A Fresnes, six semaines pour évaluer la dangerosité des criminels avant la sortie de prison

Au bout de combien d’années est-on prêt à sortir de prison ? Comment savoir si on est encore dangereux ? A la prison de Fresnes, des criminels jouent leur avenir lors d’une évaluation de six semaines, obligatoire avant une éventuelle remise en liberté.Il flotte comme un parfum de rentrée dans cette aile coupée du brouhaha de la détention classique par une porte sécurisée et un écriteau rouge aux lettres dorées: Centre national d’évaluation (CNE). Au compte-gouttes, une vingtaine d’hommes s’installent sur les chaises en plastique du gymnase, s’observent du coin de l’oeil. Pas mal de cheveux gris, quelques dreads et tatouages, des maillots de foot, une béquille, des lunettes en cordon autour du cou.Des centaines de détenus passent chaque année dans les quatre CNE de France pour cette évaluation, imposée aux condamnés à de longues peines qui ont demandé une libération conditionnelle. “Bonjour, allez-y, installez-vous”, encourage la directrice, assise avec son équipe derrière une table en bois. Sous leurs yeux, les fiches des détenus. Vol avec arme et meurtre, assassinat, viols sur mineurs, personne vulnérable ou conjoint… “Vous êtes ici pour une évaluation de dangerosité”, lance la directrice qui “sait” que “ce n’est pas simple” de revenir devant des inconnus sur sa vie et la raison d’une incarcération. Mais “soyez actifs, ayez les clefs entre vos mains”.- “On va penser que c’est trop tôt” -Chaque détenu se voit attribuer un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (Cpip), un psychologue, qui le verront 4-5 fois chacun en tête-à-tête, et un surveillant qui observera son comportement. Leur synthèse sera envoyée au juge chargé de statuer sur la libération. Si elle est rejetée, il faudra recommencer – voire repasser par le CNE au-delà de deux ans.Les entretiens se déroulent dans d’anciennes cellules au premier étage du bâtiment. Barreaux aux fenêtres, alarmes “coup de poing” au mur, en plus de celles que les professionnels portent à la ceinture – même si les incidents sont extrêmement rares.Nicolas*, 34 ans, joues rebondies par un éternel sourire, entre dans le bureau de sa Cpip Solène. Il portait le premier jour une veste de sport noire floquée au dos de lettres blanches disant “j’ai trois enfants magnifiques”, suivies de leurs prénoms.Aux surveillants il a décrit les cadeaux qu’il confectionne pour eux. En omettant de préciser que la cour d’assises lui a totalement retiré l’autorité parentale en le condamnant à 11 ans pour violences et viols quasi-quotidiens de son épouse. “La femme qui m’a mis en prison”, comme il dit avant que sa Cpip ne corrige: “C’est vous qui vous êtes mis en prison tout seul, Monsieur”.Nicolas acquiesce poliment. Raconte sa vie sentimentale et familiale à la demande de Solène. Mais pas un mot sur ce qui lui vaut d’être ici. Solène l’interroge sur cette fois où il a laissé sa femme enceinte de six mois sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute, de nuit, après une dispute. “J’en suis pas fier”, répond Nicolas, dont le visage se crispe légèrement. Et la fois où il lui a ouvert l’arcade ? “Une grosse journée à l’usine, ça a fini en bousculade”. Les viols conjugaux ? “Un petit câlin après une dispute elle prenait ça pour un viol”. Sa femme a fini par porter plainte après une ultime soirée de cauchemar, où il l’avait traînée depuis la salle de bain avant de la violer par terre dans leur chambre.”J’ai 140 personnes qui attestent que j’étais un super bonhomme”, s’énerve Nicolas. “La violence, elle vient de l’alcool et je ne bois plus”.  “L’alcool facilite la violence, mais il n’en est pas à l’origine”, essaie de faire comprendre la Cpip. “C’est à ça aussi que sert la peine, que vous vous mettiez au travail”. Nicolas ne voit pas. Parle d’un codétenu “qui a fait des trucs aux enfants et qui a pris moins”. “On n’aime pas quand vous comparez des faits qui n’ont rien à voir”, répond la Cpip. Nicolas n’écoute plus vraiment.”Oui, mais y a un moment j’aimerais bien sortir quand même”.  Un silence.- “Faut me laisser une chance, j’ai l’employeur qui me reprend, mes parents…- Nous on a la crainte qu’il y ait un risque de récidive car c’est pas tout à fait mature. On va penser que c’est trop tôt”.Fin de l’entretien. Sur le visage de Nicolas, le sourire a disparu.- L’échiquier de la vie -“Aujourd’hui on va parler des choses présentes dans votre vie”, dit sa Cpip à Yacine, 39 ans, survêtement et cheveux coiffés. Condamné à 15 ans dans une affaire de séquestration avec torture sur fond de trafic de stupéfiants, il a déjà purgé une dizaine d’années. La Cpip déploie un échiquier imprimé, montre les pions. Le roi, “c’est vous”. A lui de dire ce qu’il met sur les dames, tours, cavaliers…La méthode aide “les personnes réfractaires à parler”, explique-t-elle hors entretien. Effectivement au fil des pions, Yacine déroule sa vie. Sans surprise il met sa femme et ses enfants tout en haut. Puis la liberté. “Je sacrifierai plus jamais ça”, dit-il d’une voix peu assurée. “Ma femme a rien demandé, pour vivre seule, éduquer mes enfants seule, tout gérer seule. C’est pendant ces années que je me suis rendu compte, mais ça se rattrape pas”.Ensuite: “les loisirs”. “En détention j’ai appris la peinture, sourit-il. Je me disais c’est pour les bourgeois mais en fait une toile c’est cinq euros, la peinture, avec 20 euros vous avez toutes les couleurs et les pinceaux ça coûte rien”.D’autres choses qui paraissaient inaccessibles ? “Les grandes écoles… l’école tout court”, qu’il a vite lâchée. Au quartier, il y avait ce copain “bien habillé” sans “soucis financiers”… “ça m’a donné envie”. De quoi ? “De briller”.”C’est à partir de là que j’ai basculé dans les conneries. On m’a forcé à rien du tout. Je me sentais invincible et trois mois après je me suis retrouvé en prison” pour la première fois, poursuit Yacine qui en a oublié l’échiquier.”Quand je vois ce qu’il se passe aujourd’hui, des petits de 14 ans qui se tuent pour de la drogue… Je suis pas fier de moi, j’ai participé à ça”.- “Tout est carré” -De l’autre côté du couloir dans le bureau du surveillant en uniforme bleu de la pénitentiaire, se trouve Olivier, un ancien commercial condamné à 23 ans de réclusion pour avoir tué sa femme. Le passage au CNE se passe bien ? s’enquiert le gradé – Olivier ne sort ni en promenade ni en activité.”Je veux pas polluer mon évaluation… Ca fait 12 ans que je suis en prison, je connais la maison. +T’as fait quoi, et lui…+ Ca m’intéresse pas ça, chef”. Jambes écartées sur sa chaise et mains jointes pour convaincre, le détenu de 50 ans parle bien. “Je suis coupable donc c’est normal que je sois en prison”. Mais maintenant que sa période de sûreté (où il ne pouvait pas demander de libération) a pris fin, Olivier “aspire à une chose: sortir”.”J’estime avoir prouvé à tout le monde que je suis une personne réinsérable et pas dangereuse. Vous savez chef, le comportement que j’ai en détention c’est celui que j’ai dehors”.Le gradé, impassible, lui demande ce qu’il fera en cas de libération.”Trouver un travail d’ouvrier à l’usine”, se réinstaller chez lui, avec ses parents et son fils. “Je suis peinard, j’ai déjà le logement. Les enquêtes de voisinage des gendarmes sont déjà faites, elles sont bonnes, tout est carré”. Avec les proches ? “Impeccable”, promet encore Olivier.Quant au CNE, pas d’inquiétude. “Tout se passe bien, l’équipe est aux petits soins”.- Le bilan -Quatre semaines après le début du cycle, c’est l’heure d’un bilan d’équipe. Salle de réunion, dossiers “dangerosité” sur les tables en U. Les professionnels n’aiment pas ce mot qui signifie “tout et rien”. “C’est bien beau de dire +il est dangereux+ mais on fait quoi ? A un moment il va sortir”, commente une Cpip. La récidive criminelle est plus basse (autour de 10% en 2023) que la récidive délictuelle (presque 24%). Et à l’opposé des discours politiques réclamant au fil des faits divers fermeté et peines de prison intégralement appliquées, tout le monde s’accorde ici à dire que mieux vaut un aménagement de peine accompagné des années plus tôt qu’une sortie “sèche” du jour au lendemain.Pour Nicolas, l’homme condamné pour de multiples viols sur son épouse, ça ne sera pas pour tout de suite. “Il a le discours de quelqu’un en début de peine alors qu’il sort en 2028, c’est pas très rassurant”, commente sa Cpip, recommandant des groupes de parole en détention.On passe à Olivier, l’ancien commercial qui a tué sa femme. “Il est assez fier de son parcours exemplaire. Il lisse beaucoup, c’est trop gros, trop parfait. Pour autant il n’est pas inauthentique”, estime sa conseillère. Et s’il a “encore du travail à faire sur la réflexion”, il n’y a pas de “risque de récidive élevé”, juge-t-elle.Pour Yacine, qui avait juré devant son échiquier que le trafic c’était “terminé”, les professionnels sont plutôt confiants également. Il a déjà eu une vingtaine de permissions de sortie sans incident et a trouvé une association de réinsertion pour l’accompagner une fois dehors, sous bracelet électronique. Certes il n'”assume pas pleinement” son rôle parmi les têtes de réseau dans son affaire et est facilement retombé dans le trafic de drogues à cause de difficultés financières – “ça reste le point de vigilance”, note sa Cpip. Mais il a vieilli, mûri, acheté un pavillon avec sa femme… il “semble déterminé, prêt à changer de vie”, abonde le surveillant. “Donc plutôt favorable ?”, demande la directrice. La Cpip approuve: “On a envie d’y croire”.- “Faudra pas tout dire” -Les six semaines touchent à leur fin. Romain, 44 ans, style propret qui détonne – jean, baskets blanches, petit pull – voit le psychologue pour un dernier entretien. Il a été condamné à 15 ans de prison pour des viols sur plusieurs enfants. Comme souvent dans ces affaires, il a été victime, petit.En détention il a suivi un traitement inhibiteur de libido, validé une formation d’assistant de direction, prospecté pour récolter une promesse d’embauche. S’il sort il aura un suivi psy, un groupe de soutien disponible 24h/24. Au CNE les avis sont bons, et il est probable qu’après plus de 10 ans en prison sa demande soit validée.Comment l’envisage-t-il ?, demande le psychologue.Romain a peur. Pas de “reproduire les actes de mon passé”, dit-il: “s’il y a quelque chose qui remonte, je saurai qui appeler”.Ce qu’il craint surtout, c’est de devenir un paria à son retour dans la société. Que quelqu’un “vienne à savoir” ce qu’il a fait. Qu’on ne l’invite pas “parce qu’il y a les enfants à la maison”.S’il pouvait expliquer, il dirait “accordez-moi deux heures et on parle. Si après vous avez plus envie de me voir…” Et même dans ce cas, “comment on enclenche le sujet ? Est-ce qu’il faut en parler avant ?”, s’interroge-t-il à voix haute. Et s’il le fait, comment les autres, à commencer par ses voisins, vont-ils réagir ?Le psy tempère: “Ca dépend des gens et de leur histoire”. Et puis, ajoute-t-il, “vous avez le droit de fermer la porte si vous ne voulez pas l’ouvrir, vous pouvez vous recréer”.(* tous les prénoms ont été modifiés.)

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Méditerranée, les poissons cherchent la fraîcheur et ça recompose nos assiettes

Il fait 34°C sur le Vieux-Port de Marseille, 29°C dans la mer. Les poissons aussi cherchent la fraicheur et l’étal de Sandrine Di Meglio manque cruellement de daurades royales ou de bonites pour la saison.”Il n’y a pas de poisson, il s’en va, c’est normal, il fait trop chaud, il va chercher la nourriture ailleurs”, raconte la poissonnière.Et n’allez pas demander de la sardine à sa voisine Christelle: “Il n’y en a pas! Ils cassent les c… avec les sardines. Il y a autre chose que la sardine, quoi !”. A la place, elle propose des aloses: trois kilos pour 20 euros.L’alose a les mêmes petits points sur le corps que la sardine, elles font partie de la même famille et ont des contenus élevés en oméga 3. Elle a certes pas mal d’arêtes mais elle est plus grosse et plus charnue. Cette espèce migre entre la mer vers les eaux douces pour la reproduction, elle profite donc pour se nourrir de ce continuum terre-mer. La sardine disparait des étals car elle est devenue trop petite pour être pêchée faute de plancton, sa nourriture, qui se raréfie, explique Daniela Banaru, chercheuse en biologie et écologie marines à l’Institut méditerranéen d’océanologie (MIO).Le week-end dernier, la mer Méditerranée a enregistré un triste record pour un mois de juin avec une température de surface de 26,01°C en moyenne, selon des données du programme européen Copernicus analysées par Météo-France.”De l’eau à 29°C sur la plage de Cap Rousset, début juillet, c’est du jamais vu. C’est un phénomène qu’on a plus souvent fin juillet, début août”, relève Marie Bravo-Monin, directrice du parc marin de la Côte bleue, au nord de Marseille.En profondeur aussi, l’eau dans ce parc est de plus en plus chaude: en 2024, la températures à -12 mètres est montée jusqu’à 26,7°C et même à presque 28°C en 2022. Même l’hiver, la température a augmenté en moyenne de 2°C en 14 ans.- Espèces exotiques -Tout cela entraîne une reconfiguration des populations de poissons. “Certains vont faire comme nous, chercher la fraîcheur, tout simplement”. La girelle royale, poisson phare de la bouillabaisse, la célèbre soupe de poisson locale, va descendre plus en profondeur. A l’inverse, la girelle-paon, avec ses tons bleus et verts éclatants, aime la chaleur. On en observe donc de plus en plus dans les eaux de surface autour de Marseille. Pour le loup (bar), espèce ultra-prisée dans la cuisine méditerranéenne, une température élevée peut déclencher la reproduction.La pêche est donc de plus en plus aléatoire.Et si on en est là, explique Daniela Banaru, c’est la conséquence d’au moins trois phénomènes. Certaines espèces d’eau froide disparaissent, tandis que des espèces d’eau chaude et souvent même exotiques prolifèrent, comme le barracuda, la girelle-paon ou le baliste.  Avec l’augmentation des températures, il y a aussi une “stratification des eaux” qui empêche le mélange des eaux de surface et de profondeur qui permet normalement la prolifération du plancton, notamment au large où se nourrissent habituellement les grands prédateurs. Ce qui explique qu’on observe de plus en plus de thons ou cétacés près des côtes où leur nourriture est un peu plus abondante en lien avec les apports de la terre.Enfin, le phénomène qui a le plus de conséquences pour la pêche en Méditerranée française, selon la chercheuse, est lié la gestion de l’eau du Rhône. L’amélioration de la qualité de eaux a fait baisser la concentration de nutriments. Mais surtout, les besoins pour l’agriculture et l’eau potable face aux épisodes de sécheresse, ont fait baisser la quantité d’eau du fleuve qui se jette dans la Méditerranée. Or, c’est principalement cette eau d’origine terrestre chargée en nutriments qui permet la prolifération de plancton, explique Daniela Banaru, également maîtresse de conférence à l’université d’Aix-Marseille.Pour elle, la réglementation autour de la pêche devrait prendre en compte tous ces changements.  Et les pêcheurs comme les consommateurs doivent s’adapter et manger ce que l’on trouve.A deux pas du Vieux-Port, le chef Christian Qui essaie de montrer l’exemple. “A un moment j’ai jeté toutes mes cartes et je suis venu sur le quai regarder ce qu’il y avait sur les étals. Sur la bouillabaisse, l’idée c’est de ne pas avoir une recette trop définie avec tel ou tel poisson mais des principes de cuisine sauvage.”  Et ce matin-là, pour sa bouillabaisse, il n’y a ni girelle, ni galinette (grondin perlon). Ce sera donc de la baudroie (lotte) !

En Méditerranée, les poissons cherchent la fraîcheur et ça recompose nos assiettes

Il fait 34°C sur le Vieux-Port de Marseille, 29°C dans la mer. Les poissons aussi cherchent la fraicheur et l’étal de Sandrine Di Meglio manque cruellement de daurades royales ou de bonites pour la saison.”Il n’y a pas de poisson, il s’en va, c’est normal, il fait trop chaud, il va chercher la nourriture ailleurs”, raconte la poissonnière.Et n’allez pas demander de la sardine à sa voisine Christelle: “Il n’y en a pas! Ils cassent les c… avec les sardines. Il y a autre chose que la sardine, quoi !”. A la place, elle propose des aloses: trois kilos pour 20 euros.L’alose a les mêmes petits points sur le corps que la sardine, elles font partie de la même famille et ont des contenus élevés en oméga 3. Elle a certes pas mal d’arêtes mais elle est plus grosse et plus charnue. Cette espèce migre entre la mer vers les eaux douces pour la reproduction, elle profite donc pour se nourrir de ce continuum terre-mer. La sardine disparait des étals car elle est devenue trop petite pour être pêchée faute de plancton, sa nourriture, qui se raréfie, explique Daniela Banaru, chercheuse en biologie et écologie marines à l’Institut méditerranéen d’océanologie (MIO).Le week-end dernier, la mer Méditerranée a enregistré un triste record pour un mois de juin avec une température de surface de 26,01°C en moyenne, selon des données du programme européen Copernicus analysées par Météo-France.”De l’eau à 29°C sur la plage de Cap Rousset, début juillet, c’est du jamais vu. C’est un phénomène qu’on a plus souvent fin juillet, début août”, relève Marie Bravo-Monin, directrice du parc marin de la Côte bleue, au nord de Marseille.En profondeur aussi, l’eau dans ce parc est de plus en plus chaude: en 2024, la températures à -12 mètres est montée jusqu’à 26,7°C et même à presque 28°C en 2022. Même l’hiver, la température a augmenté en moyenne de 2°C en 14 ans.- Espèces exotiques -Tout cela entraîne une reconfiguration des populations de poissons. “Certains vont faire comme nous, chercher la fraîcheur, tout simplement”. La girelle royale, poisson phare de la bouillabaisse, la célèbre soupe de poisson locale, va descendre plus en profondeur. A l’inverse, la girelle-paon, avec ses tons bleus et verts éclatants, aime la chaleur. On en observe donc de plus en plus dans les eaux de surface autour de Marseille. Pour le loup (bar), espèce ultra-prisée dans la cuisine méditerranéenne, une température élevée peut déclencher la reproduction.La pêche est donc de plus en plus aléatoire.Et si on en est là, explique Daniela Banaru, c’est la conséquence d’au moins trois phénomènes. Certaines espèces d’eau froide disparaissent, tandis que des espèces d’eau chaude et souvent même exotiques prolifèrent, comme le barracuda, la girelle-paon ou le baliste.  Avec l’augmentation des températures, il y a aussi une “stratification des eaux” qui empêche le mélange des eaux de surface et de profondeur qui permet normalement la prolifération du plancton, notamment au large où se nourrissent habituellement les grands prédateurs. Ce qui explique qu’on observe de plus en plus de thons ou cétacés près des côtes où leur nourriture est un peu plus abondante en lien avec les apports de la terre.Enfin, le phénomène qui a le plus de conséquences pour la pêche en Méditerranée française, selon la chercheuse, est lié la gestion de l’eau du Rhône. L’amélioration de la qualité de eaux a fait baisser la concentration de nutriments. Mais surtout, les besoins pour l’agriculture et l’eau potable face aux épisodes de sécheresse, ont fait baisser la quantité d’eau du fleuve qui se jette dans la Méditerranée. Or, c’est principalement cette eau d’origine terrestre chargée en nutriments qui permet la prolifération de plancton, explique Daniela Banaru, également maîtresse de conférence à l’université d’Aix-Marseille.Pour elle, la réglementation autour de la pêche devrait prendre en compte tous ces changements.  Et les pêcheurs comme les consommateurs doivent s’adapter et manger ce que l’on trouve.A deux pas du Vieux-Port, le chef Christian Qui essaie de montrer l’exemple. “A un moment j’ai jeté toutes mes cartes et je suis venu sur le quai regarder ce qu’il y avait sur les étals. Sur la bouillabaisse, l’idée c’est de ne pas avoir une recette trop définie avec tel ou tel poisson mais des principes de cuisine sauvage.”  Et ce matin-là, pour sa bouillabaisse, il n’y a ni girelle, ni galinette (grondin perlon). Ce sera donc de la baudroie (lotte) !

Des entreprises “profitent” du “génocide” des Palestiniens, dit une experte de l’ONU

Des entreprises “ont profité de l’économie israélienne d’occupation illégale, d’apartheid et maintenant de génocide”, a estimé jeudi la rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese.Mme Albanese a présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations unies un rapport intitulé “De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide”, dans lequel sont étudiés “les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens”.La mission d’Israël à Genève a affirmé que le rapport de Mme Albanese était motivé par son “programme obsessionnel et haineux visant à délégitimer l’État d’Israël”.La situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie est “apocalyptique”, a fait valoir Mme Albanese. “A Gaza, les Palestiniens continuent d’endurer des souffrances qui dépassent l’imagination”. – Une “machine à effacer” -“Des fabricants d’armes aux géants de la technologie, en passant par les banques, les entreprises énergétiques, les plateformes en ligne, les supermarchés et les universités, les entreprises ont fourni les outils, le financement, les infrastructures et la légitimité de cette machine à effacer”, a accusé Mme Albanese devant l’organe suprême de l’ONU chargé des droits de l’homme. “Les colonies s’étendent, financées par les banques et les assureurs, alimentées par les combustibles fossiles et normalisées par les plateformes touristiques, les chaînes de supermarchés et les institutions universitaires”, a-t-elle dit. “Tout cela a contribué à renforcer l’apartheid et à permettre la destruction lente et inexorable de la vie des Palestiniens”, a jugé cette experte, dont la présentation a été accueillie par des applaudissements dans l’hémicycle.Mme Albanese fait depuis longtemps l’objet de demandes de révocation de la part d’Israël et de certains de ses alliés en raison de ses accusations. Elle a été nommée par le Conseil des droits de l’homme mais ne parle pas au nom des Nations unies. – Profiter de la violence -Mme Albanese a précisé devant la presse qu’elle avait contacté les 48 entreprises citées dans son rapport, que 18 d’entre elles lui avaient répondu et que, parmi celles-ci, “seul un petit nombre avaient accepté d’être interrogées de bonne foi”, la plupart “disant qu’il n’y avait absolument rien de mal”. Mais elle a ajouté que le nombre des entreprises concernées pourrait être supérieur à mille. “Des personnes et des organisations ont profité de la violence et des meurtres”, a-t-elle dénoncé. “Mon rapport expose un système, quelque chose de si structurel, répandu et systémique qu’il n’y a aucune possibilité d’y remédier : il faut le démanteler”. L’AFP a demandé un commentaire à plusieurs entreprises citées dans le rapport. Certaines n’ont pas répondu.”Nous pensons qu’il ne nous appartient pas de décider où quelqu’un peut ou ne peut pas voyager”, a plaidé la plateforme de voyage Booking.com. Un cabinet de communication représentant Microsoft a répondu que ce géant de la technologie n’avait “aucun commentaire à faire”.Le géant danois du transport maritime Maersk a assuré avoir “maintenu une politique stricte consistant à ne pas expédier d’armes ou de munitions à Israël” depuis le début de la guerre entre ce pays et le Hamas. “Nous respectons évidemment les droits de l’homme”, a réagi un porte-parole du constructeur suédois de poids lourds Volvo, précisant : “Nous vendons par l’intermédiaire de revendeurs”. Glencore, un groupe suisse d’exploitation minière et de négoce de matières premières, a rejeté “catégoriquement toutes les accusations”, les considérant “dépourvues de tout fondement juridique”.L’experte de l’ONU a relevé que les consommateurs avaient “la possibilité de demander des comptes à ces entreprises car nous votons en quelque sorte avec nos portefeuilles”. rjm-burx/ial/bds

Des entreprises “profitent” du “génocide” des Palestiniens, dit une experte de l’ONU

Des entreprises “ont profité de l’économie israélienne d’occupation illégale, d’apartheid et maintenant de génocide”, a estimé jeudi la rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese.Mme Albanese a présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations unies un rapport intitulé “De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide”, dans lequel sont étudiés “les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens”.La mission d’Israël à Genève a affirmé que le rapport de Mme Albanese était motivé par son “programme obsessionnel et haineux visant à délégitimer l’État d’Israël”.La situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie est “apocalyptique”, a fait valoir Mme Albanese. “A Gaza, les Palestiniens continuent d’endurer des souffrances qui dépassent l’imagination”. – Une “machine à effacer” -“Des fabricants d’armes aux géants de la technologie, en passant par les banques, les entreprises énergétiques, les plateformes en ligne, les supermarchés et les universités, les entreprises ont fourni les outils, le financement, les infrastructures et la légitimité de cette machine à effacer”, a accusé Mme Albanese devant l’organe suprême de l’ONU chargé des droits de l’homme. “Les colonies s’étendent, financées par les banques et les assureurs, alimentées par les combustibles fossiles et normalisées par les plateformes touristiques, les chaînes de supermarchés et les institutions universitaires”, a-t-elle dit. “Tout cela a contribué à renforcer l’apartheid et à permettre la destruction lente et inexorable de la vie des Palestiniens”, a jugé cette experte, dont la présentation a été accueillie par des applaudissements dans l’hémicycle.Mme Albanese fait depuis longtemps l’objet de demandes de révocation de la part d’Israël et de certains de ses alliés en raison de ses accusations. Elle a été nommée par le Conseil des droits de l’homme mais ne parle pas au nom des Nations unies. – Profiter de la violence -Mme Albanese a précisé devant la presse qu’elle avait contacté les 48 entreprises citées dans son rapport, que 18 d’entre elles lui avaient répondu et que, parmi celles-ci, “seul un petit nombre avaient accepté d’être interrogées de bonne foi”, la plupart “disant qu’il n’y avait absolument rien de mal”. Mais elle a ajouté que le nombre des entreprises concernées pourrait être supérieur à mille. “Des personnes et des organisations ont profité de la violence et des meurtres”, a-t-elle dénoncé. “Mon rapport expose un système, quelque chose de si structurel, répandu et systémique qu’il n’y a aucune possibilité d’y remédier : il faut le démanteler”. L’AFP a demandé un commentaire à plusieurs entreprises citées dans le rapport. Certaines n’ont pas répondu.”Nous pensons qu’il ne nous appartient pas de décider où quelqu’un peut ou ne peut pas voyager”, a plaidé la plateforme de voyage Booking.com. Un cabinet de communication représentant Microsoft a répondu que ce géant de la technologie n’avait “aucun commentaire à faire”.Le géant danois du transport maritime Maersk a assuré avoir “maintenu une politique stricte consistant à ne pas expédier d’armes ou de munitions à Israël” depuis le début de la guerre entre ce pays et le Hamas. “Nous respectons évidemment les droits de l’homme”, a réagi un porte-parole du constructeur suédois de poids lourds Volvo, précisant : “Nous vendons par l’intermédiaire de revendeurs”. Glencore, un groupe suisse d’exploitation minière et de négoce de matières premières, a rejeté “catégoriquement toutes les accusations”, les considérant “dépourvues de tout fondement juridique”.L’experte de l’ONU a relevé que les consommateurs avaient “la possibilité de demander des comptes à ces entreprises car nous votons en quelque sorte avec nos portefeuilles”. rjm-burx/ial/bds

Des entreprises “profitent” du “génocide” des Palestiniens, dit une experte de l’ONU

Des entreprises “ont profité de l’économie israélienne d’occupation illégale, d’apartheid et maintenant de génocide”, a estimé jeudi la rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese.Mme Albanese a présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations unies un rapport intitulé “De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide”, dans lequel sont étudiés “les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens”.La mission d’Israël à Genève a affirmé que le rapport de Mme Albanese était motivé par son “programme obsessionnel et haineux visant à délégitimer l’État d’Israël”.La situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie est “apocalyptique”, a fait valoir Mme Albanese. “A Gaza, les Palestiniens continuent d’endurer des souffrances qui dépassent l’imagination”. – Une “machine à effacer” -“Des fabricants d’armes aux géants de la technologie, en passant par les banques, les entreprises énergétiques, les plateformes en ligne, les supermarchés et les universités, les entreprises ont fourni les outils, le financement, les infrastructures et la légitimité de cette machine à effacer”, a accusé Mme Albanese devant l’organe suprême de l’ONU chargé des droits de l’homme. “Les colonies s’étendent, financées par les banques et les assureurs, alimentées par les combustibles fossiles et normalisées par les plateformes touristiques, les chaînes de supermarchés et les institutions universitaires”, a-t-elle dit. “Tout cela a contribué à renforcer l’apartheid et à permettre la destruction lente et inexorable de la vie des Palestiniens”, a jugé cette experte, dont la présentation a été accueillie par des applaudissements dans l’hémicycle.Mme Albanese fait depuis longtemps l’objet de demandes de révocation de la part d’Israël et de certains de ses alliés en raison de ses accusations. Elle a été nommée par le Conseil des droits de l’homme mais ne parle pas au nom des Nations unies. – Profiter de la violence -Mme Albanese a précisé devant la presse qu’elle avait contacté les 48 entreprises citées dans son rapport, que 18 d’entre elles lui avaient répondu et que, parmi celles-ci, “seul un petit nombre avaient accepté d’être interrogées de bonne foi”, la plupart “disant qu’il n’y avait absolument rien de mal”. Mais elle a ajouté que le nombre des entreprises concernées pourrait être supérieur à mille. “Des personnes et des organisations ont profité de la violence et des meurtres”, a-t-elle dénoncé. “Mon rapport expose un système, quelque chose de si structurel, répandu et systémique qu’il n’y a aucune possibilité d’y remédier : il faut le démanteler”. L’AFP a demandé un commentaire à plusieurs entreprises citées dans le rapport. Certaines n’ont pas répondu.”Nous pensons qu’il ne nous appartient pas de décider où quelqu’un peut ou ne peut pas voyager”, a plaidé la plateforme de voyage Booking.com. Un cabinet de communication représentant Microsoft a répondu que ce géant de la technologie n’avait “aucun commentaire à faire”.Le géant danois du transport maritime Maersk a assuré avoir “maintenu une politique stricte consistant à ne pas expédier d’armes ou de munitions à Israël” depuis le début de la guerre entre ce pays et le Hamas. “Nous respectons évidemment les droits de l’homme”, a réagi un porte-parole du constructeur suédois de poids lourds Volvo, précisant : “Nous vendons par l’intermédiaire de revendeurs”. Glencore, un groupe suisse d’exploitation minière et de négoce de matières premières, a rejeté “catégoriquement toutes les accusations”, les considérant “dépourvues de tout fondement juridique”.L’experte de l’ONU a relevé que les consommateurs avaient “la possibilité de demander des comptes à ces entreprises car nous votons en quelque sorte avec nos portefeuilles”. rjm-burx/ial/bds

Concours enseignants : 2.610 postes non pourvus en 2025, selon l’AFP

Plus de 2.600 postes d’enseignants n’ont, encore cette année, pas trouvé preneurs à l’issue des concours de recrutement, malgré une baisse du nombre de postes offerts dans les académies ou disciplines les moins attractives, selon des données compilées par l’AFP.Sur les 27.713 postes proposés aux concours du public et du privé sous contrat, 2.610 n’ont pas été pourvus (9,4%), selon une base de données compilée vendredi par l’AFP à partir des résultats d’admission publiés sur la plateforme officielle Cyclades.Le nombre de postes non pourvus est en forte baisse sur un an (-34%) mais ce recul est essentiellement mécanique, dû à une diminution notable du nombre de postes affichés aux concours dans les académies du primaire (maternelle et élémentaire) et dans les spécialités du secondaire (collèges et lycées) les moins attractives.Le ministère de l’Education nationale, dans une déclaration vendredi à l’AFP, a salué une “amélioration du rendement des concours” du primaire, malgré des “tensions dans certaines académies” et, dans le second degré, des “améliorations notables” dans “certaines disciplines déficitaires”, citant la physique-chimie, l’espagnol ou l’allemand.Au sein du public, 2.330 postes sont restés vacants (9,8%).Dans le primaire, le nombre de postes restés vacants (1.141) est divisé par deux par rapport à 2024, en raison d’une baisse du nombre de postes proposés aux concours dans les académies traditionnellement moins demandées (Versailles, Créteil et Guyane).Dans le secondaire, la baisse du nombre de postes non pourvus (1.189, -25% par rapport à 2024) résulte d’une moindre offre aux concours des spécialités ayant du mal à trouver des candidats.Matière emblématique des difficultés, les mathématiques comptabilisent près de 400 postes non pourvus, soit un poste sur cinq proposé aux concours. En physique-chimie, ce sont 103 postes qui n’ont pas été pourvus, contre 157 en 2024, une baisse majoritairement due à une diminution du nombre de postes proposés aux concours (-41).Du côté de l’enseignement privé sous contrat, 280 postes sont restés vacants à l’issue des concours (7,2%, stable).Pour calculer ces totaux, l’AFP a inclus l’ensemble des concours organisés cette année. Or pour le premier degré du public, l’Education nationale exclut généralement certains concours de ses propres calculs. En appliquant la méthodologie utilisée l’an dernier par le ministère, le nombre de postes non pourvus se limiterait cette année à 526 dans le primaire du public, 1.715 dans l’ensemble de l’enseignement public, 1.995 public et privé confondus.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Canicule: 14 départements toujours en vigilance orange vendredi

Une partie de la région Rhône-Alpes, le pourtour méditérranéen et la Corse subissent toujours de fortes chaleurs avec 14 départements en vigilance orange canicule vendredi, a indiqué Météo-France.Les départements qui restent concernés par la vigilance orange sont l’Isère, la Drôme, l’Ardèche, le Vaucluse, le Gard, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées-Orientales ainsi que les deux départements de Corse.”Vendredi, les très fortes chaleurs se restreignent aux régions méditerranéennes, à la moyenne vallée du Rhône, et au bassin grenoblois, où les maximales atteindront encore 32 à 37°C, voire ponctuellement jusqu’à 38/39°C dans l’intérieur de la Provence”, indique le service météorologique dans son dernier bulletin publié à 06H00.”En cette fin de nuit, les températures restent élevées, entre 20 et 23 degrés sur la basse vallée du Rhône, et jusqu’à 26°C près de la Méditerranée, comme à Perpignan, Aigues-Mortes, Marignane ou Ajaccio, et même 28°C à Menton”, ajoute Météo-France.La majeure partie du territoire a connu mercredi et jeudi les dernières journées d’un épisode de canicule qui restera dans les annales par sa précocité, sa durée et ses records de températures.