Bad Arolsen, les archives des destins perdus dans les camps nazis

L’Américaine Sula et l’Allemande Helen ignoraient tout de l’existence l’une de l’autre. Jusqu’à ce qu’à 60 ans passés elles découvrent qu’elles sont demi-sÅ“urs, filles d’un même père, survivant des camps d’extermination nazis émigré aux Etats-Unis.Sula Miller “nous avait contactés car elle recherchait des informations sur son père”, Mendel Müller, Juif né dans l’empire austro-hongrois rescapé des camps d’Auschwitz-Birkenau (en Pologne occupée) et de Buchenwald (en Allemagne), raconte la directrice des Archives de Bad Arolsen, Floriane Azoulay.Un dossier conservé des décennies dans l’institution et un travail d’enquête méthodique pour remonter le fil permettront de révéler l’histoire de son père et l’existence de sa demi-sÅ“ur Helen Schaller. “Grâce à nous, les deux femmes ont fait connaissance.” Des personnes de tous pays découvrent encore, 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le destin de leur famille détenue dans les camps de la mort du régime national-socialiste. Un seul endroit au monde a gardé la trace des millions de personnes déportées et exterminées par les nazis : les archives de Bad Arolsen, petite ville du centre de l’Allemagne, où sur des kilomètres d’étagères sont conservés objets et documents.Comme cette lettre de 1951 qui révèle que Mendel Müller est recherché par son épouse, rencontrée après-guerre en Allemagne et mère de sa fille Helen née en 1947. Son visa obtenu, celui-ci a émigré seul aux Etats-Unis. Il y refera sa vie avec une Autrichienne qui donnera naissance à Sula en 1960.Quatre ans après les premières démarches, les enquêteurs de Bad Arolsen ont retrouvé Helen, les deux femmes se sont rencontrées l’année dernière. “Leur ressemblance physique sautait aux yeux, elles avaient chacune une vision différente de leur père, traumatisé par la déportation. Leur réunion les a aidées à faire la paix avec leur passé”, dit Mme Azoulay.- Montres, bagues, portefeuilles -Avec 30 millions de documents sur près de 17,5 millions de personnes, conservés dans des casiers ou des boîtes, les “Arolsen Archives” disposent du plus important fonds sur les victimes du national-socialisme, désormais numérisé à 90%. Rien qu’en provenance des camps de Dachau et Neuengamme (près de Hambourg) “nous avons encore 2.000 enveloppes contenant notamment des montres, des bagues, des portefeuilles avec des photos”, énumère la directrice française de l’institution.Créées sous l’impulsion des Alliés début 1946, ces archives, initialement baptisées International Tracing Service, avaient pour vocation de retrouver les disparus victimes des nazis  – Juifs, Roms, homosexuels, opposants politiques, enfants de type aryen enlevés pour le programme Lebensborn – et de réunir les membres de famille dispersés.Située au centre des quatre zones d’occupation de l’Allemagne (française, américaine, britannique et soviétique), Bad Arolsen, épargnée par les bombardements et au réseau téléphonique intact, était considérée comme le lieu idéal.Plusieurs centaines de personnes, militaires alliés, civils, survivants participent alors aux recherches. Au fil des années, les déplacés quittent pour la plupart l’Allemagne, remplacés dans les années 1950 par des Allemands… dont certains avaient appartenu aux SS et au parti nazi.Près de 80 ans plus tard, l’organisation pensée pour l’immédiat après-guerre est toujours là, financée par le ministère allemand des Affaires étrangères.Environ 200 salariés, assistés d’une cinquantaine de volontaires à travers le monde, y recherchent toujours activement les descendants des victimes dont sont conservés les effets personnels.Malgré les années qui passent et les témoins qui disparaissent, les archives restent incroyablement sollicitées: “Environ 20.000 personnes par an”, du monde entier, indique Mme Azoulay. Souvent la deuxième ou troisième génération. C’est le cas de l’Allemand Abraham Ben, né de parents juifs polonais dans un camp de déplacés à Bamberg, dans le sud de l’Allemagne.- “Retrouver des cousins” -A bientôt 80 ans, il espère encore faire la lumière sur le destin de sa famille paternelle que son père n’a plus revue après sa fuite du ghetto de Varsovie. “La probabilité qu’ils aient péri dans les camps est grande”, dit-il. Rescapé de l’Holocauste, son père “n’en parlait jamais et, dit-il, nous ne lui avons jamais rien demandé. Nous sentions que cela lui faisait mal”.Dans le centre de réfugiés juifs où Abraham Ben est né, presque personne n’avait de grands-parents car les personnes âgées avaient été les premières à disparaitre dans les camps.”A l’âge de dix ans, j’ai pris conscience que les autres enfants avaient des grands-parents car j’ai été scolarisé à l’école allemande et mes camarades de classe décrivaient au maître les cadeaux qu’ils leur avaient offert à Noël”, se souvient ce retraité jovial. Abraham Ben voudrait retrouver “des cousins qui auraient survécu” parmi les enfants des cinq frères et sÅ“urs de son père.C’est avec cet espoir qu’il a demandé l’aide des archivistes de Bad Arolsen, où l’AFP l’a rencontré.Le fonds s’est constitué sur la base des documents de l’administration nazie: mandats d’arrêts de la Gestapo, listes de transport, registres des camps… Tous établis avec un souci du détail qui peut surprendre au regard du peu de chances de survie des personnes arrêtées.Sur les cartes d’entrée des détenus du camp de concentration de Buchenwald étaient ainsi notés la taille, la couleur des yeux et des cheveux, la forme du visage, du nez, de la bouche, s’ils sont mariés ou pas, s’ils ont des enfants, la langue parlée, leur religion, leur nom, date de naissance, numéro de déporté.- Alphabet phonétique -Dès la création des archives, les noms des victimes ont été classés selon un alphabet phonétique destiné à faciliter les recherches. Car le même nom peut s’écrire différemment selon le pays d’origine, sans compter les fautes au moment de l’enregistrement. “Il y a par exemple plus de 800 façons d’écrire +Abrahamovicz+”, explique l’Allemande Nicole Dominicus, responsable de l’administration des archives.Les Archives Arolsen se sont ensuite enrichies des dossiers établis par les Alliés quand ils ont recueilli les victimes, ainsi que de la correspondance entre la Croix-Rouge et l’administration nazie.Dans chaque dossier de victime sont également conservés tous les échanges écrits à son sujet: on peut ainsi lire la lettre d’une mère rescapée du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau adressée en 1948 au Service international de recherches pour retrouver sa fille dont elle avait été séparée dans le camp.Des bénévoles dans chaque pays, telle Manuela Golc en Pologne, se transforment en détectives généalogistes, fouillant les registres, contactant les mairies, les cimetières pour retrouver les traces des descendants. Récemment, Mme Golc a remis les boucles d’oreille et la montre d’une Polonaise déportée en 1944 après l’insurrection de Varsovie à sa fille de 93 ans. “Elle m’a dit que c’était le plus beau jour de sa vie”, raconte-t-elle les larmes aux yeux.L’Allemand Achim Werner, 58 ans, a été contacté par les archives de Bad Arolsen pour lui remettre l’alliance de son grand-père qui lui avait été retirée à son arrivée au camp de concentration de Dachau. “Cela a été un choc”, raconte-t-il à l’AFP au moment où on lui remet l’anneau.Plusieurs fois, il avait visité Dachau “avec l’école, puis en tant que syndicaliste” sans savoir que son grand-père y avait été détenu. “Nous savions qu’il avait été emprisonné en 1940 mais après rien.” Sa mère et sa grand-mère n’ont plus eu de contact avec lui après-guerre.Les fichiers de Bad Arolsen n’ont pas levé tous les mystères sur l’histoire de Wilhelm Hochrein dont le petit-fils ignore les raisons précises de l’emprisonnement. Mais il compte préserver sa mémoire.Il a remis son alliance à sa fille. “Elle la portera en pendentif et la transmettra ensuite à ses enfants.”

Séance de cryothérapie mortelle à Paris: la femme grièvement blessée “en état de mort cérébrale”

La femme qui avait été grièvement blessée lundi à Paris lors d’une séance de cryothérapie dans une salle de sport, au cours de laquelle une employée est morte, “est en état de mort cérébrale” depuis jeudi, a indiqué vendredi le parquet, confirmant partiellement une information du Parisien.L’accident s’est produit lundi en fin de journée, dans une salle de sports située dans le 11e arrondissement de la capitale.Le décès d’une employée de l’établissement, née en 1996, avait été constaté sur place.Une cliente, née en 1991, avait été hospitalisée avec un pronostic vital engagé et plongée dans un coma artificiel. La jeune femme “est en état de mort cérébrale depuis hier” jeudi, a précisé le parquet.”Le rapport d’autopsie de la première victime conclut à un syndrome asphyxique dans un milieu appauvri en oxygène”, a indiqué le parquet, ce qui accrédite l’hypothèse d’une fuite d’azote dans la cabine de cryothérapie.L’azote est un gaz inodore qui provoque une diminution de l’oxygène dans l’air et peut entrainer une intoxication.Dès lundi soir, une source proche de l’enquête, s’appuyant sur les premiers éléments de l’enquête, avait évoqué l’hypothèse d’une fuite d’azote de la cabine de cryothérapie à l’origine de l’intoxication mortelle.La cabine aurait fait l’objet d’une réparation lundi, selon cette source.”L’hypothèse d’une fuite d’azote ayant considérablement diminué le taux d’oxygène dans la cabine fait partie des différentes hypothèses en cours d’analyse”, avait souligné par la suite le parquet.Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte et confiée au commissariat de police du 11e arrondissement de Paris, en co-saisine avec l’inspection du travail.”Des constatations sur place ont été effectuées” et “les investigations, d’une particulière technicité, se poursuivent”, selon le ministère public.La cryothérapie est une “thérapie par le froid” qui consiste à placer une personne pendant 2 à 3 minutes dans des chambres ou des cabines dont la température peut descendre sous -110°C.La personne est immergée dans des baignoires d’eau glacée ou des chambres à azote.Initialement destinée aux sportifs de haut niveau afin de prévenir ou traiter les douleurs musculaires après l’exercice, cette pratique est proposée pour soulager des maladies inflammatoires ou neurologiques, et même utilisée en dehors de tout contexte pathologique.

Yémen: 74 morts dans des frappes américaines sur un port pétrolier, selon les Houthis

Des frappes américaines sur un port pétrolier stratégique au Yémen ont fait 74 morts et près de 200 blessés, ont affirmé vendredi les rebelles houthis, l’attaque la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains contre ces insurgés soutenus par l’Iran.L’armée américaine avait annoncé jeudi avoir mené des bombardements ayant abouti à la “destruction” du port de Ras Issa, dans la région de Hodeidah (ouest), contrôlée par les Houthis.  “Le bilan de l’attaque de l’ennemi américain contre les installations de Ras Issa est monté à 74 martyrs et 171 blessés”, a écrit sur le réseau social X le porte-parole du ministère de la Santé de l’administration houthie, Anees Alasbahi. La chaîne des rebelles, Al-Massirah, a diffusé vendredi des images de nuit montrant des corps maculés de sang gisant au sol, ainsi que des secouristes transportant des hommes blessés sur des civières, dont l’un présentait des brûlures aux bras et aux jambes.Des images diffusées plus tôt et présentées comme les “premières images de l’agression américaine” contre le port pétrolier montraient une boule de feu éclairant la zone où se trouvent des navires et d’épaisses volutes de fumée.L’Iran, qui soutient les Houthis, a condamné vendredi ces frappes “barbares” en dénonçant “un exemple de crime (…) et une violation flagrante des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies”.Le mouvement islamiste palestinien Hamas a également dénoncé une “agression flagrante”, et un “crime de guerre avéré”.Les Houthis, qui contrôlent de larges pan de ce pays en guerre civile depuis 2014, font parti de “l’axe de la résistance” animé par Téhéran, une alliance informelle de groupes armés opposés à Israël.- “Revenu illégal” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué jeudi que “l’objectif de ces frappes était de s’en prendre aux sources économiques du pouvoir des Houthis”.”Les Etats-Unis ont pris (ces) mesures, afin d’éliminer cette source d’hydrocarbures pour les terroristes houthis, soutenus par l’Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé les actions des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans”, a ajouté le Centcom.Washington, qui a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère début mars, accuse ceux-ci de s’accaparer les revenus de ce port situé au nord de la ville de Hodeida.Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé “essentiel” aux Houthis.Le groupe rebelle est entré dans le collimateur de Washington en déclenchant, en novembre 2023, des attaques contre des navires empruntant la mer Rouge, perturbant le trafic maritime international.Les Houthis ciblent également Israël en tirant régulièrement des projectiles. Ils disent agir ainsi en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza où le Hamas est en guerre contre Israël depuis l’attaque du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Vendredi matin, l’armée israélienne a une nouvelle fois annoncé avoir intercepté un missile en provenance du Yémen.Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, ont poussé les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Après une accalmie liée à la trêve à Gaza, l’armée américaine a repris ses frappes sur le Yémen le 15 mars, sur instruction du président américain Donald Trump, faisant ce jour-là 53 morts. Depuis, les rebelles font état de nouvelles frappes quasi quotidiennement.- “Mort à l’Amérique” -L’attaque sur le port pétrolier de Ras Issa intervient avant des pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire iranien, prévus samedi à Rome.”Les actions militaires au Yémen envoient clairement un signal à Téhéran”, a affirmé à l’AFP l’analyste Mohammed Al-Basha, basé aux Etats-Unis.”Le message aujourd’hui est sans équivoque: les Etats-Unis visent non seulement les ressources militaires et le personnel des Houthis, mais aussi leur infrastructure économique”, a-t-il ajouté.Des manifestations ont été organisées vendredi par les Houthis dans les régions sous leur contrôle pour protester contre les frappes américaines et en signe de soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza.Des centaines de personnes ont notamment défilé aux cris de “mort à l’Amérique, mort à Israël” dans le fief des rebelles à Saadah, dans le nord du pays, ainsi que dans la capitale Sanaa, selon des images diffusées par Al-Massirah. 

Yémen: 74 morts dans des frappes américaines sur un port pétrolier, selon les Houthis

Des frappes américaines sur un port pétrolier stratégique au Yémen ont fait 74 morts et près de 200 blessés, ont affirmé vendredi les rebelles houthis, l’attaque la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains contre ces insurgés soutenus par l’Iran.L’armée américaine avait annoncé jeudi avoir mené des bombardements ayant abouti à la “destruction” du port de Ras Issa, dans la région de Hodeidah (ouest), contrôlée par les Houthis.  “Le bilan de l’attaque de l’ennemi américain contre les installations de Ras Issa est monté à 74 martyrs et 171 blessés”, a écrit sur le réseau social X le porte-parole du ministère de la Santé de l’administration houthie, Anees Alasbahi. La chaîne des rebelles, Al-Massirah, a diffusé vendredi des images de nuit montrant des corps maculés de sang gisant au sol, ainsi que des secouristes transportant des hommes blessés sur des civières, dont l’un présentait des brûlures aux bras et aux jambes.Des images diffusées plus tôt et présentées comme les “premières images de l’agression américaine” contre le port pétrolier montraient une boule de feu éclairant la zone où se trouvent des navires et d’épaisses volutes de fumée.L’Iran, qui soutient les Houthis, a condamné vendredi ces frappes “barbares” en dénonçant “un exemple de crime (…) et une violation flagrante des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies”.Le mouvement islamiste palestinien Hamas a également dénoncé une “agression flagrante”, et un “crime de guerre avéré”.Les Houthis, qui contrôlent de larges pan de ce pays en guerre civile depuis 2014, font parti de “l’axe de la résistance” animé par Téhéran, une alliance informelle de groupes armés opposés à Israël.- “Revenu illégal” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué jeudi que “l’objectif de ces frappes était de s’en prendre aux sources économiques du pouvoir des Houthis”.”Les Etats-Unis ont pris (ces) mesures, afin d’éliminer cette source d’hydrocarbures pour les terroristes houthis, soutenus par l’Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé les actions des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans”, a ajouté le Centcom.Washington, qui a désigné les Houthis comme organisation terroriste étrangère début mars, accuse ceux-ci de s’accaparer les revenus de ce port situé au nord de la ville de Hodeida.Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé “essentiel” aux Houthis.Le groupe rebelle est entré dans le collimateur de Washington en déclenchant, en novembre 2023, des attaques contre des navires empruntant la mer Rouge, perturbant le trafic maritime international.Les Houthis ciblent également Israël en tirant régulièrement des projectiles. Ils disent agir ainsi en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza où le Hamas est en guerre contre Israël depuis l’attaque du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Vendredi matin, l’armée israélienne a une nouvelle fois annoncé avoir intercepté un missile en provenance du Yémen.Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, ont poussé les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Après une accalmie liée à la trêve à Gaza, l’armée américaine a repris ses frappes sur le Yémen le 15 mars, sur instruction du président américain Donald Trump, faisant ce jour-là 53 morts. Depuis, les rebelles font état de nouvelles frappes quasi quotidiennement.- “Mort à l’Amérique” -L’attaque sur le port pétrolier de Ras Issa intervient avant des pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire iranien, prévus samedi à Rome.”Les actions militaires au Yémen envoient clairement un signal à Téhéran”, a affirmé à l’AFP l’analyste Mohammed Al-Basha, basé aux Etats-Unis.”Le message aujourd’hui est sans équivoque: les Etats-Unis visent non seulement les ressources militaires et le personnel des Houthis, mais aussi leur infrastructure économique”, a-t-il ajouté.Des manifestations ont été organisées vendredi par les Houthis dans les régions sous leur contrôle pour protester contre les frappes américaines et en signe de soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza.Des centaines de personnes ont notamment défilé aux cris de “mort à l’Amérique, mort à Israël” dans le fief des rebelles à Saadah, dans le nord du pays, ainsi que dans la capitale Sanaa, selon des images diffusées par Al-Massirah. 

Coût de la vie: les Britanniques abandonnent leurs animaux domestiques

Chatons dans des boites, perruches laissées dehors en pleine nuit: en 25 ans de carrière, Sue Barrett a vu son lot d’animaux abandonnés dans le refuge spécialisé où elle travaille à Londres.Mais à Mayhew où elle est réceptionniste, le personnel n’en a jamais vu autant que ces dernières années. Leurs propriétaires “sont tristes, honteux, et frustrés de devoir prendre ces décisions”, explique Elvira Meucci-Lyons, la directrice du refuge situé dans l’ouest de Londres.”Ils viennent vers nous parce qu’ils estiment ne pas avoir d’autre choix que d’abandonner leurs animaux”, principalement en raison du coût de la vie, ajoute-t-elle.Les Britanniques sont connus pour leur amour des chiens et des chats. Plus de la moitié de la population adulte, soit 26 millions de personnes, possède un animal domestique selon la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (RSPCA), la plus ancienne de son genre au monde.Pendant les premiers mois de l’année 2025, la RSPCA a recensé plus de 5.700 abandons d’animaux domestiques, une augmentation de 32% par rapport à la même période l’an dernier. En 2024, quelque 22.500 abandons ont été signalés à la RSPCA, 7% de plus qu’en 2023.Au Royaume-Uni, des dizaines de milliers d’animaux ont été abandonnés depuis la fin de la pandémie de Covid et la crise du coût de la vie.Depuis le début de l’année, le refuge Mayhew a accueilli plus de 130 animaux. “Derrière chaque animal que nous accueillons, il y a une histoire humaine”, souligne sa directrice.Brownie, un caniche nain d’un an, et Astro, un petit Bully américain (pocket bully), ont été confiés au centre car leurs maîtres avaient perdu leur maison en raison de problèmes financiers. Les histoires de ce type sont “les plus bouleversantes” raconte Elvira Meucci-Lyons, car c’est pendant ces moments difficiles que les propriétaires “ont plus que jamais besoin de leur adorable animal”.- Problèmes de santé -Certains propriétaires expliquent qu’ils ont à choisir entre manger ou nourrir leur animal.De plus en plus d’animaux arrivent aussi à Mayhew en mauvaise santé, car leurs propriétaires ne peuvent pas payer le vétérinaire. En train de jouer dans son enclos, Felix en est l’exemple parfait.Ce matou de neuf ans a été amené au refuge par ses maitres qui ont admis ne pas avoir les moyens de lui offrir les soins dentaires dont il a besoin.Outre l’augmentation du coût de la vie, la fin de la pandémie de Covid-19 a aussi eu un effet sur le nombre d’abandons.La pandémie avait vu une augmentation des adoptions d’animaux durant le confinement.Une fois celui-ci levé, de nombreux animaux ont été délaissés et certains continuent à arriver dans les centres d’accueil.S’en est suivie une inflation qui a atteint 11,1% en octobre 2022, le niveau le plus élevé depuis plus de 40 ans. Le prix des aliments pour animaux a fortement augmenté. Pour venir en aide aux propriétaires en difficulté, le centre Mayhew fournit de la nourriture pour animaux et offre des traitements préventifs gratuits dans sa clinique vétérinaire.”Nous sommes débordés, nous ne pouvons pas répondre à la demande”, déclare Elvira Meucci-Lyons. “Chaque jour, c’est déchirant. Nous nous couchons le soir en pensant aux chiens et aux chats que nous ne pouvons pas aider”.Mais le personnel reste motivé car “nous voyons chaque jour la différence que nous faisons”, dit-elle.

JD Vance reçu par sa “chère amie” Meloni avant Pâques au Vatican

Le vice-président américain JD Vance a été reçu vendredi à Rome, en pleine guerre commerciale entre Washington et l’UE, par sa “chère amie” la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, avant de célébrer Pâques au Vatican où il doit rencontrer samedi le bras droit du pape François.Après avoir foulé le tapis rouge du Palais Chigi, la résidence officielle de Mme Meloni en plein centre de Rome, M. Vance a indiqué qu’il informerait Giorgia Meloni des derniers développements dans les négociations en vue d’obtenir un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine.”Nous sommes vraiment optimistes sur la possibilité de mettre fin à cette guerre très brutale”, a-t-il affirmé à la mi-journée devant les journalistes.”Nous poursuivrons aujourd’hui les échanges” concernant les droits de douane amorcés la veille à Washington entre Mme Meloni et le président Donald Trump, a-t-il ajouté, se disant “tout simplement enchanté de se retrouver avec une chère amie dans un bel endroit avec des gens formidables”.Mme Meloni s’est de son côté dite “fière” que JD Vance “ait décidé de passer Pâques à Rome”, “après la rencontre merveilleuse que nous avons eue hier à Washington”. Giorgia Meloni a fait jeudi une visite éclair à la Maison Blanche où elle s’est entretenue avec Donald Trump des droits de douane qu’il veut imposer aux pays de l’Union européenne. Le président américain s’est dit à cette occasion sûr “à 100%” qu’un accord sur les droits de douane avec l’Union européenne serait conclu.M. Vance, arrivé en Italie à l’aube avec son épouse Usha et leurs trois enfants, doit également visiter vendredi après-midi le château Saint-Ange, selon des médias italiens. Situé sur la rive du Tibre, cet ancien tombeau de l’empereur Hadrien transformé en forteresse par les papes jouit d’une vue à couper le souffle sur la Ville éternelle.Fervent catholique, il doit ensuite assister à la messe du Vendredi saint en la basilique Saint-Pierre, et il participera dimanche aux célébrations pascales sur la place Saint-Pierre avant de partir pour l’Inde.M. Vance, converti au catholicisme à 35 ans, sera reçu samedi au Vatican par Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, mais il espère pouvoir également rencontrer le pape François, en convalescence après une grave pneumonie.Le séjour de JD Vance en Italie marque son retour en Europe pour la première fois depuis son discours polémique en février à Munich à propos du respect du droit de vote et de la liberté d’expression, qui avait sidéré de nombreux dirigeants européens.M. Vance avait déploré le “recul” de la liberté d’expression sur le Vieux continent, plus inquiétant, selon lui, que la menace posée par “la Russie”, “la Chine” ou un “autre acteur externe”.Mme Meloni, à la tête du parti Fratelli d’Italia (FDI, post-fasciste), s’était déclarée en phase avec les propos de JD Vance. “Je le dis depuis des années (…), l’Europe s’est un peu perdue”, avait-elle déclaré au Financial Times.- Trump invité à Rome -A Washington,  Mme Meloni, première dirigeante européenne à visiter la Maison Blanche depuis la brutale offensive douanière lancée par son locataire, s’est déclarée “certaine” qu’un accord serait trouvé.Donald Trump a toutefois précisé qu’il n’était “pas pressé” et que Giorgia Meloni ne l’avait pas fait varier de stratégie.La cheffe de la coalition ultraconservatrice au pouvoir à Rome a affirmé “ne pas pouvoir négocier au nom de l’Union européenne” mais elle a précisé avoir invité Donald Trump à se rendre prochainement à Rome, ce qu’il a accepté. Avec sur la table une possible entrevue avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.Donald Trump a imposé depuis le 5 avril des droits de douane d’au moins 10% sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Dépendante des exportations de son industrie, qui pèse près d’un quart de son PIB, Giorgia Meloni a critiqué cette offensive tarifaire tout en jouant le dialogue et exhortant Bruxelles à ne pas prendre de mesures de rétorsion.Son pas de deux avec Donald Trump inquiète ses partenaires européens qui craignent qu’elle ne fasse cavalier seul.