Trump annonce au moins 25% de surtaxe sur les produits de 14 pays, dont le Japon

Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le dirigeant a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à des pays essentiellement asiatiques. Trump avait précédemment programmé l’entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels à mercredi, mais a repoussé l’échéance au 1er août via un décret présidentiel publié lundi soir. Nouvelle échéance sur laquelle il a aussitôt laissé planer un doute: “Je dirais qu’elle est ferme, mais pas ferme à 100%”, a-t-il répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur cette date lors du dîner avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Le montant de la surtaxe qu’il menace d’appliquer sur les produits de ces 14 pays, à compter du 1er août, varie: de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande). Parmi les quatre pays non asiatiques destinataires d’un courrier, l’Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.  Les lettres soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d’ailleurs, une surtaxe “plus élevée” s’appliquera. Il n’a donné aucun montant ni cité aucun pays directement, mais les produits chinois transitant par ces pays semblent être visés. Il a aussi assuré que toute riposte serait sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Pressé de dire si les lettres constituaient son offre finale, Trump s’est également montré évasif : “Je dirais finale, mais s’ils appellent avec une autre offre et qu’elle me plaît, alors nous le ferons”.Les droits de douane, payés par les importateurs, renchériront vraisemblablement les prix sur le sol américain.Donald Trump avait annoncé qu’il enverrait lundi une première série de 12 à 15 lettres, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu’il compte mettre en place sur leurs produits.Une partie des annonces ont été faites alors que la Bourse de New York était ouverte. Wall Street a terminé en baisse sans pour autant s’effondrer.- Sus aux déficits -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Il déteste l’idée que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux, c’est-à-dire qu’ils importent plus de marchandises en provenance d’un pays qu’ils n’exportent vers ce pays.Il menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges. Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, et des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l’acier et l’aluminium, 25% sur l’automobile).- Pas “d’empereur” -Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en première ligne des négociations à Washington, a assuré sur la chaîne de télévision CNBC que “plusieurs accords” seraient annoncés “dans les prochaines 48 heures”.”Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions” des partenaires commerciaux des Etats-Unis dimanche soir, a-t-il affirmé lundi.Lors d’une réunion à Washington lundi entre le secrétaire d’Etat Marco Rubio et le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Wi Sung-lac, les Etats-Unis ont dit espérer qu’un accord commercial soit conclu avec Séoul avant le 1er août grâce à une “communication étroite”, selon un communiqué de la présidence sud-coréenne.Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a pour sa part indiqué mardi qu’il souhaitait un “meilleur accord” avec les Etats-Unis, qui menacent d’appliquer une surtaxe de 36% sur les produits thaïlandais.L’Union européenne (UE) a  rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.L’Indonésie a annoncé de son côté qu’elle s’engageait à importer au moins un million de tonnes de blé américain par an pendant les cinq prochaines années, pour un montant de 1,25 milliard de dollars.Elle risque malgré tout de voir ses produits frappés d’une surtaxe de 32%, prévue par Washington depuis avril et confirmée lundi dans la lettre de Donald Trump.Celui-ci avait annoncé la semaine dernière un accord avec Hanoï, présenté comme favorable aux intérêts américains: surtaxe de 20% sur les produits vietnamiens (au lieu des 46% affichés en avril) entrant aux Etats-Unis, et en échange “zéro” droit de douane au Vietnam sur les biens en provenance des Etats-Unis.Le président américain a par ailleurs menacé les pays des Brics (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d’une surtaxe supplémentaire de 10%, après qu’ils eurent critiqué son offensive douanière.Les Brics ne veulent pas d’un “empereur”, a réagi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.Les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, devraient euxexprimer leur “préoccupation” vis-à-vis des droits de douane américains, selon un projet de déclaration consulté mardi par l’AFP.

Trump annonce au moins 25% de surtaxe sur les produits de 14 pays, dont le Japon

Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le dirigeant a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à des pays essentiellement asiatiques. Trump avait précédemment programmé l’entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels à mercredi, mais a repoussé l’échéance au 1er août via un décret présidentiel publié lundi soir. Nouvelle échéance sur laquelle il a aussitôt laissé planer un doute: “Je dirais qu’elle est ferme, mais pas ferme à 100%”, a-t-il répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur cette date lors du dîner avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Le montant de la surtaxe qu’il menace d’appliquer sur les produits de ces 14 pays, à compter du 1er août, varie: de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande). Parmi les quatre pays non asiatiques destinataires d’un courrier, l’Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.  Les lettres soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d’ailleurs, une surtaxe “plus élevée” s’appliquera. Il n’a donné aucun montant ni cité aucun pays directement, mais les produits chinois transitant par ces pays semblent être visés. Il a aussi assuré que toute riposte serait sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Pressé de dire si les lettres constituaient son offre finale, Trump s’est également montré évasif : “Je dirais finale, mais s’ils appellent avec une autre offre et qu’elle me plaît, alors nous le ferons”.Les droits de douane, payés par les importateurs, renchériront vraisemblablement les prix sur le sol américain.Donald Trump avait annoncé qu’il enverrait lundi une première série de 12 à 15 lettres, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu’il compte mettre en place sur leurs produits.Une partie des annonces ont été faites alors que la Bourse de New York était ouverte. Wall Street a terminé en baisse sans pour autant s’effondrer.- Sus aux déficits -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Il déteste l’idée que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux, c’est-à-dire qu’ils importent plus de marchandises en provenance d’un pays qu’ils n’exportent vers ce pays.Il menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges. Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, et des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l’acier et l’aluminium, 25% sur l’automobile).- Pas “d’empereur” -Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en première ligne des négociations à Washington, a assuré sur la chaîne de télévision CNBC que “plusieurs accords” seraient annoncés “dans les prochaines 48 heures”.”Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions” des partenaires commerciaux des Etats-Unis dimanche soir, a-t-il affirmé lundi.Lors d’une réunion à Washington lundi entre le secrétaire d’Etat Marco Rubio et le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Wi Sung-lac, les Etats-Unis ont dit espérer qu’un accord commercial soit conclu avec Séoul avant le 1er août grâce à une “communication étroite”, selon un communiqué de la présidence sud-coréenne.Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a pour sa part indiqué mardi qu’il souhaitait un “meilleur accord” avec les Etats-Unis, qui menacent d’appliquer une surtaxe de 36% sur les produits thaïlandais.L’Union européenne (UE) a  rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.L’Indonésie a annoncé de son côté qu’elle s’engageait à importer au moins un million de tonnes de blé américain par an pendant les cinq prochaines années, pour un montant de 1,25 milliard de dollars.Elle risque malgré tout de voir ses produits frappés d’une surtaxe de 32%, prévue par Washington depuis avril et confirmée lundi dans la lettre de Donald Trump.Celui-ci avait annoncé la semaine dernière un accord avec Hanoï, présenté comme favorable aux intérêts américains: surtaxe de 20% sur les produits vietnamiens (au lieu des 46% affichés en avril) entrant aux Etats-Unis, et en échange “zéro” droit de douane au Vietnam sur les biens en provenance des Etats-Unis.Le président américain a par ailleurs menacé les pays des Brics (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d’une surtaxe supplémentaire de 10%, après qu’ils eurent critiqué son offensive douanière.Les Brics ne veulent pas d’un “empereur”, a réagi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.Les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, devraient euxexprimer leur “préoccupation” vis-à-vis des droits de douane américains, selon un projet de déclaration consulté mardi par l’AFP.

Trump annonce au moins 25% de surtaxe sur les produits de 14 pays, dont le Japon

Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le dirigeant a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à des pays essentiellement asiatiques. Trump avait précédemment programmé l’entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels à mercredi, mais a repoussé l’échéance au 1er août via un décret présidentiel publié lundi soir. Nouvelle échéance sur laquelle il a aussitôt laissé planer un doute: “Je dirais qu’elle est ferme, mais pas ferme à 100%”, a-t-il répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur cette date lors du dîner avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Le montant de la surtaxe qu’il menace d’appliquer sur les produits de ces 14 pays, à compter du 1er août, varie: de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande). Parmi les quatre pays non asiatiques destinataires d’un courrier, l’Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.  Les lettres soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d’ailleurs, une surtaxe “plus élevée” s’appliquera. Il n’a donné aucun montant ni cité aucun pays directement, mais les produits chinois transitant par ces pays semblent être visés. Il a aussi assuré que toute riposte serait sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Pressé de dire si les lettres constituaient son offre finale, Trump s’est également montré évasif : “Je dirais finale, mais s’ils appellent avec une autre offre et qu’elle me plaît, alors nous le ferons”.Les droits de douane, payés par les importateurs, renchériront vraisemblablement les prix sur le sol américain.Donald Trump avait annoncé qu’il enverrait lundi une première série de 12 à 15 lettres, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu’il compte mettre en place sur leurs produits.Une partie des annonces ont été faites alors que la Bourse de New York était ouverte. Wall Street a terminé en baisse sans pour autant s’effondrer.- Sus aux déficits -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Il déteste l’idée que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux, c’est-à-dire qu’ils importent plus de marchandises en provenance d’un pays qu’ils n’exportent vers ce pays.Il menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges. Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, et des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l’acier et l’aluminium, 25% sur l’automobile).- Pas “d’empereur” -Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en première ligne des négociations à Washington, a assuré sur la chaîne de télévision CNBC que “plusieurs accords” seraient annoncés “dans les prochaines 48 heures”.”Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions” des partenaires commerciaux des Etats-Unis dimanche soir, a-t-il affirmé lundi.Lors d’une réunion à Washington lundi entre le secrétaire d’Etat Marco Rubio et le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Wi Sung-lac, les Etats-Unis ont dit espérer qu’un accord commercial soit conclu avec Séoul avant le 1er août grâce à une “communication étroite”, selon un communiqué de la présidence sud-coréenne.Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a pour sa part indiqué mardi qu’il souhaitait un “meilleur accord” avec les Etats-Unis, qui menacent d’appliquer une surtaxe de 36% sur les produits thaïlandais.L’Union européenne (UE) a  rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.L’Indonésie a annoncé de son côté qu’elle s’engageait à importer au moins un million de tonnes de blé américain par an pendant les cinq prochaines années, pour un montant de 1,25 milliard de dollars.Elle risque malgré tout de voir ses produits frappés d’une surtaxe de 32%, prévue par Washington depuis avril et confirmée lundi dans la lettre de Donald Trump.Celui-ci avait annoncé la semaine dernière un accord avec Hanoï, présenté comme favorable aux intérêts américains: surtaxe de 20% sur les produits vietnamiens (au lieu des 46% affichés en avril) entrant aux Etats-Unis, et en échange “zéro” droit de douane au Vietnam sur les biens en provenance des Etats-Unis.Le président américain a par ailleurs menacé les pays des Brics (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d’une surtaxe supplémentaire de 10%, après qu’ils eurent critiqué son offensive douanière.Les Brics ne veulent pas d’un “empereur”, a réagi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.Les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, devraient euxexprimer leur “préoccupation” vis-à-vis des droits de douane américains, selon un projet de déclaration consulté mardi par l’AFP.

Markets rise as Trump sends tariff letters, delays deadline

Stocks rose Tuesday as traders cautiously welcomed Donald Trump’s extension of his tariff deadline and indication he could push it back further, though uncertainty over US trade policy capped gains.Days before the three-month pause on his “Liberation Day” tariffs was set to expire, the US president said he would give governments an extra three weeks to hammer out deals to avoid paying sky-high levies for exports to the world’s biggest economy.That came as he sent out letters to more than a dozen countries — including top trading partners Japan and South Korea — setting out what he had decided to charge if they did not reach agreements by the new August 1 target date.Investors tentatively welcomed the delay amid hopes officials will be able to reach deals with Washington, with some observers seeing the latest move by the president as a negotiation tactic.The letters said Japan and South Korea would be hit with 25 percent tariffs, while Indonesia, Bangladesh, Thailand, South Africa and Malaysia faced duties ranging from 25 percent to 40 percent.When asked if the new deadline was set in stone, the president said: “I would say firm, but not 100 percent firm.”And asked whether the letters were his final offer, he replied: “I would say final — but if they call with a different offer, and I like it, then we’ll do it.”While Wall Street’s three main indexes ended down — with the S&P 500 and Nasdaq back from record highs — Asian markets mostly rose.Tokyo and Seoul advanced, while there were also gains in Hong Kong, Shanghai, Wellington, Manila, Jakarta, Mumbai and Singapore. London and Frankfurt all rose at the open, though Paris was flat.The White House has for weeks said that numerous deals were in the pipeline, with Treasury Secretary Scott Bessent claiming Monday that “we are going to have several announcements in the next 48 hours”.But so far only two have been finalised, with Vietnam and Britain, while China reached a framework to slash eye-watering tit-for-tat levies.Asia Society Policy Institute vice president Wendy Cutler said the levies on Japan and South Korea “will send a chilling message to others”.”Both have been close partners on economic security matters,” she said, adding that companies from both countries had made “significant manufacturing investments in the US in recent years”.For his part, Japan’s Prime Minister Shigeru Ishiba said Sunday that he “won’t easily compromise”.National Australia Bank’s Tapas Strickland said there remained a lot of uncertainty among investors.”If the agreement with Vietnam is anything to go by, then countries… the US has a trade deficit with look destined to have a 20 percent tariff, and those… the US has a trade surplus with a 10 percent tariff,” he wrote in a commentary. “That could mean eventual tariff rates settle higher than what the current consensus is, which is broadly for a 10 percent across the board tariff with a higher tariff on China.”Without further clarity, though, markets will have trouble pricing these different scenarios, especially given Trump’s quick reversal following the market reaction in response to the initial Liberation Day tariffs.”- Key figures at around 0810 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 0.3 percent at 39,688.81 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 1.1 percent at 24,148.07 (close)Shanghai – Composite: UP 0.7 percent at 3,497.48 (close)London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 8,814.50 Euro/dollar: UP at $1.1765 from $1.1710 on MondayPound/dollar: UP at $1.3646 from $1.3602Dollar/yen: DOWN at 146.03 yen from 146.13 yenEuro/pound: UP at 86.20 pence from 86.09 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.3 percent at $67.76 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.1 percent at $69.52 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.9 percent at 44,406.36 (close)

La Bourse de Paris stable face aux nouveaux remous commerciaux

La Bourse de Paris évolue autour de l’équilibre mardi, les investisseurs évaluant l’actualité sur le front commercial après l’annonce de surtaxes effectives dès août pour certains partenaires commerciaux des Etats-Unis, l’UE n’étant pas visée à ce stade.Peu après avoir ouvert dans le vert, l’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, cédait quelque 0,05% vers 09H50 (heure de Paris), soit une perte de 4,22 points, pour s’établir à 7.719,25 points. La veille, il a terminé en hausse de 0,35%, à 7.723,47 points.Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le président américain a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à plusieurs capitales, avec un montant de surtaxe qui varie de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie).”En réalité, rien n’a vraiment changé”, note Neil Wilson, analyste chez Saxo Markets, soulignant que finalement, “Trump prolonge la trêve commerciale, tout en maintenant la pression” sur ses partenaires commerciaux en jouant sur l’incertitude.Le locataire de la Maison Blanche a en effet repoussé l’entrée en vigueur de ces nouveaux droits de douane au 1er août via un décret présidentiel publié lundi, “prolongeant ainsi l’actuel taux de 10% et laissant plus de temps aux pays pour répondre aux exigences commerciales des Etats-Unis”, explique Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.”L’Union européenne ne fait pas partie des 14 pays visés” à ce stade, souligne M. Wilson.L’UE a rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.De quoi nourrir “l’espoir qu’un accord – même minimal – soit conclu d’ici mercredi”, estime Neil Wilson.Peugeot quitte SPIELa holding Peugeot Invest, qui porte la participation de la famille Peugeot dans le groupe automobile Stellantis (+0,14% à 8,42 euros vers 09H50), a annoncé mardi “le succès de la cession du solde de sa participation” dans le groupe de services techniques aux entreprises SPIE (-0,04% à 47,20 euros), soit environ 2,5% du capital.Aramis chute en BourseLe groupe automobile Aramis a revu a la baisse ses objectifs de croissance pour l’année 2025, anticipant “une croissance moins forte qu’attendue au second semestre”, d’après un communiqué publié lundi.Aramis évoque notamment “un contexte de marché sensiblement ralenti depuis début avril” et le choix de “privilégier la rentabilité unitaire dans certains pays”.A la Bourse de Paris, le titre Aramis chutait de 14,52% à 6,71 euros vers 10H00.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Sierra Leone, le cri de désespoir des îles englouties par l’océan

De l’eau jusqu’aux genoux, Hassan Kargbo montre l’immensité de l’océan devant lui, au large de la Sierra Leone: “Ici, c’était ma maison et là le terrain de foot et tellement d’autres habitations… L’océan a tout détruit”, lâche-t-il. En à peine cinq ans, ce pêcheur a tout perdu de sa vie passée, engloutie par le réchauffement climatique qui menace des millions de personnes dans le pays. “Je ne crois pas du tout que Nyangai va survivre”, lance M. Kargbo, 35 ans, contemplant avec résignation ce qui reste de son île. “L’île est engloutie, morceaux par morceaux…”   Nyangai, dans l’archipel des Tortues, est inéluctablement en train de disparaître face à la montée des eaux, qui frappe de plein fouet ses habitants exténués. Considérés comme les premiers déplacés climatiques de Sierra Leone, ils ont déjà plusieurs fois perdu leurs biens et déménagé à l’intérieur de l’île.  Une équipe de l’AFP a pu se rendre dans plusieurs îles de cet archipel des Tortues pour constater les ravages de la montée des eaux.  A sept heures de pirogue et de mer agitée de Freetown, la capitale sierra-léonaise, ce qui demeure de l’île en sursis de Nyangai apparaît finalement, cernée par l’océan et des colonies de pélicans. Le paysage de plage de sable blanc et mer turquoise semble paradisiaque. Mais il porte aussi en lui la désolation: palmiers arrachés jusqu’aux racines par la force du vent et des vagues, branchages et débris jonchant la plage, sacs de sable servant de dérisoires remparts, meubles abandonnés par des déplacés.  En moins de 10 ans, la surface de l’île a été divisée par trois et ne mesure plus qu’environ 200 mètres de long sur 100 mètres de large. Depuis trois ans, la majeure partie a été submergée. Vu du ciel, l’inexorable engloutissement est édifiant: il ne reste qu’un îlot entouré de pirogues de pêcheurs, où des cabanes faites de tôles et de chaume sont agglutinées. – “Vulnérable” -Des centaines de personnes ont dû quitter l’île ces dernières années à cause des inondations.Il y a dix ans, Nyangai comptait encore un millier d’habitants. Les chefs communautaires estiment à moins de 300 aujourd’hui le nombre d’habitants qui s’entassent sur ce qu’il reste de l’île.Plus de deux millions de personnes vivant le long des côtes de Sierra Leone sont menacées par la montée du niveau des océans, selon une étude menée en juin 2024 par l’Agence nationale sierra-léonaise de gestion des catastrophes (NDMA) et l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), principal organisme international de surveillance des déplacements internes. Ce pays d’Afrique de l’Ouest aux huit millions d’habitants est l’un des plus menacés au monde par le réchauffement, et sa zone côtière “est très vulnérable”, souligne cette étude, qui pointe aussi un appauvrissement des populations, dont la sécurité alimentaire et la santé se sont dégradées avec la promiscuité grandissante.A Nyangai, l’eau potable fait défaut à cause de la salinité des sols. Des dizaines de jeunes enfants désoeuvrés sillonnent l’île ou jouent sur la plage.”Cette île était très grande, elle allait jusque là-bas”, se lamente Amidou Bureh, 60 ans, pêcheur et chef communautaire à Nyangai, en montrant l’océan depuis la plage. “On avait beaucoup de manguiers, de cocotiers, on avait une forêt, mais ces dernières années l’océan a tout détruit…”  “L’eau avance et nous détruit, nous et nos biens! Cela devient très difficile de vivre ici, on souffre beaucoup, nous avons besoin d’aide!”, crie-t-il soudain à pleins poumons, déplorant que les visites d’officiels et d’organisations internationales n’aient pas apporté d’aide concrète, à part recommander aux habitants de partir ailleurs. Par deux fois, Hassan Kargbo et sa famille ont tout perdu et dû reconstruire leur maison à Nyangai. Mais la mer menace à nouveau. “Je ne gagne pas beaucoup avec mon métier de pêcheur, et cela m’a coûté beaucoup trop d’argent d’acheter du bois et de la tôle ondulée à chaque fois que j’ai dû construire une nouvelle maison. Vivre sur cette île, c’est très stressant… je ne veux plus continuer comme cela”, dit-il. Alors, il a pris sa décision, et se prépare à déménager sur l’île de Sei, où le relief est moins plat.- “Une catastrophe” -Un matin à Nyangai, l’habitation de Mohamed Kamara, 19 ans, en première ligne sur la plage, a encore subi les assauts du climat lors d’une nuit de vents, pluies violentes et vagues submergeant la plage constatée par l’équipe de l’AFP.Les cabanes autour de sa maison sont presque toute éventrées, les trous comblés avec des bâches et des planches. Des aliments et instruments de cuisine sont posés en hauteur sur les avancées des toits pour éviter d’être emportés. Dans la petite cour de la famille de M. Kamara, au sol de sable détrempé, plusieurs femmes s’affairent à ranger le désordre de la nuit: bassines renversées, vêtements détrempés, objets en plastique cassés, morceaux de filets de pêche.Fin février, des arbres arrachés par la tempête sont même tombés, sans faire de blessés. “On a perdu tellement de choses, de biens, d’argent; on a fait appeler une équipe d’urgence à Freetown mais personne n’est venu… alors on a fait de notre mieux pour nous sauver nous-mêmes”, lâche le jeune père de famille.Après sept ans de lutte contre l’océan, Mohamed Kamara et sa famille sont épuisés. Ils ont décidé de partir “cette année”, vers la capitale ou une autre grande ville. “On a trop souvent souffert ici”, confie-t-il.   “Ce qui est en train de se passer dans ces îles est une catastrophe, et c’est bien au-delà de l’urgence”, souligne dans un entretien à l’AFP le ministre sierra-léonais de l’Environnement et du Changement climatique Jiwoh Abdulai. “C’est très douloureux parce que nos concitoyens sont en première ligne et gravement touchés par quelque chose dont ils ne sont en aucun cas responsables”. A plusieurs heures de pirogue de Nyangai, l’érosion des côtes de Plantain, une autre île de l’archipel des Tortues déjà en grande partie emportée par l’océan, est impressionnante. Le 23 juillet 2023, la montée des eaux a failli provoquer une tragédie: tôt ce matin-là, la mer et les vagues ont littéralement emporté une partie du bâtiment abritant l’école, située en bordure de plage et où les enfants étudiaient la veille.  L’école est toujours dangereusement perchée sur la berge ravagée. Des classes ont été condamnées mais les 355 élèves ont encore cours dans ce bâtiment. “Nous n’avons pas d’autre option pour les enfants”, raconte avec beaucoup d’émotion Ousmane Kamara, directeur de l’école et également imam dans l’île. – Survie -Se tenant sur la berge effondrée, il montre à l’horizon un petit îlot bordé par l’océan: jusqu’à un passé récent, les deux îles n’en formait qu’une. “Ici, il y avait plus de 300 maisons avant, mais tout a été emporté”, renchérit Moussa Kanu, chef communautaire, en montrant l’océan séparant désormais les deux îlots. “Notre communauté se bat avec courage pour sa survie!”, crie presque le directeur.Face à lui, une forme noyée par l’eau surnage: le sommet du minaret de l’ancienne mosquée, elle aussi submergée.Le bâtiment investi comme nouvelle mosquée juste à côté sur la plage est remblayé régulièrement de blocs de pierres et de bois pour prévenir son grignotage – des efforts bien dérisoires face aux assauts de l’océan.    “Tous les jours, on se demande si la mosquée ne va pas s’effondrer sur nous”, souffle M. Kamara. Plantain, qui hébergeait des milliers de personnes, a perdu de la terre et des habitants depuis des décennies à cause de la montée des eaux. L’île a été un carrefour pour le commerce, l’agriculture, la pêche et le transport maritime, ainsi qu’un lieu touristique, notamment pour la visite de ruines témoignant de la traite des esclaves. Mais les écoles, marchés et maisons ont été peu à peu submergés. Ceux qui n’ont pu partir faute d’argent ont dû se replier à l’intérieur de l’île et y sont aujourd’hui à nouveau menacés. Mais nombre d’habitants continuent d’espérer que le gouvernement trouvera une solution pour sauver leur île et leur histoire.”Beaucoup d’îles sont gravement menacées” par la montée des eaux à travers le pays, souligne l’expert environnemental sierra-léonais Joseph Rahall, fondateur de l’ONG Green Scenery. Il ne donne “pas plus de dix à quinze ans” à l’archipel des Tortues “pour disparaître complètement”. – Disparition d’une culture -Cette crise climatique engendre aussi des conséquences sociales et culturelles dramatiques pour la Sierra Leone. “Ces pêcheurs qui vont être relocalisés ne pourront peut-être plus exercer leur activité, ils ne transmettront plus cette culture de la mer”, regrette M. Rahall. “Le changement climatique n’affecte pas seulement les gens, leurs vies, l’économie, mais aussi les traditions, la culture, la manière de faire du commerce: tout disparaît”. Pour le ministre de l’Environnement, il est clair que “ces populations ont besoin d’aide”. “Nous devons évacuer ces populations de ces îles et nous essayons de mobiliser des ressources pour le faire”, martèle-t-il. Mais il pointe le défi financier que représente cette relocalisation dans un pays déjà très fragile au niveau économique et sanitaire, où le changement climatique a aussi “un effet dévastateur sur le budget” de l’État. Nombre d’habitants de Nyangai et Plantain ont dit à l’AFP se sentir “abandonnés” par les autorités face à l’inéluctable, loin au milieu de l’océan. “Nous n’avons reçu aucune aide financière pour déménager”, déplore ainsi Hassan Kargbo.L’appel mélodieux du muezzin pour la prière de fin d’après-midi résonne sur la petite île de Nyangai.Amidou Bureh contemple l’océan qui engloutit sa vie. “Je suis né à Nyangai, j’ai grandi ici, c’est le seul endroit que je connaisse”, confie-t-il. “On a peur que l’océan nous détruise, mais moi, je n’ai l’intention d’aller nulle part ailleurs, parce qu’ici c’est chez moi.”   

En Sierra Leone, le cri de désespoir des îles englouties par l’océan

De l’eau jusqu’aux genoux, Hassan Kargbo montre l’immensité de l’océan devant lui, au large de la Sierra Leone: “Ici, c’était ma maison et là le terrain de foot et tellement d’autres habitations… L’océan a tout détruit”, lâche-t-il. En à peine cinq ans, ce pêcheur a tout perdu de sa vie passée, engloutie par le réchauffement climatique qui menace des millions de personnes dans le pays. “Je ne crois pas du tout que Nyangai va survivre”, lance M. Kargbo, 35 ans, contemplant avec résignation ce qui reste de son île. “L’île est engloutie, morceaux par morceaux…”   Nyangai, dans l’archipel des Tortues, est inéluctablement en train de disparaître face à la montée des eaux, qui frappe de plein fouet ses habitants exténués. Considérés comme les premiers déplacés climatiques de Sierra Leone, ils ont déjà plusieurs fois perdu leurs biens et déménagé à l’intérieur de l’île.  Une équipe de l’AFP a pu se rendre dans plusieurs îles de cet archipel des Tortues pour constater les ravages de la montée des eaux.  A sept heures de pirogue et de mer agitée de Freetown, la capitale sierra-léonaise, ce qui demeure de l’île en sursis de Nyangai apparaît finalement, cernée par l’océan et des colonies de pélicans. Le paysage de plage de sable blanc et mer turquoise semble paradisiaque. Mais il porte aussi en lui la désolation: palmiers arrachés jusqu’aux racines par la force du vent et des vagues, branchages et débris jonchant la plage, sacs de sable servant de dérisoires remparts, meubles abandonnés par des déplacés.  En moins de 10 ans, la surface de l’île a été divisée par trois et ne mesure plus qu’environ 200 mètres de long sur 100 mètres de large. Depuis trois ans, la majeure partie a été submergée. Vu du ciel, l’inexorable engloutissement est édifiant: il ne reste qu’un îlot entouré de pirogues de pêcheurs, où des cabanes faites de tôles et de chaume sont agglutinées. – “Vulnérable” -Des centaines de personnes ont dû quitter l’île ces dernières années à cause des inondations.Il y a dix ans, Nyangai comptait encore un millier d’habitants. Les chefs communautaires estiment à moins de 300 aujourd’hui le nombre d’habitants qui s’entassent sur ce qu’il reste de l’île.Plus de deux millions de personnes vivant le long des côtes de Sierra Leone sont menacées par la montée du niveau des océans, selon une étude menée en juin 2024 par l’Agence nationale sierra-léonaise de gestion des catastrophes (NDMA) et l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), principal organisme international de surveillance des déplacements internes. Ce pays d’Afrique de l’Ouest aux huit millions d’habitants est l’un des plus menacés au monde par le réchauffement, et sa zone côtière “est très vulnérable”, souligne cette étude, qui pointe aussi un appauvrissement des populations, dont la sécurité alimentaire et la santé se sont dégradées avec la promiscuité grandissante.A Nyangai, l’eau potable fait défaut à cause de la salinité des sols. Des dizaines de jeunes enfants désoeuvrés sillonnent l’île ou jouent sur la plage.”Cette île était très grande, elle allait jusque là-bas”, se lamente Amidou Bureh, 60 ans, pêcheur et chef communautaire à Nyangai, en montrant l’océan depuis la plage. “On avait beaucoup de manguiers, de cocotiers, on avait une forêt, mais ces dernières années l’océan a tout détruit…”  “L’eau avance et nous détruit, nous et nos biens! Cela devient très difficile de vivre ici, on souffre beaucoup, nous avons besoin d’aide!”, crie-t-il soudain à pleins poumons, déplorant que les visites d’officiels et d’organisations internationales n’aient pas apporté d’aide concrète, à part recommander aux habitants de partir ailleurs. Par deux fois, Hassan Kargbo et sa famille ont tout perdu et dû reconstruire leur maison à Nyangai. Mais la mer menace à nouveau. “Je ne gagne pas beaucoup avec mon métier de pêcheur, et cela m’a coûté beaucoup trop d’argent d’acheter du bois et de la tôle ondulée à chaque fois que j’ai dû construire une nouvelle maison. Vivre sur cette île, c’est très stressant… je ne veux plus continuer comme cela”, dit-il. Alors, il a pris sa décision, et se prépare à déménager sur l’île de Sei, où le relief est moins plat.- “Une catastrophe” -Un matin à Nyangai, l’habitation de Mohamed Kamara, 19 ans, en première ligne sur la plage, a encore subi les assauts du climat lors d’une nuit de vents, pluies violentes et vagues submergeant la plage constatée par l’équipe de l’AFP.Les cabanes autour de sa maison sont presque toute éventrées, les trous comblés avec des bâches et des planches. Des aliments et instruments de cuisine sont posés en hauteur sur les avancées des toits pour éviter d’être emportés. Dans la petite cour de la famille de M. Kamara, au sol de sable détrempé, plusieurs femmes s’affairent à ranger le désordre de la nuit: bassines renversées, vêtements détrempés, objets en plastique cassés, morceaux de filets de pêche.Fin février, des arbres arrachés par la tempête sont même tombés, sans faire de blessés. “On a perdu tellement de choses, de biens, d’argent; on a fait appeler une équipe d’urgence à Freetown mais personne n’est venu… alors on a fait de notre mieux pour nous sauver nous-mêmes”, lâche le jeune père de famille.Après sept ans de lutte contre l’océan, Mohamed Kamara et sa famille sont épuisés. Ils ont décidé de partir “cette année”, vers la capitale ou une autre grande ville. “On a trop souvent souffert ici”, confie-t-il.   “Ce qui est en train de se passer dans ces îles est une catastrophe, et c’est bien au-delà de l’urgence”, souligne dans un entretien à l’AFP le ministre sierra-léonais de l’Environnement et du Changement climatique Jiwoh Abdulai. “C’est très douloureux parce que nos concitoyens sont en première ligne et gravement touchés par quelque chose dont ils ne sont en aucun cas responsables”. A plusieurs heures de pirogue de Nyangai, l’érosion des côtes de Plantain, une autre île de l’archipel des Tortues déjà en grande partie emportée par l’océan, est impressionnante. Le 23 juillet 2023, la montée des eaux a failli provoquer une tragédie: tôt ce matin-là, la mer et les vagues ont littéralement emporté une partie du bâtiment abritant l’école, située en bordure de plage et où les enfants étudiaient la veille.  L’école est toujours dangereusement perchée sur la berge ravagée. Des classes ont été condamnées mais les 355 élèves ont encore cours dans ce bâtiment. “Nous n’avons pas d’autre option pour les enfants”, raconte avec beaucoup d’émotion Ousmane Kamara, directeur de l’école et également imam dans l’île. – Survie -Se tenant sur la berge effondrée, il montre à l’horizon un petit îlot bordé par l’océan: jusqu’à un passé récent, les deux îles n’en formait qu’une. “Ici, il y avait plus de 300 maisons avant, mais tout a été emporté”, renchérit Moussa Kanu, chef communautaire, en montrant l’océan séparant désormais les deux îlots. “Notre communauté se bat avec courage pour sa survie!”, crie presque le directeur.Face à lui, une forme noyée par l’eau surnage: le sommet du minaret de l’ancienne mosquée, elle aussi submergée.Le bâtiment investi comme nouvelle mosquée juste à côté sur la plage est remblayé régulièrement de blocs de pierres et de bois pour prévenir son grignotage – des efforts bien dérisoires face aux assauts de l’océan.    “Tous les jours, on se demande si la mosquée ne va pas s’effondrer sur nous”, souffle M. Kamara. Plantain, qui hébergeait des milliers de personnes, a perdu de la terre et des habitants depuis des décennies à cause de la montée des eaux. L’île a été un carrefour pour le commerce, l’agriculture, la pêche et le transport maritime, ainsi qu’un lieu touristique, notamment pour la visite de ruines témoignant de la traite des esclaves. Mais les écoles, marchés et maisons ont été peu à peu submergés. Ceux qui n’ont pu partir faute d’argent ont dû se replier à l’intérieur de l’île et y sont aujourd’hui à nouveau menacés. Mais nombre d’habitants continuent d’espérer que le gouvernement trouvera une solution pour sauver leur île et leur histoire.”Beaucoup d’îles sont gravement menacées” par la montée des eaux à travers le pays, souligne l’expert environnemental sierra-léonais Joseph Rahall, fondateur de l’ONG Green Scenery. Il ne donne “pas plus de dix à quinze ans” à l’archipel des Tortues “pour disparaître complètement”. – Disparition d’une culture -Cette crise climatique engendre aussi des conséquences sociales et culturelles dramatiques pour la Sierra Leone. “Ces pêcheurs qui vont être relocalisés ne pourront peut-être plus exercer leur activité, ils ne transmettront plus cette culture de la mer”, regrette M. Rahall. “Le changement climatique n’affecte pas seulement les gens, leurs vies, l’économie, mais aussi les traditions, la culture, la manière de faire du commerce: tout disparaît”. Pour le ministre de l’Environnement, il est clair que “ces populations ont besoin d’aide”. “Nous devons évacuer ces populations de ces îles et nous essayons de mobiliser des ressources pour le faire”, martèle-t-il. Mais il pointe le défi financier que représente cette relocalisation dans un pays déjà très fragile au niveau économique et sanitaire, où le changement climatique a aussi “un effet dévastateur sur le budget” de l’État. Nombre d’habitants de Nyangai et Plantain ont dit à l’AFP se sentir “abandonnés” par les autorités face à l’inéluctable, loin au milieu de l’océan. “Nous n’avons reçu aucune aide financière pour déménager”, déplore ainsi Hassan Kargbo.L’appel mélodieux du muezzin pour la prière de fin d’après-midi résonne sur la petite île de Nyangai.Amidou Bureh contemple l’océan qui engloutit sa vie. “Je suis né à Nyangai, j’ai grandi ici, c’est le seul endroit que je connaisse”, confie-t-il. “On a peur que l’océan nous détruise, mais moi, je n’ai l’intention d’aller nulle part ailleurs, parce qu’ici c’est chez moi.”   

En Sierra Leone, le cri de désespoir des îles englouties par l’océan

De l’eau jusqu’aux genoux, Hassan Kargbo montre l’immensité de l’océan devant lui, au large de la Sierra Leone: “Ici, c’était ma maison et là le terrain de foot et tellement d’autres habitations… L’océan a tout détruit”, lâche-t-il. En à peine cinq ans, ce pêcheur a tout perdu de sa vie passée, engloutie par le réchauffement climatique qui menace des millions de personnes dans le pays. “Je ne crois pas du tout que Nyangai va survivre”, lance M. Kargbo, 35 ans, contemplant avec résignation ce qui reste de son île. “L’île est engloutie, morceaux par morceaux…”   Nyangai, dans l’archipel des Tortues, est inéluctablement en train de disparaître face à la montée des eaux, qui frappe de plein fouet ses habitants exténués. Considérés comme les premiers déplacés climatiques de Sierra Leone, ils ont déjà plusieurs fois perdu leurs biens et déménagé à l’intérieur de l’île.  Une équipe de l’AFP a pu se rendre dans plusieurs îles de cet archipel des Tortues pour constater les ravages de la montée des eaux.  A sept heures de pirogue et de mer agitée de Freetown, la capitale sierra-léonaise, ce qui demeure de l’île en sursis de Nyangai apparaît finalement, cernée par l’océan et des colonies de pélicans. Le paysage de plage de sable blanc et mer turquoise semble paradisiaque. Mais il porte aussi en lui la désolation: palmiers arrachés jusqu’aux racines par la force du vent et des vagues, branchages et débris jonchant la plage, sacs de sable servant de dérisoires remparts, meubles abandonnés par des déplacés.  En moins de 10 ans, la surface de l’île a été divisée par trois et ne mesure plus qu’environ 200 mètres de long sur 100 mètres de large. Depuis trois ans, la majeure partie a été submergée. Vu du ciel, l’inexorable engloutissement est édifiant: il ne reste qu’un îlot entouré de pirogues de pêcheurs, où des cabanes faites de tôles et de chaume sont agglutinées. – “Vulnérable” -Des centaines de personnes ont dû quitter l’île ces dernières années à cause des inondations.Il y a dix ans, Nyangai comptait encore un millier d’habitants. Les chefs communautaires estiment à moins de 300 aujourd’hui le nombre d’habitants qui s’entassent sur ce qu’il reste de l’île.Plus de deux millions de personnes vivant le long des côtes de Sierra Leone sont menacées par la montée du niveau des océans, selon une étude menée en juin 2024 par l’Agence nationale sierra-léonaise de gestion des catastrophes (NDMA) et l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), principal organisme international de surveillance des déplacements internes. Ce pays d’Afrique de l’Ouest aux huit millions d’habitants est l’un des plus menacés au monde par le réchauffement, et sa zone côtière “est très vulnérable”, souligne cette étude, qui pointe aussi un appauvrissement des populations, dont la sécurité alimentaire et la santé se sont dégradées avec la promiscuité grandissante.A Nyangai, l’eau potable fait défaut à cause de la salinité des sols. Des dizaines de jeunes enfants désoeuvrés sillonnent l’île ou jouent sur la plage.”Cette île était très grande, elle allait jusque là-bas”, se lamente Amidou Bureh, 60 ans, pêcheur et chef communautaire à Nyangai, en montrant l’océan depuis la plage. “On avait beaucoup de manguiers, de cocotiers, on avait une forêt, mais ces dernières années l’océan a tout détruit…”  “L’eau avance et nous détruit, nous et nos biens! Cela devient très difficile de vivre ici, on souffre beaucoup, nous avons besoin d’aide!”, crie-t-il soudain à pleins poumons, déplorant que les visites d’officiels et d’organisations internationales n’aient pas apporté d’aide concrète, à part recommander aux habitants de partir ailleurs. Par deux fois, Hassan Kargbo et sa famille ont tout perdu et dû reconstruire leur maison à Nyangai. Mais la mer menace à nouveau. “Je ne gagne pas beaucoup avec mon métier de pêcheur, et cela m’a coûté beaucoup trop d’argent d’acheter du bois et de la tôle ondulée à chaque fois que j’ai dû construire une nouvelle maison. Vivre sur cette île, c’est très stressant… je ne veux plus continuer comme cela”, dit-il. Alors, il a pris sa décision, et se prépare à déménager sur l’île de Sei, où le relief est moins plat.- “Une catastrophe” -Un matin à Nyangai, l’habitation de Mohamed Kamara, 19 ans, en première ligne sur la plage, a encore subi les assauts du climat lors d’une nuit de vents, pluies violentes et vagues submergeant la plage constatée par l’équipe de l’AFP.Les cabanes autour de sa maison sont presque toute éventrées, les trous comblés avec des bâches et des planches. Des aliments et instruments de cuisine sont posés en hauteur sur les avancées des toits pour éviter d’être emportés. Dans la petite cour de la famille de M. Kamara, au sol de sable détrempé, plusieurs femmes s’affairent à ranger le désordre de la nuit: bassines renversées, vêtements détrempés, objets en plastique cassés, morceaux de filets de pêche.Fin février, des arbres arrachés par la tempête sont même tombés, sans faire de blessés. “On a perdu tellement de choses, de biens, d’argent; on a fait appeler une équipe d’urgence à Freetown mais personne n’est venu… alors on a fait de notre mieux pour nous sauver nous-mêmes”, lâche le jeune père de famille.Après sept ans de lutte contre l’océan, Mohamed Kamara et sa famille sont épuisés. Ils ont décidé de partir “cette année”, vers la capitale ou une autre grande ville. “On a trop souvent souffert ici”, confie-t-il.   “Ce qui est en train de se passer dans ces îles est une catastrophe, et c’est bien au-delà de l’urgence”, souligne dans un entretien à l’AFP le ministre sierra-léonais de l’Environnement et du Changement climatique Jiwoh Abdulai. “C’est très douloureux parce que nos concitoyens sont en première ligne et gravement touchés par quelque chose dont ils ne sont en aucun cas responsables”. A plusieurs heures de pirogue de Nyangai, l’érosion des côtes de Plantain, une autre île de l’archipel des Tortues déjà en grande partie emportée par l’océan, est impressionnante. Le 23 juillet 2023, la montée des eaux a failli provoquer une tragédie: tôt ce matin-là, la mer et les vagues ont littéralement emporté une partie du bâtiment abritant l’école, située en bordure de plage et où les enfants étudiaient la veille.  L’école est toujours dangereusement perchée sur la berge ravagée. Des classes ont été condamnées mais les 355 élèves ont encore cours dans ce bâtiment. “Nous n’avons pas d’autre option pour les enfants”, raconte avec beaucoup d’émotion Ousmane Kamara, directeur de l’école et également imam dans l’île. – Survie -Se tenant sur la berge effondrée, il montre à l’horizon un petit îlot bordé par l’océan: jusqu’à un passé récent, les deux îles n’en formait qu’une. “Ici, il y avait plus de 300 maisons avant, mais tout a été emporté”, renchérit Moussa Kanu, chef communautaire, en montrant l’océan séparant désormais les deux îlots. “Notre communauté se bat avec courage pour sa survie!”, crie presque le directeur.Face à lui, une forme noyée par l’eau surnage: le sommet du minaret de l’ancienne mosquée, elle aussi submergée.Le bâtiment investi comme nouvelle mosquée juste à côté sur la plage est remblayé régulièrement de blocs de pierres et de bois pour prévenir son grignotage – des efforts bien dérisoires face aux assauts de l’océan.    “Tous les jours, on se demande si la mosquée ne va pas s’effondrer sur nous”, souffle M. Kamara. Plantain, qui hébergeait des milliers de personnes, a perdu de la terre et des habitants depuis des décennies à cause de la montée des eaux. L’île a été un carrefour pour le commerce, l’agriculture, la pêche et le transport maritime, ainsi qu’un lieu touristique, notamment pour la visite de ruines témoignant de la traite des esclaves. Mais les écoles, marchés et maisons ont été peu à peu submergés. Ceux qui n’ont pu partir faute d’argent ont dû se replier à l’intérieur de l’île et y sont aujourd’hui à nouveau menacés. Mais nombre d’habitants continuent d’espérer que le gouvernement trouvera une solution pour sauver leur île et leur histoire.”Beaucoup d’îles sont gravement menacées” par la montée des eaux à travers le pays, souligne l’expert environnemental sierra-léonais Joseph Rahall, fondateur de l’ONG Green Scenery. Il ne donne “pas plus de dix à quinze ans” à l’archipel des Tortues “pour disparaître complètement”. – Disparition d’une culture -Cette crise climatique engendre aussi des conséquences sociales et culturelles dramatiques pour la Sierra Leone. “Ces pêcheurs qui vont être relocalisés ne pourront peut-être plus exercer leur activité, ils ne transmettront plus cette culture de la mer”, regrette M. Rahall. “Le changement climatique n’affecte pas seulement les gens, leurs vies, l’économie, mais aussi les traditions, la culture, la manière de faire du commerce: tout disparaît”. Pour le ministre de l’Environnement, il est clair que “ces populations ont besoin d’aide”. “Nous devons évacuer ces populations de ces îles et nous essayons de mobiliser des ressources pour le faire”, martèle-t-il. Mais il pointe le défi financier que représente cette relocalisation dans un pays déjà très fragile au niveau économique et sanitaire, où le changement climatique a aussi “un effet dévastateur sur le budget” de l’État. Nombre d’habitants de Nyangai et Plantain ont dit à l’AFP se sentir “abandonnés” par les autorités face à l’inéluctable, loin au milieu de l’océan. “Nous n’avons reçu aucune aide financière pour déménager”, déplore ainsi Hassan Kargbo.L’appel mélodieux du muezzin pour la prière de fin d’après-midi résonne sur la petite île de Nyangai.Amidou Bureh contemple l’océan qui engloutit sa vie. “Je suis né à Nyangai, j’ai grandi ici, c’est le seul endroit que je connaisse”, confie-t-il. “On a peur que l’océan nous détruise, mais moi, je n’ai l’intention d’aller nulle part ailleurs, parce qu’ici c’est chez moi.”   

Narbonne: 2.000 hectares parcourus par l’incendie, les habitants hébétés

Le paysage de Prat-de-Cets est noirci, quand les arbres ne sont pas encore en flammes: le hameau de la commune de Bages, près de Narbonne, s’est trouvé sur le passage du vaste incendie qui a parcouru depuis lundi 2.000 hectares de forêt près de Narbonne.Fermée depuis lundi après-midi, causant des dizaines de de kilomètres d’embouteillages sur l’autoroute et le réseau routier secondaire, le trafic devait progressivement reprendre progressivement à partir de 10H00 sur l’A9, axe très emprunté en ce début de vacances scolaires, a annoncé le préfet de l’Aude.Le crépitement de la végétation qui continue de brûler est couvert de temps à autre par le va-et-vient des camions de pompiers, applaudis par Martine Bou, les larmes aux yeux face au sinistre.Cette retraitée assure à l’AFP avoir vu les flammes s’approcher jusqu’à une vingtaine de mètres de sa maison. “On était tous dehors, tous au bord de la route, à surveiller. Et puis, ça s’est avancé, ça s’est avancé…”, raconte-t-elle au petit matin.Ensuite, le maire est arrivé, disant “qu’il fallait tout fermer”, alors elle a “commencé à sortir les caisses pour (s)es chats, récupérer (s)es tortues, mettre le chien dans la voiture”, avant d’évacuer vers Peyriac-de-Mer et de revenir au matin. Elle s’interrompt, la gorge bloquée par un sanglot.- “toujours pas maîtrisé” -Plus d’un millier de pompiers ont lutté toute la nuit contre les flammes et cinq d’entre eux ont été “très légèrement blessés”, indique dans un communiqué publié tôt mardi matin la préfecture de l’Aude, département déjà touché par trois feux de forêt en une semaine. Ils espèrent “fixer” le feu d’ici la fin de la journée.”L’incendie n’est toujours pas maîtrisé. C’est un incendie qui a progressé très vite, compte tenu du vent. Six maisons ont été partiellement touchées. Le feu est allé jusqu’à l’étang de Bages, aux portes du village. L’avant du feu ne progresse plus et il faut traiter les flancs, et veiller à ce qu’il ne s’élargisse pas”, a détaillé à l’AFP le préfet de l’Aude Christian Pouget.Les autorités maintiennent leur appel au confinement appliqué à plusieurs quartiers du sud de la ville de Narbonne, des villages de Bages et de Peyriac-de-Mer.Le mari de Martine Bou, Frédéric, est lui resté toute la nuit à Prat-de-Cets, arrosant les grands pins de l’autre côté de la route pour éviter que le feu ne se propage à leur maison. “Je n’ai jamais vu ça. Je n’avais jamais vécu d’aussi près un incendie aussi énorme”, lâche-t-il. “Des flammes de 50 ou 60 mètres de hauteur, facile.”- Risque toujours élevé -Depuis lundi, une forte tramontane, soufflant du nord-ouest vers le sud-est, attise le feu, “le vent va reprendre, ça va être compliqué dans l’après-midi”, anticipe le préfet de l’Aude.Lundi, les avions bombardiers d’eau et de produits retardants se sont relayés au-dessus du brasier jusqu’à la tombée de la nuit. Une reprise des rotations des moyens aériens était attendue d’ici la mi-journée par le préfet.Le feu, parti lundi vers 15H00, dans des circonstances inconnues, d’un domaine viticole près de la route départementale D613, dans le massif des Corbières, s’est vite propagé, avec des rafales soufflant à 90 km/h, selon un prévisionniste de Météo-France, Adrien Warnan.En outre, la végétation desséchée par un fort déficit pluviométrique atteignant 69% en juin, plus la période de canicule prolongée ces derniers jours, forme un cocktail incendiaire redoutable, a poursuivi M. Warnan.Une enquête a été ouverte par le parquet de Narbonne pour déterminer les causes de l’incendie.- automobilistes piégés -De nombreux automobilistes et chauffeurs de poids lourds ont passé la nuit dans leur véhicule. Quelque 150 personnes ont été hébergées au parc des expositions de Narbonne, d’autres dans des salles communales ou gymnases à Sigean, Ferrals-des-Corbières ou Portel-des-Corbières.L’Aude a connu trois incendies en une semaine. Le 29 juin, un feu a consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, déclenché par le passage du véhicule d’un traiteur transportant sur sa remorque un barbecue mal éteint.Le week-end dernier, un nouvel incendie a parcouru 430 hectares à proximité du village de Douzens, parti d’une voiture ayant pris feu sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A61 Toulouse-Narbonne.