Italie: avec Tudor, le retour aux sources de la Juventus Turin

Igor Tudor a neuf matches, à commencer par la réception du Genoa samedi, pour sauver la saison de la Juventus Turin, une mission commando qu’il a débutée en rappelant à ses joueurs les valeurs de “sa” Juve. Depuis sa première séance comme entraîneur de la Juventus lundi, au lendemain du licenciement de Thiago Motta, Tudor, 46 ans, donne de la voix et de soi, physiquement.Objectif: réveiller une équipe, décevante 5e de Serie A et éliminée le mois dernier coup sur coup de la Ligue des champions et de la Coupe d’Italie, qui reste sur deux déroutes (4-0 face à l’Atalanta et 3-0 sur le terrain de la Fiorentina).”Nous savons tous que le contexte n’est pas simple et que nous n’avons pas beaucoup de temps pour travailler, mais on ne doit pas se chercher d’excuses”, a prévenu le technicien croate lors de sa première conférence de presse jeudi.”Dans ma vie, je n’en ai jamais cherché, j’ai toujours affronté les défis la tête haute et je veux des joueurs avec cette mentalité, qui sont conscients de l’honneur que c’est d’endosser le maillot de ce club”, a-t-il insisté.Dans la carrière de l’ancien défenseur international croate, 3e du Mondial-1998, la Juve tient une place à part.- L’appel de Lilian Thuram -Il a porté le maillot bianconero à 174 reprises (21 buts) entre 1998 et 2005 avec, à la clef, deux titres de champion (2002, 2003).Il y est revenu en 2020 dans un contexte de crise, comme adjoint de son ancien coéquipier Andrea Pirlo, pour une seule saison terminée à la 4e place.”J’ai beaucoup appris à la Juve, comme joueur et comme entraîneur, a-t-il assuré. Dans ce club, il y a une éthique de travail unique”.”J’ai raconté aux joueurs cette semaine ce que j’avais vécu ici quand j’étais jeune. Je me souviens de l’humilité de Zidane, star mondiale du foot, qui m’avait laissé un jour sa place pour une séance avec le physiothérapeute”, a rappelé l’ancien entraîneur de Vérone (2021-22), de Marseille (2022-23) et de la Lazio (2024).Dès sa nomination, un autre ancien coéquipier français, Lilian Thuram s’est manifesté: “Il m’a dit +Si mon fils Khephren fait quelque chose de mal, donne-lui une claque+”, a rigolé Tudor.Il ne devrait pas à avoir en arriver là: Thuram, recruté pour 20 millions d’euros l’été dernier, a pris rapidement ses marques comme le montrent ses statistiques (39 matches disputés, quatre buts, autant de passes décisives).Ce n’est pas le cas d’autres recrues, bien plus coûteuses, comme le défenseur brésilien Douglas Luiz (50 M EUR) et le milieu néerlandais Teun Koopmeiners (51 M EUR). – “A fond tout le temps” -Autre priorité pour Tudor, redonner confiance à des joueurs comme le phénomène turc Kenan Yildiz et l’attaquant serbe Dusan Vlahovic qui, sous Motta, ont perdu leur statut de titulaire.”Vlahovic est très fort, je suis heureux de l’avoir, car il a tout pour être un attaquant de top niveau”, a-t-il dit du Serbe (9 buts) à qui Motta préférait Randal Kolo Muani, prêté par le PSG.”Je crois beaucoup en cette équipe: j’ai des joueurs de qualités qui ont une grande envie de progresser”, s’est réjoui Tudor.Habitué à claquer la porte en raison de différends avec ses dirigeants, le Croate au tempérament volcanique ne devrait pas avoir le temps de reprendre cette mauvaise habitude.Son contrat expire en juillet et il ne devrait pas aller au-delà du Mondial des clubs. Les dirigeants de la Juve pistent en effet un entraîneur de plus grand renom, comme Antonio Conte (Naples), Stefano Pioli (Al-Nassr) ou Roberto Mancini, libre de tout contrat.A moins que son équipe arrache la 4e place, synonyme de Ligue des champions, si importante pour les finances d’un club qui a dépensé 235 millions d’euros cette saison en transferts et qui reste fragile.”Notre état d’esprit, c’est être à fond tout le temps”, a prévenu Tudor.

A Bétharram, le soutien aux victimes mais aussi à l’institution

Ils soutiennent “ce que vivent les victimes et leurs souffrances”, mais ont une “totale confiance” dans l’équipe pédagogique actuelle: des dizaines de parents d’élèves sont venus prendre des renseignements ou inscrire leurs enfants vendredi soir aux journées portes ouvertes du collège de Bétharram.”Bien entendu qu’on soutient tout à fait ce que vivent les victimes et leurs souffrances. On compatit bien entendu”, déclare Emmanuelle, mère de deux enfants scolarisés dans l’institution catholique béarnaise de Lestelle-Bétharram, au coeur d’une tempête depuis le dépôt de plus de 150 plaintes pour violences physiques et sexuelles subies par d’anciens élèves. “Cependant, ma dernière elle va y aller, elle va rentrer en 6e. Et j’ai une confiance les yeux fermés en Monsieur Clercq, le proviseur”, a-t-elle ajouté, soulignant que sa fille aînée a “été épanouie” en 4e et 3e. “Elle s’est fait des nouveaux copains, elle a eu des activités et c’est ce qui lui a convenu en termes d’enseignement”.”Ce n’était pas sévère comme autrefois. On connaissait tous la réputation qu’avait Lestelle(-Bétharram) autrefois. On l’entendait quand on était d’ici, mais ce n’est pas ce que j’ai ressenti”, a-t-elle poursuivi.Les gifles, le supplice du “perron”, obligeant les adolescents jugés agités à rester en sous-vêtements une à deux heures dehors en plein hiver sur le perron bordant le gave de Pau, font partie des sévices dénoncés entre 1957 et 2004, selon le procureur de Pau, Rodolphe Jarry.Un ancien prêtre et deux anciens surveillants du collège-lycée, fondé en 1837 à Lestelle-Bétharram et rebaptisé “Le Beau Rameau” en 2009, ont été placés en garde à vue le mois dernier. Le plus jeune des laïcs a été mis en examen et écroué pour des agressions sexuelles et viols commis de 1991 à 2004. – “Aucune remontée récente” -L’institution, qui accueille au total 500 élèves, en tenant compte de l’école et du lycée située à Igon, une commune voisine, n’a toutefois fait l’objet “d’aucune remontée récente”, a déclaré la semaine dernière la rectrice de l’Académie de Bordeaux, Anne Bisagni-Faure, au premier jour d’une inspection académique portant sur son “fonctionnement actuel” et le respect de son contrat avec l’Etat.Le lendemain de l’arrivée des inspecteurs académiques, l’établissement a aussi reçu la visite des rapporteurs d’une commission d’enquête parlementaire, créée le mois dernier à la suite de ce scandale. Bétharram “est médiatisé pour le moment, peut-être que demain ça sera un autre,” relativise Yvan, père d’un fils scolarisé et qui se renseigne pour sa fille. “Il y en a tellement qu’on ne sait même plus, sinon il faudrait qu’on fasse l’école à la maison”.Sylvain assure, lui, n’avoir eu “aucun problème avec l’enfant qui est scolarisé”. “On a une totale confiance dans l’équipe pédagogique”, ajoute-t-il.Côté élèves, “ça nous a atteints”, reconnaît Leïla, en 4e, “mais on a été accompagnés au mieux qu’on pouvait”, avec notamment la mise en place de cellules d’écoute psychologique. “On était plutôt bien dans notre établissement, malgré les caméras qui sont venues”.”On se rendait compte de rien, ça ne se remarquait pas, le collège était super”, déclare à ses côtés Daniel, élève de 3e.Le surveillant mis en examen et écroué le mois dernier était encore en poste en février 2024, mais tous deux assurent n’avoir jamais été en contact avec lui, car il travaillait surtout avec les internes.

L1: le PSG peut décrocher le titre à Saint-Etienne avant de rêver plus grand

Le Paris SG peut être sacré champion de France dès la 27e journée de Ligue 1 samedi à Saint-Etienne (19H00) en cas de circonstances favorables et ainsi se concentrer sur les échéances de Ligue des champions.Le PSG est sur une lancée record, même si la comparaison des éditions récentes à 18 clubs est limitée. D’ores et déjà, à huit journées de la fin, il compte autant de points (68) que le Nantes champion de 2000-01, plus que le Monaco de la saison précédente (65) et que le Lyon de la suivante (66).Il risque, aussi, d’exploser son propre total de 76 points l’an dernier.Mais décrocher le titre dès samedi est loin d’être garanti, puisqu’il faudrait gagner à Saint-Etienne, que l’OM perde deux heures plus tôt à Reims et que Nice et Monaco se neutralisent deux heures plus tard dans le derby azuréen.De toute façon, assure l’entraîneur Luis Enrique, “ça me paraît totalement anecdotique”. “On n’est jamais champion avant que ce soit mathématiquement acquis, mais on peut se sentir champions, on est la meilleure équipe de Ligue 1”, a-t-il confié.Néanmoins, symboliquement, une telle fête aussi tôt dans la saison libèrerait un peu plus les Parisiens, euphoriques après leur qualification à Anfield le 11 mars en Ligue des champions. La suite du programme arrive très vite. D’abord une demi-finale de coupe de France dès mardi prochain contre Dunkerque au stade Pierre-Mauroy (21H10), mais surtout le quart de finale de C1 contre Aston Villa les 9 et 15 avril.- Hakimi au repos -“On va utiliser ces huit derniers matches pour préparer d’autres objectifs, être compétitifs face à tous les adversaires, avec humilité et respect, être prêts pour les trois mois qui restent, il y a la coupe de France, la Ligue des champions, où on veut être jusqu’à la fin”, a-t-il détaillé.Il faudra de nouveau monter en puissance après une trêve internationale qui a charrié son lot de déconvenues: Lee Kang-in s’est blessé avec la Corée du Sud, Marquinhos a pris une raclée avec le Brésil contre l’Argentine (4-1) et de nombreux cadres ont beaucoup joué, de Vitinha à Ousmane Dembélé en passant par Joao Neves ou Achraf Hakimi.D’ailleurs le Marocain, qui a joué mardi contre la Tanzanie, va être laissé au repos contre Saint-Etienne, a annoncé le club.”Hier, nous nous sommes entraînés à 10, aujourd’hui à 17, l’idée est de mettre en commun des objectifs, les resituer, il faut préparer les compétitions devant nous”, a expliqué Luis Enrique.”Les joueurs qui ont pu se reposer, qui ne sont pas allés en sélection, ont pu travailler individuellement et ceux qui reviennent de sélection pourront se reposer un peu”, a-t-il ajouté.”Il n’y aura plus de trêve d’ici juin, maintenant les joueurs pourront se focaliser” sur le club, s’est réjoui l’Espagnol.

Famille, impôts, hypothèques: Aux Etats-Unis, ces migrants bien installés face aux expulsions

Fin février, Erik Payán ouvre son petit magasin de pneus à Cleveland, au Texas, comme il le fait depuis des années. Mais cette fois-là, en plein après-midi, la police américaine de l’immigration débarque. Armés et visages couverts, les agents l’emmènent. “Ils m’ont eu”, dit-il ensuite à sa femme Alejandrina Morales au téléphone. Une scène pas inhabituelle aux Etats-Unis, mais sur laquelle les lumières se braquent davantage désormais avec Donald Trump à la tête du pays, le président républicain brandissant une rhétorique et une politique antimigrants particulièrement violente.”J’ai comme un goût amer dans la bouche”, confie Alejandrina Morales. “J’ai pleuré, mais pleurer n’allait pas servir à grand-chose”, continue cette femme de 55 ans qui aide son mari dans le magasin.”Je vais me battre, je vais défendre mon mari”, se souvient-elle avoir pensé. Depuis, elle a, comme d’autres, partagé leur histoire sur les réseaux sociaux. Et, avec l’aide d’une avocate, Erik Payán a été libéré.Le gouvernement affirme vouloir faire la chasse aux “criminels” issus des gangs d’Amérique latine, mais il évoque rarement le cas de nombreux travailleurs ordinaires comme Erik Payán. Ce Mexicain de 51 ans en a passé 20 aux Etats-Unis. D’abord arrivé en toute légalité, il est resté en dépit de l’expiration de son visa de travail, installé dans le sud du Texas avec sa femme et ses trois filles, la dernière étant née sur le sol américain.Principal soutien financier de la famille, Erik Payán détient une licence pour son magasin, paie des impôts et même une hypothèque, comme beaucoup d’Américains, mais aussi d’immigrés. – “Le juge qui décide” -Les derniers chiffres officiels évaluaient à environ 11 millions le nombre de personnes sans papiers aux Etats-Unis en 2022. Ce nombre avoisinerait désormais les 14 millions, selon un rapport publié en février par l’ONG Migration Policy Institute.Depuis sa campagne, Donald Trump promet des expulsions rapides et massives. Mais l’avocate spécialisée Silvia Mintz rappelle que la loi américaine ne fonctionne pas ainsi.”Toute personne se trouvant aux Etats-Unis a droit à un procès équitable et c’est le juge qui décide si elle doit être détenue ou expulsée. Le plus important est que les gens sachent qu’ils ont plusieurs options”, explique la juriste. Avec un dossier solide, elle a réussi à faire libérer Erik Payán sous caution, après 27 jours de détention. Il entame à présent un combat administratif pour sa régularisation.Selon Silvia Mintz, les personnes sans papiers peuvent rester en démontrant leur ancrage dans le pays et le soutien qu’elles apportent à leur famille. Autre option: leurs enfants nés aux Etats-Unis, et donc citoyens américains, peuvent, lorsqu’ils atteignent l’âge de 21 ans, obtenir la régularisation de leurs parents.- “Reconnaître leur contribution” -Les personnes en situation irrégulière ont payé près de 97 milliards de dollars d’impôts en 2022, selon les estimations de l’organisation Americans for Tax Fairness. Directeur de l’ONG Fiel, qui travaille avec les migrants, César Espinosa pointe ce qu’il considère comme une hypocrisie.”Ils doivent payer énormément d’impôts, mais la loi leur interdit d’en bénéficier”, souligne-t-il, en référence notamment aux systèmes publics d’assistance sociale.Selon le militant, les Américains doivent “reconnaître la contribution des migrants”. Le pays devrait aussi, dit-il, “travailler à une réforme de l’immigration pour que d’autres gens aient accès au rêve américain”. Pendant sa détention, Erik Payán a parfois dormi dans des endroits froids et a attrapé un mauvais rhume. Il est heureux d’avoir retrouvé son magasin, devant lequel ses clients klaxonnent pour fêter son retour.Sa femme est la première à le célébrer, disant avoir perdu ce “goût amer dans la bouche”. “Ils avaient pris le capitaine de mon bateau et j’ai dû ramer seule.”

Famille, impôts, hypothèques: Aux Etats-Unis, ces migrants bien installés face aux expulsions

Fin février, Erik Payán ouvre son petit magasin de pneus à Cleveland, au Texas, comme il le fait depuis des années. Mais cette fois-là, en plein après-midi, la police américaine de l’immigration débarque. Armés et visages couverts, les agents l’emmènent. “Ils m’ont eu”, dit-il ensuite à sa femme Alejandrina Morales au téléphone. Une scène pas inhabituelle aux Etats-Unis, mais sur laquelle les lumières se braquent davantage désormais avec Donald Trump à la tête du pays, le président républicain brandissant une rhétorique et une politique antimigrants particulièrement violente.”J’ai comme un goût amer dans la bouche”, confie Alejandrina Morales. “J’ai pleuré, mais pleurer n’allait pas servir à grand-chose”, continue cette femme de 55 ans qui aide son mari dans le magasin.”Je vais me battre, je vais défendre mon mari”, se souvient-elle avoir pensé. Depuis, elle a, comme d’autres, partagé leur histoire sur les réseaux sociaux. Et, avec l’aide d’une avocate, Erik Payán a été libéré.Le gouvernement affirme vouloir faire la chasse aux “criminels” issus des gangs d’Amérique latine, mais il évoque rarement le cas de nombreux travailleurs ordinaires comme Erik Payán. Ce Mexicain de 51 ans en a passé 20 aux Etats-Unis. D’abord arrivé en toute légalité, il est resté en dépit de l’expiration de son visa de travail, installé dans le sud du Texas avec sa femme et ses trois filles, la dernière étant née sur le sol américain.Principal soutien financier de la famille, Erik Payán détient une licence pour son magasin, paie des impôts et même une hypothèque, comme beaucoup d’Américains, mais aussi d’immigrés. – “Le juge qui décide” -Les derniers chiffres officiels évaluaient à environ 11 millions le nombre de personnes sans papiers aux Etats-Unis en 2022. Ce nombre avoisinerait désormais les 14 millions, selon un rapport publié en février par l’ONG Migration Policy Institute.Depuis sa campagne, Donald Trump promet des expulsions rapides et massives. Mais l’avocate spécialisée Silvia Mintz rappelle que la loi américaine ne fonctionne pas ainsi.”Toute personne se trouvant aux Etats-Unis a droit à un procès équitable et c’est le juge qui décide si elle doit être détenue ou expulsée. Le plus important est que les gens sachent qu’ils ont plusieurs options”, explique la juriste. Avec un dossier solide, elle a réussi à faire libérer Erik Payán sous caution, après 27 jours de détention. Il entame à présent un combat administratif pour sa régularisation.Selon Silvia Mintz, les personnes sans papiers peuvent rester en démontrant leur ancrage dans le pays et le soutien qu’elles apportent à leur famille. Autre option: leurs enfants nés aux Etats-Unis, et donc citoyens américains, peuvent, lorsqu’ils atteignent l’âge de 21 ans, obtenir la régularisation de leurs parents.- “Reconnaître leur contribution” -Les personnes en situation irrégulière ont payé près de 97 milliards de dollars d’impôts en 2022, selon les estimations de l’organisation Americans for Tax Fairness. Directeur de l’ONG Fiel, qui travaille avec les migrants, César Espinosa pointe ce qu’il considère comme une hypocrisie.”Ils doivent payer énormément d’impôts, mais la loi leur interdit d’en bénéficier”, souligne-t-il, en référence notamment aux systèmes publics d’assistance sociale.Selon le militant, les Américains doivent “reconnaître la contribution des migrants”. Le pays devrait aussi, dit-il, “travailler à une réforme de l’immigration pour que d’autres gens aient accès au rêve américain”. Pendant sa détention, Erik Payán a parfois dormi dans des endroits froids et a attrapé un mauvais rhume. Il est heureux d’avoir retrouvé son magasin, devant lequel ses clients klaxonnent pour fêter son retour.Sa femme est la première à le célébrer, disant avoir perdu ce “goût amer dans la bouche”. “Ils avaient pris le capitaine de mon bateau et j’ai dû ramer seule.”

Scientists explain why Myanmar quake was so deadly

Experts say that the devastating earthquake in Myanmar on Friday was likely the strongest to hit the country in decades, with disaster modelling suggesting thousands could be dead.Automatic assessments from the United States Geological Survey (USGS) said the shallow 7.7-magnitude quake northwest of the central Myanmar city of Sagaing triggered a red alert for shaking-related fatalities and economic losses.”High casualties and extensive damage are probable and the disaster is likely widespread,” it said, locating the epicentre near the central Myanmar city of Mandalay, home to more than a million people.Myanmar’s ruling junta said on Saturday morning that the number killed had passed 1,000, with more than 2,000 injured.However, the USGS analysis said there was a 35 percent chance that possible fatalities could be in the range of 10,000-100,000 people.The USGS offered a similar likelihood that the financial damage could total tens of thousands of millions of dollars, warning that it might exceed the GDP of Myanmar.Weak infrastructure will complicate relief efforts in the isolated, military-ruled state, where rescue services and the healthcare system have already been ravaged by four years of civil war sparked by a military coup in 2021.- Dangerous fault -Bill McGuire, emeritus professor of geophysical and climate hazards at University College London (UCL), said it was “probably the biggest earthquake on the Myanmar mainland in three-quarters of a century”.A 6.7-magnitude aftershock struck minutes after the first and McGuire warned that “more can be expected”.Rebecca Bell, a tectonics expert at Imperial College London (ICL), suggested it was a side-to-side “strike-slip” of the Sagaing Fault.This is where the Indian tectonic plate, to the west, meets the Sunda plate that forms much of Southeast Asia — a fault similar in scale and movement to the San Andreas Fault in California.”The Sagaing fault is very long, 1,200 kilometres (745 miles), and very straight,” Bell said. “The straight nature means earthquakes can rupture over large areas — and the larger the area of the fault that slips, the larger the earthquake.”Earthquakes in such cases can be “particularly destructive”, Bell added, explaining that since the quake takes place at a shallow depth, its seismic energy has dissipated little by the time it reaches populated areas above.That causes “a lot of shaking at the surface”, Bell said.- Building boom -Myanmar has been hit by powerful quakes in the past.There have been more than 14 earthquakes with a magnitude of 6 or above in the past century, including a magnitude 6.8 earthquake near Mandalay in 1956, said Brian Baptie, a seismologist with the British Geological Survey.Ian Watkinson, from the department of earth sciences at Royal Holloway University of London, said what had changed in recent decades was the “boom in high-rise buildings constructed from reinforced concrete”.Myanmar has been riven by years of conflict and there is a low level of building design enforcement. “Critically, during all previous magnitude 7 or larger earthquakes along the Sagaing Fault, Myanmar was relatively undeveloped, with mostly low-rise timber-framed buildings and brick-built religious monuments,” Watkinson said. “Today’s earthquake is the first test of modern Myanmar’s infrastructure against a large, shallow-focus earthquake close to its major cities.”Baptie said that at least 2.8 million people in Myanmar were in hard-hit areas where most lived in buildings “constructed from timber and unreinforced brick masonry” that are vulnerable to earthquake shaking.”The usual mantra is that ‘earthquakes don’t kill people; collapsing infrastructure does’,” said Ilan Kelman, an expert in disaster reduction at UCL.”Governments are responsible for planning regulations and building codes. This disaster exposes what governments of Burma/Myanmar failed to do long before the earthquake, which would have saved lives during the shaking.”- Skyscraper checks -Strong tremors also rocked neighbouring Thailand, where a 30-storey skyscraper under construction was reduced to a pile of dusty concrete, trapping workers in the debris.Christian Malaga-Chuquitaype, from ICL’s civil and environmental engineering department, said the nature of the ground in Bangkok contributed to the impact on the city, despite being some 1,000 kilometres (620 miles) from the epicentre in Myanmar. “Even though Bangkok is far from active faults, its soft soil amplifies the shaking,” he said. “This affects especially tall buildings during distant earthquakes.” Malaga-Chuquitaype said the construction techniques in Bangkok favouring “flat slabs” — where floors are held only by columns without using strengthening beams, like a table supported only by legs — were a “problematic design”.He said that initial video analysis of the collapsed tower block in Bangkok suggested this type of construction technique had been used.”It performs poorly during earthquakes, often failing in a brittle and sudden (almost explosive) manner,” he said.Roberto Gentile, a catastrophe risk modelling expert from UCL, said the “dramatic collapse” of the Bangkok tower block meant that “other tall buildings in the city may require a thorough assessment”.Bangkok city authorities said they will deploy more than 100 engineers to inspect buildings for safety after receiving more than 2,000 reports of damage.

Menacés par Trump, les ouvriers canadiens de l’automobile déterminés à se battre pour leurs emplois

Fini l’effroi, la stupeur. Les ouvriers canadiens de l’automobile n’en peuvent plus des menaces américaines sur leur secteur et sont maintenant décidés à ne rien lâcher et à se battre pour leurs emplois.Le déplacement des postes et des usines aux Etats-Unis, en réaction aux droits de douane promis par Donald Trump? “Cela ne va pas arriver”, martèle Jeff Gray, responsable syndical pour les usines de General Motors à Oshawa.Cette ville industrielle, située à quelque 50 kilomètres à l’est de Toronto, a vu son développement étroitement lié depuis près d’un siècle à celui de l’usine locale de la firme américaine.La grande majorité de la filière automobile canadienne est implantée dans cette région du sud de l’Ontario (centre), la plus grande province du pays.Ici, 500.000 emplois dépendent de ce secteur fortement intégré.Alors, tous racontent le coup de massue qui s’est abattu sur la région depuis la première annonce de Donald Trump sur les droits de douane peu après son élection. Car tous les experts prédisent une catastrophe industrielle et des licenciements à la pelle si le président américain met ses menaces à exécution.Mais après des semaines à ronger leur frein, à se sentir “anxieux”, l’atmosphère a changé ces derniers temps, explique Jeff Gray du syndicat Unifor. Les ouvriers en ont “assez d’être provoqués”. “On en a marre d’être menacés. On est déterminés.””Nous allons nous battre. On ne va pas perdre un seul emploi automobile en Ontario”, affirme Jeff Gray d’un ton déterminé, parlant même de stopper physiquement les entreprises automobiles si nécessaire pour les empêcher de retirer des équipements des usines canadiennes.- “Quels sont les plans de Trump?” -Comme de nombreuses industries prises dans la guerre commerciale de Donald Trump, l’avenir du secteur automobile canadien est très incertain.Après l’acier et l’aluminium, le président américain a annoncé mercredi des droits de douane supplémentaires de 25% sur toutes les automobiles et les pièces fabriquées hors des États-Unis, dès le 2 avril prochain.La taxe sur les véhicules assemblés au Canada pourrait en réalité être inférieure, étant donné le processus de fabrication hautement intégré en Amérique du Nord, avec des pièces individuelles traversant plusieurs fois la frontière pendant l’assemblage.En 2023, le Canada a produit plus 1,5 million de véhicules, dont 93% ont été exportés aux États-Unis, pour une valeur totale de 51 milliards de dollars canadiens (32 milliards d’euros), selon des chiffres de l’institut officiel Statistique Canada. “Je ne sais pas quels sont les plans de Trump”, constate Robert Romano, le secrétaire financier du syndicat.”Je ne suis pas sûr qu’il sache lui-même quels sont ses projets avec tout ça… Construire des voitures en Amérique du Nord a toujours été un lien entre les États-Unis et le Canada. Aujourd’hui, cela nous dresse les uns contre les autres”, ajoute-t-il.À son apogée dans les années 1980, l’usine employait 25.000 personnes. L’équipe de hockey locale de la ville de 200.000 habitants s’appelle “The Generals”, en l’honneur de General Motors.Parlant d’une “folie”, Flavio Volpe, le président de la fédération des fabricants de pièces automobiles du Canada (APMA), estime que l’impact de ces taxes sera tel que l’industrie automobile pourrait devoir être mise à l’arrêt complètement pendant plusieurs jours.Jeff Gray, dont l’arrière-grand-père fut l’un des membres fondateurs du syndicat en 1937, l’affirme: personne n’est “intéressé par une nouvelle carrière”.”Nous avons besoin que le gouvernement canadien intervienne et soutienne nos entreprises et nos travailleurs pour s’assurer que ces usines ne disparaissent jamais.”