Salon du Bourget: manifestation contre “l’économie de guerre” et “le business de la mort”

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi après-midi “contre l’économie de guerre” et “le business de la mort”, au départ de Bobigny (Seine-Saint-Denis) en direction du Salon du Bourget, derrière une banderole réclamant la fin du “génocide en Palestine”. “Salon du Bourget: marchands de mort”, lisait-on sur une des affichettes brandies par des manifestants. “Leurs guerres, leurs profits, nos mort-e-s, stop au génocide en Palestine”, clamait la banderole de tête.”Pendant qu’on parle, il y a des gens qui meurent et nos gouvernements ne font rien pour stopper ça”, a protesté auprès de l’AFP Nora, 29 ans, cheffe de projet dans l’industrie pharmaceutique, enveloppée dans un drapeau palestinien. Cette manifestante dit sentir monter en elle “une colère”, surtout quand elle regarde “beaucoup de vidéos dures”, comme celle de “mères qui font des bisous à leurs enfants morts à Gaza”.Sur un podium devant la bourse du travail de Bobigny, les orateurs s’étaient succédé en début d’après-midi pour évoquer “un week-end de mobilisation contre le salon” international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE), organisé à 9 km au nord de Paris, qui attend 100.000 visiteurs par jour. Le Salon du Bourget est marqué cette année par la fermeture de stands israéliens présentant des armes offensives, sur décision du gouvernement français. En arrivant au salon vendredi, Emmanuel Macron avait demandé que le gouvernement organise un débat au Parlement sur la guerre Iran-Israël, et a promis de réunir les chefs des partis pour “échanger” sur ce conflit mais aussi sur Gaza et l’Ukraine.Les manifestants étaient “plus de 4.000” selon les organisateurs. Parmi eux, un porte-parole de l’UJFP (Union juive française pour la paix), Jean-Guy Greilsamer, 78 ans, entendait dénoncer un gouvernement français qu’il juge “hypocrite et cynique parce qu’il ressort qu’Israël a le droit de se défendre, alors que c’est Israël qui attaque l’Iran, avec le soutien de Trump”. En tant que juif “antisioniste”, lui dit contester totalement la politique de Benjamin Netanyahu et insiste sur “la situation catastrophique dans toute la Palestine”. Au micro, le député (LFI) Eric Coquerel a clamé que “la guerre coloniale et impérialiste (menée par Israël) a un objectif: en finir avec le peuple palestinien. Ce que nous devons exiger de la France, c’est (…) un boycott total d’Israël et la fin des contrats d’armement”.”L’avenir des peuples est suspendu aux désirs et délires de quelques dirigeants du monde (…) avec des marchands d’armes complices”, a assuré un représentant de l’association altermondialiste Attac, pour qui “les peuples de l’Iran, de Gaza ou d’Ukraine subissent l’impérialisme armé”. Par ailleurs, une enquête a été ouverte après un signalement de la préfecture de police de Paris “faisant état de regroupements de plusieurs collectifs dans le but de perturber la tenue du salon du Bourget”, a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.”Des surveillances” ont confirmé ces regroupements “et la présence d’une bonbonne de gaz de grande taille”, a-t-il ajouté.Six personnes ont été interpellées vendredi et une septième samedi. Une bonbonne d’hélium et près de 200 ballons” ont été découverts lors des perquisitions.Prévue de longue date, la manifestation samedi intervient alors qu’Israël a lancé une attaque aérienne massive le 13 juin contre l’Iran, que l’état hébreux accuse d’être sur le point de se doter de la bombe atomique.A Londres et Berlin, des dizaines de milliers de personnes ont également manifesté en soutien aux Palestiniens à Gaza, appelant leurs gouvernements à cesser d’armer Israël.

Tens of thousands join pro-Palestinian marches in London and Berlin

Tens of thousands of pro-Palestinian protesters marched in London and Berlin on Saturday calling for an end to the war in Gaza, amid concerns that the Iran-Israel conflict could spark wider regional devastation.Protesters in the British capital waved Palestinian flags, donned keffiyeh scarves and carried signs including “Stop arming Israel” and “No war on Iran” as they marched in the sweltering heat.”It’s important to remember that people are suffering in Gaza. I fear all the focus will be on Iran now,” said 34-year-old Harry Baker, attending his third pro-Palestinian protest.”I don’t have great love for the Iranian regime, but we are now in a dangerous situation,” he added.There have been monthly protests in the British capital since the start of the 20-month-long war between Israel and Hamas, which has ravaged Gaza.Saturday’s march comes amid heightened global tensions as the United States mulls joining Israel’s strikes against Iran.Cries of “Palestine will be free” rang out as protesters carried signs saying “Hands off Gaza” or “Stop starving Gaza”.Gaza is suffering from famine-like conditions according to UN agencies in the region following an Israeli aid blockade. Gaza’s civil defence agency has reported that hundreds have been killed by Israeli forces while trying to reach the US- and Israeli-backed aid distribution sites.”People need to keep their eyes on Gaza. That’s where the genocide is happening,” said 60-year-old protester Nicky Marcus.”I feel frustrated, angry because of what’s happening in Gaza,” said 31-year-old data analyst Jose Diaz.”It’s in everyone’s eyes. It’s still on after so many months,” Diaz added.- ‘Scared’ -The overall death toll in Gaza since the war broke out has reached at least 55,637 people, according to the health ministry.Israel has denied it is carrying out a genocide and says it aims to wipe out Hamas after 1,219 people were killed in Israel by the Islamist group’s October 7, 2023, attack.A 31-year-old Iranian student who did not want to share her name, told AFP she had family in Iran and was “scared”.”I’m worried about my country. I know the regime is not good but it’s still my country. I’m scared,” she said.Tehran said over 400 people have been killed in Iran since Israel launched strikes last week claiming its arch-foe was close to acquiring a nuclear weapon, which Iran denies.Some 25 people have been killed in Israel, according to official figures.In Berlin, more than 10,000 people gathered in the centre of the city in support of Gaza, according to police figures.”You can’t sit on the sofa and be silent. Now is the time when we all need to speak up,” said protestor Gundula, who did not want to give her second name.”Germany finances, Israel bombs” was among the chants from the crowd, which gathered mid-afternoon close to the German parliament.For Marwan Radwan, the point of the protest was to bring attention to the “genocide currently taking place” and the “dirty work” being done by the German government.

A Londres et Berlin, des dizaines de milliers de manifestants en soutien à Gaza

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres et Berlin en soutien aux Palestiniens à Gaza, appelant le gouvernement britannique à “arrêter d’armer Israël” et exprimant leur crainte d’une escalade au Moyen-Orient en raison de la guerre entre l’Iran et Israël.”Ne touchez pas à Gaza !”, “Ne touchez pas à l’Iran !”, indiquent des pancartes brandies par les manifestants, dans la capitale britannique. Beaucoup scandent “Libérez la Palestine !” Le groupe Palestine Solidarity Campaign, organisateur de la manifestation, exhorte le gouvernement à “cesser d’armer le génocide”. Nicky Marcus, une éditrice de 60 ans, a déjà participé à plusieurs manifestations de soutien à Gaza pour “montrer aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls”. Elle s’inquiète que “l’attention de tout le monde” se concentre désormais sur la guerre entre l’Iran et Israël, au détriment des habitants de Gaza, territoire palestinien ravagé et affamé par plus de vingt mois de guerre. A Berlin, où plus de 10.000 protestataires ont fait le déplacement selon la police, Gundula, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, craint elle aussi “une manœuvre de diversion” du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “C’est vraiment le moment où nous devons tous parler haut et fort. On ne peut pas rester assis sur son canapé et se taire”, dit-elle au milieu d’une foule scandant “L’Allemagne finance, Israël bombarde !”Marwan Radwan, jeune homme portant un keffieh palestinien sur la tête, dit être venu pour s’opposer au “génocide en cours” et au “sale boulot” du gouvernement allemand.- “Eviter une autre guerre” -Plus de 55.700 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données publiées jeudi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Cette guerre a été déclenchée par l’attaque meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.Harry Baker, un Londonien de 34 ans, déplore que “la situation s’aggrave encore à Gaza, sous les yeux du monde entier”. “Il est important d’éviter une autre guerre au Moyen-Orient”, dit-il, à propos de la guerre Iran-Israël, qui en est samedi à son 9ème jour. “Je n’aime pas le régime iranien, mais la situation est maintenant très dangereuse”.Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive sans précédent contre son ennemi juré.Téhéran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique.”L’Iran n’a pas la bombe (nucléaire), Israël le sait”, affirme une étudiante iranienne de 31 ans, qui vit à Londres depuis sept ans. “Je sais que le régime iranien n’est pas bien mais cela reste mon pays et j’ai peur pour ma famille sur place”, confie cette manifestante, en préférant ne pas donner son nom. Par ailleurs, selon des médias britanniques, le gouvernement britannique va interdire le groupe propalestinien Palestine Action dont des militants se sont introduits vendredi sur une base de la Royal Air Force en Angleterre et ont aspergé deux avions militaires de peinture rouge. Le groupe serait classé “organisation terroriste” et il serait ainsi illégal d’en devenir membre. “Le gouvernement essaie désormais de proscrire des militants pacifistes qui tentent d’agir contre le génocide. (…). C’est absolument horrible”, a réagi Hannah Woodhouse, une manifestante de 61 ans.  Contacté par l’AFP, le ministère de l’Intérieur n’a ni infirmé ni confirmé cette information.

A Londres et Berlin, des dizaines de milliers de manifestants en soutien à Gaza

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres et Berlin en soutien aux Palestiniens à Gaza, appelant le gouvernement britannique à “arrêter d’armer Israël” et exprimant leur crainte d’une escalade au Moyen-Orient en raison de la guerre entre l’Iran et Israël.”Ne touchez pas à Gaza !”, “Ne touchez pas à l’Iran !”, indiquent des pancartes brandies par les manifestants, dans la capitale britannique. Beaucoup scandent “Libérez la Palestine !” Le groupe Palestine Solidarity Campaign, organisateur de la manifestation, exhorte le gouvernement à “cesser d’armer le génocide”. Nicky Marcus, une éditrice de 60 ans, a déjà participé à plusieurs manifestations de soutien à Gaza pour “montrer aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls”. Elle s’inquiète que “l’attention de tout le monde” se concentre désormais sur la guerre entre l’Iran et Israël, au détriment des habitants de Gaza, territoire palestinien ravagé et affamé par plus de vingt mois de guerre. A Berlin, où plus de 10.000 protestataires ont fait le déplacement selon la police, Gundula, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, craint elle aussi “une manœuvre de diversion” du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “C’est vraiment le moment où nous devons tous parler haut et fort. On ne peut pas rester assis sur son canapé et se taire”, dit-elle au milieu d’une foule scandant “L’Allemagne finance, Israël bombarde !”Marwan Radwan, jeune homme portant un keffieh palestinien sur la tête, dit être venu pour s’opposer au “génocide en cours” et au “sale boulot” du gouvernement allemand.- “Eviter une autre guerre” -Plus de 55.700 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données publiées jeudi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Cette guerre a été déclenchée par l’attaque meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.Harry Baker, un Londonien de 34 ans, déplore que “la situation s’aggrave encore à Gaza, sous les yeux du monde entier”. “Il est important d’éviter une autre guerre au Moyen-Orient”, dit-il, à propos de la guerre Iran-Israël, qui en est samedi à son 9ème jour. “Je n’aime pas le régime iranien, mais la situation est maintenant très dangereuse”.Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive sans précédent contre son ennemi juré.Téhéran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique.”L’Iran n’a pas la bombe (nucléaire), Israël le sait”, affirme une étudiante iranienne de 31 ans, qui vit à Londres depuis sept ans. “Je sais que le régime iranien n’est pas bien mais cela reste mon pays et j’ai peur pour ma famille sur place”, confie cette manifestante, en préférant ne pas donner son nom. Par ailleurs, selon des médias britanniques, le gouvernement britannique va interdire le groupe propalestinien Palestine Action dont des militants se sont introduits vendredi sur une base de la Royal Air Force en Angleterre et ont aspergé deux avions militaires de peinture rouge. Le groupe serait classé “organisation terroriste” et il serait ainsi illégal d’en devenir membre. “Le gouvernement essaie désormais de proscrire des militants pacifistes qui tentent d’agir contre le génocide. (…). C’est absolument horrible”, a réagi Hannah Woodhouse, une manifestante de 61 ans.  Contacté par l’AFP, le ministère de l’Intérieur n’a ni infirmé ni confirmé cette information.

Bélarus : l’opposant Sergueï Tikhanovski libéré de prison

Sergueï Tikhanovski, mari de la figure de l’opposition bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa, a été libéré samedi de prison avec 13 autres personnes, victimes de la répression ayant suivi la présidentielle de 2020 au Bélarus, dirigé depuis plus de 30 ans par Alexandre Loukachenko.Il y a cinq ans, M. Tikhanovski avait été au coeur du grand mouvement de contestation contre la réélection de M. Loukachenko, des protestations que ce dernier avait écrasé dans la violence. Il s’agit donc de la libération d’un opposant de premier plan.”Sergueï Tikhanovski a été gracié. 13 autres personnes ont également été libérées”, a indiqué l’ONG bélarusse de défense des droits humains Viasna, elle-même persécutée par le pouvoir, dans un message sur Telegram.L’opposante Svetlana Tikhanovskaïa a, elle, publié une vidéo la montrant serrer longuement dans ses bras un homme au crâne rasé qui l’embrasse dans le cou.Elle a ensuite diffusé un message, sur X, en remerciant notamment le président américain Donald Trump et “nos alliés européens” pour “tous leurs efforts”.”C’est difficile de décrire la joie dans mon coeur”, a-t-elle écrit. “Nous n’en avons pas terminé. 1.150 prisonniers politiques restent derrière les barreaux. Ils doivent être tous libérés”, a-t-elle ajouté.”Il est près de moi, avec les enfants. Notre famille rêvait de cela depuis cinq ans et nous travaillions tous pour cela, dès le moment de son arrestation”, a-t-elle ajouté sur Telegram.La libération de l’opposant a été qualifiée de “nouvelle fantastique” et de “symbole d’espoir” pour tous les prisonniers politiques au Bélarus, par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a réitéré son appel à “leur libération immédiate”, sur X.- Couple d’opposant -L’opposant Tikhanovski, 46 ans, avait été arrêté en mai 2020 peu avant l’élection présidentielle d’août marquée par des manifestations d’opposition historiques, suivies d’une grande vague de répression ordonnée par le président Alexandre Loukachenko.Blogueur, il animait une populaire chaîne YouTube et voulait défier M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, lors de cette présidentielle.Après son incarcération, son épouse Svetlana Tikhanovskaïa, qui n’avait alors pas d’expérience politique, avait repris son flambeau et avait mobilisé les foules lors de sa campagne électorale.Mais M. Loukachenko avait remporté le scrutin, avec officiellement 80% des voix. Des dizaines de milliers de personnes ont ensuite manifesté, pendant des semaines, contre sa réélection, dénonçant des fraudes massives.Les autorités ont maté le mouvement avec des milliers d’arrestations, des tortures en détention et des centaines de lourdes peines de prison.Pour sa part, Mme Tikhanovskaïa avait été contrainte à l’exil, sous pression des autorités. Depuis, elle dirige depuis l’étranger l’opposition ayant fui les répressions.Selon l’ONG Viasna, parmi les 14 prisonniers politiques libérés samedi figurent notamment un journaliste du média Radio Free Europe, une professeure d’université, une citoyenne suédo-bélarusse, un homme d’affaires et un militant anarchiste. – Rôle “crucial” de Washington -En 2021, M. Tikhanovksi avait, lui, été condamné en à 18 ans de prison pour “organisation d’émeutes” et “incitation à la haine”, puis à 18 mois supplémentaires pour “insubordination”. Il était détenu dans des conditions très strictes, avec très peu de contacts avec le monde extérieur.En mars 2024, son épouse avait dit n’avoir aucune de ses nouvelles depuis plus d’un an.L’ONG Viasna a publié des images après sa libération le montrant le visage très émacié comparé à la période précédant son emprisonnement.Sur X, le ministre des Affaires étrangères de la Lituanie, frontalière du Bélarus et vivent de nombreux opposants bélarusses en exil, dont Mme Tikhanovskaïa, a indiqué que les 14 personnes libérées se trouvaient sur le territoire lituanien.”Le rôle des Etats-Unis dans cette libération a été crucial”, a ajouté le ministre lituanien, Kęstutis Budrys.Son homologue polonais, Radoslaw Sikorski, où vivent également des dizaines de milliers de Bélarusses ayant fui les répressions, a lui remercié l’envoyé américain Keith Kellogg.Depuis son retour au pouvoir, l’administration du président américain Donald Trump s’est rapprochée de la Russie, le principal allié du Bélarus, dont le territoire avait servi de base aux troupes russes pour attaquer l’Ukraine en 2022 et qui est sous le coup de nombreuses sanctions occidentales.Ce réchauffement des relations américano-russes s’est notamment illustré ces derniers mois par la libération ou l’échange de citoyens américains détenus en Russie.