Turquie: la contestation évolue à l’aube d’une deuxième semaine

La contestation se poursuit mercredi en Turquie, une semaine après l’arrestation du populaire maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan qui a durci le ton face à l’opposition.Le Parti républicain du peuple (CHP), principale force d’opposition qui conviait jusque-là chaque soir des dizaines de milliers de manifestants à se rassembler devant la mairie d’Istanbul, a cessé de le faire et appelé mercredi les Stambouliotes à applaudir, klaxonner ou agiter des drapeaux à leurs fenêtres à 20H30 (17H30 GMT), augurant d’une nouvelle phase dans la contestation.Özgür Özel, le chef du CHP, a en outre appelé à un vaste rassemblement samedi à Istanbul pour soutenir M. Imamoglu, incarcéré pour corruption, et réclamer des élections anticipées.S’en prenant longuement au CHP, auquel appartient le maire emprisonné d’Istanbul, le président Erdogan a suggéré mercredi que de nouvelles enquêtes pour corruption pourraient s’abattre sur le parti.Après cela, “ils n’oseront même pas regarder leurs proches dans les yeux, et encore moins la nation”, a affirmé le chef de l’Etat.”Arrêtez de terroriser les rues”, a lancé M. Erdogan, confronté à une fronde d’une ampleur inédite depuis le mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d’Istanbul, en 2013.- “Alarmant” -Dans la capitale Ankara, où comme à Istanbul les manifestations sont interdites depuis la semaine passée, les mots du président n’ont pas apaisé la fronde.Plusieurs dizaines d’enseignants de la prestigieuse Université technique du Moyen-Orient, historiquement frondeuse, ont protesté mercredi sous les encouragements de leurs étudiants.”Les pressions exercées sur les membres de l’opposition ont atteint un niveau alarmant. De même, la pression exercée par le gouvernement sur les universités, qui dure depuis des années, est devenue plus forte encore avec les récents développements”, a déclaré une enseignante en toge.Des étudiants en médecine de deux grandes universités de la ville, rejoints par des enseignants, ont également protesté main dans la main, selon des images de médias turcs.Ekrem Imamoglu, que le CHP a investi dimanche – jour de son incarcération – candidat à la prochaine présidentielle prévue en 2028, a publié sur X via ses avocats un message en forme de défi au président Erdogan, promettant de “le renvoyer par les urnes”.Dans l’après-midi, le conseil municipal d’Istanbul a élu un maire par intérim, Nuri Aslan, également membre du CHP, semblant éloigner le spectre de la nomination par l’Etat d’un administrateur à la tête de la capitale économique turque.Özgür Özel qui y campait depuis l’arrestation de M. Imamoglu a solennellement quitté les lieux.En une semaine, la police a interpellé à Istanbul et dans plusieurs villes du pays plus de 1.400 personnes accusées d’avoir participé à des rassemblements illégaux, ont annoncé les autorités.Selon l’agence de presse étatique Anadolu, 172 personnes ont été placées en détention à Istanbul ces derniers jours pour provocations et violences ou pour avoir dissimulé leurs visages lors de manifestations.- “Situation gravissime” -Le gouvernement s’en est aussi pris aux journalistes qui couvraient les événements. Le directeur-général de Reporters sans frontières (RSF), Thibaut Bruttin, a appelé Ankara à libérer tous les journalistes arrêtés, dont un photographe de l’AFP. Sept d’entre eux ont été incarcérés.”Ces journalistes n’ont fait que leur travail. Ils n’ont rien à faire devant un tribunal et doivent être absolument remis en liberté”, a-t-il insisté.Le PDG de l’AFP, Fabrice Fries, a appelé la présidence turque à “la libération rapide” de son photographe, placé en détention provisoire.”Yasin Akgül ne manifestait pas, il couvrait comme journaliste l’un des nombreux rassemblements organisés dans le pays depuis le mercredi 19 mars”, a fait valoir M. Fries.La France s’est dite “profondément préoccupée par les informations faisant état de répressions contre les manifestants et les journalistes en Turquie”, selon une source diplomatique à l’AFP.Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est également dit “préoccupé” par le placement en détention des sept journalistes.Le réseau social X a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle turque après une demande des autorités du pays de bloquer plus d’une centaine de comptes critiques du pouvoir.

Scandale de la vidéo intime: un procès requis contre le maire de Saint-Etienne

La menace d’un procès devient plus tangible pour le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau: le parquet de Lyon a requis mercredi son renvoi devant un tribunal pour “chantage” dans le cadre du scandale de la vidéo intime qui secoue la ville depuis 2022.Le parquet a rendu son réquisitoire définitif près de deux ans après la mise en examen de l’édile stéphanois dans ce dossier dit de la “sextape”, a annoncé à l’AFP le procureur de Lyon Thierry Dran.Il demande que le maire soit jugé pour “chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs”, précise le procureur dans son communiqué.Il revient désormais au juge d’instruction, qui a clos son enquête le 12 février, d’ordonner un procès ou non. La défense a jusqu’à la mi-mai pour formuler ses remarques et la décision devrait intervenir dans la foulée, ce qui laisse la porte ouverte à un jugement avant les élections municipales de 2026.L’affaire porte sur une vidéo montrant l’ancien Premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel à Paris en janvier 2015.Gaël Perdriau est soupçonné d’avoir exigé “la loyauté politique” de Gilles Artigues, “des arbitrages électoraux et son absence d’opposition aux décisions du maire” contre la non divulgation de ce film, selon un document judiciaire consulté par l’AFP. Exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, le maire a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner, mais il s’est mis en retrait de ses fonctions à la métropole. Interrogé par l’AFP sur le réquisitoire du parquet, il n’a pas voulu s’exprimer à ce stade.- “Sombre affaire” -L’opposition municipale de gauche a, par la voix de sa tête de file Isabelle Dumestre, espéré qu’un procès se tienne “dans les plus brefs délais” alors que le maire est “de toute évidence déjà en campagne”. Gaël Perdriau n’a pas encore dit s’il briguerait un second mandat, mais l’élue socialiste souhaite que les Stéphanois puissent être “éclairés du verdict de la Justice dans cette sombre affaire” avant le scrutin.”Il faut que les électeurs stéphanois puissent voter l’an prochain en toute connaissance de cause”, a également estimé Me André Buffard, avocat de Gilles Artigues, selon lequel “les magistrats semblent vouloir aller vite”. Dans son réquisitoire, le parquet souhaite que le maire soit jugé avec trois anciens proches, soupçonnés d’avoir organisé le tournage de la sextape.Il requiert le renvoi de son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri sur les mêmes chefs, mais aussi pour “utilisation, conservation ou divulgation d’un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel”.Le parquet demande aussi de juger son ancien adjoint à l’Éducation, Samy Kefi-Jérôme pour “atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistrement pour transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel”.Il souhaite enfin le renvoi notamment pour “complicité de chantage” de l’ex-compagnon de Samy Kefi-Jérôme, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l’affaire à Mediapart en 2022.- “choqué” -En revanche, le parquet requiert un non-lieu contre deux couples à la tête d’associations stéphanoises soupçonnées d’avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie.L’enquête n’a pas permis “de caractériser (…) des charges constitutives de ces infractions”, explique le procureur Thierry Dran. Interrogé par l’AFP, Gilles Rossary-Lenglet a exprimé sa surprise sur ce point. “Je suis choqué que les quatre responsables d’association qui m’ont versé en connaissance de cause 40.000 euros, ce qui me vaut à juste titre des poursuites pour recel de détournement de fonds, soient épargnés par le parquet”.”Le parquet a fait la moitié du chemin”, a pour sa part déclaré l’avocat de Gaël Perdriau, Me Jean-Félix Luciani, pour qui il serait désormais “logique” de supprimer le chef de détournement pour son client aussi.Dans un dossier distinct, Gaël Perdriau a enregistré une satisfaction avec l’annulation mardi par la justice d’une plainte en diffamation portée contre lui par la direction d’un festival d’art burlesque stéphanois, selon les avocats des parties.

Scandale de la vidéo intime: un procès requis contre le maire de Saint-Etienne

La menace d’un procès devient plus tangible pour le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau: le parquet de Lyon a requis mercredi son renvoi devant un tribunal pour “chantage” dans le cadre du scandale de la vidéo intime qui secoue la ville depuis 2022.Le parquet a rendu son réquisitoire définitif près de deux ans après la mise en examen de l’édile stéphanois dans ce dossier dit de la “sextape”, a annoncé à l’AFP le procureur de Lyon Thierry Dran.Il demande que le maire soit jugé pour “chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs”, précise le procureur dans son communiqué.Il revient désormais au juge d’instruction, qui a clos son enquête le 12 février, d’ordonner un procès ou non. La défense a jusqu’à la mi-mai pour formuler ses remarques et la décision devrait intervenir dans la foulée, ce qui laisse la porte ouverte à un jugement avant les élections municipales de 2026.L’affaire porte sur une vidéo montrant l’ancien Premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel à Paris en janvier 2015.Gaël Perdriau est soupçonné d’avoir exigé “la loyauté politique” de Gilles Artigues, “des arbitrages électoraux et son absence d’opposition aux décisions du maire” contre la non divulgation de ce film, selon un document judiciaire consulté par l’AFP. Exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, le maire a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner, mais il s’est mis en retrait de ses fonctions à la métropole. Interrogé par l’AFP sur le réquisitoire du parquet, il n’a pas voulu s’exprimer à ce stade.- “Sombre affaire” -L’opposition municipale de gauche a, par la voix de sa tête de file Isabelle Dumestre, espéré qu’un procès se tienne “dans les plus brefs délais” alors que le maire est “de toute évidence déjà en campagne”. Gaël Perdriau n’a pas encore dit s’il briguerait un second mandat, mais l’élue socialiste souhaite que les Stéphanois puissent être “éclairés du verdict de la Justice dans cette sombre affaire” avant le scrutin.”Il faut que les électeurs stéphanois puissent voter l’an prochain en toute connaissance de cause”, a également estimé Me André Buffard, avocat de Gilles Artigues, selon lequel “les magistrats semblent vouloir aller vite”. Dans son réquisitoire, le parquet souhaite que le maire soit jugé avec trois anciens proches, soupçonnés d’avoir organisé le tournage de la sextape.Il requiert le renvoi de son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri sur les mêmes chefs, mais aussi pour “utilisation, conservation ou divulgation d’un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel”.Le parquet demande aussi de juger son ancien adjoint à l’Éducation, Samy Kefi-Jérôme pour “atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistrement pour transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel”.Il souhaite enfin le renvoi notamment pour “complicité de chantage” de l’ex-compagnon de Samy Kefi-Jérôme, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l’affaire à Mediapart en 2022.- “choqué” -En revanche, le parquet requiert un non-lieu contre deux couples à la tête d’associations stéphanoises soupçonnées d’avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie.L’enquête n’a pas permis “de caractériser (…) des charges constitutives de ces infractions”, explique le procureur Thierry Dran. Interrogé par l’AFP, Gilles Rossary-Lenglet a exprimé sa surprise sur ce point. “Je suis choqué que les quatre responsables d’association qui m’ont versé en connaissance de cause 40.000 euros, ce qui me vaut à juste titre des poursuites pour recel de détournement de fonds, soient épargnés par le parquet”.”Le parquet a fait la moitié du chemin”, a pour sa part déclaré l’avocat de Gaël Perdriau, Me Jean-Félix Luciani, pour qui il serait désormais “logique” de supprimer le chef de détournement pour son client aussi.Dans un dossier distinct, Gaël Perdriau a enregistré une satisfaction avec l’annulation mardi par la justice d’une plainte en diffamation portée contre lui par la direction d’un festival d’art burlesque stéphanois, selon les avocats des parties.

De Kock fireworks see Kolkata thrash Rajasthan in IPL

South Africa’s Quinton de Kock struck an unbeaten 97 as holders Kolkata Knight Riders registered their first win of the IPL season with an eight-wicket hammering of Rajasthan Royals on Wednesday.Spinners Moeen Ali and Varun Chakravarthy combined to help restrict Rajasthan to 151-9 after KKR elected to field first in Guwahati.De Kock bossed the chase with his 61-ball innings laced with eight fours and six sixes as Kolkata achieved their target with 15 balls to spare.De Kock, who has retired from Tests and one-day international cricket for South Africa and whose T20 international future remains uncertain, showed no signs of rustiness.”To be fair, haven’t felt any challenges yet,” De Kock said.”Have had three months off which felt nice. Had about a 10-day build-up to this season. Only my second game here, just taking it as I see it.”Kolkata signed De Kock in November’s auction after he was released by Lucknow Super Giants.He handed his team a quick start, hitting two fours but then lost opening partner Moeen, run out for five.Skipper Ajinkya Rahane fell after a brisk 18 but De Kock stood firm and along with impact substitute Angkrish Raghuvanshi, who made 22, steered the team home in an unbeaten stand of 83.De Kock finished with a six off Jofra Archer as Kolkata bounced back from their opening loss to Royal Challengers Bengaluru.Rajasthan suffered their second straight loss.Earlier, Kolkata fast bowler Vaibhav Arora dismissed Sanju Samson, bowled for 13, and Chakravarthy and Moeen soon took two wickets each.Wicketkeeper Samson is Rajasthan’s regular captain but has been forced to play only as a batter in the first three matches due to an injury.Chakravarthy, who starred in India’s recent Champions Trophy triumph, got stand-in-skipper Riyan Parag out caught behind for 25.Former England all-rounder Moeen, in for the unwell Sunil Narine, stifled the opposition with his off-spin and was rewarded with the wicket of Yashasvi Jaiswal for 29.The 37-year-old and Chakravarthy both struck again as Rajasthan slipped to 82-5 in 11 overs.Wickets kept tumbling for Rajasthan and despite wicketkeeper-batsman Dhruv Jurel’s 33 and 16 from Archer, they settled for a below-par total.”I think 170 was a reasonable score but we fell short by 20 runs,” said Parag. “The plan was to get Quinny out early but he didn’t so we shifted to containing them in the middle overs.”Arora and fellow quick Harshit Rana also took two wickets each.Kolkata, under Shreyas Iyer who is now Punjab Kings captain after a $3.17 million move in the auction, won their third IPL title last year.

Pierre Palmade dans l’attente, sa libération sous bracelet électronique en suspens

Pierre Palmade reste en prison pour l’heure: incarcéré depuis décembre après un grave accident routier provoqué sous l’emprise de stupéfiants, l’humoriste a obtenu mercredi l’aménagement de sa peine sous bracelet électronique mais le parquet de Bordeaux a aussitôt déposé un appel suspensif.Après trois mois passés au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, proche de son domicile bordelais, le comédien condamné à cinq ans de prison dont deux ferme avait sollicité le 11 mars un aménagement de sa peine, nouvel épisode procédural dans ce dossier ultramédiatisé.Mais si le tribunal de l’application des peines de Bordeaux a validé mercredi une libération sous bracelet électronique, fixant même à mercredi prochain sa date de sortie, le parquet a aussitôt déposé un recours qui suspend cette décision.”Le procureur de la République (…) a formé ce même jour appel de cette décision, en particulier au regard des modalités horaires de l’aménagement accordé. Formé dans les 24 heures de la notification, cet appel est suspensif”, a écrit le parquet dans un communiqué.Le dossier doit désormais être examiné par la chambre de l’application des peines de la cour d’appel ou son président, au plus tard dans les deux mois suivant l’appel du parquet.Le ministère public avait demandé “des horaires très stricts” et le tribunal, dans sa décision, a fixé “des horaires un peu moins stricts”, mais “à quelques heures près” seulement, s’étonne une source dans l’entourage de Pierre Palmade, tout en disant avoir bon espoir que le comédien obtienne gain de cause en appel.- “Prêt à respecter tout horaire” -L’humoriste “était prêt à respecter tout horaire qu’on lui imposerait”, a précisé cette source à l’AFP, soulignant que l’aménagement demandé devait notamment lui permettre de se rendre à l’hôpital pour recevoir des soins.Pierre Palmade, qui a fêté dimanche son 57e anniversaire dans sa cellule, purge actuellement une peine d’emprisonnement prononcée en novembre par le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne).Il a été reconnu coupable de blessures involontaires sur une famille après la violente collision qu’il a provoquée en février 2023 sur une route de Seine-et-Marne en conduisant sous l’emprise de stupéfiants, après trois jours à consommer des drogues sans dormir.L’accident avait fait trois blessés graves: un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-sÅ“ur de 27 ans, qui avait perdu après le choc le bébé qu’elle attendait.L’intéressé n’a pas fait appel du jugement, le rendant définitif. Il a été écroué le 9 décembre dans la banlieue de Bordeaux.Ce dossier retentissant avait entraîné une cascade de révélations dans la presse sur les addictions de Pierre Palmade (alcool, stupéfiants, “chemsex”) et mis au jour sa face sombre. Apparaissant très marqué à son procès en novembre, visage livide, l’humoriste avait demandé pardon aux victimes à la barre.Pierre Palmade “a droit, comme tout justiciable, aux dispositifs prévus par la loi lorsqu’il en remplit les conditions”, a sobrement réagi mercredi auprès de l’AFP Me Mourad Battikh, avocat des parties civiles lors du procès correctionnel.”Cela ne minimise en rien la douleur des victimes, qui vivent encore avec les séquelles de ce drame. Mon rôle reste de veiller à ce que cette souffrance soit entendue et reconnue”, a-t-il fait valoir.

Assistants parlementaires du RN: Bardella visé par une plainte

Une association anticorruption a annoncé mercredi avoir déposé plainte contre le président du RN Jordan Bardella qu’elle accuse d’avoir occupé un emploi fictif d’assistant parlementaire européen, dans cette affaire dans laquelle Marine Le Pen connaîtra son jugement lundi.L’objectif de cette plainte par l’association de défense écologiste de la démocratie et des libertés (Adelibe) est “d’interrompre le délai de prescription” à l’encontre de Jordan Bardella, a relevé l’avocat de l’association Jéremy Afane-Jacquart, mercredi, lors d’une conférence de presse.Le président du RN n’a jusqu’ici jamais été inquiété dans cette affaire qui empoisonne son parti depuis des années. Selon l’accusation, les assistants parlementaires étaient rémunérés par des fonds européens mais travaillaient au moins partiellement pour le parti.La plainte de l’Adelibe vise aussi Jean-François Jalkh, l’eurodéputé dont Jordan Bardella a été, pendant quatre mois et demi en 2015, l’assistant parlementaire.Contrairement à Jordan Bardella, Jean-François Jalkh était déjà visé dans le procès des assistants RN, mais le tribunal, à l’ouverture des débats, avait ordonné la disjonction de son cas au vu de son état de santé qui ne lui permettait ni “d’être présent” ni de “préparer sa défense”. L’association les accuse de détournement de fonds publics et recel, faux et usage ainsi qu’escroquerie, d’après cette plainte, déposée mardi. Sollicité, le parquet de Paris n’a pas répondu mercredi.En 2018, celui-ci “a possiblement été trompé par les manÅ“uvres qui ont été commises, croyant qu’effectivement un travail avait bien été accompli par Jordan Bardella au Parlement européen”, a commenté Me Jéremy Afane-Jacquart. La présidente d’Adelibe, la députée écologiste Léa Balage El Mariky, a demandé qu’un agenda, qui d’après un article de Libération de septembre 2024, aurait été “rempli à la main” et antidaté par Jordan Bardella “dans le but de fabriquer de fausses preuves de travail”, soit examiné par la justice.M. Bardella avait alors dénoncé une “grossière tentative de déstabilisation”.Un an plus tôt, le quotidien l’avait qualifié d'”assistant parlementaire fantôme” qui serait passé entre les mailles de la justice. Le président du RN avait attaqué le journal en diffamation mais a perdu vendredi son procès.Marine Le Pen sera fixée lundi prochain sur son sort. L’accusation a requis à l’encontre de la cheffe de file de l’extrême droite une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux fermes (une peine aménageable), et 300.000 euros d’amende.

30 ans de prison requis contre le compagnon d’Aurélie Langelin, accusé de l’avoir tuée

Trente ans de réclusion criminelle ont été requis mercredi devant la cour d’assises du Nord contre le compagnon d’Aurélie Langelin, décédée en mai 2021 à Douai (Nord) des suites de violences, après avoir déposé plusieurs plaintes contre lui.L’avocat général a estimé, lors de ses réquisitions, que ce meurtre était l’aboutissement d’un “long processus de destruction” de la victime. L’accusé “a tabassé Aurélie jusqu’à ce que mort s’ensuive”, a-t-il affirmé. L’accusé, qui a refusé de comparaître pendant l’essentiel des débats, n’a pas assisté aux réquisitions.Aurélie Langelin, 33 ans, mère d’une adolescente de 14 ans, est morte dans la nuit du 30 au 31 mai 2021 au domicile de son concubin, où elle résidait régulièrement.Les experts ont relevé sur son corps plus d’une centaine de lésions traumatiques et un grave traumatisme crânien “nécessairement” causé par des violences commises par un tiers, selon l’enquête. Quelques heures avant le drame, des policiers étaient intervenus pour un “différend de voisinage” au domicile de l’accusé. Ils avaient constaté qu’Aurélie Langelin avait un hématome à l’oeil, mais la jeune femme avait nié toute violence. “On ne demande pas à une femme victime de violences conjugales si elle est victime alors qu’elle est à côté de son agresseur”, a regretté dans sa plaidoirie l’avocat de la famille, Me Damien Legrand.Après ce drame, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), qui a conclu à l’absence de faute des services de police. La famille de la victime avait porté plainte pour non-assistance à personne en péril contre quatre policiers intervenus une première fois le soir du drame, mais cette procédure a été classée sans suite, selon les avocats de la famille et de l’accusé.Âgé de 42 ans, l’accusé conteste les faits qui lui sont reprochés. Lors de l’enquête, il a affirmé que la victime était “saoule”, qu’elle était tombée à de nombreuses reprises et s’était auto-infligée ses blessures. “Je défends un homme qui nie les faits depuis le premier jour avec véhémence”, a plaidé l’avocat de l’accusé, Me Pierre-Jean Gribouva, qui a demandé son acquittement. L’accusé avait déjà été poursuivi fin 2018 pour des violences envers la victime. Il avait cependant été relaxé après que celle-ci eut retiré ses accusations.Peu de temps avant sa mort, Aurélie Langelin avait déposé une nouvelle plainte pour “menaces de mort”, dans un contexte de séparation, qui a conduit au renvoi de l’accusé devant le tribunal correctionnel de Douai en avril.

Le Parlement estonien donne son feu vert à la limitation du droit de vote des résidents russes

Le Parlement estonien a donné mercredi son feu vert à un projet interdisant aux citoyens non-européens de participer aux élections locales, une mesure qui vise en particulier la forte minorité russe.Les députés ont adopté un amendement constitutionnel en vertu duquel “le droit de vote aux élections locales” sera “révoqué pour les ressortissants de pays tiers résidant en Estonie”, selon un communiqué du Parlement. Cette mesure, si elle est validée par le président Alar Karis qui a, par le passé, exprimé des réserves, concernera au premier chef 80.000 citoyens russes vivant dans cette ancienne république soviétique voisine de la Russie ayant recouvré son indépendance en 1991.Cette disposition, votée à une large majorité, 93 voix pour et sept contre, fait écho aux préoccupations grandissantes de sécurité dans cet Etat balte depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.De crainte d’ingérences étrangères, diverses forces politiques estoniennes ont proposé d’exclure des élections les Russes et les Bélarusses mais aussi des apatrides (ils sont 60.000 au total) vivant en Estonie, qui compte 1,3 million d’habitants.”Merci! C’est une victoire pour nous tous”, a déclaré le Premier ministre estonien après le vote. “Les décisions dans notre vie locale ne seront pas prises par les citoyens des Etats agresseurs mais nous déciderons nous-mêmes sur notre terre”, a écrit Kristen Michal, qualifiant la décision prise d'”importante”.Mais la maire de Narva, ville à majorité russophone située à la frontière avec la Russie, a déploré la décision des parlementaires.”Le pays est divisé: vous, les Estoniens, et nous, les Russes, en qui les Estoniens n’ont pas confiance”, a déclaré Katri Raik au site d’information Delfi.”La citoyenneté ou l’appartenance ethnique ne fait pas de quiconque une menace pour la sécurité”, a-t-elle affirmé. Alexandre, un étudiant russophone de Narva, a qualifié la décision “d’étrange”. “Mes parents, par exemple, ont des passeports russes. Ils vivent ici depuis de nombreuses années, ils travaillent également ici, ils paient des impôts (…) Pourquoi ne peuvent-ils pas décider?”, a-t-il déclaré à l’AFP. – Droits fondamentaux -Les résidents permanents de l’Estonie ont actuellement le droit constitutionnel de voter aux élections locales, mais pas aux élections législatives.”Si la Russie avait été, de notre point de vue, sensée, personne n’aurait initié cela”, a déclaré avant le vote Rein Toomla, un analyste politique de l’Institut Johan Skytte.”C’est très clairement (une démarche) contre la Russie et, d’une certaine manière, les citoyens russes vivant en Estonie en sont victimes parce que la Russie a agi de la sorte, non pas eux”, a-t-il dit à l’AFP.Le président Karis a quant à lui émis des doutes sur ce texte. “Les restrictions des droits fondamentaux qui ne sont pas étayées par des arguments convaincants compromettent notre statut international d’État de droit et, partant, notre sécurité”, avait-il ainsi dit en février. Les relations entre Moscou et les trois capitales baltes, Tallinn, Riga et Vilnius, ne cessent de se détériorer depuis longtemps, au gré des tensions grandissantes entre la Russie et les Occidentaux. Tant l’Estonie que la Lettonie ont d’importantes minorités russophones qui demeurent parfois en désaccord avec les gouvernements nationaux, suscitant l’inquiétude que Moscou puisse chercher à exploiter ces différences pour déstabiliser ces pays, membres à la fois de l’UE et de l’Otan. – Ambitions impérialistes -L’Estonie a annoncé ce mois-ci qu’elle augmenterait ses dépenses de défense l’année prochaine pour les faire passer à “au moins” 5% du PIB, évoquant la menace que fait, selon elle, peser la Russie voisine. “La Russie n’a pas changé ses objectifs et ses ambitions impérialistes. C’est une menace réelle pour à la fois l’Europe et l’Otan”, a récemment estimé M. Michal. Selon lui, “les citoyens russes et bélarusses voient ce que la Russie fait en Ukraine (…) d’une manière différente de celle des citoyens estoniens”. “Si une personne souhaite être un citoyen de la Russie (…), elle ne doit pas s’attendre à participer à la discussion sur l’Estonie”, a-t-il souligné auprès du média public ERR en janvier.Le débat sur les droits de vote n’est que le dernier en date d’une série d’actes symbolisant la rupture des liens avec Moscou.Les pays baltes ont notamment décidé, en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, d’enlever et de démolir certains monuments de l’ère soviétique.L’ancienne responsable estonienne et actuelle cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas figure depuis sur une liste russe des personnes recherchées pour son soutien à la destruction de statues datant de l’URSS.Lorsque l’Estonie a obtenu son indépendance de l’Union soviétique, environ un tiers de ses habitants étaient des russophones dont les familles avaient émigré d’autres républiques soviétiques. Ils n’ont pas obtenu la citoyenneté en raison d’un manque de liens de sang avec l’Estonie. Pour obtenir la citoyenneté de ce pays, il faut aussi passer un test sur la connaissance de la langue estonienne.Â