Inquiets pour leur avenir, des salariés du BHV se mobilisent contre l’arrivée de Shein

Au pied du BHV, plus d’une centaine de personnes scandent “Non à Shein”. Mais derrière ce slogan visant le géant asiatique du commerce en ligne s’exprime une inquiétude plus profonde quant à l’avenir de ce grand magasin mythique du centre de Paris.L’intersyndicale du Bazar de l’Hôtel de Ville (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, SUD Solidaires) a appelé à un débrayage de 15H00 à 18H00, qui n’a pas empêché le fonctionnement de l’établissement au premier jour de la “BHV Week”, opération de promotions prévue jusqu’au 19 octobre.  “Merlin, Merlin, arrête ton baratin”, chante aussi la foule de manifestants à l’adresse de Frédéric Merlin, président de la foncière SGM qui a racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette en 2023.En cause, l’implantation de Shein, marque de mode ultra-éphémère régulièrement accusée de pollution environnementale, de concurrence déloyale ou encore de conditions de travail indignes, prévue en novembre au sixième étage du BHV. Ce projet, dont l’annonce a soulevé un tollé, chez les commerçants comme chez les politiques, “menace à court terme” la “survie” du magasin, s’alarment les syndicats.”Shein ne correspond pas du tout aux valeurs du BHV, des grands magasins, et aux valeurs des marques, en fait, qui sont présentes au BHV”, a expliqué à la presse Dorothée, porte-parole de l’intersyndicale, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.Présent pour soutenir les grévistes, l’adjoint au commerce à la mairie de Paris, Nicolas Bonnet-Oulaldj, s’est à nouveau dit “totalement opposé à la venue de Shein”, assurant partager “l’inquiétude” des salariés.La SGM s’est au contraire dite auprès de l’AFP “convaincue” que ce partenariat était “bénéfique pour le groupe et ses salariés”, affirmant vouloir “maintenir le dialogue avec les salariés et syndicats pour leur expliquer l’intérêt de ce projet”.Au-delà de l’arrivée de Shein, la situation du BHV n’a cessé de se dégrader depuis sa reprise en main par Frédéric Merlin, selon les syndicats.- “plus de marchandises” -Outre la suppression “de plus de 300 emplois directs”, ils pointent dans un communiqué l’accumulation d’impayés qui a poussé plusieurs fournisseurs – comme le Slip Français –  à quitter le BHV ou suspendre leurs livraisons.Plus récemment, d’autres marques (AIME, Culture Vintage, Talm…) ont plié bagage pour protester contre le partenariat avec Shein.”Il y a des marques qui partent, qui reviennent, comme dans un soap-opera”, a déploré auprès de l’AFP une salariée gréviste de 45 ans, qui a souhaité rester anonyme et pour qui la “problématique est plus profonde” que l’arrivée de Shein. “On nous demande toujours plus”, ajoute celle qui travaille depuis 21 ans au BHV, citant le “sous-effectif” ou encore le non-versement de primes de participation.  Pour ne rien arranger, mercredi, la Banque des territoires s’est retirée des négociations entamées en juin avec la SGM pour l’aider à racheter les murs du BHV, invoquant “une rupture de confiance”. La SGM a assuré de son côté avoir “d’autres partenaires qui ont confirmé leur engagement”.De son côté, Nicolas Bonnet-Oulaldj assure à l’AFP oeuvrer en coulisses pour un “autre chemin” : “On essaie de convaincre la direction générale et M. Merlin, on essaie de travailler avec la Banque des territoires pour une autre vision et relancer le BHV”, dont le sort met en danger “toute l’économie du quartier”.”La vraie crainte, ça va être vraiment l’avenir du magasin”, a abondé Dorothée. “Comment il va pouvoir perdurer avec les marques qui partent (….) c’est très compliqué, parce qu’on n’a plus de marchandises à vendre, que notre chiffre d’affaires s’effondre”.De nombreux rayons vides témoignent de l’ampleur des difficultés, notamment dans les espaces reservés au bricolage et à la papeterie, où déambulaient toujours des clients vendredi malgré la grève.  “Il y a des réductions”, a justifié une retraitée de 68 ans, pas au courant de la mobilisation. Si Shein et ses prix discount l'”interroge”, celle qui préfère “acheter français” pense “aussi à la jeunesse qui n’a pas toujours les moyens”. Du côté des salariés, un non-gréviste qui avait participé à une précédente mobilisation en juillet, a dénoncé auprès de l’AFP la focalisation de celle de vendredi sur Shein…et sa récupération par certains politiques.

Melania Trump says Putin talks secured return of Ukraine war kids

US First Lady Melania Trump said Friday she had secured the release of Ukrainian children abducted by Russia after establishing an extraordinary back channel of communication with President Vladimir Putin.In a rare public announcement at the White House, she revealed weeks of behind the scenes diplomacy with the Kremlin chief after he held a summit in Alaska with her husband, US President Donald Trump.Eight children displaced by Moscow’s 2022 invasion of Ukraine had been returned to their homes in the last 24 hours, she said.The 55-year-old said that Putin had agreed to help after she passed him a letter through Trump at the summit, a meeting which otherwise ended without a breakthrough in resolving the war now in its fourth year.”Much has unfolded since President Putin received my letter last August. He responded in writing signalling a willingness to engage with me directly and outlining details regarding the Ukrainian children residing in Russia,” she told reporters.”Since then, President Putin and I have had an open channel of communication regarding the welfare of these children.”The Slovenian-born former model said that both sides had also had “several back channel meetings and calls, all in good faith.””My representative has been working directly with President Putin’s team to ensure the safe reunification of children with their families between Russia and Ukraine,” she said.”In fact, eight children have been rejoined with their families during the past 24 hours.” – Elusive figure -Seven of them were returned to Ukraine from Russia, she said, while one young girl went back to Russia from Ukraine. Three were separated from their parents and “displaced to the Russian Federation by frontline fighting,” she said.The others including the girl returned to Russia were “separated from family members across borders” by the conflict. Kyiv has accused Moscow of abducting almost 20,000 children from parts of the east and south of Ukraine after Moscow’s troops invaded in February 2022. Ukraine has made the issue of the abducted children a diplomatic priority.The International Criminal Court has issued an arrest warrant for Putin and his children’s rights commissioner, Maria Lvova-Belova, over the allegations of child abductions.Russia has said it moved some Ukrainian children from their houses or orphanages for protection due to the threat of hostilities.Melania Trump said in her announcement that Russia had “demonstrated a willingness” to share details to identify abducted children, including biographies and photos.She said she would continue to work for more children to return to their homes.”This is an important initiative for me. It is built on shared purpose and lasting impact,” she added.The announcement marked a rare glimmer of progress in the Ukraine war, which Trump vowed to solve within 24 hours of taking office but now admits is the most difficult conflict he has tried to solve.It was also a rare solo appearance by Melania Trump, who has been an elusive figure at the White House since her husband’s return to power in January, preferring to spend her time in New York or Florida.But she has highlighted a number of initiatives, often involving children.Melania also accompanied her husband on his state visit to Britain in September, making a joint appearance with Princess Catherine, wife of heir to the throne Prince William.

France: des salariés d’un grand magasin parisien se mobilisent contre l’arrivée de Shein

Au pied du BHV, grand magasin emblématique du centre de Paris, plus d’une centaine de personnes scandent “Non à Shein”. Mais derrière ce slogan visant le géant asiatique du commerce en ligne qui doit y ouvrir une boutique, s’exprime une inquiétude plus profonde quant à l’avenir du Bazar de l’Hôtel de Ville, ouvert en 1856.”Merlin, Merlin, arrête ton baratin”, chante la foule de manifestants, lors d’un débrayage vendredi à l’appel de l’intersyndicale, à l’adresse de Frédéric Merlin, président de la foncière SGM qui a racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette en 2023.En cause, l’implantation de Shein, marque de mode ultra-éphémère accusée de pollution environnementale, de concurrence déloyale ou de conditions de travail indignes, prévue en novembre au sixième étage du BHV, en plein cœur du Paris touristique. Ce projet, dont l’annonce a soulevé un tollé, chez les commerçants comme chez les politiques, “menace à court terme” la “survie” du magasin, s’alarment les syndicats.Fondée en Chine en 2012, désormais basée à Singapour et accusé de tuer le prêt-à-porter français, Shein, marque de vêtements et d’accessoires, se démarque par ses prix extrêmement bas, la profusion des références et son marketing agressif.La plateforme a annoncé début octobre l’ouverture de magasins à Paris et dans d’autres villes françaises, une première mondiale.”Shein ne correspond pas du tout aux valeurs du BHV, des grands magasins, et aux valeurs des marques qui sont présentes au BHV”, a expliqué à la presse Dorothée, porte-parole de l’intersyndicale, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.Présent pour soutenir les grévistes, l’adjoint au commerce à la mairie de Paris, Nicolas Bonnet-Oulaldj, s’est dit “totalement opposé à la venue de Shein”, assurant partager “l’inquiétude” des salariés.La SGM s’est au contraire dite auprès de l’AFP “convaincue” que ce partenariat était “bénéfique pour le groupe et ses salariés”.Au-delà de l’arrivée de Shein, la situation du BHV n’a cessé de se dégrader depuis sa reprise en main par Frédéric Merlin, selon les syndicats.- “plus de marchandises” -Outre la suppression “de plus de 300 emplois directs”, ils pointent l’accumulation d’impayés qui a poussé plusieurs fournisseurs à quitter le BHV ou suspendre leurs livraisons.Plus récemment, d’autres marques ont plié bagage pour protester contre le partenariat avec Shein.”Il y a des marques qui partent, qui reviennent, comme dans un soap-opera”, a déploré auprès de l’AFP une salariée gréviste de 45 ans, pour qui la “problématique est plus profonde” que l’arrivée de Shein. “On nous demande toujours plus”, ajoute celle qui travaille depuis 21 ans au BHV, citant le “sous-effectif” ou encore le non-versement de primes de participation.  Pour ne rien arranger, mercredi, la Banque des territoires s’est retirée des négociations entamées en juin avec la SGM pour l’aider à racheter les murs du BHV, invoquant “une rupture de confiance” liée à l’annonce de l’implantation de Shein. De son côté, Nicolas Bonnet-Oulaldj, assure à l’AFP oeuvrer en coulisses pour un “autre chemin” : “On essaie de convaincre la direction générale et M. Merlin, on essaie de travailler avec la Banque des territoires pour une autre vision et relancer le BHV”, dont le sort met en danger “toute l’économie du quartier”.”La vraie crainte, ça va être vraiment l’avenir du magasin”, a abondé Dorothée. “Comment il va pouvoir perdurer avec les marques qui partent (….) c’est très compliqué, parce qu’on n’a plus de marchandises à vendre, que notre chiffre d’affaires s’effondre”.De nombreux rayons vides témoignent de l’ampleur des difficultés, notamment dans les espaces réserves au bricolage et à la papeterie, où déambulaient toujours des clients vendredi malgré la grève.  “Il y a des réductions”, a justifié une retraitée de 68 ans, pas au courant de la mobilisation. Si Shein et ses prix discount l'”interroge”, celle qui préfère “acheter français” pense “aussi à la jeunesse qui n’a pas toujours les moyens”. 

Guadeloupe: un mort dans la tempête Jerry, l’archipel repasse en vigilance orange

Un automobiliste emporté par les eaux a été retrouvé mort vendredi après le passage de la tempête tropicale Jerry sur la Guadeloupe, désormais rétrogradée en vigilance orange pour “fortes pluies et orages”, a appris l’AFP des autorités locales.Les secours avaient été alertés tôt dans la matinée par l’homme lui-même, pris au piège par la montée des eaux sur la commune du Moule, en Grande-Terre. Il avait indiqué ne pas savoir nager.”Nous l’avons retrouvé dans une zone proche de l’endroit qu’il avait indiqué: la voiture a pu être localisée avec la décrue”, a précisé à l’AFP le colonel Guillaume Leroy, du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Guadeloupe. Le corps a été retrouvé à l’intérieur du véhicule.La préfecture, qui a confirmé ce décès, a annoncé le passage en vigilance orange aux environs de midi locales (18H00 à Paris), après la levée du niveau rouge. Dans son dernier bulletin, Météo-France Guadeloupe évoque “une amélioration progressive de la situation”, même si “des passages pluvieux soutenus et orageux”, persistent localement.La tempête tropicale Jerry, qui s’est aussi approchée des côtes de la Martinique et des îles du Nord (Saint-Barthélemy et Saint-Martin), s’éloigne désormais de l’arc antillais et continue sa route vers l’Atlantique nord.Dans la nuit de jeudi à vendredi, des cumuls de pluie compris entre 100 et 180 mm avaient été enregistrés en six heures sur la Grande-Terre, la partie est de la Guadeloupe, selon Météo-France.Dans un point de situation, la préfecture fait état de difficultés ponctuelles sur les routes et le réseau électrique, mais pas de dégâts majeurs. Environ 600 clients restaient privés d’électricité vendredi après-midi, selon elle.Les établissements scolaires et les services administratifs sont restés fermés vendredi, tout comme les transports en commun et les liaisons maritimes inter-îles. Un remorqueur s’est par ailleurs échoué sur une plage de Basse-Terre et ses sept occupants ont été secourus, ont précisé les pompiers.- Aéroports fermés -Plus au sud, la Martinique est restée placée en vigilance orange pour “fortes pluies et orages” et “vagues-submersion” même si le temps était de nouveau calme, selon un journaliste de l’AFP. Environ 2.400 clients étaient privés de courant vendredi matin, un chiffre ramené à 713 en début d’après-midi, répartis sur plusieurs communes, selon EDF, qui prévoit un rétablissement complet vers 15H00 locales (21H00 à Paris).Dans la matinée de vendredi, des cumuls de pluie pouvant atteindre “100 à 120 mm, localement 150 mm” étaient attendus sur l’île, selon l’antenne locale de Météo-France. La mer demeurait forte, avec des creux moyens proches de trois mètres et des vagues pouvant atteindre 4 à 4,5 mètres, ajoutait l’organisme.Plus au nord, les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient toujours en vigilance orange pour les pluies et orages. Les écoles y sont restées fermées vendredi, “précipitations les plus fortes à l’arrière du système” devant impacter les deux îles à la mi-journée, selon la préfecture.Conséquence des précipitations, l’aéroport de Grand Case (Saint-Martin) a annoncé la suspension de ses activités aériennes à partir de vendredi 13H00 locales. Il prévoit de rouvrir samedi à 07H00. L’aéroport de Saint-Barthélemy avait lui fermé dès jeudi soir et rouvrira samedi.tbm-kr-kl-asa/cal/jpa

Guadeloupe: un mort dans la tempête Jerry, l’archipel repasse en vigilance orange

Un automobiliste emporté par les eaux a été retrouvé mort vendredi après le passage de la tempête tropicale Jerry sur la Guadeloupe, désormais rétrogradée en vigilance orange pour “fortes pluies et orages”, a appris l’AFP des autorités locales.Les secours avaient été alertés tôt dans la matinée par l’homme lui-même, pris au piège par la montée des eaux sur la commune du Moule, en Grande-Terre. Il avait indiqué ne pas savoir nager.”Nous l’avons retrouvé dans une zone proche de l’endroit qu’il avait indiqué: la voiture a pu être localisée avec la décrue”, a précisé à l’AFP le colonel Guillaume Leroy, du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Guadeloupe. Le corps a été retrouvé à l’intérieur du véhicule.La préfecture, qui a confirmé ce décès, a annoncé le passage en vigilance orange aux environs de midi locales (18H00 à Paris), après la levée du niveau rouge. Dans son dernier bulletin, Météo-France Guadeloupe évoque “une amélioration progressive de la situation”, même si “des passages pluvieux soutenus et orageux”, persistent localement.La tempête tropicale Jerry, qui s’est aussi approchée des côtes de la Martinique et des îles du Nord (Saint-Barthélemy et Saint-Martin), s’éloigne désormais de l’arc antillais et continue sa route vers l’Atlantique nord.Dans la nuit de jeudi à vendredi, des cumuls de pluie compris entre 100 et 180 mm avaient été enregistrés en six heures sur la Grande-Terre, la partie est de la Guadeloupe, selon Météo-France.Dans un point de situation, la préfecture fait état de difficultés ponctuelles sur les routes et le réseau électrique, mais pas de dégâts majeurs. Environ 600 clients restaient privés d’électricité vendredi après-midi, selon elle.Les établissements scolaires et les services administratifs sont restés fermés vendredi, tout comme les transports en commun et les liaisons maritimes inter-îles. Un remorqueur s’est par ailleurs échoué sur une plage de Basse-Terre et ses sept occupants ont été secourus, ont précisé les pompiers.- Aéroports fermés -Plus au sud, la Martinique est restée placée en vigilance orange pour “fortes pluies et orages” et “vagues-submersion” même si le temps était de nouveau calme, selon un journaliste de l’AFP. Environ 2.400 clients étaient privés de courant vendredi matin, un chiffre ramené à 713 en début d’après-midi, répartis sur plusieurs communes, selon EDF, qui prévoit un rétablissement complet vers 15H00 locales (21H00 à Paris).Dans la matinée de vendredi, des cumuls de pluie pouvant atteindre “100 à 120 mm, localement 150 mm” étaient attendus sur l’île, selon l’antenne locale de Météo-France. La mer demeurait forte, avec des creux moyens proches de trois mètres et des vagues pouvant atteindre 4 à 4,5 mètres, ajoutait l’organisme.Plus au nord, les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient toujours en vigilance orange pour les pluies et orages. Les écoles y sont restées fermées vendredi, “précipitations les plus fortes à l’arrière du système” devant impacter les deux îles à la mi-journée, selon la préfecture.Conséquence des précipitations, l’aéroport de Grand Case (Saint-Martin) a annoncé la suspension de ses activités aériennes à partir de vendredi 13H00 locales. Il prévoit de rouvrir samedi à 07H00. L’aéroport de Saint-Barthélemy avait lui fermé dès jeudi soir et rouvrira samedi.tbm-kr-kl-asa/cal/jpa

L’IA entre en religion, les croyants sont divisés

Imam IA, sermon généré automatiquement, androïde bouddhiste ou Jésus virtuel, l’intelligence artificielle s’invite de plus en plus dans l’espace religieux, suscitant des réactions contrastées chez les fidèles.Marie, Joseph, Jésus, les apôtres quasiment au complet, ils sont tous là pour répondre aux questions écrites des utilisateurs de l’application “Text With Jesus”, qui compte plusieurs milliers d’abonnés payants.”Ça a une vocation éducative”, décrit Stéphane Peter, patron de Catloaf Software, éditeur de l’application. “C’est un nouveau moyen d’approcher les sujets religieux de manière interactive.”Si l’en-tête de la conversation mentionne qu’il s’agit bien d’une interface d’intelligence artificielle, Moïse ou Jésus ne le reconnaissent pas clairement lorsque la question leur est posée.”C’est un équilibre délicat”, reconnaît Stéphane Peter.Il constate que la nouvelle version de ChatGPT, GPT-5, sur laquelle est bâtie “Text With Jesus”, “suit beaucoup mieux les instructions” et peut donc chercher à coller au personnage, “niant (être un chatbot) avec plus de conviction”.”Il y a eu beaucoup de critiques de personnes qui trouvaient ça blasphématoire”, raconte Stéphane Peter, “mais si vous regardez sur l’App Store, c’est plutôt bien noté (4,7 sur 5).”Catholic Answers, média apostolique, a pu vérifier la sensibilité du sujet avec le lancement, au printemps 2024, de son propre avatar, “Père Justin” (Father Justin), un personnage IA animé.”De nombreuses personnes se sont offusquées du fait que nous utilisions un personnage de prêtre”, se remémore Christopher Costello, responsable technologique chez Catholic Answers.Quelques jours plus tard, le groupe a privé de son titre cet assistant virtuel, désormais rebaptisé simplement Justin.”Nous ne voulons pas remplacer les humains”, assure Christopher Costello, “mais simplement aider.”- “Ça manquait de coeur” -Des équivalents de ces applications existent déjà pour toutes les religions majeures, de Deen Buddy (islam) à AI Buddha (bouddhisme), en passant par Vedas AI (hindouisme), la plupart se présentant comme une interface avec les textes sacrés et non comme l’incarnation d’une divinité.Nica, Philippine anglicane de 28 ans, utilise ChatGPT “presque tous les jours, principalement pour l’analyse des écritures”, même si le pasteur de sa paroisse cherche à l’en dissuader.”C’est une couche supplémentaire”, dit-elle. “Je fais partie d’une communauté chrétienne et mon mari et moi avons des mentors spirituels. Mais parfois, quelque chose me traverse l’esprit sur la Bible et je veux une réponse immédiatement.”Rares sont ceux qui reconnaissent ouvertement s’entretenir de religion avec un assistant IA, bien que certaines applications aient été téléchargées plusieurs millions de fois.”Les gens qui croient ne devraient pas recourir à un chatbot” pour parler de leur foi, considère Emanuela, une Italienne croisée à la sortie de la cathédrale St. Patrick à New York. “C’est mieux d’échanger avec d’autres croyants.”Le rabbin Gilah Langner, de la communauté Kol Ami, juge, en particulier, que la Halakhah, la Loi juive, est source d’interprétation infinie et requiert que “quelqu’un vous connecte avec la tradition”.”Avec l’IA, il est possible que vous ayez quelque chose de très nuancé, mais il n’y aura pas de lien émotionnel”, dit-elle. De manière générale, selon Gilah Langner, l’IA “a tendance à isoler les gens”.Quant à l’Eglise chrétienne, elle ne rejette pas en bloc l’IA, loin de là.Stéphane Peter dit avoir échangé avec des membres du clergé, dont certains “avaient la même opinion que moi sur le fait que ça pouvait permettre d’éduquer les gens”.En mars 2024, le pape François avait nommé le responsable de l’entité dédiée à l’IA Google DeepMind, Demis Hassabis, membre de l’organe du Vatican chargé des sciences.Et, comme dans quasiment tous les espaces de la société, des ecclésiastiques expérimentent avec l’IA générative.En novembre 2023, le pasteur Jay Cooper de la Violet Crown City Church à Austin (Texas) a ainsi confié le contenu d’une de ses messes à un assistant IA.Le pasteur avait communiqué à l’avance sur son initiative pour éviter toute méprise.”Certains ont mal réagi”, dit-il. “Pour eux, nous étions devenus une église IA.” A l’inverse, cette messe 2.0 a attiré des curieux, peu habitués des offices religieux, des “gamers” notamment.A l’épreuve, le logiciel a fait une “interprétation juste” de la Bible, selon lui. “Il n’y avait rien de bizarre.”Même s’il a visiblement été intrigué et réfléchit à d’autres moyens d’intégrer l’IA, Jay Cooper n’a pas renouvelé l’expérience.”Je suis content que nous l’ayons fait”, assure-t-il, “mais cela manquait de coeur et d’âme par rapport à ce que nous faisons d’habitude.”

Morocco king calls for social reforms amid youth-led protests

Morocco’s King Mohammed VI on Friday said improving public education and healthcare was a priority, but made no reference to the youth movement that has been staging nationwide protests for sweeping social reforms.”We have set as priorities… the creation of jobs for young people, and the concrete improvement of the education and health sectors,” the monarch said in his annual address to the opening session of parliament.The royal speech had been much anticipated by the protesters, who have taken to the streets almost every night since September 27.The unrest that has rocked the usually stable north African country has been fuelled by recent reports of the deaths of eight pregnant women at a public hospital in the city of Agadir, which critics condemn as a symptom of a failing system.Demonstrators have been calling for a change in government and for Prime Minister Aziz Akhannouch to resign.Many Moroccans have also expressed frustration at public spending as Morocco pushes ahead with major infrastructure projects in preparation for the 2030 World Cup, which it will co-host with Portugal and Spain.The king pleaded that “there should be no contradiction or competition between major national projects and social programmes”.On Thursday, the online-based collective calling the protests, GenZ 212 — whose founders remain unknown — demanded a “crackdown on corruption” and a “radical modernisation of school textbooks”.They also called for a national plan to renovate hospitals, recruit more doctors and healthcare workers, particularly in remote areas, and raise public health insurance reimbursement rates from 50 percent to 75 percent.Official figures show a lack of education in Morocco is a key driver of the country’s poverty, which has, nevertheless, fallen from nearly 12 percent of the population in 2014 to 6.8 percent in 2024.The government made a fresh call on Thursday for dialogue with the protesters, saying their “message has been received” and vowing to “work quickly to mobilise resources and address shortfalls”.Rallies have been largely peaceful, though some nights have seen spates of violence and acts of vandalism.Three people were killed in clashes with security forces last week, while police have made dozens of arrests.

Aux Îles Salomon, les bombes de la Seconde Guerre mondiale continuent de tuer

Dennis Phillip labourait à la main son potager des Îles Salomon lorsqu’il entendit un bruit sourd: une bombe non explosée, une parmi les dizaines de milliers qui jonchent encore ce petit pays du Pacifique, plusieurs décennies après la Seconde Guerre mondiale.Entre 1942 et 1945, forces japonaises et Alliés se sont affrontés à travers ces îles, faisant des dizaines de milliers de victimes. Les combats ont cessé mais les bombes sont restées, enfouies sous les maisons, les écoles, les commerces, les terrains de football… Et le jardin de Dennis. Les archives sont fragmentaires, mais des estimations suggèrent que des dizaines de personnes ont été tuées, et plus encore blessées par ces engins. Disséminées sous des paysages idylliques, les bombes font partie du quotidien des Îles Salomon. Bernadette Miller Wale, habitante de l’archipel, jouait avec lorsqu’elle était petite. “On voyait des objets, on les touchait, on les déplaçait, on ne se rendait pas vraiment compte du danger”, raconte-t-elle à l’AFP. Elle et ses amis les faisaient même exploser volontairement, pour créer des “feux d’artifice de jardin”.Mais tout s’est assombri l’an dernier, lorsqu’une explosion a tué deux de ses amis près de sa maison. “C’était un dimanche après-midi. J’étais assise avec ma fille et ma belle-famille, quand nous avons entendu l’explosion”, se souvient-elle.Ses amis cuisinaient dans leur jardin, autour d’un feu de camp.”La bombe était proche de la surface, mais personne ne s’en était rendu compte”, explique Bernadette, qui s’emploie depuis à sensibiliser les habitants du pays à ce danger.Mais du point de vue de certains militants, les locaux ne devraient pas avoir à résoudre seuls ce problème, car leur pays n’est responsable de cette situation. Sur les 50.000 bombes retrouvées ces 14 dernières années, plus des deux tiers sont américaines, 17% sont japonaises et 3% proviennent d’Angleterre, d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’autres pays.- “Tout le monde” est concerné -Ce décompte provient de l’ONG internationale The Halo Trust, spécialisée dans le déminage. Elle travaille à cartographier le pays et identifier les zones les plus touchées. Elle place un point jaune à chacun des dizaines de milliers d’endroits où des explosifs ont été neutralisés par la police.Et au niveau de la capitale Honiara, difficile de faire 100 mètres sans tomber sur un point jaune.”Tout le monde connaît quelqu’un qui a été touché”, affirme à l’AFP Emily Davis, qui dirige l’opération de l’ONG aux Îles Salomon. “Soit ils ont trouvé quelque chose dans leur jardin, soit leurs enfants l’ont trouvé, soit ils connaissent quelqu’un qui a été blessé ou qui est malheureusement décédé à la suite de l’explosion d’un engin”, développe-t-elle.- “Dix centimètres de profondeur” -À Bloody Ridge, près de Honiara, théâtre d’un des affrontements les plus meurtriers entre Japonais et Américains, la création du premier parc national du pays a été ralentie par la quantité de bombes enfouies. La zone est “saturée”, explique Björn Svensson, conseiller au ministère de la Culture et du Tourisme des Îles Salomon. Quelques semaines avant la visite de l’AFP, des ouvriers ont trouvé trois grenades à main dans le sol, “à environ 10 centimètres de profondeur”, précise-t-il.  Le Premier ministre de l’archipel, Jeremiah Manele, a déclaré que cette question lui tenait “particulièrement à cœur”. Mais pour l’heure, le développement des opérations reste limité. The Halo Trust est par exemple partiellement soutenue par le département d’État américain, dont le financement doit prendre fin en juin 2026. “Nous travaillons à la rédaction d’un rapport qui montre l’ampleur du problème, puis nous collaborerons avec le gouvernement des Îles Salomon et la police”, explique Emily Davis. Cette opération reste bien plus modeste qu’une précédente qu’elle a suivie au Laos, où plus de 1.500 personnes travaillaient sur le sujet. Mais Emily Davis espère: “Qui sait, peut-être qu’un jour nous aurons autant de personnel pour les Îles Salomon.”

Ukraine : la Russie pilonne le réseau énergétique, un enfant tué

L’Ukraine a subi l’une des plus importantes attaques russes contre son réseau énergétique, plongeant vendredi dans le noir des centaines de milliers de foyers et causant la mort d’un enfant de sept ans.La Russie multiplie depuis plusieurs semaines à l’approche de l’hiver les frappes sur les infrastructures énergétiques et ferroviaires de l’Ukraine, faisant craindre que, comme les années précédentes, des millions de personnes ne se retrouvent sans chauffage.Selon l’opérateur du réseau électrique ukrainien, Ukrenergo, les bombardements de la nuit ont privé de courant “un nombre significatif d’usagers” dans la capitale Kiev et neuf autres régions de l’est, du sud, du nord et du centre. Maksym Timtchenko, le PDG du principal acteur privé du secteur, DTEK, a fait état de “centrales thermiques gravement endommagées”.Dans la soirée, DTEK a indiqué avoir rétabli l’électricité chez au moins 678.000 consommateurs (foyers et entreprises) et poursuivre son travail à “régime soutenu” pour rétablir le courant.Ces chiffres illustrent l’ampleur de la coupure — l’une des plus graves depuis le début de la guerre  — dans une ville qui comptait environ 3 millions d’habitants avant l’invasion russe de 2022.Une source au sein du secteur ukrainien de l’énergie a expliqué qu’en raison du temps nuageux, de nombreux drones russes avaient “réussi à contourner la défense antiaérienne”.Lors d’une conférence de presse vendredi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que cette météo avait réduit les capacités antiaériennes ukrainiennes de “20 à 30%”.Il a appelé son homologue américain Donald Trump à “faire pression” sur Vladimir Poutine pour qu’il arrête les attaques aériennes contre l’Ukraine.”J’espère qu’il utilisera tous les instruments, les Tomahawks (des missiles longue portée américains dont Kiev espère la livraison, NDLR), les sanctions, la diplomatie, les mesures financières et les droits de douane: tout pour arrêter Poutine”, a-t-il insisté.Selon les autorités, les frappes ont fait au moins un mort – un garçon de sept ans dans la région de Zaporijjia (sud) – et 33 blessés.- “Nuit terrible” -“Depuis plusieurs semaines, les Russes font tout pour plonger le pays dans l’obscurité”, avait dénoncé plus tôt vendredi Volodymyr Zelensky, qualifiant l’attaque de “cynique et calculée”.Il avait une nouvelle fois plaidé pour une “action décisive” des Occidentaux qu’il exhorte à livrer des systèmes de défense antiaérienne supplémentaires.L’armée russe a de son côté affirmé avoir visé des sites énergétiques alimentant “le complexe militaro-industriel” ukrainien.”Ce fut une nuit terrible” avec “des explosions tout le temps”, a témoigné auprès de l’AFP Valentyna, une habitante de la capitale.Dans la soirée, la Première ministre Ioulia Svyrydenko a annoncé que l’eau courante, également coupée pendant des heures chez certains consommateurs, avait été rétablie dans tous les quartiers de Kiev.D’après l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a envoyé 465 drones et tiré 32 missiles sur l’Ukraine, dont respectivement 405 et 15 ont été abattus, toujours selon cette source.Des journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu dans la nuit plusieurs explosions ainsi que le vrombissement de drones d’attaque.Selon le correspondant de guerre russe Alexandre Kots, deux centrales électriques ont été touchées à Kiev et au moins six autres à travers l’Ukraine.- “Semer le chaos” -M. Zelensky avait déjà dénoncé cette semaine la multiplication des attaques contre des cibles énergétiques. Il a estimé que l’objectif de la Russie était de “semer le chaos” au sein de la population.Autre signe de la pression russe, les autorités ukrainiennes ont annoncé jeudi de nouvelles évacuations de civils à Kramatorsk et Sloviansk, dans l’est, où se déroule l’essentiel des combats.Le secteur gazier ukrainien est aussi mis à rude épreuve par les frappes russes, ce qui pourrait pousser l’Ukraine à recourir à de coûteuses importations. L’hiver dernier, les bombardements russes avaient déjà réduit de moitié la production ukrainienne de gaz.Et selon un décompte de l’ONU rendu public vendredi, le mois de septembre a été particulièrement meurtrier pour les civils ukrainiens, confirmant “la tendance inquiétante à la violence intense” contre la population.L’Ukraine vise elle aussi régulièrement la Russie, ciblant en particulier les raffineries, ce qui y a provoqué une hausse des prix du carburant depuis l’été.M. Zelensky a estimé cette semaine que les pénuries de carburant en Russie se chiffraient “à hauteur de 20% des besoins”.L’Ukraine a aussi récemment bombardé une centrale électrique dans la région russe frontalière de Belgorod, y causant des coupures de courant.