Drogue: 53,5 tonnes de cocaïne saisies en 2024, plus du double de 2023

Un total de 53,5 tonnes de cocaïne ont été saisies par les autorités françaises en 2024, soit une augmentation de 130% comparé à l’année précédente, selon les chiffres définitifs communiqués jeudi par le ministère de l’Intérieur.Les saisies de drogue de synthèse sont également en hausse: plus de 9 millions de comprimés d’ecstasy et de MDMA ont été saisis (+123 % par rapport à 2023), ainsi que 618 kg d’amphétamines et de méthamphétamines (+133 %).Mais les chiffres sont en baisse pour le cannabis (101 tonnes saisies, -19%). Une tonne d’héroïne a aussi été saisie en 2024. Ces saisies ont été faites par différents services: police, gendarmerie, douanes et marine nationale, détaille le ministère de l’Intérieur.La France est “à la fois une zone de transit et une zone de consommation” des drogues de synthèse, précisent les autorités, qui rappellent que la “consommation des nouveaux produits de synthèse” est en “forte croissance” et génère un “accroissement du trafic”.Les saisies de produits stupéfiants, même massives, n’ont que peu de conséquences sur le trafic, notent cependant les spécialistes, et elles ne représentent qu’une infime partie de ce qui entre et circule réellement en France.

S’habiller en “made in Senegal”, nouvelle tendance à Dakar

“Oh c’est magnifique!”, s’exclame Fatima Ba, designer en vogue de tenues “made in Senegal”, pendant qu’une cliente essaie l’un de ses vêtements, dans sa spacieuse boutique du centre de Dakar. Le modèle est une élégante robe ample à col V profond et manches trois quarts, cousue avec du tissu en soie couleur ocre et orné de motifs dorés. La jeune Sénégalaise, fondatrice de la marque “So Fatoo”, à l’instar de jeunes entrepreneurs, a réussi à imposer dans le pays et au-delà sa ligne de vêtements faits localement, malgré une industrie textile sénégalaise qui peine à sortir du marasme. Robes, tenues traditionnelles élégantes pour homme, chemises, polos, pulls, voiles… Les clients, issus généralement d’une classe moyenne supérieure, s’arrachent ses articles.”Il y a dix ans en arrière les gens ne portaient pas autant de tenues confectionnées localement”, assure avec fierté à l’AFP Fatima Ba.Elles “sont très tendance actuellement”, abonde Omar Niang, un couturier de 51 ans qui propose des boubous tradi-modernes exposés sur des mannequins, dans un marché de Dakar. Son chiffre d’affaires a augmenté de façon notable ces dernières années, indique-t-il.Les vêtements confectionnés au pays connaissent un succès grandissant depuis plusieurs années. La tendance s’est accrue depuis l’accession au pouvoir en mars 2024 du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, chantres d’un souverainisme économique et culturel. Grands boubous en bazin ornés de broderie ou boubous sur mesure en col Mao ou col rond dits costumes africains: les deux nouveaux hommes forts du Sénégal ne manquent jamais l’occasion de s’afficher à l’international comme à l’intérieur du pays en tenue faite localement.- Obstacles nombreux -Au bureau, dans la rue, lors de rencontres officielles, de nombreux Sénégalais optent plus qu’auparavant pour le style et les marques locales.Pourtant, les obstacles sont nombreux pour les fabricants: impôts lourds à supporter, forte concurrence de la friperie et des tissus importés de l’étranger, coûts de production élevés, manque de formation des acteurs, difficultés d’accès à un appui financier…L’industrie textile représente 11,3% des entreprises privées sénégalaises et occupe la deuxième place de l’activité économique du pays derrière le commerce, selon un rapport en 2017 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie au Sénégal (ANSD). Le secteur tient toutefois le plus faible rendement économique, avec seulement 1,2% dans le chiffre d’affaires global des entreprises, souligne le rapport.Autre écueil, les prix sont chers et la qualité pas toujours au rendez-vous, selon de nombreux Sénégalais qui préfèrent encore se tourner vers des produits étrangers.Chez “So Fatoo”, les prix varient ainsi entre 30.000 FCFA (45 euros) pour un pull et jusqu’à plus de 300.000 FCFA (457 euros) pour une robe de cérémonie, quand le salaire moyen est de 54.000 FCFA (82 euros) par mois.Les articles “s’adressent surtout à une classe sociale aisée”, reconnaît Fatima.S’il est facile de trouver son compte pour les tenues traditionnelles, le marché est encore balbutiant concernant la fabrication de vêtements jugés plus confortables comme les jeans, joggings, T-shirts… Tout cela s’explique par l’absence d’une industrie textile capable d’approvisionner suffisamment le marché en tissu, mais également à un problème de technicité et de standardisation de la chaîne de valeur, explique Fatima.Le Sénégal, important producteur de coton, était pourtant connu par le passé pour être un hub industriel du textile. Mais l’activité s’est totalement effondrée dans les années 80.Exerçant depuis 30 ans dans le textile, Aïssa Dione a récemment mis sur pied une unité de production mécanique de tissus, en plus d’un atelier artisanal.La manufacture est nichée dans un vaste espace de la banlieue dakaroise exposé à la poussière, jonché de carcasses de voitures et de détritus. En cette matinée, seules deux des quatre machines, de vieux modèles, tournent à plein régime, rembobinant des mètres de tissu.- Concurrence de la friperie -Mais les quelque 30 mètres fabriqués par jour ressemblent à un coup d’épée dans l’eau tant ils sont dérisoires, alors que le potentiel pour faire beaucoup mieux est à portée de main, regrette Aïssa Dione. “Le Sénégal produit un coton de très bonne qualité mais est incapable de transformer sa matière première. C’est paradoxal”, relève-t-elle. Or, l’industrialisation est la “seule solution pour obtenir notre souveraineté” en matière textile.Pour redynamiser le secteur, les nouvelles autorités ont relancé en juillet une ancienne usine de production de textile dans la région de Kaolack (centre). Elles ont récemment exprimé également leur volonté d’interdire à l’avenir l’importation de la friperie, un business qui fait travailler de nombreux Sénégalais.  L’annonce avait toutefois provoqué une levée de boucliers de la part des acteurs du secteur, alors que le Sénégal importe chaque année des milliers de tonnes de vêtements de seconde main, beaucoup moins chers.

“Aucun parti n’est propriétaire” du Nouveau Front populaire, tancent les députés écologistes

“Aucun parti n’est propriétaire” du Nouveau Front populaire, tancent les députés écologistes dans une tribune publiée jeudi dans Mediapart, après que La France insoumise a exprimé son souhait d’en exclure le Parti socialiste, qui a refusé de voter la censure du gouvernement.”Laisser le vote de la censure nous diviser serait une erreur fatale”, affirme le groupe écologiste à l’Assemblée nationale, dont sa présidente Cyrielle Chatelain en tête, qui a lui fait le choix mercredi de voter la motion de censure, comme les insoumis et les communistes.Le PS a refusé de censurer le gouvernement de François Bayrou sur l’adoption du budget pour 2025, s’attirant les foudres de LFI. Le NFP, alliance de gauche née en juin, “ne peut pas réunir à la fois des forces d’opposition unies contre le gouvernement et l’un de ses soutiens”, a accusé LFI dans un communiqué cinglant.Mais les députés verts préviennent: ils refusent “de faire du vote sur la censure celui qui définit les contours du Nouveau Front populaire, alors que nous connaissons un point de bascule historique… et peut-être demain dramatique”.Face à “la progression de l’extrême droite et de ses alliés de plus en plus nombreux à droite”, ils estiment que l’union de la gauche et des écologistes est “impérieuse: les désaccords stratégiques ne sauraient se transformer en détestation au risque de nous entraîner dans des turbulences bien plus graves”. Ils fustigent aussi “l’obsession de l’élection présidentielle, anticipée ou à échéance de 2027”, la jugeant “paralysante”, dans un tacle à La France insoumise, qui n’a de cesse de pousser à la démission d’Emmanuel Macron pour obtenir un scrutin anticipé auquel le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon serait candidat.”C’est unie – dans sa diversité qui est une chance – que la gauche a mis un terme au gouvernement Barnier. Et si des concessions dans ce budget ont pu être obtenues, c’est parce que la gauche dans son ensemble a pesé de tout son poids, à l’Assemblée et au Sénat”, insistent les Ecologistes, qui avaient, avec le PS et le PCF, négocié avec le gouvernement sur le budget, au contraire de LFI.

Sommet sur l’IA à Paris: avant les chefs d’État, place aux experts

Devenir la figure de proue de l’IA en Europe, promouvoir les usages concrets de cette technologie… Les ambitions françaises sont nombreuses pour le sommet mondial organisé à Paris les 10 et 11 février, qui s’ouvre jeudi avec deux journées d’échanges avec des pointures du secteur.Le programme de cet événement, porté depuis des mois par le président Emmanuel Macron qui a convié Donald Trump et le propriétaire de X Elon Musk, s’étale sur six jours et devrait rassembler des milliers de participants. Le sommet, co-présidé avec l’Inde, débute jeudi à l’école Polytechnique avec des tables rondes aux sujets pointus. Il y sera question de recherche scientifique, mais aussi de questionnements sur la confiance dans l’IA et les dangers potentiels de cette technologie qui suscite des inquiétudes. Après avoir dîné mercredi soir avec une vingtaine de chercheurs renommés, le président Macron s’entretiendra jeudi avec le président des Émirats Arabes Unis, Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, a annoncé jeudi l’Élysée. Avec probablement des annonces à la clé.Les ambitions françaises sont nombreuses: élaborer une “cartographie” de la gouvernance de cette technologie, faire valoir la vision d’une IA plus “éthique”, “accessible” et “frugale”, et promouvoir la souveraineté européenne en la matière.Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche avec deux journées consacrées à l’IA dans la culture, avant une journée de rencontres diplomatiques lundi et mardi et un “business day” mardi à la Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech. – Trois prix Nobel -Alors que la participation d’une centaine de pays est annoncée, la liste des représentants politiques a commencé à se préciser: le vice-président américain J.D. Vance représentera les États-Unis, tandis que seront également présents le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.L’incertitude persiste toujours sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. De nombreux chercheurs se retrouveront jeudi et vendredi pour le volet scientifique avec une conférence organisée à l’école d’ingénieurs Polytechnique. Au programme des tables rondes, autour du thème “IA, sciences et société”, des interventions des Français Yann LeCun (Meta) et Joëlle Barral (Google DeepMind), mais aussi de chercheurs américains tels que Michael Jordan, professeur à Berkeley en Californie.En parallèle de ces échanges, trois prix Nobel, Geoffrey Hinton, Maria Ressa et Joseph Stiglitz, se retrouveront pour une conférence organisée par l’Association internationale pour une IA sûre et éthique, créée en 2024.- Centres de données -Paris, qui a déjà attiré les laboratoires de recherche en IA de plusieurs géants de la tech, tels que Google, Meta ou OpenAI, espère réaffirmer le potentiel national dans le domaine. Le choix de Polytechnique, symbole de l’excellence française dans la formation scientifique, ne doit rien au hasard.”Ce sommet doit vraiment être un moment où on peut positionner Paris comme la capitale mondiale de l’IA”, avait affirmé Clara Chappaz, ministre française chargée de l’Intelligence artificielle, auprès de journalistes de l’AFP.Face à l’irruption de l’IA chinoise DeepSeek, qui a stupéfié la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des États-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’IA, avec ce sommet.Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France.L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel Choose France. Vitrine annuelle de l’attractivité française avec ses centaines de patrons étrangers invités, ce sommet avait attiré 15 milliards d’euros d’investissements en 2024.

Sommet sur l’IA à Paris: avant les chefs d’État, place aux experts

Devenir la figure de proue de l’IA en Europe, promouvoir les usages concrets de cette technologie… Les ambitions françaises sont nombreuses pour le sommet mondial organisé à Paris les 10 et 11 février, qui s’ouvre jeudi avec deux journées d’échanges avec des pointures du secteur.Le programme de cet événement, porté depuis des mois par le président Emmanuel Macron qui a convié Donald Trump et le propriétaire de X Elon Musk, s’étale sur six jours et devrait rassembler des milliers de participants. Le sommet, co-présidé avec l’Inde, débute jeudi à l’école Polytechnique avec des tables rondes aux sujets pointus. Il y sera question de recherche scientifique, mais aussi de questionnements sur la confiance dans l’IA et les dangers potentiels de cette technologie qui suscite des inquiétudes. Après avoir dîné mercredi soir avec une vingtaine de chercheurs renommés, le président Macron s’entretiendra jeudi avec le président des Émirats Arabes Unis, Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, a annoncé jeudi l’Élysée. Avec probablement des annonces à la clé.Les ambitions françaises sont nombreuses: élaborer une “cartographie” de la gouvernance de cette technologie, faire valoir la vision d’une IA plus “éthique”, “accessible” et “frugale”, et promouvoir la souveraineté européenne en la matière.Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche avec deux journées consacrées à l’IA dans la culture, avant une journée de rencontres diplomatiques lundi et mardi et un “business day” mardi à la Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech. – Trois prix Nobel -Alors que la participation d’une centaine de pays est annoncée, la liste des représentants politiques a commencé à se préciser: le vice-président américain J.D. Vance représentera les États-Unis, tandis que seront également présents le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.L’incertitude persiste toujours sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. De nombreux chercheurs se retrouveront jeudi et vendredi pour le volet scientifique avec une conférence organisée à l’école d’ingénieurs Polytechnique. Au programme des tables rondes, autour du thème “IA, sciences et société”, des interventions des Français Yann LeCun (Meta) et Joëlle Barral (Google DeepMind), mais aussi de chercheurs américains tels que Michael Jordan, professeur à Berkeley en Californie.En parallèle de ces échanges, trois prix Nobel, Geoffrey Hinton, Maria Ressa et Joseph Stiglitz, se retrouveront pour une conférence organisée par l’Association internationale pour une IA sûre et éthique, créée en 2024.- Centres de données -Paris, qui a déjà attiré les laboratoires de recherche en IA de plusieurs géants de la tech, tels que Google, Meta ou OpenAI, espère réaffirmer le potentiel national dans le domaine. Le choix de Polytechnique, symbole de l’excellence française dans la formation scientifique, ne doit rien au hasard.”Ce sommet doit vraiment être un moment où on peut positionner Paris comme la capitale mondiale de l’IA”, avait affirmé Clara Chappaz, ministre française chargée de l’Intelligence artificielle, auprès de journalistes de l’AFP.Face à l’irruption de l’IA chinoise DeepSeek, qui a stupéfié la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des États-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’IA, avec ce sommet.Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France.L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel Choose France. Vitrine annuelle de l’attractivité française avec ses centaines de patrons étrangers invités, ce sommet avait attiré 15 milliards d’euros d’investissements en 2024.

Nissan en voie d’abandonner son projet de fusion avec Honda, en quête d’alliés alternatifs

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan est en voie de formaliser l’abandon de son projet de rapprochement avec son compatriote Honda, et pourrait se montrer ouvert à d’autres partenaires, selon une source proche du dossier et la presse financière.”Les dernières conditions imposées par Honda ne sont pas acceptables pour Nissan (…) C’était presque un affront. Il faut l’officialiser, mais dans l’ensemble, c’est fini”, a indiqué cette source jeudi à l’AFP, confirmant des informations de médias japonais.”Le conseil d’administration (de Nissan) a donné mardi la direction” et la décision finale “est entre les mains des directeurs exécutifs” des deux constructeurs, a-t-il précisé.Nissan avait indiqué mercredi dans une déclaration qu’il prévoyait de “se positionner et de faire une annonce vers la mi-février”. Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février.D’après l’agence Kyodo, le PDG de Nissan, Makoto Uchida, a rencontré jeudi son homologue de Honda, Toshihiro Mibe, “pour lui signifier l’intention (de son entreprise) de mettre un terme aux pourparlers”.Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d’une fusion pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial.La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d’une holding unique. Mais Honda, en position de force, a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale.Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie. Le quotidien Nikkei a rapporté mercredi que Nissan préférait mettre un terme au projet, faisant dégringoler l’action du constructeur.Le français Renault, qui détient quelque 35% du capital de Nissan, s’est dit mercredi déterminé à “défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires”. -Complémentarité insuffisante-L’objectif d’une fusion était d’associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, et même d’y associer un troisième constructeur, Mitsubishi, pour négocier le virage stratégique de l’électrique.Un créneau dominé par l’américain Tesla et les constructeurs chinois, et où les constructeurs nippons, concentrés sur les hybrides, sont très en retard.L’idée “flattait l’ego japonais, mais si on rentre dans les détails, Nissan et Honda partagent les mêmes difficultés et sont pratiquement face-à-face sur tous leurs marchés (Etats-Unis, Chine, Japon)”, rendant peu évidentes les synergies et complémentarités, analyse la source proche du dossier.Ce rapprochement était cependant perçu comme providentiel pour Nissan, massivement endetté et dont la marge opérationnelle a fondu. Son bénéfice net s’est effondré de 94% au premier semestre de son exercice décalé, ses ventes plongeant sur ses deux marchés-clés: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.Sous pression, il a annoncé en novembre supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités, pour réduire les coûts et relancer ses ventes.Honda, dont la capitalisation boursière est cinq fois supérieure à celle de Nissan, avait posé comme préalable la concrétisation de ce plan de restructuration.Désormais, Nissan va devoir “muscler ce plan, le détailler et le mettre en oeuvre”, alors même que d’éventuelles barrières douanières imposées par Donald Trump pourraient perturber ses chaînes de production, souligne la source proche du dossier.Nissan “devra d’abord résoudre (par lui-même) son problème d’efficacité opérationnelle” et ses difficultés structurelles, mais “il possède un vrai savoir-faire en matière de collaboration et est prêt” à rechercher d’autres alliés potentiels, insiste-t-il.Quel serait le profil idéal? Le géant taïwanais de l’assemblage électronique Foxconn (Hon Hai) avait déjà approché Nissan à l’automne pour acquérir une participation majoritaire, selon la presse japonaise. Sollicité par l’AFP, il s’est refusé à tout commentaire.De son côté, Bloomberg, citant des sources non identifiées, rapportait jeudi que Nissan était plutôt en quête d’un nouvel allié issu du secteur tech basé aux États-Unis, son principal marché.La perspective d’un rebond rapide avec d’autres partenaires réconfortait les investisseurs, permettant à l’action Nissan de se reprendre avec vigueur jeudi, avec un gain de plus de 7%.”Nissan a toujours besoin d’un partenaire solide, mais sa position de négociation est affaiblie par ses faibles perspectives de bénéfices et le repli de ses actions”, ont commenté jeudi les analystes du cabinet CreditSights (Fitch Group). Ils pointaient aussi “le manque de clarté concernant l’avancement et l’issue de ses initiatives de redressement”.