Le taux de chômage stable en France, mais les jeunes inquiètent

Le taux de chômage en France est resté stable à 7,5% au deuxième trimestre, a rapporté l’Insee vendredi, mais le chômage des jeunes (19%) inquiète François Bayrou, favorable à un “plan d’urgence” en leur faveur.Le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail, recherchant un emploi et immédiatement disponibles pour en prendre, a légèrement augmenté de 29.000 sur le trimestre à 2,4 millions de personnes.Le chômage dans la population active demeure ainsi “légèrement supérieur” aux 7,1% de fin 2022, début 2023, son point le plus bas depuis 1982, et inférieur de trois points à son pic de mi-2015.Cet indicateur montre aujourd’hui “une forme de résilience du marché du travail”, avec notamment un taux d’emploi qui continue d’augmenter, tiré notamment par le recul de l’âge de départ en retraite, relève Mathieu Plane, directeur adjoint du département Analyse et prévision de l’OFCE.Mais dans le même temps, l’emploi salarié privé a perdu quelque 100.000 postes (-0,4%) par rapport au printemps 2024, selon des chiffres publiés par l’Insee mercredi mais calculés à partir de données différentes – soit “deux thermomètres assez différents”, relève l’économiste pour expliquer un tel écart.Point particulièrement sensible, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a diminué de 0,2 point par rapport au premier trimestre, mais reste élevé à 19%, et en augmentation de 1,2 point sur un an.Cette hausse inquiète le Premier ministre François Bayrou, qui a appelé dans une vidéo postée mercredi à un “plan d’urgence pour qu’on puisse proposer un travail à un plus grand nombre de jeunes”.De son côté, le ministère du Travail a indiqué à l’AFP qu'”une série de mesures sont en cours de lancement pour la rentrée”, ajoutant qu’il s’agit “d’ouvrir le capot et voir ce qui peut être amélioré concrètement et rapidement, plutôt que du gros investissement d’un argent qu’on n’a plus”.- Mesures budgétaires -Le 11 juillet, les ministres du Travail, de l’Education et des Sports avaient déclaré vouloir “mobiliser davantage les entreprises” pour la découverte des métiers dès le collège ou encore “développer 50.000 places en deux ans” dans les formations en alternance pour les premiers niveaux de qualification.Les jeunes mettent beaucoup plus de temps à s’insérer sur le marché du travail en France qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne, selon une étude publiée en mars par le Conseil d’analyse économique, qui dépend de Matignon.Autre cause du taux d’emploi plus faible en France que chez ses voisins, les 55-64 ans ont été 61,8% à travailler au deuxième trimestre, soit 1,7 point de plus qu’un an auparavant et 0,3 point de plus qu’au trimestre précédent.Le taux de chômage des 50 ans et plus reste stable à 4,8% et a baissé de 0,2 point sur un an.La part des CDI dans l’emploi total s’est tassée de 0,1 point à 51,2% au deuxième trimestre, tandis que celui des indépendants a augmenté de 0,2 point à 9,1%, mais “ce ne sont pas forcément des emplois de très bonne qualité” notamment dans l’auto-entrepreunariat, relève M. Plane.Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, atteint 1,9 million de personnes, soit 4,4% de la population des 15-64 ans. Il augmente légèrement sur le trimestre, de 21.000 personnes, mais diminue de 51.000 personnes sur un an.La stabilité du chômage pourrait toutefois être de courte durée avec les mesures budgétaires annoncées par François Bayrou pour 2026 afin de réduire les dépenses publiques.Ces mesures impacteront “la croissance, qui elle-même aura un effet sur le marché du travail”, prévoit Mathieu Plane.Des coupes contre lesquelles des syndicats veulent mobiliser à la rentrée, ce qui est aussi l’objectif d’appels divers et variés lancés ces dernières semaines sur les réseaux sociaux pour “tout bloquer” le 10 septembre.

Côte d’Ivoire: à Abidjan, une ancienne décharge transformée en parc urbain

Difficile de croire que sous l’herbe fraîche et les infrastructures flambant neuves du parc d’Akouédo sont stockées des millions de tonnes de déchets qui, pendant des décennies, ont pourri la vie et la santé des riverains de ce quartier de l’est d’Abidjan.Ouverte en 1965, la décharge d’Akouédo a fermé ses portes en 2018 pour se transformer en un grand parc urbain d’une centaine d’hectares, un espace vert rare dans la capitale économique de Côte d’Ivoire, forte de six millions d’habitants et à l’urbanisation galopante.Après cinq ans de travaux, le parc est prêt à ouvrir ses portes, même si la date d’ouverture officielle n’est pas encore connue. Un changement de décor radical plus que bienvenu pour les habitants d’Akouédo, où la décharge – qui accueillait notamment des déchets toxiques dangereux – était à l’origine d’importants problèmes sanitaires, écologiques et sécuritaires.”On a beaucoup souffert”, témoigne à l’AFP Célestine Maïlé qui habite Akouédo depuis plus de 30 ans. Aujourd’hui, “ça fait du bien de respirer” sourit-elle, émue de découvrir le nouveau visage du site. “Il y avait des montagnes d’ordures et en dessous l’eau coulait partout”, se souvient-elle.En plus de l’exposition aux odeurs et aux nuisibles, cette décharge constituait “un problème de santé publique majeur”, estimait en 2019 une étude menée par des scientifiques ivoiriens sur les risques toxicologiques de la cohabitation avec ses déchets.Les auteurs de l’étude préconisaient “la fermeture et la réhabilitation” urgente du site, assurant que les populations vivant aux alentours de la décharge d’Akouédo étaient “clairement exposées aux intoxications de polluants” dangereux, comme le plomb, le mercure ou le chrome, cancérigène.L’exposition à cette pollution a aussi favorisé des affections telles que le paludisme, des gastro-entérites, ou encore des troubles respiratoires, soulignaient les chercheurs. “Les ordures entraînaient des maladies”, confirme Célestine Maïlé qui souffre elle-même de problèmes aux yeux liés à des décennies de vie près de la décharge.Selon la riveraine, Akouédo était en outre “devenu le coin des drogués”, où les agressions étaient courantes.-“Une réparation”-“Ce dépotoir, c’était vraiment comme si nous étions au cimetière”, explique Séverin Alobo, directeur de cabinet de la chefferie du village d’Akouédo.Pour le représentant de l’autorité traditionnelle du village, la création du parc d’Akouédo est “une réparation” pour les habitants.  “Le nom d’Akouédo ne sera plus associé à une décharge, mais à un beau parc urbain”, s’est de son côté félicité Bouaké Fofana, ministre ivoirien de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité.”Ce qui a été perdu a été amplement regagné”, assure le ministre, précisant que 750 emplois directs et indirects ont été créés avec ce projet, qui comprend aussi la création d’un marché, la construction d’un collège et la rénovation de deux kilomètres de voirie dans le quartier.Le projet, financé par l’Etat ivoirien à hauteur de 124 milliards de francs CFA (189 milions d’euros), comporte également un volet environnemental. Les déchets stockés sous le parc sont désormais valorisés en ressources énergétiques, grâce à un système de drainage et de captage. Le biogaz et les liquides issus de la fermentation des 53 millions de tonnes de déchets accumulés sont transportés vers une usine où ils seront transformés en électricité, afin d’alimenter le parc, ainsi qu’une partie du réseau national.Le parc comporte également une “Maison de l’environnement” pour accueillir des événements “autour des enjeux environnementaux contemporains”, a indiqué M. Fofana. Les visiteurs pourront également profiter d’aires récréatives et sportives, notamment d’un court de tennis et de deux terrains de football, d’une grande passerelle serpentant dans une forêt tropicale en devenir, ainsi que de potagers partagés.Longtemps seul site de stockage de déchets de la ville, la décharge d’Akouédo a été remplacée par un centre d’enfouissement à Kossihouen, dans la banlieue d’Abidjan, à la capacité de stockage quatre fois supérieure.

Côte d’Ivoire: à Abidjan, une ancienne décharge transformée en parc urbain

Difficile de croire que sous l’herbe fraîche et les infrastructures flambant neuves du parc d’Akouédo sont stockées des millions de tonnes de déchets qui, pendant des décennies, ont pourri la vie et la santé des riverains de ce quartier de l’est d’Abidjan.Ouverte en 1965, la décharge d’Akouédo a fermé ses portes en 2018 pour se transformer en un grand parc urbain d’une centaine d’hectares, un espace vert rare dans la capitale économique de Côte d’Ivoire, forte de six millions d’habitants et à l’urbanisation galopante.Après cinq ans de travaux, le parc est prêt à ouvrir ses portes, même si la date d’ouverture officielle n’est pas encore connue. Un changement de décor radical plus que bienvenu pour les habitants d’Akouédo, où la décharge – qui accueillait notamment des déchets toxiques dangereux – était à l’origine d’importants problèmes sanitaires, écologiques et sécuritaires.”On a beaucoup souffert”, témoigne à l’AFP Célestine Maïlé qui habite Akouédo depuis plus de 30 ans. Aujourd’hui, “ça fait du bien de respirer” sourit-elle, émue de découvrir le nouveau visage du site. “Il y avait des montagnes d’ordures et en dessous l’eau coulait partout”, se souvient-elle.En plus de l’exposition aux odeurs et aux nuisibles, cette décharge constituait “un problème de santé publique majeur”, estimait en 2019 une étude menée par des scientifiques ivoiriens sur les risques toxicologiques de la cohabitation avec ses déchets.Les auteurs de l’étude préconisaient “la fermeture et la réhabilitation” urgente du site, assurant que les populations vivant aux alentours de la décharge d’Akouédo étaient “clairement exposées aux intoxications de polluants” dangereux, comme le plomb, le mercure ou le chrome, cancérigène.L’exposition à cette pollution a aussi favorisé des affections telles que le paludisme, des gastro-entérites, ou encore des troubles respiratoires, soulignaient les chercheurs. “Les ordures entraînaient des maladies”, confirme Célestine Maïlé qui souffre elle-même de problèmes aux yeux liés à des décennies de vie près de la décharge.Selon la riveraine, Akouédo était en outre “devenu le coin des drogués”, où les agressions étaient courantes.-“Une réparation”-“Ce dépotoir, c’était vraiment comme si nous étions au cimetière”, explique Séverin Alobo, directeur de cabinet de la chefferie du village d’Akouédo.Pour le représentant de l’autorité traditionnelle du village, la création du parc d’Akouédo est “une réparation” pour les habitants.  “Le nom d’Akouédo ne sera plus associé à une décharge, mais à un beau parc urbain”, s’est de son côté félicité Bouaké Fofana, ministre ivoirien de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité.”Ce qui a été perdu a été amplement regagné”, assure le ministre, précisant que 750 emplois directs et indirects ont été créés avec ce projet, qui comprend aussi la création d’un marché, la construction d’un collège et la rénovation de deux kilomètres de voirie dans le quartier.Le projet, financé par l’Etat ivoirien à hauteur de 124 milliards de francs CFA (189 milions d’euros), comporte également un volet environnemental. Les déchets stockés sous le parc sont désormais valorisés en ressources énergétiques, grâce à un système de drainage et de captage. Le biogaz et les liquides issus de la fermentation des 53 millions de tonnes de déchets accumulés sont transportés vers une usine où ils seront transformés en électricité, afin d’alimenter le parc, ainsi qu’une partie du réseau national.Le parc comporte également une “Maison de l’environnement” pour accueillir des événements “autour des enjeux environnementaux contemporains”, a indiqué M. Fofana. Les visiteurs pourront également profiter d’aires récréatives et sportives, notamment d’un court de tennis et de deux terrains de football, d’une grande passerelle serpentant dans une forêt tropicale en devenir, ainsi que de potagers partagés.Longtemps seul site de stockage de déchets de la ville, la décharge d’Akouédo a été remplacée par un centre d’enfouissement à Kossihouen, dans la banlieue d’Abidjan, à la capacité de stockage quatre fois supérieure.

Sur les rives du lac Tchad, une jeunesse abandonnée, forcée à l’exil

Dans les îlots de la région du lac Tchad, la jeunesse semble avoir été oubliée par l’Etat. Pour subvenir à leurs besoins, certains rejoignent des groupes terroristes et d’autres s’exilent pour une périlleuse ruée vers l’or.Adam Issa, un pêcheur de 20 ans au visage juvénile, baisse le regard, gêné d’expliquer la décision radicale qu’il a prise l’année dernière. “Des amis partis avec Boko Haram m’ont dit que j’aurais beaucoup d’argent avec eux”, commente le jeune homme.Au sortir de la saison des pluies, remontant des filets une énième fois vides, il franchit le Rubicon. Sans prévenir sa famille, il quitte en pirogue le département de Fouli, au nord de la province du Lac Tchad dont il est originaire, pour retrouver ses amis dans un camp de jihadistes au Niger.Il y est formé au maniement de mitrailleuses lourdes de calibre 12,7 mm, avant de fuir précipitamment et de rentrer au Tchad un mois et demi plus tard. Sur les opérations auxquelles il aurait participé avec Boko Haram, il reste muet.- DésÅ“uvrés -Depuis, il vit à la Maison des femmes de Bol, qui accueille désormais une quarantaine de jihadistes repentis, selon les autorités. Mais les jeunes hommes désÅ“uvrés de cette province sous-développée du nord du pays constituent une ressource inépuisable pour la boulimie en combattants des groupes armés.Les témoignages comme celui d’Adam Issa illustrent un regain de la violence jihadiste cette année, alors que la réduction des aides américaines ont encore aggravé la stagnation des opportunités économiques.Depuis une quinzaine d’années, Boko Haram plonge dans la terreur les populations du bassin du Lac Tchad. Ce groupe jihadiste, né au Nigeria au début des années 2000, a fait la Une de l’actualité mondiale à son apogée de 2013 à 2015, après avoir enlevé 276 écolières, à Chibok au nord du pays. Selon l’Institut italien pour les études de politique internationale (ISPI), une de ses branches dissidentes créée en 2016, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO ou ISWAP en anglais) a revendiqué 232 attaques depuis le début de l’année.”Nous n’avons rien à manger et à cause de cette crise nos jeunes se transforment en bandits”, se désole Abba Ali Abakura, chef du canton de Kiskra, au nord de la province du lac Tchad. Le chef traditionnel de 57 ans craint également que “les bras valides quittent tous la région” en quête de pépites d’or dans le nord du pays ou le reste du Sahel. “Il ne restera que des enfants et personnes âgées”, regrette t-il, “écÅ“uré et dépassé par la situation”.- Soif d’or -A 21 ans, Mahamat Ali Abdallah nourrit justement l’espoir d’une vie meilleure grâce à l’or. Dans la boulangerie où il travaillait à Baga Sola, près du lac, il gagnait moins de 10 euros par mois. Un salaire trop faible pour accéder à “son rêve” de se marier, d’avoir des enfants et de construire une maison.Sa soif d’or l’a conduit au Niger, puis en Algérie, pour gonfler l’effectif des petites mains de l’orpaillage, creusant dans d’étroits puits, jusqu’à 30 mètres de profondeur, à la recherche du précieux minerai.”Un jour, la terre s’est effondrée sur nous”, raconte-t-il en montrant sur son téléphone des vidéos de ces forçats de l’or, avant d’ajouter: “j’ai réussi à sortir indemne, mais mon ami a eu tous les os broyés”.Pendant ses deux ans de dur labeur, il a envoyé la moitié de ses revenus à sa famille et utilisé le reste pour vivre sur place. Rentré au Tchad sans argent, il repartira à la recherche d’un bon filon. “Mieux vaut prendre ce risque plutôt que de continuer à vivre dans la pauvreté”, se résigne-t-il.Au manque de ressources, s’ajoute une insuffisance de formation pour les jeunes. “Ici l’école s’arrête au CM2”, explique Abba Ali Abakura, faute de professeurs disponibles.Hassimi Djieni, chef de projet pour Humanité et Inclusion, évoque un “ratio d’un enseignant pour 500 à 600 élèves”. L’ONG prend en charge 23 enseignants supplémentaires dans le seul département du Fouli. Les familles n’ont pas les moyens de les envoyer en ville poursuivre leurs études. Donc les enfants travaillent dans les champs.”Il faut que les autorités comprennent que lorsqu’on appuie l’éducation, ça crée une barrière sur la route des jeunes (tentés de rejoindre) les groupes armés”, martèle le responsable humanitaire.

A Varsovie, des réfugiés juifs venus d’Ukraine tentent de se reconstruire

Des juifs ukrainiens âgés, réfugiés à Varsovie après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, se retrouvent chaque semaine pour tenter de se reconstruire en se parlant autour d’une tasse de thé.Certains arborent des kippas bleu azur sur leurs cheveux gris. Tous sont des habitués du club pour seniors “Parlons-en”, que le centre communautaire juif accueille chaque semaine. Janna Maïsterenko, 71 ans, coordinatrice du club, elle-même partie de la ville ukrainienne de Kharkiv, près de la ligne de front, s’empresse de remplir les tasses.”J’ai créé ce club parce que les seniors avaient besoin de s’exprimer”, explique-t-elle. “J’ai réalisé que les gens avaient besoin non seulement d’une aide matérielle, mais aussi d’un soutien spirituel.”Janna Maïsterenko a accueilli plus de 1.000 juifs ukrainiens, les aidant également dans leur recherche de logement et leur processus d’immigration en Pologne. Les personnes âgées sont souvent le groupe de réfugiés le plus vulnérable, car elles peuvent avoir du mal à s’installer.Elle dit avoir été poussée à agir parce que de nombreux membres de la communauté juive réfugiée étaient “déprimés” et épuisés par un exil prolongé, alors que la guerre entre dans sa quatrième année. “Nous sommes encore en train d’assimiler tout ce qui nous est arrivé”, explique Evguénia Fogel, 76 ans, pour qui ces réunions hebdomadaires apportent un “réconfort mental”. “Ici, nous sommes unis dans l’adversité. Et cela aide à atténuer le choc.”Selon l’Institut de recherche sur la politique juive, entre 45.000 et 140.000 juifs vivaient en Ukraine avant la guerre, ce qui en faisait l’une des plus importantes populations d’Europe.Vladimir Levin, un ingénieur à la retraite de 67 ans, enseigne l’histoire juive au groupe. “En grandissant en Union soviétique, on ne nous enseignait pas la véritable histoire. On ne nous autorisait même pas à dire que nous étions juifs”, explique M. Levin. – “Traumatisme transgénérationnel” -Galina Ivannitskaïa, 75 ans, qui travaillait comme guide touristique à Kiev, a commencé à organiser des visites guidées des sites juifs de Varsovie. “J’utilise beaucoup les informations que Volodia (Vladimir, ndlr) nous donne ici”, dit-elle. “Je pensais ne rester ici que quelques mois”, avoue Mme Maïsterenko, qui était directrice du centre communautaire juif local à Kharkiv, employant plus de 60 personnes. “Nous en sommes maintenant à la quatrième année de guerre et aucune fin n’est en vue”, déplore-t-elle.”Nous souhaitons tous rentrer chez nous. C’est là que reposent les restes de nos parents. C’est là que repose mon mari… Nous voulons passer le reste de nos jours chez nous.”Tetiana Wojciechowska, une psychologue travaillant avec des personnes âgées, explique que le traumatisme qu’elles vivent trouve ses racines dans la génération de leurs parents, des survivants de l’Holocauste.”Le concept de traumatisme transgénérationnel est apparu après que l’Holocauste a été reconnu et a commencé à être étudié”, dit-elle à l’AFP.”La même chose arrive aujourd’hui aux Ukrainiens”, fait-elle valoir. Au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, Mme Maïsterenko a eu l’impression de revivre son propre passé : son petit-fils avait alors le même âge que sa mère à la veille de la Seconde Guerre mondiale.”Quand cela a commencé, j’ai pensé avec horreur : +Mon Dieu, mon petit-fils est-il lui aussi destiné à passer toute sa jeunesse dans la guerre ?+”Victoria Bykova, qui enseigne l’hébreu et la culture juive aux enfants ukrainiens à la synagogue Nozyki de Varsovie, a quitté Melitopol, dans le sud de l’Ukraine, pour la capitale polonaise en 2022. “C’était ce genre de sentiment, celui dont ma grand-mère m’avait parlé”, dit-elle, soulignant que l’évacuation de Melitopol lui avait donné l’impression d’être “emmenée dans un ghetto quelque part”. Les fonds destinés aux réfugiés ukrainiens s’épuisent et le club en ressent les conséquences sur ses propres activités. Malgré ces obstacles, Janna Maïsterenko est reconnaissante “envers la communauté juive qui nous a accueillis à Varsovie” et le Centre communautaire juif. “Ses portes, dit-elle, sont toujours ouvertes”.

Avant les champignons vénéneux, une Australienne avait déjà tenté d’empoisonner son mari

Après le bÅ“uf Wellington, le poulet korma: l’Australienne jugée coupable d’un triple meurtre aux champignons vénéneux avait tenté auparavant d’empoisonner son mari en préparant cette recette indienne, selon des accusations formulées par la police et rendues publiques vendredi sur décision de la justice.Passionnée de cuisine mais aussi d’affaires criminelles, Erin Patterson a été reconnue coupable début juillet d’avoir tué en 2023 les parents et la tante de son époux. Elle leur avait servi un bÅ“uf Wellington, une spécialité culinaire anglaise, garni d’amanites phalloïdes – un des champignons vénéneux les plus dangereux.Son époux, lui, avait décliné l’invitation au repas de famille.Son procès, qui s’est tenu durant plus de deux mois à Morwell, petite ville rurale du sud-est de l’Australie, a tenu en haleine les médias et passionnés de faits divers du monde entier.Plusieurs accusations accablantes formulées contre la quinquagénaire avaient été cachées aux jurés et au public par la justice, afin de garantir un procès équitable à cette mère de deux enfants.Vendredi, le juge de la Cour suprême Christopher Beale a demandé que le secret soit levé.La police a ainsi accusé Erin Patterson d’avoir tenté de tuer son époux Simon, dont elle était séparée, à trois reprises entre 2021 et 2022. D’après des médias australiens, elle lui aurait servi plusieurs plats eux aussi empoisonnés, à savoir des pâtes à la bolognaise, du poulet korma et un wrap aux légumes.Lors d’une audience préliminaire en octobre 2024, Simon a raconté comment son ex-épouse lui avait demandé de goûter plusieurs préparations au curry.- “Il la soupçonnait” -“Je me souviens qu’Erin a dit que l’objectif de la dégustation était, je pense, d’adapter les plats dans le futur à nos goûts respectifs,” a-t-il déclaré.Une autre fois, il était tombé malade après avoir mangé un poulet korma servi lors d’un séjour en camping en 2022.”Au début, j’avais chaud, surtout à la tête, ensuite je me suis senti nauséeux et puis soudain j’ai eu besoin de vomir”, a-t-il déclaré. Il était ensuite tombé dans le coma avant de subir une intervention chirurgicale au niveau des intestins.Simon s’est inquiété lorsqu’Erin lui a proposé des cookies faits maison, selon son médecin, Christopher Ford. “Il était inquiet à l’idée de manger les cookies, car il pensait qu’ils pourraient être empoisonnés”, avait déclaré le professionnel lors d’une audience préliminaire l’année dernière. “Il m’avait raconté que pendant leur absence, Erin avait appelé plusieurs fois et demandé s’il avait mangé des cookies”, avait-il ajouté.Quand, à leur tour, ses parents sont tombés malades après avoir mangé chez son ex-épouse, Simon a confié à sa famille qu’il soupçonnait avoir été malade à la suite d'”un acte délibéré”, a déclaré sa cousine Ruth Dubois lors d’une audience préliminaire. “Il avait cessé de manger la nourriture préparée par Erin car il la soupçonnait” d’avoir fait quelque chose,  a-t-elle affirmé. “Il était vraiment désolé de ne pas en avoir parlé” avant, s’est souvenue Mme Dubois.Le parquet avait toutefois abandonné toute poursuite concernant ces accusations avant que ne s’ouvre le procès, et la justice avait imposé le silence aux médias.La cour doit rendre son verdict le 25 août. Elle encourt la réclusion à perpétuité.

La Bourse de Paris en timide hausse entre droits de douane et guerre en Ukraine

La Bourse de Paris évolue en timide hausse vendredi, partagée entre les incertitudes commerciales alors que certains secteurs espèrent encore des exemptions de droits de douanes américains, et les avancées possibles en Ukraine.Vers 09H45 à Paris, l’indice vedette de la place parisienne glanait quelque 0,13%, soit une hausse de 9,88 points pour s’établir à 7.719,20 points. Le CAC 40 s’était octroyé 0,97% à la clôture jeudi, à 7.709,32 points.”Un sentiment de prudence domine les marchés, alors que les investisseurs évaluent les conséquences d’une avalanche de droits de douane sur de nouveaux partenaires commerciaux”, commente Susannah Streeter, responsable de l’analyse des marchés chez Hargreaves Lansdown.Les nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines d’économies sont entrés en vigueur jeudi à 04H01 GMT, esquissant le nouvel ordre commercial mondial voulu par Donald Trump.L’Union européenne (UE), qui compte parmi les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, est désormais concernée par un taux de 15%.A ce stade, l’UE n’a pas obtenu d’exception pour les vins et spiritueux, un secteur particulièrement sensible pour des pays comme la France et l’Italie.La “bonne nouvelle”, c’est que les négociations continuent entre l’Union européenne et l’administration Trump, a relevé Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne, l’organisation interprofessionnelle de la filière en France.En parallèle, les investisseurs scrutent la situation de l’Ukraine.Donald Trump s’est dit jeudi toujours prêt à rencontrer Vladimir Poutine même si ce dernier refuse de voir Volodymyr Zelensky, qui insiste pour être à la table des discussions visant à trouver une issue au conflit en Ukraine.”La Maison Blanche n’a pas encore confirmé de date, mais il s’agirait du premier sommet entre présidents américain et russe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022″, note Jim Reid, économiste à la Deustche Bank.Interrogé sur le fait de savoir si l’ultimatum qu’il a donné à son homologue russe pour trouver un accord avec Kiev sous peine de sanctions sévères était toujours fixé à vendredi, le président américain est resté vague.Feu vert pour ValnevaLe laboratoire franco-autrichien spécialisé dans les vaccins Valneva s’appréciait en Bourse après la levée de la suspension du vaccin anti-chikungunya du groupe par l’agence de santé américaine Food and Drug Administration (FDA).Le titre gagnait 3,85% à 3,72 euros sur un indice parisien élargi SBF 120 en hausse de 0,17%, vers 09H45 à Paris.