Cambodge-Thaïlande: quatrième jour de combats, malgré la proposition américaine de cessez-le-feu

La Thaïlande et le Cambodge ont échangé des tirs d’artillerie pour la quatrième journée consécutive dimanche, tout en se disant prêts à discuter d’un cessez-le-feu dans le cadre d’une médiation américaine.Les deux royaumes d’Asie du Sud-Est sont engagés dans l’épisode le plus meurtrier en près de quinze ans d’un différend territorial au long cours. Les échanges de tirs, bombardements et frappes aériennes ont fait au moins 33 morts et provoqué le déplacement d’environ 200.000 personnes. Les deux camps, joints samedi par le président américain Donald Trump, ont assuré vouloir entamer des discussions, mais dimanche au petit matin, les combats ont repris, et chaque capitale a accusé l’autre de manquer à sa parole.Une porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata, a affirmé que la Thaïlande avait attaqué à 04h50 du matin (21h50 GMT samedi) deux temples contestés au nord-ouest, théâtre des premiers affrontements survenus jeudi matin.Bangkok a commis des “actes d’agression délibérés et coordonnés”, a-t-elle déclaré dans un communiqué, en dénonçant les “mensonges et faux prétextes” de l’armée thaïlandaise pour justifier l'”invasion illégale” du territoire khmer.Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a évoqué de son côté des “tirs d’artillerie lourde” de l’armée cambodgienne visant des “maisons de civils” dans la province de Surin, aux alentours de 04h30 du matin (21H30 GMT).”Toute cessation des hostilités est impossible tant que le Cambodge fait preuve d’un manque flagrant de bonne foi et continue de violer de manière répétée les principes fondamentaux des droits humains et du droit humanitaire”, a indiqué la diplomatie thaïlandaise.- Plusieurs fronts -Ces derniers jours, le conflit s’est répandu sur de multiples fronts, parfois éloignés de plusieurs centaines de kilomètres entre eux, de la province thaïlandaise de Trat, populaire auprès des touristes, sur le golfe de Thaïlande jusqu’à une zone surnommée “le Triangle d’émeraude” pour sa proximité avec le Laos.Le président américain Donald Trump a annoncé samedi, après avoir échangé avec leurs dirigeants, que les deux pays étaient prêts à se rencontrer pour parvenir à un cessez-le-feu.M. Trump a salué deux “très bonnes conversations” et dit espérer que les deux voisins “s’entendront pendant encore de nombreuses années”, dans un message sur son réseau Truth Social.Bangkok a dit “accepter en principe de mettre en place un cessez-le-feu”, tout en attendant de voir si l’intention de Phnom Penh était “sincère”.Le Premier ministre khmer Hun Manet s’est félicité d’une “bonne nouvelle pour les soldats, et le peuple des deux pays”, et chargé son chef de la diplomatie, Prak Sokhonn, de se coordonner avec son homologue américain Marco Rubio en vue de “mettre fin” au conflit.Avant cela, une tentative de médiation sous l’égide de la Malaisie, qui occupe la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) dont les deux royaumes sont membres, n’avait pas été suivie d’effet.La Thaïlande et le Cambodge sont en pleines discussions avec la Maison Blanche au sujet des droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août.Donald Trump a affirmé qu’il était “inapproprié” de revenir à la table des négociations sur le volet commercial tant que les combats “n’auront pas cessé”.Les Nations unies ont aussi exhorté samedi les deux voisins à conclure “immédiatement” un cessez-le-feu.- Appels à la trêve -Les relations diplomatiques entre les deux voisins, liés par de riches liens culturels et économiques, sont au plus bas depuis des décennies. L’épisode en cours a fait 20 morts côté thaïlandais, dont sept soldats, alors que le Cambodge a fait état d’un bilan de 13 morts dont cinq militaires.Plus de 138.000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 80.000 Cambodgiens de leur côté de la frontière, d’après Phnom Penh.Les deux pays contestent le tracé de leur frontière commune, définie durant l’Indochine française. Avant les combats actuels, l’épisode le plus violent lié à ce différend remontait à des affrontements autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011, qui avaient fait au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés.Le tribunal des Nations Unies a donné raison au Cambodge deux fois, en 1962 et en 2013, sur la propriété du temple Preah Vihear, classé au patrimoine mondial par l’Unesco, et d’une zone alentour

Iraqi women table tennis players chase Paralympic dreams

Iraqi table tennis player Nur al-Huda Sarmad adjusts her wheelchair before striking the ball into play, braving sweltering heat, social stigma and inadequate facilities as she dreams of taking her team to the Paralympics.Sarmad and seven other Iraqi women who live with disabilities train three times a week at a community centre in the southern city of Diwaniyah, preparing for an upcoming tournament that could qualify them for the national Paralympic team.The facilities, however, are far from Olympic-standard.”The tennis tables are broken, there are power outages and we even have to buy our own paddles,” said Sarmad, 25.With no dedicated training facility, the team often has to share the three second-hand tables at the public community centre with visitors.In the scorching Iraqi summer they cannot turn on the fans, which would disrupt the movement of the balls.And the air conditioner that could provide some relief remains off-limits in a country grappling with chronic power cuts, especially in summer when temperatures approach 50C. The community centre is powered by a generator, but it can barely sustain the essentials.These practical issues “affect our training” and hinder the players’ progress, Sarmad said.The team also faces obstacles in the form of insufficient government funding for sports, and conservative views on women’s rights and people with disabilities.Paralympic champion Najlah Imad, the first Iraqi to snare a gold medal in table tennis, told AFP that “despite the difficult circumstances, nothing is impossible”.Imad, who now relies on sponsorship deals, encouraged her fellow players to keep fighting.”You can do anything,” she said.- No support -Sarmad, who has already won several medals including bronze in a tournament in Thailand, takes pride in the fact that despite the many challenges, “we overcame all this, we became players”.The state-owned community centre provides the team a stipend equivalent to $75 a month to cover transportation costs, but the players had to purchase their professional paddles, at a cost of $200, out of their own pockets.The players often have to rely on taxis to travel to training sessions and back, but “sometimes cabs refuse to take disabled people”, said Sarmad.Coach Mohammed Riyad, 43, said that table tennis “has developed in Diwaniyah solely through personal efforts… due to the lack of support from the state”.Riyad, a member of the Iraqi Paralympic Committee, said that funding sports was not a priority in a country where decades of conflicts, neglect and endemic corruption have devastated infrastructure.Through the Paralympic Committee, he has managed to acquire old equipment for Sarmad and her fellow players.He said that “the state only focuses on football, despite the achievements of table tennis players” like Imad, who brought home the Paralympic gold from the 2024 Paris Games.Iraq has a long tradition of women’s sports, with teams competing in regional football, weightlifting and boxing tournaments.But there is also vocal opposition seeking to exclude women and bar mixed-gender events.In southern Iraq, a largely conservative area where Sarmad’s team is based, organisers of a marathon last year had made it a men-only event after a social media controversy over women’s participation in sports.Iraqis living with disabilities often face additional challenges amid a general lack of awareness about their rights and inclusion.For award-winning table tennis player Iman Hamza, 24, society mistakenly sees women with disabilities like her “as helpless people who cannot do anything”.”But we became world champions.”

Du mirage américain à “l’enfer” d’une prison au Salvador

Mervin Yamarte n’est plus le même à son retour au Venezuela. Parti en quête d’une vie meilleure aux Etats-Unis, sa vie a basculé avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche et son expulsion dans “l’enfer” d’une redoutable prison pour membres de gang au Salvador.Rentré à la maison, la première chose que ce migrant vénézuélien fait, après avoir embrassé sa mère, sa femme, sa fillette de six ans, c’est de brûler le short blanc qu’il portait au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison de haute sécurité construite par le président salvadorien Nayib Bukele.Là où les gardiens lui ont dit à son arrivée: “Tu vas mourir ici!” Là où il est resté coupé du monde, de ses proches, de ses avocats, avec 251 autres Vénézuéliens accusés sans preuve d’être membres de l’organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua et expulsés sans jugement.Là où, comme en témoignent trois autres migrants à l’AFP, ils ont vécu de coups constants et de nourriture avariée, dans un flou juridique total sans savoir s’ils en sortiraient un jour. “C’était une torture totale, j’ai beaucoup de marques sur le corps”, montre-t-il.Après quatre mois de détention, le jeune homme de 29 ans au doux sourire est rentré dans son pays le 18 juillet. Mardi dernier, il a pu serrer les siens dans ses bras, à Maracaibo, à environ dix heures de route à l’ouest de Caracas, dans le quartier de Los Pescadores aux logements modestes et aux rues poussiéreuses où l’argent du pétrole n’est pas arrivé.Espérant gagner de quoi envoyer de l’argent à sa famille, il avait quitté le Venezuela avec son frère cadet Jonferson, 22 ans, en septembre 2023, rejoints un an après par leur aîné Juan, direction les Etats-Unis.Un périple marqué par une périlleuse traversée à pied de la jungle du Darien entre Colombie et Panama, qui a coûté la vie à de nombreux migrants confrontés aux groupes criminels, aux animaux sauvages, à un terrain hostile.Au Texas, Mervin Yamarte travaillait dans un restaurant de tortillas et dans la construction.Il a été arrêté à Dallas le 13 mars. Deux jours plus tard, il était envoyé au Salvador comme ses compatriotes, sur la base d’une loi de 1798 qui permet d’expulser les “ennemis étrangers” et jusqu’ici utilisée uniquement en temps de guerre.Le calvaire des 252 Vénézuéliens du Cecot est le cas le plus emblématique du “plus grand programme d’expulsion de l’histoire américaine” qu’a voulu lancer Donald Trump à son retour à la présidence en janvier.Depuis, nombre de migrants ont été arrêtés, expulsés comme Mervin; certains trop effrayés pour rester aux Etats-Unis sont rentrés chez eux comme Jonferson; d’autres y restent cachés comme Juan.- “Coups 24 heures sur 24” -“Bienvenus en enfer”: c’est ainsi que les a accueillis le directeur du Cecot, situé dans une zone rurale à 75 kilomètres de la capitale San Salvador, se rappelle Mervin.”Ils nous disaient: +vous allez moisir ici, vous allez rester 300 ans en prison+”, confirme son compatriote Maikel Olivera, 37 ans, à son retour chez lui à Barquisimeto, à mi-chemin entre Caracas et Maracaibo. “Je pensais que je ne retournerais jamais au Venezuela”, confie-t-il.Le président salvadorien Bukele, l’un des grands alliés de Trump en Amérique latine, a affirmé que les Etats-Unis avaient versé six millions de dollars au Salvador pour incarcérer ces hommes au Cecot.A leur arrivée, ils prennent l’habit du prisonnier: tête rasée, t-shirt, chaussettes, short blancs. Puis, tout de suite, les coups, “24 heures sur 24”, témoigne Maikel. Pendant leur captivité, les détenus ne voient pas la lumière du jour. Ils n’ont droit à aucune visite sauf celle des autorités. Pas d’accès non plus au téléphone, à la télévision, internet, aux journaux.Pavillon 8: c’est là où sont regroupés les 252 Vénézuéliens, un hangar de 32 cellules de 100 m2, pouvant chacune accueillir 80 prisonniers. Ils sont séparés des membres de gangs salvadoriens.Lits en métal, le matelas est un luxe. Douche une fois par jour, autour de 04H00 du matin – s’ils ne se lavent pas aux heures autorisées, ils sont frappés. Sanitaires d’une rare saleté. “On ne pouvait pas être pieds nus à cause des champignons qui apparaissaient” sur nos pieds, dit Mervin. Nourriture gâtée, eau non potable.Pour tuer le temps, ils jouent à l’insu des gardiens avec un dé en tortilla, des pions faits de comprimés ou de savon.En cas de transgression, les détenus sont placés à l’isolement dans des cellules de 4 m2, sans presque aucune aération. “On te laissait là parfois jusqu’à 24 heures”, se souvient Mervin. “Certains camarades ne tenaient même pas deux heures et on les sortait évanouis”.- Mutineries et balles en caoutchouc -Les coups toujours. A deux reprises, ils se mutinent. Lorsqu’un détenu passé à tabac s’évanouit. “On lançait de l’eau, des ordures, tout ce qu’on pouvait”, raconte Edwuar Hernandez, 23 ans.Puis à nouveau lorsque l’un des leurs est “roué de coups”. “Nous avons brisé les cadenas et sommes sortis pour manifester (…) Ils nous ont tiré dessus” avec des balles en caoutchouc, poursuit-il.”La semaine suivant la mutinerie, ils me tiraient dessus tous les matins”, confirme Andy Perozo, 30 ans. Et “chaque fois que j’allais chez le médecin, ils ne faisaient que me frapper”.En allant à l’infirmerie, “ils nous battaient (…), marchaient sur nos menottes”, dit aussi Edwuar en montrant son poignet et son bras. “Regarde les marques, je suis couvert de marques”.S’appuyant sur des témoignages des détenus auprès du parquet, le procureur vénézuélien Tarek William Saab a annoncé l’ouverture d’une enquête contre le président Bukele pour torture et mauvais traitements.Parmi ceux rendus publics figure celui d’Andry Hernandez, un maquilleur de 33 ans, qui dit y avoir “été agressé sexuellement” par des gardes.Le plus notoire des prisonniers du Cecot, l’immigré salvadorien Kilmar Abrego Garcia, 30 ans, expulsé par erreur puis ramené aux Etats-Unis après des mois de guérilla judiciaire, a déclaré également avoir subi “d’importants mauvais traitements à son arrivée au Cecot”.Dans un document remis à un tribunal du Maryland (est), ses avocats évoquent “des coups violents, de la privation de sommeil, une alimentation inadaptée et la torture psychologique”.L’AFP a demandé à pouvoir visiter cette méga-prison et interviewer ses responsables, sans succès.-  “Trou noir” -A  l’aube du 13 mars, quand les agents de la police de l’immigration frappent à l’appartement des frères Yamarte dans lequel ils vivent avec des amis de leur quartier de Maracaibo, ils disposent d’un mandat d’arrêt contre l’un d’eux. Mais lorsqu’ils aperçoivent Mervin, tatoué du nom de sa mère, celui de son grand-père et d’une paire de mains enlacées en hommage à sa femme, il lui lancent: “Toi aussi, tu viens avec nous”.Les trois frères, dont l’AFP suit le destin depuis mars, avaient à leur arrivée aux Etats-Unis déposé une demande d’asile qui les autorisait à y rester jusqu’à ce qu’un juge décide de leur sort.D’autres ont été arrêtés en se rendant à l’ICE, l’agence fédérale chargée de l’immigration. Comme Franco Caraballo, coiffeur de 26 ans, tatoué d’une rose et d’une montre avec l’heure de naissance de sa fille, qui s’est rendu à un rendez-vous à Dallas et n’en est jamais ressorti, avait alors dit sa femme Johanny Sanchez à l’AFP. Lui aussi avait lancé une demande d’asile en 2023.Tous tombent alors dans un “trou noir” juridique, selon les termes du sous-directeur pour les Amériques de Human Rights Watch Juan Pappier, qui évoque “disparitions forcées” et “détentions arbitraires”.Les avocats n’ont ni droit de visite ni recours, ni preuve de vie.”Nous avons demandé (…) la liste des prisonniers, demandé à savoir de quoi ils sont accusés et à pouvoir entrer au Cecot. En tant que défenseurs, nous en avons le droit. Ce sont des détentions illégales et ils gardent un silence total. Les portes sont restées closes”, expliquait début juillet à l’AFP Salvador Rios, avocat d’un cabinet engagé par le gouvernement vénézuélien.Selon l’administration Trump, les tatouages des migrants envoyés au Salvador prouvaient leur appartenance à Tren de Aragua, un groupe formé en 2014 dans la prison vénézuélienne de Tocoron (centre-nord), impliqué dans des meurtres, des enlèvements, du trafic de drogue, de la prostitution, des extorsions, de la traite d’être humains.Les experts affirment que ce gang n’utilise pas les tatouages comme signe distinctif.Selon le gouvernement vénézuélien – qui fait lui-même l’objet d’accusations de torture à l’encontre d’opposants politiques -, et leurs défenseurs, la plupart des migrants expulsés n’ont pas d’antécédents judiciaires.Lorsqu’ils ont atterri au Venezuela le 18 juillet, les autorités ont séparé un petit groupe avec casier – sept personnes, selon elles – et libéré les autres.- Rentrer ou rester -Quelques jours après l’arrestation de Mervin, son cadet Jonferson, l’a reconnu sur des images de l’arrivée des migrants vénézuéliens au Salvador, diffusées par le président Bukele. Il apparaît agenouillé, tête rasée, le regard dans le vague.Sa mère Mercedes Yamarte, 46 ans, tombe des nues. Son “regard terrifié”, dit-elle à l’AFP en ce mois de mars, “c’est la douleur la plus grande de ma vie car c’est comme un cri d’appel à l’aide”. Elle dirige à ce moment-là une sorte de comité de mères qui alertent les médias, organisent des manifestations.Jonferson, au visage si juvénile, a été si effrayé qu’il s’enfuit pour rentrer chez lui en passant par le Mexique.”J’ai eu peur (en traversant la frontière) parce que le Mexique est aussi un pays dangereux à cause de la criminalité, des cartels. Mais c’était devenu une peur encore plus grande de l’autre côté (aux Etats-Unis), à cause de ce qui était arrivé à mon frère. Et je n’avais plus rien, aucun dossier, rien du tout. Ils avaient tout effacé de mon dossier, tout du système”, relate-t-il quand l’AFP le rencontre en juin, une fois rentré chez lui.Leur frère aîné, Juan fait le choix de rester aux Etats-Unis où il travaille comme ouvrier du bâtiment. “J’ai décidé de quitter mon pays pour venir aux Etats-Unis afin d’offrir (…) à mon fils, ma femme, ma mère, un meilleur avenir”, expliquait-il le visage dissimulé par mesure de sécurité.Mais depuis l’arrestation de son frère, il déménage sans arrêt pour éviter d’être appréhendé, il reste enfermé. Quand il va à l’épicerie, il regarde de tous les côtés, apeuré, comme si quelqu’un le poursuivait.- Chiffres record -Pendant des mois, Caracas a négocié la libération de ses ressortissants. Le Venezuela les a finalement échangés contre dix citoyens et résidents américains détenus dans le pays et qualifiés par le gouvernement Maduro de mercenaires, terroristes et assassins.Dans le quartier de Los Pescadores, l’agitation des retrouvailles est passée. Jonferson coupe les cheveux de son frère tout en écoutant de la musique évangélique. Mervin a rapporté du Cecot une Bible qui lui a donné un peu de réconfort durant sa détention.Leur mère, Mercedes, prépare le déjeuner – steak, purée et plantain grillé – quand Mervin reçoit un appel de Juan. “Chaque jour nous pensions à toi, chaque jour”, lui dit-il depuis les Etats-Unis. “Les souffrances sont terminées, nous sommes sortis de l’enfer”, répond Mervin.Les derniers chiffres officiels évaluaient à environ 11 millions le nombre de personnes sans papiers aux Etats-Unis en 2022.Le jour même de son investiture, Donald Trump a signé des décrets pour instaurer l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique, décidé de s’attaquer au droit d’asile et au droit du sol… Nombre de ces décrets ont été attaqués en justice et souvent suspendus par des magistrats estimant que le président américain outrepassait ses prérogatives.Mais les arrestations se poursuivent, comme à New York où des demandeurs d’asile sont appréhendés à l’issue d’audiences “pièges” ou à Los Angeles où la police opère des descentes dans des quartiers connus pour être fréquentés par des latino-américains.En juin, le nombre de migrants détenus par l’Immigration et les Douanes des Etats-Unis a atteint des chiffres record (60.254 personnes dans des installations de l’ICE contre 40.500 en janvier), dont 71% n’ont pas de casier judiciaire, selon une analyse des données officielles réalisée par l’AFP.Caché dans un lieu qu’il souhaite garder secret, Juan dit vivre dans la peur et vouloir rentrer dans son pays. Mais pas avant d’avoir réuni 1.700 dollars pour payer une dette qui lui a permis d’offrir une maison à sa famille à Los Pescadores. 

Du mirage américain à “l’enfer” d’une prison au Salvador

Mervin Yamarte n’est plus le même à son retour au Venezuela. Parti en quête d’une vie meilleure aux Etats-Unis, sa vie a basculé avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche et son expulsion dans “l’enfer” d’une redoutable prison pour membres de gang au Salvador.Rentré à la maison, la première chose que ce migrant vénézuélien fait, après avoir embrassé sa mère, sa femme, sa fillette de six ans, c’est de brûler le short blanc qu’il portait au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison de haute sécurité construite par le président salvadorien Nayib Bukele.Là où les gardiens lui ont dit à son arrivée: “Tu vas mourir ici!” Là où il est resté coupé du monde, de ses proches, de ses avocats, avec 251 autres Vénézuéliens accusés sans preuve d’être membres de l’organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua et expulsés sans jugement.Là où, comme en témoignent trois autres migrants à l’AFP, ils ont vécu de coups constants et de nourriture avariée, dans un flou juridique total sans savoir s’ils en sortiraient un jour. “C’était une torture totale, j’ai beaucoup de marques sur le corps”, montre-t-il.Après quatre mois de détention, le jeune homme de 29 ans au doux sourire est rentré dans son pays le 18 juillet. Mardi dernier, il a pu serrer les siens dans ses bras, à Maracaibo, à environ dix heures de route à l’ouest de Caracas, dans le quartier de Los Pescadores aux logements modestes et aux rues poussiéreuses où l’argent du pétrole n’est pas arrivé.Espérant gagner de quoi envoyer de l’argent à sa famille, il avait quitté le Venezuela avec son frère cadet Jonferson, 22 ans, en septembre 2023, rejoints un an après par leur aîné Juan, direction les Etats-Unis.Un périple marqué par une périlleuse traversée à pied de la jungle du Darien entre Colombie et Panama, qui a coûté la vie à de nombreux migrants confrontés aux groupes criminels, aux animaux sauvages, à un terrain hostile.Au Texas, Mervin Yamarte travaillait dans un restaurant de tortillas et dans la construction.Il a été arrêté à Dallas le 13 mars. Deux jours plus tard, il était envoyé au Salvador comme ses compatriotes, sur la base d’une loi de 1798 qui permet d’expulser les “ennemis étrangers” et jusqu’ici utilisée uniquement en temps de guerre.Le calvaire des 252 Vénézuéliens du Cecot est le cas le plus emblématique du “plus grand programme d’expulsion de l’histoire américaine” qu’a voulu lancer Donald Trump à son retour à la présidence en janvier.Depuis, nombre de migrants ont été arrêtés, expulsés comme Mervin; certains trop effrayés pour rester aux Etats-Unis sont rentrés chez eux comme Jonferson; d’autres y restent cachés comme Juan.- “Coups 24 heures sur 24” -“Bienvenus en enfer”: c’est ainsi que les a accueillis le directeur du Cecot, situé dans une zone rurale à 75 kilomètres de la capitale San Salvador, se rappelle Mervin.”Ils nous disaient: +vous allez moisir ici, vous allez rester 300 ans en prison+”, confirme son compatriote Maikel Olivera, 37 ans, à son retour chez lui à Barquisimeto, à mi-chemin entre Caracas et Maracaibo. “Je pensais que je ne retournerais jamais au Venezuela”, confie-t-il.Le président salvadorien Bukele, l’un des grands alliés de Trump en Amérique latine, a affirmé que les Etats-Unis avaient versé six millions de dollars au Salvador pour incarcérer ces hommes au Cecot.A leur arrivée, ils prennent l’habit du prisonnier: tête rasée, t-shirt, chaussettes, short blancs. Puis, tout de suite, les coups, “24 heures sur 24”, témoigne Maikel. Pendant leur captivité, les détenus ne voient pas la lumière du jour. Ils n’ont droit à aucune visite sauf celle des autorités. Pas d’accès non plus au téléphone, à la télévision, internet, aux journaux.Pavillon 8: c’est là où sont regroupés les 252 Vénézuéliens, un hangar de 32 cellules de 100 m2, pouvant chacune accueillir 80 prisonniers. Ils sont séparés des membres de gangs salvadoriens.Lits en métal, le matelas est un luxe. Douche une fois par jour, autour de 04H00 du matin – s’ils ne se lavent pas aux heures autorisées, ils sont frappés. Sanitaires d’une rare saleté. “On ne pouvait pas être pieds nus à cause des champignons qui apparaissaient” sur nos pieds, dit Mervin. Nourriture gâtée, eau non potable.Pour tuer le temps, ils jouent à l’insu des gardiens avec un dé en tortilla, des pions faits de comprimés ou de savon.En cas de transgression, les détenus sont placés à l’isolement dans des cellules de 4 m2, sans presque aucune aération. “On te laissait là parfois jusqu’à 24 heures”, se souvient Mervin. “Certains camarades ne tenaient même pas deux heures et on les sortait évanouis”.- Mutineries et balles en caoutchouc -Les coups toujours. A deux reprises, ils se mutinent. Lorsqu’un détenu passé à tabac s’évanouit. “On lançait de l’eau, des ordures, tout ce qu’on pouvait”, raconte Edwuar Hernandez, 23 ans.Puis à nouveau lorsque l’un des leurs est “roué de coups”. “Nous avons brisé les cadenas et sommes sortis pour manifester (…) Ils nous ont tiré dessus” avec des balles en caoutchouc, poursuit-il.”La semaine suivant la mutinerie, ils me tiraient dessus tous les matins”, confirme Andy Perozo, 30 ans. Et “chaque fois que j’allais chez le médecin, ils ne faisaient que me frapper”.En allant à l’infirmerie, “ils nous battaient (…), marchaient sur nos menottes”, dit aussi Edwuar en montrant son poignet et son bras. “Regarde les marques, je suis couvert de marques”.S’appuyant sur des témoignages des détenus auprès du parquet, le procureur vénézuélien Tarek William Saab a annoncé l’ouverture d’une enquête contre le président Bukele pour torture et mauvais traitements.Parmi ceux rendus publics figure celui d’Andry Hernandez, un maquilleur de 33 ans, qui dit y avoir “été agressé sexuellement” par des gardes.Le plus notoire des prisonniers du Cecot, l’immigré salvadorien Kilmar Abrego Garcia, 30 ans, expulsé par erreur puis ramené aux Etats-Unis après des mois de guérilla judiciaire, a déclaré également avoir subi “d’importants mauvais traitements à son arrivée au Cecot”.Dans un document remis à un tribunal du Maryland (est), ses avocats évoquent “des coups violents, de la privation de sommeil, une alimentation inadaptée et la torture psychologique”.L’AFP a demandé à pouvoir visiter cette méga-prison et interviewer ses responsables, sans succès.-  “Trou noir” -A  l’aube du 13 mars, quand les agents de la police de l’immigration frappent à l’appartement des frères Yamarte dans lequel ils vivent avec des amis de leur quartier de Maracaibo, ils disposent d’un mandat d’arrêt contre l’un d’eux. Mais lorsqu’ils aperçoivent Mervin, tatoué du nom de sa mère, celui de son grand-père et d’une paire de mains enlacées en hommage à sa femme, il lui lancent: “Toi aussi, tu viens avec nous”.Les trois frères, dont l’AFP suit le destin depuis mars, avaient à leur arrivée aux Etats-Unis déposé une demande d’asile qui les autorisait à y rester jusqu’à ce qu’un juge décide de leur sort.D’autres ont été arrêtés en se rendant à l’ICE, l’agence fédérale chargée de l’immigration. Comme Franco Caraballo, coiffeur de 26 ans, tatoué d’une rose et d’une montre avec l’heure de naissance de sa fille, qui s’est rendu à un rendez-vous à Dallas et n’en est jamais ressorti, avait alors dit sa femme Johanny Sanchez à l’AFP. Lui aussi avait lancé une demande d’asile en 2023.Tous tombent alors dans un “trou noir” juridique, selon les termes du sous-directeur pour les Amériques de Human Rights Watch Juan Pappier, qui évoque “disparitions forcées” et “détentions arbitraires”.Les avocats n’ont ni droit de visite ni recours, ni preuve de vie.”Nous avons demandé (…) la liste des prisonniers, demandé à savoir de quoi ils sont accusés et à pouvoir entrer au Cecot. En tant que défenseurs, nous en avons le droit. Ce sont des détentions illégales et ils gardent un silence total. Les portes sont restées closes”, expliquait début juillet à l’AFP Salvador Rios, avocat d’un cabinet engagé par le gouvernement vénézuélien.Selon l’administration Trump, les tatouages des migrants envoyés au Salvador prouvaient leur appartenance à Tren de Aragua, un groupe formé en 2014 dans la prison vénézuélienne de Tocoron (centre-nord), impliqué dans des meurtres, des enlèvements, du trafic de drogue, de la prostitution, des extorsions, de la traite d’être humains.Les experts affirment que ce gang n’utilise pas les tatouages comme signe distinctif.Selon le gouvernement vénézuélien – qui fait lui-même l’objet d’accusations de torture à l’encontre d’opposants politiques -, et leurs défenseurs, la plupart des migrants expulsés n’ont pas d’antécédents judiciaires.Lorsqu’ils ont atterri au Venezuela le 18 juillet, les autorités ont séparé un petit groupe avec casier – sept personnes, selon elles – et libéré les autres.- Rentrer ou rester -Quelques jours après l’arrestation de Mervin, son cadet Jonferson, l’a reconnu sur des images de l’arrivée des migrants vénézuéliens au Salvador, diffusées par le président Bukele. Il apparaît agenouillé, tête rasée, le regard dans le vague.Sa mère Mercedes Yamarte, 46 ans, tombe des nues. Son “regard terrifié”, dit-elle à l’AFP en ce mois de mars, “c’est la douleur la plus grande de ma vie car c’est comme un cri d’appel à l’aide”. Elle dirige à ce moment-là une sorte de comité de mères qui alertent les médias, organisent des manifestations.Jonferson, au visage si juvénile, a été si effrayé qu’il s’enfuit pour rentrer chez lui en passant par le Mexique.”J’ai eu peur (en traversant la frontière) parce que le Mexique est aussi un pays dangereux à cause de la criminalité, des cartels. Mais c’était devenu une peur encore plus grande de l’autre côté (aux Etats-Unis), à cause de ce qui était arrivé à mon frère. Et je n’avais plus rien, aucun dossier, rien du tout. Ils avaient tout effacé de mon dossier, tout du système”, relate-t-il quand l’AFP le rencontre en juin, une fois rentré chez lui.Leur frère aîné, Juan fait le choix de rester aux Etats-Unis où il travaille comme ouvrier du bâtiment. “J’ai décidé de quitter mon pays pour venir aux Etats-Unis afin d’offrir (…) à mon fils, ma femme, ma mère, un meilleur avenir”, expliquait-il le visage dissimulé par mesure de sécurité.Mais depuis l’arrestation de son frère, il déménage sans arrêt pour éviter d’être appréhendé, il reste enfermé. Quand il va à l’épicerie, il regarde de tous les côtés, apeuré, comme si quelqu’un le poursuivait.- Chiffres record -Pendant des mois, Caracas a négocié la libération de ses ressortissants. Le Venezuela les a finalement échangés contre dix citoyens et résidents américains détenus dans le pays et qualifiés par le gouvernement Maduro de mercenaires, terroristes et assassins.Dans le quartier de Los Pescadores, l’agitation des retrouvailles est passée. Jonferson coupe les cheveux de son frère tout en écoutant de la musique évangélique. Mervin a rapporté du Cecot une Bible qui lui a donné un peu de réconfort durant sa détention.Leur mère, Mercedes, prépare le déjeuner – steak, purée et plantain grillé – quand Mervin reçoit un appel de Juan. “Chaque jour nous pensions à toi, chaque jour”, lui dit-il depuis les Etats-Unis. “Les souffrances sont terminées, nous sommes sortis de l’enfer”, répond Mervin.Les derniers chiffres officiels évaluaient à environ 11 millions le nombre de personnes sans papiers aux Etats-Unis en 2022.Le jour même de son investiture, Donald Trump a signé des décrets pour instaurer l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique, décidé de s’attaquer au droit d’asile et au droit du sol… Nombre de ces décrets ont été attaqués en justice et souvent suspendus par des magistrats estimant que le président américain outrepassait ses prérogatives.Mais les arrestations se poursuivent, comme à New York où des demandeurs d’asile sont appréhendés à l’issue d’audiences “pièges” ou à Los Angeles où la police opère des descentes dans des quartiers connus pour être fréquentés par des latino-américains.En juin, le nombre de migrants détenus par l’Immigration et les Douanes des Etats-Unis a atteint des chiffres record (60.254 personnes dans des installations de l’ICE contre 40.500 en janvier), dont 71% n’ont pas de casier judiciaire, selon une analyse des données officielles réalisée par l’AFP.Caché dans un lieu qu’il souhaite garder secret, Juan dit vivre dans la peur et vouloir rentrer dans son pays. Mais pas avant d’avoir réuni 1.700 dollars pour payer une dette qui lui a permis d’offrir une maison à sa famille à Los Pescadores. 

US Fed poised to hold off on rate cuts, defying Trump pressure

The US central bank is widely expected to hold off slashing interest rates again at its upcoming meeting, as officials gather under the cloud of an intensifying pressure campaign by President Donald Trump.Policymakers at the independent Federal Reserve have kept the benchmark lending rate steady since the start of the year as they monitor how Trump’s sweeping tariffs are impacting the world’s biggest economy.With Trump’s on-again, off-again tariff approach — and the levies’ lagged effects on inflation — Fed officials want to see economic data from this summer to gauge how prices are being affected.When mulling changes to interest rates, the central bank — which meets on Tuesday and Wednesday — seeks a balance between reining in inflation and the health of the jobs market.But the bank’s data-dependent approach has enraged the Republican president, who has repeatedly criticized Fed Chair Jerome Powell for not slashing rates further, calling him a “numbskull” and “moron.”Most recently, Trump signaled he could use the Fed’s $2.5 billion renovation project as an avenue to oust Powell, before backing off and saying that would be unlikely.Trump visited the Fed construction site on Thursday, making a tense appearance with Powell in which the Fed chair disputed Trump’s characterization of the total cost of the refurbishment in front of the cameras.But economists expect the Fed to look past the political pressure at its policy meeting.”We’re just now beginning to see the evidence of tariffs’ impact on inflation,” said Ryan Sweet, chief US economist at Oxford Economics.”We’re going to see it (too) in July and August, and we think that’s going to give the Fed reason to remain on the sidelines,” he told AFP.- ‘Trial balloon’ -Since returning to the presidency in January, Trump has imposed a 10 percent tariff on goods from almost all countries, as well as steeper rates on steel, aluminum and autos.The effect on inflation has so far been limited, prompting the US leader to use this as grounds for calling for interest rates to be lowered by three percentage points.Currently, the benchmark lending rate stands at a range between 4.25 percent and 4.50 percent.Trump also argues that lower rates would save the government money on interest payments, and floated the idea of firing Powell. The comments roiled financial markets.”Powell can see that the administration floated this trial balloon” of ousting him before walking it back on the market’s reaction, Sweet said.”It showed that markets value an independent central bank,” the Oxford Economics analyst added, anticipating Powell will be instead more influenced by labor market concerns.Powell’s term as Fed chair ends in May 2026.- Jobs market ‘fissures’ -Analysts expect to see a couple of members break ranks if the Fed’s rate-setting committee decides for a fifth straight meeting to keep interest rates unchanged.Sweet cautioned that some observers may spin dissents as pushback on Powell but argued this is not necessarily the case.”It’s not out-of-line or unusual to see, at times when there’s a high degree of uncertainty, or maybe a turning point in policy, that you get one or two people dissenting,” said Nationwide chief economist Kathy Bostjancic.Fed Governor Christopher Waller and Vice Chair for Supervision Michelle Bowman have both signaled openness to rate cuts as early as July, meaning their disagreement with a decision to hold rates steady would not surprise markets.Bostjancic said that too many dissents could be “eyebrow-raising,” and lead some to question if Powell is losing control of the board, but added: “I don’t anticipate that to be the case.”For Sweet, “the big wild card is the labor market.”There has been weakness in the private sector, while the hiring rate has been below average and the number of permanent job losers is rising.”There are some fissures in the labor market, but they haven’t turned into fault lines yet,” Sweet said.If the labor market suddenly weakened, he said he would expect the Fed to start cutting interest rates sooner.

Battling tariffs is no trivial pursuit for US games retailer

At a strip mall in Maryland, a miniature landscape extends across a table between Dash Krempel and his friend as a war game unfolds. But their hobby is becoming more expensive as US tariffs take a toll.Krempel, 29, told AFP the cost of models for tabletop games have surged from inflation, and continued rising since US President Donald Trump imposed sweeping tariffs on trading partners this year.UK-made figurines that cost $60 around three years ago now go for $94.50, he said.”Prices have gotten bigger,” he added. “It’s a very expensive hobby to begin with, so it’s maybe pricing a lot of people out.”Instead of buying more products, he now tries to support retailer Game Kastle College Park by renting tables to play in-store.For the shop’s owner, Boyd Stephenson, stocking new board games, paints and hobby supplies has only become more challenging.To avoid the harshest of Trump’s tariffs, some suppliers had to delay shipments or postpone new releases.As they raised their suggested retail prices, so has Stephenson at Game Kastle.About a fifth of his store’s products have seen cost hikes, with increases ranging from 5 percent to 20 percent.”If we see higher prices or higher tariffs, I’m going to see higher wholesale prices, and then I have to raise my prices accordingly,” he said.Asked what percentage of his store relies on imports, Stephenson replied: “Almost all of it.”- No capacity -Stephenson estimates some 7,000 board games were released last year from 5,000 different companies.”You’re really looking at 5,000 different approaches (to tariffs),” he said.”Some producers are saying, ‘We’re going to eat the cost.’ Some producers are saying, ‘We’re passing the cost through all the way.’ And other producers are doing some sort of mix of that.”Like other US retailers, Stephenson could face more cost pressures come August 1, when steeper tariffs are set to hit dozens of economies like the European Union and India.The elevated rates mark an increase from the 10 percent levy Trump imposed on goods from most economies in April.While China — a crucial manufacturing hub for games — is temporarily spared, Trump has separately imposed fresh 30 percent tariffs on products from the world’s second biggest economy this year.US tariffs on Chinese products could return to higher levels from August 12 if officials fail to extend their truce.Yet, there is no quick fix to return manufacturing to the United States.”US manufacturers just don’t have the capacity to do that anymore,” said Stephenson, showing an intricate board game figurine.”Really, the people that are good at that, that’s China,” he said. “The best modeling paints come from Spain.””So if you see tariffs get put up on the EU, then all of a sudden I’m going to have to pay higher prices on modeling paint when I bring it into the country,” he added.Trump has threatened the bloc with a 30 percent tariff.- ‘Universally bad’ -Stephenson tries to absorb some cost hikes, but said: “I have to be able to pay the staff, pay the electric company, pay the landlord.”Trump’s on-again, off-again approach to duties has also made suppliers’ price changes more unpredictable.”What is always universally bad for business is uncertainty,” Stephenson said.He usually stocks up on inventory ahead of the year-end holiday season, but expects to be more strategic with purchases this year to avoid unwelcome surprises.Many companies are delaying merchandise imports as they lack certainty, said Jonathan Gold, vice president of supply chain and customs policy at the National Retail Federation.”When the product is brought into the country and entered into commerce, you have 15 days to pay your tariff bill,” he said.This causes problems when tariff rates change and businesses lack funds to pay for orders.Some businesses, and industry group the Game Manufacturers Association, have mounted legal challenges against Trump’s blanket tariffs hitting various countries, noting nearly 80 percent of tabletop games sold in the US are made abroad.But such complaints are an uphill battle.”The damage, especially for small retailers, has been significant,” Gold said.

New Zealand farmers battle pine forests to ‘save our sheep’

New Zealand sheep farmers are fighting to stop the loss of pasture to fast-spreading pine plantations, which earn government subsidies to soak up carbon emissions.Concern over the scale of the farm-to-forest switch led the government to impose a moratorium in December on any new conversions not already in the pipeline.But farmers say forestry companies are flouting the clampdown.Last month, farmers launched a “Save our Sheep” campaign to reverse the loss of productive farmland.Sheep numbers have plummeted to around 23 million, down from a peak of around 70 million in the 1980s, according to official figures.Falling wool prices and rising milk and beef costs initially drove the decline, but the emissions trading since 2008 has added to the strain.The government is now investigating potential breaches of its moratorium by forestry companies, which have been buying up farmland as recently as June.Federated Farmers — a lobby group for rural communities — submitted to the government “a list of properties we believe have been sold for carbon forestry” since the halt, a spokesman said.The federation is concerned about the sale of more than 15,200 hectares (37,600 acres) of farmland, he told AFP.Dean Rabbidge, who runs a farm outside the Southland town of Wyndham, said some of the newly purchased farms had already been planted with pine trees.- ‘Criminal’ -“They’re just ploughing on ahead, effectively giving the middle finger to the government announcement,” Rabbidge told AFP.The moratorium had created a “gold rush”, he said.”It’s criminal what’s happening.”Agriculture and Forestry Minister Todd McClay said the government would change the law by October because it had become more profitable to plant pine forests than to farm sheep.”The law will include clarity on what qualifies as legitimate evidence of a pre-December investment and enable any specific cases to be properly assessed,” McClay said.”Anyone who has bought land since December 4, 2024, irrespective of whether they also had trees or not, will not be able to register this land into the emissions trading scheme.”Rural New Zealand once abounded with rolling pastures, rickety wire fences hemming in millions of sheep chewing on the green grass.But Rabbidge said those days were gone.”You won’t see anything now,” he said. “You’re just driving through long pine tree tunnels — shaded, wet, and damp.”New Zealand is one of the rare countries to allow 100 percent of carbon emissions to be offset by forestry.”We’re not anti planting trees,” sheep farmer Ben Fraser told AFP. “There are areas of land that should be retired, that aren’t necessarily productive.”But the trading scheme had driven an excessive loss of sheep pastures to forestry, he said.”That’s the issue here.”- ‘So short-sighted’ -Fraser, who farms near the North Island town of Ohakune, said he had seen an exodus of people from the district in recent years.”Since 2018, there’ve been 17 farms converted to forestry,” he said. “That’s about 18,000 hectares gone. So you’re looking at about 180,000 sheep gone out of the district, plus lambs.”The loss of sheep impacted the region.”If the farms thrive, then the towns thrive because people come in and spend their money,” he said.”You’ve got farm suppliers, your fertiliser guys, your supermarkets, your butchers, all of that stuff struggling.”The local schools now have less kids in them. The people who stayed are now isolated, surrounded by pine trees.”Rabbidge said the same was happening in Southland.”This whole thing is just so short-sighted,” Rabbidge said.”Businesses here are forecasting anywhere between a 10 and 15 percent revenue reduction for the next financial year, and that’s all on the back of properties that have sold or have been planted out in pine trees,” he said.- ‘Lamb on a plate’ -“Think of all the shearers, the contractors, the transporters, the farm supply stores, the workers, the community centres, the schools, rugby clubs. Everything is affected by this.”Government figures from 2023 show agriculture accounted for more than half of New Zealand’s total greenhouse gas emissions.But farmers argue they have been working hard to reduce emissions, down more than 30 percent since the 1990s.”I could put a leg of lamb on a plate in London with a lower emissions profile, transport included, than a British farmer,” Rabbidge said.”We just use our natural resources. We’re not housing animals indoors and carting feed in and manure out.”Everything’s done outside and done at low cost, low and moderate intensity.”