RDC: meeting du M23 à Goma, les forces congolaises acculées dans l’est

Le M23 a assuré vouloir “libérer tout le Congo” lors de son premier meeting jeudi à Goma, ville conquise au prix de plusieurs milliers de morts, au moment où les forces congolaises sont acculées par l’avancée du groupe armé et ses alliés rwandais dans l’est de la RDC.Après s’être emparés la semaine dernière de la capitale de la province du Nord-Kivu, le M23 et les troupes rwandaises ont lancé mercredi une nouvelle offensive dans la province voisine du Sud-Kivu et conquis la cité minière, Nyabibwe à environ 100 km du chef-lieu Bukavu et 70km de son aéroport.Le M23 a ainsi rompu un cessez-le-feu qu’il avait lui-même décrété “pour des raisons humanitaires” à partir de mardi, après des combats à Goma qui ont fait au moins 2.900 morts, selon un bilan de l’ONU risquant encore de s’alourdir.Le groupe armé avait aussi affirmé n’avoir “aucune intention de prendre le contrôle” de Bukavu “ou d’autres localités”.Selon des sources humanitaires et locales jeudi, les forces congolaises (FARDC) se préparent à une attaque sur Kavumu, où se trouve l’aéroport provincial.Du matériel et des hommes sont en cours d’évacuation avant d’être pris au piège par l’avancée du M23 et son allié rwandais, ont-elles ajouté.La prise de Kavumu, dernier verrou avant la capitale provinciale, marquerait un nouveau revers pour les FARDC et Kinshasa.”On veut libérer tout le Congo”, a lancé à Goma le chef de la plateforme politico-militaire dont le M23 fait partie, Corneille Nangaa, devant des dizaines de milliers d’habitants convoqués dans un stade.”Va à Kinshasa! Va à Kinshasa!”, la capitale située à l’autre bout de cet immense pays grand comme quatre fois la France, ont scandé des jeunes. Des hommes étaient passés mercredi dans les rues de Goma, cité d’un million d’habitants, signalant par hauts-parleurs que la présence à ce premier meeting était obligatoire. Sur requête du M23, les commerces sont restés fermés jeudi.- mandat d’arrêt -Corneille Nangaa a réclamé une minute de silence pour les victimes des combats avant d’assurer que le groupe armé allait “chasser” le président congolais Tshisekedi. “On va mettre en place une police nationale, une administration et une justice”, a-t-il assuré.  Certains dans la foule arboraient des tee-shirts portant l’inscription “Gouverner autrement le Nord-Kivu”.La RDC a lancé mercredi un mandat d’arrêt international à l’encontre de Corneille Nangaa, selon un document judiciaire communiqué à la presse.En plus de trois ans de conflit, l’armée congolaise, réputée mal formée et minée par la corruption, n’a cessé de reculer dans l’est du pays, riche en ressources naturelles.La communauté internationale et des pays médiateurs comme l’Angola et le Kenya tentent de trouver une issue diplomatique à la crise, craignant un embrasement régional.Kinshasa a exhorté la communauté internationale à sanctionner Kigali, sans effet à ce stade.”Nous voyons beaucoup de déclarations mais nous ne voyons pas d’actions”, a déploré mercredi la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, après une entrevue à Bruxelles avec son homologue belge Maxime Prévot.Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doivent participer samedi à Dar es Salaam à un sommet extraordinaire conjoint de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).M. Kagame a déclaré mercredi avoir convenu avec le président du Conseil européen Antonio Costa de la nécessité d’une “désescalade”.Le Malawi a ordonné à ses troupes présentes au sein d’une mission des pays d’Afrique australe de se préparer à se retirer, une décision visant à permettre “les négociations prévues en vue d’une paix durable”, selon la présidence.Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit par ailleurs se réunir en urgence vendredi, à la demande de Kinshasa, pour évoquer la crise.Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, a pour sa part assuré mercredi “suivre de près” la situation en RDC, où les informations faisant état d’exactions, de pillages et de viols se multiplient.

Après des mois de débats, le programme d’éducation à la sexualité publié

Épilogue de longs mois de débats ponctués de vives oppositions, le premier programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle a été officiellement publié jeudi, pour une mise en Å“uvre en septembre 2025 dans les écoles, collèges et lycées.Contesté par une partie de la droite et les milieux conservateurs, ce programme sensible, qui a fait l’objet de concertations depuis mars 2024, a été publié au Bulletin officiel de l’Éducation nationale. Il prévoit “au moins trois séances annuelles spécifiques obligatoires” dans l’ensemble des écoles, collèges et lycées, publics comme privés sous contrat. Ces séances étaient jusque là théoriquement imposées par la loi depuis 2001, mais étaient de fait peu réalisées. Convaincu de leur nécessité, l’ex-ministre de l’Éducation Pap Ndiaye avait annoncé la relance de ce chantier en septembre 2022 puis saisi en juin 2023 l’instance chargée des programmes.Publiée plus d’un an et demi après, la version finale a été élaborée avec “l’idée d’avoir un programme équilibré, qui s’appuie sur une expertise scientifique au sens large du terme et qui a fait l’objet d’une concertation qui a duré dans le temps”, a souligné le ministère de l’Éducation. Il a fait part de son “soutien inconditionnel contre toute forme de pression et de contestation dont pourrait faire l’objet cet enseignement”. Ce programme prévoit d’abord une “éducation à la vie affective et relationnelle” pour l’école maternelle et l’école élémentaire puis à “la vie affective et relationnelle et à la sexualité” au collège et au lycée.- “Soulagés” -Sa publication “vient asseoir de façon essentielle le travail et l’engagement de toute la communauté éducative en faveur de l’éducation et du respect de nos jeunes”, s’est réjouie Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa. “Nous sommes extrêmement soulagés que ce programme soit sorti”, a renchéri Guislaine David, secrétaire générale de la FSU Snuipp, principal syndicat du premier degré. Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc, il est “équilibré et protecteur pour les collègues”, même si, a-t-il regretté, “il n’y a toujours pas les heures pour l’enseigner”. Le programme ne précise pas, pour les collèges et lycées, quels professeurs doivent assurer ces séances. Il évoque la “co-responsabilité” entre les personnels enseignants et de santé, la “collégialité” dans l’organisation et la possibilité d’intervenants extérieurs.  Après plusieurs réécritures, une étape-clé avait été franchie la semaine dernière avec le vote d’une instance consultative de l’Éducation nationale, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), qui s’était prononcé avec 60 voix pour et 0 contre. Près de 150 amendements avaient été débattus.A l’automne, ce programme avait fait l’objet d’une fronde de la part d’associations conservatrices, puis de responsables politiques, dénonçant notamment la présence d’une “théorie du genre”. Le terme d'”identité du genre”, qui avait fait polémique, figure dans la dernière version, mais avec moins d’occurrences que dans des versions précédentes, et n’apparaît qu’à partir de la troisième. Le SE Unsa a cependant regretté “le retrait du terme +transphobie+”, estimant que “rien n’apaisera jamais des ultra minorités gênées par le principe du programme lui-même”.- Formations pour les enseignants -Alors que des craintes avaient été exprimées, notamment par l’enseignement catholique, que ce programme veuille “se substituer à la responsabilité éducative des parents”, la version définitive du programme prévoit qu’ils seront “informés des objectifs d’apprentissage annuels de cette éducation”, et qu’elle se fera “en complément du rôle des parents et des familles”.Mais il n’indique plus, comme une précédente version, que les parents seront “informés de la tenue et du contenu” de chacune des “séances obligatoires”.Pour accompagner la mise en Å“uvre de ce programme, des formations seront dispensées, a précisé le ministère de l’Éducation. Des ateliers auront lieu pour deux ou trois référents par circonscription et une personne par collège et par lycée.Un parcours d’auto-formation sera aussi accessible pour les enseignants ou personnels sociaux de santé, une formation renforcée de deux jours proposée aux personnels volontaires, et des contenus publiés pour les enseignants (livret par niveau, exemples de séances…).Pour Guislaine David cependant, sur le volet formation, “on peut avoir des doutes, parce que les moyens ne sont pas abondés en conséquence”.

Israël dit préparer un plan pour un départ de Gaza des Palestiniens “qui le souhaitent”

Israël a dit jeudi lancer des préparatifs en vue d’un départ de la bande de Gaza des habitants “qui le souhaitent”, après la proposition du président Donald Trump d’une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et d’un déplacement de sa population. L’annonce du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, survient alors que l’idée lancée par M. Trump a levé un tollé international, l’ONU mettant notamment en garde contre tout “nettoyage ethnique”. M. Katz a dit avoir “ordonné à l’armée israélienne de préparer un plan qui permettra à tout Gazaoui le souhaitant de partir vers n’importe quel endroit du monde qui accepte de l’accueillir”.  Le plan, a-t-il ajouté, comprendra “des options de sortie” terrestres et “des dispositions spéciales pour les sorties par voie maritime et aérienne”. Les quelque 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza ne peuvent actuellement pas quitter le territoire, assiégé par Israël et largement détruit par la guerre contre le Hamas, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien du 7 octobre 2023. Une trêve est entrée en vigueur le 19 janvier.M. Trump a lancé mardi l’idée d’une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et répété que sa population pouvait être déplacée vers l’Egypte et la Jordanie voisines – qui ont catégoriquement rejeté cette option – après une rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. L’administration américaine s’est ensuite efforcée de nuancer, le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, affirmant que tout transfert des Gazaouis serait temporaire. Mais Donald Trump a insisté jeudi: la bande de Gaza sera “remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats”, a-t-il écrit sur son réseau social, ajoutant que les Palestiniens “auraient déjà été réinstallés (…) dans la région”. “Aucun soldat américain” ne sera nécessaire pour ce faire, a-t-il assuré.- “Idée remarquable” -Sur la chaîne Fox News, M. Netanyahu a qualifié l’idée de M. Trump de “remarquable”, estimant qu’elle devait être “examinée (…) et réalisée”. Il a laissé entendre que le déplacement des Gazaouis pourrait être temporaire. Son allié d’extrême droite, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’est réjoui que l’armée se prépare “à jouer son rôle dans le plan de migration” des Gazaouis “vers les pays d’accueil”. Le Hamas a de son côté accusé M. Trump de “jeter de l’huile sur le feu”, et son rival, le président palestinien Mahmoud Abbas, a opposé une fin de recevoir catégorique à sa proposition.  “Il est essentiel d’éviter toute forme de nettoyage ethnique”, a haussé le ton le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. – “Trump peut rêver” -Dans la bande de Gaza, beaucoup d’habitants excluent tout départ. “Trump peut rêver s’il pense pouvoir nous déplacer ou nous expulser (…) même si nous devons mourir, nous tiendrons bon”, lance Samiha Zaher, 68 ans, déplacée de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza. Mais pour Kfir Dekel, un Israélien de 48 ans habitant près de Gaza, “le plan de Trump a du sens. Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu’il y a des gens”. “Laissons les partir et construire leur vie ailleurs”.Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron ont averti que tout “déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie occupée serait inacceptable”. La Jordanie, qui accueille déjà 2,3 millions de réfugiés palestiniens, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Ligue arabe ont également rejeté le plan américain, de même que l’Union européenne.Les annonces de Donald Trump éloignent, selon les experts, la perspective d’une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, à laquelle pousse pourtant le président américain. L’Iran a de son côté jugé jeudi “scandaleux” tout “déplacement forcé” des Gazaouis.- Pourparlers sur la suite de la trêve -Dans le même temps, les négociations indirectes ont repris sur la suite, incertaine, du cessez-le-feu à Gaza.  Le Hamas a annoncé mardi que ces pourparlers avaient “commencé”. Israël a indiqué qu’il enverrait “en fin de semaine” une délégation au Qatar, médiateur avec les Etats-Unis et l’Egypte. La première phase de six semaines enclenchée le 19 janvier a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël et le retour de plus d’un demi-million de déplacés dans le nord du territoire.L’aide humanitaire a aussi connu “une augmentation massive” avec l’entrée de “plus de 10.000 camions” à Gaza depuis le début de la trêve, a indiqué jeudi  l’agence de l’aide humanitaire des Nations unies (Ocha). La deuxième phase est censée permettre la libération des derniers otages et mettre fin à la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza.Au total, 251 personnes ont été enlevées le 7-Octobre lors de l’attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 47.583 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Israël dit préparer un plan pour un départ de Gaza des Palestiniens “qui le souhaitent”

Israël a dit jeudi lancer des préparatifs en vue d’un départ de la bande de Gaza des habitants “qui le souhaitent”, après la proposition du président Donald Trump d’une prise de contrôle américaine du territoire palestinien et d’un déplacement de sa population. L’annonce du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, survient alors que l’idée lancée par M. Trump a levé un tollé international, l’ONU mettant notamment en garde contre tout “nettoyage ethnique”. M. Katz a dit avoir “ordonné à l’armée israélienne de préparer un plan qui permettra à tout Gazaoui le souhaitant de partir vers n’importe quel endroit du monde qui accepte de l’accueillir”.  Le plan, a-t-il ajouté, comprendra “des options de sortie” terrestres et “des dispositions spéciales pour les sorties par voie maritime et aérienne”. Les quelque 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza ne peuvent actuellement pas quitter le territoire, assiégé par Israël et largement détruit par la guerre contre le Hamas, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien du 7 octobre 2023. Une trêve est entrée en vigueur le 19 janvier.M. Trump a lancé mardi l’idée d’une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et répété que sa population pouvait être déplacée vers l’Egypte et la Jordanie voisines – qui ont catégoriquement rejeté cette option – après une rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. L’administration américaine s’est ensuite efforcée de nuancer, le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, affirmant que tout transfert des Gazaouis serait temporaire. Mais Donald Trump a insisté jeudi: la bande de Gaza sera “remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats”, a-t-il écrit sur son réseau social, ajoutant que les Palestiniens “auraient déjà été réinstallés (…) dans la région”. “Aucun soldat américain” ne sera nécessaire pour ce faire, a-t-il assuré.- “Idée remarquable” -Sur la chaîne Fox News, M. Netanyahu a qualifié l’idée de M. Trump de “remarquable”, estimant qu’elle devait être “examinée (…) et réalisée”. Il a laissé entendre que le déplacement des Gazaouis pourrait être temporaire. Son allié d’extrême droite, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’est réjoui que l’armée se prépare “à jouer son rôle dans le plan de migration” des Gazaouis “vers les pays d’accueil”. Le Hamas a de son côté accusé M. Trump de “jeter de l’huile sur le feu”, et son rival, le président palestinien Mahmoud Abbas, a opposé une fin de recevoir catégorique à sa proposition.  “Il est essentiel d’éviter toute forme de nettoyage ethnique”, a haussé le ton le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. – “Trump peut rêver” -Dans la bande de Gaza, beaucoup d’habitants excluent tout départ. “Trump peut rêver s’il pense pouvoir nous déplacer ou nous expulser (…) même si nous devons mourir, nous tiendrons bon”, lance Samiha Zaher, 68 ans, déplacée de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza. Mais pour Kfir Dekel, un Israélien de 48 ans habitant près de Gaza, “le plan de Trump a du sens. Gaza est complètement détruite et il est impossible de réparer tant qu’il y a des gens”. “Laissons les partir et construire leur vie ailleurs”.Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi et son homologue français Emmanuel Macron ont averti que tout “déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie occupée serait inacceptable”. La Jordanie, qui accueille déjà 2,3 millions de réfugiés palestiniens, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Ligue arabe ont également rejeté le plan américain, de même que l’Union européenne.Les annonces de Donald Trump éloignent, selon les experts, la perspective d’une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, à laquelle pousse pourtant le président américain. L’Iran a de son côté jugé jeudi “scandaleux” tout “déplacement forcé” des Gazaouis.- Pourparlers sur la suite de la trêve -Dans le même temps, les négociations indirectes ont repris sur la suite, incertaine, du cessez-le-feu à Gaza.  Le Hamas a annoncé mardi que ces pourparlers avaient “commencé”. Israël a indiqué qu’il enverrait “en fin de semaine” une délégation au Qatar, médiateur avec les Etats-Unis et l’Egypte. La première phase de six semaines enclenchée le 19 janvier a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël et le retour de plus d’un demi-million de déplacés dans le nord du territoire.L’aide humanitaire a aussi connu “une augmentation massive” avec l’entrée de “plus de 10.000 camions” à Gaza depuis le début de la trêve, a indiqué jeudi  l’agence de l’aide humanitaire des Nations unies (Ocha). La deuxième phase est censée permettre la libération des derniers otages et mettre fin à la guerre, avant une dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza.Au total, 251 personnes ont été enlevées le 7-Octobre lors de l’attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 47.583 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Grèce: nouvelles secousses au large de Santorin dont l’une supérieure à 5

Une nouvelle série de secousses a frappé l’île grecque de Santorin entre mercredi soir et jeudi, dont l’une de magnitude supérieure à 5, s’inscrivant dans une vague sismique qui déconcerte les scientifiques.Sept tremblements de terre successifs, d’une magnitude supérieure à 4,0, ont été enregistrés jeudi entre 02H23 GMT et 03H36 GMT par l’Institut Géodynamique d’Athènes, l’autorité de référence en matière d’analyse sismique en Grèce.Cela fait suite à un séisme de magnitude 5,2, le plus fort depuis le week-end, qui a été enregistré mercredi soir.Les experts n’ont pas encore été en mesure de donner une estimation définitive de la fin de cette activité sismique qui n’a fait jusqu’ici ni victime ni dégât.Mais ils insistent sur le fait qu’elle est sans précédent.Malgré les dernières secousses successives, “l’intensité diminue mais elle n’est pas encore stabilisée”, a assuré le directeur de recherche de l’Institut, Athanassios Ganas, à la télévision publique ERT.”Nous sommes à mi-parcours”, a ajouté le directeur adjoint de l’institut, Vassilis Karastathis, sur la même chaîne.De son côté, le porte-parole du gouvernement Pavlos Marinakis a assuré que “tout le mécanisme d’Etat est mobilisé” afin de prévenir tout problème éventuel.Il a annoncé qu’une plateforme digitale, “mysafetyplan”, serait lancée prochainement pour informer la population sur les séismes ou autres catastrophes naturelles dans le pays.L’Institut a indiqué jeudi qu’au moins 6.000 secousses avaient été enregistrées dans la zone maritime des îles de Santorin, Amorgos, Anafi et Ios, toutes touristiques, depuis le 26 janvier.Plus de 11.000 habitants et travailleurs saisonniers ont quitté Santorin depuis dimanche par voie maritime et aérienne, les opérateurs ayant renforcé les liaisons par ferries et par avion.Les experts soulignent que la région n’a pas connu une telle activité sismique depuis le début des relevés en 1964.”Le scénario le plus probable est que l’activité sismique continue pendant des jours ou semaines à la même intensité”, a estimé Efthymios Lekkas, directeur de l’Autorité grecque de planification et de protection contre les séismes, sur ERT.Mondialement connue, Santorin repose sur un volcan qui est entré en éruption pour la dernière fois en 1950, mais un comité d’experts a affirmé lundi que les secousses actuelles “ne sont pas liées à une activité volcanique”.Cependant, des équipes de secours ont été envoyées dans la région par mesure de précaution et des capteurs sismiques supplémentaires ont été déployés.Efthymios Lekkas a averti mercredi qu’il y avait cinq zones à risque de glissements de terrain éventuels sur Santorin, une île qui souffre de problèmes de surtourisme en été notamment à cause des nombreux bateaux de croisière qui font escale dans la caldeira.”Nous examinons ces cinq zones (…) afin de prendre des mesures qui réduiront l’exposition au danger”, a assuré M. Lekkas soulignant que le port Athinios par lequel transitent “1,5 million de touristes chaque année” est une zone “de haut risque”.”Nous proposons aux gardes-côtes et à la police des actions pour réduire le nombre de personnes qui traversent cette zone”, a-t-il ajouté.Il a rappelé que “le risque d’éboulement de terrain est élevé sur presque toute la longueur des pentes de la caldeira de Santorin” compte tenu du “grand nombre de personnes qui visitent l’île pendant au moins huit mois chaque année”.Santorin a attiré environ 3,4 millions de visiteurs en 2023.Les écoles de plus d’une douzaine d’îles des Cyclades ont été fermées par précaution jusqu’à vendredi, incitant de nombreuses familles avec enfants à quitter Santorin jusqu’à ce que la situation s’améliore.

Bangladesh protesters raze buildings linked to ousted leader

Hundreds of Bangladeshi protesters smashed down buildings connected to ousted former leader Sheikh Hasina on Thursday, hours after students with excavators began demolishing a museum to her father.The museum and former of home of Hasina’s late father, Bangladesh’s first president Sheikh Mujibur Rahman, had been set on fire last year during the student-led revolution that ended her 15 years of autocratic rule.Late Wednesday, six months to the day since Hasina fled by helicopter to old ally India on August 5, crowds carrying hammers and metal rods began beating down the walls of the building in the capital Dhaka.At least two people, accused of being members of Hasina’s Awami League, were beaten by the crowd, according to witnesses.Protests were triggered in response to reports that 77-year-old Hasina — who has defied an arrest warrant to face trial in Dhaka for massacres — would appear in a Facebook broadcast from exile.The interim government blamed Hasina for the violence.”The recurrence of such incidents can be avoided only if Sheikh Hasina, against whom the government has issued warrants and who is accused of crimes against humanity, refrains from making speeches,” a government statement read.”Hasina… insulted the people who sacrificed their lives by making irrelevant, absurd, and hateful comments”.Dhaka’s foreign ministry said it had written to New Delhi demanding Hasina be barred from making “false, fabricated, and incendiary statements” while she is their guest.- Vandalised homes -On Thursday morning, diggers were being used to knock down the remaining fire-blackened walls.Protesters also vandalised and torched other houses across the country linked to Hasina, including an arson attack on the Dhaka house of Hasina’s late husband.Prothom Alo, the largest Bengali daily, reported crowds used government-owned excavators to smash down a building owned by Hasina’s family in the city of Khulna.In the western city of Kushtia, protesters vandalised the house of a leader of Hasina’s Awami League party, Mahbubul Alam Hanif.In Chittagong, protesters held a torch procession and smashed a mural of Sheikh Mujibur Rahman.Security forces stood by allowing protesters to storm the buildings. Ain o Salish Kendra (ASK), a leading Bangladeshi human rights organisation, condemned the violence. A shopkeeper living near Rahman’s former home said he was worried at the chaos.”This vandalism is not a good sign,” he said, asking not to be named as he was fearful of reprisal for speaking out. 

Un village pakistanais enterre un des siens, un migrant mort au large des côtes africaines

Un petit village pakistanais a enterré jeudi un de ses siens : Arslan Khan, retrouvé mort noyé comme douze autres compatriotes au large des côtes africaines alors qu’ils tentaient de rallier l’Europe sur une nouvelle route migratoire via la Mauritanie.”Nous avons fait partir Arslan pour qu’il puisse construire un avenir”, confie son frère Adnan, 34 ans, au milieu du cortège funéraire qui traverse le village verdoyant de Mirza Virkan dans le Pendjab, dans l’est frontalier de l’Inde.Le passeur “nous a dit qu’il le ferait voyager légalement mais il ne l’a pas fait et il nous a renvoyé un cadavre”, dénonce-t-il.Adnan raconte que sa famille a vendu “des terres et des bêtes” pour payer le passeur d’Arslan dans cette région considérée comme le grenier à blé du Pakistan.Le corps d’Arslan a été rapatrié cette semaine dans son village natal après avoir été découvert il y a trois semaines.Les autorités pakistanaises ont annoncé que les corps de 13 de leurs ressortissants avaient été retrouvés après le naufrage survenu mi-janvier.Leur embarcation transportait environ 80 passagers, selon la diplomatie pakistanaise, partis de Mauritanie en direction du nord vers les îles espagnoles des Canaries. Une nouvelle route migratoire rarement empruntée jusqu’à présent par des migrants d’Asie du sud.Les passagers se sont enfoncés dans les eaux au large de Dakhla, au Sahara occidental, avait précisé le ministère le 16 janvier.- Punir le passeur -Dans le village de Mirza Virkan, Adnan, réclame justice pour la mort de son frère mort sur sa route d’exil.”Nous avons déposé plainte contre (le passeur) mais il n’a toujours pas été arrêté”, se lamente Adnan.”Nous voulons que les autorités le punissent et nous rendent justice parce qu’aucune autre famille ne devrait connaître le même malheur que nous”.Le Pakistan, un des dix pays premiers pays d’émigration au monde selon l’ONU, a déjà été endeuillé par le passé par des naufrages de migrants.Le pays a connu en juin 2023 sa plus grande tragédie – en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus meurtrière au monde, très utilisée par les migrants cherchant à entrer dans l’Union européenne pour fuir des conflits ou la misère.Parti de Libye en direction de l’Italie, l’Adriana, un chalutier délabré et surchargé avait sombré – avec plus de 750 passagers à bord, dont près de la moitié pakistanais selon Islamabad.Seuls 82 corps avaient été retrouvés, selon l’ONU. Parmi les 104 survivants, 53 avaient porté plainte contre les garde-côtes grecs, affirmant qu’ils avaient mis des heures à intervenir malgré les signalements de l’agence européenne des frontières Frontex et de l’ONG Alarm Phone.En 2023, un responsable du renseignement pakistanais avait assuré à l’AFP qu’environ 40.000 Pakistanais tentaient chaque année de quitter le pays avec la complicité de passeurs.

Sommet sur l’IA à Paris: coup d’envoi et premières annonces officielles

Devenir la figure de proue de l’intelligence artificielle (IA) en Europe: les ambitions françaises sont grandes pour le sommet mondial à Paris les 10 et 11 février, qui s’est ouvert jeudi avec l’annonce de 35 nouveaux sites “prêts” à accueillir des data centers.Le programme de l’événement, porté depuis des mois par le président Emmanuel Macron qui a convié Donald Trump et le propriétaire de X Elon Musk, s’étale sur six jours et devrait rassembler des milliers de participantsLe sommet, co-présidé avec l’Inde, a débuté jeudi à l’école d’ingénieur Polytechnique avec des tables rondes aux sujets pointus, tandis que la ministre française chargée de l’IA, Clara Chappaz, annonçait dans la matinée que 35 sites étaient “prêts à l’emploi” pour accueillir de nouveaux data centers sur le territoire français.Après avoir dîné mercredi avec une vingtaine de chercheurs renommés, le président Macron s’entretiendra jeudi avec le président des Émirats Arabes Unis, Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, a annoncé l’Élysée. Avec probablement de nouvelles annonces à la clé.Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche avec deux journées consacrées à l’IA dans la culture, avant des échanges diplomatiques lundi et mardi ainsi qu’un “business day” mardi à Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech. – La science en éclaireur -Plus d’une cinquantaine de chercheurs se retrouvent jeudi et vendredi au campus de Polytechnique, sur le plateau de Saclay (Essonne), autour du thème “IA, sciences et société”. Il y est question de recherche scientifique mais aussi de questionnements sur la confiance dans l’IA et les dangers potentiels de cette technologie qui suscite des inquiétudes. “Il est de notre devoir de nous assurer que les décideurs mondiaux disposent des connaissances et des questions qui émergent (du monde scientifique) pour élaborer les politiques et les stratégies qui définiront l’avenir de l’IA”, a déclaré Thierry Coulhon, président du directoire de l’Institut Polytechnique, devant un amphithéâtre plein à craquer.”Je ne pense pas qu’il y ait déjà eu un moment dans l’histoire où une nouvelle technologie a déclenché autant d’engouement et d’hystérie”, a complété Michael Jordan, professeur à l’université de Californie à Berkeley.En parallèle, trois prix Nobel, Maria Ressa (journaliste et Nobel de la Paix), Joseph Stiglitz (économie) et Geoffrey Hinton (physique), intervenu à distance, se retrouvaient pour une conférence organisée par l’Association internationale pour une IA sûre et éthique, créée en 2024.Alors que la participation d’une centaine de pays est annoncée, la liste des représentants politiques a commencé à se préciser: le vice-président américain J.D. Vance représentera les États-Unis, tandis que seront également présents le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou le chancelier allemand Olaf Scholz.L’incertitude persiste sur la présence d’Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – Nouveaux sites -Au premier jour de l’événement, Paris a déjà fait d’importantes annonces pour le secteur français de l’IA. Les nouveaux sites destinés à accueillir des centres de données pour l’intelligence artificielle, une technologie qui en est très consommatrice, occuperont quelque 1.200 hectares au total et leur localisation sera dévoilée en début de semaine prochaine.En parallèle, le ministre de l’Action publique et de la fonction publique Laurent Marcangeli a indiqué qu’un logiciel conversationnel similaire à ChatGPT serait bientôt mis à la disposition des 5,7 millions d’agents publics. La France, qui a déjà attiré les laboratoires de recherche en IA de plusieurs géants de la tech tels que Google, Meta ou OpenAI, espère ainsi réaffirmer le potentiel national dans le domaine. Face à l’irruption de DeepSeek, qui a stupéfié par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des États-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour le pays hôte de prouver avec ce sommet sa crédibilité sur la scène mondiale.mng-fff-dax-kf-are-tg/pel/dch  Â