable jusqu’à l’âge de 55 ans”, raconte Angelika Stibi, mère de deux grands enfants.Mais après le diagnostic de son cancer, “tout est allé de mal en pis” pour cette native d’Augsbourg qui, à bout de ressources, s’est porté candidate pour un logement dans ce complexe composé de petites maisons mitoyennes.Il faut s’armer de patience pour intégrer la Fuggerei : “Cela prend généralement entre deux et six ou sept ans. Tout dépend de l’appartement qu’on souhaite. Ceux du rez-de-chaussée sont très prisés”, explique la travailleuse sociale Doris Herzog.Elle reçoit les dossiers et mène les entretiens sur des critères très précis : “il faut être citoyen d’Augsbourg, être catholique et dans le besoin”. Dans l’appartement de Martha Jesse, résidente de la Fuggerei depuis 17 ans, les symboles religieux sont nombreux. Mais ce sont des raisons financières qui l’ont conduites dans ce petit lotissement situé non loin du coeur historique de la ville de quelque 300.000 habitants.”Je touchais une petite retraite, malgré 45 ans de travail. Vivre dehors aurait été presque impossible, car je n’aurais eu que 400 euros à ma disposition”, explique cette femme de 77 ans.Avec ses rangées de maisons aux murs ocres et volets verts, ses jardinets proprets, ses blasons et ses fontaines, l’ensemble médiéval, reconstruit après la Seconde guerre, a des allures de village de poupée.- Prière quotidienne -Pour Andreas Tervooren, résident depuis 2017, “la Fuggerei est comme une ville dans la ville”. Ce gardien de nuit de 49 ans compare son lotissement “au village d’Astérix dans les bandes dessinés”. Comme le village gaulois résistant à l’envahisseur romain, la résidence résiste à la hausse des coûts du logement qui pèse sur de nombreux foyers en Allemagne. Augsbourg n’est situé qu’à une heure de Munich, la ville où l’immobilier est le plus cher d’Allemagne et l’un des plus chers d’Europe.A l’origine du projet, le commerçant Jacob Fugger (1459-1525) était l’un des hommes les plus riches de la fin du 15ème siècle, dont la fortune avait fait le “banquier des empereurs” européens.Bienfaiteur de sa ville natale d’Augsbourg, il y avait créé plusieurs fondations dédiées au logement ou à la santé, au profit des plus nécessiteux. Le loyer annuel dans la Fuggerei était d’un florin rhénan, soit à l’époque environ le salaire hebdomadaire d’un artisan.Un montant “qu’on a simplement converti en 88 centimes actuels”, explique Daniel Hobohm, administrateur de la fondation qui gère le complexe de logements sociaux.Si les descendants de la dynastie Fugger participent aux grandes orientations de la Fondation, ils ne lui versent pas d’argent.”Nous nous finançons principalement grâce aux revenus de la forêt et de la sylviculture et nous avons aussi une petite activité touristique” car les visiteurs de la Fuggerei sont nombreux, explique M. Hobohm. S’y ajoutent des revenus locatifs générés par d’autres propriétés.Pour respecter les voeux des fondateurs, le loyer ne doit pas augmenter. Une fidélité à la tradition qui prend des tours inattendus : comme il y a 500 ans, les habitants sont tenus de réciter une prière chaque jour pour les donateurs et leur famille.

Vivre pour moins d’un euro dans un logement social du Moyen-Age

Lorsqu’elle a reçu les clés de son logement, un poids est tombé des épaules d’Angelika Stibi. Cette retraitée allemande dans le besoin ne paiera plus que 88 cents de loyer par mois, dans le plus vieil habitat social du monde, en Bavière.Un nouveau toit, une nouvelle vie et une nouvelle communauté : la sexagénaire fait partie depuis le printemps des quelque 150 habitants de la “Fuggerei”, une résidence d’Augsbourg, dans le sud de l’Allemagne, dont le loyer n’a pas bougé … depuis le Moyen-Age.Créés en 1521 par le banquier Jacob Fugger, les plus vieux logements sociaux du monde, selon leurs administrateurs, sont toujours en service et très demandés.”J’ai eu une vie vraiment formidable jusqu’à l’âge de 55 ans”, raconte Angelika Stibi, mère de deux grands enfants.Mais après le diagnostic de son cancer, “tout est allé de mal en pis” pour cette native d’Augsbourg qui, à bout de ressources, s’est porté candidate pour un logement dans ce complexe composé de petites maisons mitoyennes.Il faut s’armer de patience pour intégrer la Fuggerei : “Cela prend généralement entre deux et six ou sept ans. Tout dépend de l’appartement qu’on souhaite. Ceux du rez-de-chaussée sont très prisés”, explique la travailleuse sociale Doris Herzog.Elle reçoit les dossiers et mène les entretiens sur des critères très précis : “il faut être citoyen d’Augsbourg, être catholique et dans le besoin”. Dans l’appartement de Martha Jesse, résidente de la Fuggerei depuis 17 ans, les symboles religieux sont nombreux. Mais ce sont des raisons financières qui l’ont conduites dans ce petit lotissement situé non loin du coeur historique de la ville de quelque 300.000 habitants.”Je touchais une petite retraite, malgré 45 ans de travail. Vivre dehors aurait été presque impossible, car je n’aurais eu que 400 euros à ma disposition”, explique cette femme de 77 ans.Avec ses rangées de maisons aux murs ocres et volets verts, ses jardinets proprets, ses blasons et ses fontaines, l’ensemble médiéval, reconstruit après la Seconde guerre, a des allures de village de poupée.- Prière quotidienne -Pour Andreas Tervooren, résident depuis 2017, “la Fuggerei est comme une ville dans la ville”. Ce gardien de nuit de 49 ans compare son lotissement “au village d’Astérix dans les bandes dessinés”. Comme le village gaulois résistant à l’envahisseur romain, la résidence résiste à la hausse des coûts du logement qui pèse sur de nombreux foyers en Allemagne. Augsbourg n’est situé qu’à une heure de Munich, la ville où l’immobilier est le plus cher d’Allemagne et l’un des plus chers d’Europe.A l’origine du projet, le commerçant Jacob Fugger (1459-1525) était l’un des hommes les plus riches de la fin du 15ème siècle, dont la fortune avait fait le “banquier des empereurs” européens.Bienfaiteur de sa ville natale d’Augsbourg, il y avait créé plusieurs fondations dédiées au logement ou à la santé, au profit des plus nécessiteux. Le loyer annuel dans la Fuggerei était d’un florin rhénan, soit à l’époque environ le salaire hebdomadaire d’un artisan.Un montant “qu’on a simplement converti en 88 centimes actuels”, explique Daniel Hobohm, administrateur de la fondation qui gère le complexe de logements sociaux.Si les descendants de la dynastie Fugger participent aux grandes orientations de la Fondation, ils ne lui versent pas d’argent.”Nous nous finançons principalement grâce aux revenus de la forêt et de la sylviculture et nous avons aussi une petite activité touristique” car les visiteurs de la Fuggerei sont nombreux, explique M. Hobohm. S’y ajoutent des revenus locatifs générés par d’autres propriétés.Pour respecter les voeux des fondateurs, le loyer ne doit pas augmenter. Une fidélité à la tradition qui prend des tours inattendus : comme il y a 500 ans, les habitants sont tenus de réciter une prière chaque jour pour les donateurs et leur famille.

Chikungunya: les deux cas autochtones récents sont les plus précoces jamais identifiés en métropole

Les deux cas autochtones de chikungunya repérés dans le sud de l’Hexagone sont “les plus précoces jamais identifiés” en métropole dans la saison d’activité du moustique tigre, a noté mercredi Santé publique France, évoquant un possible lien avec l’épidémie à la Réunion.Pour ces cas signalés en Occitanie, à Prades-le-Lez (Hérault), et en Provence-Alpes-Côte d’azur, à La Crau (Var), le début des signes remonte au 27 mai et au 2 juin respectivement, selon le bilan hebdomadaire de la surveillance renforcée de la dengue, du chikungunya et du Zika dans l’Hexagone.”Bien qu’en baisse, la pression d’importation dans l’Hexagone des cas de chikungunya ayant voyagé à La Réunion a pu contribuer à l’apparition précoce de transmission autochtone, d’autant que la souche du virus chikungunya circulant à la Réunion est bien adaptée au moustique Aedes albopictus”, a précisé Santé publique France.Si les investigations continuent, l’agence sanitaire a indiqué qu’au moins pour un des deux cas autochtones de cette maladie, un cas en provenance de La Réunion avait été identifié comme possiblement à l’origine de la transmission locale.A ce stade, “aucun épisode de transmission autochtone n’a été mis en évidence en Europe, en dehors de la France”, a aussi pointé SpF.On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes.Apparu en 2004 en métropole, le moustique tigre était implanté dans 81 départements début 2025.La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique mais aussi de l’urbanisation et des déplacements, autant de facteurs qui favorisent la propagation du moustique tigre, selon une étude publiée mi-mai dans le Lancet Planetary Health. Du 1er mai, début de la surveillance renforcée, jusqu’au 17 juin, la France a aussi enregistré 583 cas importés de chikungunya, 395 de dengue et 2 de Zika en métropole.Cette année, l’épidémie de chikungunya, maladie se traduisant par des fièvres et des douleurs articulaires, a surtout frappé La Réunion, mais y poursuit désormais son déclin.”La Réunion est à ce jour en situation d’épidémie de faible intensité”, a résumé Santé publique France dans un bilan spécifique mercredi. “Cependant, la circulation du chikungunya sur l’île reste encore présente et marquée par des disparités selon les secteurs géographiques”, Saint-Paul et Saint-Denis restant les communes avec le plus de cas, a ajouté l’agence.Le nombre de morts liés à l’épidémie à La Réunion est désormais estimé à 27, avec quatre nouveaux décès attribués au chikungunya, deux directement, deux indirectement. Ils ne remontent toutefois pas aux derniers jours mais aux alentours de mi-avril, quand la flambée était maximale.Mayotte, autre département ultramarin de l’océan Indien, est aussi touché par une épidémie, déclarée plus tardivement et d’ampleur incertaine.

La Russie “n’a aucune chance” si les pays de l’Otan restent unis, selon Kallas

La Russie est une “menace” pour la sécurité mondiale mais elle n’a “aucune chance” si les pays membres de l’Otan restent unis, a estimé mercredi la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas.”Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis et leurs alliés ont largement surpassé l’Union soviétique (…) Aujourd’hui, face à l’Otan et l’UE, la Russie n’a aucune chance. Mais nous devons rester unis”, a-t-elle déclaré depuis le Parlement européen à Strasbourg à quelques jours d’un sommet de l’Alliance atlantique à La Haye.L’Otan compte 32 pays, dont 23 sont aussi membres de l’UE.Les déclarations du président américain Donald Trump vis-à-vis de la Russie seront scrutées avec attention lors du sommet des 24 et 25 juin aux Pays-Bas.A l’issue du sommet du G7 au Canada, marqué par le départ anticipé du locataire de la Maison Blanche, les grandes démocraties industrialisées n’ont pas publié de déclaration commune dénonçant l'”agression russe” en Ukraine, contrairement aux années précédentes quand Joe Biden était à la tête des Etats-Unis.Pour Kaja Kallas, il est indispensable que l’ensemble des membres de l’Otan démontrent qu’ils sont sur la même ligne.”La Russie est déjà une menace directe pour l’Union européenne”, a-t-elle affirmé.”Ceux qui partagent une frontière avec la Russie ont toujours ressenti plus fortement ses provocations. Ceux d’entre nous qui ont subi l’impérialisme soviétique le ressentent le plus”, a souligné l’ancienne Première ministre de l’Estonie, Etat balte voisin de la Russie. “Mais la menace de la Russie pour la sécurité transatlantique est un problème pour nous tous”, a-t-elle martelé.

La Russie “n’a aucune chance” si les pays de l’Otan restent unis, selon Kallas

La Russie est une “menace” pour la sécurité mondiale mais elle n’a “aucune chance” si les pays membres de l’Otan restent unis, a estimé mercredi la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas.”Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis et leurs alliés ont largement surpassé l’Union soviétique (…) Aujourd’hui, face à l’Otan et l’UE, la Russie n’a aucune chance. Mais nous devons rester unis”, a-t-elle déclaré depuis le Parlement européen à Strasbourg à quelques jours d’un sommet de l’Alliance atlantique à La Haye.L’Otan compte 32 pays, dont 23 sont aussi membres de l’UE.Les déclarations du président américain Donald Trump vis-à-vis de la Russie seront scrutées avec attention lors du sommet des 24 et 25 juin aux Pays-Bas.A l’issue du sommet du G7 au Canada, marqué par le départ anticipé du locataire de la Maison Blanche, les grandes démocraties industrialisées n’ont pas publié de déclaration commune dénonçant l'”agression russe” en Ukraine, contrairement aux années précédentes quand Joe Biden était à la tête des Etats-Unis.Pour Kaja Kallas, il est indispensable que l’ensemble des membres de l’Otan démontrent qu’ils sont sur la même ligne.”La Russie est déjà une menace directe pour l’Union européenne”, a-t-elle affirmé.”Ceux qui partagent une frontière avec la Russie ont toujours ressenti plus fortement ses provocations. Ceux d’entre nous qui ont subi l’impérialisme soviétique le ressentent le plus”, a souligné l’ancienne Première ministre de l’Estonie, Etat balte voisin de la Russie. “Mais la menace de la Russie pour la sécurité transatlantique est un problème pour nous tous”, a-t-elle martelé.

Vosges: 130 ans plus tard, le charme opère toujours au Théâtre du Peuple

Une “utopie” qui subsiste 130 ans après: entre ses bancs en bois et sa scène ouverte sur la nature, le Théâtre du Peuple, symbole de la décentralisation culturelle, attire toujours son public dans un village des Vosges, loin des grandes scènes parisiennes.Dès le 15 juin, journée “portes ouvertes” de l’institution, de nombreux visiteurs se sont pressés sur les bancs en bois du théâtre, dont le fond de scène, qui en fait la renommée, est ouvert sur le vert de la forêt vosgienne.Pour les enfants de Bussang, “c’était un monde magique, le Théâtre du Peuple”, se remémore auprès de l’AFP Céline Parmentier, 50 ans. Dans les années 1980, elle vendait des prospectus sur le parking, et y a été bénévole. Elle tenait à être là pour cet anniversaire, accompagnée de ses enfants.Partie vivre loin de Bussang, elle a constaté par la suite que “beaucoup de gens connaissent le Théâtre du Peuple, même mieux que les locaux”.Annoncée comme l’année du “jubilé”, 2025 est l’occasion, pour Julie Delille, arrivée à la tête du théâtre en octobre 2023, de concrétiser son “désir” de renouer entre le lieu et le village de 1.300 habitants. – “Utopie vivante” -Le Théâtre du Peuple est avant tout un symbole de la décentralisation culturelle, créé par Maurice Pottecher (1867-1960) dans son village natal.Auteur, metteur en scène et acteur, Maurice Pottecher rêve, à la fin du XIXe, de proposer un théâtre “par l’art, pour l’humanité”, devise aujourd’hui encore gravée sur les murs de l’institution.Cette année, un “feuilleton théâtral” en six pièces d’une heure raconte l’histoire du Théâtre du Peuple.La création du lieu en 1895 était “un acte politique extrêmement fort” de Camille et Maurice Pottecher, rappelle Alix Fournier-Pittaluga, co-autrice avec Paul Francesconi de ce feuilleton baptisé “Hériter des brumes, la folle histoire du Théâtre du Peuple”.Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, de nombreuses expériences de théâtre populaire ont émergé un peu partout, et notamment dans les Vosges, mais “Bussang est le seul qui a subsisté” dans le coin, rappelle Mme Fournier-Pittaluga.Les deux auteurs ont fouillé dans les archives de l’institution pour en raconter le passé et les périodes de doute. “On annonçait la fin de cette scène hors du commun en 1940, lorsque le lieu était criblé d’obus, mais les gens du coin sont revenus et ont dit: ‘On repart'” sourit Julie Delille.- “Magique” -La troupe du Théâtre du Peuple se renouvelle tous les ans. Elle est composée de deux tiers d’acteurs amateurs.Igor Igrok est l’un d’eux: habitant près de Metz, ce Lorrain de 60 ans a encore “un souvenir très vif en 77-78 d’avoir vu Roméo et Juliette ici” lorsqu’il était adolescent. “C’est un lieu extraordinaire, ne serait-ce que déjà par cette ouverture vers la nature à l’arrière” de la scène, sourit-il. “Je suis allé dans plusieurs salles, je n’ai jamais eu cette émotion (…) c’est quand même un lieu magique”.Le feuilleton théâtral mais aussi d’autres événements comme les journées du matrimoine en septembre doivent rappeler la place qu’ont joué les femmes dans l’histoire du théâtre, sous l’impulsion de Julie Delille, première femme à diriger l’institution classée monument historique depuis 1976.L’été dernier, 28.000 spectateurs ont rempli les 850 places de ce lieu pas comme les autres, où “l’architecture, l’ambiance, le fait qu’il y ait un avant et un après” les représentations charme beaucoup, comme le souligne Marie, une retraitée vosgienne qui n’a pas donné son patronyme et y vient tous les ans.Il est aussi question de réfléchir à la société actuelle: un tel projet pourrait-il sortir de terre en 2025?”Ce nom est magnifique, Théâtre du Peuple. Il porte en lui un projet, une utopie dont on peut considérer qu’elle ne devrait plus être une utopie”, estime le metteur en scène Sylvain Maurice. “On ne travaille pas pour une élite.”