US attorney general says third Trump term would be ‘a heavy lift’

The US attorney general said Sunday that it would be “a heavy lift” for Donald Trump to find a legal way to run for a third term as president.”I wish we could have him for 20 years as our president,” Pam Bondi told Fox News Sunday, “but I think he’s going to be finished, probably, after this term.”The US Constitution was amended in 1947 to set a two-year limit on the presidency, not long after Franklin Roosevelt died near the start of his fourth term in the White House.But constitutional amendments require approval by two-thirds of both houses of Congress, as well as ratification by three-quarters of the 50 states, which political analysts say is extremely unlikely.”That’s really the only way to do it,” Bondi said. “It’d be a heavy lift.”Trump’s early talk of seeking a third term struck many as fanciful, but on March 31 the 78-year-old president told NBC News that he was “not joking” about the possibility.He said there were “methods” that would allow it to happen. The remarks by Bondi, a former Florida attorney general, about the difficulty of a legal third term appear to align with the views of most constitutional scholars.But as a confirmed Trump loyalist holding the government’s top law-enforcement office, her comments take on greater significance.Earlier in the interview with Fox’s Shannon Bream, Bondi spoke out against the broad legal pushback the still-young Trump administration has faced as he moves aggressively to put his policies in place.”We’ve had over 170 lawsuits brought against us — that should be the constitutional crisis right there,” she said. “We’ll continue to fight” those cases as they move through the courts.Bondi defended the administration’s decision to seek the death penalty in the case of Luigi Mangione, who is charged with the December 4, 2024 killing on a New York sidewalk of health insurance executive Brian Thompson.”The president’s directive was very clear: we are to seek the death penalty when possible,” she said. “If there was ever a death case, this is one.” Bondi exulted in one recent legal victory, when the Supreme Court on Friday sided with the administration in a dispute over the Education Department’s move to freeze so-called DEI grants — involving efforts to ensure diversity, equity and inclusion.The right-leaning court allowed the administration to continue freezing $64 million intended for teacher training and professional development.”We just got a great win,” Bondi said, “and we’ll continue to fight every day.”

A République, des militants de gauche contre le RN et pour “soutenir la justice”

Décidés à “se faire entendre jusqu’à la place Vauban” où le RN tient son meeting de soutien à Marine Le Pen, quelques milliers de sympathisants de gauche se sont retrouvés place de la République dimanche pour dénoncer les attaques contre la justice. “Marine, quand on fait une bêtise, on est puni”, clame une pancarte tenue par une petite fille sous le soleil printanier.”Qui jugeait les juges trop laxistes ? Et prônait l’inéligibilité à vie ? La Marine sombre dans le déni”, fustige une autre affiche dans la petite foule installée autour de la statue de la République, répondant à l’appel des Ecologistes et de LFI.”Je suis venu pour soutenir la justice, la juge qui est sous protection policière. Il y a eu des attaques contre l’Etat de droit et pas que de la part du RN”, explique à l’AFP Olivier Péant, 43 ans, pas encarté. Mais “c’est dommage car il y a peu de monde”.Les organisateurs ont annoncé 15.000 participants, une source policière a évoqué 3.000 personnes. Parmi elles, Thomas Le Faouder, un sympathisant de gauche pas encarté, entend “soutenir la République de façon générale et plus particulièrement contre l’extrême droite”. En écho, Marie, 62 ans, espère “un sursaut”, inquiète “pour (ses) petits enfants avec cette montée des extrêmes un peu partout”.- “Vrai visage” du RN -Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. Le RN montre “son “vrai visage”, celui d’un parti “dangereux pour la démocratie”, qui “menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas”, a dénoncé devant la presse le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.”On a entendu pendant longtemps le Rassemblement national nous dire nous, on est mains propres têtes hautes et aujourd’hui sont mains sales et tête basse”, a-t-il renchéri sur scène, micro en main. Face au meeting organisé par le RN, “il était impossible pour nous que cela ne donne pas lieu à une riposte populaire et aujourd’hui c’est la première étape de cette réaction”, a-t-il lancé, en évoquant une mobilisation le 1er mai.Samedi prochain, une autre mobilisation pour la défense de l’Etat de droit est prévue “partout en France”, à l’initiative cette fois d’associations et de syndicats (SOS Racisme, CGT, LDH), alors que ce premier rassemblement politique a peiné à mobiliser au-delà des écologistes et des insoumis, PS et PCF notamment ayant décliné. – “Chacun sa sensibilité” -Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a admis devant la presse ne “pas comprendre complètement les arguments pour ne pas être là” de la part des socialistes. Mais “la gauche et les écolos, on n’est pas une caserne, chacun a sa sensibilité”, dit-elle, en préférant garder ses banderilles pour les représentants de l’extrême droite qui “prennent comme modèle Donald Trump”.Iris Besnainou, manifestante “non affiliée”, se dit évidemment “attentive à qui appelle au rassemblement, mais j’avais surtout envie qu’il y en ait un”: “On a peur de ce qui est en train de se passer, on n’en dort pas la nuit (…). Si je peux, je retournerai manifester dans une semaine”, dit-elle.Les discours ont duré environ une heure devant une assemblée où s’est glissé au début le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, sans prendre la parole. Au milieu des étendards de toutes les couleurs, celles des écologistes, des insoumis, du NPA ou le bleu-blanc-rouge national, les drapeaux palestiniens sont devenus de plus en plus nombreux, alors qu’une manifestation pour Gaza était prévue dans la foulée, place de la République. cko-jdy-alu-sm/spi

A République, des militants de gauche contre le RN et pour “soutenir la justice”

Décidés à “se faire entendre jusqu’à la place Vauban” où le RN tient son meeting de soutien à Marine Le Pen, quelques milliers de sympathisants de gauche se sont retrouvés place de la République dimanche pour dénoncer les attaques contre la justice. “Marine, quand on fait une bêtise, on est puni”, clame une pancarte tenue par une petite fille sous le soleil printanier.”Qui jugeait les juges trop laxistes ? Et prônait l’inéligibilité à vie ? La Marine sombre dans le déni”, fustige une autre affiche dans la petite foule installée autour de la statue de la République, répondant à l’appel des Ecologistes et de LFI.”Je suis venu pour soutenir la justice, la juge qui est sous protection policière. Il y a eu des attaques contre l’Etat de droit et pas que de la part du RN”, explique à l’AFP Olivier Péant, 43 ans, pas encarté. Mais “c’est dommage car il y a peu de monde”.Les organisateurs ont annoncé 15.000 participants, une source policière a évoqué 3.000 personnes. Parmi elles, Thomas Le Faouder, un sympathisant de gauche pas encarté, entend “soutenir la République de façon générale et plus particulièrement contre l’extrême droite”. En écho, Marie, 62 ans, espère “un sursaut”, inquiète “pour (ses) petits enfants avec cette montée des extrêmes un peu partout”.- “Vrai visage” du RN -Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. Le RN montre “son “vrai visage”, celui d’un parti “dangereux pour la démocratie”, qui “menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas”, a dénoncé devant la presse le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.”On a entendu pendant longtemps le Rassemblement national nous dire nous, on est mains propres têtes hautes et aujourd’hui sont mains sales et tête basse”, a-t-il renchéri sur scène, micro en main. Face au meeting organisé par le RN, “il était impossible pour nous que cela ne donne pas lieu à une riposte populaire et aujourd’hui c’est la première étape de cette réaction”, a-t-il lancé, en évoquant une mobilisation le 1er mai.Samedi prochain, une autre mobilisation pour la défense de l’Etat de droit est prévue “partout en France”, à l’initiative cette fois d’associations et de syndicats (SOS Racisme, CGT, LDH), alors que ce premier rassemblement politique a peiné à mobiliser au-delà des écologistes et des insoumis, PS et PCF notamment ayant décliné. – “Chacun sa sensibilité” -Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a admis devant la presse ne “pas comprendre complètement les arguments pour ne pas être là” de la part des socialistes. Mais “la gauche et les écolos, on n’est pas une caserne, chacun a sa sensibilité”, dit-elle, en préférant garder ses banderilles pour les représentants de l’extrême droite qui “prennent comme modèle Donald Trump”.Iris Besnainou, manifestante “non affiliée”, se dit évidemment “attentive à qui appelle au rassemblement, mais j’avais surtout envie qu’il y en ait un”: “On a peur de ce qui est en train de se passer, on n’en dort pas la nuit (…). Si je peux, je retournerai manifester dans une semaine”, dit-elle.Les discours ont duré environ une heure devant une assemblée où s’est glissé au début le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, sans prendre la parole. Au milieu des étendards de toutes les couleurs, celles des écologistes, des insoumis, du NPA ou le bleu-blanc-rouge national, les drapeaux palestiniens sont devenus de plus en plus nombreux, alors qu’une manifestation pour Gaza était prévue dans la foulée, place de la République. cko-jdy-alu-sm/spi

Turquie: le principal parti de l’opposition veut des élections “au plus tard en novembre”

Le chef du principal parti d’opposition en Turquie, à la tête duquel il a été reconduit dimanche lors d’un congrès exceptionnel, a appelé à la tenue d’élections anticipées “au plus tard en novembre”, après dix jours de contestation dans le pays déclenchés par l’arrestation du maire d’Istanbul.”En novembre au plus tard, tu viendras affronter notre candidat. (…) Nous t’invitons à en appeler une fois de plus à la volonté du peuple, car la plus grande motion de censure de l’histoire aboutira à ceci. Nous te défions. Nous voulons notre candidat à nos côtés et notre urne devant nous”, a déclaré Özgür Özel, le président du CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) en s’adressant au président turc Recep Tayyip Erdogan.Seul candidat à la direction du parti, M. Özel a été reconduit avec 1.171 votes sur 1.276 exprimés.Le congrès exceptionnel est pour le CHP l’occasion d’une “démonstration de force”, en réunissant des foules à Ankara, analyse Eren Aksoyoglu, expert en communication politique.M. Özel avait invité cette semaine “tous les citoyens, qu’ils aient ou non voté pour le CHP”, à se rassembler devant la salle du congrès dimanche.Par le biais des rassemblements et en confirmant son leader, le parti espère contrer de nouvelles pressions politiques et judiciaires, après la destitution et arrestation de sept maires de sa formation, dont le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, le 19 mars.- Large victoire aux municipales -Dénonçant un “coup d’Etat”, le CHP a entraîné des dizaines de milliers de gens dans les rues d’Istanbul et de nombreuses autres villes du pays dans les jours qui ont suivi l’arrestation de M. Imamoglu, investi depuis, comme prévu, comme candidat du parti à la prochaine présidentielle.Près de 1.900 personnes, dont des étudiants et des journalistes, ont été arrêtées depuis le début du mouvement.”Quand les gros radis seront sortis du sac, ils n’oseront même pas regarder leurs proches dans les yeux, et encore moins la nation”, a lancé fin mars Recep Tayyip Erdogan, suggérant que de nouvelles enquêtes pourraient s’abattre sur le CHP.Selon des médias turcs, les autorités cherchent à décapiter la direction du CHP, un an après la large victoire de l’opposition aux élections municipales.”Ce congrès est une occasion d’afficher notre sa solidarité avec le maire d’Istanbul et les étudiants arrêtés”, a affirmé à l’AFP Safi Karayalçin, délégué d’Istanbul du CHP.”Le maire d’Istanbul est injustement en prison, tout comme les autres maires et les membres du conseil municipal arrêtés. Il n’y a plus de justice en Turquie”, a dénoncé de son côté Mustafa Arslan, délégué de Diyarbakir (sud-est).Le CHP est arrivé en tête des élections municipales en mars 2024 avec 37,8% des voies à travers le pays, remportant, en plus des métropoles comme Istanbul et Ankara qui lui étaient déjà acquises depuis 2019, des bastions de l’AKP, parti de M. Erdogan.- Opposition tenace -Conforté par sa réélection, Özgür Özel a annoncé la poursuite de la mobilisation.”Nous organiserons un rassemblement à Samsun dimanche prochain, et ensuite le 19 mai à Izmir (..) et un rassemblement nocturne tous les mercredis soir dans un quartier d’Istanbul”, a-t-il annoncé.Il a aussi affirmé que 7 millions de signatures ont été collectées jusqu’à présent dans la campagne du parti pour demander la libération du maire d’Istanbul.L’objectif est de collecter au moins autant de signatures que la moitié de 61,4 millions d’électeurs en Turquie, a précisé M. Özel.”Depuis l’arrestation d’Imamoglu, Özgur Özel a donné une image du CHP qui écoute la rue et qui mène une opposition tenace. Cette approche a du succès au sein du CHP et des électeurs”, estime Eren Aksoyoglu.”Ce n’est peut-être pas un orateur très charismatique, mais il est articulé, précis et très critique du pouvoir. La base du parti le connait bien, c’est un bon organisateur”, relève Berk Esen, professeur de Sciences politiques à l’université Sabanci d’Istanbul.”M. Özel est à la tête du CHP mais n’a pas encore entièrement endossé le rôle du leader. En poursuivant une opposition tenace contre M. Erdogan, il pourrait renforcer son leadership”, ajoute Eren Aksoyoglu.

Turquie: le principal parti de l’opposition veut des élections “au plus tard en novembre”

Le chef du principal parti d’opposition en Turquie, à la tête duquel il a été reconduit dimanche lors d’un congrès exceptionnel, a appelé à la tenue d’élections anticipées “au plus tard en novembre”, après dix jours de contestation dans le pays déclenchés par l’arrestation du maire d’Istanbul.”En novembre au plus tard, tu viendras affronter notre candidat. (…) Nous t’invitons à en appeler une fois de plus à la volonté du peuple, car la plus grande motion de censure de l’histoire aboutira à ceci. Nous te défions. Nous voulons notre candidat à nos côtés et notre urne devant nous”, a déclaré Özgür Özel, le président du CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) en s’adressant au président turc Recep Tayyip Erdogan.Seul candidat à la direction du parti, M. Özel a été reconduit avec 1.171 votes sur 1.276 exprimés.Le congrès exceptionnel est pour le CHP l’occasion d’une “démonstration de force”, en réunissant des foules à Ankara, analyse Eren Aksoyoglu, expert en communication politique.M. Özel avait invité cette semaine “tous les citoyens, qu’ils aient ou non voté pour le CHP”, à se rassembler devant la salle du congrès dimanche.Par le biais des rassemblements et en confirmant son leader, le parti espère contrer de nouvelles pressions politiques et judiciaires, après la destitution et arrestation de sept maires de sa formation, dont le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, le 19 mars.- Large victoire aux municipales -Dénonçant un “coup d’Etat”, le CHP a entraîné des dizaines de milliers de gens dans les rues d’Istanbul et de nombreuses autres villes du pays dans les jours qui ont suivi l’arrestation de M. Imamoglu, investi depuis, comme prévu, comme candidat du parti à la prochaine présidentielle.Près de 1.900 personnes, dont des étudiants et des journalistes, ont été arrêtées depuis le début du mouvement.”Quand les gros radis seront sortis du sac, ils n’oseront même pas regarder leurs proches dans les yeux, et encore moins la nation”, a lancé fin mars Recep Tayyip Erdogan, suggérant que de nouvelles enquêtes pourraient s’abattre sur le CHP.Selon des médias turcs, les autorités cherchent à décapiter la direction du CHP, un an après la large victoire de l’opposition aux élections municipales.”Ce congrès est une occasion d’afficher notre sa solidarité avec le maire d’Istanbul et les étudiants arrêtés”, a affirmé à l’AFP Safi Karayalçin, délégué d’Istanbul du CHP.”Le maire d’Istanbul est injustement en prison, tout comme les autres maires et les membres du conseil municipal arrêtés. Il n’y a plus de justice en Turquie”, a dénoncé de son côté Mustafa Arslan, délégué de Diyarbakir (sud-est).Le CHP est arrivé en tête des élections municipales en mars 2024 avec 37,8% des voies à travers le pays, remportant, en plus des métropoles comme Istanbul et Ankara qui lui étaient déjà acquises depuis 2019, des bastions de l’AKP, parti de M. Erdogan.- Opposition tenace -Conforté par sa réélection, Özgür Özel a annoncé la poursuite de la mobilisation.”Nous organiserons un rassemblement à Samsun dimanche prochain, et ensuite le 19 mai à Izmir (..) et un rassemblement nocturne tous les mercredis soir dans un quartier d’Istanbul”, a-t-il annoncé.Il a aussi affirmé que 7 millions de signatures ont été collectées jusqu’à présent dans la campagne du parti pour demander la libération du maire d’Istanbul.L’objectif est de collecter au moins autant de signatures que la moitié de 61,4 millions d’électeurs en Turquie, a précisé M. Özel.”Depuis l’arrestation d’Imamoglu, Özgur Özel a donné une image du CHP qui écoute la rue et qui mène une opposition tenace. Cette approche a du succès au sein du CHP et des électeurs”, estime Eren Aksoyoglu.”Ce n’est peut-être pas un orateur très charismatique, mais il est articulé, précis et très critique du pouvoir. La base du parti le connait bien, c’est un bon organisateur”, relève Berk Esen, professeur de Sciences politiques à l’université Sabanci d’Istanbul.”M. Özel est à la tête du CHP mais n’a pas encore entièrement endossé le rôle du leader. En poursuivant une opposition tenace contre M. Erdogan, il pourrait renforcer son leadership”, ajoute Eren Aksoyoglu.

Chassés des oliveraies tunisiennes, des migrants dans les limbes

En file indienne, pas résolu et matraque à la main, les gendarmes tunisiens s’engagent sur une piste qui serpente entre deux rangs d’oliviers. Devant eux, des migrants fuient tandis que leurs tentes brûlent.Impuissants, certains observent les volutes de fumée à quelques centaines de mètres. Cette semaine, les autorités ont lancé une énorme opération pour détruire leurs logements de fortune. “Je ne sais pas quoi faire”, lâche Bakayo Abdelkadeur, un Malien de 26 ans, deux couvertures usées sous le bras.Cela fait presque deux ans que des oliveraies de la région d’El Amra, dans le centre-est de la Tunisie, se sont transformées en camps informels pour des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne.Un sujet devenu explosif dans le pays sur fond d’une campagne virulente contre les migrants, la cohabitation avec les riverains étant difficile et les propriétaires terriens réclamant que les nouveaux venus soient chassés de leurs champs.La tension était montée en 2023, quand le président tunisien Kais Saied avait lancé que “des hordes de migrants subsahariens” menaçaient de “changer la composition démographique” du pays.En arrivant en Tunisie après avoir, pour beaucoup, traversé les déserts du Mali et de l’Algérie, les migrants rêvaient de rallier les côtes italiennes. C’était sans compter le verrouillage de la route maritime, qui les a bloqués sur le chemin de l’eldorado européen.La Tunisie a conclu en 2023 un “partenariat” avec l’Union européenne, prévoyant 255 millions d’euros d’aides financières dont près de la moitié pour lutter contre l’immigration irrégulière.- “Confus” -Benjamin Enna ramasse une cuillère et un sachet de jus en poudre, maigres restes du camp dit du “kilomètre 25”.Ce Nigérian de 29 ans voulait rejoindre son frère en Italie et dit avoir survécu à un naufrage en Méditerranée. Il dit qu’il voudrait retourner dans son pays, puis qu’il aimerait travailler en Tunisie mais qu’il va “de nouveau essayer” d’aller en Europe.”C’est confus dans ma tête”, admet-il. Si leurs projets diffèrent – rentrer chez eux ou tenter malgré les obstacles de rejoindre l’Europe – la plupart des migrants interrogés par l’AFP autour d’El Amra s’accordent sur une chose: ils veulent quitter la Tunisie au plus vite.”Nous avons beaucoup souffert”, raconte Camara Hassan, 25 ans, qui étudiait les relations internationales en Guinée et affirme avoir passé deux mois en prison en Tunisie.Le chemin vers l’Europe a beau sembler fermé, il ne perd pas espoir. “D’une manière ou d’une autre, nous irons quand même”, affirme-t-il.”Moi, je veux retourner en Côte d’Ivoire, mais l’OIM (l’Organisation internationale des migrations) est pleine”, explique un autre jeune homme avant de prendre la fuite à l’approche d’un véhicule de la Garde nationale.Visiblement harassée, une Camerounaise de 29 ans préférant rester anonyme dit sa tourmente.”C’est horrible”, affirme la jeune femme. “Ils nous traitent comme si on n’était pas des êtres humains”.- Nouveaux camps? -Le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli, assure que le démantèlement s’est fait de manière “humaine”, soulignant que ses hommes n’ont pas eu recours au gaz lacrymogène.Interrogé sur le sort des migrants maintenant que leurs camps ont été détruits, le responsable a affirmé à l’AFP qu’une grande partie allait bénéficier de “retours volontaires”, tandis qu’une autre s’est “dispersée dans la nature”.Au 2 avril, l’OIM indique avoir déjà procédé à 1.740 retours volontaires, après quasiment 7.000 l’an passé, le triple de 2023.Cette opération coup de poing des autorités, à l’aide de dizaines de fourgons de police et de tracteurs, laisse sceptique Romdhane Ben Amor, de l’ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).Pour lui, il s’agit d’une tentative d'”éparpiller au maximum les migrants dans la nature pour calmer les tensions au sein de la population locale”.Une stratégie qui à son avis “ne réussira pas”. “Les migrants vont se rassembler et construire de nouveaux camps car ils n’ont pas d’abri”, soutient-il.Samedi, à quelques kilomètres d’El Amra, des migrants marchaient au bord de la route, en direction d’autres oliveraies.

Chassés des oliveraies tunisiennes, des migrants dans les limbes

En file indienne, pas résolu et matraque à la main, les gendarmes tunisiens s’engagent sur une piste qui serpente entre deux rangs d’oliviers. Devant eux, des migrants fuient tandis que leurs tentes brûlent.Impuissants, certains observent les volutes de fumée à quelques centaines de mètres. Cette semaine, les autorités ont lancé une énorme opération pour détruire leurs logements de fortune. “Je ne sais pas quoi faire”, lâche Bakayo Abdelkadeur, un Malien de 26 ans, deux couvertures usées sous le bras.Cela fait presque deux ans que des oliveraies de la région d’El Amra, dans le centre-est de la Tunisie, se sont transformées en camps informels pour des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne.Un sujet devenu explosif dans le pays sur fond d’une campagne virulente contre les migrants, la cohabitation avec les riverains étant difficile et les propriétaires terriens réclamant que les nouveaux venus soient chassés de leurs champs.La tension était montée en 2023, quand le président tunisien Kais Saied avait lancé que “des hordes de migrants subsahariens” menaçaient de “changer la composition démographique” du pays.En arrivant en Tunisie après avoir, pour beaucoup, traversé les déserts du Mali et de l’Algérie, les migrants rêvaient de rallier les côtes italiennes. C’était sans compter le verrouillage de la route maritime, qui les a bloqués sur le chemin de l’eldorado européen.La Tunisie a conclu en 2023 un “partenariat” avec l’Union européenne, prévoyant 255 millions d’euros d’aides financières dont près de la moitié pour lutter contre l’immigration irrégulière.- “Confus” -Benjamin Enna ramasse une cuillère et un sachet de jus en poudre, maigres restes du camp dit du “kilomètre 25”.Ce Nigérian de 29 ans voulait rejoindre son frère en Italie et dit avoir survécu à un naufrage en Méditerranée. Il dit qu’il voudrait retourner dans son pays, puis qu’il aimerait travailler en Tunisie mais qu’il va “de nouveau essayer” d’aller en Europe.”C’est confus dans ma tête”, admet-il. Si leurs projets diffèrent – rentrer chez eux ou tenter malgré les obstacles de rejoindre l’Europe – la plupart des migrants interrogés par l’AFP autour d’El Amra s’accordent sur une chose: ils veulent quitter la Tunisie au plus vite.”Nous avons beaucoup souffert”, raconte Camara Hassan, 25 ans, qui étudiait les relations internationales en Guinée et affirme avoir passé deux mois en prison en Tunisie.Le chemin vers l’Europe a beau sembler fermé, il ne perd pas espoir. “D’une manière ou d’une autre, nous irons quand même”, affirme-t-il.”Moi, je veux retourner en Côte d’Ivoire, mais l’OIM (l’Organisation internationale des migrations) est pleine”, explique un autre jeune homme avant de prendre la fuite à l’approche d’un véhicule de la Garde nationale.Visiblement harassée, une Camerounaise de 29 ans préférant rester anonyme dit sa tourmente.”C’est horrible”, affirme la jeune femme. “Ils nous traitent comme si on n’était pas des êtres humains”.- Nouveaux camps? -Le porte-parole de la Garde nationale, Houcem Eddine Jebabli, assure que le démantèlement s’est fait de manière “humaine”, soulignant que ses hommes n’ont pas eu recours au gaz lacrymogène.Interrogé sur le sort des migrants maintenant que leurs camps ont été détruits, le responsable a affirmé à l’AFP qu’une grande partie allait bénéficier de “retours volontaires”, tandis qu’une autre s’est “dispersée dans la nature”.Au 2 avril, l’OIM indique avoir déjà procédé à 1.740 retours volontaires, après quasiment 7.000 l’an passé, le triple de 2023.Cette opération coup de poing des autorités, à l’aide de dizaines de fourgons de police et de tracteurs, laisse sceptique Romdhane Ben Amor, de l’ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).Pour lui, il s’agit d’une tentative d'”éparpiller au maximum les migrants dans la nature pour calmer les tensions au sein de la population locale”.Une stratégie qui à son avis “ne réussira pas”. “Les migrants vont se rassembler et construire de nouveaux camps car ils n’ont pas d’abri”, soutient-il.Samedi, à quelques kilomètres d’El Amra, des migrants marchaient au bord de la route, en direction d’autres oliveraies.