Allemagne: Leverkusen arrache la victoire à Heidenheim (1-0)

Le Bayer Leverkusen, champion d’Allemagne en titre, a arraché la victoire (1-0) samedi sur la pelouse de Heidenheim, complètement contre le cours du jeu et dans le temps additionnel, restant à six points du leader Bayern Munich.A six journées de la fin du championnat d’Allemagne, le Bayern Munich compte 68 points contre 62 pour le Bayer Leverkusen, éliminé en milieu de semaine en demi-finales de la Coupe d’Allemagne par l’Arminia Bielefeld (2-1), modeste pensionnaire de 3e division.Sur le second tir cadré de Leverkusen dans la première minute du temps additionnel, l’Argentin Emiliano Buendia a permis à son équipe de sauver la face en s’imposant sur la pelouse de Heidenheim, qui lutte pour son maintien, et entretenir un semblant de suspense dans la course au titre.Avant de se rendre en Espagne pour affronter mercredi (21h00) le FC Barcelone en quarts de finale aller de la Ligue des champions, le Borussia Dortmund a enchaîné un deuxième succès consécutif, en allant gagner à Fribourg (4-1) et se replace dans la course à l’Europe (8e, 41 pts).

Des soignants agressés dans une clinique de la banlieue de Lyon

Des soignants d’une clinique de Villeurbanne, en banlieue lyonnaise, ont été agressés par la mère et le fils d’un patient qui seront jugés lundi en comparution immédiate, a-t-on appris samedi auprès de la préfecture du Rhône et du parquet.Les faits se sont produits jeudi soir peu avant 21H00 aux urgences de la clinique Médipôle de Villeurbanne, lorsque les membres de la famille d’un patient s’en sont pris à des soignants, a indiqué la préfecture, confirmant une information de BFMTV Lyon.Les agresseurs reprochaient aux soignants le temps d’attente pour la prise en charge de leur proche. Des membres du personnel ont reçu des insultes, des menaces et des coups, selon une source proche du dossier.Au moins trois soignants ont été blessés.Une patrouille de police présente sur les lieux est intervenue pour maîtriser les agresseurs et deux personnes ont été placées en garde à vue.Il s’agit de la mère et du fils du patient, qui doivent être déférés samedi après-midi en vue d’une audience de comparution immédiate qui aura lieu lundi, a précisé le parquet de Lyon.”Non satisfaits des soins apportés à leur proche”, ils s’en “sont pris à 3 professionnels de santé et 3 policiers”, a-t-il ajouté.La mère est poursuivie des chefs de “violences sur professionnel de santé avec ITT inférieure ou égale à 8 jours, outrage à personne chargée de mission de service public, menaces de mort à l’encontre d’un professionnel de santé”.Le fils sera quant à lui jugé pour “outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion, outrage à personne chargée de mission de service public et menaces de mort à l’encontre d’un professionnel de santé”.Ils encourent tous deux cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.Cinq plaintes ont été déposées, trois par les soignants, deux par les policiers, a précisé la préfecture.Sur le réseau social X, la préfète Fabienne Buccio a exprimé son “soutien total aux soignants victimes” et remercié “les policiers pour leur intervention rapide qui a permis l’interpellation de 2 personnes”.La police a renforcé ses patrouilles auprès de l’établissement en plus des agents de sécurité privée supplémentaires mobilisés, précise-t-elle.Le directeur de l’ARS (Agence régionale de santé) se déplacera aujourd’hui auprès des soignants pour leur apporter le soutien de l’Etat, selon la préfète.

Première étape du congrès du PS, six contributions générales déposées

Six contributions générales, dont celles du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et celle du patron des députés PS Boris Vallaud, ont été déposées samedi, première étape du 81e congrès du parti qui se déroulera à Nancy en juin, a annoncé la Commission nationale d’organisation du congrès.La commission, présidée par la sénatrice Corinne Narassiguin, a enregistré six contributions générales, qui définissent les lignes stratégiques, et 361 contributions thématiques, précise le PS dans un communiqué. Première étape du congrès, il fallait pour déposer une contribution obtenir au minimum 15 signatures de membres du Conseil national du PS (sorte de parlement du parti, qui compte 302 membres). Parmi ces contributions générales, on compte celle du premier secrétaire sortant Olivier Faure, baptisée “Le cÅ“ur de la gauche”, qui a recueilli 119 parrainages, et propose notamment la construction d’une “plateforme commune” de “la gauche non mélenchoniste”, pour 2027, “de François Ruffin à Raphaël Glucksmann”.”Retrouvons-nous”, celle de son opposant au dernier congrès, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et de l’élue de Paris Lamia El Aaraje, a récolté 72 parrainages. Ils défendent un “nouveau rassemblement de la gauche”, notamment avec Place Publique de Raphaël Glucksmann. Son autre opposante, la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, a recueilli 42 parrainages pour sa contribution “Pour gagner, un grand parti et une nouvelle alliance”, qui prône “une candidature socialiste ou sociale-démocrate en 2027”.La contribution baptisée “Unir” du patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a elle engrangé 27 parrainages. Le député des Landes, qui s’affiche comme le “candidat du rassemblement”, veut un congrès de “réconciliation et de doctrines” .La contribution des députés Philippe Brun et Jérôme Guedj, “Pour un nouveau socialisme”, avec comme première signataire la trésorière du PS Fatima Yadani, a déposé 15 parrainages. Ils défendent une ligne “démocratique, féministe, populaire et universaliste”.  Enfin, celle de l’aile gauche du parti, “Avenir socialiste”, et portée par le député Paul Christophle, a aussi obtenu 15 parrainages.S’ouvrent désormais trois semaines de débats internes et de tractations, pour tenter de faire converger certaines contributions, avant le dépôt des motions (ou texte d’orientation, en termes socialistes) le 25 avril. Pour déposer une motion, il faut un minimum de 30 signatures de membres du conseil national.A l’issue d’un premier vote des adhérents le 27 mai sur ces textes d’orientations, les premiers signataires des deux textes arrivés en tête pourront concourir pour être premier secrétaire du parti. Le vote aura lieu le 5 juin, et les résultats seront entérinés lors du congrès de Nancy, du 13 au 15 juin. caz/sl/spi      

Contre les pesticides, une grande marche réunit scientifiques, écologistes et victimes à Paris

Contre les pesticides, plus d’un millier de manifestants guidés par des collectifs scientifiques et écologistes ont marché en fanfare samedi à Paris pour dénoncer la destruction du vivant et les maladies provoquées par l’usage agricole massif de ces produits chimiques.”Les pesticides tuent”, “plus de chants dans les champs”, “Pesticides, la peste d’ici”, proclamaient des pancartes du cortège très coloré et sonore. Celui-ci a quitté le Muséum national d’histoire naturelle vers 14H45 en direction du ministère de la Santé, deux lieux choisis pour illustrer l’effet nocif de ces produits sur la biodiversité et sur les humains.Le rassemblement intervient alors que l’Assemblée doit examiner fin mai une loi adoptée au Sénat, sous pression d’une partie du monde agricole. Celle-ci vise à réautoriser par dérogation l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018 en raison de sa toxicité pour les pollinisateurs, comme les autres néonicotinoïdes, mais permis ailleurs en Europe.La cortège, nommé “Printemps bruyant”, a été initié par quelques dizaines d’organisations dont les collectifs “Scientifiques en rébellion”, “Alerte des Médecins contre les Pesticides” ou encore l’association Agir pour l’Environnement. D’autres organisations comme la Ligue pour la protection des oiseaux, Greenpeace ou un tout récent collectif “Riverains victimes de pesticides” les ont rejoints.Isabelle Marchand est venue du Morbihan: “ma fille de 16 ans souffre d’une leucémie lymphoblastique” et “nous sommes riverains d’un champ cultivé en agriculture conventionnelle, qui utilise beaucoup de pesticides pour le blé, le maïs, la pomme de terre”. “Je suis technicien agricole et j’ai fait analyser les poussières de ma maison, sous contrôle d’huissier: on a retrouvé du lindane et du diuron”, des produits interdits, déplore-t-elle.”On perd encore 20 millions d’oiseaux par an à l’échelle de l’Europe et c’est principalement dû aux intrants chimiques”, souligne Cédric Marteau, directeur général de la LPO.Aux agriculteurs, “on leur dit que le modèle est sans issue (…): la profession est en souffrance — taux de suicide, mais aussi perte de revenus — et donc il faut sortir (de ce) schéma très meurtrier pour leur propre santé, pour la santé des concitoyens, mais aussi pour le vivant”, argumente-t-il.Les agriculteurs “ont été enfermés par les firmes productrices de pesticides dans des modèles” qui “mettent à bas toute une chaîne biologique supposée protéger les champs”, dénonce encore l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint.”Non seulement on ne met pas en place les dispositifs pour les soutenir au quotidien” à en sortir, “mais on les soumet toujours et encore plus à une concurrence déloyale à travers des accords de libre-échange” comme celui entre l’UE et le Mercosur, dit-elle.

Contre les pesticides, une grande marche réunit scientifiques, écologistes et victimes à Paris

Contre les pesticides, plus d’un millier de manifestants guidés par des collectifs scientifiques et écologistes ont marché en fanfare samedi à Paris pour dénoncer la destruction du vivant et les maladies provoquées par l’usage agricole massif de ces produits chimiques.”Les pesticides tuent”, “plus de chants dans les champs”, “Pesticides, la peste d’ici”, proclamaient des pancartes du cortège très coloré et sonore. Celui-ci a quitté le Muséum national d’histoire naturelle vers 14H45 en direction du ministère de la Santé, deux lieux choisis pour illustrer l’effet nocif de ces produits sur la biodiversité et sur les humains.Le rassemblement intervient alors que l’Assemblée doit examiner fin mai une loi adoptée au Sénat, sous pression d’une partie du monde agricole. Celle-ci vise à réautoriser par dérogation l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018 en raison de sa toxicité pour les pollinisateurs, comme les autres néonicotinoïdes, mais permis ailleurs en Europe.La cortège, nommé “Printemps bruyant”, a été initié par quelques dizaines d’organisations dont les collectifs “Scientifiques en rébellion”, “Alerte des Médecins contre les Pesticides” ou encore l’association Agir pour l’Environnement. D’autres organisations comme la Ligue pour la protection des oiseaux, Greenpeace ou un tout récent collectif “Riverains victimes de pesticides” les ont rejoints.Isabelle Marchand est venue du Morbihan: “ma fille de 16 ans souffre d’une leucémie lymphoblastique” et “nous sommes riverains d’un champ cultivé en agriculture conventionnelle, qui utilise beaucoup de pesticides pour le blé, le maïs, la pomme de terre”. “Je suis technicien agricole et j’ai fait analyser les poussières de ma maison, sous contrôle d’huissier: on a retrouvé du lindane et du diuron”, des produits interdits, déplore-t-elle.”On perd encore 20 millions d’oiseaux par an à l’échelle de l’Europe et c’est principalement dû aux intrants chimiques”, souligne Cédric Marteau, directeur général de la LPO.Aux agriculteurs, “on leur dit que le modèle est sans issue (…): la profession est en souffrance — taux de suicide, mais aussi perte de revenus — et donc il faut sortir (de ce) schéma très meurtrier pour leur propre santé, pour la santé des concitoyens, mais aussi pour le vivant”, argumente-t-il.Les agriculteurs “ont été enfermés par les firmes productrices de pesticides dans des modèles” qui “mettent à bas toute une chaîne biologique supposée protéger les champs”, dénonce encore l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint.”Non seulement on ne met pas en place les dispositifs pour les soutenir au quotidien” à en sortir, “mais on les soumet toujours et encore plus à une concurrence déloyale à travers des accords de libre-échange” comme celui entre l’UE et le Mercosur, dit-elle.

Le Sénat adopte une feuille de route pour financer le programme de Trump

Le Sénat américain a adopté très tôt samedi une faramineuse résolution budgétaire, préambule à l’adoption de  mesures phares de Donald Trump, mais qui divise le camp républicain dans un contexte d’incertitude sur l’avenir économique des Etats-Unis.La chambre haute à majorité républicaine a adopté le texte après une session marathon de vote au cours de la nuit, en raison des nombreux amendements ajoutés par les démocrates.La résolution n’est pas un budget en soi, mais une feuille de route sur les niveaux de dépenses à atteindre pour l’Etat fédéral.”Cette résolution jette les bases d’une augmentation des fonds pour sécuriser la frontière, accroître notre domination énergétique, bâtir une défense nationale, tailler dans les dépenses inutiles et empêcher une augmentation des impôts sur les familles et les petites entreprises”, s’est félicité dans un communiqué le sénateur républicain James Lankford.”En votant ce texte, les sénateurs républicains ont pris le parti des milliardaires, contre la classe moyenne, en totale soumission à Donald Trump”, a déploré de l’hémicycle le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer.”C’est une prise en tenaille brutale de la part des républicains: les droits de douane de Donald Trump augmentent les coûts d’un côté, et de l’autre les sénateurs républicains diminuent Medicaid et font passer des réductions d’impôts pour les milliardaires”, a-t-il insisté.Les démocrates s’opposent en bloc au texte, qui selon eux prépare le terrain à d’importantes coupes dans des programmes publics comme Medicaid, l’assurance santé pour les Américains aux revenus modestes. Ils dénoncent aussi la guerre commerciale déclenchée par le président.Une version similaire du texte devra désormais être adoptée à la Chambre des représentants, et une fois cette étape franchie, les élus des deux chambres pourront entamer le travail de fond en commissions sur le contenu du budget lui-même.Mais le gouffre entre la résolution du Sénat et celle voulue par les responsables de la Chambre des représentants présage d’une impasse législative.Car si la première prévoit des coupes dans les dépenses publiques à hauteur de quatre milliards de dollars, la seconde approcherait plutôt les 1.500 milliards de dollars, dans le sillage du démantèlement de vastes pans de l’administration fédérale par Elon Musk et sa commission Doge.- Crédits d’impôt -Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets exécutifs. Mais pour concrétiser certains points de son programme, il devra passer par le Congrès.En haut de la liste de ses priorités: les vastes crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, qui expirent à la fin de l’année et qu’il souhaite rendre permanents.Selon des analystes indépendants, cette pérennisation entraînerait cependant un surcoût pour les finances publiques de plus de 4.000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.Le Cato Institute, de tendance libertarienne, a qualifié la résolution dans son ensemble de “naufrage fiscal”.A cet onéreux volet de dépenses du budget, vient s’ajouter une incertitude sur le volet recettes: les droits de douane annoncés mercredi par Donald Trump sur le reste du monde ont fait chuter les places boursières dans le rouge et alimenté les craintes de récession pour la première économie mondiale.L’impasse législative qui s’annonce pourrait cependant durer de nombreuses semaines, voire de nombreux mois, et retarder considérablement la mise en place du programme de Donald Trump. Et ce alors que la campagne pour les élections de mi-mandat pointe déjà le bout de son nez.

Le Sénat adopte une feuille de route pour financer le programme de Trump

Le Sénat américain a adopté très tôt samedi une faramineuse résolution budgétaire, préambule à l’adoption de  mesures phares de Donald Trump, mais qui divise le camp républicain dans un contexte d’incertitude sur l’avenir économique des Etats-Unis.La chambre haute à majorité républicaine a adopté le texte après une session marathon de vote au cours de la nuit, en raison des nombreux amendements ajoutés par les démocrates.La résolution n’est pas un budget en soi, mais une feuille de route sur les niveaux de dépenses à atteindre pour l’Etat fédéral.”Cette résolution jette les bases d’une augmentation des fonds pour sécuriser la frontière, accroître notre domination énergétique, bâtir une défense nationale, tailler dans les dépenses inutiles et empêcher une augmentation des impôts sur les familles et les petites entreprises”, s’est félicité dans un communiqué le sénateur républicain James Lankford.”En votant ce texte, les sénateurs républicains ont pris le parti des milliardaires, contre la classe moyenne, en totale soumission à Donald Trump”, a déploré de l’hémicycle le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer.”C’est une prise en tenaille brutale de la part des républicains: les droits de douane de Donald Trump augmentent les coûts d’un côté, et de l’autre les sénateurs républicains diminuent Medicaid et font passer des réductions d’impôts pour les milliardaires”, a-t-il insisté.Les démocrates s’opposent en bloc au texte, qui selon eux prépare le terrain à d’importantes coupes dans des programmes publics comme Medicaid, l’assurance santé pour les Américains aux revenus modestes. Ils dénoncent aussi la guerre commerciale déclenchée par le président.Une version similaire du texte devra désormais être adoptée à la Chambre des représentants, et une fois cette étape franchie, les élus des deux chambres pourront entamer le travail de fond en commissions sur le contenu du budget lui-même.Mais le gouffre entre la résolution du Sénat et celle voulue par les responsables de la Chambre des représentants présage d’une impasse législative.Car si la première prévoit des coupes dans les dépenses publiques à hauteur de quatre milliards de dollars, la seconde approcherait plutôt les 1.500 milliards de dollars, dans le sillage du démantèlement de vastes pans de l’administration fédérale par Elon Musk et sa commission Doge.- Crédits d’impôt -Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets exécutifs. Mais pour concrétiser certains points de son programme, il devra passer par le Congrès.En haut de la liste de ses priorités: les vastes crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, qui expirent à la fin de l’année et qu’il souhaite rendre permanents.Selon des analystes indépendants, cette pérennisation entraînerait cependant un surcoût pour les finances publiques de plus de 4.000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.Le Cato Institute, de tendance libertarienne, a qualifié la résolution dans son ensemble de “naufrage fiscal”.A cet onéreux volet de dépenses du budget, vient s’ajouter une incertitude sur le volet recettes: les droits de douane annoncés mercredi par Donald Trump sur le reste du monde ont fait chuter les places boursières dans le rouge et alimenté les craintes de récession pour la première économie mondiale.L’impasse législative qui s’annonce pourrait cependant durer de nombreuses semaines, voire de nombreux mois, et retarder considérablement la mise en place du programme de Donald Trump. Et ce alors que la campagne pour les élections de mi-mandat pointe déjà le bout de son nez.

Le Sénat adopte une feuille de route pour financer le programme de Trump

Le Sénat américain a adopté très tôt samedi une faramineuse résolution budgétaire, préambule à l’adoption de  mesures phares de Donald Trump, mais qui divise le camp républicain dans un contexte d’incertitude sur l’avenir économique des Etats-Unis.La chambre haute à majorité républicaine a adopté le texte après une session marathon de vote au cours de la nuit, en raison des nombreux amendements ajoutés par les démocrates.La résolution n’est pas un budget en soi, mais une feuille de route sur les niveaux de dépenses à atteindre pour l’Etat fédéral.”Cette résolution jette les bases d’une augmentation des fonds pour sécuriser la frontière, accroître notre domination énergétique, bâtir une défense nationale, tailler dans les dépenses inutiles et empêcher une augmentation des impôts sur les familles et les petites entreprises”, s’est félicité dans un communiqué le sénateur républicain James Lankford.”En votant ce texte, les sénateurs républicains ont pris le parti des milliardaires, contre la classe moyenne, en totale soumission à Donald Trump”, a déploré de l’hémicycle le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer.”C’est une prise en tenaille brutale de la part des républicains: les droits de douane de Donald Trump augmentent les coûts d’un côté, et de l’autre les sénateurs républicains diminuent Medicaid et font passer des réductions d’impôts pour les milliardaires”, a-t-il insisté.Les démocrates s’opposent en bloc au texte, qui selon eux prépare le terrain à d’importantes coupes dans des programmes publics comme Medicaid, l’assurance santé pour les Américains aux revenus modestes. Ils dénoncent aussi la guerre commerciale déclenchée par le président.Une version similaire du texte devra désormais être adoptée à la Chambre des représentants, et une fois cette étape franchie, les élus des deux chambres pourront entamer le travail de fond en commissions sur le contenu du budget lui-même.Mais le gouffre entre la résolution du Sénat et celle voulue par les responsables de la Chambre des représentants présage d’une impasse législative.Car si la première prévoit des coupes dans les dépenses publiques à hauteur de quatre milliards de dollars, la seconde approcherait plutôt les 1.500 milliards de dollars, dans le sillage du démantèlement de vastes pans de l’administration fédérale par Elon Musk et sa commission Doge.- Crédits d’impôt -Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets exécutifs. Mais pour concrétiser certains points de son programme, il devra passer par le Congrès.En haut de la liste de ses priorités: les vastes crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, qui expirent à la fin de l’année et qu’il souhaite rendre permanents.Selon des analystes indépendants, cette pérennisation entraînerait cependant un surcoût pour les finances publiques de plus de 4.000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.Le Cato Institute, de tendance libertarienne, a qualifié la résolution dans son ensemble de “naufrage fiscal”.A cet onéreux volet de dépenses du budget, vient s’ajouter une incertitude sur le volet recettes: les droits de douane annoncés mercredi par Donald Trump sur le reste du monde ont fait chuter les places boursières dans le rouge et alimenté les craintes de récession pour la première économie mondiale.L’impasse législative qui s’annonce pourrait cependant durer de nombreuses semaines, voire de nombreux mois, et retarder considérablement la mise en place du programme de Donald Trump. Et ce alors que la campagne pour les élections de mi-mandat pointe déjà le bout de son nez.

L’industrie horlogère suisse craint de payer cher les droits de douane de Donald Trump

Durant sa campagne électorale, le président américain Donald Trump avait mis en vente des montres à 100.000 dollars fabriquées en Suisse. L’horlogerie est pourtant le secteur du pays alpin qui risque d’être le plus touché par ses droits de douane punitifs. Le décret de la Maison Blanche est tombé en plein salon horloger à Genève, où les grandes marques comme Rolex, Patek Philippe, Cartier, Bulgari ou Tag Heuer présentent cette semaine leurs nouveautés, portant un sérieux coup au moral de ce secteur qui dépend fortement des Etats-Unis pour sa croissance. Au vu de son excédent commercial avec les Etats-Unis, la Suisse s’est vu imposer des droits de douane de 31% (contre 20% pour l’Union européenne), difficiles à absorber même pour des fabricants de montres de luxe. Les Etats-Unis sont le plus gros marché des horlogers suisses qui a absorbé 16,8% de leurs exportations en 2024. Les exportations de montres suisses s’y chiffraient à 4,37 milliards de francs suisses (4,65 milliards d’euros), en hausse de 5% sur un an, aidant à atténuer la forte chute de la demande en Chine.Ces droits de douane sont “nuisibles et injustifiés”, a réagi Yves Bugmann, le président de la fédération horlogère auprès de l’AFP, qui demande au Conseil fédéral (gouvernement) d’expliquer “rapidement le point de vue de l’économie” suisse à ses homologues américains. Jeudi, la présidente de la Confédération et le ministre de l’Economie ont dit vouloir se rendre “très prochainement” aux Etats-Unis pour tenter de convaincre l’administration de Donald Trump que ces mesures douanières sont “contreproductives pour chacun”. Pour l’instant, la Suisse a choisi de ne pas répliquer aux droits de douane pour ne pas faire monter la tension avec Washington. – Fabriqué en Suisse -L’horlogerie, un secteur emblématique de la Suisse qui emploie 65.000 personnes dans le pays, est potentiellement un des plus affectés.Les produits pharmaceutiques, son premier secteur d’exportation, font partie de ceux qui en sont exemptés. Les équipements industriels, un autre pan important de l’économie helvétique, sont beaucoup plus touchés, mais beaucoup de grandes entreprises du secteur disposent d’usines aux Etats-Unis. L’horlogerie – pour qui le label “Swiss Made” (fabriqué en Suisse) est le principal argument de vente – produit par contre ses montres sur son propre sol.  Et pour compenser ces droits de douane “clairement plus élevés qu’attendu”, les prix vont devoir augmenter d’environ “11% à 13%”, selon les analystes de la Banque cantonale de Zurich, qui doutent qu’ils puissent être répercutés intégralement, au détriment des marges.   L’ampleur des droits de douane “a pris tout le monde par surprise”, a indiqué Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux à l’AFP, qui s’attend lui aussi à des répercussions sur la rentabilité.  – Ambiance maussade -D’après lui, le segment haut de gamme sera en meilleure posture pour augmenter ses prix et les consommateurs les plus fortunés auront peut-être davantage tendance à faire leur achats lors de voyages à l’étranger, sans néanmoins que cela suffise pour compenser l’affaiblissement qui va en résulter. Les grandes marques se réunissent chaque année à Genève au luxueux salon appelé Watches & Wonders. Mais la ville entière vibre au rythme de l’horlogerie à grand renfort de fêtes et expositions, les petites marques organisant également des événements pour profiter de la venue des collectionneurs et détaillants. Mais cette fois, “l’ambiance est plutôt maussade”, constate Jon Cox, qui s’attend cependant à ce que le gouvernement cherche à négocier une réduction des droits de douane.  “Il est évident qu’il va y avoir un impact mais nous restons optimistes”, a déclaré à l’AFP Edouard Meylan, le patron de la marque de luxe H. Moser, car “beaucoup pensent que cette mesure sera temporaire”. Durant sa campagne électorale, Donald Trump avait mis en vente 147 exemplaires d’une montre en or et diamants. Selon un reportage du quotidien suisse Le Temps, la commande avait été passée auprès d’un horloger indépendant suisse, approché en toute discrétion par l’intermédiaire d’un fabricant de montres en marque blanche durant cette semaine horlogère à Genève à la même période l’an passé.  Â