Copa Sudamericana: 10 blessés et 90 arrestations lors du match Independiente-Universidad de Chile

Dix personnes ont été blessées et 90 ont été arrêtées lors de violents incidents mercredi entre les supporters argentins d’Independiente et chiliens d’Universidad de Chile, en huitièmes de finale retour de la Copa Sudamericana, ont indiqué le club argentin et la police.La rencontre a dû être arrêtée à la 48e minute en raison d’affrontements dans les tribunes du stade d’Avellaneda, au sud de Buenos Aires, alors que les deux équipes étaient à égalité 1-1 (victoire de la U 1-0 à l’aller) dans ce match de la deuxième compétition sud-américaine de clubs, derrière la prestigieuse Copa Libertadores.La Confédération sud-américaine (Conmebol) a ensuite annoncé l’annulation du match dans un communiqué “compte tenu du manque de garanties de sécurité de la part du club receveur et des autorités de sécurité locales”.”Nous avons 90 personnes détenues à l’extérieur du stade car elles ont tenté de créer des débordements”, a déclaré à l’AFP une source du ministère de la Sécurité. Un porte-parole d’Independiente a de son côté indiqué que 10 personnes avaient été blessées.L’ambassadeur du Chili en Argentine, José Antonio Viera-Gallo, a déclaré à la radio chilienne Cooperativa FM qu’il y avait “des blessés par arme blanche”. Au moins une personne a été gravement blessée, mais sa nationalité n’est pas connue, a-t-il ensuite indiqué à l’AFP.Les incidents ont commencé lorsque les supporters chiliens ont lancé des projectiles, dont des sièges et une bombe artisanale, vers les tribunes inférieures et latérales où se trouvaient des supporters argentins qui les ont renvoyés aux expéditeurs, a constaté un journaliste de l’AFP présent sur place. Au milieu du chaos, sans que les forces de sécurité n’interviennent, les supporters argentins ont escaladé la tribune supérieure pour s’en prendre à leurs homologues chiliens. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des personnes se battant à coups de bâtons ou de matraques.Le président chilien, Gabriel Boric, a fustigé sur le réseau social X “la violence des supporters et l’irresponsabilité manifeste de l’organisation”.Le football sud-américain est régulièrement en proie aux violences et aux débordements.En avril, deux jeunes avaient été tués dans un mouvement de foule au Chili quand des supporters avaient tenté d’entrer de force dans un stade de Santiago où se jouait un match de la Copa Libertadores entre l’équipe chilienne de Colo Colo et les Brésiliens de Fortaleza.

Au Kenya, guerre en ligne contre les opposants au gouvernement

Lorsque la développeuse Rose Njeri a créé une application permettant de critiquer le contesté projet de loi de finances 2025, elle cherchait avant tout à renforcer la démocratie au Kenya. Mais elle s’est retrouvée emprisonnée et victime d’une campagne de diffamation en ligne.”Je ne faisais que créer des outils correspondant à mes convictions”, explique-t-elle à l’AFP, bouleversée d’avoir “dû dormir dans une cellule pendant quatre jours.”Agée de 35 ans, cette mère de deux enfants incarne malgré elle la répression croissante des voix dissidentes au Kenya, que dénoncent les ONG de défense des droits humains. Une répression accompagnée de harcèlement en ligne.Si son arrestation en mai a suscité l’indignation et le hashtag #FreeRoseNjeri (#LibérezRoseNjeri) largement partagé sur les réseaux sociaux, la développeuse s’est aussi retrouvée au cœur d’accusations conspirationnistes en ligne la faisant passer pour une pirate informatique formée en Estonie et travaillant pour un groupe russe.Presque au même moment, deux militants des droits humains, dont le Kényan Boniface Mwangi, connu dans son pays pour son opposition aux autorités, ont disparu en Tanzanie, où ils souhaitaient soutenir le leader de l’opposition Tundu Lissu lors de son procès pour trahison.Après des jours d’angoisse pour leurs familles, tous deux sont réapparus, ostensiblement diminués, et ont dénoncé des actes de torture et des violences sexuelles infligées selon eux par les forces de sécurité tanzaniennes.Le hashtag #AsanteSamia (#MerciSamia en swahili, NDLR), créé après que la présidente de Tanzanie Samia Suluhu Hassan a appelé à s’en prendre aux “militants étrangers mal élevés”, a atteint environ 1,5 million de vues sur des publications ciblant Boniface Mwangi, mais aussi Rose Njeri, pourtant éloignée de l’affaire.Un autre hashtag, #DogsOfWar (#ChiensDeGuerre), a également accusé les deux militants disparus en Tanzanie de faire partie d’une “perturbation coordonnée numériquement” et financée par George Soros, milliardaire philanthrope américain fréquemment ciblé par la complosphère occidentale conservatrice.#AsanteSamia et #DogsOfWar sont deux des sept hashtags identifiés par les équipes de fact-checking de l’AFP avant des manifestations antigouvernementales organisées en juin-juillet au Kenya.Des campagnes de désinformation coordonnées ont alors commencé à cibler militants et opposants sur X, manipulant les mots-dièses pour fabriquer l’illusion de leur rejet massif par les internautes.”Il existe des preuves d’une amplification coordonnée, en raison des multiples publications publiées simultanément ou à quelques secondes d’intervalle” sur certains comptes, affirme à l’AFP Moffin Njoroge, expert chez Code for Africa, une ONG luttant notamment contre la désinformation en ligne.- “Comportement automatisé” –   Alors que les opposants à l’exécutif du président kényan William Ruto, souvent jeunes, avaient largement l’avantage sur les réseaux sociaux lors des manifestations historiques de 2024, qui avaient culminé avec l’envahissement du Parlement le 25 juin, ils font maintenant face à une opposition virulente en ligne.En avril, après un documentaire de la BBC sur les violences policières au Kenya, les hashtags #BBCForChaos (#LaBBCPourLeChaos) et #ToxicActivists (#MilitantsToxiques) avaient respectivement enregistré environ 5,3 millions et 365.000 vues.Ces publications dépeignaient leurs cibles, dont Boniface Mwangi, comme des “marionnettes rémunérées”.Juste avant l’anniversaire du 25 juin 2024, les hashtags #PaidActivism (#MilitantismeRémunéré), #CommercialActivismKE (#MilitantismeCommercialKenya) et #ShunFakeActivismKE (#NonAuFauxMilitantismeKenya) ont encore cherché à discréditer militants et opposants.Certains comptes publient parfois “plus de 100 publications sous un hashtag en une journée”, observe Moffin Njoroge, ce qui atteste selon lui de “comportements automatisés”.@essy_2128 et @tonymkenya7 ont ainsi respectivement posté 226 et 140 messages sur X comportant #AsanteSamia en 24 heures, tandis que @darsil254 a utilisé 104 fois #ShunFakeActivismKE dans un laps de temps identique.Certains des comptes ayant lancé ces tendances ont un historique de promotion des hashtags “progouvernementaux”, remarque encore Moffin Njoroge. Tel @MurimiJeff_, à l’origine de #ToxicActivists, qui avait précédemment impulsé #BoldRuto (#RutoLeCourageux).Si les campagnes de désinformation au Kenya s’appuyaient auparavant sur des graphiques falsifiés, fausses citations, couvertures de journaux modifiées, etc. elles sont désormais montées en gamme grâce à l’IA, a constaté l’AFP.#DogsOfWar a accompagné une vidéo falsifiée de la chaîne américaine CNN affirmant que des militants “financés par l’étranger” avaient été expulsés de Tanzanie. #AsanteSamia a mis en avant un clip imitant un présentateur kényan qui rapportait un prétendu nouvel enlèvement de Boniface Mwangi.  – “Système tyrannique” -Ces campagnes sont liées à l’Etat kényan, estime Alphonce Shiundu, rédacteur en chef pour le Kenya de la plateforme Africa Check, qui a travaillé sur le sujet. “Il suffit de regarder la rhétorique politique, les déclarations des hauts responsables du gouvernement et les discussions en ligne. Il y a toujours une confluence”, note-il pour l’AFP.L’offensive numérique a ainsi coïncidé avec des avertissements de l’exécutif contre des supposées “tentatives de coup d’Etat” et l’inculpation de manifestants pour terrorisme.Ces tactiques relèvent du “plus vieux stratagème du manuel des régimes autoritaires”, estime Irungu Houghton, directeur exécutif d’Amnesty International Kenya. “La désinformation est conçue pour discréditer les défenseurs des droits humains et détourner l’attention des préoccupations qu’ils soulèvent”, poursuit-il.Dire que les militants sont “payés” rend “plus facile” pour l’Etat de les attaquer pour leurs soi-disant “menaces à l’intérêt national” et de justifier la répression de la contestation, commente de son côté Alphonce Shiundu.Au moins 65 personnes ont été tuées dans les manifestations de juin et juillet derniers, selon la police des polices kényane. Mi-juillet, le président Ruto avait choqué en appelant les forces de l’ordre à tirer “une balle dans la jambe” de pillards.A mesure qu’approchent les élections présidentielle et législatives de 2027 au Kenya, Moffin Njoroge s’attend à davantage de campagnes progouvernementales en ligne “visant les hommes politiques d’opposition et les militants”.”De quoi ont-ils si peur ?”, s’interroge Rose Njeri. Et de lancer : “Laissez-moi continuer jusqu’à ce que le Kenya soit libéré de ce système tyrannique.”

Au Kenya, guerre en ligne contre les opposants au gouvernement

Lorsque la développeuse Rose Njeri a créé une application permettant de critiquer le contesté projet de loi de finances 2025, elle cherchait avant tout à renforcer la démocratie au Kenya. Mais elle s’est retrouvée emprisonnée et victime d’une campagne de diffamation en ligne.”Je ne faisais que créer des outils correspondant à mes convictions”, explique-t-elle à l’AFP, bouleversée d’avoir “dû dormir dans une cellule pendant quatre jours.”Agée de 35 ans, cette mère de deux enfants incarne malgré elle la répression croissante des voix dissidentes au Kenya, que dénoncent les ONG de défense des droits humains. Une répression accompagnée de harcèlement en ligne.Si son arrestation en mai a suscité l’indignation et le hashtag #FreeRoseNjeri (#LibérezRoseNjeri) largement partagé sur les réseaux sociaux, la développeuse s’est aussi retrouvée au cœur d’accusations conspirationnistes en ligne la faisant passer pour une pirate informatique formée en Estonie et travaillant pour un groupe russe.Presque au même moment, deux militants des droits humains, dont le Kényan Boniface Mwangi, connu dans son pays pour son opposition aux autorités, ont disparu en Tanzanie, où ils souhaitaient soutenir le leader de l’opposition Tundu Lissu lors de son procès pour trahison.Après des jours d’angoisse pour leurs familles, tous deux sont réapparus, ostensiblement diminués, et ont dénoncé des actes de torture et des violences sexuelles infligées selon eux par les forces de sécurité tanzaniennes.Le hashtag #AsanteSamia (#MerciSamia en swahili, NDLR), créé après que la présidente de Tanzanie Samia Suluhu Hassan a appelé à s’en prendre aux “militants étrangers mal élevés”, a atteint environ 1,5 million de vues sur des publications ciblant Boniface Mwangi, mais aussi Rose Njeri, pourtant éloignée de l’affaire.Un autre hashtag, #DogsOfWar (#ChiensDeGuerre), a également accusé les deux militants disparus en Tanzanie de faire partie d’une “perturbation coordonnée numériquement” et financée par George Soros, milliardaire philanthrope américain fréquemment ciblé par la complosphère occidentale conservatrice.#AsanteSamia et #DogsOfWar sont deux des sept hashtags identifiés par les équipes de fact-checking de l’AFP avant des manifestations antigouvernementales organisées en juin-juillet au Kenya.Des campagnes de désinformation coordonnées ont alors commencé à cibler militants et opposants sur X, manipulant les mots-dièses pour fabriquer l’illusion de leur rejet massif par les internautes.”Il existe des preuves d’une amplification coordonnée, en raison des multiples publications publiées simultanément ou à quelques secondes d’intervalle” sur certains comptes, affirme à l’AFP Moffin Njoroge, expert chez Code for Africa, une ONG luttant notamment contre la désinformation en ligne.- “Comportement automatisé” –   Alors que les opposants à l’exécutif du président kényan William Ruto, souvent jeunes, avaient largement l’avantage sur les réseaux sociaux lors des manifestations historiques de 2024, qui avaient culminé avec l’envahissement du Parlement le 25 juin, ils font maintenant face à une opposition virulente en ligne.En avril, après un documentaire de la BBC sur les violences policières au Kenya, les hashtags #BBCForChaos (#LaBBCPourLeChaos) et #ToxicActivists (#MilitantsToxiques) avaient respectivement enregistré environ 5,3 millions et 365.000 vues.Ces publications dépeignaient leurs cibles, dont Boniface Mwangi, comme des “marionnettes rémunérées”.Juste avant l’anniversaire du 25 juin 2024, les hashtags #PaidActivism (#MilitantismeRémunéré), #CommercialActivismKE (#MilitantismeCommercialKenya) et #ShunFakeActivismKE (#NonAuFauxMilitantismeKenya) ont encore cherché à discréditer militants et opposants.Certains comptes publient parfois “plus de 100 publications sous un hashtag en une journée”, observe Moffin Njoroge, ce qui atteste selon lui de “comportements automatisés”.@essy_2128 et @tonymkenya7 ont ainsi respectivement posté 226 et 140 messages sur X comportant #AsanteSamia en 24 heures, tandis que @darsil254 a utilisé 104 fois #ShunFakeActivismKE dans un laps de temps identique.Certains des comptes ayant lancé ces tendances ont un historique de promotion des hashtags “progouvernementaux”, remarque encore Moffin Njoroge. Tel @MurimiJeff_, à l’origine de #ToxicActivists, qui avait précédemment impulsé #BoldRuto (#RutoLeCourageux).Si les campagnes de désinformation au Kenya s’appuyaient auparavant sur des graphiques falsifiés, fausses citations, couvertures de journaux modifiées, etc. elles sont désormais montées en gamme grâce à l’IA, a constaté l’AFP.#DogsOfWar a accompagné une vidéo falsifiée de la chaîne américaine CNN affirmant que des militants “financés par l’étranger” avaient été expulsés de Tanzanie. #AsanteSamia a mis en avant un clip imitant un présentateur kényan qui rapportait un prétendu nouvel enlèvement de Boniface Mwangi.  – “Système tyrannique” -Ces campagnes sont liées à l’Etat kényan, estime Alphonce Shiundu, rédacteur en chef pour le Kenya de la plateforme Africa Check, qui a travaillé sur le sujet. “Il suffit de regarder la rhétorique politique, les déclarations des hauts responsables du gouvernement et les discussions en ligne. Il y a toujours une confluence”, note-il pour l’AFP.L’offensive numérique a ainsi coïncidé avec des avertissements de l’exécutif contre des supposées “tentatives de coup d’Etat” et l’inculpation de manifestants pour terrorisme.Ces tactiques relèvent du “plus vieux stratagème du manuel des régimes autoritaires”, estime Irungu Houghton, directeur exécutif d’Amnesty International Kenya. “La désinformation est conçue pour discréditer les défenseurs des droits humains et détourner l’attention des préoccupations qu’ils soulèvent”, poursuit-il.Dire que les militants sont “payés” rend “plus facile” pour l’Etat de les attaquer pour leurs soi-disant “menaces à l’intérêt national” et de justifier la répression de la contestation, commente de son côté Alphonce Shiundu.Au moins 65 personnes ont été tuées dans les manifestations de juin et juillet derniers, selon la police des polices kényane. Mi-juillet, le président Ruto avait choqué en appelant les forces de l’ordre à tirer “une balle dans la jambe” de pillards.A mesure qu’approchent les élections présidentielle et législatives de 2027 au Kenya, Moffin Njoroge s’attend à davantage de campagnes progouvernementales en ligne “visant les hommes politiques d’opposition et les militants”.”De quoi ont-ils si peur ?”, s’interroge Rose Njeri. Et de lancer : “Laissez-moi continuer jusqu’à ce que le Kenya soit libéré de ce système tyrannique.”

Des Soudanais s’attellent à la reconstruction de Khartoum ravagée par la guerre

Dans les rues de la capitale soudanaise Khartoum, ravagée par la guerre, ouvriers et volontaires s’affairent à déblayer les décombres, dégager les arbres tombés et réparer les réseaux électrique et d’eau.La guerre civile déclenchée en 2023 a dévasté la capitale et poussé près de la moitié de ses quelque neuf millions d’habitants à la fuite. Conquise par les paramilitaires au début de la guerre, elle a été reprise par l’armée en mars dernier.Aujourd’hui, la reconstruction est enfin lancée, menée par des agences gouvernementales et des groupes de volontaires, qui oeuvrent aussi à la réhabilitation des hôpitaux et des écoles.”Nous travaillons pour réparer les infrastructures”, explique l’un d’entre eux, Mostafa Awad. A proximité, le bruit des marteaux et des pelles résonne.Des centaines de personnes se sont retroussé les manches mais la tâche s’annonce ardue au vu des destructions et pillages et en raison des pénuries d’outils et de matériel. L’ONU estime à environ 350 millions de dollars le coût de la réhabilitation des infrastructures de base. Mais la reconstruction complète “prendra des années et (coûtera) plusieurs milliards de dollars”, déclare à l’AFP Luca Renda, coordinateur résident de l’ONU.Via son agence pour le développement, PNUD, l’ONU a mis en place des programmes “argent contre travail” pour mobiliser des bras. La plupart des projets de reconstruction sont aujourd’hui financés localement.- Munitions non explosées -Les rues sont encombrées de décombres de bâtiments, de voitures calcinées, désossées, aux pneus fondus dans l’asphalte, de pylônes noircis et poteaux électriques abattus, ont constaté des correspondants de l’AFP. Le tout surmonté d’immeubles résidentiels éventrés et vides. Autre défi, les dizaines de milliers de munitions non explosées abandonnées par les combattants, que les autorités s’emploient à dégager.L’ONU a rapporté ce mois-ci que des mines avaient aussi été découvertes dans la capitale. Avant d’être chassés par l’armée, les paramilitaires ont procédé à des pillages et destructions systématiques -du matériel médical aux pompes à eau en passant par les câbles en cuivre.”Normalement, dans une zone de guerre, on voit des destructions massives, mais rarement une situation similaire à celle de Khartoum”, relève Luca Renda. “Tous les câbles ont été arrachés des habitations, toutes les canalisations ont été détruites.”Un responsable du département de l’électricité, Mohamed el-Béchir, décrit des “dégâts immenses”.”Certaines centrales électriques ont été complètement détruites”, les paramilitaires “ont spécifiquement ciblé l’huile des transformateurs et les câbles en cuivre”, dit-il à l’AFP. De vastes zones de Khartoum sont privées d’électricité et, faute d’approvisionnement fiable en eau, une épidémie de choléra s’est propagée en ville.Les autorités sanitaires ont signalé jusqu’à 1.500 nouveaux cas par jour en juin, selon l’ONU.Lors de sa première visite à Khartoum en juillet, le Premier ministre soudanais, Kamel Idris, a affirmé que “Khartoum redeviendra une capitale nationale fière”.- De l’espoir -Alors que la guerre fait encore rage ailleurs au Soudan entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires de Mohamed Hamdane Daglo, le pouvoir a commencé à planifier son retour à Khartoum et prévu d’y réaménager le quartier d’affaires et gouvernemental dévasté.Il avait après le début de la guerre transféré son siège à Port-Soudan (est).Dans le centre-ville de Khartoum, un ouvrier, les mains couvertes de boue, empile des briques à côté d’un bâtiment en ruines.D’autres dégagent des gravats d’une maison, des morceaux de béton et de métal à bord de brouettes, ou installent des tuyaux dans des murs endommagés.Sur une route, des hommes transportent un arbre tombé sur un camion.”Nous manquons d’outils, de fournitures sanitaires et de fer”, déplore Mohamed El Ser, un ouvrier du bâtiment. L’ONU prévoit le retour de jusqu’à deux millions de personnes à Khartoum d’ici fin 2025.Ceux rentrés, estimés à des dizaines de milliers, disent avoir de l’espoir même si la situation reste difficile. “Les conditions de vie s’améliorent”, affirme Ali Mohamed. “La situation est stable, et les services essentiels commencent à revenir, comme l’eau, l’électricité et même les soins médicaux de base”.

Des Soudanais s’attellent à la reconstruction de Khartoum ravagée par la guerre

Dans les rues de la capitale soudanaise Khartoum, ravagée par la guerre, ouvriers et volontaires s’affairent à déblayer les décombres, dégager les arbres tombés et réparer les réseaux électrique et d’eau.La guerre civile déclenchée en 2023 a dévasté la capitale et poussé près de la moitié de ses quelque neuf millions d’habitants à la fuite. Conquise par les paramilitaires au début de la guerre, elle a été reprise par l’armée en mars dernier.Aujourd’hui, la reconstruction est enfin lancée, menée par des agences gouvernementales et des groupes de volontaires, qui oeuvrent aussi à la réhabilitation des hôpitaux et des écoles.”Nous travaillons pour réparer les infrastructures”, explique l’un d’entre eux, Mostafa Awad. A proximité, le bruit des marteaux et des pelles résonne.Des centaines de personnes se sont retroussé les manches mais la tâche s’annonce ardue au vu des destructions et pillages et en raison des pénuries d’outils et de matériel. L’ONU estime à environ 350 millions de dollars le coût de la réhabilitation des infrastructures de base. Mais la reconstruction complète “prendra des années et (coûtera) plusieurs milliards de dollars”, déclare à l’AFP Luca Renda, coordinateur résident de l’ONU.Via son agence pour le développement, PNUD, l’ONU a mis en place des programmes “argent contre travail” pour mobiliser des bras. La plupart des projets de reconstruction sont aujourd’hui financés localement.- Munitions non explosées -Les rues sont encombrées de décombres de bâtiments, de voitures calcinées, désossées, aux pneus fondus dans l’asphalte, de pylônes noircis et poteaux électriques abattus, ont constaté des correspondants de l’AFP. Le tout surmonté d’immeubles résidentiels éventrés et vides. Autre défi, les dizaines de milliers de munitions non explosées abandonnées par les combattants, que les autorités s’emploient à dégager.L’ONU a rapporté ce mois-ci que des mines avaient aussi été découvertes dans la capitale. Avant d’être chassés par l’armée, les paramilitaires ont procédé à des pillages et destructions systématiques -du matériel médical aux pompes à eau en passant par les câbles en cuivre.”Normalement, dans une zone de guerre, on voit des destructions massives, mais rarement une situation similaire à celle de Khartoum”, relève Luca Renda. “Tous les câbles ont été arrachés des habitations, toutes les canalisations ont été détruites.”Un responsable du département de l’électricité, Mohamed el-Béchir, décrit des “dégâts immenses”.”Certaines centrales électriques ont été complètement détruites”, les paramilitaires “ont spécifiquement ciblé l’huile des transformateurs et les câbles en cuivre”, dit-il à l’AFP. De vastes zones de Khartoum sont privées d’électricité et, faute d’approvisionnement fiable en eau, une épidémie de choléra s’est propagée en ville.Les autorités sanitaires ont signalé jusqu’à 1.500 nouveaux cas par jour en juin, selon l’ONU.Lors de sa première visite à Khartoum en juillet, le Premier ministre soudanais, Kamel Idris, a affirmé que “Khartoum redeviendra une capitale nationale fière”.- De l’espoir -Alors que la guerre fait encore rage ailleurs au Soudan entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires de Mohamed Hamdane Daglo, le pouvoir a commencé à planifier son retour à Khartoum et prévu d’y réaménager le quartier d’affaires et gouvernemental dévasté.Il avait après le début de la guerre transféré son siège à Port-Soudan (est).Dans le centre-ville de Khartoum, un ouvrier, les mains couvertes de boue, empile des briques à côté d’un bâtiment en ruines.D’autres dégagent des gravats d’une maison, des morceaux de béton et de métal à bord de brouettes, ou installent des tuyaux dans des murs endommagés.Sur une route, des hommes transportent un arbre tombé sur un camion.”Nous manquons d’outils, de fournitures sanitaires et de fer”, déplore Mohamed El Ser, un ouvrier du bâtiment. L’ONU prévoit le retour de jusqu’à deux millions de personnes à Khartoum d’ici fin 2025.Ceux rentrés, estimés à des dizaines de milliers, disent avoir de l’espoir même si la situation reste difficile. “Les conditions de vie s’améliorent”, affirme Ali Mohamed. “La situation est stable, et les services essentiels commencent à revenir, comme l’eau, l’électricité et même les soins médicaux de base”.

L’Afrique peut devenir une “superpuissance du renouvelable”, dit Guterres

L’Afrique a tout pour devenir une “superpuissance du renouvelable”, a affirmé jeudi le chef de l’ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d’investissements dans l’énergie verte sur ce continent riche en ressources.”Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l’Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent”, a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).”L’Afrique a tout ce qu’il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l’éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies”, a-t-il affirmé.”L’énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d’approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous”, a ajouté le chef de l’ONU, qui s’est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d’autres projets d’infrastructures.Mais les pays africains font désormais face à une “vague” de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l’Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.A cela s’ajoute la réduction de l’aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.M. Guterres a également averti que “la dette ne doit pas étouffer le développement” et que l’Afrique a besoin de financements et d’une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 “véhicules électriques” dans le cadre de l'”engagement du pays envers l’énergie propre”.Dans son discours d’ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l’intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l’idée d’un partenariat économique Japon-Afrique.”L’Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l’Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi,” a déclaré Ishiba.

Contamination au cadmium: gare à l’abus de chocolat, avertit l’UFC-Que Choisir

Le chocolat contient une quantité “non négligeable” de cadmium, métal lourd aux effets nocifs pour la santé, met en garde jeudi l’UFC-Que Choisir, qui préconise de “modérer sa consommation”, en particulier chez les enfants.Selon l’association de défense des consommateurs, déguster dans la même journée deux biscuits fourrés Bjorg, un bol de Chocapic et une tasse de chocolat chaud Poulain apporte à un enfant de 10 ans “près de la moitié de la dose maximale quotidienne de cadmium” à partir de laquelle un risque sanitaire est possible.La valeur toxicologique de référence (VTR) de ce métal qui s’accumule dans l’organisme et expose à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de cancer a été fixée à “0,35 microgramme (μg) de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour” par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).Début juin, des médecins libéraux avaient alerté sur la contamination massive des Français – principalement les enfants et les femmes – au cadmium via des engrais phosphatés utilisés en agriculture, qui se retrouvent notamment dans les céréales du petit déjeuner, le pain ou les pommes de terre.Si les produits cacaotés mentionnés dans l’enquête d’UFC-Que Choisir respectent la teneur maximale réglementaire en cadmium d’après l’analyse réalisée par un laboratoire indépendant pour l’association en 2022, celle-ci explique à l’AFP que les consommateurs peuvent malgré tout “dépasser la dose journalière tolérable en consommant plusieurs produits contenant du cadmium dans une même journée”. Selon l’enquête, une portion de 50 grammes de biscuits Bjorg fourrés au chocolat noir représente 20% de cette valeur toxicologique de référence chez un enfant, contre 8% pour un adulte. Une part qui atteint 11% chez l’enfant et 5% chez l’adulte pour une portion de 46 grammes de Chocapic, ou encore 17% et 7% pour 13,5 grammes de chocolat en poudre Poulain grand arôme intense 70% de cacao.Des teneurs confirmées à l’association par Bjorg et par Carambar&Co, propriétaire de la marque Poulain, Nestlé ayant pour sa part indiqué à l’AFP ne pas ajouter de cadmium mais que celui-ci peut être “présent à l’état de traces dans certaines matières premières”. L’UFC-Que Choisir pointe en outre la présence encore plus forte du cadmium dans le chocolat bio et suggère de privilégier les tablettes bio “dont les fèves ne sont pas importées d’Amérique latine”, car le cadmium est très présent naturellement dans certaines zones de production de cette région. L’Anses indiquait début juin à l’AFP qu’elle devrait publier “en fin d’année” ses travaux en cours visant à évaluer l’exposition humaine au cadmium, afin de définir “des leviers d’action pour réduire l’imprégnation de la population française”.