Trump says will double steel, aluminum tariffs to 50%

US President Donald Trump’s announcement that he would double steel and aluminum import tariffs to 50 percent from next week drew ire from the European Union Saturday in the latest salvo in his trade wars aimed at protecting domestic industries.The EU warned it was “prepared” to retaliate against the latest tariffs, adding the sudden move “undermines ongoing efforts to reach a negotiated solution” between the bloc and the United States. “We’re going to bring it from 25 percent to 50 percent, the tariffs on steel into the United States of America,” Trump said Friday while addressing workers at a US Steel plant in Pennsylvania.”Nobody’s going to get around that,” he added in the speech before blue-collar workers in the battleground state that helped deliver his election victory last year.Shortly after, Trump wrote in a Truth Social post that the elevated rate would also apply to aluminum, with the new tariffs “effective Wednesday, June 4th.”Since returning to the presidency in January, Trump has imposed sweeping tariffs on allies and adversaries alike in moves that have rocked the world trade order and roiled financial markets.The tariffs had seen a brief legal setback earlier this week when a court ruled Trump had overstepped his authority, but an appellate court on Thursday said the tariffs could continue while the litigation moves forward.Trump has also issued sector-specific levies that affect goods such as automobiles.On Friday, he defended his trade policies, arguing that tariffs helped protect US industry. He added that the steel facility he was speaking in would not exist if he had not also imposed duties on metals imports during his first administration.- ‘Devil in the details’ -On Friday, Trump touted a planned partnership between US Steel and Japan’s Nippon Steel, but offered few new details on a deal that earlier faced bipartisan opposition.He stressed that despite a recently announced planned partnership between the American steelmaker and Nippon Steel, “US Steel will continue to be controlled by the USA.”He added that there would be no layoffs or outsourcing of jobs by the company.Upon returning to Washington late Friday, Trump told reporters he had yet to approve the deal.”I have to approve the final deal with Nippon, and we haven’t seen that final deal yet, but they’ve made a very big commitment,” Trump said.Last week, Trump said that US Steel would remain in America with its headquarters to stay in Pittsburgh, adding that the arrangement with Nippon would create at least 70,000 jobs and add $14 billion to the US economy.Trump in Pennsylvania said that as part of its commitment, Nippon would invest $2.2 billion to boost steel production in the Mon Valley Works-Irvin plant where he was speaking.Another $7 billion would go towards modernizing steel mills, expanding ore mining and building facilities in places including Indiana and Minnesota.A proposed $14.9 billion sale of US Steel to Nippon Steel had previously drawn political opposition from both sides of the aisle. Former president Joe Biden blocked the deal on national security grounds shortly before leaving office.There remain lingering concerns over the new partnership.The United Steelworkers union (USW) which represents thousands of hourly workers at US Steel facilities said after Trump’s speech that it had not participated in discussions involving Nippon Steel and the Trump administration, “nor were we consulted.””We cannot speculate about the meaning of the ‘planned partnership,'” said USW International President David McCall in a statement.”Whatever the deal structure, our primary concern remains with the impact that this merger of US Steel into a foreign competitor will have on national security, our members and the communities where we live and work,” McCall said.”The devil is always in the details,” he added.Trump had opposed Nippon Steel’s takeover plan while on the election campaign trail. But since returning to the presidency, he signaled that he would be open to some form of investment after all.

L’effondrement du glacier suisse, un avertissement angoissant, selon des experts

L’effondrement spectaculaire du glacier de Birch, en Suisse, constitue un avertissement angoissant pour les populations qui vivent à l’ombre de glaciers fragiles sur la planète, en particulier en Asie, estiment des experts réunis au Tadjikistan.”Le changement climatique et son impact sur la cryosphère auront des répercussions croissantes sur les sociétés humaines qui vivent près des , près de la cryosphère, et en dépendent d’une manière ou d’une autre”, a déclaré Ali Neumann, conseiller en réduction des risques de catastrophes au sein de la Direction du développement et de la coopération (DDC) suisse.Car si le rôle du changement climatique dans le cas suisse doit encore être scientifiquement prouvé, il a un impact clair sur la cryosphère, la partie de la Terre où l’eau se fige en glace, a-t-il souligné lors d’une conférence internationale sur les glaciers sous l’égide de l’ONU.L’évacuation préventive des 300 habitants du village de Blatten, en contrebas du Birch, a évité une catastrophe humaine, bien qu’une personne reste portée disparue.”Ce qui montre qu’avec les bonnes compétences, l’observation et la gestion d’une urgence, vous pouvez réduire significativement l’ampleur de ce type de catastrophe”, constate M. Neumann.Pour Stefan Uhlenbrook, directeur du département Eau et Cryosphère à l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cela montre la nécessité pour les régions vulnérables comme l’Himalaya de bien se préparer.- Partage de données -“De la surveillance au partage des données, aux modèles de simulation numérique, à l’évaluation des dangers et à leur communication, toute la chaîne doit être renforcée”, a-t-il déclaré, estimant que “dans de nombreux pays asiatiques, les données ne sont pas suffisamment connectées”. Les géologues suisses utilisent notamment des capteurs et des images satellites pour surveiller leurs glaciers. Mais alors que l’Asie a été la région la plus touchée par des catastrophes liées au climat et aux risques météorologiques en 2023, de nombreux pays y manquent de ressources pour faire de même.Selon un rapport de 2024 du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), deux tiers des pays de la région Asie-Pacifique disposent de systèmes d’alerte précoce. Mais les pays les moins développés, dont beaucoup sont en première ligne du changement climatique, ont la pire couverture.”La surveillance existe, mais elle n’est pas suffisante”, souligne le géologue Sudan Bikash Maharjan du Centre international pour un développement intégré en montagne (Icimod), au Népal.”Nos terrains et conditions climatiques sont complexes, mais nous manquons aussi de ressources pour la collecte intensive de données”.Pour le géoscientifique Jakob Steiner, qui travaille sur l’adaptation climatique au Népal et au Bhoutan, il ne s’agit cependant pas simplement d’exporter les solutions technologiques suisses. “Ce sont des catastrophes complexes; travailler avec les populations locales est en fait tout aussi, sinon beaucoup plus important”, estime-t-il.- “Triste disparité” -Les glaciers de l’Himalaya, qui fournissent de l’eau à près de deux milliards de personnes, fondent plus rapidement que jamais, exposant les habitants de cette région à des catastrophes imprévisibles et coûteuses, avertissent les scientifiques.Des centaines de lacs formés à partir de leur fonte sont apparus ces dernières décennies – qui peuvent être dévastateurs lorsqu’ils se déversent brusquement dans la vallée. Le ramollissement du pergélisol augmente lui les risques de glissements de terrain.Selon Declan Magee, du Département du changement climatique et du développement durable de la Banque asiatique de développement, la surveillance et les avertissements précoces ne suffisent pas. “Nous devons réfléchir aux endroits où nous construisons (…) et comment réduire leur vulnérabilité”.La militante pour le climat et cinéaste népalaise Tashi Lhazom a décrit comment le village de Til, près de chez elle, a été dévasté par un glissement de terrain au début mai. Les 21 familles qui y résidaient ont réussi à s’échapper, mais de justesse. “En Suisse, elles ont été évacuées des jours avant, ici nous n’avons eu à peine quelques secondes”. “Cette disparité m’attriste mais me met aussi en colère. Cela doit changer”.

Suisse: comment le glacier du Birch s’est effondré

Une série d’événements en cascade dans les Alpes suisses a entraîné l’effondrement spectaculaire du glacier de Birch, enterrant un petit village sous des millions de tonnes de gravats, ont indiqué vendredi des glaciologues à l’AFP, qui estiment qu’il est trop tôt pour prouver scientifiquement le rôle exact du changement climatique. Si les experts ont su quelques jours à l’avance que la rupture catastrophique du glacier était inéluctable, les raisons de l’éboulement sont bien plus anciennes. “On peut parler d’un événement en cascade, car différents processus sont en jeu”, a expliqué Christophe Lambiel, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des dynamiques de la surface terrestre de l’Université de Lausanne, à l’AFP. – Montagne instable :Le Petit Nesthorn, culminant à 3.342 mètres et surplombant le glacier, était déjà quelque peu instable, et les chutes de pierres se sont accélérées de manière spectaculaire une dizaine de jours avant la catastrophe. Trois millions de mètres cubes de roche sont tombés sur le glacier d’un coup. “Si l’on exerce une forte pression sur une fondation instable, elle peut tout simplement glisser. Et c’est ce qui s’est produit”, a expliqué Matthias Huss, directeur de la Surveillance des Glaciers Suisses (GLAMOS) dans un entretien avec l’AFP. “Le glacier a fortement accéléré sous l’effet de cette charge supplémentaire, et c’est alors que la catastrophe s’est produite”. – Un glacier particulier :Le glacier du Birch était un cas particulier : c’était le seul glacier suisse à avancer quand tous les autres reculent, mais pas grâce à une meilleure couverture neigeuse.C’était très probablement dû au poids des éboulements de la montagne et “le glissement de terrain n’est donc pas parti de rien”, souligne M. Huss. Le glacier se trouvait sur une pente raide, et encore plus raide à l’avant, ce qui a encore accéléré le processus.- Comment ? :Les chutes de pierres ont modifié l’équation de contrainte entre le poids du glacier et la pente, qui détermine la vitesse de déplacement du glacier, indique Christophe Lambiel. C’est comme pour pousser une voiture, il faut beaucoup de force pour initier un mouvement, mais beaucoup moins une fois que le véhicule bouge. Les 1.000 mètres d’altitude par rapport au fond de la vallée du Lötschental ajoutent une “énorme quantité d’énergie potentielle”, selon Matthias Huss. Le frottement fait fondre une partie de la glace et crée un coussin d’eau permet au glacier de glisser plus vite.- La fonte du pergélisol :Le pergélisol fond à des profondeurs de plus en plus grandes dans les Alpes.”La glace est considérée comme le ciment des montagnes. La dégradation de la qualité de ce ciment diminue la stabilité de la montagne”, selon Christophe Lambiel.Matthias Huss a ajouté : “Pour l’instant, nous ne pouvons pas affirmer que la fonte du pergélisol soit à l’origine de l’effondrement de cette montagne, mais c’est au moins une explication très probable, ou un facteur, qui a déclenché ou accéléré ce processus d’effondrement”. – Changement climatique :Jakob Steiner, géoscientifique à l’université de Graz en Autriche, estime qu’il “n’existe pas encore de preuve claire, dans ce cas précis, que le changement climatique soit la cause de ce phénomène”. Et selon Matthias Huss, établir un lien aussi direct est “compliqué”. “Si l’effondrement de cette montagne était uniquement dû au changement climatique, toutes les montagnes des Alpes pourraient s’effondrer – et ce n’est pas le cas”, dit le scientifique.Pour lui il s’agit “d’une combinaison de changements géologiques à long terme. La rupture du glacier en tant que telle n’est pas liée au changement climatique. Il s’agit plutôt des processus du pergélisol, qui sont des changements très complexes et à long terme”. Christophe Lambiel est aussi prudent mais “l’augmentation des chutes de pierres sur le glacier au cours des dix dernières années pourrait être liée au changement climatique”. – Autres glaciers :Les techniques de surveillance modernes détectent l’accélération de la glace avec une grande précision, permettant une alerte précoce.Christophe Lambiel a indiqué qu’environ 80 glaciers dans la même région du Valais, en Suisse, étaient considérés comme dangereux et faisaient l’objet d’une surveillance. “Le principal défi est de déterminer où orienter la surveillance détaillée”, reconnaît Matthias Huss.Pour Christophe Lambiel, les sites présentant des interactions glacier-pergélisol au-dessus de 3.000 mètres devront désormais faire l’objet de recherches.”L’évolution rapide du pergélisol peut probablement jouer un rôle”, selon Jakob Steiner : “C’est inquiétant, car cela signifie que les montagnes deviennent beaucoup plus instables”. rjm-burs/vog/ib

En Bulgarie, fronde contre une entrée imminente dans la zone euro

Manifestations, appel au référendum et désinformation: en Bulgarie, la perspective de rejoindre la zone euro au 1er janvier 2026 ne fait pas l’unanimité, entre craintes d’une flambée des prix et sentiment antieuropéen.Après un retard lié à son instabilité politique, le pays des Balkans, membre de l’UE depuis 2007, devrait prochainement devenir le 21e Etat à adopter la monnaie unique, trois ans après la Croatie. Le feu vert de Bruxelles est attendu courant juin.”Avoir l’euro reviendrait à embarquer sur le Titanic”, assure à l’AFP Nikolai Ivanov, haut fonctionnaire à la retraite, venu “soutenir le lev”, la devise bulgare, lors d’un récent événement de promotion de la devise nationale à Sofia.Selon des sondages récents, près de la moitié des personnes interrogées se disent opposées à l’entrée du pays dès l’an prochain.- “Encore plus pauvres” -Pour Boriana Dimitrova, directrice de l’institut Alpha Research, ce désamour s’explique avant tout par “la méfiance envers les institutions” provoquée par le chaos politique de ces dernières années. Les habitants redoutent les conséquences sur leur quotidien de ce changement historique. “Les pauvres ont peur de devenir encore plus pauvres”, résume-t-elle, dans ce pays de 6,4 millions d’habitants, le moins riche du bloc.Les réticences sont particulièrement fortes dans les zones rurales, où certains Bulgares n’ont jamais voyagé à l’étranger et n’ont pas l’habitude des transactions internationales.D’autant que perdure le souvenir de la grave crise économique de 1996-97, accompagnée de la faillite de 14 banques et d’une hyperinflation dépassant 300%.Nombreux sont les élus à exploiter ces craintes, estime l’experte, à l’image du parti d’extrême droite Vazrajdane, qui a convoqué un nouveau rassemblement samedi dans la capitale.Des milliers de personnes de tous les âges ont répondu à son appel en faisant pression au pied du bureau de l’UE, bien gardé par la police alors qu’il avait été pris pour cible en février par des nationalistes. Le président Roumen Radev a surpris début mai en réclamant l’organisation d’un référendum. Et il a renchéri cette semaine en accusant le gouvernement de ne pas avoir mis en place les mesures nécessaires pour permettre aux “plus vulnérables” de supporter un éventuel choc des prix.Un tiers des Bulgares vivaient l’an dernier sous la menace de la pauvreté ou de l’exclusion sociale, d’après les statistiques d’Eurostat.- Floraison d’infox -Le chef d’Etat “fédère les peurs et s’adresse aux désabusés, aux oubliés. C’est un geste politique bien calculé”, commente Mme Dimitrova.Cette proposition jugée “inconstitutionnelle” a soulevé un tollé du côté des juristes et la présidente de l’Assemblée Natalia Kisselova a refusé de la soumettre au vote.Mais elle a suffi à raviver la propagande anti-UE. Parmi les infox les plus répandues sur les réseaux sociaux, on apprend que “Bruxelles va confisquer vos économies pour financer l’Ukraine”. Ou encore que le lev, adopté à la fin du 19e siècle, serait la monnaie la plus ancienne d’Europe et qu’il faut donc à tout prix sauver “le lion bulgare”, signification du mot “lev”.Même des humoristes relaient ces fausses informations à travers des clips vidéo cumulant des millions de vues sur Facebook et TikTok.En face, les voix pro-européennes ont bien du mal à se faire entendre.Pour ces défenseurs d’un passage à l’euro, ce serait un pas important vers l’ancrage géopolitique occidental et une protection contre l’influence du Kremlin, alors que le lev est de toute façon déjà arrimé à l’euro et que la Bulgarie patiente dans l’antichambre depuis plusieurs années. “A Sofia et dans les grandes villes, la population – plus riche, plus instruite et plus jeune – y voit une étape logique dans le processus d’intégration européenne, après l’adhésion à l’UE et à l’espace Schengen” début 2025, souligne Mme Dimitrova.Les institutions et les banques sont prêtes. Le design des pièces a été choisi, avec pour celles de deux euros l’inscription: “Dieu, protège la Bulgarie”.Mais signe du manque d’information et du sentiment d’infériorité encore très répandu dans ce pays périphérique, “certains me demandent encore si l’euro bulgare sera valable et aura la même valeur “en France ou en Allemagne”, s’amuse l’analyste.

En Bulgarie, fronde contre une entrée imminente dans la zone euro

Manifestations, appel au référendum et désinformation: en Bulgarie, la perspective de rejoindre la zone euro au 1er janvier 2026 ne fait pas l’unanimité, entre craintes d’une flambée des prix et sentiment antieuropéen.Après un retard lié à son instabilité politique, le pays des Balkans, membre de l’UE depuis 2007, devrait prochainement devenir le 21e Etat à adopter la monnaie unique, trois ans après la Croatie. Le feu vert de Bruxelles est attendu courant juin.”Avoir l’euro reviendrait à embarquer sur le Titanic”, assure à l’AFP Nikolai Ivanov, haut fonctionnaire à la retraite, venu “soutenir le lev”, la devise bulgare, lors d’un récent événement de promotion de la devise nationale à Sofia.Selon des sondages récents, près de la moitié des personnes interrogées se disent opposées à l’entrée du pays dès l’an prochain.- “Encore plus pauvres” -Pour Boriana Dimitrova, directrice de l’institut Alpha Research, ce désamour s’explique avant tout par “la méfiance envers les institutions” provoquée par le chaos politique de ces dernières années. Les habitants redoutent les conséquences sur leur quotidien de ce changement historique. “Les pauvres ont peur de devenir encore plus pauvres”, résume-t-elle, dans ce pays de 6,4 millions d’habitants, le moins riche du bloc.Les réticences sont particulièrement fortes dans les zones rurales, où certains Bulgares n’ont jamais voyagé à l’étranger et n’ont pas l’habitude des transactions internationales.D’autant que perdure le souvenir de la grave crise économique de 1996-97, accompagnée de la faillite de 14 banques et d’une hyperinflation dépassant 300%.Nombreux sont les élus à exploiter ces craintes, estime l’experte, à l’image du parti d’extrême droite Vazrajdane, qui a convoqué un nouveau rassemblement samedi dans la capitale.Des milliers de personnes de tous les âges ont répondu à son appel en faisant pression au pied du bureau de l’UE, bien gardé par la police alors qu’il avait été pris pour cible en février par des nationalistes. Le président Roumen Radev a surpris début mai en réclamant l’organisation d’un référendum. Et il a renchéri cette semaine en accusant le gouvernement de ne pas avoir mis en place les mesures nécessaires pour permettre aux “plus vulnérables” de supporter un éventuel choc des prix.Un tiers des Bulgares vivaient l’an dernier sous la menace de la pauvreté ou de l’exclusion sociale, d’après les statistiques d’Eurostat.- Floraison d’infox -Le chef d’Etat “fédère les peurs et s’adresse aux désabusés, aux oubliés. C’est un geste politique bien calculé”, commente Mme Dimitrova.Cette proposition jugée “inconstitutionnelle” a soulevé un tollé du côté des juristes et la présidente de l’Assemblée Natalia Kisselova a refusé de la soumettre au vote.Mais elle a suffi à raviver la propagande anti-UE. Parmi les infox les plus répandues sur les réseaux sociaux, on apprend que “Bruxelles va confisquer vos économies pour financer l’Ukraine”. Ou encore que le lev, adopté à la fin du 19e siècle, serait la monnaie la plus ancienne d’Europe et qu’il faut donc à tout prix sauver “le lion bulgare”, signification du mot “lev”.Même des humoristes relaient ces fausses informations à travers des clips vidéo cumulant des millions de vues sur Facebook et TikTok.En face, les voix pro-européennes ont bien du mal à se faire entendre.Pour ces défenseurs d’un passage à l’euro, ce serait un pas important vers l’ancrage géopolitique occidental et une protection contre l’influence du Kremlin, alors que le lev est de toute façon déjà arrimé à l’euro et que la Bulgarie patiente dans l’antichambre depuis plusieurs années. “A Sofia et dans les grandes villes, la population – plus riche, plus instruite et plus jeune – y voit une étape logique dans le processus d’intégration européenne, après l’adhésion à l’UE et à l’espace Schengen” début 2025, souligne Mme Dimitrova.Les institutions et les banques sont prêtes. Le design des pièces a été choisi, avec pour celles de deux euros l’inscription: “Dieu, protège la Bulgarie”.Mais signe du manque d’information et du sentiment d’infériorité encore très répandu dans ce pays périphérique, “certains me demandent encore si l’euro bulgare sera valable et aura la même valeur “en France ou en Allemagne”, s’amuse l’analyste.