Alcool et mineurs: près de neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi, selon une association

Près de neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi en vendant de l’alcool aux mineurs dénonce, au vu de tests menés à Nantes, Angers et Rennes, l’association Addictions France, qui réclame jeudi des “sanctions réellement dissuasives” et des contrôles fréquents par l’État.Sur 90 établissements des enseignes Auchan, Lidl, Leclerc, Diagonal, U Express, Intermarché, Carrefour (City, Market et Express), Monoprix, Franprix et G20 testés en avril et en mai, 86% ont vendu de l’alcool à des mineurs, selon l’association. Contre 93% lors d’une opération similaire en 2021.”Malgré l’interdiction formelle de vente d’alcool aux mineurs et l’engagement de l’État à mieux la faire respecter, l’accès à l’alcool reste en 2025 très aisé pour les mineurs”, déplore auprès de l’AFP Myriam Savy, responsable du plaidoyer chez Addictions France.Pour ces tests, des mineurs se sont rendus, accompagnés d’un huissier, dans des supermarchés dont certains avaient “déjà fait l’objet de constatations”. Seuls 8% des établissements ont demandé une pièce d’identité.Or l’article L.3342-1 du Code de la santé publique précise que “la personne qui délivre la boisson exige du client qu’il établisse la preuve de sa majorité” via un “acte systématique”, “non conditionné par le simple doute sur l’apparence physique du client”, rappelle Addictions France.Ces achats tests “ont systématiquement été réalisés en pleine journée, en semaine”, souvent “avec peu voire aucun client à la caisse”, précise l’association pour devancer l’argument d’une “pression liée à l’affluence” pour justifier le non-contrôle de l’âge. Sur les 25 magasins Carrefour testés, seuls deux ont refusé la vente, deux également chez les 11 Lidl testés, comme au sein des sept magasins du groupe Coopérative U visités. Parmi les autres enseignes: un seul magasin E.Leclerc sur six a refusé la vente au mineur, un seul Intermarché sur sept, aucun Monoprix sur les six testés et aucun Auchan (sur deux).À l’été 2023, l’association avait testé en Loire-Atlantique 42 bars, cafés et points de restauration rapide: un seul avait refusé la vente au mineur.Ses constatations en 2023-2024 ont donné lieu à l’ouverture de 37 procédures judiciaires, dont les premières “ne seront plaidées que le 9 décembre 2025”: ces deux ans de délai “renforcent un sentiment d’impunité et banalise la transgression de la loi”, juge Addictions France.- Sanctions “réellement dissuasives” -Face à “l’inefficacité générale du dispositif réglementaire actuel” et de la “Charte d’engagements responsables” signée par la grande distribution en 2019, en partenariat avec la Fédération du commerce et de la distribution, l’association demande des contrôles aléatoires systématiques par l’État, et des sanctions “réellement dissuasives”. Avec des amendes atteignant 2% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise si celui-ci est inférieur à 100.000 euros, et 10% à partir de 500.000 euros, avec un recours aux sanctions administratives systématisé (avertissement, suspension, retrait de la licence après deux récidives). Des moyens dédiés permettraient de juger ces délits sous six semaines. Car si vendre de l’alcool à un mineur est un délit passible d’une amende de 7.500 euros, le double en cas de récidive avant cinq ans, aujourd’hui “les contrôles sont rares, les poursuites peu fréquentes et les condamnations à hauteur de la peine maximale quasiment inexistantes”, affirme Addictions France.Jeudi, un porte-parole de Carrefour a assuré à l’AFP que “la majorité de (ses) magasins respectent” cette interdiction, ajoutant qu’il allait la “rappeler une nouvelle fois” à ses employés.”La re-sensibilisation va être extrêmement forte”, a affirmé le PDG de Coopérative U Dominique Schelcher sur BFMTV/RMC. “Nos hôtes, nos hôtesses de caisse doivent être exemplaires sur ce sujet-là, on n’a pas droit à l’erreur.”En comparaison, en Suisse, qui allie prévention, contrôles aléatoires fréquents et sanctions dissuasives, 65% des vendeurs ont contrôlé l’âge des acheteurs en 2023, contre 54% en 2014, selon l’association.En juillet 2024, la cour d’appel de Pau a confirmé la condamnation de l’enseigne Lidl à 5.000 euros d’amende pour avoir vendu de l’alcool à un mineur de 16 ans, Kilian, qui s’était tué à Urrugne (Pyrénées atlantiques) en 2021 en heurtant un pylône à scooter après avoir été percuté par un ami circulant, lui aussi alcoolisé, sur son scooter.Lidl s’est pourvu en cassation.

Alcool et mineurs: près de neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi, selon une association

Près de neuf supermarchés sur dix enfreignent la loi en vendant de l’alcool aux mineurs dénonce, au vu de tests menés à Nantes, Angers et Rennes, l’association Addictions France, qui réclame jeudi des “sanctions réellement dissuasives” et des contrôles fréquents par l’État.Sur 90 établissements des enseignes Auchan, Lidl, Leclerc, Diagonal, U Express, Intermarché, Carrefour (City, Market et Express), Monoprix, Franprix et G20 testés en avril et en mai, 86% ont vendu de l’alcool à des mineurs, selon l’association. Contre 93% lors d’une opération similaire en 2021.”Malgré l’interdiction formelle de vente d’alcool aux mineurs et l’engagement de l’État à mieux la faire respecter, l’accès à l’alcool reste en 2025 très aisé pour les mineurs”, déplore auprès de l’AFP Myriam Savy, responsable du plaidoyer chez Addictions France.Pour ces tests, des mineurs se sont rendus, accompagnés d’un huissier, dans des supermarchés dont certains avaient “déjà fait l’objet de constatations”. Seuls 8% des établissements ont demandé une pièce d’identité.Or l’article L.3342-1 du Code de la santé publique précise que “la personne qui délivre la boisson exige du client qu’il établisse la preuve de sa majorité” via un “acte systématique”, “non conditionné par le simple doute sur l’apparence physique du client”, rappelle Addictions France.Ces achats tests “ont systématiquement été réalisés en pleine journée, en semaine”, souvent “avec peu voire aucun client à la caisse”, précise l’association pour devancer l’argument d’une “pression liée à l’affluence” pour justifier le non-contrôle de l’âge. Sur les 25 magasins Carrefour testés, seuls deux ont refusé la vente, deux également chez les 11 Lidl testés, comme au sein des sept magasins du groupe Coopérative U visités. Parmi les autres enseignes: un seul magasin E.Leclerc sur six a refusé la vente au mineur, un seul Intermarché sur sept, aucun Monoprix sur les six testés et aucun Auchan (sur deux).À l’été 2023, l’association avait testé en Loire-Atlantique 42 bars, cafés et points de restauration rapide: un seul avait refusé la vente au mineur.Ses constatations en 2023-2024 ont donné lieu à l’ouverture de 37 procédures judiciaires, dont les premières “ne seront plaidées que le 9 décembre 2025”: ces deux ans de délai “renforcent un sentiment d’impunité et banalise la transgression de la loi”, juge Addictions France.- Sanctions “réellement dissuasives” -Face à “l’inefficacité générale du dispositif réglementaire actuel” et de la “Charte d’engagements responsables” signée par la grande distribution en 2019, en partenariat avec la Fédération du commerce et de la distribution, l’association demande des contrôles aléatoires systématiques par l’État, et des sanctions “réellement dissuasives”. Avec des amendes atteignant 2% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise si celui-ci est inférieur à 100.000 euros, et 10% à partir de 500.000 euros, avec un recours aux sanctions administratives systématisé (avertissement, suspension, retrait de la licence après deux récidives). Des moyens dédiés permettraient de juger ces délits sous six semaines. Car si vendre de l’alcool à un mineur est un délit passible d’une amende de 7.500 euros, le double en cas de récidive avant cinq ans, aujourd’hui “les contrôles sont rares, les poursuites peu fréquentes et les condamnations à hauteur de la peine maximale quasiment inexistantes”, affirme Addictions France.Jeudi, un porte-parole de Carrefour a assuré à l’AFP que “la majorité de (ses) magasins respectent” cette interdiction, ajoutant qu’il allait la “rappeler une nouvelle fois” à ses employés.”La re-sensibilisation va être extrêmement forte”, a affirmé le PDG de Coopérative U Dominique Schelcher sur BFMTV/RMC. “Nos hôtes, nos hôtesses de caisse doivent être exemplaires sur ce sujet-là, on n’a pas droit à l’erreur.”En comparaison, en Suisse, qui allie prévention, contrôles aléatoires fréquents et sanctions dissuasives, 65% des vendeurs ont contrôlé l’âge des acheteurs en 2023, contre 54% en 2014, selon l’association.En juillet 2024, la cour d’appel de Pau a confirmé la condamnation de l’enseigne Lidl à 5.000 euros d’amende pour avoir vendu de l’alcool à un mineur de 16 ans, Kilian, qui s’était tué à Urrugne (Pyrénées atlantiques) en 2021 en heurtant un pylône à scooter après avoir été percuté par un ami circulant, lui aussi alcoolisé, sur son scooter.Lidl s’est pourvu en cassation.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Inaction” climatique: les décrocheurs de portraits de Macron déboutés par la CEDH

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a débouté jeudi les 11 militants écologistes qui avaient formé un recours après leurs condamnations pénales pour avoir décroché et conservé les portraits du président Emmanuel Macron dans plusieurs mairies de France.La Cour, qui siège à Strasbourg, a jugé que les poursuites pénales engagées après les actions commises par ces militants à Paris, La Roche-de-Glun (Drôme) et Lingolsheim (Bas-Rhin) en 2019 devaient être considérées “non comme revêtant un caractère dissuasif à l’expression de leur message, mais comme faisant partie de leur stratégie de communication”.Elle estime également que les condamnations prononcées, des peines d’amendes avec sursis allant de 200 à 500 euros, figurent parmi les “sanctions les plus modérées possible”, et ne sont donc “pas disproportionnées”.Les magistrats européens rappellent également que les tribunaux français avaient retenu, “pour fonder leurs condamnations, l’absence de restitution des portraits”, estimant que le seul décrochage des photos du chef de l’Etat “aurait suffi par lui-même à l’expression du message” militant.Deux des sept juges européens ont cependant émis une opinion inverse, minoritaire, considérant que les condamnations prononcées à l’encontre des militants écologistes constituaient bien une violation de leur liberté d’expression.- “On va continuer” -“Il ne faut jamais se laisser décourager”, a réagi auprès de l’AFP Pauline Boyer, l’une des “décrocheuses” du réseau Action Non-Violente – COP21, estimant que le message diffusé à l’occasion de ces happenings restait “malheureusement toujours valable, six ans après”.”Je fais de la désobéissance civile parce que je suis persuadée que c’est un poumon de la démocratie. Ce sont souvent les mobilisations citoyennes qui ont fait évoluer les lois. Aujourd’hui ce n’est plus possible de voter des lois qui détricotent le droit de l’environnement et ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Nos actions sont nécessaires, et donc même si on perd devant la CEDH, ce n’est pas grave, on va continuer”, a-t-elle assuré.Elle a cependant exprimé un regret, également mentionné par les juges minoritaires: “le fait de considérer que notre action est irréversible parce qu’on n’a pas encore rendu ces portraits, c’est une manière d’acter que la France ne va pas faire son travail en matière de protection du climat jusqu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron”, a-t-elle déploré.La CEDH “est passée à côté du vrai sujet et de la vraie nature de ces mouvements d’expression politique”, s’est désolé Paul Mathonnet, l’un des avocats des décrocheurs.”La question n’était pas de savoir si les éléments constitutifs de l’infraction étaient réunis ou si la peine était proportionnée. Le problème est plutôt de savoir si les poursuites, les mesures de garde à vue, d’enquête, de perquisition, la condamnation… n’étaient pas une atteinte à la liberté d’expression”, a-t-il analysé.”La charge de la procédure pénale ne participe pas de la stratégie de communication des militants. C’est une erreur d’appréciation de la Cour, qui n’a pas pris en considération les implications de la procédure pénale et ses aspects dissuasifs, même lorsque cela se termine par une peine d’amende”, a-t-il poursuivi, exprimant son intention de faire appel auprès de la Grande chambre.Selon lui, la décision de la CEDH est de nature à “retirer un moyen d’action à la jeune génération, qui soit tombera dans l’apathie, soit dans des modes d’action plus extrêmes”.- Nouvelle jurisprudence – Cependant, depuis les premières condamnations de décrocheurs, la Cour de cassation avait fait évoluer sa jurisprudence sans attendre la décision de la CEDH.Le 29 mars 2023, elle avait validé la relaxe prononcée à l’encontre d’un autre groupe de décrocheurs, relevant “l’absence d’atteinte à la dignité de la personne du président de la République” et rappelant que “les changements climatiques constituent un sujet d’intérêt général”. Elle avait aussi souligné la valeur modique du portrait, 8,90 euros (cadre non compris). Depuis, d’autres décisions de relaxe ont été prononcées dans des dossiers similaires.Selon l’ONU, l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, couronnant une décennie “extraordinaire de températures record”. La vague de chaleur qui a touché la France depuis fin juin a également établi plusieurs nouveaux records de températures.

“Inaction” climatique: les décrocheurs de portraits de Macron déboutés par la CEDH

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a débouté jeudi les 11 militants écologistes qui avaient formé un recours après leurs condamnations pénales pour avoir décroché et conservé les portraits du président Emmanuel Macron dans plusieurs mairies de France.La Cour, qui siège à Strasbourg, a jugé que les poursuites pénales engagées après les actions commises par ces militants à Paris, La Roche-de-Glun (Drôme) et Lingolsheim (Bas-Rhin) en 2019 devaient être considérées “non comme revêtant un caractère dissuasif à l’expression de leur message, mais comme faisant partie de leur stratégie de communication”.Elle estime également que les condamnations prononcées, des peines d’amendes avec sursis allant de 200 à 500 euros, figurent parmi les “sanctions les plus modérées possible”, et ne sont donc “pas disproportionnées”.Les magistrats européens rappellent également que les tribunaux français avaient retenu, “pour fonder leurs condamnations, l’absence de restitution des portraits”, estimant que le seul décrochage des photos du chef de l’Etat “aurait suffi par lui-même à l’expression du message” militant.Deux des sept juges européens ont cependant émis une opinion inverse, minoritaire, considérant que les condamnations prononcées à l’encontre des militants écologistes constituaient bien une violation de leur liberté d’expression.- “On va continuer” -“Il ne faut jamais se laisser décourager”, a réagi auprès de l’AFP Pauline Boyer, l’une des “décrocheuses” du réseau Action Non-Violente – COP21, estimant que le message diffusé à l’occasion de ces happenings restait “malheureusement toujours valable, six ans après”.”Je fais de la désobéissance civile parce que je suis persuadée que c’est un poumon de la démocratie. Ce sont souvent les mobilisations citoyennes qui ont fait évoluer les lois. Aujourd’hui ce n’est plus possible de voter des lois qui détricotent le droit de l’environnement et ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Nos actions sont nécessaires, et donc même si on perd devant la CEDH, ce n’est pas grave, on va continuer”, a-t-elle assuré.Elle a cependant exprimé un regret, également mentionné par les juges minoritaires: “le fait de considérer que notre action est irréversible parce qu’on n’a pas encore rendu ces portraits, c’est une manière d’acter que la France ne va pas faire son travail en matière de protection du climat jusqu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron”, a-t-elle déploré.La CEDH “est passée à côté du vrai sujet et de la vraie nature de ces mouvements d’expression politique”, s’est désolé Paul Mathonnet, l’un des avocats des décrocheurs.”La question n’était pas de savoir si les éléments constitutifs de l’infraction étaient réunis ou si la peine était proportionnée. Le problème est plutôt de savoir si les poursuites, les mesures de garde à vue, d’enquête, de perquisition, la condamnation… n’étaient pas une atteinte à la liberté d’expression”, a-t-il analysé.”La charge de la procédure pénale ne participe pas de la stratégie de communication des militants. C’est une erreur d’appréciation de la Cour, qui n’a pas pris en considération les implications de la procédure pénale et ses aspects dissuasifs, même lorsque cela se termine par une peine d’amende”, a-t-il poursuivi, exprimant son intention de faire appel auprès de la Grande chambre.Selon lui, la décision de la CEDH est de nature à “retirer un moyen d’action à la jeune génération, qui soit tombera dans l’apathie, soit dans des modes d’action plus extrêmes”.- Nouvelle jurisprudence – Cependant, depuis les premières condamnations de décrocheurs, la Cour de cassation avait fait évoluer sa jurisprudence sans attendre la décision de la CEDH.Le 29 mars 2023, elle avait validé la relaxe prononcée à l’encontre d’un autre groupe de décrocheurs, relevant “l’absence d’atteinte à la dignité de la personne du président de la République” et rappelant que “les changements climatiques constituent un sujet d’intérêt général”. Elle avait aussi souligné la valeur modique du portrait, 8,90 euros (cadre non compris). Depuis, d’autres décisions de relaxe ont été prononcées dans des dossiers similaires.Selon l’ONU, l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, couronnant une décennie “extraordinaire de températures record”. La vague de chaleur qui a touché la France depuis fin juin a également établi plusieurs nouveaux records de températures.

Braun-Pivet au gouvernement: “il ne faut pas avoir peur de l’Assemblée nationale”

Alors que l’Assemblée nationale sortie des urnes après la dissolution s’apprête à fêter son premier anniversaire, sa présidente Yaël Braun-Pivet (Renaissance) dresse un bilan “nuancé” de son travail, et invite le gouvernement à ne “pas avoir peur” de lui présenter des projets de loi.Elle met aussi en garde le Premier ministre François Bayrou sur le fait de légiférer sur la proportionnelle sans le soutien de son socle politique, LR compris.Q: Quel bilan faites-vous du travail mené durant cette XVIIe législature ?Je dresse un bilan nuancé. J’ai une Assemblée qui tourne, qui n’est pas bloquée. Une assemblée bloquée, je l’ai vécu en 2018 (le gouvernement avait dû retirer sa réforme constitutionnelle face à la paralysie de l’Assemblée suite à l’affaire Benalla, NDLR).Elle a adopté un certain nombre de textes, notamment des propositions de loi transpartisanes (émanant de parlementaires, ndlr), sur la lutte contre le narcotrafic, la fin de vie, la définition pénale du viol ou la parité aux élections locales. 90 textes ont été définitivement adoptés sous la XVIIe législature, dont 39 propositions de loi, 20 projets de loi et 31 propositions de résolution.En revanche, il y un constat très factuel, c’est qu’effectivement je n’ai quasiment pas vu de projet de loi de ce gouvernement qui n’ait pas été initié par ses prédécesseurs.Je le dis au gouvernement: il ne faut pas avoir peur de l’Assemblée nationale. En revanche il faut travailler différemment. Il faut construire les projets de loi avec les parlementaires, créer des groupes de travail, donner de la visibilité.Q: On a pu voir l’Assemblée voter des motions de rejet pour enjamber les débats et accélérer le processus législatif. Qu’en pensez-vous ?Je souhaiterais toujours qu’il y ait un débat à l’Assemblée sur chacun des thèmes.Mais lorsqu’il y a une obstruction importante, elle empêche ce débat. Et donc chacun peut utiliser les armes qui sont les siennes, on peut répondre par un certain nombre d’outils.Ce sont les règles du jeu, et quand on est parlementaire on accepte toutes les règles.Q: Le Premier ministre a affirmé dimanche son souhait de présenter un texte sur la proportionnelle en fin d’année ou début d’année prochaine. Qu’en pensez-vous ?Je considère que le Premier ministre ne doit pas présenter un texte sur la proportionnelle s’il n’a pas le soutien de son socle politique. Je suis favorable à la proportionnelle, mais je déconseille à François Bayrou de faire adopter la proportionnelle avec les voix de l’extrême gauche et de l’extrême droite contre son propre camp.On parle quand même du mode d’élection des députés. Sur ce sujet, venir contre l’avis des députés qui le soutiennent au quotidien et dont il a besoin, je pense que ça n’est pas une bonne idée. Je le lui ai dit quand il a commencé ses consultations.Q: La dissolution sera de nouveau possible à partir du 8 juillet. La redoutez-vous ?La prochaine dissolution je n’y pense pas. Aujourd’hui, on a cette Assemblée, il faut faire ce qu’on peut avec elle. J’entends bien les fantasmes de ceux qui viennent nous expliquer qu’ils ne peuvent gouverner que s’ils ont la majorité absolue, que la majorité absolue c’est la panacée.Je préside une Assemblée nationale sans majorité. Et je ne suis pas sûre que de nouvelles élections législatives, qu’elle interviennent demain ou en 2027, changent radicalement la donne.Q: Certains députés – et François Bayrou – souhaitent modifier le règlement de l’Assemblée pour améliorer son travail. Qu’en pensez-vous ?J’ai sondé les présidents de groupe sur le fait d’organiser les votes sur les textes le mardi après les Questions au gouvernement. La majorité d’entre eux ne le souhaitent pas, car ils ne veulent pas dissocier les explications de vote du vote.Je leur ai proposé de créer un groupe de travail sur le règlement, avec des mesures que l’on pourrait appliquer immédiatement et d’autres qui entreraient en vigueur pour la prochaine mandature. Par exemple, on pourrait augmenter le nombre de députés nécessaires pour créer un groupe politique. Cela peut être 25 ou 30 (contre 15 actuellement hors apparentés, NDLR).Propos recueillis par l’équipe parlementaire de l’AFP

A Washington, les droits de douane grignotent les marges des restaurateurs

Café brésilien, champagne français et thés chinois: si les boissons sont source de profit pour les restaurants américains, la hausse des coûts d’importation fait grimper les prix, trois mois après la salve de droits de douane annoncée par Donald Trump.A quelques pas de la Maison Blanche, Clyde’s, groupe de restauration fondé dans les années 1960 qui compte plus d’une douzaine d’établissements dans la capitale et ses environs s’est vu contraint d’augmenter les prix de ses menus.”Nous devons répercuter une partie des coûts sur nos clients”, déplore John Filkins, responsable des boissons, bien que le groupe cherche à en limiter l’impact.”Il peut s’agir de 50 cents à 1 dollar sur certains vins au verre, ou sur des spiritueux, ou encore sur certains produits de notre menu”, détaille-t-il auprès de l’AFP.”Nous avons constaté des hausses de prix importantes pour le café et les thés, et nous commençons à voir des augmentations pour certaines denrées alimentaires”, ajoute-t-il.Les entreprises voient leurs chaînes d’approvisionnement perturbées et subissent des coûts plus élevés depuis que Donald Trump a décidé d’imposer des droits de douane tous azimuts aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Le président américain avait provoqué une onde de choc début avril en annonçant des droits de douane “réciproques” à l’encontre du reste du monde: une surtaxe minimale de 10%, pouvant aller jusqu’à 50% pour les pays considérés comme des mauvais élèves, parce qu’ils exportent plus vers les Etats-Unis qu’ils n’importent de produits américains.- “Peu d’argent et des marges faibles” -Des dirigeants comme M. Filkins attendent patiemment mercredi prochain, date à laquelle les droits de douane les plus élevés devraient entrer en vigueur.Ces surtaxes sont définies en fonction de chaque partenaire, l’Union européenne se voyant imposer 20% de droits de douane et le Japon, 24%… à moins qu’ils ne concluent des accords leur permettant d’éviter ces droits de douane.Pour M. Filkins, le maintien de ces tarifs douaniers entraînerait une diminution du nombre de petits distributeurs et de restaurants indépendants.”On espère que les surtaxes définitives n’atteindront pas les niveaux dont on entend parler aujourd’hui”, a-t-il ajouté.”La restauration est, en fin de compte, un secteur où l’on a peu d’argent en stock et des marges faibles”, typiquement “à un chiffre”, déplore-t-il.Réduire la marge de 10% à 15% pour un verre de vin pourrait donc s’avérer être un véritable coup dur pour les restaurateurs.- Hausse de 20% à 30% -Clyde’s s’approvisionne notamment au Brésil et en Indonésie pour son café en grains, mais aussi en Inde et en Chine pour ses thés.Au cours des six derniers mois, M. Filkins déclare avoir constaté une augmentation de 20% à 30% du coût de ces produits.Les fournisseurs et les distributeurs ne sont pas seulement soumis à une surtaxe de 10%, mais ils doivent également débourser davantage en raison des taux de change, alors que le dollar s’affaiblit de jour en jour.En l’absence d’accords commerciaux avec Washington, les produits en provenance d’Indonésie seront, à partir de mercredi, frappés de droits de douane de 32% et de 26% pour l’Inde. Les surtaxes sur les produits chinois sont actuellement de 30%.”La plupart des vins que nous importons viennent de l’Union européenne”, note John Filkins, ajoutant que les produits en provenance de France, d’Italie, d’Espagne et du Portugal sont – pour le moment – les plus touchés par les hausses de prix.Pourtant, son entreprise essaie de ne pas répercuter l’intégralité de ces coûts sur les consommateurs qui “ne sont pas prêts à dépenser plus dans le climat actuel”, selon le responsable.La première économie du monde a tiré son épingle du jeu après la pandémie de Covid-19, grâce à un marché de l’emploi solide qui a permis aux consommateurs de continuer à dépenser.Mais la croissance économique a depuis ralenti en même temps que les embauches.Si les droits de douane se répercutent plus largement sur l’inflation cet été, les ménages pourraient devenir plus sélectifs dans leurs achats.”Il est difficile pour nous tous de prévoir ce qui va se passer dans les huit prochains jours”, confesse M. Filkins. “Nous ne pouvons pas fonder toutes nos décisions sur des spéculations.”

A Washington, les droits de douane grignotent les marges des restaurateurs

Café brésilien, champagne français et thés chinois: si les boissons sont source de profit pour les restaurants américains, la hausse des coûts d’importation fait grimper les prix, trois mois après la salve de droits de douane annoncée par Donald Trump.A quelques pas de la Maison Blanche, Clyde’s, groupe de restauration fondé dans les années 1960 qui compte plus d’une douzaine d’établissements dans la capitale et ses environs s’est vu contraint d’augmenter les prix de ses menus.”Nous devons répercuter une partie des coûts sur nos clients”, déplore John Filkins, responsable des boissons, bien que le groupe cherche à en limiter l’impact.”Il peut s’agir de 50 cents à 1 dollar sur certains vins au verre, ou sur des spiritueux, ou encore sur certains produits de notre menu”, détaille-t-il auprès de l’AFP.”Nous avons constaté des hausses de prix importantes pour le café et les thés, et nous commençons à voir des augmentations pour certaines denrées alimentaires”, ajoute-t-il.Les entreprises voient leurs chaînes d’approvisionnement perturbées et subissent des coûts plus élevés depuis que Donald Trump a décidé d’imposer des droits de douane tous azimuts aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Le président américain avait provoqué une onde de choc début avril en annonçant des droits de douane “réciproques” à l’encontre du reste du monde: une surtaxe minimale de 10%, pouvant aller jusqu’à 50% pour les pays considérés comme des mauvais élèves, parce qu’ils exportent plus vers les Etats-Unis qu’ils n’importent de produits américains.- “Peu d’argent et des marges faibles” -Des dirigeants comme M. Filkins attendent patiemment mercredi prochain, date à laquelle les droits de douane les plus élevés devraient entrer en vigueur.Ces surtaxes sont définies en fonction de chaque partenaire, l’Union européenne se voyant imposer 20% de droits de douane et le Japon, 24%… à moins qu’ils ne concluent des accords leur permettant d’éviter ces droits de douane.Pour M. Filkins, le maintien de ces tarifs douaniers entraînerait une diminution du nombre de petits distributeurs et de restaurants indépendants.”On espère que les surtaxes définitives n’atteindront pas les niveaux dont on entend parler aujourd’hui”, a-t-il ajouté.”La restauration est, en fin de compte, un secteur où l’on a peu d’argent en stock et des marges faibles”, typiquement “à un chiffre”, déplore-t-il.Réduire la marge de 10% à 15% pour un verre de vin pourrait donc s’avérer être un véritable coup dur pour les restaurateurs.- Hausse de 20% à 30% -Clyde’s s’approvisionne notamment au Brésil et en Indonésie pour son café en grains, mais aussi en Inde et en Chine pour ses thés.Au cours des six derniers mois, M. Filkins déclare avoir constaté une augmentation de 20% à 30% du coût de ces produits.Les fournisseurs et les distributeurs ne sont pas seulement soumis à une surtaxe de 10%, mais ils doivent également débourser davantage en raison des taux de change, alors que le dollar s’affaiblit de jour en jour.En l’absence d’accords commerciaux avec Washington, les produits en provenance d’Indonésie seront, à partir de mercredi, frappés de droits de douane de 32% et de 26% pour l’Inde. Les surtaxes sur les produits chinois sont actuellement de 30%.”La plupart des vins que nous importons viennent de l’Union européenne”, note John Filkins, ajoutant que les produits en provenance de France, d’Italie, d’Espagne et du Portugal sont – pour le moment – les plus touchés par les hausses de prix.Pourtant, son entreprise essaie de ne pas répercuter l’intégralité de ces coûts sur les consommateurs qui “ne sont pas prêts à dépenser plus dans le climat actuel”, selon le responsable.La première économie du monde a tiré son épingle du jeu après la pandémie de Covid-19, grâce à un marché de l’emploi solide qui a permis aux consommateurs de continuer à dépenser.Mais la croissance économique a depuis ralenti en même temps que les embauches.Si les droits de douane se répercutent plus largement sur l’inflation cet été, les ménages pourraient devenir plus sélectifs dans leurs achats.”Il est difficile pour nous tous de prévoir ce qui va se passer dans les huit prochains jours”, confesse M. Filkins. “Nous ne pouvons pas fonder toutes nos décisions sur des spéculations.”

Budget: Le Pen n’a pas encore décidé de censurer mais a peu de confiance en Bayrou

Marine Le Pen n’a pas déjà décidé de censurer le gouvernement à l’automne sur le budget mais “n’a pas une confiance absolue” dans la capacité de François Bayrou à ne pas proposer de hausse d’impôts, une des lignes rouges du RN.”Non, ce n’est pas plié. Mais il faut être honnête, nous n’avons pas une confiance absolue dans la capacité de François Bayrou à s’opposer au macronisme et rompre avec l’idée qu’il faut toujours taper sur les Français, toujours taper sur les mêmes”, a-t-elle déclaré sur RTL.Le Rassemblement national est opposé au principe d’une “année blanche”, c’est-à-dire une non-revalorisation des dépenses en fonction de l’inflation, car “faire une année blanche, c’est prendre zéro décision, ce n’est pas du tout au niveau”, a jugé la responsable d’extrême droite.Mais elle est cependant d’accord pour faire “une année blanche” sur la contribution française au budget de l’UE “qui augmente pour l’année prochaine de sept milliards”, a-t-elle dénoncé. Après avoir diminué de 2022 à 2024, la contribution française est effectivement attendue en forte hausse en 2026. Cela s’explique, selon un rapport sénatorial, par le fait que l’UE arrive à la fin de son budget pluriannuel 2021-2027 et donc que “la consommation des crédits s’accentue (…) en fin d’exercice”. Marine Le Pen réclame “des baisses massives du train de vie de l’État et des dépenses pour lesquelles les Français ne sont plus d’accord”, a-t-elle affirmé, en jugeant “qu’il y a un problème de consentement à la dépense dans notre pays”.Le RN s’opposera en particulier à toute hausse d’impôt. “Il faut arrêter avec ça. Nous avons le taux d’imposition le plus important du monde. Il faut changer radicalement de manière de penser”, a-t-elle dit.Les ministres de Bercy en charge de la préparation du budget 2026 ont commencé mercredi à recevoir les groupes parlementaires pour en discuter, dont le député RN Jean-Philippe Tanguy qui a salué une visite “utile” n’ayant pas soulevé “d’alerte rouge” sur la hausse des taxes ou des impôts.En cas de censure du gouvernement, le RN sera prêt pour une dissolution de l’Assemblée, a répété Marine Le Pen, même si, “compte tenu du très faible bénéfice que le président de la République pourrait en tirer, ça m’étonnerait qu’il fasse ce choix”.La cheffe des députés RN ne pourrait alors pas se représenter à de nouvelles élections législatives du fait de sa condamnation en première instance avec application immédiate de inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN. “Ce n’est pas grave très honnêtement car il y aura des députés RN beaucoup plus nombreux”, a-t-elle assuré.