Renouvelables: dans la campagne anglaise couve la guerre des pylônes

C’est l’Angleterre rurale. Campé au bord d’un champ de blé d’hiver, John Stacey balaye l’horizon d’une main solide: “ils vont couper notre ferme en deux”. La future ligne de pylônes qui transportera l’électricité éolienne et solaire jusqu’à Londres lui reste en travers de la gorge.D’ici 2031, quatre immenses structures de métal seront plantées là, sur ses terres, encadrées par une route de service clôturée, à 150 mètres du corps de ferme. Le tracé passe au beau milieu de l’enclos des chevaux.Regard bleu perdu dans le lointain, où des haies bien taillées délimitent ses parcelles, le sexagénaire s’interroge. “Nous ne savons pas comment nous pourrons accéder à l’autre moitié de la ferme.”Le bourg de Witham, à soixante kilomètres au nord-est de Londres, se situe sur la route qui relie la capitale à plusieurs champs d’éoliennes de la mer du Nord, un projet de centrale nucléaire et de nouveaux parcs solaires.Tom McGarry, un responsable “infrastructures stratégiques” chez National Grid, entreprise propriétaire du réseau en Angleterre et au Pays de Galles, dit “comprendre les points de vue des gens” et assure que l’entreprise est ouverte au dialogue pour “limiter l’impact” des pylônes. Mais il insiste: le pays a besoin d’être “recâblé”.Le réseau a été construit pour “les centrales à charbon du Nord et des Midlands, qui sont aujourd’hui fermées” et “notre électricité provient désormais de sources différentes”, de plus en plus renouvelables, développe-t-il.- Ampleur inédite -Derrière lui, le poste de transformation de Bramford, hérissé de parafoudres et grand comme presque 20 terrains de football, déploie déjà ses alignements de pylônes dans trois directions, à perte de vue, dans un entêtant grésillement.Le site attire d’autres entreprises qui ont besoin d’être proche du réseau. Dans un ballet de camions, une nouvelle centrale solaire sort de terre. Plus loin, un hangar vert servira bientôt à connecter les éoliennes en mer.National Grid prévoit d’investir 35 milliards de livres (42 milliards d’euros) d’ici 2031 pour transformer le réseau électrique, un chantier d’une ampleur inédite depuis les années 1960.Les nouveaux lieux de production sont “beaucoup plus éloignés des lieux où vivent les gens ce qui nécessite la construction de nombreuses lignes de transmission”, explique Stephen Jarvis, chercheur à la London School of Economics (LSE).”De gros investissements sont nécessaires, pas seulement au Royaume-Uni, c’est un phénomène assez mondial”, selon ce spécialiste d’économie de l’environnement.S’ils reconnaissent que ces nouvelles connexions sont nécessaires, les groupes d’opposants qui essaiment partout dans le pays estiment que les alternatives n’ont pas été sérieusement étudiées: des câbles qui passeraient en mer et émergeraient plus proche de Londres ou, à défaut, des lignes enterrées.Les projets “sont menés à l’envers, sans consultation préalable des riverains”, peste Rosie Pearson, fondatrice d’un groupe d’action en Est-Anglie, cette région au nord-est de Londres.- “Bloqueurs” -Dans un petit café en périphérie du village d’Ardleigh, où le patron ne décolère pas à l’idée de voir sa terrasse en bord de vigne défigurée par un pylône de 50 mètres, Mme Pearson retrouve un groupe d’opposants. Les griefs vont de la biodiversité aux compensations “dérisoires” versées aux propriétaires.Sur une table en bois sont étalées des cartes grand-format, hyper-détaillées, des futures lignes électriques, à la façon d’un état-major révisant son plan de bataille.”C’est le début d’une longue guerre des pylônes”, affirme Mme Pearson, le regard perçant, déterminée à se battre en justice s’il le faut pour prouver que d’autres solutions sont viables et pas nécessairement plus chères.Mais le premier ministre travailliste Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet, a juré de passer outre ceux qu’il voit comme des “bloqueurs” et de réformer des règles d’aménagement du territoire particulièrement contraignantes dans le pays.”Il faut améliorer nos infrastructures de façon économique”, or “enterrer les câbles revient plus cher” et ces coûts se répercutent, au final, sur les factures, tranche un porte-parole de l’exécutif auprès de l’AFP.Dans la ferme de Witham, une volée de mouettes décolle d’un champ, portée par une bourrasque, rappelant que la mer du Nord n’est qu’à une vingtaine de kilomètres. Fataliste, M. Stacey n’a “aucun espoir” que le gouvernement actuel changera ses plans.”J’avais l’intention de passer ma retraite ici et que la ferme reste dans la famille. Mais est-ce que je peux vivre avec des pylônes et le bruit qu’ils feront peut-être? Probablement pas.”

Renouvelables: dans la campagne anglaise couve la guerre des pylônes

C’est l’Angleterre rurale. Campé au bord d’un champ de blé d’hiver, John Stacey balaye l’horizon d’une main solide: “ils vont couper notre ferme en deux”. La future ligne de pylônes qui transportera l’électricité éolienne et solaire jusqu’à Londres lui reste en travers de la gorge.D’ici 2031, quatre immenses structures de métal seront plantées là, sur ses terres, encadrées par une route de service clôturée, à 150 mètres du corps de ferme. Le tracé passe au beau milieu de l’enclos des chevaux.Regard bleu perdu dans le lointain, où des haies bien taillées délimitent ses parcelles, le sexagénaire s’interroge. “Nous ne savons pas comment nous pourrons accéder à l’autre moitié de la ferme.”Le bourg de Witham, à soixante kilomètres au nord-est de Londres, se situe sur la route qui relie la capitale à plusieurs champs d’éoliennes de la mer du Nord, un projet de centrale nucléaire et de nouveaux parcs solaires.Tom McGarry, un responsable “infrastructures stratégiques” chez National Grid, entreprise propriétaire du réseau en Angleterre et au Pays de Galles, dit “comprendre les points de vue des gens” et assure que l’entreprise est ouverte au dialogue pour “limiter l’impact” des pylônes. Mais il insiste: le pays a besoin d’être “recâblé”.Le réseau a été construit pour “les centrales à charbon du Nord et des Midlands, qui sont aujourd’hui fermées” et “notre électricité provient désormais de sources différentes”, de plus en plus renouvelables, développe-t-il.- Ampleur inédite -Derrière lui, le poste de transformation de Bramford, hérissé de parafoudres et grand comme presque 20 terrains de football, déploie déjà ses alignements de pylônes dans trois directions, à perte de vue, dans un entêtant grésillement.Le site attire d’autres entreprises qui ont besoin d’être proche du réseau. Dans un ballet de camions, une nouvelle centrale solaire sort de terre. Plus loin, un hangar vert servira bientôt à connecter les éoliennes en mer.National Grid prévoit d’investir 35 milliards de livres (42 milliards d’euros) d’ici 2031 pour transformer le réseau électrique, un chantier d’une ampleur inédite depuis les années 1960.Les nouveaux lieux de production sont “beaucoup plus éloignés des lieux où vivent les gens ce qui nécessite la construction de nombreuses lignes de transmission”, explique Stephen Jarvis, chercheur à la London School of Economics (LSE).”De gros investissements sont nécessaires, pas seulement au Royaume-Uni, c’est un phénomène assez mondial”, selon ce spécialiste d’économie de l’environnement.S’ils reconnaissent que ces nouvelles connexions sont nécessaires, les groupes d’opposants qui essaiment partout dans le pays estiment que les alternatives n’ont pas été sérieusement étudiées: des câbles qui passeraient en mer et émergeraient plus proche de Londres ou, à défaut, des lignes enterrées.Les projets “sont menés à l’envers, sans consultation préalable des riverains”, peste Rosie Pearson, fondatrice d’un groupe d’action en Est-Anglie, cette région au nord-est de Londres.- “Bloqueurs” -Dans un petit café en périphérie du village d’Ardleigh, où le patron ne décolère pas à l’idée de voir sa terrasse en bord de vigne défigurée par un pylône de 50 mètres, Mme Pearson retrouve un groupe d’opposants. Les griefs vont de la biodiversité aux compensations “dérisoires” versées aux propriétaires.Sur une table en bois sont étalées des cartes grand-format, hyper-détaillées, des futures lignes électriques, à la façon d’un état-major révisant son plan de bataille.”C’est le début d’une longue guerre des pylônes”, affirme Mme Pearson, le regard perçant, déterminée à se battre en justice s’il le faut pour prouver que d’autres solutions sont viables et pas nécessairement plus chères.Mais le premier ministre travailliste Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet, a juré de passer outre ceux qu’il voit comme des “bloqueurs” et de réformer des règles d’aménagement du territoire particulièrement contraignantes dans le pays.”Il faut améliorer nos infrastructures de façon économique”, or “enterrer les câbles revient plus cher” et ces coûts se répercutent, au final, sur les factures, tranche un porte-parole de l’exécutif auprès de l’AFP.Dans la ferme de Witham, une volée de mouettes décolle d’un champ, portée par une bourrasque, rappelant que la mer du Nord n’est qu’à une vingtaine de kilomètres. Fataliste, M. Stacey n’a “aucun espoir” que le gouvernement actuel changera ses plans.”J’avais l’intention de passer ma retraite ici et que la ferme reste dans la famille. Mais est-ce que je peux vivre avec des pylônes et le bruit qu’ils feront peut-être? Probablement pas.”

Narcotrafic: 110 morts et explosion des saisies de cocaïne en France en 2024

Un total de 110 morts, 341 blessés et une explosion des saisies de cocaïne: le narcotrafic continue à monter en puissance en France, comme le montrent les chiffres définitifs de l’année 2024, communiqués jeudi par le ministère de l’Intérieur.Les services français (police, gendarmerie, douanes et marine nationale) ont saisi 53,5 tonnes de cocaïne en 2024, soit une augmentation de 130% comparé à 2023 (23 tonnes).Des chiffres “records”, a répété jeudi le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lors du lancement d’une campagne de sensibilisation contre l’usage de drogue à destination des consommateurs.Cette campagne (un clip diffusé à la télévision, sur les réseaux sociaux et affichée dans les transports) est la “première” du genre, a assuré le ministre, qui a reconnu que la France faisait face à une “submersion” de drogue, un “tsunami blanc”.Le lancement de la campagne intervient au moment où le gouvernement affiche sa fermeté contre le phénomène, en soutenant la proposition de loi narcotrafic, adoptée quasiment unanimement au Sénat cette semaine.Le texte, désormais transmis à l’Assemblée nationale, prévoit notamment la création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), des mesures antiblanchiment et de nouveaux outils pour les enquêteurs.- Profils jeunes -Les chiffres des saisies 2024 sont également en hausse pour les drogues de synthèse: plus de 9 millions de comprimés d’ecstasy et de MDMA ont été saisis (+123 % par rapport à 2023), ainsi que 618 kg d’amphétamines et de méthamphétamines (+133 %).A contrario, les chiffres pour le cannabis sont en baisse (101 tonnes saisies, -19%). Une tonne d’héroïne a aussi été saisie en 2024.Les violences liées au narcotrafic ont fait 110 morts et 341 blessés en 2024. Des chiffres en baisse par rapport à 2023 (139 morts et 413 blessées), relève le ministère de l’Intérieur.Mais cette baisse est liée à la fin de la guerre entre deux groupes criminels rivaux de Marseille (DZ Mafia et Yoda) à l’origine d’une part importante des narchomicides de 2023, a précisé à l’AFP une source policière. “En tendance, 2024 reste supérieure à 2022 et à 2021”, a ajouté cette source.Ces chiffres sont à rapporter au nombre total d’homicides : 980 en France en 2024.En 2024, il y a eu 367 assassinats et tentatives d’assassinats liés au trafic de stupéfiants (contre 418 en 2023), précise le ministère, relevant la proportion élevée de jeunes dans ces faits. En 2024, sur les 176 personnes écrouées pour assassinat et tentatives d’assassinat, “un quart” d’entre elles étaient âgées “de moins de 20 ans”, dont 16 étaient mineures, détaillent les autorités. Ce phénomène “touche particulièrement la moitié sud de la France”, ajoutent-elles.Au total, 51.700 personnes ont été mises en cause pour trafic de stupéfiants en 2024, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. Et 288.000 personnes ont été mises en cause pour usage de stupéfiants,(+10% par rapport à 2023).Quelques 122 millions d’euros (+4%) ont été saisis par la police et la gendarmerie dans des enquêtes liées aux stupéfiants, ce qui ne représente que 11% du total des saisies des avoirs criminels (1,129 milliard euros).

Narcotrafic: 110 morts et explosion des saisies de cocaïne en France en 2024

Un total de 110 morts, 341 blessés et une explosion des saisies de cocaïne: le narcotrafic continue à monter en puissance en France, comme le montrent les chiffres définitifs de l’année 2024, communiqués jeudi par le ministère de l’Intérieur.Les services français (police, gendarmerie, douanes et marine nationale) ont saisi 53,5 tonnes de cocaïne en 2024, soit une augmentation de 130% comparé à 2023 (23 tonnes).Des chiffres “records”, a répété jeudi le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lors du lancement d’une campagne de sensibilisation contre l’usage de drogue à destination des consommateurs.Cette campagne (un clip diffusé à la télévision, sur les réseaux sociaux et affichée dans les transports) est la “première” du genre, a assuré le ministre, qui a reconnu que la France faisait face à une “submersion” de drogue, un “tsunami blanc”.Le lancement de la campagne intervient au moment où le gouvernement affiche sa fermeté contre le phénomène, en soutenant la proposition de loi narcotrafic, adoptée quasiment unanimement au Sénat cette semaine.Le texte, désormais transmis à l’Assemblée nationale, prévoit notamment la création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), des mesures antiblanchiment et de nouveaux outils pour les enquêteurs.- Profils jeunes -Les chiffres des saisies 2024 sont également en hausse pour les drogues de synthèse: plus de 9 millions de comprimés d’ecstasy et de MDMA ont été saisis (+123 % par rapport à 2023), ainsi que 618 kg d’amphétamines et de méthamphétamines (+133 %).A contrario, les chiffres pour le cannabis sont en baisse (101 tonnes saisies, -19%). Une tonne d’héroïne a aussi été saisie en 2024.Les violences liées au narcotrafic ont fait 110 morts et 341 blessés en 2024. Des chiffres en baisse par rapport à 2023 (139 morts et 413 blessées), relève le ministère de l’Intérieur.Mais cette baisse est liée à la fin de la guerre entre deux groupes criminels rivaux de Marseille (DZ Mafia et Yoda) à l’origine d’une part importante des narchomicides de 2023, a précisé à l’AFP une source policière. “En tendance, 2024 reste supérieure à 2022 et à 2021”, a ajouté cette source.Ces chiffres sont à rapporter au nombre total d’homicides : 980 en France en 2024.En 2024, il y a eu 367 assassinats et tentatives d’assassinats liés au trafic de stupéfiants (contre 418 en 2023), précise le ministère, relevant la proportion élevée de jeunes dans ces faits. En 2024, sur les 176 personnes écrouées pour assassinat et tentatives d’assassinat, “un quart” d’entre elles étaient âgées “de moins de 20 ans”, dont 16 étaient mineures, détaillent les autorités. Ce phénomène “touche particulièrement la moitié sud de la France”, ajoutent-elles.Au total, 51.700 personnes ont été mises en cause pour trafic de stupéfiants en 2024, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. Et 288.000 personnes ont été mises en cause pour usage de stupéfiants,(+10% par rapport à 2023).Quelques 122 millions d’euros (+4%) ont été saisis par la police et la gendarmerie dans des enquêtes liées aux stupéfiants, ce qui ne représente que 11% du total des saisies des avoirs criminels (1,129 milliard euros).

Narcotrafic: 110 morts et explosion des saisies de cocaïne en France en 2024

Un total de 110 morts, 341 blessés et une explosion des saisies de cocaïne: le narcotrafic continue à monter en puissance en France, comme le montrent les chiffres définitifs de l’année 2024, communiqués jeudi par le ministère de l’Intérieur.Les services français (police, gendarmerie, douanes et marine nationale) ont saisi 53,5 tonnes de cocaïne en 2024, soit une augmentation de 130% comparé à 2023 (23 tonnes).Des chiffres “records”, a répété jeudi le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lors du lancement d’une campagne de sensibilisation contre l’usage de drogue à destination des consommateurs.Cette campagne (un clip diffusé à la télévision, sur les réseaux sociaux et affichée dans les transports) est la “première” du genre, a assuré le ministre, qui a reconnu que la France faisait face à une “submersion” de drogue, un “tsunami blanc”.Le lancement de la campagne intervient au moment où le gouvernement affiche sa fermeté contre le phénomène, en soutenant la proposition de loi narcotrafic, adoptée quasiment unanimement au Sénat cette semaine.Le texte, désormais transmis à l’Assemblée nationale, prévoit notamment la création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), des mesures antiblanchiment et de nouveaux outils pour les enquêteurs.- Profils jeunes -Les chiffres des saisies 2024 sont également en hausse pour les drogues de synthèse: plus de 9 millions de comprimés d’ecstasy et de MDMA ont été saisis (+123 % par rapport à 2023), ainsi que 618 kg d’amphétamines et de méthamphétamines (+133 %).A contrario, les chiffres pour le cannabis sont en baisse (101 tonnes saisies, -19%). Une tonne d’héroïne a aussi été saisie en 2024.Les violences liées au narcotrafic ont fait 110 morts et 341 blessés en 2024. Des chiffres en baisse par rapport à 2023 (139 morts et 413 blessées), relève le ministère de l’Intérieur.Mais cette baisse est liée à la fin de la guerre entre deux groupes criminels rivaux de Marseille (DZ Mafia et Yoda) à l’origine d’une part importante des narchomicides de 2023, a précisé à l’AFP une source policière. “En tendance, 2024 reste supérieure à 2022 et à 2021”, a ajouté cette source.Ces chiffres sont à rapporter au nombre total d’homicides : 980 en France en 2024.En 2024, il y a eu 367 assassinats et tentatives d’assassinats liés au trafic de stupéfiants (contre 418 en 2023), précise le ministère, relevant la proportion élevée de jeunes dans ces faits. En 2024, sur les 176 personnes écrouées pour assassinat et tentatives d’assassinat, “un quart” d’entre elles étaient âgées “de moins de 20 ans”, dont 16 étaient mineures, détaillent les autorités. Ce phénomène “touche particulièrement la moitié sud de la France”, ajoutent-elles.Au total, 51.700 personnes ont été mises en cause pour trafic de stupéfiants en 2024, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. Et 288.000 personnes ont été mises en cause pour usage de stupéfiants,(+10% par rapport à 2023).Quelques 122 millions d’euros (+4%) ont été saisis par la police et la gendarmerie dans des enquêtes liées aux stupéfiants, ce qui ne représente que 11% du total des saisies des avoirs criminels (1,129 milliard euros).

Turquie: la guérison par l’art pour des rescapés du séisme

Au premier regard, l’image est heureuse: des centaines de visages souriants découpés dans les journaux et enserrés dans un cadre. Mais les photos sont les fantômes de victimes du séisme de 2023 qui a fait 53.500 morts dans le sud-est de la Turquie.Ce montage est l’Å“uvre d’une artiste d’Antakya, la vieille Antioche meurtrie par la terrible secousse de 7,8 qui a endeuillé le pays à l’aube du 6 février.”Les traces de ces gens dans des cadres, avec tout ce vide et ce désespoir autour (…) c’est la tristesse et le bonheur mêlés de ceux qui essaient de conserver ces souvenirs à jamais”, confie Emel Genc à l’AFP. Aucun autre lieu n’a été plus touché qu’Antakya: 90% des bâtiments y ont été détruits et plus de 20.000 personnes ont trouvé la mort dans la ville et sa province, Hatay.”Nous avons perdu une ville entière”, rappelle Mme Genc qui collecte les objets personnels dans les ruines – vieilles photos, bibelots, fragments de béton – pour exprimer à travers son art “le vide total et le désespoir d’avoir absolument tout perdu”.- “La mémoire de la ville” -Ses Å“uvres sont en partie exposées au Centre d’art et de culture d’Antakya, un complexe en plein air qui a ouvert ses portes le 1er janvier et permet à plus de 70 artistes locaux d’exposer leur travail.”Avec le tremblement de terre, de nombreux lieux culturels et sociaux ont été réduits à l’état de ruines”, explique Hakan Boyaci, directeur de l’association culturelle de Hatay. “L’objectif était de créer un espace qui ramènerait en ville les artistes locaux, dont beaucoup étaient partis. Qui leur permettrait d’exposer leurs Å“uvres et servirait de lieu de rencontre pour la communauté”.”Les artistes sont la mémoire de la ville. On peut reconstruire des maisons et des bâtiments, mais ça ne suffit pas à remettre une ville sur pied”, ajoute-t-il.En milieu de semaine, seuls quelques visiteurs présents discutent avec les artistes qui proposent parfois un atelier. Devant l’un d’eux, une jeune fille brandit une imitation de marbre qu’elle a réalisée devant sa famille qui la prend en photo. Tous sourient.”Beaucoup de gens vivent encore dans des conteneurs, ils avaient besoin d’un endroit où sortir comme ici”, poursuit M. Boyaci.Une autre initiative a été lancée en septembre pour aider les restaurants d’Antakya, cité renommée pour son patrimoine culinaire inspiré par la proximité d’Alep, la deuxième ville de Syrie à deux heures de route à l’Est.- “La main de sa fille” -Depuis dix ans, Eser Mansuroglu, 47 ans, a réalisé des mosaïques traditionnelles, mais depuis le tremblement de terre elle reproduit les images qui l’ont profondément émue.À l’extérieur de sa boutique trône ainsi celle d’un homme vêtu d’une veste orange, accablé dans les décombres qui écrasent sa fille de 15 ans dont il tient la main. Cette photo du photographe de l’AFP Adem Altan est devenue la représentation même du désastre et du chagrin qu’il a provoqué.”Il n’a pas lâché la main de sa fille jusqu’au matin, même si elle était morte. Ça m’a bouleversée car j’ai aussi perdu ma mère et mon frère, je peux ressentir cette douleur”, explique l’artiste. “Après tant de morts, nous étions dans une situation épouvantable. Pendant un temps, j’ai arrêté l’art. Puis je m’y suis remise pour guérir, comme une thérapie”.”Je guéris grâce aux mosaïques”.Financé par le bureau du gouverneur d’Hatay et l’Agence de développement de la Méditerranée orientale, le centre culturel apporte “un bouffée d’air frais” aux artistes et aux habitants de la ville, estime M. Boyaci. À l’extérieur du complexe, deux jeunes artistes réalisent une frise sur les façades en béton. “L’art est un moyen de documenter l’histoire” fait valoir Mehmet Ercin, graffeur de 27 ans les mains gantées, rémunéré pour raconter en peinture la riche histoire de la ville.”Mais je n’évoquerai pas le tremblement de terre parce qu’on n’a pas envie de s’en souvenir”, prévient-il.

ArcelorMittal investit massivement aux Etats-Unis plutôt qu’en Europe

Après avoir suspendu son projet d’acier décarboné à Dunkerque en France fin 2024, le géant de la sidérurgie ArcelorMittal a choisi les Etats-Unis pour investir près d’un milliard de dollars dans une nouvelle usine destinée à accompagner l’électrification du monde.Le groupe a officialisé jeudi un projet de construction d’un nouveau site de production à Calvert (Alabama), où il est déjà implanté, qui devrait entrer en production fin 2027 afin de “soutenir la production automobile et la mobilité” et “la production d’électricité renouvelable”.La nouvelle usine produira de l’acier “à grains non orientés (NOES)”, un type d’acier avec des propriétés magnétiques élevées, utilisé surtout dans les équipements électriques du type générateurs, transformateurs, alternateurs et les moteurs. On le trouve aussi dans les éoliennes.Cet investissement de 900 millions de dollars intervient tout juste deux mois après la mise sur pause d’un autre projet d’investissement massif d’ArcelorMittal sur la décarbonation de l’acier en France. Pour le projet français de 1,8 milliard d’euros, qui est donc retardé, le sidérurgiste doit mettre près d’un milliard d’euros sur la table, l’Etat s’étant engagé à verser à son côté une aide allant jusqu’à 850 millions d’euros.A Dunkerque, l’un des plus gros sites de production d’acier d’Europe occidentale avec ses hauts fourneaux emblématiques, le groupe prévoit de construire deux fours électriques et une unité de réduction directe du fer avec du gaz ou de l’hydrogène (sans charbon), étapes décisives pour produire l’acier décarboné.- “Insuffisants” -“Les investissements dans la décarbonation en Europe progressent à une vitesse plus lente que ce qui était prévu initialement”, a insisté ArcelorMittal dans un communiqué jeudi, publié à l’occasion de ses résultats annuels.Le sidérurgiste estime “insuffisants” les efforts de la Commission pour protéger l’acier décarboné sur le Vieux continent face à la concurrence à bas prix venue d’Asie, dans un contexte de surproduction mondiale d’acier, et de prix de l’énergie très élevés en Europe.Avant d’éventuellement débloquer les investissements en France, Aditya Mittal, le directeur général du groupe ArcelorMittal, demande à l’Europe un “soutien d’urgence” en 2025 afin de “créer un contexte politique qui incite les investissements nécessaires à l’accélération de la décarbonation en Europe”.Il souhaite des améliorations du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) destiné à protéger l’acier décarboné européen de la concurrence. Il espère aussi “une révision des clauses de sauvegarde” qui limitent les volumes d’importation.Un “plan acier” est attendu à Bruxelles fin mars.ArcelorMittal s’affirme néanmoins “totalement déterminé à la décarbonation” en Europe. Il a maintenu ses investissements en Espagne, notamment à Gijon où il construit un four à arc électrique pour recycler l’acier, et à Sestao où les volumes d’acier recyclé, moins émetteur de CO2, augmentent.”Les perspectives à long terme pour la sidérurgie sont positives et notre présence mondiale nous permet de donner la priorité aux investissements sur les marchés les plus propices à la croissance”, ajoute M. Mittal qui vise “le Brésil, l’Inde et les Etats-Unis”.

India bowl out England for 248 in ODI opener

Debutant fast bowler Harshit Rana and spinner Ravindra Jadeja claimed three wickets each Thursday as India dismissed England for 248 in their first one-day international in Nagpur.India suffered an early blow with star batsman Virat Kohli out due to a sore right knee at the start of the three-match series.The ODIs come ahead of the Champions Trophy starting February 19 in Pakistan and Dubai.England opted to bat first on a hot and sunny afternoon, but lost regular wickets and were bowled out in 47.4 overs — despite skipper Jos Buttler’s 52, and 51 from Jacob Bethell.Pace spearhead Mohammed Shami started with a maiden before Phil Salt launched a brutal attack against Rana, hitting the bowler for three sixes and two fours in a 26-run sixth over.England lost their first wicket on 75 with a mid-pitch mix-up between Ben Duckett and Salt, who was run out for 43.Rana made a comeback after a stunning backward running catch from fellow debutant Yashasvi Jaiswal gave the bowler his first ODI wicket and the left-handed Duckett departed on 32.Rana struck again three balls later, with Harry Brook caught behind for a duck, edging a rising delivery to be caught by wicketkeeper KL Rahul.England slipped to 77-3 in 10 overs.Joe Root and Buttler attempted to rebuild with a 34-run stand, but Jadeja broke through with his left-arm spin.Jadeja trapped Root, who is playing his first ODI since the 2023 World Cup, lbw for 19.Buttler stood firm and put on 59 runs with the left-handed Bethell as the two batted patiently to wade through a disciplined attack.Buttler reached his fifty, but soon fell as he mistimed a pull and spooned a catch to Hardik Pandya at short-fine leg off Axar Patel.Wickets kept tumbling as Rana sent back Liam Livingstone, caught behind for five, and Shami bowled Brydon Carse for 10.Bethell reached his half century before Jadeja had him lbw.Number ten Jofra Archer added to the total with an unbeaten 21 off 18 balls but England, who lost the preceding T20 series 4-1, failed to play out their 50 overs.Brief scores: England 248 all out in 47.4 overs (P. Salt 43, J. Buttler 52, J. Bethell 51; H. Rana 3-53, R. Jadeja 3-26) v IndiaToss: England