Jusqu’à six ans de prison requis dans le Val-de-Marne pour un trafic de civelles

Dans un dossier qui “emprunte beaucoup au trafic de stupéfiants” selon l’accusation, ce que la défense conteste, le parquet a requis vendredi jusqu’à six ans de prison ferme pour dix personnes jugées dans le Val-de-Marne pour un trafic de civelles, des larves d’anguille prisées en Asie.Ce dossier est “extraordinaire, en raison des quantités saisies mais aussi du caractère extrêmement abouti des investigations”, a souligné la procureure dans ses réquisitions très détaillées qui se sont inspirées d’un parallèle établi lors de l’instruction entre le trafic de ces larves et celui de stupéfiants.Pour cette contrebande de “marchandises prohibées qui prennent de la valeur à chaque franchissement de frontière, comme la cocaïne”, elle a requis des peines allant d’un an d’emprisonnement avec sursis à six ans de prison ferme.”Ce dossier n’est pas allé assez loin pour fermer toutes les portes et mettre fin aux incertitudes”, a plaidé Me Elise Delahaye pour un ancien légionnaire d’origine chinoise qu’elle estime être “ni une tête pensante, ni un donneur d’ordres”.”Lorsqu’on deale un kilogramme de cocaïne, on peut tuer plusieurs personnes par overdose. Quand on trafique des civelles, les conséquences pour l’être humain sont absolument nulles”, a pour sa part estimé Me Pierre Lumbroso, avocat  d’un prévenu en détention.Les peines les plus légères ont été requises contre ceux que le ministère public désigne comme les “petites mains” de cette affaire “aux conséquences extrêmement néfastes”: atteinte à la biodiversité, perte de revenus pour les pêcheurs, conséquence sur le dérèglement climatique…- “Tentaculaire” -A l’inverse, cinq et six ans d’emprisonnement ferme ont été requis contre deux trafiquants chinois sous mandat d’arrêt, considérés comme les têtes d’un réseau “tentaculaire” s’étendant de la façade atlantique française aux marchés asiatiques, en passant par le Sénégal. “Il s’agit d’un des premiers dossiers où on a tout le cheminement”, de la pêche à l’exportation vers l’Asie, a souligné Me Josée Israël, avocate de deux comités des pêches parties civiles au dossier.Le préjudice écologique, soit l’atteinte directe ou indirecte à l’environnement, est “d’importance”, a-t-elle ajouté, “c’est la plus grosse quantité que j’ai vue en dix ans”.La contrebande de l’anguille européenne, protégée par une convention internationale depuis 2009, est l’une des causes de la chute en 30 ans de 75% de sa population. En France, sa pêche est très réglementée et fait l’objet de quotas stricts.Parce que ce poisson pond dans un “seul endroit au monde, dans la mer des Sargasses” et que seuls 40% de la population parvient à y revenir après sa migration, “à partir du moment où on interrompt ce cycle de vie (qui passe par les estuaires ouest-européens, ndlr), on met l’espèce en danger”, a plaidé Me Sandrine Gélis pour deux associations parties civiles. Au coeur de ce dossier, la saisie en février 2023 dans un entrepôt clandestin du Val-de-Marne de plus de 300 kg de ces alevins de l’anguille d’Europe, soit près du double de la marchandise saisie par la douane française en 2024 (154 kg). “Anguilla anguilla” fait l’objet de braconnage à destination d’élevages en Asie où les civelles se payent “entre 5.000 et 6.000 euros le kilogramme”, selon l’Office national anti-fraude (Onaf).La valeur des alevins découverts en France dans cette affaire est estimée par les enquêteurs entre 1,7 et 2,1 millions d’euros. Dans l’ordonnance de renvoi qu’a pu consulter l’AFP, le juge d’instruction estime que les trafiquants “ont a minima tiré des profits à hauteur de plus de 10 millions d’euros avec plusieurs tonnes de civelles transportées”.Suivant les demandes des douanes exprimées la veille, le parquet a également demandé à ce que des amendes allant de 36.000 à 211.000 euros soient prononcées contre les prévenus.La décision est attendue le 10 avril. 

Levothyrox: la justice rejette une indemnisation par l’Etat, malgré une “faute” avérée

L’Etat a commis une “faute” dans le dossier du Levothyrox, n’informant pas suffisamment les patients sur les effets secondaires liés à la nouvelle formule de ce traitement, mais cela ne justifie pas une indemnisation, a décidé vendredi la justice administrative.L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a “commis une faute de nature à engager la responsabilité de l’Etat” dans ce dossier remontant à la fin des années 2010, estime un arrêt de la cour administrative d’appel de Paris.Mais les plaignants ne sont pas “fondés à se prévaloir d’un préjudice d’anxiété” qui, selon eux, justifiait une indemnisation par l’Etat.Cette décision “n’est pas supportable” pour les victimes, a réagi dans un communiqué leur avocat Christophe Lèguevaques, ajoutant “étudier l’opportunité de saisir le Conseil d’Etat”.Cette décision est distincte d’autres volets, notamment pénaux, de cette affaire, qui a débuté en 2017 avec l’arrivée sur le marché français d’une nouvelle formule du Levothyrox, un traitement produit par le laboratoire allemand Merck et indiqué en cas de trouble ou d’ablation de la thyroïde.Plus de 30.000 patients se sont alors plaint d’effets secondaires. Les autorités sanitaires, à commencer par l’ANSM, ont toutefois d’abord rejeté l’idée d’un mécanisme directement induit par la nouvelle formule, pour ensuite conclure que le changement n’avait pas occasionné de problèmes de santé “graves”.Ce dossier a donné lieu à plusieurs volets judiciaires ciblant l’Etat, via l’ANSM, ou Merck. La décision de vendredi fait suite à une action collective lancée en 2021 et dans le cadre de laquelle les plaignants demandaient à l’Etat 15.000 euros chacun.Le tribunal administratif a finalement conclu que l’ANSM était bien en faute, pour n’avoir pas assez clairement prévenu les patients du changement de formule, mais qu’elle n’avait pas causé le préjudice “d’anxiété” justifiant une indemnisation.Ce préjudice supposerait en effet que les patients aient couru un risque grave pour la santé. Or, malgré le caractère pénible des effets secondaires, ils n’ont pas occasionné de pathologie grave. Par contraste, le préjudice d’anxiété avait été reconnu valable dans les affaires impliquant l’exposition à l’amiante.Une autre procédure avait en revanche imposé à Merck d’indemniser les patients, une décision définitivement confirmée en cassation en 2022.Par ailleurs, sur le plan pénal, le laboratoire et l’ANSM restent mis en examen pour “tromperie”. Contestée par les deux acteurs, la validité de cette mise en examen doit faire l’objet d’une décision de justice en mai.L’ancienne formule du Levothyrox reste pour l’heure disponible en 2025, une prolongation temporaire mais régulièrement renouvelée par l’ANSM.

Droits de douane : le secteur du luxe reste discret

Répercussion sur les prix, baisse des marges, délocalisation ? Le secteur du luxe reste silencieux sur les conséquences que pourraient avoir les annonces de droits de douane aux Etats-Unis, marché majeur du luxe depuis le ralentissement de la consommation en Chine.”Aucune entreprise parmi celles que nous couvrons (…) n’a communiqué sur l’impact des droits de douane, car toutes semblent encore en train de réfléchir à la suite”, écrit la banque HSBC dans une note.Zuzanna Pusz, analyste chez UBS s’attend “à ce que la plupart des entreprises européennes du luxe répercutent les tarifs douaniers via des hausses de prix auprès des consommateurs finaux, qui sont généralement moins sensibles aux prix” que dans d’autres secteurs, selon une note de la banque.”En fin de compte, ces tarifs douaniers inciteront probablement davantage les consommateurs américains du luxe à faire leurs achats à l’étranger”, ajoute-t-elle.Un constat que le gérant du groupe Hermès, Axel Dumas, avait déjà fait dès février, en marge de la présentation des résultats annuels, en affirmant que “si les droits de douane augmentent, on va augmenter nos prix pour compenser”. “Les clients américains nous resteront fidèles et ceux qui trouvent ça trop cher viendront profiter de nos infrastructures hôtelières à Paris et achèteront au Faubourg (magasin amiral et siège du groupe, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, NDLR)”, avait-il assuré.Au même moment, Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, avait souligné “le vent d’optimisme qui régnait” aux Etats-Unis et qu’il avait pu constater en assistant en bonne place avec sa fille Delphine, PDG de Dior, et son fils Alexandre, directeur général délégué de Moët-Hennessy, à la cérémonie d’investiture de Donald Trump.”Aux USA, on vous accueille à bras ouverts, les impôts vont descendre à 15%, les ateliers qu’on peut construire aux USA sont subventionnés dans toutes une série d’États et le président américain encourage ça, le marché se développe très vite”, avait-il dit.- “La psychologie, le vrai sujet” -LVMH peut compter sur 1.182 boutiques aux Etats-unis, trois ateliers Vuitton ou encore quatre vignobles mais une grande partie de sa production reste en France et notamment ses champagnes (Krug, Ruinart, Veuve Cliquot…), cognacs (Hennessy) ou vins (Cheval Blanc, chateau d’Yquem, Domaine des Lambrays). Ses marques de mode, maroquinerie (Dior, Céline, Loro Piana…) et parfums (Guerlain, Acqua di Parma…) sont aussi largement produites en Europe.Contacté par l’AFP après l’annonce par Donald Trump de droits de douane supplémentaires, s’élevant à 20% pour les produits de l’Union européenne, ni LVMH, ni son concurrent Kering, n’ont souhaité faire de commentaire. Chanel n’avait pas répondu vendredi après-midi.Selon Thomas Chauvet, analyste chez Citi, “les entreprises avec un fort pouvoir de fixation des prix et un positionnement haut de gamme, telles que Hermès et Richemont, seront probablement mieux placées pour atténuer l’impact via des hausses de prix”. “Les entreprises les plus exposées seront celles avec la plus forte part de leurs revenus générée aux États-Unis”, ajoute-t-il dans une note, citant Brunello Cucinelli (34%), Ferragamo (31%), LVMH (25%), Kering (24%), Richemont (20%). Le groupe helvète devrait d’autant plus souffrir que les droits de douane américains annoncés pour la Suisse sont de 31%.”Un impact indirect pourrait survenir en raison de l’effet potentiel sur le moral des consommateurs à l’échelle mondiale, en particulier au sein des segments clés que sont les consommateurs chinois (qui représentent environ 1/3 des ventes) et américains (25% des ventes)” du secteur, selon UBS.”C’est la psychologie, le vrai sujet”, confirme HSBC. “L’éléphant dans la pièce, ce ne sont pas tant les mécanismes des droits de douane sur les résultats du luxe, mais plutôt une combinaison de destruction de richesse (le NASDAQ a perdu 15 % ces trois derniers mois), de baisse du pouvoir d’achat américain (l’euro est au plus haut par rapport au dollar) et de la dégradation progressive du moral des consommateurs aux États-Unis”, ajoute HSBC.”Tout revient à cet élément immensurable: on n’achète pas du luxe parce qu’on est riche, mais parce qu’on croit en l’avenir”, selon la banque.

Haine en ligne : la justice kényane ouvre la voie à un procès de Meta à propos du conflit au Tigré

La justice kényane s’est déclarée compétente pour juger du rôle de Meta, accusé de n’avoir pas modéré suffisamment la diffusion de contenus prônant la haine et la violence durant le conflit au Tigré, ouvrant la voie à un procès.Deux Ethiopiens et une ONG locale, l’institut Katiba, accusent Facebook d’avoir “promu des contenus préjudiciables” pendant la guerre entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles de la région du Tigré, qui fit plus de 600.000 morts entre novembre 2020 et novembre 2022 selon l’Union africaine.Abrham Meareg affirme que son père, professeur d’université, a été tué à la suite de posts publiés sur Facebook en novembre 2021, où figuraient ses nom, photo et adresse, le fait qu’il faisait partie du mouvement rebelle tigréen, et qui l’accusaient d’avoir volé beaucoup d’argent, ce que sa famille nie.Fisseha Tekle, chercheur à Amnesty International, regrette avoir été la cible d’un discours de haine en raison de son travail.Alors que Meta, la maison-mère de Facebook, avait fait valoir que cette question ne pouvait être jugée qu’aux Etats-Unis, la Haute Cour de Nairobi a estimé jeudi qu’elle était compétente pour se saisir de cette affaire, notamment car les modérateurs de contenus de Facebook étaient basés au Kenya à cette époque. Elle a publié vendredi sa décision, que l’AFP a pu lire.- “Préoccupations fondamentales” -L’affaire soulève “des préoccupations fondamentales quant aux actes ou omissions qui ont pu être commis concernant le contenu publié sur la plateforme Facebook par des modérateurs de contenus basés au Kenya et qui peuvent avoir un impact sur le respect des droits de l’Homme en dehors du Kenya”, a déclaré ce tribunal.Le procès, dont la date n’a pas encore été établie, examinera dans quelle mesure les plateformes et leurs algorithmes peuvent être tenus responsables de violations des droits humains, a-t-il encore estimé : “Il s’agit de questions d’intérêt public liées à la protection des droits et libertés fondamentaux à l’ère numérique”.Meta a fait appel, selon Amnesty. Contactée par l’AFP, l’entreprise a indiqué ne pas souhaiter faire de commentaires.Abrham Meareg s’est dit “reconnaissant” de cette décision. “Il est honteux que Meta soutienne qu’il ne devrait pas être soumis à l’État de droit au Kenya”, a-t-il dénoncé. “Les vies africaines comptent.””Facebook a attisé les flammes de la haine et de la violence en Éthiopie. Moi-même, je ne peux pas rentrer chez moi à cause de l’incapacité de Meta à sécuriser sa plateforme”, a de son côté réagi Fisseha Tekle, se réjouissant que le tribunal ait pris “la bonne décision”.”La décision rendue aujourd’hui est une étape positive vers la responsabilisation des grandes entreprises technologiques”, s’est réjouie Mandi Mudarikwa, d’Amnesty International, qui soutenait les plaignants.”L’idée de considérer les pays autres que les États-Unis et l’Europe comme de simples marchés où l’on peut faire des profits en l’absence d’obligation de rendre des comptes doit être questionnée”, a-t-elle ajouté dans un communiqué.Amnesty international avait déjà dénoncé la contribution de Meta dans les violences commises contre la minorité rohingya en Birmanie.- “Immunité” -L’ONG de défense des droits humains souligne que Meta avait déjà invoqué, sans obtenir gain de cause, l’impossibilité d’être jugé au Kenya dans deux autres affaires la concernant. D’anciens modérateurs poursuivent la plateforme, également propriétaire d’Instagram, WhatsApp et Threads, et deux sous-traitants pour dénoncer leurs conditions de travail et leurs licenciements.La stratégie du PDG de Meta Mark Zuckerberg “semble être de s’acoquiner avec Donald Trump et d’espérer que cela donne à Meta une immunité dans le monde entier”, a réagi dans un communiqué l’ONG britannique Foxglove, qui se bat contre les excès des géants de la tech et soutient également les plaignants.Mais à Nairobi, s’est encore réjoui Foxglove, “les tribunaux ont réaffirmé que Meta n’est pas au-dessus de la justice africaine”.Marc Zuckerberg a annoncé en janvier la fin de son programme de fact-checking aux Etats-Unis pour, selon lui, “restaurer l’expression libre sur (ses) plateformes”. Une décision largement vue comme un moyen de contenter le président Donald Trump, très critique de la politique de modération de Meta ces dernières années.L’AFP participe dans  plus de 26 langues à un programme de vérification des faits développé par Facebook, qui rémunère plus de 80 médias à travers le monde pour utiliser leurs “fact-checks” sur sa plateforme, WhatsApp et Instagram.

Wall Street s’enfonce encore, face aux craintes entourant les droits de douane

La Bourse de New York continue de glisser vendredi, en proie à de larges inquiétudes après la riposte rapide et ferme de Pékin face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones perdait 2,60%, l’indice Nasdaq lâchait 3,25% et l’indice élargi S&P 500 s’enfonçait de 3,03%, après avoir brièvement plongé de plus de 5%.La veille, l’indice Nasdaq avait connu sa pire séance depuis mars 2020 (-5,97%), et l’indice élargi S&P 500 sa plus forte baisse en clôture depuis juin 2020 (-4,84%).Le recul du jour traduit “la poursuite de l’inquiétude concernant l’annonce des droits de douane” par Donald Trump, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Mais la place américaine est surtout inquiète “de la riposte de la Chine, plus rapide que prévu” et qui a imposé des droits de douane “qui égalent” ceux des Etats-Unis contre Pékin.Pékin a annoncé vendredi imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril “en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, selon le ministère chinois des Finances.Cette riposte fait suite à l’imposition, par la Maison-Blanche, de droits de douane massifs sur l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Ces nouvelles surtaxes sont particulièrement punitives pour la Chine, qui verra ainsi au total les taxes sur ses produits atteindre 54%.Donald Trump a affirmé vendredi, après la réplique de Pékin, que la Chine “paniquait”.”De nombreuses entreprises américaines, déjà pénalisées par les mesures tarifaires prises par les États-Unis, vont maintenant subir un préjudice supplémentaire du fait de l’assèchement d’un marché d’exportation clé”, a estimé auprès de l’AFP Wendy Cutler, ex-responsable du Bureau du Représentant américain au Commerce.”Les craintes de récession s’intensifient”, ont écrit les analystes de Briefing.com.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est encore détendu à 3,95%, contre 4,03% à la clôture la veille. Conséquence de la détente des taux d’emprunts des Etats: “les valeurs financières se font attaquer”, remarque Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.  “Comme les valeurs bancaires reposent sur le prix de l’argent”, la baisse des taux d’emprunts long est “beaucoup moins favorable au business des banques et leurs marges”, poussant ainsi les valeurs bancaires dans le rouge, poursuit-il. Vers 15H05 GMT à Wall Street, Morgan Stanley perdait 8,78%, Lazard 6,33% et Bank of America 7,36%.Côté indicateurs, le taux de chômage a légèrement progressé en mars aux Etats-Unis, pour le deuxième mois d’affilée, a annoncé vendredi le ministère du Travail, montant à 4,2%, après 4,1% en février et 4% en janvier. Les analystes s’attendaient à une stabilité du taux de chômage à 4,1% en mars, selon le consensus publié par MarketWatch.Concentré sur les droits de douane, le marché a tout de même retenu les chiffres des créations d’emplois, beaucoup plus importants qu’anticipé: 228.000 contre 140.000 créations envisagées par les acteurs de la finance.”La banque centrale américaine (Fed) pourrait continuer à rester sur la réserve parce que la situation de l’emploi se maintient assez bien”, suggère Sam Stovall.Ailleurs, à la cote, les entreprises chinoises cotées à la Bourse de New York plongeaient  vendredi, à cause de l’escalade commerciale entre Pékin et Washington, comme Alibaba (-10,29%) et ses concurrents dans le secteur du commerce électronique, PDD (-8,39%) – propriétaire de Temu – et JD.com (-8,90%).

Wall Street s’enfonce encore, face aux craintes entourant les droits de douane

La Bourse de New York continue de glisser vendredi, en proie à de larges inquiétudes après la riposte rapide et ferme de Pékin face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones perdait 2,60%, l’indice Nasdaq lâchait 3,25% et l’indice élargi S&P 500 s’enfonçait de 3,03%, après avoir brièvement plongé de plus de 5%.La veille, l’indice Nasdaq avait connu sa pire séance depuis mars 2020 (-5,97%), et l’indice élargi S&P 500 sa plus forte baisse en clôture depuis juin 2020 (-4,84%).Le recul du jour traduit “la poursuite de l’inquiétude concernant l’annonce des droits de douane” par Donald Trump, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Mais la place américaine est surtout inquiète “de la riposte de la Chine, plus rapide que prévu” et qui a imposé des droits de douane “qui égalent” ceux des Etats-Unis contre Pékin.Pékin a annoncé vendredi imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril “en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, selon le ministère chinois des Finances.Cette riposte fait suite à l’imposition, par la Maison-Blanche, de droits de douane massifs sur l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Ces nouvelles surtaxes sont particulièrement punitives pour la Chine, qui verra ainsi au total les taxes sur ses produits atteindre 54%.Donald Trump a affirmé vendredi, après la réplique de Pékin, que la Chine “paniquait”.”De nombreuses entreprises américaines, déjà pénalisées par les mesures tarifaires prises par les États-Unis, vont maintenant subir un préjudice supplémentaire du fait de l’assèchement d’un marché d’exportation clé”, a estimé auprès de l’AFP Wendy Cutler, ex-responsable du Bureau du Représentant américain au Commerce.”Les craintes de récession s’intensifient”, ont écrit les analystes de Briefing.com.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est encore détendu à 3,95%, contre 4,03% à la clôture la veille. Conséquence de la détente des taux d’emprunts des Etats: “les valeurs financières se font attaquer”, remarque Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.  “Comme les valeurs bancaires reposent sur le prix de l’argent”, la baisse des taux d’emprunts long est “beaucoup moins favorable au business des banques et leurs marges”, poussant ainsi les valeurs bancaires dans le rouge, poursuit-il. Vers 15H05 GMT à Wall Street, Morgan Stanley perdait 8,78%, Lazard 6,33% et Bank of America 7,36%.Côté indicateurs, le taux de chômage a légèrement progressé en mars aux Etats-Unis, pour le deuxième mois d’affilée, a annoncé vendredi le ministère du Travail, montant à 4,2%, après 4,1% en février et 4% en janvier. Les analystes s’attendaient à une stabilité du taux de chômage à 4,1% en mars, selon le consensus publié par MarketWatch.Concentré sur les droits de douane, le marché a tout de même retenu les chiffres des créations d’emplois, beaucoup plus importants qu’anticipé: 228.000 contre 140.000 créations envisagées par les acteurs de la finance.”La banque centrale américaine (Fed) pourrait continuer à rester sur la réserve parce que la situation de l’emploi se maintient assez bien”, suggère Sam Stovall.Ailleurs, à la cote, les entreprises chinoises cotées à la Bourse de New York plongeaient  vendredi, à cause de l’escalade commerciale entre Pékin et Washington, comme Alibaba (-10,29%) et ses concurrents dans le secteur du commerce électronique, PDD (-8,39%) – propriétaire de Temu – et JD.com (-8,90%).