Indonésie: l’iPhone 16 enfin en vente après des mois d’interdiction

Les acheteurs impatients se pressaient vendredi dans les boutiques d’Indonésie pour pouvoir s’offrir un iPhone 16 désormais en vente après des mois d’interdiction dans l’archipel, ont constaté des journalistes de l’AFP.En octobre, le gouvernement indonésien avait interdit la commercialisation de ce modèle, le plus récent des iPhone, au motif qu’Apple n’avait pas respecté la réglementation exigeant que 40% des téléphones soient fabriqués à partir de composants fabriqués localement. Après être parvenu à un accord avec Jakarta, le géant américain avait annoncé fin mars une reprise des ventes pour le 11 avril.”Je suis très heureux d’avoir appris la nouvelle car nous pouvons maintenant acheter l’iPhone directement en Indonésie”, a témoigné Albert Wongso, 34 ans, consultant informatique, venu acheter dans une boutique de Jakarta le modèle iPhone 16 Pro pour remplacer son iPhone 11.”Parce que si nous l’achetons dans un autre pays, il est assez difficile, par exemple, de faire valoir la garantie”, a-t-il ajouté.En novembre, Jakarta avait rejeté une proposition d’investissement de 100 millions de dollars de la part d’Apple, estimant qu’elle ne présentait pas l'”équité” requise par le gouvernement. Apple a ensuite accepté d’investir 150 millions de dollars dans la construction de deux usines, l’une à Bandung, dans la province de Java Ouest, pour la production d’accessoires, et l’autre à Batam pour les AirTags. En février, le ministre de l’Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, a indiqué qu’Apple s’était également engagé à construire un centre de recherche et de développement sur les semi-conducteurs en Indonésie, le qualifiant de “premier du genre en Asie”.La commercialisation de l’iPhone 16 sur le marché indonésien marque une victoire pour Apple sur un marché immense de 280 millions d’habitants.”L’Indonésie représente l’un des plus grands marchés pour Apple dans la région asiatique, après la Chine”, a commenté Nailul Huda, directeur de l’économie numérique au sein du Centre of Economic and Law Studies (CELIOS) de Jakarta.Le gouvernement indonésien envisage d’assouplir ses règles en matière d’exigences de contenu local pour le secteur des technologies de l’information et de la communication dans le cadre de ses futures négociations avec les États-Unis concernant les tarifs douaniers.Jakarta s’est vu imposer des droits de douane sur ses exportations à hauteur de 32% avant que le président américain Donald Trump n’annonce mercredi une pause de 90 jours dans l’application de ces nouvelles taxes.L’Indonésie a également interdit la vente des téléphones Google Pixel au même motif qu’ils ne respectaient pas l’exigence de 40% de composants produits localement.

“Enquêtrice à l’ONU”: avec Agnès Callamard dans les coulisses du système international

Comment enquêter sur des exécutions extra-judiciaires lorsqu’on est mandatée par l’ONU ? Entre pressions diplomatiques et moyens dérisoires, Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de 2016 à 2021, raconte les coulisses du système onusien dans sa quête de vérité.Assassinats politiques, crimes d’Etat ou exécutions commises par les groupes armés: “Enquêtrice à l’ONU”, son livre paru le 9 avril chez Flammarion co-écrit avec le journaliste Alexandre Duyck, revient sur des dossiers emblématiques.”Au départ, ce sont souvent des coups de cÅ“ur, des coups de colère qui m’amènent à faire ces enquêtes”, explique-t-elle à l’AFP, regard perçant derrière ses lunettes rondes aux branches rose fluo.Quand elle s’intéresse aux meurtres des journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon en 2013 au Mali, elle se heurte à “des murs”: le mutisme de la force onusienne sur les lieux lors de l’enlèvement, puis l'”utilisation démesurée du secret-défense par la France”.”Pourquoi tous ces mensonges, les silences et les secrets de toutes les parties prenantes ?”: dans ce dossier qui la laisse amère de n’avoir pu aller au bout, elle ne “croit plus” à l’émergence de la vérité.Dans le cas de l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, c’était un “coup de colère”: personne ne s’intéressait au sort d’un homme tué et découpé en morceaux dans le consulat du Royaume en Turquie.Agnès Callamard, aujourd’hui secrétaire générale d’Amnesty International, comprend alors que les Nations unies n’entendent pas s’en mêler. “+Vous pensez vraiment que c’est une bonne idée? N’allez-vous pas sortir du cadre du mandat?+”, entend-elle.- Avancer les frais -Et puis il y a les conditions de travail parfois “ubuesques”, surtout financièrement. Non seulement la fonction est bénévole (elle est alors professeure à l’université américaine de Columbia), mais elle avance les frais pour se rendre à Washington, où vivait Jamal Khashoggi – plus de 15.000 dollars.Si l’accès à la scène de crime lui est interdit, les autorités turques lui fournissent des enregistrements audio de l’intérieur du consulat pour retracer les derniers instants du journaliste.Après des mois d’enquête et une centaine d’entretiens dans six pays, son rapport publié en 2019 réclame des sanctions et met directement en cause le prince héritier, Mohammed Ben Salman.La démarche suivie après l’empoisonnement en 2020 de l’opposant russe Alexeï Navalny avec un agent neurotoxique – il est finalement mort dans une prison russe en 2024 – suit le même raisonnement: “Comment je prouve la responsabilité de l’Etat russe?”.”Dans le cas de Jamal, comme dans celui d’Alexeï, nous ne pouvions en aucun cas conclure que ces meurtres ou tentatives de meurtre étaient le fait d’individus agissant de leur propre chef” sans intervention du pouvoir, affirme-t-elle.A chaque fois, il faut faire fi des menaces et désaveux de ceux qu’elle et son équipe dérangent, souvent des autocrates mais pas seulement.- “Image salie” -En 2020 le secrétaire d’Etat américain d’alors, Mike Pompeo, dénonce un rapport “fallacieux” sur la frappe américaine contre le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad et appelle à “se méfier du discours des Nations unies”.Il ne s’agissait pas de “légitime défense”, relève Mme Callamard, inquiète de voir se multiplier les assassinats ciblés par drone en violation du droit international. Si on se permet d’éliminer ainsi de hauts responsables officiels, qui seront les prochaines cibles ?Ses investigations montrent la difficulté d’obtenir l’ouverture d’enquêtes judiciaires, et pour l’ONU d’imposer des sanctions.”Il y a eu un manque de courage de la part des autorités onusiennes, à certains moments” face à “l’Arabie saoudite, la Chine, les Etats-Unis ou la Russie, des États puissants sur lesquels repose notamment le budget des Nations unies”.Pour elle, le rôle des rapporteurs spéciaux reste pourtant “fondamental” pour “soutenir tous ceux qui se battent seuls” et “risquent vraiment leur vie”, journalistes ou militants. Car même quand la justice est inopérante, “aucun pays n’aime voir son image salie”.Elle cite la rapporteuse de l’ONU pour les Territoires palestiniens Francesca Albanese, qui dénonce “les crimes les plus odieux” à Gaza, en accusant Israël de “génocide”.Face au “piétinement” généralisé du droit international et aux dérives autoritaires croissantes, elle appelle à réformer les institutions internationales. A commencer par le Conseil de sécurité de l’ONU: “Partout où il y a des crises humanitaires, des morts, le droit de veto (réservé à ses cinq membres permanents) devrait être prohibé ou restreint”.

Trump renews call for end to seasonal clock changes

President Donald Trump on Friday repeated his call for an end to the “costly” custom of moving clocks back one hour every autumn, which he said was imposing an unnecessary financial burden on the United States.”The House and Senate should push hard for more Daylight at the end of a day,” Trump urged the US Congress in a Truth Social post.”Very popular and, most importantly, no more changing of the clocks, a big inconvenience and, for our government, A VERY COSTLY EVENT!!!”The summer clock, known as Daylight Saving Time, was adopted by the federal government during World War I but was unpopular with farmers rushing to get produce to morning markets, and was quickly abolished. Many states experimented with their own versions, but it wasn’t reintroduced nationwide until 1967. The issue has become a pet subject for Trump, who appealed in December for more light in the evenings, but he has at times appeared confused by the terminology.The demand would mean a permanent change to DST, whereas in December he pledged to get Republicans working on the opposite goal — abandoning DST. “The Republican Party will use its best efforts to eliminate Daylight Saving Time, which has a small but strong constituency, but shouldn’t,” he said then.In 2022 the Senate, then controlled by Democrats, advanced a bill that would bring an end to the twice-yearly changing of clocks, in favor of a “new, permanent standard time.” The Sunshine Protection Act called for moving permanently to DST, to usher in brighter evenings, and fewer journeys home in the dark for school children and office workers.The bill never made it to then-president Joe Biden’s desk, as it was not taken up in the Republican-led House.The bill was introduced in 2021 by a Republican, Florida Senator Marco Rubio, who is now Trump’s secretary of state. He said studies had shown a permanent DST could benefit the economy.Either way, changing to one permanent time would put an end to Americans pushing their clocks forward in the spring, then setting them back an hour in the fall.Colloquially the practice is referred to as “spring forward, fall back.”The clamor has increased in recent years to make DST permanent especially among politicians and lobbyists from the Northeast, where frigid conditions are normal in the early winter mornings.Rubio said the United States sees an increase in heart attacks and road accidents in the week that follows the changing of the clocks.Any changes would be unlikely to affect Hawaii and most of Arizona, the Navajo Nation, American Samoa, Guam, the Northern Mariana Islands, Puerto Rico and the US Virgin Islands, which do not spring forward in summer.

Trump — oldest elected US president — undergoes medical

Donald Trump undergoes his first annual medical Friday since returning to power, putting the focus on a 78-year-old who is the oldest US president ever elected and has regularly faced accusations of a lack of transparency about his health.Republican Trump has repeatedly boasted about his own vigor since starting his second term in the White House, while mocking his 82-year-old Democratic predecessor Joe Biden as decrepit and mentally unfit for office.But now it will be Trump under scrutiny, with the billionaire due to arrive at the Walter Reed military hospital in the Washington suburbs at 11:00 am (1500 GMT) and expected to spend some five hours there.”I have never felt better, but nevertheless, these things must be done!” Trump said on Truth Social earlier this week. It was not immediately clear when the results of the exam being led presidential physician Sean Barbabella would be released, or how detailed they would be.Trump has repeatedly been accused of a lack of openness about his health despite huge interest in the wellbeing of America’s commander-in-chief.Trump is a prolific golfer who abstains from alcohol and cigarettes. But he is also known to indulge in fast food and famously enjoys his steaks well-done, although he appears noticeably thinner than during his first term.- ‘Healthiest individual’ -Trump’s personal and White House doctors have at times made outlandish claims about his health.In 2015, as Trump was running for the presidency for the first time, his doctor Harold Bornstein released a letter saying that the tycoon “unequivocally, will be the healthiest individual ever elected to the presidency.”Bornstein later told CNN that Trump himself “dictated that whole letter. I didn’t write that letter.”His White House doctor in his first term, Ronny Jackson, said in 2018 that with a healthier diet Trump could “live to be 200 years old.”Jackson’s report then suggested Trump should aim to lose 10 to 15 pounds but was generally in “excellent health,” adding that there were no signs of “any cognitive issues.”A year later, an exam found the 6-foot-3 (1.9 meter) Trump weighed 243 pounds (110 kilograms), up seven pounds since shortly before taking office, making him technically obese. It said he was taking medication to treat high cholesterol.In 2020, he told Fox News that he aced a test for cognitive impairment by repeating the phrase “person, woman, man, camera, TV.” Age became a major issue in the 2024 election when Trump and Biden faced off as the oldest two major party candidates in history.Biden was forced to drop out after a stumbling performance in a TV debate against Trump in June that put concerns over his cognitive health to the top of the agenda.Since returning to office Trump has repeatedly compared his own vigor to Biden’s, while the White House has accused the previous administration of covering up what it says was the Democrat’s decline.

Masters 1000 de Monte-Carlo: face à Alcaraz, Fils bute encore aux portes des demies

Cruel: le N.1 français Arthur Fils (15e mondial) a calé vendredi une troisième fois de suite en quarts de finale d’un Masters 1000, vaincu à Monte-Carlo par le N.3 mondial Carlos Alcaraz, non sans l’avoir bousculé.”Je suis comme un fou, ça m’énerve”, a glissé un Fils abattu en conférence de presse après sa défaite 4-6, 7-5, 6-3 en un peu moins de 2h30. “C’est dur de perdre des matchs comme ça, c’est agaçant, surtout quand on a des occasions”, a-t-il admis à chaud.”(Une défaite) 6-2, 6-2, c’est énervant mais tu te dis que tu n’étais pas au niveau et qu’il faut retourner bosser. Là, je suis au niveau, mais ça ne passe pas parce que je perds la concentration. Et il y a des moments où il ne faut pas la perdre…”, a soupiré le droitier, seul joueur du circuit à avoir atteint au moins les quarts de finale des trois premiers Masters 1000 de la saison.En mars, le joueur né en région parisienne s’était incliné au tie-break du troisième set contre l’ex-N.1 mondial Daniil Medvedev (11e) au Masters 1000 d’Indian Wells en mars. Deux semaines plus tard à Miami, il avait éliminé le N.2 mondial Alexander Zverev en huitièmes de finale avant de céder contre le futur vainqueur du tournoi, le Tchèque Jakub Mensik (23e). Alcaraz, qui affrontait Fils pour la première fois, atteint lui sa troisième demi-finale de la saison, après son titre à l’ATP 500 de Rotterdam en février et sa demi-finale à Indian Wells. – Double 6-0 -Il défiera pour une place en finale son compatriote et ami Alejandro Davidovich Fokina (42e), qui s’est débarrassé sans difficulté majeure de l’Australien Alexei Popyrin (27e), dominé 6-3, 6-2 dans le premier match de la journée sur le Central.Alcaraz (21 ans) n’avait avant cette édition jamais remporté de match à Monte-Carlo: il s’était fait éliminer dès son entrée en lice en 2022 et avait déclaré forfait les deux années suivantes. Très friable au service dans la première manche, perdue 6-4 après avoir été breaké trois fois, l’Espagnol a également été en grand danger dans la deuxième: Fils a gaspillé trois précieuses balles de break à 5-5, 0-40, et sept sur l’ensemble de la manche. Dans le set décisif, Fils a une nouvelle fois breaké et mené 3-1. Combatif, Alcaraz a débreaké et égalisé à 3-3, avant de porter l’estocade en prenant le service du Français deux jeux plus tard (5-3 puis 6-3). “J’étais quasiment mort dans le deuxième set, mais je suis content d’avoir trouvé la force de continuer à me battre. Je savais que ce n’est jamais facile de conclure un match”, a commenté l’Espagnol sur le court juste après sa victoire.Sa conférence de presse était à peine terminée que l’Australien Alex De Minaur validait à son tour son billet pour les demi-finales, grâce à une victoire 6-0, 6-0 contre le Bulgare Grigor Dimitrov (18e).”C’est assez dingue”, s’est émerveillé le 10e mondial après cette double bulle. “C’est un sentiment d’autant plus génial que la terre battue m’a donné du fil à retordre dans ma carrière”, a poursuivi l’Australien de 26 ans.”Je suis très heureux de jouer de mieux en mieux chaque année”, s’est satisfait De Minaur, qui affrontera soit le triple lauréat du tournoi et tenant du titre, le Grec Stefanos Tsitsipas (8e), soit l’Italien Lorenzo Musetti (16e) pour une place en finale.

Selon l’ONU, la guerre commerciale est le moment de se réinventer pour les pays pauvres

Les pays en développement vont devoir se réinventer face aux turbulences du commerce international, qui les frappent de manière disproportionnée, en diversifiant leur clientèle à l’export, en ajoutant de la valeur à leur production nationale et en s’alliant régionalement, recommande l’ONU.”S’il y a jamais eu un moment pour opérer ce virage vers la diversification, la valorisation et l’intégration régionale — ce que j’appelle la ‘reglobalisation stratégique’ — c’est maintenant”, a lancé Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du Commerce International (CCI, une entité conjointe de l’ONU et de l’OMC) lors d’un briefing à Genève.”Cela se caractérise par un commerce mutuellement bénéfique, plutôt que par une aide au développement traditionnelle”, a-t-elle ajouté.Elle reconnaît que la guerre commerciale déclenchée par le président américain Donald Trump posait d’importants défis aux pays les plus démunis comme le Lesotho, le Cambodge, le Laos ou encore Madagascar et la Birmanie.Ces pays pauvres sont “les plus exposés aux instabilités du système de commerce mondial et les moins équipés pour s’adapter en cas de besoin”, a renchéri la responsable. Les petites entreprises de ces pays, n’ont pas la capacité d’absorber des coûts supplémentaires ou de faire face à l’ampleur de tels changements.Certains de ces pays dépendent aussi de façon disproportionnée du marché américain notamment parce qu’ils pouvaient y exporter leurs produits sans droits de douane grâce au African Growth and Opportunity Act.Le Lesotho – “un pays que personne ne connaît” selon Donald Trump qui voulait taxer ses biens à l’importation de 50%- a profité de l’AGOA. Il envoie 60% de ses exportations de vêtements vers le marché américain pour plus de 230 millions de dollars en vêtements par an au cours des cinq dernières années. Avant la suspension des tarifs “réciproques” mercredi, le Lesotho faisait face à des pertes potentielles d’exportations de 210 millions de dollars sur le marché américain d’ici 2029.Pour le Bangladesh, le tarif “réciproque” de 37% -s’il venait à entrer en vigueur- pourrait coûter 3,3 milliards de dollars par an en exports vers les Etats-Unis d’ici 2029, selon le CCI.- “Les oeufs, le panier” -Mme Coke-Hamilton résume ainsi la stratégie de diversification : “Ne pas mettre tous ses Å“ufs dans le même panier”.Ainsi, le Bangladesh pourrait explorer les marchés européens, “qui offrent encore un potentiel de croissance pour ses vêtements”. Le Lesotho peut exploiter des marchés alternatifs tels que la Belgique ou l’Eswatini. Et “bien que cela ne compense pas les pertes estimées, c’est un moyen d’atténuer l’impact”, selon la responsable.Pour la création de valeur, l’idée est de faire de la transformation des produits avant de les exporter pour avoir de meilleures marges et amortir les chocs comme des baisses soudaines des prix du café, du cacao ou du cuivre sur les marchés mondiaux. Enfin le troisième pilier concerne l’intégration régionale à l’instar de la Zone de libre-échange continentale africaine. Selon le CCI, si les tarifs étaient totalement éliminés, la Côte d’Ivoire pourrait augmenter ses exportations intra-africaines de 25%, compensant partiellement les pertes anticipées de 563 millions de dollars sur le marché américain. “Il existe donc des opportunités pour les pays en développement non seulement d’affronter les périodes d’incertitude, mais aussi de se préparer de manière proactive pour le long terme”, insiste Mme Coke-Hamilton. – Accès privilégié -Tous les pays en développement ne sont pas égaux face à ces défis. “La capacité du Vietnam à changer ses chaînes d’approvisionnement ou à se tourner vers d’autres marchés va être beaucoup, beaucoup plus grande” que le Lesotho, qui produit seulement deux choses : du textile-habillement et des diamants, souligne Mme Coke-Hamilton.Mais elle insiste aussi sur des opportunités qui n’ont pas encore été exploitées.”Il existe tellement d’accords (commerciaux) qui sont avantageux pour les pays en développement mais qui n’ont pas été pleinement exploités en raison de contraintes du côté de l’offre”, insiste la cheffe du CCI, ajoutant qu’il faut aussi travailler sur le respect de certaines normes et certains mécanismes d’exportation qui, “peuvent actuellement constituer un défi pour répondre aux exigences de certains marchés”.

L’heure de vérité est arrivée pour les négociations à l’OMS de l’accord sur les pandémies

C’est l’heure de vérité à l’OMS où les négociations d’un accord international pour mieux protéger le monde face aux pandémies sont entrées vendredi dans leur dernière ligne droite, avec toujours  l’espoir de parvenir à un consensus, cinq ans après le Covid et face à la menace du H5N1, de la rougeole et du mpox.”Il y a de fortes chances qu’un consensus soit atteint dans les prochaines heures”, a déclaré à l’AFP Michelle Childs, directrice à l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).”L’accord sur les pandémies ne sera pas parfait. Il est le fruit d’un compromis et toutes les ambitions ne seront pas satisfaites. Mais il créera une nouvelle base cruciale sur laquelle s’appuyer pour sauver des vies lors de la prochaine urgence sanitaire mondiale”, a-t-elle indiqué.La conclusion de plus trois ans de négociations à l’Organisation mondiale de la santé sur un accord de prévention et de lutte contre les pandémies survient dans un contexte de coupes drastiques dans l’aide internationale américaine.Et le retrait des Etats-Unis de Donald Trump de l’OMS fait peser des risques sur le système de surveillance internationale des risques sanitaires, selon les experts.En décembre 2021, les pays membres de l’OMS ont décidé de doter le monde d’un texte qui doit permettre de prévenir et de mieux gérer les pandémies, après les graves erreurs du Covid-19.Des questions de taille ont ralenti les négociations, dont celle de la surveillance des pandémies, du transfert de technologies et du partage des données sur les agents pathogènes émergents et sur les avantages qui en découlent, à savoir les vaccins, les tests et les traitements.En juin dernier, les pays avaient décidé de prolonger les négociations en vue d’une validation finale en mai 2025, lors de l’assemblée annuelle de l’OMS. Au siège de l’organisation — où se déroulent les négociations –, le sentiment d’urgence s’est fait sentir ces dernières semaines.”La pandémie de Covid-19 peut sembler aujourd’hui un lointain souvenir, dépassé par les conflits et les bouleversements géopolitiques et économiques. Mais la prochaine pandémie n’attendra pas que les choses se calment”, a prévenu lundi le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’ouverture de ce dernier cycle de négociations.”Disposer d’un plan pour faire face à la prochaine pandémie permettrait de sauver des milliers, voire des millions de vies”, a aussi déclaré le directeur de l’OMS chargé des situations d’urgence sanitaire, Michael Ryan, en conférence de presse jeudi.- “Dernière opportunité d’agir” -Ces derniers jours, les discussions se sont resserrées sur les sujets les plus politiques.”Les experts peuvent faire des progrès, mais au dernier moment, il faut aussi une certaine volonté politique”, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.Jeudi, la mission chinoise auprès de l’ONU a fait état auprès de l’AFP de “progrès substantiels” avec toutefois “des divergences (qui) subsistent sur certains articles clés”, appelant toutes les parties “à faire preuve de compréhension mutuelle”.ONG et experts ont aussi appelé à faire des compromis.Ellen’t Hoen, avocate pour l’ONG Medicines Law & Policy, considère qu'”il est très important de parvenir à cet accord, même si le texte n’est pas parfait”.”C’est bien plus préférable que de devoir négocier un tel accord à partir de zéro, car cela n’arrivera probablement qu’après la prochaine pandémie, et ce serait une situation inacceptable”, a-t-elle dit à l’AFP.”Cette réunion représente la dernière opportunité d’agir”, a rappelé aux négociateurs l’initiative internationale Prezode, lancée par la France en 2021 et qui vise à prévenir les risques d’émergences zoonotiques et de pandémies en renforçant les coopérations avec les régions du monde les plus concernées.  “La prévention n’est pas une option ni un luxe. Elle est une condition d’équité et de sécurité sanitaire universelle”, a averti l’ONG, lors des débats à l’OMS.Le projet d’accord prévoit notamment la création d’un “Système d’accès aux agents pathogènes et de partage des avantages” (PABS en anglais). Il propose désormais que les entreprises qui acceptent de participer à ce mécanisme donnent à l’OMS un “accès rapide” à une partie – avec un objectif fixé à 20% – de leur production de produits de santé liés à une pandémie – dont “au moins 10% en temps réel” sous forme de donations.