Premier convoi d’aide vers Gaza, Israël annonce une pause des combats

De premiers camions chargés d’aide ont traversé dimanche la frontière depuis l’Egypte vers la bande de Gaza assiégée et affamée, où Israël a déclaré une pause des combats quotidienne à des fins humanitaires dans plusieurs secteurs.Des images de l’AFP montrent une file de camions chargés de sacs blancs traversant, du côté égyptien, l’entrée du terminal de Rafah, qui mène au sud du territoire palestinien.Toutefois, les camions n’entrent pas directement dans la bande de Gaza, où le poste-frontière est fermé depuis plus d’un an, et devront avant cela parcourir quelques kilomètres jusqu’au point de passage israélien de Kerem Shalom pour y être inspectés. L’armée israélienne avait annoncé plus tôt avoir parachuté de l’aide humanitaire sur Gaza, après des semaines de pression internationale pour permettre l’arrivée de vivres et autres denrées vitales pour la population du territoire ravagé par plus de 21 mois de guerre.”Le rêve de ma vie est devenu de manger un morceau de pain et de pouvoir en donner à mes enfants. Chaque jour, mon mari part à l’aube pour essayer de trouver de la farine (…) mais il revient sans rien”, a raconté à l’AFP Suad Ishtaywi, une femme de 30 ans qui vit sous une tente à Tal al-Hawa, dans la ville de Gaza (nord).”Nous avons entendu aux informations que des camions transportant de la farine et de la nourriture allaient entrer à Gaza. Nous espérons que s’ils entrent, ils parviendront jusqu’à nous”, a-t-elle ajouté.Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas le 7 octobre 2023, avait imposé début mars un blocus hermétique au territoire, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture et de biens de première nécessité.L’ONU et des ONG s’alarment à présent d’une flambée de la malnutrition infantile et d’un risque de famine généralisée parmi ses plus de deux millions d’habitants.Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé dimanche “+une pause humanitaire+ dans les centres civils et les couloirs humanitaires pour permettre la distribution de l’aide”.Cette “pause tactique” sera observée quotidiennement, à partir de dimanche, “de 10H00 à 20H00 (7H00 à 17H00 GMT)”, à commencer par les zones de Deir-el-Balah, dans le centre de Gaza, al-Mawasi, dans le sud, et la ville de Gaza, dans le nord, où il n’y a pas pour le moment d’opérations militaires, a précisé l’armée.Samedi, la Défense civile dans le territoire palestinien a indiqué que des bombardements et tirs israéliens avaient tué plus de 50 personnes. – “Un flux constant” -Israël nie tout blocage de l’aide et affirme ne pas être responsable des pénuries, accusant le Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer. Mais ces organisations affirment qu’Israël impose des restrictions excessives à l’entrée de l’aide dans le territoire palestinien, dont elle contrôle les accès.Dans la nuit, Israël a diffusé les images d’un avion larguant des colis comprenant “sept lots d’aide contenant de la farine, du sucre et des conserves”, lors d’une opération menée “en coordination avec des organisations internationales”, selon l’armée.”C’est une étape bienvenue, mais nous devons voir des progrès réels sur le terrain”, a déclaré à l’AFP Bushra Khalidi, une responsable de l’ONG Oxfam, en soulignant la nécessité “d’un flux d’aide constant et à grande échelle”.”Nous avons besoin d’un cessez-le-feu permanent, d’une levée complète du siège et de garanties claires que ce ne soit pas simplement un geste temporaire”, a-t-il affirmé.Les parachutages, déjà mis en oeuvre en 2024 par plusieurs pays, avaient été décriés par nombre de responsables humanitaires, qui avaient jugé cette méthode dangereuse et de portée limitée.- “Coûteux, inefficaces” -Samedi, le Royaume-Uni a annoncé se préparer à larguer de l’aide et à évacuer des “enfants ayant besoin d’une assistance médicale”. Les Emirats ont déclaré qu’ils reprenaient “immédiatement” les parachutages.Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a estimé samedi que ces parachutages “ne mettraient pas fin à la famine qui s’aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés”, a-t-il déclaré.Samedi, un bateau exploité par le mouvement propalestinien “Flottille pour la liberté” qui se dirigeait vers Gaza chargé d’aide a été intercepté par l’armée israélienne. Israël a indiqué que le navire faisait “route en toute sécurité vers les côtes d’Israël”.La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59.733 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. 

L’offensive anti-immigration de Trump, une aubaine pour les prisons privées

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump fait tout pour effectuer les expulsions massives d’immigrés qu’il a promises. Si sa vaste offensive commence à diviser l’opinion, elle fait en revanche les affaires des prisons privées, un secteur en pleine expansion.A California City, bourgade située dans le désert au nord de Los Angeles, l’ouverture prochaine d’un nouveau centre de rétention suscite l’enthousiasme. Opéré par CoreCivic, géant de l’industrie carcérale privée, l’établissement doit créer 500 emplois et apporter plus de deux millions de dollars de recettes fiscales à la ville.  “Beaucoup de nos habitants ont déjà été embauchés pour travailler dans ce centre”, explique à l’AFP le maire, Marquette Hawkins, en assurant que ses concitoyens soutiennent majoritairement le projet. “Toute source de revenus qui va aider la ville à se reconstruire, à se revaloriser, sera perçue comme un atout”, résume-t-il.L’offensive anti-immigration de Donald Trump frappe particulièrement la Californie et Los Angeles, théâtre de manifestations le mois dernier. Et les arrestations grimpent partout aux Etats-Unis: le nombre de personnes détenues par la police de l’immigration a atteint un sommet en juin, avec plus de 60.000 immigrés en situation irrégulière incarcérés.- Moyens colossaux -Le président avait promis de cibler les criminels, mais la majorité des détenus n’ont pas de casier judiciaire, selon les statistiques d’ICE. Plus de 80% d’entre eux sont envoyés dans des centres privés, plutôt que des établissements fédéraux, d’après le projet TRAC de l’Université de Syracuse.Une tendance appelée à s’accentuer, dans un pays qui a l’habitude de confier la gestion de ses prisons au privé: la “grande et belle loi” récemment votée par le Congrès prévoit d’allouer 45 milliards pour la construction de nouveaux centres de rétention partout aux Etats-Unis. Ces moyens colossaux doivent permettre d’enfermer jusqu’à 100.000 étrangers en attente d’expulsion.En mai, le directeur de CoreCivic, Damon Hininger, faisait déjà état d’une activité record lors d’une conférence d’investisseurs.”Jamais dans l’histoire de notre entreprise, vieille de 42 ans, n’avons-nous connu autant (…) de demande pour nos services”, expliquait-il.L’expansion du secteur s’accompagne de sérieuses interrogations sur le respect des droits humains, dans ces centres où chaque détenu supplémentaire augmente les profits.Human Rights Watch a publié cette semaine un rapport alarmant basé sur des témoignages de Floride, décrivant des traitements “dégradants et déshumanisants”: cellules surpeuplées dans un froid glacial, migrants dormant au sol sous des néons permanents, privés d’hygiène élémentaire.- “Bombe à retardement” -En Californie, le centre de rétention d’Adelanto, une autre ville désertique au nord de Los Angeles, cristallise les inquiétudes depuis que la police de l’immigration a intensifié ses opérations coup de poing en juin.L’établissement, qui comptait une poignée de détenus en début d’année, enferme désormais plusieurs centaines de personnes.”C’est une bombe à retardement”, dénonce Kristen Hunsberger, une avocate du Law Center for Immigrant Advocates. Selon elle, un de ses clients a attendu “six ou sept heures pour obtenir de l’eau propre”.Les mauvais traitements constituent “une stratégie pour épuiser les gens”, afin qu’ils acceptent d’être expulsés, estime-t-elle.Plusieurs élus démocrates ont tenté de visiter le centre ces dernières semaines, mais tous n’y ont pas été admis. “Nous avons entendu des récits horrifiants de détenus arrêtés violemment, privés de soins médicaux de base, isolés pendant des jours et laissés blessés sans traitement”, a assuré la parlementaire Norma Torres, après avoir été empêchée d’entrer.Contactée par l’AFP, l’entreprise GEO Group, gestionnaire du centre d’Adelanto, a balayé toute accusation, tout comme l’administration Trump.”Les affirmations selon lesquelles il y aurait de la surpopulation ou des conditions inadéquates dans les installations d’ICE sont catégoriquement FAUSSES”, a assuré une porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure (DHS).Selon elle, “tous les détenus reçoivent des repas adéquats, des soins médicaux et ont la possibilité de communiquer avec leurs familles et avocats”.Un discours qui ne correspond pas à l’expérience vécue par Alejandra Morales. Son mari sans-papiers a été détenu pendant cinq jours dans un centre fédéral de Los Angeles, avant d’être transféré à Adelanto.A Los Angeles, “ils ne les laissent même pas se brosser les dents, ni se laver, rien”, raconte-t-elle. “Ils les font dormir par terre, dans une cellule, tous ensemble.”

Jouer à la guerre coûte plus cher sous Trump et ses batailles commerciales

Dans un centre commercial du Maryland, Dash Krempel et son ami jouent à un jeu de société avec des dizaines de figurines qui s’affrontent dans un décor de guerre miniature. Mais leur passe-temps leur coûte de plus en plus cher à cause des droits de douane américains.Le jeune homme de 29 ans explique à l’AFP que le coût des éléments des jeux a grimpé à cause de l’inflation et continue d’augmenter depuis que le président Donald Trump a imposé des taxes généralisées sur les importations cette année.Selon lui, des figurines fabriquées au Royaume-Uni et vendues pour 60 dollars la pièce il y a environ trois ans, coûtent désormais 94,50 dollars.”Les prix ont augmenté”, a-t-il ajouté. “C’était déjà un loisir très coûteux au départ, donc cela risque d’exclure encore beaucoup de personnes.”Plutôt que d’acheter davantage de miniatures, il préfère aujourd’hui soutenir la boutique Game Kastle de College Park en louant des tables pour jouer sur place.Pour Boyd Stephenson, le propriétaire du magasin, réapprovisionner les rayons en jeux de société, peintures et accessoires, quasiment tous importés, devient de plus en plus difficile.Pour éviter les surtaxes les plus sévères de l’administration Trump, certains fournisseurs ont retardé leurs livraisons ou repoussé leurs sorties de produits. Et ils ont augmenté leurs prix de vente.”Si l’inflation ou les droits de douane montent, les prix de gros grimpent en conséquence, et je dois aussi ajuster mes prix à la hausse”, souligne le patron.Environ un cinquième des produits de son magasin coûte désormais de 5% à 20% plus cher. – Peintures espagnoles -Boyd Stephenson estime qu’environ 5.000 entreprises différentes ont sorti 7.000 jeux de société l’année dernière. “cela veut dire 5.000 approches différentes” sur les droits de douane, note-t-il.”Certains producteurs décident d’absorber les coûts. D’autres les répercutent entièrement. Et les autres sont quelque part entre les deux.”Comme d’autres détaillants américains, M. Stephenson pourrait faire face à davantage de pressions sur les coûts à partir du 1er août, lorsque des surtaxes plus élevées doivent frapper des dizaines de partenaires commerciaux, de l’Inde à l’Union européenne.Depuis début avril, l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis sont concernés par une surtaxe de 10%. Donald Trump a ensuite annoncé des droits de douane allant jusqu’à 50% pour plus de 80 pays, puis les a mis en pause jusqu’au 1er août.La Chine, lieu de production crucial pour les jeux de société, est taxée à hauteur de 30%. Mais les droits de douane sur les produits chinois pourraient bondir à 145% à partir du 12 août si les responsables ne parviennent pas à prolonger leur trêve.Donald Trump appelle de ses voeux la relocalisation des industries aux Etats-Unis, mais comme pour les vêtements et jouets bon marché, les spécialistes ne considèrent pas cette option comme crédible.”Les fabricants américains ne peuvent tout simplement pas faire ça”, assure Boyd Stephenson en montrant une figurine sophistiquée.”Ceux qui excellent dans ce domaine, c’est la Chine”, précise-t-il. “Et les meilleures peintures de modélisme viennent d’Espagne.””Donc, si des surtaxes sont imposées à l’UE, elles vont me coûter plus cher”, ajoute-t-il.Donald Trump a menacé le bloc européen de droits de douane à 30%.- “Néfaste” -Boyd Stephenson tente d’absorber certaines augmentations de coûts, mais “je dois pouvoir payer le personnel, la compagnie d’électricité, le propriétaire des locaux”, rappelle-t-il.L’approche de Donald Trump, qui souffle le chaud et le froid, a en outre rendu les changements de prix des fournisseurs imprévisibles.”Quel que soit le secteur d’activité, l’incertitude est toujours néfaste pour les affaires”, déclare M. Stephenson.Il refait habituellement ses stocks avant la saison des fêtes, mais il prévoit d’être plus stratégique cette année pour éviter les mauvaises surprises.De nombreuses entreprises retardent les importations de marchandises par manque de clarté, d’après Jonathan Gold de la National Retail Federation, association professionnelle des commerces de détail.”Quand un produit importé arrive sur le marché, vous avez 15 jours pour payer votre facture de droits de douane”, explique-t-il.Si les taux changent brutalement, certaines entreprises n’ont pas forcément les fonds pour payer leurs commandes.Des sociétés et la Game Manufacturers Association (fabricants de jeux) ont intenté des recours légaux contre les droits de douane de Donald Trump, notant que près de 80% des jeux de société vendus aux États-Unis sont fabriqués à l’étranger.Mais ces plaintes rencontrent de nombreux obstacles.

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Dans les marais de Loire-Atlantique, des milliers d’oiseaux victimes du botulisme

Repêchés dans un marais verdoyant devenu mortel, des centaines de cadavres d’oiseaux sont entassés dans des poubelles. Ils ont été fauchés par l’épizootie de botulisme aviaire qui touche plusieurs zones humides de Loire-Atlantique, après un début d’été combinant fortes chaleurs et vagues de sécheresse.”Au mois de juillet, on devrait avoir des oiseaux qui volent, qui chantent. Là, c’est le silence, c’est mortifère”, décrit Frédéric Richeux, président de l’Union des chasseurs de gibier d’eau de Grande Brière.En bottes ou cuissardes, les mains soigneusement gantées bien que la souche aviaire du botulisme ne soit pas transmissible à l’homme, quelque 150 chasseurs et pêcheurs bénévoles ont sillonné samedi le marais de Brière. Par petits groupes, ils débarquent des chalands, comptabilisant les oiseaux collectés avant de verser les cadavres dans des bacs.”Quelles que soient les espèces qu’on retrouve, c’est un crève-cœur. Ce marais qui est notre coin de paradis, on l’aura transformé en véritable enfer”, lâche Frédéric Richeux.Au total, quelque 600 cadavres, dont beaucoup de canards colverts, ont été ramassés samedi dans ce marais. Jeudi, plus de 3.000 cadavres d’oiseaux victimes du botulisme aviaire avaient déjà été rassemblés en Loire-Atlantique, notamment dans le marais de Brière et sur le lac de Grand-Lieu, au sud-ouest de Nantes, selon la préfecture du département.- Oiseaux migrateurs menacés -Si quelques cas de botulisme aviaire ne sont pas “inhabituels” en été en Loire-Atlantique, une telle mortalité n’avait pas été observée depuis 1995, précise Eric Provost, président du parc régional de Brière, qui compte quelque 25.000 hectares de zones humides.En cause notamment une vague de chaleur et de sécheresse “durable” au début de l’été, explique-t-il.Considéré comme “la maladie la plus importante en termes de mortalité pour les oiseaux d’eau à l’échelle mondiale”, le botulisme aviaire peut engendrer la perte de dizaines de milliers d’individus au cours d’un épisode, selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).Cette maladie est provoquée par une bactérie présente naturellement dans ces zones humides et qui se développe par fortes chaleurs dans des eaux stagnantes. Elle se traduit chez les volatiles par une atteinte nerveuse menant à une paralysie progressive. “Une agonie”, se désole Frédéric Richeux, qui s’inquiète de voir la maladie toucher les oiseaux migrateurs “qui arriveront dans les prochaines semaines”.Pour tenter de freiner la propagation, les collectes des volatiles atteints se multiplient depuis la mi-juillet. Elles sont même “quasi quotidiennes” autour du lac de Grand-Lieu. Car les asticots qui se développent sur les carcasses d’oiseaux tués par le botulisme sont porteurs de la bactérie et ont de fortes chances de contaminer à leur tour les oiseaux qui les mangeront.- Conflit d’usages ? -“On fait un gros effort de ramassage depuis trois semaines, mais avec un succès assez mitigé: on en ramasse toujours autant. Les épisodes habituels sont circonscrits à une zone ou deux autour du lac, mais cette année le périmètre est très large”, déplore Jean-Marc Gillier, directeur de la réserve nationale du lac de Grand-Lieu. Frédéric Richeux appelle à “un électrochoc pour ce territoire” avec “une vraie gestion hydraulique” dès l’année prochaine. “L’eau du printemps ne doit pas partir par millions de mètres cubes en mer comme c’est fait actuellement”, insiste-t-il.Le responsable des chasseurs pointe notamment du doigt des usages agricoles qui maintiennent selon lui un niveau d’eau trop bas dans le marais, pour l’élevage et le fourrage.Eric Provost ne nie pas ces “conflits d’usages”, mais estime surtout que c’est un “règlement d’eau” inadapté à une année exceptionnelle qui est en cause.”En janvier, on a atteint pratiquement les plus hauts niveaux d’eau connus sur le marais depuis qu’on fait des relevés. Et là, fin juin, on s’est rapproché des niveaux d’eau les plus bas”, note le président du parc régional de Brière.Pour lui, “le règlement d’eau, très clairement, n’est pas conçu pour ce type d’année”, qui risque de devenir de plus en plus fréquente avec le dérèglement climatique.

Dans les marais de Loire-Atlantique, des milliers d’oiseaux victimes du botulisme

Repêchés dans un marais verdoyant devenu mortel, des centaines de cadavres d’oiseaux sont entassés dans des poubelles. Ils ont été fauchés par l’épizootie de botulisme aviaire qui touche plusieurs zones humides de Loire-Atlantique, après un début d’été combinant fortes chaleurs et vagues de sécheresse.”Au mois de juillet, on devrait avoir des oiseaux qui volent, qui chantent. Là, c’est le silence, c’est mortifère”, décrit Frédéric Richeux, président de l’Union des chasseurs de gibier d’eau de Grande Brière.En bottes ou cuissardes, les mains soigneusement gantées bien que la souche aviaire du botulisme ne soit pas transmissible à l’homme, quelque 150 chasseurs et pêcheurs bénévoles ont sillonné samedi le marais de Brière. Par petits groupes, ils débarquent des chalands, comptabilisant les oiseaux collectés avant de verser les cadavres dans des bacs.”Quelles que soient les espèces qu’on retrouve, c’est un crève-cœur. Ce marais qui est notre coin de paradis, on l’aura transformé en véritable enfer”, lâche Frédéric Richeux.Au total, quelque 600 cadavres, dont beaucoup de canards colverts, ont été ramassés samedi dans ce marais. Jeudi, plus de 3.000 cadavres d’oiseaux victimes du botulisme aviaire avaient déjà été rassemblés en Loire-Atlantique, notamment dans le marais de Brière et sur le lac de Grand-Lieu, au sud-ouest de Nantes, selon la préfecture du département.- Oiseaux migrateurs menacés -Si quelques cas de botulisme aviaire ne sont pas “inhabituels” en été en Loire-Atlantique, une telle mortalité n’avait pas été observée depuis 1995, précise Eric Provost, président du parc régional de Brière, qui compte quelque 25.000 hectares de zones humides.En cause notamment une vague de chaleur et de sécheresse “durable” au début de l’été, explique-t-il.Considéré comme “la maladie la plus importante en termes de mortalité pour les oiseaux d’eau à l’échelle mondiale”, le botulisme aviaire peut engendrer la perte de dizaines de milliers d’individus au cours d’un épisode, selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).Cette maladie est provoquée par une bactérie présente naturellement dans ces zones humides et qui se développe par fortes chaleurs dans des eaux stagnantes. Elle se traduit chez les volatiles par une atteinte nerveuse menant à une paralysie progressive. “Une agonie”, se désole Frédéric Richeux, qui s’inquiète de voir la maladie toucher les oiseaux migrateurs “qui arriveront dans les prochaines semaines”.Pour tenter de freiner la propagation, les collectes des volatiles atteints se multiplient depuis la mi-juillet. Elles sont même “quasi quotidiennes” autour du lac de Grand-Lieu. Car les asticots qui se développent sur les carcasses d’oiseaux tués par le botulisme sont porteurs de la bactérie et ont de fortes chances de contaminer à leur tour les oiseaux qui les mangeront.- Conflit d’usages ? -“On fait un gros effort de ramassage depuis trois semaines, mais avec un succès assez mitigé: on en ramasse toujours autant. Les épisodes habituels sont circonscrits à une zone ou deux autour du lac, mais cette année le périmètre est très large”, déplore Jean-Marc Gillier, directeur de la réserve nationale du lac de Grand-Lieu. Frédéric Richeux appelle à “un électrochoc pour ce territoire” avec “une vraie gestion hydraulique” dès l’année prochaine. “L’eau du printemps ne doit pas partir par millions de mètres cubes en mer comme c’est fait actuellement”, insiste-t-il.Le responsable des chasseurs pointe notamment du doigt des usages agricoles qui maintiennent selon lui un niveau d’eau trop bas dans le marais, pour l’élevage et le fourrage.Eric Provost ne nie pas ces “conflits d’usages”, mais estime surtout que c’est un “règlement d’eau” inadapté à une année exceptionnelle qui est en cause.”En janvier, on a atteint pratiquement les plus hauts niveaux d’eau connus sur le marais depuis qu’on fait des relevés. Et là, fin juin, on s’est rapproché des niveaux d’eau les plus bas”, note le président du parc régional de Brière.Pour lui, “le règlement d’eau, très clairement, n’est pas conçu pour ce type d’année”, qui risque de devenir de plus en plus fréquente avec le dérèglement climatique.

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L’incendie dans l’Aude est stabilisé mais pas encore fixé

L’incendie violent qui s’est déclaré samedi sur le littoral méditerranéen dans l’Aude a été circonscrit et stabilisé dimanche matin après avoir parcouru 630 hectares de végétation et sévèrement endommagé deux maisons.Dans ce secteur frappé par la sécheresse, une chaleur intense et des vents soutenus, le risque d’incendie reste très élevé dimanche, a déclaré à l’AFP le sous-préfet de l’Aude, Rémi Recio.Plus de 630 pompiers et 180 véhicules terrestres restent mobilisés pour maîtriser l’incendie, qui est en voie de fixation, a-t-il précisé.Les soldats du feu ont lutté toute la nuit sur les points de redémarrage du sinistre pour le “canaliser”, parvenant à le “stabiliser et le contenir dans un périmètre sans habitation”, a-t-il ajouté. Ils espèrent pouvoir fixer l’incendie dans la journée avec l’appui de deux Canadair et de deux hélicoptères bombardiers d’eau, un dispositif aérien réduit par rapport à samedi car d’autres départements sont en vigilance renforcée.Mais des rafales de vent soufflant à 80 km/h sont attendues en fin de matinée, a-t-il ajouté, appelant au “civisme et à la responsabilité”.Le feu s’est déclaré samedi en début d’après-midi à Sigean avant de prendre rapidement de l’ampleur dans une zone de garrigue et de végétation sèche, attisé par un vent violent soufflant jusqu’à 70 km/h. Il a parcouru 630 hectares de végétation en direction de Port-la-Nouvelle et La Palme, deux communes du littoral prisées des vacanciers sur la route de l’Espagne. Sur la commune de Sigean, deux maisons ont été sévèrement endommagées par les flammes, dont une a été quasiment détruite, selon la même source. Aucun blessé grave n’est à déplorer et si quatre pompiers ont été intoxiqués par les fumées, ils avaient pu regagner leur domicile dimanche.A titre préventif, une dizaine d’habitations ont été évacuées samedi à Sigean ainsi que deux campings et un lotissement à Port-la-Nouvelle, vers lequel le feu s’est dirigé en soirée.Mais tous les habitants et les vacanciers – un millier – ont pu quitter les gymnases dans lesquels ils avaient été temporairement accueillis et regagner leurs maisons et leurs campings dans la soirée. Du fait de la présence d’une ligne haute-tension sous les zones de largage, l’électricité a été coupée samedi soir pour 5.000 foyers de Port-la-Nouvelle mais le courant était rétabli dimanche.- Appel renouvelé à la prudence -Le feu aurait pris d’une bordure de l’autoroute A9, qui relie la vallée du Rhône à l’Espagne, selon le sous-préfet de l’Aude.Cet axe majeur pour les départs en vacances est toujours resté ouvert à la circulation, mais l’incendie y a provoqué jusqu’à 15 km de bouchons, bloquant routiers et vacanciers pendant des heures samedi soir. La route départementale 6009 reste en revanche fermée à la circulation dimanche, le long de la réserve animalière africaine de Sigean, qui n’a pas été inquiétée.Le sous-préfet de l’Aude a renouvelé dimanche auprès de l’AFP son appel à la “prudence et à la retenue”, déplorant que les gendarmes aient dû verbaliser un homme samedi soir à La Palme, qui avait “jeté devant eux un mégot par la fenêtre” de son véhicule.Ce nouveau sinistre survient moins d’un mois après que le département de l’Aude a été touché par un incendie de grande ampleur, déclenché par une voiture en flammes sur l’autoroute, qui avait parcouru 2.100 hectares aux abords de Narbonne. Il avait mobilisé 1.000 pompiers, qui avaient lutté contre les flammes durant toute la nuit du 7 au 8 juillet.Un autre, qui avait parcouru 400 hectares dans les Corbières les 29 et 30 juin, a été provoqué par un marchand ambulant dont la remorque transportait un barbecue mal éteint sur l’autoroute. Celui-ci a été mis en examen et placé en détention provisoire.

L’incendie dans l’Aude est stabilisé mais pas encore fixé

L’incendie violent qui s’est déclaré samedi sur le littoral méditerranéen dans l’Aude a été circonscrit et stabilisé dimanche matin après avoir parcouru 630 hectares de végétation et sévèrement endommagé deux maisons.Dans ce secteur frappé par la sécheresse, une chaleur intense et des vents soutenus, le risque d’incendie reste très élevé dimanche, a déclaré à l’AFP le sous-préfet de l’Aude, Rémi Recio.Plus de 630 pompiers et 180 véhicules terrestres restent mobilisés pour maîtriser l’incendie, qui est en voie de fixation, a-t-il précisé.Les soldats du feu ont lutté toute la nuit sur les points de redémarrage du sinistre pour le “canaliser”, parvenant à le “stabiliser et le contenir dans un périmètre sans habitation”, a-t-il ajouté. Ils espèrent pouvoir fixer l’incendie dans la journée avec l’appui de deux Canadair et de deux hélicoptères bombardiers d’eau, un dispositif aérien réduit par rapport à samedi car d’autres départements sont en vigilance renforcée.Mais des rafales de vent soufflant à 80 km/h sont attendues en fin de matinée, a-t-il ajouté, appelant au “civisme et à la responsabilité”.Le feu s’est déclaré samedi en début d’après-midi à Sigean avant de prendre rapidement de l’ampleur dans une zone de garrigue et de végétation sèche, attisé par un vent violent soufflant jusqu’à 70 km/h. Il a parcouru 630 hectares de végétation en direction de Port-la-Nouvelle et La Palme, deux communes du littoral prisées des vacanciers sur la route de l’Espagne. Sur la commune de Sigean, deux maisons ont été sévèrement endommagées par les flammes, dont une a été quasiment détruite, selon la même source. Aucun blessé grave n’est à déplorer et si quatre pompiers ont été intoxiqués par les fumées, ils avaient pu regagner leur domicile dimanche.A titre préventif, une dizaine d’habitations ont été évacuées samedi à Sigean ainsi que deux campings et un lotissement à Port-la-Nouvelle, vers lequel le feu s’est dirigé en soirée.Mais tous les habitants et les vacanciers – un millier – ont pu quitter les gymnases dans lesquels ils avaient été temporairement accueillis et regagner leurs maisons et leurs campings dans la soirée. Du fait de la présence d’une ligne haute-tension sous les zones de largage, l’électricité a été coupée samedi soir pour 5.000 foyers de Port-la-Nouvelle mais le courant était rétabli dimanche.- Appel renouvelé à la prudence -Le feu aurait pris d’une bordure de l’autoroute A9, qui relie la vallée du Rhône à l’Espagne, selon le sous-préfet de l’Aude.Cet axe majeur pour les départs en vacances est toujours resté ouvert à la circulation, mais l’incendie y a provoqué jusqu’à 15 km de bouchons, bloquant routiers et vacanciers pendant des heures samedi soir. La route départementale 6009 reste en revanche fermée à la circulation dimanche, le long de la réserve animalière africaine de Sigean, qui n’a pas été inquiétée.Le sous-préfet de l’Aude a renouvelé dimanche auprès de l’AFP son appel à la “prudence et à la retenue”, déplorant que les gendarmes aient dû verbaliser un homme samedi soir à La Palme, qui avait “jeté devant eux un mégot par la fenêtre” de son véhicule.Ce nouveau sinistre survient moins d’un mois après que le département de l’Aude a été touché par un incendie de grande ampleur, déclenché par une voiture en flammes sur l’autoroute, qui avait parcouru 2.100 hectares aux abords de Narbonne. Il avait mobilisé 1.000 pompiers, qui avaient lutté contre les flammes durant toute la nuit du 7 au 8 juillet.Un autre, qui avait parcouru 400 hectares dans les Corbières les 29 et 30 juin, a été provoqué par un marchand ambulant dont la remorque transportait un barbecue mal éteint sur l’autoroute. Celui-ci a été mis en examen et placé en détention provisoire.

L’incendie dans l’Aude est stabilisé mais pas encore fixé

L’incendie violent qui s’est déclaré samedi sur le littoral méditerranéen dans l’Aude a été circonscrit et stabilisé dimanche matin après avoir parcouru 630 hectares de végétation et sévèrement endommagé deux maisons.Dans ce secteur frappé par la sécheresse, une chaleur intense et des vents soutenus, le risque d’incendie reste très élevé dimanche, a déclaré à l’AFP le sous-préfet de l’Aude, Rémi Recio.Plus de 630 pompiers et 180 véhicules terrestres restent mobilisés pour maîtriser l’incendie, qui est en voie de fixation, a-t-il précisé.Les soldats du feu ont lutté toute la nuit sur les points de redémarrage du sinistre pour le “canaliser”, parvenant à le “stabiliser et le contenir dans un périmètre sans habitation”, a-t-il ajouté. Ils espèrent pouvoir fixer l’incendie dans la journée avec l’appui de deux Canadair et de deux hélicoptères bombardiers d’eau, un dispositif aérien réduit par rapport à samedi car d’autres départements sont en vigilance renforcée.Mais des rafales de vent soufflant à 80 km/h sont attendues en fin de matinée, a-t-il ajouté, appelant au “civisme et à la responsabilité”.Le feu s’est déclaré samedi en début d’après-midi à Sigean avant de prendre rapidement de l’ampleur dans une zone de garrigue et de végétation sèche, attisé par un vent violent soufflant jusqu’à 70 km/h. Il a parcouru 630 hectares de végétation en direction de Port-la-Nouvelle et La Palme, deux communes du littoral prisées des vacanciers sur la route de l’Espagne. Sur la commune de Sigean, deux maisons ont été sévèrement endommagées par les flammes, dont une a été quasiment détruite, selon la même source. Aucun blessé grave n’est à déplorer et si quatre pompiers ont été intoxiqués par les fumées, ils avaient pu regagner leur domicile dimanche.A titre préventif, une dizaine d’habitations ont été évacuées samedi à Sigean ainsi que deux campings et un lotissement à Port-la-Nouvelle, vers lequel le feu s’est dirigé en soirée.Mais tous les habitants et les vacanciers – un millier – ont pu quitter les gymnases dans lesquels ils avaient été temporairement accueillis et regagner leurs maisons et leurs campings dans la soirée. Du fait de la présence d’une ligne haute-tension sous les zones de largage, l’électricité a été coupée samedi soir pour 5.000 foyers de Port-la-Nouvelle mais le courant était rétabli dimanche.- Appel renouvelé à la prudence -Le feu aurait pris d’une bordure de l’autoroute A9, qui relie la vallée du Rhône à l’Espagne, selon le sous-préfet de l’Aude.Cet axe majeur pour les départs en vacances est toujours resté ouvert à la circulation, mais l’incendie y a provoqué jusqu’à 15 km de bouchons, bloquant routiers et vacanciers pendant des heures samedi soir. La route départementale 6009 reste en revanche fermée à la circulation dimanche, le long de la réserve animalière africaine de Sigean, qui n’a pas été inquiétée.Le sous-préfet de l’Aude a renouvelé dimanche auprès de l’AFP son appel à la “prudence et à la retenue”, déplorant que les gendarmes aient dû verbaliser un homme samedi soir à La Palme, qui avait “jeté devant eux un mégot par la fenêtre” de son véhicule.Ce nouveau sinistre survient moins d’un mois après que le département de l’Aude a été touché par un incendie de grande ampleur, déclenché par une voiture en flammes sur l’autoroute, qui avait parcouru 2.100 hectares aux abords de Narbonne. Il avait mobilisé 1.000 pompiers, qui avaient lutté contre les flammes durant toute la nuit du 7 au 8 juillet.Un autre, qui avait parcouru 400 hectares dans les Corbières les 29 et 30 juin, a été provoqué par un marchand ambulant dont la remorque transportait un barbecue mal éteint sur l’autoroute. Celui-ci a été mis en examen et placé en détention provisoire.