Quelles conséquences pour les énergies fossiles après l’avis de la Cour internationale de justice?

L’avis historique sur le climat rendu mercredi par la plus haute cour mondiale pourrait rendre plus risquées juridiquement les activités du secteur pétrogazier, à commencer par l’expansion des forages, selon l’analyse d’experts.La Cour internationale de justice (CIJ) a défendu dans un avis consultatif une position très ferme sur les énergies fossiles, qui a même surpris les observateurs chevronnés du droit de l’environnement.La plus haute juridiction de l’ONU, basée à La Haye, a déclaré que les États avaient l’obligation de répondre à la “menace urgente et existentielle” du réchauffement climatique.Allant encore plus loin, elle estime que “le fait pour un État de ne pas prendre les mesures appropriées” pour protéger le climat des effets néfastes des gaz à effet de serre, “notamment en produisant ou en utilisant des combustibles fossiles ou en octroyant des permis d’exploration ou des subventions pour les combustibles fossiles, peut constituer un fait internationalement illicite attribuable à cet État”.”C’est vraiment important” et “ce sont des conclusions vraiment révolutionnaires”, souligne Sophie Marjanac, juriste expérimentée du “Polluter Pays project”.Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas légalement contraignants, mais ils fournissent une interprétation du droit international qui possède un poids juridique majeur. Il peut désormais être utilisé par des parlementaires, des avocats ou des juges du monde entier pour pousser des lois ou des décisions judiciaires favorables au combat climatique.- Mines de charbon – Pour Jorge Vinuales, juriste qui a contribué à saisir la CIJ de la question, les conclusions sur les énergies fossiles seront probablement reprises par les tribunaux nationaux et internationaux où les poursuites contre les producteurs de pétrole et de gaz se multiplient.”Si tel est le cas, cela pourrait avoir des effets considérables”, dit à l’AFP ce professeur de droit à Cambridge.Les compagnies pétrogazières et les pays producteurs peuvent choisir d’ignorer la CIJ, “mais cela fait courir des risques juridiques et contentieux”, ajoute-t-il.L’avis pourrait être cité, par exemple, pour s’opposer à l’expansion d’une mine de charbon, dans un différend entre un investisseur et un État qui lui retire un permis, ou dans une négociation contractuelle impliquant une banque du secteur des combustibles fossiles, évoque Mme Marjanac.”Cela peut se produire de toutes sortes de façons et un peu partout. L’influence est vraiment illimitée”, dit-elle.Particulièrement dans les pays où le droit international peut être intégré dans le cadre juridique national sans transposition, même si parfois sous conditions.Dans ces pays, comme la France, l’Argentine ou les Pays-Bas, des juges pourraient bientôt devoir prendre en compte l’avis de la CIJ quand ils entendront plaider des affaires contre les industriels du pétrole.Même dans les États dits “dualistes”, où le droit international est plus compliqué à incorporer, les cours constitutionnelles et autres juridictions ont souvent suivi certains arguments d’avis de la CIJ.En l’occurrence, le dernier avis “ouvre la voie à des contestations des permis accordées à de nouveaux projets fossiles”, affirme Mme Marjanac.- Au-delà des attentes -La Cour “a dépassé les attentes” en soulignant la responsabilité des gouvernements dans la pollution causée par les groupes pétroliers et gaziers opérant sous leur juridiction, estime Joy Reyes, de la London School of Economics. Sur ce sujet, elle “met au défi tant l’État que le secteur privé”.”Les pays devront se montrer plus prudents lorsqu’il s’agira d’octroyer des permis et d’adopter des politiques générales sur les énergies fossiles, car cela pourrait les exposer à devoir rendre des comptes à l’avenir”, argue cette spécialiste des litiges climatiques, interrogée par l’AFP.L’avis pourrait également permettre aux petits États de demander réparation aux grands pollueurs devant les juridictions internationales, retient encore Sophie Marjanac.Quant aux pays menacés par les compagnies pétrolières pour avoir changé leurs politiques climatiques en leur défaveur, ils disposent d’un nouvel appui pour étayer leur défense. En 2022, une Cour avait condamné l’Italie à verser 200 millions d’euros au pétrolier britannique Rockhopper pour lui avoir refusé un permis de forage.Il sera désormais plus difficile pour un industriel “de prétendre qu’elle a une attente légitime d’exploiter un projet de combustible fossile sans entrave”, abonde Lorenzo Cotula, expert juridique international de l’institut de recherche IIED.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Quelles conséquences pour les énergies fossiles après l’avis de la Cour internationale de justice?

L’avis historique sur le climat rendu mercredi par la plus haute cour mondiale pourrait rendre plus risquées juridiquement les activités du secteur pétrogazier, à commencer par l’expansion des forages, selon l’analyse d’experts.La Cour internationale de justice (CIJ) a défendu dans un avis consultatif une position très ferme sur les énergies fossiles, qui a même surpris les observateurs chevronnés du droit de l’environnement.La plus haute juridiction de l’ONU, basée à La Haye, a déclaré que les États avaient l’obligation de répondre à la “menace urgente et existentielle” du réchauffement climatique.Allant encore plus loin, elle estime que “le fait pour un État de ne pas prendre les mesures appropriées” pour protéger le climat des effets néfastes des gaz à effet de serre, “notamment en produisant ou en utilisant des combustibles fossiles ou en octroyant des permis d’exploration ou des subventions pour les combustibles fossiles, peut constituer un fait internationalement illicite attribuable à cet État”.”C’est vraiment important” et “ce sont des conclusions vraiment révolutionnaires”, souligne Sophie Marjanac, juriste expérimentée du “Polluter Pays project”.Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas légalement contraignants, mais ils fournissent une interprétation du droit international qui possède un poids juridique majeur. Il peut désormais être utilisé par des parlementaires, des avocats ou des juges du monde entier pour pousser des lois ou des décisions judiciaires favorables au combat climatique.- Mines de charbon – Pour Jorge Vinuales, juriste qui a contribué à saisir la CIJ de la question, les conclusions sur les énergies fossiles seront probablement reprises par les tribunaux nationaux et internationaux où les poursuites contre les producteurs de pétrole et de gaz se multiplient.”Si tel est le cas, cela pourrait avoir des effets considérables”, dit à l’AFP ce professeur de droit à Cambridge.Les compagnies pétrogazières et les pays producteurs peuvent choisir d’ignorer la CIJ, “mais cela fait courir des risques juridiques et contentieux”, ajoute-t-il.L’avis pourrait être cité, par exemple, pour s’opposer à l’expansion d’une mine de charbon, dans un différend entre un investisseur et un État qui lui retire un permis, ou dans une négociation contractuelle impliquant une banque du secteur des combustibles fossiles, évoque Mme Marjanac.”Cela peut se produire de toutes sortes de façons et un peu partout. L’influence est vraiment illimitée”, dit-elle.Particulièrement dans les pays où le droit international peut être intégré dans le cadre juridique national sans transposition, même si parfois sous conditions.Dans ces pays, comme la France, l’Argentine ou les Pays-Bas, des juges pourraient bientôt devoir prendre en compte l’avis de la CIJ quand ils entendront plaider des affaires contre les industriels du pétrole.Même dans les États dits “dualistes”, où le droit international est plus compliqué à incorporer, les cours constitutionnelles et autres juridictions ont souvent suivi certains arguments d’avis de la CIJ.En l’occurrence, le dernier avis “ouvre la voie à des contestations des permis accordées à de nouveaux projets fossiles”, affirme Mme Marjanac.- Au-delà des attentes -La Cour “a dépassé les attentes” en soulignant la responsabilité des gouvernements dans la pollution causée par les groupes pétroliers et gaziers opérant sous leur juridiction, estime Joy Reyes, de la London School of Economics. Sur ce sujet, elle “met au défi tant l’État que le secteur privé”.”Les pays devront se montrer plus prudents lorsqu’il s’agira d’octroyer des permis et d’adopter des politiques générales sur les énergies fossiles, car cela pourrait les exposer à devoir rendre des comptes à l’avenir”, argue cette spécialiste des litiges climatiques, interrogée par l’AFP.L’avis pourrait également permettre aux petits États de demander réparation aux grands pollueurs devant les juridictions internationales, retient encore Sophie Marjanac.Quant aux pays menacés par les compagnies pétrolières pour avoir changé leurs politiques climatiques en leur défaveur, ils disposent d’un nouvel appui pour étayer leur défense. En 2022, une Cour avait condamné l’Italie à verser 200 millions d’euros au pétrolier britannique Rockhopper pour lui avoir refusé un permis de forage.Il sera désormais plus difficile pour un industriel “de prétendre qu’elle a une attente légitime d’exploiter un projet de combustible fossile sans entrave”, abonde Lorenzo Cotula, expert juridique international de l’institut de recherche IIED.

Lebanese militant released after 40 years in French jail

One of France’s longest-held inmates, the pro-Palestinian Lebanese militant Georges Ibrahim Abdallah, was released from prison and deported on Friday, after more than 40 years behind bars for the killings of two diplomats.At around 3:40 am (01:30 GMT), a convoy of six vehicles left the Lannemezan penitentiary with lights flashing, AFP journalists saw.A source close to the case confirmed to AFP that 74-year-old Abdallah had left the prison.Hours later, he was placed on a plane bound for Lebanon, an airport source told AFP.Abdallah was detained in 1984 and sentenced to life in prison in 1987 for his involvement in the murders of US military attache Charles Robert Ray and Israeli diplomat Yacov Barsimantov in Paris.The Paris Court of Appeal had ordered his release “effective July 25” on the condition that he leave French territory and never return.While he had been eligible for release since 1999, his previous requests were denied with the United States — a civil party to the case — consistently opposing him leaving prison.Inmates serving life sentences in France are typically freed after fewer than 30 years.Abdallah’s lawyer, Jean-Louis Chalanset, visited for a final time on Thursday. “He seemed very happy about his upcoming release, even though he knows he is returning to the Middle East in an extremely tough context for Lebanese and Palestinian populations,” Chalanset told AFP.AFP visited Abdallah last week after the court’s release decision, accompanying a lawmaker to the detention centre.The founder of the Lebanese Revolutionary Armed Factions (FARL) — a long-disbanded Marxist anti-Israel group — said for more than four decades he had continued to be a “militant with a struggle”.- ‘Past symbol’ -After his arrest in 1984, French police discovered submachine guns and transceiver stations in one of his Paris apartments.The appeals court in February noted that the FARL “had not committed a violent action since 1984” and that Abdallah “today represented a past symbol of the Palestinian struggle”.The appeals judges also found the length of his detention “disproportionate” to the crimes and given his age.Abdallah’s family said they plan to meet him at Beirut airport’s “honour lounge” before heading to their hometown of Kobayat in northern Lebanon where a reception is planned. 

Le Libanais Georges Abdallah, libre après 40 ans de prison, a décollé pour Beyrouth

Georges Abdallah est libre, et bientôt de retour chez lui après 40 ans derrière les barreaux en France. Le militant libanais propalestinien, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, a quitté sa prison vendredi et s’est envolé de Roissy vers Beyrouth dans la matinée.L’avion transportant Georges Abdallah vers le Liban a décollé peu après 09H30 du tarmac de cet aéroport de la région parisienne, a indiqué une source aéroportuaire.Un convoi de six véhicules, dont deux vans noirs et la voiture du préfet des Hautes-Pyrénées, s’était élancé gyrophares allumés du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyréenées) sur les coups de 03H40, selon une équipe de l’AFP sur place. Des sources proches du dossier ont confirmé à l’AFP que l’ancien instituteur d’aujourd’hui 74 ans était bien à bord.Georges Abdallah a ensuite pris un vol entre Tarbes et la région parisienne. “Il était bien, en bonne santé, très heureux de retourner au Liban auprès de sa famille et de retrouver la liberté après plus de 40 ans”, a témoigné auprès de l’AFP le chargé d’affaires de l’ambassade du Liban à Paris, Ziad Taan, qui l’a vu à Roissy avant son départ. Il a précisé que Georges Abdallah avait “aussi eu des bons mots à l’égard des responsables de la prison de Lannemezan”, saluant “le traitement humain, respectueux” qu’il avait reçu sur place. La semaine dernière, la cour d’appel de Paris avait ordonné sa libération “à compter du 25 juillet”, à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne plus. Georges Abdallah était libérable depuis 1999, mais avait vu jusque-là sa dizaine de demandes de libération échouer, faisant de lui l’un des plus anciens détenus de France. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, qui l’a vu une dernière fois dans sa prison jeudi, il semblait “très heureux”, “même s’il sait qu’il arrive au Moyen-Orient dans un contexte extrêmement lourd pour les populations libanaises et palestiniennes”.- “Petite valise” -Ces derniers jours, Georges Abdallah avait vidé sa cellule, décorée d’un drapeau rouge de Che Guevara et débordant de piles de journaux et de livres, qu’il a confiés à son petit comité de soutien. Il a aussi donné la majorité de ses vêtements à des codétenus, n’emportant qu'”une petite valise”, a relaté son avocat.Ses proches espèrent qu’il sera accueilli au “salon d’honneur” de l’aéroport de Beyrouth. Ils ont demandé l’autorisation aux autorités libanaises, qui réclamaient depuis des années à la France la libération de Georges Abdallah.Ce dernier se rendra ensuite dans son village natal de Kobayat (nord du Liban), où “un accueil populaire et officiel lui sera réservé”, selon sa famille.L’AFP l’avait rencontré le jour de la décision de la cour d’appel de Paris, le 17 juillet, dans sa cellule, en accompagnant une parlementaire. “Quarante ans, c’est beaucoup, mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte”, avait assuré le détenu à l’épaisse barbe blanche. – “Symbole passé” -La durée de sa détention était “disproportionnée” par rapport aux crimes commis et au vu de l’âge de l’ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), ont jugé les magistrats de la cour d’appel.Ce groupuscule de chrétiens libanais marxistes, dissous depuis longtemps, n’a “pas commis d’action violente depuis 1984”, a aussi rappelé la cour, voyant en Georges Abdallah un “symbole passé de la lutte palestinienne”.Tout en regrettant qu’il n’ait pas “évolué” ni exprimé de “regret ou compassion pour les victimes qu’il considère comme des ennemis”, les juges ont estimé que Georges Abdallah, qui veut “finir ses jours” dans son village, peut-être en s’engageant en politique locale, ne représente plus aujourd’hui de risque de trouble à l’ordre public. Le parquet général, qui s’était opposé à sa libération comme les Etats-Unis, parties civiles, a fait un pourvoi en cassation mais il n’est pas suspensif et ne peut donc empêcher son départ.A l’époque des faits, dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne au Sud-Liban en 1978, les FARL ciblaient les intérêts d’Israël et de son allié américain à l’étranger. Notamment en France, tuant deux diplomates en 1982: le lieutenant-colonel américain Charles Ray, puis l’Israélien Yacov Barsimantov, considéré comme le responsable du Mossad en France, abattu par une femme devant son épouse et ses deux enfants.Identifié par ses empreintes découvertes dans une planque bourrée d’armes, dont le pistolet ayant servi aux deux assassinats, Georges Abdallah avait comparu seul au palais de justice en 1987, dans un contexte particulier. Il était devenu l’ennemi public numéro 1 car on le croyait, à tort, derrière la vague d’attentats de 1985-86 qui a fait 13 morts et installé la psychose dans les rues de Paris. Il avait été condamné à la perpétuité. 

Le Libanais Georges Abdallah, libre après 40 ans de prison, a décollé pour Beyrouth

Georges Abdallah est libre, et bientôt de retour chez lui après 40 ans derrière les barreaux en France. Le militant libanais propalestinien, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, a quitté sa prison vendredi et s’est envolé de Roissy vers Beyrouth dans la matinée.L’avion transportant Georges Abdallah vers le Liban a décollé peu après 09H30 du tarmac de cet aéroport de la région parisienne, a indiqué une source aéroportuaire.Un convoi de six véhicules, dont deux vans noirs et la voiture du préfet des Hautes-Pyrénées, s’était élancé gyrophares allumés du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyréenées) sur les coups de 03H40, selon une équipe de l’AFP sur place. Des sources proches du dossier ont confirmé à l’AFP que l’ancien instituteur d’aujourd’hui 74 ans était bien à bord.Georges Abdallah a ensuite pris un vol entre Tarbes et la région parisienne. “Il était bien, en bonne santé, très heureux de retourner au Liban auprès de sa famille et de retrouver la liberté après plus de 40 ans”, a témoigné auprès de l’AFP le chargé d’affaires de l’ambassade du Liban à Paris, Ziad Taan, qui l’a vu à Roissy avant son départ. Il a précisé que Georges Abdallah avait “aussi eu des bons mots à l’égard des responsables de la prison de Lannemezan”, saluant “le traitement humain, respectueux” qu’il avait reçu sur place. La semaine dernière, la cour d’appel de Paris avait ordonné sa libération “à compter du 25 juillet”, à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne plus. Georges Abdallah était libérable depuis 1999, mais avait vu jusque-là sa dizaine de demandes de libération échouer, faisant de lui l’un des plus anciens détenus de France. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, qui l’a vu une dernière fois dans sa prison jeudi, il semblait “très heureux”, “même s’il sait qu’il arrive au Moyen-Orient dans un contexte extrêmement lourd pour les populations libanaises et palestiniennes”.- “Petite valise” -Ces derniers jours, Georges Abdallah avait vidé sa cellule, décorée d’un drapeau rouge de Che Guevara et débordant de piles de journaux et de livres, qu’il a confiés à son petit comité de soutien. Il a aussi donné la majorité de ses vêtements à des codétenus, n’emportant qu'”une petite valise”, a relaté son avocat.Ses proches espèrent qu’il sera accueilli au “salon d’honneur” de l’aéroport de Beyrouth. Ils ont demandé l’autorisation aux autorités libanaises, qui réclamaient depuis des années à la France la libération de Georges Abdallah.Ce dernier se rendra ensuite dans son village natal de Kobayat (nord du Liban), où “un accueil populaire et officiel lui sera réservé”, selon sa famille.L’AFP l’avait rencontré le jour de la décision de la cour d’appel de Paris, le 17 juillet, dans sa cellule, en accompagnant une parlementaire. “Quarante ans, c’est beaucoup, mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte”, avait assuré le détenu à l’épaisse barbe blanche. – “Symbole passé” -La durée de sa détention était “disproportionnée” par rapport aux crimes commis et au vu de l’âge de l’ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), ont jugé les magistrats de la cour d’appel.Ce groupuscule de chrétiens libanais marxistes, dissous depuis longtemps, n’a “pas commis d’action violente depuis 1984”, a aussi rappelé la cour, voyant en Georges Abdallah un “symbole passé de la lutte palestinienne”.Tout en regrettant qu’il n’ait pas “évolué” ni exprimé de “regret ou compassion pour les victimes qu’il considère comme des ennemis”, les juges ont estimé que Georges Abdallah, qui veut “finir ses jours” dans son village, peut-être en s’engageant en politique locale, ne représente plus aujourd’hui de risque de trouble à l’ordre public. Le parquet général, qui s’était opposé à sa libération comme les Etats-Unis, parties civiles, a fait un pourvoi en cassation mais il n’est pas suspensif et ne peut donc empêcher son départ.A l’époque des faits, dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne au Sud-Liban en 1978, les FARL ciblaient les intérêts d’Israël et de son allié américain à l’étranger. Notamment en France, tuant deux diplomates en 1982: le lieutenant-colonel américain Charles Ray, puis l’Israélien Yacov Barsimantov, considéré comme le responsable du Mossad en France, abattu par une femme devant son épouse et ses deux enfants.Identifié par ses empreintes découvertes dans une planque bourrée d’armes, dont le pistolet ayant servi aux deux assassinats, Georges Abdallah avait comparu seul au palais de justice en 1987, dans un contexte particulier. Il était devenu l’ennemi public numéro 1 car on le croyait, à tort, derrière la vague d’attentats de 1985-86 qui a fait 13 morts et installé la psychose dans les rues de Paris. Il avait été condamné à la perpétuité. 

Le Libanais Georges Abdallah, libre après 40 ans de prison, a décollé pour Beyrouth

Georges Abdallah est libre, et bientôt de retour chez lui après 40 ans derrière les barreaux en France. Le militant libanais propalestinien, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, a quitté sa prison vendredi et s’est envolé de Roissy vers Beyrouth dans la matinée.L’avion transportant Georges Abdallah vers le Liban a décollé peu après 09H30 du tarmac de cet aéroport de la région parisienne, a indiqué une source aéroportuaire.Un convoi de six véhicules, dont deux vans noirs et la voiture du préfet des Hautes-Pyrénées, s’était élancé gyrophares allumés du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyréenées) sur les coups de 03H40, selon une équipe de l’AFP sur place. Des sources proches du dossier ont confirmé à l’AFP que l’ancien instituteur d’aujourd’hui 74 ans était bien à bord.Georges Abdallah a ensuite pris un vol entre Tarbes et la région parisienne. “Il était bien, en bonne santé, très heureux de retourner au Liban auprès de sa famille et de retrouver la liberté après plus de 40 ans”, a témoigné auprès de l’AFP le chargé d’affaires de l’ambassade du Liban à Paris, Ziad Taan, qui l’a vu à Roissy avant son départ. Il a précisé que Georges Abdallah avait “aussi eu des bons mots à l’égard des responsables de la prison de Lannemezan”, saluant “le traitement humain, respectueux” qu’il avait reçu sur place. La semaine dernière, la cour d’appel de Paris avait ordonné sa libération “à compter du 25 juillet”, à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne plus. Georges Abdallah était libérable depuis 1999, mais avait vu jusque-là sa dizaine de demandes de libération échouer, faisant de lui l’un des plus anciens détenus de France. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, qui l’a vu une dernière fois dans sa prison jeudi, il semblait “très heureux”, “même s’il sait qu’il arrive au Moyen-Orient dans un contexte extrêmement lourd pour les populations libanaises et palestiniennes”.- “Petite valise” -Ces derniers jours, Georges Abdallah avait vidé sa cellule, décorée d’un drapeau rouge de Che Guevara et débordant de piles de journaux et de livres, qu’il a confiés à son petit comité de soutien. Il a aussi donné la majorité de ses vêtements à des codétenus, n’emportant qu'”une petite valise”, a relaté son avocat.Ses proches espèrent qu’il sera accueilli au “salon d’honneur” de l’aéroport de Beyrouth. Ils ont demandé l’autorisation aux autorités libanaises, qui réclamaient depuis des années à la France la libération de Georges Abdallah.Ce dernier se rendra ensuite dans son village natal de Kobayat (nord du Liban), où “un accueil populaire et officiel lui sera réservé”, selon sa famille.L’AFP l’avait rencontré le jour de la décision de la cour d’appel de Paris, le 17 juillet, dans sa cellule, en accompagnant une parlementaire. “Quarante ans, c’est beaucoup, mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte”, avait assuré le détenu à l’épaisse barbe blanche. – “Symbole passé” -La durée de sa détention était “disproportionnée” par rapport aux crimes commis et au vu de l’âge de l’ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), ont jugé les magistrats de la cour d’appel.Ce groupuscule de chrétiens libanais marxistes, dissous depuis longtemps, n’a “pas commis d’action violente depuis 1984”, a aussi rappelé la cour, voyant en Georges Abdallah un “symbole passé de la lutte palestinienne”.Tout en regrettant qu’il n’ait pas “évolué” ni exprimé de “regret ou compassion pour les victimes qu’il considère comme des ennemis”, les juges ont estimé que Georges Abdallah, qui veut “finir ses jours” dans son village, peut-être en s’engageant en politique locale, ne représente plus aujourd’hui de risque de trouble à l’ordre public. Le parquet général, qui s’était opposé à sa libération comme les Etats-Unis, parties civiles, a fait un pourvoi en cassation mais il n’est pas suspensif et ne peut donc empêcher son départ.A l’époque des faits, dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne au Sud-Liban en 1978, les FARL ciblaient les intérêts d’Israël et de son allié américain à l’étranger. Notamment en France, tuant deux diplomates en 1982: le lieutenant-colonel américain Charles Ray, puis l’Israélien Yacov Barsimantov, considéré comme le responsable du Mossad en France, abattu par une femme devant son épouse et ses deux enfants.Identifié par ses empreintes découvertes dans une planque bourrée d’armes, dont le pistolet ayant servi aux deux assassinats, Georges Abdallah avait comparu seul au palais de justice en 1987, dans un contexte particulier. Il était devenu l’ennemi public numéro 1 car on le croyait, à tort, derrière la vague d’attentats de 1985-86 qui a fait 13 morts et installé la psychose dans les rues de Paris. Il avait été condamné à la perpétuité. 

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Philippines: les victimes des inondations évacuées par bateau, le bilan s’alourdit

L’agence nationale de gestion des catastrophes des Philippines a fait état vendredi de 25 morts et huit disparus lors du passage du typhon Co-May qui vient d’être rétrogradé en tempête tropicale.Alors que les écoles demeurent fermées et l’électricité coupée dans de vastes zones de Luçon, la plus grande île de l’archipel, les habitants bloqués par les inondations ont été évacués par bateau vendredi.Ce nouveau bilan officiel ne prend toutefois pas encore en compte trois ouvriers du bâtiment ensevelis dans un glissement de terrain jeudi dans la province de Cavite, au sud de la capitale Manille, selon les sauveteurs.Un mur s’est effondré sur eux après plusieurs jours de pluie qui ont ramolli le sol en dessous, a expliqué Rosario Jose, membre de l’équipe de secours.”Tous les corps ont été retrouvés dans la boue”, a-t-elle déclaré. Un seul survivant a été extrait des décombres.Dans la province de La Union, sur la côte ouest où Co-May est arrivé dans les premières heures, une famille de quatre personnes, piégée au deuxième étage de sa maison en bois, a été secourue vendredi matin.”Ils ne pouvaient pas quitter leur maison car l’eau atteignait la taille, et ils avaient des enfants”, a indiqué un responsable des secours qui a souhaité gardé l’anonymat.”Beaucoup nous appelaient depuis tôt le matin mais nous avions des difficultés à intervenir car la pluie et le vent étaient très forts”, a-t-il ajouté, précisant qu’une accalmie dans les précipitations permettait désormais aux opérations de secours de progresser pleinement.Dans la province de Bulacan, juste au nord de Manille, des journalistes de l’AFP ont vu des villages entiers à moitié submergés par les eaux.Lauro Sabino, 54 ans, a raconté avoir évacué sa maison avec sa femme le matin même, après une nuit rendue effroyable par les vents violents.”C’était comme si mon toit allait s’envoler. Ça craquait. La pluie est tombée toute la nuit”, a-t-il témoigné, ajoutant que lui et sa famille allaient dormir dans un marché jusqu’à ce que les eaux se retirent.Le président Ferdinand Marcos a explicitement lié jeudi les récentes inondations au changement climatique, affirmant que son pays devait s’accommoder de cette “nouvelle normalité”.La tempête, qui s’affaiblit à mesure qu’elle progresse vers le nord/nord-est, devrait quitter les Philippines d’ici samedi matin.